CS/9645

CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE CHEF DE L’ONUCI INSISTE SUR LA NÉCESSITÉ DE PORTER L’ATTENTION À LA FOIS SUR LES ÉLECTIONS ET LA RÉUNIFICATION EN CÔTE D’IVOIRE

28/04/2009
Conseil de sécuritéCS/9645
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Conseil de sécurité

6113e séance – matin


CONSEIL DE SÉCURITÉ: LE CHEF DE L’ONUCI INSISTE SUR LA NÉCESSITÉ DE PORTER L’ATTENTION À LA FOIS

SUR LES ÉLECTIONS ET LA RÉUNIFICATION EN CÔTE D’IVOIRE


Le représentant de la Côte d’Ivoire assure que les élections se tiendront avant le 6 décembre 2009


Observant un changement de priorité politique parmi les protagonistes de l’Accord de Ouagadougou, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Côte d’Ivoire, M. Choi Young-Jin, a insisté, ce matin, devant le Conseil de sécurité, sur la nécessité de « porter l’attention à la fois sur le progrès du processus électoral et les négociations sur la réunification ». 


De son côté, le représentant de la Côte d’Ivoire, M. Alcide Djedje, a invité les Nations Unies à ne pas céder au découragement et le Conseil de sécurité à poursuivre ses efforts en vue d’aider son pays à sortir définitivement de la crise « par les élections en 2009 ». 


« Le processus de paix en Côte d’Ivoire n’est pas dans l’impasse », a assuré l’Ambassadeur Djedje.  « La décision politique a déjà été prise: le premier tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire ne se déroulera pas au-delà du 6 décembre 2009 », a-t-il déclaré.  La date exacte sera annoncée par le Président de la République dans les tous prochains jours, a-t-il précisé.


En présentant le dernier rapport* du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), M. Choi a expliqué que celle-ci, en 2008, s’était concentrée sur la préparation des élections, en particulier sur les opérations d’identification et d’inscription sur les listes électorales pour lesquelles elle a apporté un appui technique, logistique et financier.  « En dépit de la lenteur de l’organe de gestion des élections, une « forte volonté politique parmi les dirigeants politiques ivoiriens a permis une avancée du processus électoral », a-t-il dit.


Cependant, « au début de 2009, cet élan semble s’être ralenti considérablement », a souligné le Chef de l’ONUCI, décrivant un « contexte de changement de priorité politique entre les protagonistes de l’Accord politique de Ouagadougou ».


Le quatrième accord complémentaire -Ouaga IV-, qui avait été adopté le 22 décembre 2008, a inversé l’ordre des opérations établi dans le troisième accord complémentaire –Ouaga III-, qui prévoyait que les élections auraient lieu avant l’achèvement du processus de réunification.


Le Représentant spécial a précisé que les mesures devant être prises au moins deux mois avant la tenue des élections comprenaient, entre autres, le transfert d’autorité des commandants de zone au corps préfectoral, la centralisation du trésor, le démantèlement des milices et la réintégration des éléments des Forces nouvelles dans les forces de défense et de sécurité ivoiriennes et le versement d’environ 1 000 dollars aux anciens combattants et miliciens.


Par conséquent, a-t-il dit, « tout nouveau calendrier électoral dépendra désormais des progrès enregistrés dans le processus de réunification ».  Selon M. Choi, ces quatre derniers mois, les principaux protagonistes de l’Accord politique de Ouagadougou ont privilégié la question de la réunification, entraînant de fait un « ralentissement du processus électoral ». 


Le Chef de l’ONUCI a notamment relevé que des objectifs et des dates butoir n’avaient pas été respectés en raison de vues et de stratégies divergentes concernant certains éléments essentiels du processus de réunification.  Ainsi, à ses yeux, « la perspective d’élections et d’une réunification rapides ne peut pas être considérée comme encourageante ».  « Il convient d’avoir une réflexion approfondie sur le problème de la réunification ivoirienne en vue d’apporter une contribution importante dans ce domaine, et, par extension, d’accélérer le processus électoral », a-t-il souligné.


M. Choi a par ailleurs affirmé que cette « sombre réalité » ne devrait pas, néanmoins, occulter les événements positifs constatés dans le domaine de la paix et de la stabilité, et les efforts visant un retour à une vie quotidienne normale.


Le délégué de la Côte d’Ivoire a fait état des mêmes « progrès sensibles » en vue d’assurer un retour à la normale en Côte d’Ivoire, depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou.  Ces progrès, a-t-il dit, ont été consolidés par la signature du quatrième accord complémentaire à l’Accord politique de Ouagadougou.


Le représentant de la Côte d’Ivoire a déclaré qu’aucun des signataires de l’Accord politique de Ouagadougou n’avait d’autre agenda que la tenue effective des élections présidentielles en 2009.  Il a ainsi réaffirmé, au nom de son gouvernement, « cette volonté politique et l’état d’esprit réel dans lequel se trouvent les principaux acteurs du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire ». 


* S/2009/196


LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE


Vingtième rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire ( S/2009/196 )


Dans ce rapport, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, rend compte de la situation en Côte d’Ivoire entre le 8 janvier et le 2 avril 2009, ainsi que des progrès accomplis dans la satisfaction des critères énoncés en vue d’une éventuelle réduction progressive des effectifs militaires de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).


Les critères et indicateurs de progrès dans les principaux domaines définis dans l’Accord de Ouagadougou et ses accords complémentaires figurent en annexe du rapport.  Dans sa résolution 1865 (2009), le Conseil de sécurité a approuvé les quatre critères proposés dans le dix-neuvième rapport du Secrétaire général et devant guider les évaluations des progrès accomplis dans le processus de paix ainsi que les décisions relatives à la réduction des effectifs de l’ONUCI et à sa stratégie de retrait.


Il s’agit du désarmement complet, de la démobilisation et de la réintégration des ex-combattants et le démantèlement des milices, de la tenue des élections, du rétablissement total de l’autorité de l’État, et du lancement de la réforme du secteur de la sécurité.


Le Secrétaire général regrette que la mise en œuvre des principaux éléments du quatrième accord complémentaire, adopté le 22 décembre 2008, ait marqué le pas.  Si elles étaient menées à bien, les opérations définies dans cet accord jetteraient les bases d’une paix et d’une stabilité durables en Côte d’Ivoire et créeraient des conditions propices à la tenue, dans un climat de sécurité, d’élections présidentielles crédibles, affirme-t-il.


M. Ban encourage ainsi vivement les signataires de l’Accord de Ouagadougou, sous la direction du Facilitateur, le Président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, à faire preuve de la détermination et de l’engagement nécessaires pour trouver les moyens de surmonter les obstacles qui subsistent lors de cette dernière étape du voyage menant à la réunification du pays.


Le Secrétaire général engage toutes les parties prenantes à se mettre d’accord sur les modalités, notamment l’établissement d’un calendrier réaliste pour la mise en œuvre des programmes de réunification et de rétablissement de l’autorité de l’État, en particulier en mettant l’accent sur l’intégration des éléments des Forces nouvelles remplissant les conditions requises dans la nouvelle armée, le désarmement, la démobilisation et la réintégration crédibles des ex-combattants et le démantèlement des milices ainsi que le transfert total et effectif du pouvoir des commandants de zone des Forces nouvelles au corps préfectoral.


Les signataires de l’Accord de Ouagadougou et de ses accords complémentaires doivent honorer les engagements qu’ils ont pris en vue de régler les questions de réunification en suspens, car celles-ci seront cruciales pour créer les conditions nécessaires à la tenue, dans un climat de sécurité, d’élections crédibles et transparentes, estime-t-il.


La Côte d’Ivoire a besoin d’urgence d’élections crédibles et transparentes qui mettront fin aux dispositions transitoires actuelles et conféreront au gouvernement élu la légitimité requise pour tirer parti des progrès réalisés jusqu’ici dans le processus de paix et œuvrer en faveur de la stabilité et du relèvement à long terme du pays avec le soutien de la communauté internationale, souligne le Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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