CS/8984

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SOULIGNE L’IMPORTANCE D’AMÉLIORER LES RESSOURCES ET LES CAPACITÉS DE L’UNION AFRICAINE DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX

28 mars 2007
Conseil de sécuritéCS/8984
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5649e séance – matin & après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ SOULIGNE L’IMPORTANCE D’AMÉLIORER LES RESSOURCES ET LES CAPACITÉS DE L’UNION AFRICAINE DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX


Il prie le Secrétaire général de présenter un rapport sur les moyens de renforcer la coopération avec les organisations régionales


Le Conseil de sécurité, au terme, aujourd’hui, d’un débat public sur les relations entre l’ONU et les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a souligné, par le biais d’une déclaration présidentielle, l’importance d’« appuyer et d’améliorer de façon durable la base des ressources et des capacités de l’Union africaine ».


Dans cette déclaration, lue en leur nom par Nkosazana Dlamini-Zuma,Ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud, pays qui préside ce mois-ci le Conseil de sécurité, les membres du Conseil prient le Secrétaire général de présenter un rapport, « en consultation avec les organisations régionales compétentes, en particulier l’Union africaine », sur la façon dont l’ONU pourrait « mieux appuyer des arrangements visant à accroître la coopération et la coordination avec les organisations régionales concernant les arrangements au titre du Chapitre VIII » de la Charte des Nations Unies, ceci, précisent-ils, en vue de « promouvoir l’approfondissement et l’élargissement du dialogue et de la coopération » entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.


Les membres du Conseil prient en outre le Secrétaire général de « régler les conflits régionaux en Afrique en faisant appel aux capacités existantes de l’ONU aussi efficacement que possible » et de « fournir un appui aux alertes avancées et aux efforts de médiation régionaux, en particulier en Afrique ».  Mettant l’accent sur la primauté qui revient au Conseil dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, ils préconisent en outre un approfondissement de la collaboration avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine afin de « concourir à étoffer la capacité de cette dernière de réagir rapidement et comme il convient aux situations qui apparaissent, et de définir des stratégies efficaces de prévention des conflits et de maintien et de consolidation de la paix ». 


Dans « certains cas », le Conseil de sécurité « peut autoriser l’Union africaine à s’occuper des problèmes de sécurité collective sur le continent africain », reconnaissent les membres du Conseil.  Ils reconnaissent de même que les organisations régionales « sont bien placées pour comprendre les causes profondes de nombreux conflits qui sont proches d’elles et avoir une influence sur leur prévention ou règlement, du fait de leur connaissance de la région ».


Intitulé « Relations entre l’ONU et les organisations régionales, en particulier l’Union africaine, dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales », ce débat public était organisé à l’initiative de l’Afrique du Sud*, l’objectif étant de favoriser « un engagement plus grand du Conseil de sécurité dans les relations entre l’ONU et l’Union africaine en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales ». 


Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Hédi Annabi, a rappelé que le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies fournissait des directives claires sur les relations entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales.  Le partenariat entre l’Union africaine et les Nations Unies est l’un des plus forts en matière de maintien de la paix, a-t-il assuré, notant que près de 75% des Casques bleus étaient déployés en Afrique, l’Union africaine collaborant à hauteur de 40% de ces effectifs. 


Ouvrant le débat, Mme Dlamini-Zuma a mis en avant les avantages que revêt la coopération avec les organisations régionales qui, a-t-elle souligné, sont en mesure d’intervenir rapidement là où les Nations Unies ne le peuvent pas.  Elle a souligné que les participants au dernier Sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba en janvier 2007, avaient demandé à l’ONU d’envisager, à la lumière des dispositions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, la possibilité de financer, au moyen des contributions mises en recouvrement, les opérations de maintien de la paix menées ou dirigées par l’Union africaine avec l’assentiment de l’Organisation.  Cette idée a été rejetée par les États-Unis, dont la déléguée, Jackie W. Sanders, a estimé qu’il ne revenait pas aux Nations Unies de financer les opérations des organisations régionales.  Le Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine, Said Djinnit, s’est penché lui aussi sur l’aspect financier, notant que la gestion et le manque de moyens n’avaient pas permis à l’Union africaine d’inclure dans son mécanisme pour la prévention et le règlement des conflits une fonction de maintien de la paix.


Le Soudan, la Côte d’Ivoire et la Somalie ont également occupé une partie de la discussion.  Pour le Ministre des affaires étrangères et de la francophonie du Congo, Rodolphe Adada, la gestion concertée de ces situations constitue un développement majeur dans l’approche du Conseil en matière de règlement des conflits qui menacent la paix et la sécurité internationales.  De façon tout à fait significative et symbolique d’une telle évolution, l’envoi de missions conjointes et l’élaboration d’un plan d’opération hybride au Darfour représentent une formule de partenariat qu’il convient de mettre en œuvre, a-t-il ajouté.  Pour coopérer avec l’Union africaine, a fait remarquer de son côté le représentant du Soudan, Abdalmahmood Mohamad, les Nations Unies doivent aller au-delà de cas précis comme le Darfour et la Somalie et mettre en place un partenariat efficace sur la base du Chapitre VIII de la Charte de l’ONU.  Plusieurs délégations, comme celle de la Norvège, la Slovaquie ou le Royaume-Uni ont exhorté le Président soudanais à honorer ses engagements et à collaborer pleinement avec l’ONU.


Outre les Ministres des affaires étrangères de l’Afrique du Sud et du Congo, les représentants des pays suivants se sont exprimés: Ghana, Indonésie, Qatar, Slovaquie, France, Panama, Belgique, Italie, Fédération de Russie, Royaume-Uni, Pérou, Chine, États-Unis, Égypte, Soudan, Norvège, Uruguay, Ouganda, Namibie, Japon, Australie, Jamahiriya arabe libyenne, Viet Nam, Burkina Faso, République-Unie de Tanzanie, Allemagne (au nom de l’Union européenne), Bénin, Rwanda, Liberia et Algérie.  Les observateurs de la Ligue des États arabes et de l’Organisation de la Conférence islamique ont également pris la parole.


* Lettre du représentant de l’Afrique du Sud adressée au Secrétaire général publiée sous la cote S/2007/148


RELATIONS ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES, EN PARTICULIER L’UNION AFRICAINE, DANS LE DOMAINE DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES


Déclarations


Mme NKOSAZANA DLAMINI-ZUMA, Ministre des affaires étrangères de l’Afrique du Sud, qui préside le Conseil de sécurité en ce mois de mars, a estimé que compte tenu du recours accru aux organisations régionales, il était temps pour le Conseil d’envisager les moyens de renforcer les relations avec ces organisations comme le prévoit le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  La Ministre a aussi rappelé que lors du dernier Sommet de l’Union africaine, les chefs d’État et de gouvernement africains avaient appelé l’ONU « à examiner dans le cadre du Chapitre VIII de la Charte la possibilité de financer, à travers les contributions de ses États Membres, les opérations de maintien de la paix déployées par l’Union africaine ou sous son autorité avec le consentement des Nations Unies ».


Cette coopération n’absout pas le Conseil de sa responsabilité et il reste l’organe principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales, a déclaré Mme Dlamini-Zuma.  La Ministre a mis en avant les avantages que revêt la coopération avec les organisations régionales qui sont en mesure d’intervenir rapidement là où les Nations Unies ne le peuvent pas.  Les organisations régionales, a-t-elle ajouté, apportent également, de par leur proximité, une meilleure compréhension et plus d’informations sur certaines situations de conflit, et elles disposent d’une plus grande flexibilité en matière d’intervention, en particulier en ce qui concerne les étapes initiales du conflit et le cadre dans lequel s’inscrivent les efforts de médiation.  La Ministre sud-africaine a cité à cet égard l’exemple du Burundi, un pays qui a bénéficié d’une intervention  de l’Union africaine en l’absence d’un cessez-le feu permanent entre les parties et à un moment où les Nations Unies ne pouvaient pas le faire.  De plus, l’Union africaine dispose désormais d’un Conseil de paix et de sécurité dont le programme de travail complète celui du Conseil de sécurité des Nations Unies, a ajouté Mme Dlamini-Zuma.  Le Conseil a parfois répondu aux décisions prises par le Conseil de paix de l’Union africaine en prenant les mesures qui s’imposent, mais parfois il ne l’a pas fait, ce qui a attiré l’attention sur la nécessité de renforcer la relation de travail entre ces deux organes, a-t-elle constaté.


Dans le cas du Darfour, les deux organes font face à des défis de taille, mais il ne fait aucun doute que la Mission de l’Union africaine a joué un rôle important en protégeant les populations civiles et en aidant les travailleurs humanitaires malgré ses maigres ressources.  Grâce à la présence de l’Union africaine au Darfour, nous avons désormais une meilleure compréhension des défis qui attendent la communauté internationale, a dit la Ministre, en ajoutant qu’il est aussi cependant clair que l’Union africaine ne peut pas porter ce fardeau seule.  C’est la raison pour laquelle l’Union africaine a lancé un appel pour que les Nations Unies soient impliquées au Darfour à compter du 30 juin 2007, date de retrait des troupes de l’Union africaine.  « Nous souhaitons un rapide déploiement de la mission hybride de l’Union africaine et des Nations Unies », a souligné la Ministre.  Elle a également estimé qu’une coopération renforcée entre le Conseil et l’Union africaine au Darfour permettrait une plus grande prédictibilité et une plus grande durabilité des engagements pris, et elle a plaidé à cet égard en faveur d’un partage du fardeau entre le Conseil de sécurité et l’Union africaine.


M. HÉDI ANNABI, Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, a rappelé que c’était la quatrième fois que le Conseil de sécurité se réunissait sur le thème des relations entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies fournit des directives claires sur les relations entre le Conseil de sécurité et les Arrangements régionaux, a-t-il dit, jugeant essentiel d’établir de bons partenariats pour faire face aux nombreux défis.  Le partenariat entre l’Union africaine et les Nations Unies est l’un des plus forts en matière de maintien de la paix, a-t-il souligné, notant qu’il remontait à la création de l’Organisation de l’unité africaine.  Le Sous-Secrétaire général a indiqué que près de 75% des soldats de maintien de la paix étaient déployés en Afrique, ce qui rend cette relation essentielle, a-t-il affirmé.  L’Afrique fournit 40% de ces soldats de la paix, a-t-il ajouté, jugeant remarquable cette contribution.  De nouveaux partenariats ont été forgés au cours des trois dernières années, a-t-il précisé.


M. Annabi a également mis l’accent sur la relation de collaboration entre l’ONU et l’Union africaine, depuis 2004, dans la crise du Darfour.  L’ONU apporte un appui stratégique à la MUAS sur le terrain, a-t-il dit, tandis que la MUAS a joué un rôle essentiel en fournissant un appui aux convois humanitaires au Darfour, ainsi qu’à l’acheminement de l’aide.  Il a précisé que les Nations Unies avaient déployé des efforts importants pour parvenir à un règlement politique.  Avec l’appui du Gouvernement du Soudan, ces efforts pourraient marquer un jalon important dans les relations entre l’ONU et les Arrangements régionaux, a-t-il déclaré.  S’agissant de la Somalie, l’Union africaine a commencé, depuis le début du mois de mars, le déploiement d’une force, a-t-il indiqué, estimant que la situation restait cependant très tendue et volatile.  L’ONU aide l’Union africaine dans le déploiement de cette Mission, a-t-il poursuivi.  Il a précisé qu’une mission d’assistance technique à la Somalie reviendrait cette semaine au Siège de l’ONU et ferait rapport au Conseil de sécurité. 


Le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix a observé que la coopération entre l’ONU et l’Union africaine s’était engagée dans de nouvelles directions depuis trois ans.  L’éventail des nouvelles initiatives parallèles lancées donnent une certaine confiance et laissent à penser que les pays africains pourront à l’avenir jouer un rôle plus important dans les missions de maintien de la paix sur leur continent, a-t-il déclaré.  Les Nations Unies continueront de travailler avec l’Union africaine, à sa demande, pour mobiliser l’appui politique et financier de la communauté internationale, a-t-il conclu, estimant que le Conseil de sécurité avait également un rôle important à jouer en la matière.  


M. SAID DJINNIT, Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine, est revenu sur la question du financement par l’ONU, à travers des contributions volontaires, des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine en précisant que l’engagement de l’Union est allée croissante au cours des dernières années en dépit du manque notoire de moyens financiers et logistiques.  Il a aussi indiqué que la gestion et le manque de moyens n’avaient pas permis à l’Union d’inclure dans son mécanisme pour la prévention et le règlement des conflits une fonction de maintien de la paix.  Le Commissaire a aussi indiqué que dans le passé, l’idée d’une implication de l’Union africaine au delà de missions d’observation militaire de courte durée et de portée limitée a continué à faire son chemin et ce pouvoir de l’Union africaine a été précisé à l’article 6 (d) du Protocole créant le Conseil de paix et de sécurité.  Mais c’est lors du déploiement de la Mission africaine au Burundi que la question redoutable des financements s’est posée.


Le Commissaire a évoqué le partenariat entre l’Union africaine et l’Union européenne ou encore avec le G-8.  Pour autant, a-t-il dit, ces initiatives de financement ne sauraient suppléer aux mécanismes qu’il convient de trouver en vertu du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  La Commission de l’Union africaine a saisi l’occasion de sa rencontre avec le Groupe des personnalités éminentes sur les menaces, les défis et le changement mis en place par le Secrétaire général pour proposer formellement que l’ONU considère la possibilité de financer à travers ses contributions obligatoires, les opérations de maintien de la paix déployées par l’Union africaine.  En soumettant cette proposition, a encore précisé le Commissaire, l’Union africaine est disposée à intervenir rapidement au nom des Nations Unies qui ne seraient pas prêtes à le faire pour contribuer à une stabilisation immédiate de la situation et créer les conditions nécessaires à un déploiement d’une opération des Nations Unies.


La question du financement, a expliqué le Commissaire, s’est posée avec acuité lors du déploiement de la Mission de l’Union africaine au Darfour.  Plus récemment, la décision de l’Union africaine de déployer une mission de soutien à la paix en Somalie a donné une dimension plus importante à cette question.


M. RODOLPHE ADADA, Ministre des affaires étrangères et de la francophonie du Congo, a souligné que l’Union africaine avait choisi d’harmoniser son action avec celle des Nations Unies, dans le cadre d’un partenariat fructueux qui leur a permis de gérer, ensemble, bon nombre de crises africaines.  C’est tout le sens qu’il convient de donner à l’appel lancé lors du dernier Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba par les dirigeants africains, pour une coopération étroite, dans le cadre du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, entre l’ONU et l’Union africaine, afin de renforcer et d’améliorer les opérations de maintien de la paix déployées par l’Union africaine, a poursuivi le Ministre.  La gestion concertée des situations du Darfour et de la Côte d’Ivoire, ou encore de celle qui existe en Somalie, constitue un développement majeur dans l’approche du Conseil en matière de règlement des conflits qui menacent la paix et la sécurité internationales.  De façon tout à fait significative et symbolique d’une telle évolution, l’envoi de missions conjointes et l’élaboration d’un plan d’opération hybride au Darfour représentent une formule de partenariat qu’il convient de mettre en œuvre, a-t-il ajouté.


Le Ministre congolais a souligné la nécessité de faire un plus grand usage des mécanismes institutionnels et juridiques mis en place pour favoriser un partenariat basé sur la complémentarité et les avantages comparatifs, faisant ainsi allusion au mémorandum d’entente entre le Conseil de sécurité de l’ONU et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, dont la signature, à Addis-Abeba, le 16 novembre 2006, a permis de jeter des bases permettant de rendre plus formels les mécanismes de coopération existant entre les deux instances.  Le Ministre a également mentionné le programme décennal pour le renforcement des capacités de l’Union africaine, dont l’élaboration constitue la preuve de l’engagement pris par les chefs d’État et de Gouvernement, lors du Sommet mondial de 2005, de tenir compte des besoins spécifiques de l’Afrique en matière de renforcement des capacités dans le domaine du maintien de la paix.  Pour M. Adada, la mise en œuvre de ce programme doit être renforcée, notamment dans les domaines essentiels comme ceux de la planification et de la gestion des opérations; de la formation du personnel civil, militaire et de police; du soutien logistique et de l’assistance financière.  Il faut, a-t-il poursuivi, donner plus de cohérence à l’action commune à travers la mise en œuvre d’une stratégie globale en matière de prévention des conflits.


M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a estimé que pour qu’une nouvelle ère de paix et de stabilité s’ouvre en Afrique, il fallait s’assurer que les Nations Unies y soient l’allié et le partenaire indispensables du retour à la paix.  Même si le Chapitre VIII de la Charte n’octroie pas un rôle explicite aux organisations régionales dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, les impératifs de l’histoire et de la situation actuelle du continent africain  dictent la nécessité d’une telle coopération, a estimé M. Effah-Apenteng.   Le représentant ghanéen a dit qu’il était nécessaire de renforcer la coopération entre l’Union africaine et les Nations Unies pour que les deux organisations jouent des rôles qui se complètent.  Déjà, quelques-unes des structures de paix de l’Union africaine, comme le Conseil de paix et de sécurité, ont été inspirées par celles existant aux Nations Unies, a relevé le représentant.  Évoquant l’instabilité et les conditions humanitaires désastreuses que connaissent de nombreuses zones du continent africain, le représentant a insisté sur la nécessité de dénoncer tout ce qui pourrait être à l’encontre des perspectives de paix en Afrique.  Il a aussi insisté sur le fait que l’efficacité des actions de l’Union africaine ne doit pas se mesurer uniquement à l’aune de sa capacité à mobiliser de ressources financières, mais aussi à sa capacité à dépasser les tendances parfois négatives qui sont générées par sa dynamique politique interne.  Il est aussi essentiel que l’Union africaine accorde une attention particulière à l’approche intégrée mise en œuvre dans le cadre des opérations de maintien de la paix de l’ONU, où elle a été adoptée comme un modèle de base.


Tout en soutenant le principe de confier un rôle de leadership à l’Afrique aux opérations de maintien de la paix déployées sur le continent, le représentant a mis en garde contre une vision trop rigide de ce principe.  Celui-ci ne doit pas être érigé en dogme immuable.  Même si un codéploiement entre les Nations Unies et les organisations régionales devient la démarche la plus acceptée, il faut garder à l’esprit que ce sont les intérêts des populations civiles qui doivent primer sur toute autre considération, a dit M. Effah-Apenteng.   Bien souvent, a-t-il regretté, le processus de prise de décisions au sein des Nations Unies a été l’otage de certains intérêts qui, parfois, ne se limitent pas seulement à ceux des grandes puissances. 


M. IMRON COTAN, Secrétaire général du Département des affaires étrangères de l’Indonésie, a affirmé que les Nations Unies constituaient un élément essentiel du multilatéralisme.  Le processus de régionalisme ne cesse de s’accroître et renforce la dynamique mondiale, a-t-il également souligné, faisant référence à l’Union européenne, à la transformation de l’Organisation de l’unité africaine en Union africaine, qui a marqué un nouveau départ vers une approche plus intégrée de l’Afrique, et à l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Le représentant a en outre mis l’accent sur l’importance des partenariats interrégionaux, citant en particulier le nouveau partenariat Asie-Afrique, à l’initiative de l’Indonésie et de l’Afrique du Sud.  Le représentant a rappelé que les Nations Unies étaient au premier chef responsables du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les Nations Unes doivent donc se charger de l’harmonisation des actions entreprises par divers pays dans ce domaine, a-t-il dit.  Le représentant s’est dit très heureux du travail important réalisé dans le domaine de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine.  Selon lui, la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales représente un engagement multilatéral essentiel dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, les organisations régionales devant jouer un rôle plus important encore.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a rappelé que les menaces actuelles à la paix et à la stabilité dans le monde rendent impératifs le développement, la mise à jour et l’expansion de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Ces dernières ont un rôle important à jouer car elles sont mieux à même de comprendre les causes premières des conflits qui sévissent dans leur région et de déterminer les méthodes à employer pour y mettre fin.  M. Al-Nasser a estimé qu’il était important de renforcer les ressources et les capacités des organisations régionales, et a préconisé la tenue de réunions entre différentes organisations à intervalle régulier, en vue de développer la coopération et le partenariat.


Par ailleurs, le représentant a signalé que la coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations internationales ne doit pas se limiter uniquement aux opérations militaires et de maintien de la paix, mais s’étendre également à d’autres aspects de la prévention de conflit et du soutien de la paix.  On doit prendre en compte des perspectives holistiques, à long terme et non sélectives afin de renforcer l’efficacité des efforts de prévention et de résolution des conflits, promouvoir le respect du droit international et contribuer au maintien de la paix à tous les niveaux, a-t-il estimé.


M. PETER BURIAN (Slovaquie) a estimé que même si le Conseil de sécurité reste l’acteur principal dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, l’importance des organisations régionales est reconnue par les Nations Unies, comme l’indique le Chapitre VIII de la Charte.  Nous croyons, a-t-il ajouté, qu’une bonne coopération et un partenariat renforcé entre l’ONU et ces organisations sont essentiels pour résoudre et prévenir les conflits.  Le représentant slovaque a estimé que l’engagement des organisations régionales et sous-régionales dans les opérations de maintien de la paix, ainsi que dans l’effort de consolidation de la paix, permet aux pays concernés de s’approprier le processus de reconstruction.  M. Burian a par ailleurs affirmé que la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine était un succès, de nombreuses situations critiques ayant été désamorcées grâce aux médiations menées par l’Union africaine.  Toutefois, a-t-il dit, ce partenariat peut encore être amélioré, la communauté internationale devant fournir à l’Afrique plus de ressources afin que les pays du continent soient en mesure de développer leurs propres capacités de résolution de conflit et de maintien de la paix. 


S’agissant des crises au Darfour et en Somalie, le représentant a regretté qu’en dépit de nombreux efforts conjoints de l’Union africaine et de l’ONU, peu de progrès significatifs aient été réalisés dans la mise en œuvre des accords conclus l’année dernière à Addis-Abeba et à Abuja.  Pour ce qui est du Darfour, il a déploré qu’à ce jour il n’ait pas été possible de déployer une force efficace de maintien de la paix pour y assurer la sécurité des civils.  « Nous exhortons le Président Bashir à coopérer pleinement avec les Nations Unies et l’Union africaine afin de parvenir à une paix durable au Soudan », a-t-il dit.  En ce qui concerne la situation en Somalie, M. Burian a salué les pays contributeurs de troupes et qui apportent un soutien logistique et financier à la Mission d'observation militaire de l'Union africaine en Somalie.  Enfin, il s’est félicité de ce que de nombreuses organisations régionales aient manifesté leur volonté de travailler de manière étroite avec la Commission de consolidation de la paix de l’ONU.  


M. JEAN-MARC DE LA SABLIÈRE (France) a affirmé que le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies fournissait un cadre privilégié pour le développement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales.  Au cours des dernières années, nous avons avancé dans cette voie grâce à l’Union africaine, qui a joué un rôle moteur, et grâce à l’Union européenne, a-t-il déclaré.  Il a estimé qu’au Burundi, au Darfour, en République centrafricaine, et en Somalie, l’Union africaine ou les organisations sous-régionales avaient de manière remarquable ouvert la voie.  Nous devons maintenant approfondir cette coopération, a-t-il dit, jugeant souhaitable que l’ONU développe de la même manière sa coopération avec d’autres organisations régionales, en respectant la responsabilité première du Conseil de sécurité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  La France et ses partenaires européens sont de plus en plus impliqués dans le maintien de la paix, en soutien aux Nations Unies et en travaillant au renforcement des capacités des organisations régionales, a-t-il poursuivi.  De l’avis de sa délégation, le renforcement des capacités africaines de prévention, de gestion et de règlement des conflits est une priorité et doit permettre aux organisations régionales et sous-régionales du continent de répondre à certains objectifs qu’elles se sont fixés.  Il a souligné, à cet égard, le rôle du Département des opérations de maintien de la paix.  Le représentant a enfin exprimé le plein engagement de l’Union européenne dans le renforcement des capacités de l’Union africaine en matière de maintien de la paix. 


M. ALFREDO SUESCUM (Panama) a rappelé que l’Assemblée générale peut aussi examiner et faire des recommandations en matière de coopération régionale pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Les organisations régionales, a-t-il dit, sont souvent les instances les mieux placées pour trouver des solutions novatrices aux conflits.  À cet égard, a-t-il rappelé, le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies sur les accords régionaux prévoit que les États Membres puissent recourir à tous les moyens pacifiques visés par des accords ou organismes régionaux pour régler un différend avant même de saisir le Conseil de sécurité.  Le représentant a encore évoqué le rôle prépondérant joué par ces organisations régionales dans le passé en matière de maintien de la paix.  Aujourd’hui, a-t-il fait remarquer, tout conflit peut désormais avoir une dimension régionale.


Le Conseil a réaffirmé l’importance de la coopération avec les organisations régionales dans sa résolution 1625 (2005), une telle coopération constituant la reconnaissance de la complémentarité de ces institutions.  Dans certains cas, les organisations régionales sont plus efficaces que les Nations Unies car elles disposent d’une meilleure connaissance des spécificités sur le terrain.  Néanmoins, cette efficacité est trop souvent limitée par le manque de ressources logistiques et financières.  C’est pourquoi, a préconisé le représentant du Panama, les Nations Unies et le Conseil de sécurité doivent soutenir une telle collaboration.  Ces efforts doivent porter sur la formation du personnel civil et militaire afin de faciliter la transition vers des missions régionales.  Les Nations Unies doivent aussi promouvoir les capacités logistiques des organisations régionales.  Il serait aussi utile de prévoir d’autres mécanismes de financement des opérations conjointes de maintien de la paix.


M. JOHAN VERBEKE (Belgique) a noté que la coopération entre l’ONU et l’Union africaine tout comme les autres organisations sous-régionales en Afrique, a pris un essor considérable au cours de ces dernières années.  À cet égard, une meilleure articulation des rôles respectifs des organisations régionales et du Conseil de sécurité dans la gestion des crises demeure un défi important, a-t-il déclaré, tout en soulignant le rôle catalyseur du Conseil de sécurité.  Coopération, coordination et capacités sont les concepts déterminant la réussite d’une action conjointe entre le Conseil et des organisations régionales et sous-régionales, a affirmé M. Verbeke.  Estimant qu’une implication de ces organisations ne peut que contribuer à renforcer la réponse collective, le représentant a attiré l’attention sur la question du renforcement de leurs capacités, notamment militaires.  S’agissant de la coordination des efforts communs, M. Verbeke a indiqué qu’une implication accrue de ces organisations dans les délibérations du Conseil de sécurité est certainement une voie à suivre, et ce, à travers une participation pertinente et au cas par cas aux sessions du Conseil et une consultation préalable sur les « produits » du Conseil.  Toute action des organisations régionales et sous-régionales dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales doit être au préalable autorisée par le Conseil de sécurité, a-t-il rappelé avant de conclure.


M. ALDO MANTOVANI (Italie), reprenant une citation de Léopold Senghor qu’avait prononcée le Premier Ministre italien Romano Prodi à l’occasion du Sommet de l’Union africaine le 29 janvier dernier à Addis-Abeba, a estimé que les Nations Unies avaient beaucoup à offrir à l’Union africaine, en particulier en termes d’assistance technique, de renforcement des capacités, de leçons apprises en plus de 50 ans de maintien de la paix à travers le monde, et de financement.  De même, l’ONU a beaucoup à apprendre de l’Union africaine, a-t-il ajouté, faisant référence aux progrès impressionnants réalisés par celles-ci en matière de gestion et de règlement des conflits africains et à la façon dont sont conduits et structurés les travaux du Conseil de paix et de sécurité.  Le représentant a rappelé que la responsabilité première du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique et ailleurs demeurait entre les mains du Conseil de sécurité des Nations Unies.  Il a évoqué l’idée de fixer des principes suffisamment flexibles pour mettre en œuvre les différentes formes de collaboration, sans oublier l’importance d’adopter des normes homogènes et de respecter certains principes de base partagés.  L’adoption de certains critères prédéterminés permettrait au Conseil de sécurité d’éviter la perception des « deux poids-deux mesures », a-t-il précisé.  Il a également mis l’accent sur la coopération triangulaire et l’assistance dont peut bénéficier l’Union africaine de la part d’autres organisations régionales.  Il a indiqué, à cet égard, que l’Union européenne continuerait à jouer son rôle.  


M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a indiqué que les approches collectives du maintien de la paix et de la sécurité exigent que l’on élargisse la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales sur la base du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies qui constitue une assise solide pour une telle coopération.  Selon le représentant, une telle coopération devrait accorder une attention particulière aux moyens politiques et diplomatiques de prévention et de règlement des conflits.  Dans ce cadre, le représentant a évoqué les activités de la Mission de l’Union africaine au Darfour qui, a-t-il estimé, sont particulièrement pertinentes.  Le représentant a également insisté sur l’importance des échanges d’informations dans le cadre d’une telle coopération, de la tenue de manœuvres conjointes et des opérations de déminage.  La Fédération de Russie pour sa part, a l’intention d’élargir une telle coopération.  Cette mesure a été annoncée au cours du dernier Sommet du G-8 que la Fédération de Russie a présidé, a précisé son représentant.  Il a aussi indiqué que la Commission de consolidation de la paix devrait jouer un rôle de coordination pour les efforts entrepris par les Nations Unies et les organisations régionales dans le cadre des activités de consolidation et de rétablissement de la paix.


M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a mis l’accent sur le rôle que jouent les organisations régionales dans l’évaluation et la compréhension des conflits, en partageant une histoire commune avec les populations locales.  Les partenariats sont à cet égard parfaitement indiqués, a-t-il dit.  Il a également évoqué leur rôle lorsqu’il s’agit d’obtenir la volonté politique nécessaire pour structurer et concevoir une mission de maintien de la paix et d’assurer sa mise en œuvre.  Il a rappelé que l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations Unies avaient travaillé ensemble sur le continent africain dans des situations difficiles.  Cette coopération ne va pas disparaître, a-t-il assuré.  Il a, par ailleurs, estimé qu’il n’existait aucun modèle unique inspiré du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, d’où la nécessité de tenir compte de l’aspect particulier de chaque conflit.  Le représentant s’est en outre penché sur la question du financement soutenu de la communauté internationale, citant l’exemple du Darfour.  Il a estimé qu’il convenait de forger un partenariat efficace entre la communauté internationale dans son ensemble et l’Union africaine.  Il a souligné que les Nations Unies et l’Union africaine étaient confrontées à trois défis.  Tout d’abord, a-t-il expliqué, les partenariats doivent être mieux définis, mieux financés.  Il a ainsi mis l’accent sur la nécessité, au sein de l’Union européenne, de renforcer la structure des effectifs pour mieux gérer les opérations de maintien de la paix.  Ensuite, le représentant a estimé que les Nations Unies et l’Union africaine devaient s’assurer de bien travailler main dans la main au fur et à mesure qu’évolue la situation, citant, là encore, l’exemple du Darfour.  Le temps est venu pour les Nations Unies et l’Union africaine de composer un front uni pour que le Président soudanais honore ses engagements, a-t-il ajouté.  La coopération est également nécessaire au niveau stratégique, a-t-il poursuivi. 


M. LUIS ENRIQUE CHÁVEZ (Pérou) a évoqué les principes généraux qui doivent, selon lui, dicter la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionale en insistant sur l’importance que revêtent la prévention des conflits et les systèmes d’alerte.  Le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies et, en particulier son Article 51, rappelle la responsabilité première du Conseil en matière de paix et de sécurité tout en reconnaissant le rôle que pourraient jouer les accords et organismes régionaux.  Le représentant a en outre insisté sur le droit et le devoir des États Membres de participer aux opérations de maintien de la paix; faisant remarquer que ces opérations ne peuvent être remises en cause par la forme de coopération entre les organisations régionales et l’ONU.


Abordant des aspects spécifiques d’une telle collaboration, le représentant a estimé que le bilan est mitigé.  Il existe des avantages pour ce qui est de la connaissance de problèmes structurels sous-jacents aux conflits que connaît le continent africain.  Mais des difficultés apparaissent aussi soit en raison de la charte constitutive des organisations régionales, soit en raison de la position des acteurs régionaux.  Il a évoqué par exemple les difficultés rencontrées dans le cadre d’une telle coopération au Darfour.  La paix c´est bien plus que l’absence d’hostilité et pour cela, la coopération régionale doit envisager des stratégies de stabilisation à long terme afin de permettre de jeter les bases du développement durable.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a estimé que les relations de bon voisinage étaient essentielles et permettaient d’éviter les situations de crise ou de conflit.  La Chine comprend parfaitement et respecte le souhait des pays d’Afrique de jouer un rôle plus important dans le règlement des conflits régionaux en renforçant leur coopération avec les Nations Unies, a poursuivi le représentant.  Les organisations régionales peuvent contribuer aux efforts déployés par le Conseil de sécurité pour assumer la première de ses responsabilités, qui est le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il ajouté.  « En renforçant la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, on peut non seulement réagir plus rapidement et plus efficacement aux situations de conflits, mais aussi réduire le fardeau dont le poids ne cesse de s’accroître sur les épaules de l’ONU en ce qui concerne les opérations de maintien de la paix », a recommandé le représentant de la Chine.  Il a ensuite mis l’accent sur la nécessité pour le Conseil de sécurité et l’ONU de prendre des mesures concrètes pour pouvoir mieux aider l’Union africaine à régler certains conflits.  La Chine, a-t-il également affirmé, espère qu’en ce qui concerne la question de la répartition des responsabilités entre le Conseil de sécurité et l’Union africaine, le Secrétaire général lui trouvera une solution et fournira des recommandations qui soient à cet égard pratiques et applicables.  Le représentant s’est félicité, à ce sujet, de la déclaration présidentielle qui allait être lue à l’issue du débat tenu ce jour par le Conseil de sécurité. 


Mme JACKIE W. SANDERS (États-Unis)  a estimé que la question de la sécurité et de la paix est extrêmement préoccupante en Afrique.  Elle s’est toutefois félicitée que l’Union africaine ait lancé une restructuration de ses mécanismes de résolution des conflits.  « L’Union africaine a, au cours des dernières années, fait beaucoup de progrès, notamment au Soudan et en Somalie », a noté la représentante, en relevant que l’Union africaine avait inlassablement travaillé en faveur de la mise en œuvre de l’Accord de paix global au Soudan et de l’Accord de paix pour le Darfour.  En Somalie, l’Union africaine a travaillé dans des conditions difficiles et à cet égard, sa coopération avec l’ONU est essentielle, qu’il s’agisse de la mise en place de systèmes d’alerte ou du rétablissement de la paix après les conflits, a estimé la représentante des États-Unis.  Il ne revient toutefois pas aux Nations Unies de financer les opérations des organisations régionales.  D’autres instances, comme par exemple, l’OTAN, peuvent aussi fournir un appui, a-t-elle estimé.  La représentante a indiqué que son pays contribuait déjà largement au financement des activités menées par les organisations régionales.  Elle a, entre autres, cité l’octroi d’une enveloppe financière de 29 millions de dollars en soutien au déploiement de la Mission de l’Union  africaine en Somalie (AMISOM), et celui d’une large contribution financière pour permettre que s’opèrent la transition entre l’actuelle Mission de l’Union de l’Union africaine au Soudan et le déploiement au Darfour d’une mission de l’ONU, qui est souhaité.  Les États-Unis continueront de contribuer au renforcement de l’architecture de paix de l’Union africaine en lui apportant une aide dans le domaine du renforcement des capacités, a indiqué la représentante.


M. KHALEDALY ELBAKLY (Égypte) a affirmé que l’augmentation actuelle des opérations de maintien de la paix et le développement des organisations régionales nécessitaient de la part des Nations Unies une dynamique rapide des mécanismes de coopération et de consultation avec de telles organisations.  Ceci peut être valable aussi bien en Afrique, où l’Union africaine joue un rôle directeur, que dans d’autres régions du monde, afin notamment, a-t-il dit, de promouvoir les efforts de stabilisation et de développement durable.  Au cours des dernières années, a-t-il ajouté, des mesures concrètes ont été prises par plusieurs organisations régionales pour promouvoir leurs capacités et les mécanismes liés au règlement des conflits, affronter les défis en matière de paix et de sécurité et de s’adapter au rôle croissant des Nations Unies dans ce domaine.  Le représentant a souligné que son pays œuvrait à consolider les piliers de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine, en particulier en ce qui concerne les problèmes du continent africain.  Il a ainsi précisé que l’Égypte avait présenté en décembre 2006 au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine une initiative visant à renforcer les relations déjà existantes entre les deux organisations, à travers la création d’un mécanisme de coordination et de consultation entre les principaux organes des Nations Unies et la structure de l’Union africaine chargée des opérations de maintien de la paix et de la sécurité, et ce, a-t-il ajouté, dans une perspective de renforcement des capacités africaines à traiter des problèmes dans toutes leurs dimensions. 


M. ABDALMAHMOOD MOHSMAD (Soudan) a déclaré que le soutien que le Conseil pourrait apporter aux organisations régionales aurait des conséquences importantes et positives sur la sécurité régionale.  Les textes internationaux insistent sur l’importance de promouvoir la coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales et le texte final du Sommet mondial de 2005 appuie le renforcement d’une telle coopération, conformément à la Charte des Nations Unies.  Nous ne sommes pas à la recherche de nouvelles modalités de coopération, le Chapitre VIII étant suffisant, a fait remarquer le représentant.  Lorsque l’on parle de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine, il faut examiner le mandat et l’acte constitutif de ces organisations sur la base du principe que la paix est un tout indivisible.  Les organisations régionales doivent donc agir au nom de la communauté internationale sans aucune rivalité ou confrontation entre d’une part les prérogatives de ces organisations et d’autre part celles du Conseil.  Il s’agit plutôt de pallier les déficiences des unes et des autres et de tirer avantage de leur expertise.  Le Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies est clair sur cette question.  Pour coopérer avec l’Union africaine, a précisé le représentant, les Nations Unies doivent aller au-delà de cas précis comme le Darfour et la Somalie et mettre en place un partenariat efficace sur la base du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies. 


L’Union africaine a traduit en mesures concrètes les décisions prises au niveau régional et a montré qu’elle pouvait fournir une aide à l’ONU, cette dernière, pouvant, en retour lui apporter une aide financière et logistique.  Par conséquent, le Conseil de sécurité doit mettre au point un mandat permettant de couvrir les questions de financement et celles liées à l’expertise de chaque partenaire.  Revenant sur la situation au Darfour, le représentant a contesté le terme de génocide en estimant que le conflit avait plusieurs causes et parmi celles-ci les changements pluviométriques accentuant les conflits entre les nomades et les fermiers.  Le représentant a assuré les membres du Conseil de la détermination de son pays à trouver une solution à la situation au Darfour et a assuré l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, Jan Eliasson, du soutien de son gouvernement.  Il faudrait s’attaquer aux racines du mal et faire preuve d’un esprit novateur en s’attaquant aux problèmes que l’on ne peut pas contrôler comme les changements climatiques qui ont un impact important sur les ressources naturelles.  L’octroi de ressources financières aux organisations régionales ne devrait pas reposer sur des considérations politiques mais sur la base de la Charte des Nations Unies.


M. JOHAN L. LØVALD (Norvège) s’est dit convaincu que les contributions que peuvent apporter les organisations régionales devaient toujours être prises en considération au moment de la planification de nouvelles opérations de maintien de la paix.  Afin d’harmoniser les modalités de fonctionnement d’une telle coopération, il semble nécessaire que les Nations Unies élaborent des normes communes et un cadre amélioré permettant de conclure de nouveaux accords, a ajouté le représentant.  Soulignant le rôle important joué par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le cadre de sa coopération avec les Nations Unies pour instaurer la paix dans cette région, M. Løvald a estimé que l’Union africaine pouvait elle aussi, au niveau continental, jouer un rôle prépondérant dans le domaine du maintien de la paix.  Il a appelé la communauté internationale à apporter un plus grand soutien pour permettre une solution aux défis qui se posent à l’Union africaine, notamment au Darfour. 


Préoccupé par la dégradation de la situation humanitaire dans cette région, le représentant de la Norvège a exprimé à cet égard son soutien à l’action des Nations Unies, et a fermement exhorté le Soudan à accepter le soutien que l’ONU souhaite apporter à la Mission de l’Union africaine (MUAS).  M. Løvald a recommandé le renforcement de  la coopération entre l’Union africaine et la communauté internationale.  Il a par ailleurs estimé qu’au regard des obligations qu’a l’ONU de promouvoir le respect des droits de l’homme, il conviendrait d’explorer les moyens de renforcer la coopération entre l’ONU et l’Union africaine dans le domaine.  En ce qui concerne la future force en attente de l’Union africaine, qui devrait être pleinement opérationnelle en 2010, le représentant a estimé qu’il était important que ses règles de fonctionnement respectent les normes et les principes en vigueur aux Nations Unies.  Il est crucial que les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine soient sous contrôle civil et que leur déroulement relève de politiques élaborées par l’autorité civile, a souligné M. Løvald.  Il est essentiel que les pays africains assument les responsabilités qui leur incombent dans le domaine du maintien de la paix et du règlement des conflits en Afrique, a-t-il conclu.


M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) est revenu sur l’historique de la coopération régionale avant d’expliquer que compte tenu du fait que les conséquences d’un conflit se font sentir dans un premier temps à l’échelle de la région, il est important de renforcer le rôle des organisations régionales en matière de maintien de la paix.  D’un point de vue opérationnel, les États de la région ont une meilleure compréhension de l’environnement culturel, disposent d’informations de première main et d’une ligne d’approvisionnement directe.  Toutefois, la tendance vers une intégration plus importante des organisations régionales exige que l’on examine certaines questions litigieuses et que l’on respecte scrupuleusement certains principes de la Charte des Nations Unies.  Il s’agit aussi de déterminer les cas dans lesquels s’appliquent soit le Chapitre VII, soit le Chapitre VIII.  Le paragraphe 5 de l’Article II de la Charte des Nations Unies prévoit que tous les États Membres déploient tous les moyens nécessaires au maintien de la paix.  Il sera également important de débattre de l’impartialité de la force régionale.  De même, une force composée de contingents régionaux exclusivement violerait le principe de la répartition géographique équitable.  Si on applique les mécanismes prévus au Chapitre VIII et en particulier les Articles 52 et 53 de la Charte, on pourra alors mettre en place des mécanismes régionaux, a estimé le représentant.


M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda) a rappelé qu’en vertu de l’Article 24 de la Charte des Nations Unies, il incombait au Conseil de sécurité de s’acquitter de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  À cet égard, il est important, a-t-il estimé, d’examiner les moyens de financer les opérations menées par l’Union africaine au nom du Conseil de sécurité ou sur autorisation de celui-ci.  Les opérations de maintien de la paix entreprises par l’Union africaine peuvent revêtir diverses formes.  Par exemple, l’Union africaine peut être mandatée par le Conseil de sécurité comme dans le cas des opérations de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie en vertu de la résolution 1744 (2006) ou lorsque le Conseil intervient pour renforcer ou relayer une mission initiée par l’Union africaine comme au Burundi.  M. Butagira a proposé de créer un fonds sur le modèle du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires, alimenté par des contributions volontaires.  Ce fonds, qui permettrait de financer les opérations de maintien de la paix menées par l’Union africaine, pourrait être conjointement utilisé par l’Union africaine et les Nations Unies.  Parmi les autres domaines de coopération proposés figurent la participation des Nations Unies au mécanisme d’alerte rapide basé à Addis-Abeba avec notamment la création d’une cellule d’intelligence commune sur le modèle de la « Commission tripartite plus un » dans la région des Grands Lacs ou encore la fourniture d’une aide logistique aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine.  Rappelant le lien entre conflits et pauvreté, il importe de renforcer le partenariat économique entre l’Union africaine et l’ONU, a-t-il souligné avant de conclure.


M. JULIUS ZAYA SHIWEVA (Namibie) a rappelé que le Conseil de sécurité a pour responsabilité première de veiller au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, mais que les organisations régionales, dont l’Union africaine, pouvaient à cet égard compléter et appuyer les actions de l’ONU. Pour tirer le plus grand bénéfice de cette coopération, les capacités des organisations régionales doivent être renforcées, les liens opérationnels rationalisés, et des doctrines, procédures et critères communs doivent être mis sur pied pour assurer une planification et une gestion conjointes des opérations de maintien de la paix, a estimé M. Shiweva.  Le représentant a également estimé essentiel que soit établi un cadre permettant de rendre la coopération plus opérationnelle, notamment par l’intermédiaire de mécanismes de coordination efficaces.  Il a indiqué qu’il fallait également introduire des mesures de remplacement aux dispositions ad hoc qui existent actuellement.


M. Shiweva a également estimé qu’il était important d’assurer un déploiement plus rapide des opérations de maintien de la paix en leur allouant suffisamment de ressources financières et logistiques.  Il a suggéré la mise en place d’un mécanisme permettant aux opérations de l’Union africaine d’être financées par l’ONU, et ce, d’une manière prévisible.  « On ne peut laisser ces opérations à la merci des contributions volontaires », a-t-il dit.  Bien que les partenaires et les donateurs aient fait un travail extraordinaire dans ce domaine, nous sommes convaincus que l’ONU doit en prendre la responsabilité, a estimé le représentant.  Il a fait remarquer que l’Union africaine et les organisations sous-régionales du continent se lancent souvent dans des opérations de maintien de la paix avec le consentement de l’ONU, sans pour autant avoir la garantie qu’elles deviendront, dans un délai précis, des missions de l’ONU.  Le représentant a donc préconisé l’établissement d’un accord entre l’Union africaine et l’ONU, qui stipulerait que les opérations de maintien de la paix de l’Union africaine ayant reçu l’accord de l’ONU deviendront à proprement parlé des missions de l’ONU après une période de six mois.


M. KENZO OSHIMA (Japon) a mis l’accent sur les avantages certains que présentait l’intervention des groupes régionaux, du fait notamment de leur proximité avec les zones de conflits.  Selon le représentant, les défis que le Conseil de sécurité doit relever, comme au Darfour ou en Somalie, consistent à voir comment l’ONU peut mieux soutenir les capacités régionales à résoudre ces conflits.  L’Union africaine et d’autres organisations régionales méritent l’appui des Nations Unies, a-t-il dit.  Le représentant a rappelé que le Japon contribuait à appuyer les efforts et les activités de l’Union africaine et des autres organisations sous-régionales, en adoptant une série de mesures, y compris un soutien financier.  Un tel soutien a été accordé, par exemple, à l’Union africaine, mais aussi à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).  Le Japon, a-t-il dit, a l’intention d’accroître ce soutien.  Il a également rappelé que le Gouvernement du Japon organiserait lors du premier semestre de l’année prochaine la quatrième Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD-IV).


M. ROBERT HILL (Australie) a déclaré que bien que les Nations Unies jouent un rôle essentiel dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, elles ne peuvent se porter au secours de tout État qui serait menacé par un conflit ou par l’instabilité.  Pour le représentant, les efforts des organisations régionales et des Nations Unies devraient donc avoir plus de complémentarité et se fonder sur leurs avantages comparatifs et sur un meilleur partage de l’information.  Il importe à cet égard d’élaborer des stratégies proactives, afin de prévenir l’émergence des conflits ou d’éviter leur résurgence, a-t-il recommandé.  M. Hill a par la suite énuméré une série d’initiatives lancées dans la région du Pacifique dans le domaine de la sécurité et auxquelles l’Australie a activement participé.  Il a cité les activités entreprises dans le cadre du Forum des Îles du Pacifique et dans celui du Forum régional de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (FR-ANASE).  Le représentant de l’Australie a exprimé le profond soutien de son pays à la coopération entre l’ONU et le FR-ANASE.  Félicitant les pays africains pour leur engagement à résoudre les conflits africains, il a estimé que l’Union africaine devrait être un partenaire de premier plan pour le Conseil de sécurité, et il a plaidé en faveur du renforcement de la coopération entre les deux institutions, notamment sur le plan du renforcement des capacités.


M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a estimé que le moment était venu de bâtir, avec l’Union africaine en particulier, un nouveau partenariat qui aille au-delà de la simple reconnaissance des sacrifices qu’elle a faits au nom de la communauté internationale.  La dynamique qui s’est créée à la faveur notamment de la création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et de l’élargissement des responsabilités de sa Commission, a rendu quelque peu dépassés l’approche et le cadre qui continuent de régir la coopération entre les deux organisations.  Tout en se félicitant des développements nouveaux en matière de coopération régionale, le représentant a toutefois estimé que ces mécanismes opérationnels mis en place, notamment au Darfour, en Somalie et en Côte d’Ivoire, sont en retrait par rapport aux engagements politiques et ne traduisent pas forcément la volonté d’un partage des tâches sur la base de la complémentarité et de l’avantage comparatif.  L’hésitation du Conseil de sécurité tranche avec le volontarisme dont ont fait preuve l’Union africaine et ses États membres.


Pour le représentant, il s’agit de trouver une doctrine claire, cohérente qui repose sur des engagements réciproques.  Dès lors que le Conseil autorise une opération de maintien de  la paix, celle-ci doit être traitée comme une mission onusienne et, à ce titre, doit être éligible à un soutien logistique et financier au titre du budget de l’ONU.  Admettre un tel principe ouvrirait la voie à une série d’ajustements politiques, juridiques et opérationnels que l’ONU et l’OUA peuvent décider ensemble.  En fait, en explorant au Darfour le concept d’opération hybride, les Nations Unies et l’Union africaine feraient un grand pas dans cette direction.  La Somalie constitue également une occasion que l’on aurait pu exploiter pour trouver des solutions novatrices.  Par ailleurs, a ajouté le représentant, nous remarquons un partage des tâches de facto entre l’Union africaine et les Nations Unies.  Un domaine d’action prioritaire concerne le système des forces en attente que l’Union africaine envisage d’instaurer à l’horizon 2010.  La réactualisation des instruments de coopération entre l’ONU et des organisations régionales s’impose car, a fait observer le représentant, la réalité a évolué plus rapidement que les pratiques.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a affirmé que les organisations régionales avaient régulièrement coopéré avec les Nations Unies et leur avaient apporté une contribution précieuse dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Depuis sa création en 1999, l’Union africaine a toujours essayé d’améliorer son partenariat avec les Nations Unies, a dit M. Luong Ming.  En collaboration avec l’ONU, l’Union africaine a déployé de nombreux efforts visant à faciliter la réconciliation des parties aux conflits et la mise en œuvre des processus de reconstruction dans les pays africains affectés, a ajouté le représentant.  Il a estimé que ces efforts méritent les louanges de la communauté internationale, qui devrait permettre à l’Union africaine de jouer un rôle encore plus important que celui qu’elle assume aujourd’hui.  Il faudrait à cet égard, lui accorder plus de soutien en ce qui concerne notamment le renforcement de ses capacités de maintien de la paix, ainsi que des moyens d’aide contre la pauvreté et la marginalisation dont souffrent souvent de façon aigüe les populations affectées par les conflits, a recommandé le représentant.  Le Viet Nam pense que sur un continent depuis longtemps déchiré par des conflits prolongés, la paix doit se faire par l’établissement de la confiance et le renforcement de la coopération, a-t-il indiqué.  


Rappelant que la plupart des questions que le Conseil de sécurité examine de manière récurrente se rapportent au continent africain, M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a noté qu’une étroite coopération institutionnelle s’était instaurée entre les Nations Unies et l’Union africaine.  Il a à cet égard pris pour exemple l’Accord politique récemment signé entre les parties au conflit qu’a connu la Côte d’Ivoire.  Facilité par le Conseil de médiation de la CEDEAO, l’Accord a été avalisé par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avant d’être soumis au Conseil de sécurité de l’ONU.  M. Kafando a estimé que ce type de procédure permettait au Conseil de sécurité, en dernière instance, de parvenir à un règlement rapide et consensuel de la situation.  Le représentant burkinabé a rappelé que la coopération entre l’ONU et l’Union africaine se manifestait sous des formes variées, dont, entre autres, la mise à disposition d’experts et de techniciens; ou l’appui logistique, notamment en personnels et en matériels, comme cela se voit dans le cas des missions d’observation ou de maintien de la paix.  M. Kafando a ensuite indiqué que l’ONU pouvait accroître son soutien politique, financier et technique à l’Union africaine afin de renforcer ses efforts en matière de maintien de la paix et de prévention des conflits.  Il a entre autres émis l’espoir que l’ONU soutiendrait la mise en œuvre du protocole relatif au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et aiderait cette instance à disposer d’une force africaine de réserve.  Le représentant a déclaré que le Conseil de sécurité devait reconnaître les décisions prises par les organisations régionales dans le domaine du maintien de la paix comme étant complémentaires de celles qu’il prend dans le cadre de l’accomplissement de son mandat et de ses actions pertinentes.  Estimant que les organisations régionales ont l’avantage d’être plus proches des zones de conflits, il a souhaité que le Conseil les intègre définitivement dans l’approche qu’il adopte en vue de leur résolution.


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) s’est félicité des efforts déployés par le Conseil de sécurité et tout le système de l’ONU pour édifier et développer un partenariat systématique et bien coordonné entre les Nations Unies et les organisations régionales, particulièrement l’Union africaine.  S’agissant de la résolution des conflits, et du maintien et de la consolidation de la paix, il a estimé que le Conseil de sécurité devrait porter une attention spécifique aux initiatives et aux pratiques du continent africain, qualifiant de « novateur » le mécanisme d’examen par les pairs de l’Union africaine.  Il a aussi fait valoir que le partenariat entre le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avait déjà permis d’atteindre des résultats appréciables.  L’autorité morale de ces deux organes, surtout lorsqu’elle est soutenue par une résolution adoptée à l’unanimité, permet d’envoyer un message puissant aux protagonistes des conflits africains, a-t-il précisé.  Le maintien de la paix est le domaine qui présente le plus grand potentiel pour une coopération entre l’Union africaine et l’ONU, a estimé M. Mahiga.  Le représentant a indiqué que l’Union africaine avait prouvé sa capacité à déployer rapidement des forces, permettant ainsi d’éviter que des conflits ne dégénèrent avant une intervention des Nations Unies.  Il a en outre argué que les discussions portant sur la manière de traiter de la crise au Darfour offraient de nouvelles possibilités de renforcer la coopération technique et politique entre l’Union africaine et l’ONU.  Enfin, il a affirmé que cette coopération devait aussi exister dans le domaine de la consolidation de la paix, notamment à travers un renforcement du Groupe de la configuration par pays du Comité d’organisation de la Commission de la consolidation de la paix. 


M. THOMAS MATUSSEK (Allemagne), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que cette dernière était intéressée en une Afrique prospère, pacifique et démocratique.  L’Union européenne soutient les efforts que déploie l’Afrique afin de renforcer ses propres capacités en matière de gestion des crises et de stabilisation après les conflits.  L’Union européenne, a-t-il dit, est profondément engagée dans des efforts politiques visant à créer et maintenir la paix et la sécurité en Afrique.  Le représentant a également indiqué que l’Union européenne était profondément préoccupée par la situation sécuritaire et humanitaire qui règne actuellement au Darfour.  M. Matussek a demandé au Gouvernement soudanais d’honorer ses engagements et de coopérer pleinement avec l’Union africaine et l’ONU en permettant l’établissement d’une présence efficace de maintien de la paix au Darfour. 


Il a ajouté que l’Union européenne soutenait l’Architecture de paix et de sécurité de l’Union africaine à travers une série de mesures.  Elle souhaite renforcer la capacité de maintien de la paix de l’Afrique, et se félicite des efforts analogues déployés par les Nations Unies, a-t-il affirmé.  La Facilité pour la paix, à travers laquelle l’Union européenne soutient l’Union africaine, a, à ce jour, mis 266 millions d’euros à la disposition des efforts déployés au Darfour, en République centrafricaine et aux Comores.  Quinze millions d’euros viennent également d’être débloqués pour soutenir la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a indiqué le représentant allemand.  L’Union européenne est intéressée par le renforcement de la perspective de consolidation de la paix avec l’Union africaine et les Nations Unies, a-t-il par ailleurs ajouté, en précisant que le développement et la sécurité allaient de pair.  Une bonne gouvernance, l’état de droit, et la protection des droits de l’homme, sont des éléments essentiels à la fois de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix, a-t-il fait remarquer, notant que le Fonds de développement européen continuerait de soutenir ses partenaires africains à cet égard. 


M. JOSEPH NSENGIMANA (Rwanda) a déclaré que le rôle des organisations régionales et en particulier de l’Union africaine dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales était essentiel, compte tenu notamment de leur bonne connaissance des sensibilités et de la culture locales.  Félicitant l’Union africaine et les pays contributeurs de troupes pour leur participation aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine au Burundi, au Darfour et en Somalie, le représentant du Rwanda a rappelé qu’il était impératif que les Nations Unies s’engagent fermement dans les opérations de maintien de la paix menées en leur nom par les organisations régionales.  Il a souligné que la Mission de l’Union africaine au Soudan s’était acquittée efficacement de son mandat malgré les difficultés financières et logistiques auxquelles elle était confrontée.  M. Nsengimana a fait remarquer aux États Membres qui l’ont jugée inefficace d’expliquer comment il était possible pour mission dotée d’un mandat complexe de jouer un rôle efficace avec si peu de ressources.  À cet égard, il s’est dit convaincu qu’une mission de l’Union africaine entreprise en vertu du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies devrait être financée par le budget des Nations Unies et soutenue sur le plan logistique afin de répartir correctement le poids des responsabilités.  Avant de conclure, le représentant a souligné l’importance de tenir des consultations régulières entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine afin de garantir la direction conjointe des opérations de maintien de la paix par l’Union africaine et les Nations Unies.


M. ABDURRAHMAN ELGANNAS (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que cette discussion au sein du Conseil de sécurité sur le renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales s’accorde avec la méthodologie adoptée lors du Sommet mondial de 2005 et dont le Document final préconise davantage de coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Une participation plus régulière des organisations régionales aux délibérations permettrait d’alléger le fardeau qui pèse sur le Conseil de sécurité et ajouterait en légitimité à son action sur le terrain.  Cela permettrait également un partage des expériences et d’informations.  Cette coopération doit reposer sur la complémentarité des objectifs.  Nous soutenons la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine qui ne doit pas simplement se limiter au partage des ressources ou des capacités exécutives mais également prendre en compte les visions nationales et régionales ainsi que les expériences locales et l’histoire des régions.


Le représentant a évoqué le Sommet de Tripoli, qui s’était tenu le mois dernier entre les Présidents du Soudan et du Tchad sur l’initiative du Président Mouammar Kaddafi.  Cette réunion a montré la volonté politique des parties concernées à trouver une solution pacifique à leur conflit.  Le représentant a souhaité que l’on adopte une méthodologie institutionnelle pour parvenir à une coopération régulière entre les Nations Unies et les organisations régionales pour que celles-ci puissent continuer de jouer le rôle qui est le leur dans la prévention des conflits armés. 


M. MILTON BARNES (Libéria) a indiqué que son pays profite de cette coopération régionale et que l’expérience du Libéria donne un sens pratique au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  Il a évoqué deux concepts de base: la proximité géographique facilite une intervention en temps opportun en cas de conflit et il faut trouver des solutions africaines aux problèmes africains, a-t-il précisé.  Pour cela, l’Union africaine devra renforcer ses capacités.  Par ailleurs, a-t-il ajouté, l’une des causes sous-jacentes des conflits est la pauvreté et par conséquent, l’une des solutions les plus efficaces passe par un renforcement soutenu des capacités nationales.  Le représentant a insisté pour que les délibérations du Conseil de sécurité soient guidées par la nécessité de trouver des réponses aux problèmes multiples engendrés par la mondialisation et la pauvreté.


M. JEAN-MARIE EHOUZOU (Bénin) a rappelé que son pays avait été l’une des chevilles ouvrières de la Déclaration présidentielle adoptée à Nairobi en 2004 et qui portait sur les relations institutionnelles entre les Nations Unies et l’Union africaine.  Par la mise en place d’un dispositif opérationnel de prévention des conflits et de maintien de la paix, l’Union africaine a clairement manifesté sa détermination à assumer plus de responsabilités dans le règlement des crises et des conflits sur le continent africain par une politique active d’anticipation et de stabilisation, a-t-il estimé.  En tant qu’instance faîtière, a ajouté le représentant, le Conseil est mandaté pour apporter sa caution aux initiatives des organisations régionales opérant dans le domaine du maintien de la paix.  Cette prérogative doit être préservée car un affranchissement total des organisations régionales pourrait induire une neutralisation de la gouvernance mondiale.


Il importe que les décisions du Conseil de sécurité soient prises en étroite concertation avec les États concernés pour réaliser tout le potentiel de synergie qu’offre l’existence d’organisations régionales opérationnelles.  À cet égard, le renforcement de la coopération régionale avec les Nations Unies ne peut être bénéfique que s’il s’opère dans le strict respect des règles définies au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.  Dans le cadre de la résolution 1631, les Nations Unies et l’Union africaine devraient conclure un accord de mise à disposition des troupes dès que l’état d’avancement de la constitution de la force en attente de l’Union africaine le permettrait.  Le représentant a exhorté les membres du Conseil à étudier les recommandations issues du séminaire du 15 décembre 2005, organisé par le Groupe de travail spécial sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique, qui portent sur la nécessité d’assurer l’interconnexion entre le dispositif d’alerte rapide de l’Union africaine et des Nations Unies; de mobiliser les ressources financières et logistiques pour pallier le manque crucial de ressources; de renforcer le rôle de bons offices des Nations Unies; d’assurer une meilleure coordination entre le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, le Conseil de sécurité et les organes compétents des organisations régionales et de renforcer la capacité de l’union africaine à assurer la coordination des mécanismes sous-régionaux de paix et de sécurité opérant sur le continent.


M. YAHYA MAHMASSANI, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, a mis l’accent sur la coopération « horizontale » qui existe entre les organisations régionales dont la Ligue des États arabes.  Il a précisé que la Ligue des Etats arabes avait des relations privilégiées avec l’Union africaine, 50% des membres de la Ligue étant également des Etats membres de l’Union africaine.  Selon l’Observateur permanent, la Ligue des Etats arabes s’est efforcée de fonder sa coopération sur une approche pratique visant la promotion de la stabilité et du développement.  La coopération s’est avérée efficace lorsqu’il s’est agit d’aider à résoudre certaines crises, et s’est révélée utile au Darfour et en Somalie, a-t-il ajouté.  Il a souhaité en outre que la coopération tripartie qui existe entre la Ligue des Etats arabes, les Nations Unies, et l’Union africaine, soit étendue et mieux coordonnée.  L’Union africaine et la Ligue pourraient devenir le fer de lance des efforts de coopération en jouant un rôle positif dans la résolution des conflits régionaux, a déclaré M. Yahya Mahmassani.


M. ABDUL WAHAB, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique auprès des Nations Unies (OCI), a rappelé qu’en décembre 2005 l’OCI a adopté un programme d’action décennal incluant comme priorité le renforcement de la coopération multilatérale avec les organisations régionales et intergouvernementales.  Dans ce cadre, a-t-il ajouté, l’Afrique est au cœur de nos préoccupations, 27 pays africains formant près de la moitié des membres de l’OCI.  En conséquence, les progrès de l’Organisation de la Conférence islamique sont inextricablement liés au développement du continent africain.  M. Wahab a ensuite affirmé que l’OCI appuyait l’Initiative des Nations Unies visant à lancer un plan, s’étendant sur 10 ans, dont l’objectif est de renforcer les capacités de l’Union africaine dans le domaine de la consolidation de la paix et de la gestion des conflits.  L’Observateur permanent de l’OCI a ajouté qu’en dépit de nombreux obstacles, l’Union africaine avait joué un rôle remarquable dans de nombreuses opérations de maintien de paix ou de reconstruction lancées par l’ONU en Afrique. 


Déclaration présidentielle


Le Conseil réaffirme que la Charte des Nations Unies lui confère la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Il reconnaît le rôle important des organisations régionales dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies, ainsi qu’à ses résolutions pertinentes et aux déclarations pertinentes de son président, en particulier les résolutions 1625 (2005) et 1631 (2005) et la déclaration PRST/2006/39.  À ce propos, le Conseil rappelle que la coopération entre l’ONU et les arrangements régionaux pour les questions relatives au maintien de la paix et de la sécurité, dans la mesure où elles conviennent à une action régionale, font partie intégrante de la sécurité collective prévue dans la Charte des Nations Unies.


Le Conseil rappelle les paragraphes pertinents du Document final du Sommet mondial de 2005 (A/RES/60/1), en particulier le soutien exprimé pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan décennal de renforcement des capacités de maintien de la paix de l’Afrique, et accueille avec satisfaction la Déclaration sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine signée en novembre 2006 par le Secrétaire général de l’ONU et le Président de la Commission de l’Union africaine dans le domaine de la paix et de la sécurité (A/61/630).


Le Conseil rappelle aussi les déclarations de son président faites à Nairobi en 2004 (S/PRST/2004/44) et à New York le 20 septembre 2006 (S/PRST/2006/39), dans lesquelles le Conseil a exprimé son intention d’envisager de nouvelles mesures visant à rendre plus étroite et plus complète la coopération entre l’ONU d’une part et les organisations régionales et sous-régionales et les autres organisations intergouvernementales d’autre part, dans les domaines de la prévention des conflits, de la consolidation de la paix et du maintien de la paix, et il reconnaît le rôle important qu’elles jouent dans la négociation d’accords de paix en cas de conflit.  Le Conseil accueille avec satisfaction également l’évolution récente de la coopération entre l’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne.


Le Conseil se félicite de la contribution croissante de l’Union africaine et de la volonté de ses dirigeants d’aborder et de régler les conflits sur le continent africain, et il souligne, conformément à l’Article 54 de la Charte des Nations Unies, la nécessité pour l’Union africaine de le tenir à tout moment pleinement informé de ces efforts de manière globale et coordonnée.


Le Conseil reconnaît que les organisations régionales sont bien placées pour comprendre les causes profondes de nombreux conflits qui sont proches d’elles et avoir une influence sur leur prévention ou règlement, du fait de leur connaissance de la région.


Le Conseil prie le Secrétaire général, en consultation et en coopération avec les organes régionaux et sous-régionaux compétents, de régler les conflits régionaux en Afrique en faisant appel aux capacités existantes de l’ONU aussi efficacement que possible; de fournir un appui aux alertes avancées et aux efforts de médiation régionaux, en particulier en Afrique; d’évaluer les risques de conflit au niveau régional et de classer par ordre de priorité les zones où les risques sont les plus élevés; et de mettre en évidence les méthodes possibles au niveau régional pour lutter contre l’exploitation illégale et le trafic des ressources naturelles.


Le Conseil souligne que des efforts conjoints et coordonnés entrepris par l’ONU et les organisations régionales pour les questions relatives à la sécurité devraient faire fond sur leurs capacités complémentaires et leurs avantages comparatifs, en tirant pleinement parti de leur expérience, conformément à la Charte des Nations Unies et aux statuts pertinents des organisations régionales.  À ce propos, le Conseil reconnaît la nécessité de mettre en place des capacités au niveau des organisations régionales de façon à améliorer notre efficacité collective en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Le Conseil reconnaît la Commission de consolidation de la paix comme instance de coordination entre le système des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales.


Le Conseil invite à approfondir la collaboration avec le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour concourir à étoffer la capacité de cette dernière de réagir rapidement et comme il convient aux situations qui apparaissent, et de définir des stratégies efficaces de prévention des conflits et de maintien et de consolidation de la paix.  Le Conseil reconnaît que dans certains cas il peut autoriser l’Union africaine à s’occuper des problèmes de sécurité collective sur le continent africain.  À ce propos, il encourage un échange accru d’informations et le partage des données d’expérience, des meilleures pratiques et des enseignements tirés entre lui et l’Union africaine et d’autres organisations régionales compétentes.


Le Conseil, mettant l’accent sur la primauté qui lui revient dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, souligne qu’il est important d’appuyer et d’améliorer de façon durable la base des ressources et des capacités de l’Union africaine.  À ce propos, il prie le Secrétaire général de présenter un rapport, en consultation avec les organisations régionales compétentes, en particulier l’Union africaine, sur les différentes propositions indiquant comment l’ONU pourrait mieux appuyer des arrangements visant à accroître la coopération et la coordination avec les organisations régionales concernant les arrangements au titre du Chapitre VIII afin de contribuer de façon sensible aux problèmes communs de sécurité dans les zones préoccupantes et de promouvoir l’approfondissement et l’élargissement du dialogue et de la coopération entre lui et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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