FEM/1543

PARTICIPATION DES FEMMES AU DÉVELOPPEMENT ET À LA PRISE DE DÉCISIONS: LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME POURSUIT SON DÉBAT

01/03/2006
Assemblée généraleFEM/1543
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

PARTICIPATION DES FEMMES AU DÉVELOPPEMENT ET À LA PRISE DE DÉCISIONS: LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME POURSUIT SON DÉBAT


La Commission de la condition de la femme a poursuivi aujourd’hui son débat général qu’elle consacre depuis le 27 février au renforcement de la participation des femmes au développement et à la prise de décisions.  La Commission a examiné en particulier comment instaurer un environnement propice à l’égalité entre les sexes et la promotion de la femme, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et du travail.


Au cours de ce débat qui s’inscrit dans le cadre du suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, Ministres des questions féminines, haut fonctionnaires et diplomates ont fait le point des réalisations accomplies dans leur pays respectif, onze ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing. Celui-ci avait été conçu pour remédier à l'accès inégal à l'éducation et à la formation; aux soins de santé et aux services sanitaires.  Il contenait également des recommandations pour lutter contre la violence à l'égard des femmes; remédier aux effets que les conflits ont sur elles; éliminer les inégalités dans le partage du pouvoir; lutter contre les images stéréotypées. 


La délégation chilienne est revenue cet après-midi sur le chemin pris par son pays depuis Beijing et qui s’est concrétisé par l’élection pour la première fois dans son histoire d’une femme à la présidence du pays.  « Ce pays, qui a surmonté les blessures du passé, croit désormais en une femme pour le guider à l’avenir ».  La représentante du Chili a expliqué comment divers facteurs combinés avaient permis à une femme d’être élue au poste le plus élevé en l’absence de tout quota.  Ont été mentionnés la création d’institutions stables et de haut niveau pour la promotion de la femme, la qualité de l’enseignement, la réforme de fond du système de santé et la diminution de la pauvreté.


De nombreuses délégations ont répété que les femmes doivent pouvoir faire entendre leur voix et ont insisté sur la nécessité qu’elles expriment pleinement leur citoyenneté politique qu’il s’agisse de voter ou de se porter candidates.  En France, bien que la grande majorité des femmes fassent des études poussées, travaillent et qu’elles aient depuis 1946 le droit de vote et d’éligibilité, elles demeurent peu présentes dans les fonctions politiques et dans tous les postes à responsabilité, a reconnu ce matin la Ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité, Mme Catherine Vautrin.  L’Assemblée nationale française compte un peu plus de 10% de femmes.  La délégation du Rwanda, pays où les femme occupent 48% des sièges au Parlement, a expliqué que la place des Rwandaises en politique n’est pas l’expression d’une bonne volonté ou de la mise en œuvre de programmes adéquats mais de l’intégration réelle des femmes à la prise de décisions grâce à un système de quotas.


Les ministres et responsables des pays suivants ont pris la parole: Lesotho, Botswana, Islande, Norvège, Ghana, Finlande, République du Congo, Burkina Faso, Azerbaïdjan, Iraq, Éthiopie, Malaisie, Côte d’Ivoire, du Sénégal, Niger, Népal, France, Grèce, Angola, Kenya, Barbade, Pérou, République dominicaine, Ukraine, Guyana (au nom du Groupe de Rio), Japon, Fédération de Russie, États-Unis, Rwanda, République de Corée, République arabe syrienne, Kazakhstan, Pakistan, Chili, Canada, Soudan, Philippines, Australie, Cuba, Saint-Kitts-et-Nevis, Zambie, Brésil, Bulgarie, Viet Nam, Inde, Tuvalu, Yémen et Papouasie-Nouvelle-Guinée (au nom des 14 pays du Forum des îles du Pacifique)


Les représentants des organisations suivantes ont pris la parole: Institut international de recherche et de formation des Nations Unies pour la promotion de la femme (INSTRAW), Assemblée nationale du Lesotho, Institut des femmes du Mexique, Conseiller spécial du Premier Ministre de la Barbade, Coalition des organisations islamiques, Asia Pacific Women Watchet Women in Law and Development in Africa.


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIE SIÈCLE »


Débat général


Mme CARMEN MORENO, Directrice de l’Institut international de recherche et de formation des Nations Unies pour la promotion de la femme (INSTRAW), a rappelé que la Commission a pour mission essentielle de faire en sorte que les sexospécificités soient intégrées à tous les aspects du travail des Nations Unies.  La parité entre hommes et femmes est désormais inclue dans les programmes de développement (OMD).  Dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, il faut que la parité entre les sexes soit à la base des progrès réalisés.  Les femmes participent à la marche en avant de la société, à la lutte pour les droits de l’homme, au développement et à la paix mais malgré tout, elles continuent à figurer parmi les plus pauvres, à connaître l’exploitation et des millions d’entre elles n’ont toujours pas le droit de vote.  Il reste beaucoup à faire du point de vue de la systématisation des connaissances et du partage des expériences.  Le rôle des femmes en politique intéresse particulièrement l’INSTRAW et les études menées ont analysé l’interaction entre État, société civile et le milieu international.  L’INSTRAW a, dans ce contexte, mis en place un projet sur la gouvernance des femmes.


M. OLIFANT MFA, Vice-Ministre du travail et de l’intérieur du Botswana, prenant la parole au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a estimé que, onze ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing, les progrès réalisés sont très lents.  Le Ministre a fait part de l’engagement de la SADC en vue de réaliser la parité entre les sexes dans les cercles du pouvoir politique grâce à l’imposition de quotas permettant de garantir l’entrée de femmes en politique.  Toutefois, des obstacles importants minent les efforts déployés.  Ainsi, le VIH fait de nombreuses victimes parmi le personnel qualifié dans le domaine de l’éducation ou de la santé.  Le taux de chômage est par ailleurs beaucoup plus élevé parmi les femmes que les hommes.  Nous sommes aussi confrontés à d’énormes difficultés dans nos efforts pour créer des opportunités d’emplois décents pour les femmes.


Mme NTHLOI MOTSAMAI, Présidente de l’Assemblée nationale du Lesotho, rappelant que les femmes représentent 50% de la population de son pays et ont, en général, un niveau de formation plus élevé que les hommes, a reconnu que leur représentation dans les cercles de prise de décisions et dans les institutions politiques reste faible.  À l’initiative du Gouvernement, une série de projets de lois a été adoptée pour établir, entre autres, l’égalité entre hommes et femmes devant le mariage.  Les élections de 2005 ont permis au niveau local d’augmenter la représentation des femmes qui composent près de 50% des conseils locaux, a dit l’intervenante, ajoutant que 28% des membres du Gouvernement et 25% des diplomates sont des femmes au Lesotho.  Elle a poursuivi sur l’énormité du problème que représente la pandémie du VIH/sida au Lesotho, pandémie qui a forcé le Gouvernement et les autres partenaires à insuffler un changement de mentalités dans le pays.


Mme JOYCE BANDA, Ministre de la femme, du bien-être de l’enfance et des services communautaires du Malawi, s’est inquiétée de la lenteur des progrès dans la mise en œuvre de la Déclaration et de la Plateforme d’action de Beijing, soulignant ensuite que le Malawi s’est engagé, au cours des dix dernières années, à mettre un accent accru sur l’éducation des filles, sur l’accès des femmes aux services de santé obstétrique, de planification familiale et de lutte contre la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.  Des cliniques ont été ouvertes dans des établissements de police afin de mieux assurer la protection et la prise en charge de femmes victimes de violences sexuelles.  Enfin, la Ministre a indiqué que, depuis 1994, le taux de représentation des femmes au Parlement était passé de 7% à 14%. 


M. OLIFANT MFA, Vice-Ministre du travail et de l’intérieur du Botswana, parlant cette fois au nom de son pays, a expliqué que depuis Beijing, le Botswana avait formé de nouveaux partenariats et revu sa législation et renforcé ses capacités institutionnelles.  En 1996, nous avons adopté une politique sur les femmes et le développement et en 1997 nous avons créé le Département de la femme.  Nous avons amendé neuf textes de lois ayant un impact négatif sur les droits fondamentaux des femmes.  Nous avons assisté à une amélioration notoire pour ce qui est de l’accès des femmes aux processus décisionnel.  Mais en politique, des défis subsistent encore dans la mesure où cette représentation est tombée à 11% en 2004.  Grâce à la nomination de quatre femmes ministre, le taux de représentation au cabinet est passé à 39% aujourd’hui. 


M. ARNI MAGNUSSON, Ministre des affaires sociales de l’Islande, a rappelé les engagements pris lors du Sommet de septembre, tout en estimant qu’un long chemin restait à parcourir.  La participation des femmes dans le développement constitue un élément central de notre lutte contre la pauvreté.  Les progrès vers la réalisation des OMD seront limités si les femmes ne sont pas intégrées aux  initiatives de la communauté internationale et des États.  Malheureusement, dans de trop nombreux cas, les femmes ne peuvent pas se faire entendre.  Le Ministre a par ailleurs plaidé pour que des actions plus décisives soient prises pour lutter contre la violence envers les femmes et pour que les hommes et les femmes travaillent main dans la main.  En Islande, les hommes assument de manière grandissante leur responsabilité dans la promotion de l’égalité entre les sexes, optant par exemple de plus en plus pour le congé parental lors d’une naissance.


Mme KARITA BEKKEMELLEM, Ministre de l’enfance et de l’égalité des chances de la Norvège, a assuré que son pays intègrerait prochainement la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans sa législation sur les droits de l’homme.  Le Gouvernement norvégien est composé de 50% de femmes et le Parlement comprend 51% de femmes, a poursuivi Mme Bekkemellem, ajoutant que, suite à un amendement de la loi sur l’égalité des sexes, les entreprises privées et publiques ont deux ans pour réaliser la parité hommes/femmes dans leur personnel.  Évoquant ensuite l’avortement, la Ministre a demandé que les femmes y ayant recours ne puissent pas être pénalisées.


Mme HAJIA ALIMA MAHAMA, Ministre de la femme et de l’enfance du Ghana, a estimé que l’intégration des femmes dans la vie publique constituait l’un des piliers du développement durable au Ghana, prenant l’exemple de la stratégie de réduction de la pauvreté qui établit l’égalité entre les sexes.  Un plan de mise en œuvre stratégique a été lancé par le Ministère en charge de la femme et de l’enfance afin de renforcer le positionnement des femmes dans les secteurs de l’éducation, de l’administration publique et des fonctions politiques.  En outre, a-t-elle dit, l’accès des femmes aux programmes de santé adaptés à leurs besoins est au cœur des préoccupations de notre Gouvernement, a assuré Mme Mahama, indiquant par ailleurs qu’un cadre juridique a été adopté en 2005 pour lutter contre la traite des êtres humains, cadre qui est venu renforcer le dispositif de prévention et de répression de la violence domestique. 


M. TUULA HAATAINEN, Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande, a réitéré la nécessité de mettre en œuvre l’ensemble des engagements de Beijing et de la session extraordinaire de l’Assemblée générale car le progrès des femmes et des fillettes constitue un progrès pour tous en ce que cela constitue un facteur essentiel d’élimination de la pauvreté.  Si les femmes n’ont pas accès au processus de prise de décisions nous ne serons pas en mesure de régler les problèmes les plus aigus de la planète.  La Ministre a rappelé que la Finlande commémore cette année le 100e anniversaire du droit de vote des femmes finlandaises.  En 1906, en effet, la Finlande a été le premier pays au monde à accorder aux femmes l’ensemble de leurs droits politiques, y compris le droit de se présenter aux élections.  La proportion de femmes parlementaires a atteint les 38% et les femmes ministre sont présentes au Cabinet à hauteur de 44%.  En septembre dernier, nous avons réélu notre Présidente.  Pourtant, sur le marché de l’emploi, la proportion de femmes dirigeantes est relativement faible.


Mme JEANNE-FRANÇOISE LECKOMBA LOUMETO, Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement de la République du Congo, a déclaré que les droits des femmes et des petites filles faisaient partie des priorités du Gouvernement pour la prochaine décennie.  Le Gouvernement met tout en œuvre pour que l’égalité entre les hommes et les femmes soit traduite dans la réalité.  Pour favoriser la participation de femmes au processus décisionnel, le Gouvernement a la volonté de mettre en œuvre les principes de bonne gouvernance et de démocratie et a nommé à cet effet des femmes ministre.  Des actions de sensibilisation ont conduit des départements ministériels à revoir leur politique en intégrant les sexospécificités dans leur approche du développement.


Mme MARIAM MARIE GISELE GUIGMA, Ministre chargée de la promotion de la femme du Burkina Faso, a estimé que le rôle de la femme dans le développement national était devenu incontournable depuis Beijing, pour la plupart des pays en développement.  Au Burkina Faso, les femmes qui représentent 52% de la population, demeurent sous-représentées dans les instances politiques, ne composant que 18% du Gouvernement, tandis que dans les conseils locaux et au Parlement, leur participation a progressé.  Dans le quotidien, les femmes demeurent victimes de discrimination et d’exclusion dans les domaines de la santé et de l’éducation, a dit l’intervenante, soulignant toutefois que le Gouvernement a renforcé les programmes d’appui au développement agricole, à la mise en place d’activités génératrices de revenus, à l’éducation des femmes et des fillettes.  La Ministre a annoncé la mise en place d’un système de prise en charge des femmes victimes de mutilations génitales.


Mme HIERAN HUSEYNOVA, Ministre et Chef du Comité d’État chargé de la famille, de la femme et de l’enfance de l’Azerbaïdjan, a indiqué que le Comité qu’elle dirige a été créé le 6 février dernier, afin de donner une impulsion nouvelle à la réalisation de la parité entre les sexes.  Nous avons transposé au niveau local les objectifs fixés dans la Plateforme de Beijing et dans la Déclaration du Millénaire, a-t-elle dit, indiquant que des allocations budgétaires avaient également été prévues en appui à ces programmes.  En 2005, un programme de lutte contre la pauvreté a été adopté, intégrant toutes les priorités s’agissant de la promotion de la parité hommes/femmes et de l’autonomisation des femmes.  Elle a toutefois affirmé que les conséquences du conflit avec l’Arménie avaient affecté les programmes du Gouvernement dans la mesure où le pays accueille un million de réfugiés, dont 400 000 femmes. 


Mme PATRICIA ESPINOSA, Présidente de l’Institut des femmes du Mexique, a affirmé que son pays avait progressé dans la mise en œuvre de neuf des douze Objectifs du Millénaire pour le développement.  En dix ans, nous avons développé les compétences locales et mis en place les outils nécessaires pour inclure les sexospécificités dans tous nos programmes.  Pour lutter contre les inégalités sur le marché de l’emploi, le Gouvernement a intégré la dimension de l’égalité entre les sexes qui fera désormais partie des règles gouvernementales applicables également au secteur privé.  Nous disposons d’un programme pour la santé des femmes et nous soutenons la mise en œuvre des mécanismes de suivi de la Convention de Belem contre la violence domestique qui doit avoir un rang de priorité.  C’est pour cela que nous avons créé le Bureau des délits violents envers les femmes mexicaines.  Il faut renforcer les lignes d’action existantes, a insisté la Présidente de l’Institut.


Mme NISREEN BARWARI, Ministre des municipalités et des travaux publics de l’Iraq, a déclaré que pendant plus de 30 ans, les femmes iraquiennes ont souffert sous le joug du système dictatorial le plus horrible au monde.  Elles ont été éloignées de tous les processus politiques et le droit à l’éducation leur avait été nié.  La nouvelle constitution iraquienne contient de véritables garanties pour les droits de la femme iraquienne.  Sa représentation au sein de l’Assemblée nationale ne peut pas être inférieure à 25%.  Le Gouvernement actuel comprend six femmes ministre.  La femme iraquienne dispose désormais de la Constitution la plus libérale de la région.  En dépit de notre confiance dans les capacités de notre peuple, nous avons toutefois besoin de la communauté internationale pour bâtir une nouvelle société qui repose sur les droits de l’homme.


Mme UBAH MOHAMMED, Secrétaire d’État aux affaires féminines de l’Éthiopie, a plaidé pour une égale reconnaissance du droit des femmes à participer au processus de prise de décisions, notant qu’en Éthiopie, la Constitution institue l’égalité des droits entre hommes et femmes en matière de propriété foncière.  Des efforts ont également été faits pour encourager le rôle des femmes dans le secteur privé, par la mise en place d’un fonds de développement qui facilite leur accès au crédit.  Un système de discrimination positive favorisant leur entrée dans l’administration a également été institué, a poursuivi la Ministre, soulignant par ailleurs les progrès réalisés en matière d’éducation et de soins de santé génésique.  Le taux de naissances moyen est de 5,9 enfants par femme, a-t-elle dit ensuite, indiquant qu’un programme de planning familial national met à la disposition de tous les districts de personnels de santé tels que des sages-femmes.  L’augmentation du nombre de femmes au Parlement, où elles constituent 30% des élus, tandis que 11% des membres du Gouvernements sont de sexe féminin constituent des progrès notables, a-t-elle dit ensuite. 


Mme SHARIZAT ABDUL JALIL, Ministre de la femme, de la famille et du développement communautaire de la Malaisie, a rappelé que la Constitution malaisienne reconnaissait les droits des femmes, tandis que des centres de liaison chargés des questions sexospécifiques ont été mis en place par le Gouvernement afin d’échanger les meilleures pratiques mises en œuvre dans les régions.  Plusieurs cadres du pays sont des femmes, notamment le Gouverneur de la Banque nationale, même si, a dit l’intervenante, il importe encore de déployer des efforts considérables pour créer les conditions d’un environnement propice, notamment par l’éducation.  Dans le cadre du Mouvement des non-alignés, nous avons l’intention de créer un centre d’échanges afin de surmonter les défis contemporains qui se posent dans le domaine du développement social. 


Mme PEUHMOND JEANNE, Ministre de la famille et des affaires sociales de la Côte d’Ivoire, a évoqué les ravages de la guerre dans son pays et en particulier les conséquences sur les femmes et les enfants.  Elle a ensuite passé en revue les efforts déployés pour faire augmenter l’indice de parité en matière d’accès à l’éducation, tout en relevant que d’importantes disparités subsistent.  Nous avons mis l’accent sur la santé de la reproduction et avons adopté des lois punissant les mutilations génitales et les mariages précoces et forcés, a-t-elle ensuite ajouté.  Malgré cela, le taux de mortalité infantile est de 194 pour 1 000 naissances vivantes et la participation économique des femmes dans le revenu national n’est pas prise en compte.


Mme AIDA MBODJ, Ministre de la femme, de la famille et du développement social du Sénégal, a indiqué que des avancées significatives avaient été réalisées qu’il s’agisse de la scolarisation et du maintien des filles à l’école ou encore de leur orientation dans les filières scientifique et technique, de leur alphabétisation ou du renforcement de leurs capacités techniques.  Le taux brut de scolarisation au niveau élémentaire est de 59,7% en 1996 à 71,6% en 2002.  Depuis 2004, le nombre de filles inscrites à l’école a dépassé le nombre de garçons.  Dans le domaine de la santé, le taux de mortalité maternelle est passé de 18 pour 1 000 naissances vivantes à 10,88 en 2002.  L’espérance de vie des femmes est passée de 54 ans à 56,37 ans, tandis que le taux de couverture prénatale est passé de 73% à 81%.  Dans le budget national, les dépenses de santé sont passées de 5,75% en 1990, à 10% en 2005.


Mme OUSMANE ZEINABOU MOULAYE, Ministre de la promotion de la femme et de la protection de l’enfant du Niger, a affirmé que son pays est persuadé que la pauvreté a un visage féminin et insisté sur le caractère encore plus précaire des conditions de vie des femmes en milieu rural.  Elle a toutefois tenu à faire part des progrès réalisés, dans la haute administration publique, en matière de représentation des femmes.  Par ailleurs, celles-ci occupent quatorze sièges au Parlement et 671 postes de conseillères municipales.  Elle a ensuite indiqué que le Gouvernement s’efforçait de dispenser sur une base gratuite des soins de santé obstétrique en direction des femmes mais elle a admis que des progrès devaient être encore faits dans le renforcement des capacités institutionnelles en matière de genre, ainsi que dans le développement d’activités génératrices de revenus et d’accès au crédit.


Mme DURGA POKHREL, Secrétaire d’État chargée de la femme, de l’enfance et des affaires sociales du Népal, insistant sur l’importance de l’accès à l’éducation pour les femmes, a indiqué que le plan d’action quinquennal mis en place en février 2005 contenait plusieurs dispositions s’inscrivant dans les efforts pour une meilleure représentation des femmes au niveau de l’administration et dans un renforcement des mesures relatives à la promotion de la femme.  Une attention particulière est accordée aux veuves et aux orphelins de guerre, a-t-elle dit, de même que pour une meilleure autonomisation des femmes par l’éducation gratuite à tous les niveaux.  Beaucoup de femmes restent encore marginalisées en dépit des efforts déployés par le Gouvernement, a-t-elle dit, expliquant que son Ministère a établi un mécanisme de collecte de données précises sur l’état d’avancement des programmes d’appui aux femmes. 


Mme CATHERINE VAUTRIN, Ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité de la France, a fait part de l’attachement de la France aux textes adoptés lors des Conférences du Caire et de Pékin ainsi qu’à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  Mais en dépit du fait que la grande majorité des femmes en France font des études poussées et travaillent, et bien qu’elles aient obtenu depuis 1946 le droit de vote et d’éligibilité, elles sont encore peu présentes dans tous les postes à responsabilité.  Les pouvoirs publics ont dû alors prendre des mesures législatives contraignantes pour remédier à cette anomalie et les résultats ont été immédiats: aux élections municipales, la proportion de femmes parmi les conseillers municipaux étant passée d’un peu plus d’un quart à la moitié des élus.  Toutefois, les difficultés subsistent lors de scrutins nominaux et les pénalités financières prévues n’ont pas eu l’effet voulu.  L’Assemblée nationale compte un peu plus de 10% de femmes.  C’est la raison pour laquelle le Président, M. Jacques Chirac, a demandé que nous renforcions nos dispositifs visant à assurer la parité.  Il a demandé que soit instituée une obligation de parité dans les exécutifs des grandes communes et structures intercommunales et de renforcer considérablement les sanctions à l’égard des partis politiques qui ne respectent pas les exigences légales en termes de parité.  La Ministre déléguée a précisé qu’une nouvelle loi oblige les conseils d’administration à comprendre au moins 20% de femmes et qu’elle à l’intention de présenter prochainement un plan d’action  pour aider les femmes à devenir chefs d’entreprise.


Mme EUGENIA TSOUMANI-SPENTZA, Secrétaire générale pour l’égalité entre les sexes de la Grèce, a estimé que l’égalité est liée à la démocratie et à la cohésion sociale.  La Déclaration de Beijing mentionne que le renforcement de la condition de la femme constitue une condition préalable pour la réalisation du développement, de la paix et de l’égalité entre les sexes.  Le Secrétariat concerné de la Grèce met en exergue la dimension économique et politique de l’égalité entre les sexes.  Et, à cette fin, nous avons conçu un cadre politique pour la période 2001-2008 qui vise à promouvoir l’emploi des femmes, prévenir la violence au foyer et la traite des femmes et à renforcer la participation des femmes au processus de prise de décisions.  Le plan national stratégique sur l’égalité comprend des propositions concrètes, propres à chaque région du pays.  L’égalité, a affirmé l’intervenante, ne constitue pas seulement une exigence économique et démocratique, il est urgent de reconnaître les femmes pour ce qu’elles sont et ce qu’elles font. 


Mme FILOMENA DELGADO, Vice-Ministre de la famille et de la promotion féminine de l’Angola, a reconnu que des besoins nouveaux apparaissaient simultanément au développement économique, d’où l’intérêt de réévaluer sur une base régulière les réalisations et les objectifs contenus dans la Déclaration et la Plateforme de Beijing.  La guerre a fait prendre beaucoup de retard à un pays comme l’Angola, a-t-elle dit, notant toutefois que le budget alloué à la santé a considérablement progressé, permettant d’établir des centres de santé en milieu rural ou encore des structures mobiles de soins.  Nous avons adopté des mesures pour enrayer la progression du VIH/sida en mettant l’accent sur le rôle des femmes, principales victimes de ce fléau, a dit la Vice-Ministre, avant de constater une amélioration progressive dans la représentation des femmes aux postes ministériels et de gouverneurs.  Elle a également mis en avant les réformes du Code pénal qui ont permis d’y intégrer la lutte contre la violence domestique, ce tandis que des centres d’accueil ont été créés pour les victimes.  L’égalité entre les sexes est un vaste programme, a dit Mme Delgado, mais elle commence au sein de la famille. 


Mme ALICEN CHALAITE, Ministre déléguée à la condition de la femme, aux sports, à la culture et aux services sociaux du Kenya, a fait part des progrès et des mesures prises par le Kenya vers une meilleure égalité entre les sexes.  Cependant, a-t-elle dit, le défi le plus important dans la mise en œuvre de programmes orientés vers un accès accru à la santé et à l’éducation pour les femmes et les fillettes réside dans le manque de ressources financières.  Le fait que le Gouvernement ait décrété en 2002 la gratuité de l’enseignement a provoqué une explosion du nombre d’inscriptions, ce qui suppose que le Gouvernement dispose d’appuis financiers.  Elle a ensuite mentionné les mesures prises pour lutter contre le VIH/sida, le taux de prévalence étant passé en cinq ans de 18 à 13%, tandis que des politiques ciblées visent à réduire la mortalité et la morbidité infantiles et maternelles.  Enfin, la Ministre a annoncé des initiatives de discrimination positive dans l’administration afin de faciliter l’accès à l’emploi des femmes. 


M. HAMILTON LASHLEY, Conseiller spécial du Premier Ministre de la Barbade, a indiqué que les défis à relever pour les pays du sud pour atteindre la parité sont d’autant plus sérieux que la majorité des femmes, comme à la Barbade, sont à la tête de foyers monoparentaux.  Ainsi, chez les peuples autochtones de la Barbade, cette proportion est de 44%.  Nous offrons à tous et toutes l’accès à l’enseignement primaire et secondaire et un système mixte permet aux deux sexes de fréquenter les mêmes établissements scolaires.  Un système de soins de santé primaires a été instauré et nous nous rapprochons d’un taux de mortalité maternelle nul tandis que nous avons fait baisser le taux de mortalité infantile.  Des lois récentes ont consacré l’égalité de salaire et nous avons assuré le droit des femmes à la propriété.  Sur 18 membres du Cabinet, cinq sont des femmes.  Des femmes sont également à la tête de la Bourse et de Banque centrale.  Toutefois, nous n’avons toujours pas atteint les objectifs escomptés en terme d’accès au travail, a reconnu l’intervenante.  Même si elles sont plus éduquées que les hommes, les femmes comptent parmi les plus pauvres du pays et n’ont pas accès aux emplois les mieux rémunérés.


Mme ELIZABETH QUEROL DE ARANA, Vice-Ministre de la condition féminine du Pérou, a indiqué que son pays a développé et applique des politiques pour la promotion des femmes et a approuvé un plan national pour l’égalité entre les sexes pour la période 2006-2010.  Nous avons développé des programmes pour les femmes victimes de la violence afin de les aider à retrouver leur autonomie et l’estime d’elles-mêmes.  Nous avons instauré à leur intention un système d’abris.  Il existe 42 centres d’urgence.  Nous nous sommes fixés comme objectif de réduire de 50% le taux d’analphabétisme de femmes adultes et âgées pour la prochaine période quinquennale.  La violence à l’égard de la femme est la question la plus difficile, en moyenne toutes les neuf minutes la ligne d’urgence est sollicitée et deux femmes sont assassinées chaque semaine. 


La représentante de la Coalition des organisations islamiques a constaté que grâce à l’action des Nations Unies, la condition de la femme dans le monde a enregistré des progrès dans certains domaines comme l’éducation, la santé ou la participation à la vie publique.  Toutefois, a-t-elle déploré, nous sommes loin d’avoir atteint les objectifs fixés, les femmes et les enfants continuent à souffrir des guerres et de l’occupation, l’augmentation des divorces, la substitution de nouveaux types de relations au mariage mènent à la désintégration des familles, la détérioration des valeurs qui s’accompagne de relations sexuelles en dehors du mariage entraîne une progression des maladies sexuellement transmissibles.  Notre religion et notre culture sont fondées sur l’égalité des hommes et des femmes en tant qu’êtres humains, a encore dit l’intervenante et la Coalition des organisations islamiques appuie les efforts en faveur de cette égalité.


La représentante de AsiaPacific Women Watch a rappelé que la participation des femmes au développement et au processus de prise de décisions devait faire l’objet de progrès plus rapides.  Nous exhortons les Nations Unies à devenir un modèle en matière de participation des hommes et des femmes sur un pied d’égalité au processus décisionnel, ceci, afin d’inspirer les États Membres, a-t-elle dit.  Aussi, nous demandons à ce que le processus de réforme des Nations Unies en cours prévoie un renforcement des mécanismes en matière de promotion de la femme au sein de l’Organisation. 


Mme SONIA DIAZ, Vice-Ministre de la condition féminine de la République dominicaine, a mis en avant la politique menée dans son pays en faveur de la promotion de la femme et la lutte contre la discrimination à leur égard, en collaboration avec la société civile.  Nous avons fixé un objectif de 33% de représentation des femmes dans les instances politiques, a-t-elle dit, et nous avons demandé aux partis politiques de s’y atteler à leur tour.  La République dominicaine a créé un bureau spécialisé dans l’appui à la condition de la femme qui s’efforce de diffuser des informations sur les mesures pour protéger les femmes de la violence domestique et, entre autres, les cadres juridiques.  Ce bureau, conjointement avec le Ministère en charge de la condition féminine a développé un système de collecte de statistiques orientées vers les questions de sexospécificité, a dit l’intervenante, soulignant par ailleurs que le pays a créé une alliance pour la protection des femmes vivant avec le VIH/sida. 


Mme TETYANA KONDRATYUK, Vice-Ministre de la famille, de la jeunesse et des sports de l’Ukraine, a plaidé pour l’inclusion de modifications législatives et institutionnelles afin de prévenir l’exploitation des femmes, les violences sexuelles et la traite des êtres humains, autant de problèmes qui constituent une priorité pour l’Ukraine.  La délégation ukrainienne a assuré la Commission de sa détermination à appliquer la Déclaration et la Plateforme d’action de Beijing qui doivent contribuer à renforcer l’égalité des chances entres hommes et femmes.  Soulignant les progrès, Mme Kondratuyk a rappelé que la moitié des étudiants sont des femmes dans son pays tandis que des mesures en faveur de l’égalité ont été initiées par le Gouvernement.  Un organe gouvernemental pour l’égalité entre les sexes a notamment été créé.


M. BAYNEY KARRAM (Guyana), au nom du Groupe de Rio, a noté que dans la plupart des pays, les femmes ont désormais accès sur un pied d’égalité à l’éducation et à la santé même s’il reste encore  beaucoup à faire pour parvenir à une réelle égalité entre les sexes.  Pour le Groupe de Rio, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), le Programme d’action de Beijing et la Déclaration du Millénaire se renforcent mutuellement.  Une analyse de la condition de la femmes dans les pays du Groupe de Rio montre que les progrès ont été limités en raison de la féminisation de la pauvreté, de la sous-représentation des femmes aux postes de décision, de la violence qui leur est faite et ces problèmes se trouvent aggravés quand il s’agit de minorités ethniques ou de groupes autochtones.  L’éducation est la clé qui ouvre la voie à l’emploi, même si cela n’a pas eu jusqu’ici une incidence majeure sur le progrès économique des femmes.  Les femmes sur le marché du travail ont, à travail égal, un revenu qui est de 30 à 40% inférieur à celui des hommes.  Par ailleurs, la féminisation de la pauvreté doit être vue dans le cadre de la mondialisation.  Si nous ne nous attaquons pas au poids de la dette, si les pays donateurs n’augmentent pas le montant de l’aide publique au développement et si nous ne mettons pas en place des échanges commerciaux équitables, nous ne parviendrons pas à l’habilitation économique des femmes.


Mme YORIKO MEGURO (Japon) a indiqué que l’année dernière un Ministre pour l’égalité entre les sexes a été nommé pour la première fois dans son pays.  Le nombre de femmes en politique demeure malgré tout insuffisant.  L’intervenante a également expliqué que son pays tente d’intégrer la problématique hommes/femmes dans le cadre de l’aide publique au développement.  La participation des femmes aux processus de prise de décisions est très faible et aucune amélioration n’a eu lieu, qu’il s’agisse du secteur privé ou public.  Nous sommes toutefois déterminés à défendre et à mettre en place des politiques d’habilitation des femmes en partenariat avec les représentants de la société civile et proposons à cet égard d’accueillir à Tokyo une réunion pour échanger nos vues sur l’égalité entre les sexes.


Mme OLGA V. SHARAPOVA (Fédération de Russie) a constaté que la communauté internationale était encore loin de pouvoir protéger les femmes contre toutes les formes de violence et de réaliser l’égalité entre les sexes.  Néanmoins, on ne saurait utiliser la Déclaration et la Plateforme de Beijing pour exercer des pressions sur certains États, a-t-elle estimé.  Elle a recommandé que la Commission choisisse un rythme d’examen de deux ans pour les thèmes importants.  Dressant ensuite le bilan des dix ans de mise en œuvre des documents de Beijing par la Fédération de Russie, elle a indiqué qu’un nouveau plan d’action était à l’étude, faisant suite aux deux plans nationaux quinquennaux déjà achevés pour faire progresser l’égalité entre les sexes.  Un travail est en cours pour aller plus loin en matière d’égalité hommes/femmes et une commission publique travaille à cette tâche, a-t-elle dit, soulignant ensuite que le Ministère de la santé a mis en place un conseil de coordination sur les questions de genre. 


Mme PATRICIA BRISTER (États-Unis) a insisté sur la prévention et la répression du trafic d’êtres humains qui fait l’objet de lois vigoureuses aux États-Unis.  375 millions de dollars ont été alloués à des projets dans ce domaine dans près de 120 pays, a-t-elle dit, notant que chaque année, les institutions fédérales doivent soumettre des rapports sur ce qui est entrepris pour lutter contre les trafics d’êtres humains.  Un programme pilote sur deux ans, Women’s Justice and Empowerment Initiative a été lancé pour aider le Kenya, le Bénin, l’Afrique du Sud et la Zambie à renforcer la capacité de leur système juridique à  protéger les femmes, notamment en offrant une formation à la police et aux magistrats en matière de gestion des cas de violence et sévices sexuels, en améliorant les foyers pour les victimes ou encore par le biais de campagnes de sensibilisation du grand public.  L’intervenante a jugé ensuite que les crimes d’honneur étaient un affront aux droits des femmes, soulignant ensuite l’engagement des États-Unis pour la lutte contre la violence fondée sur le sexe au Darfour, dans tout le Soudan et au Tchad, en particulier dans les camps de déplacés et de réfugiés.  Enfin, elle a rappelé que les États-Unis étaient les plus grands donateurs en matière d’appui aux programmes de planning familial avec 437 millions de dollars en 2005, tandis que les programmes de lutte contre le VIH/sida sont orientés vers la prévention de la transmission de la mère à l’enfant. 


Mme VALÉRIE NYIRAHABINEZA, Ministre de la condition de la femme du Rwanda, a indiqué que l’égalité des genres est un facteur incontournable du développement durable et c’est pourquoi le Rwanda reste engagé en faveur du Programme d’action de Beijing et des recommandations de la Session spéciale de l’Assemblée générale et des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Onze ans après la guerre et le génocide, le pays a réalisés des progrès en matière d’éducation, le grand défi restant dans la rétention ou l’orientation des filles dans des filières techniques.  Le taux de mortalité maternelle a sensiblement diminué passant de 1 071 pour 100 000 naissance à 750 décès pour 100 000 naissances vivantes.  Ce n’est pas par l’expression de bonne volonté ou par la mise en œuvre de bonnes politiques mais par l’intégration réelle des femmes à la prise de décisions que nous parviendrons à l’égalité entre les sexes dans tous les aspects de la vie.  C’est la raison pour laquelle le quota de 30% de femmes aux postes politiques est strictement respecté.  Le Parlement compte 48% de femmes.  Malheureusement, a reconnu la représentante, peu de choses ont été réalisées en matière d’élimination des lois discriminatoires à l’égard des femmes.  Elle s’est ainsi dite en faveur de la nomination d’un Rapporteur spécial chargé d’examiner les lois discriminatoires.


Mme JANG HA-JIN, Ministre de la condition de la femme et de la famille de la République de Corée, a indiqué que dans son pays, la parité existe dans l’éducation qu’il s’agisse du cycle primaire ou secondaire et voir même du cycle universitaire.  Nous disposons de 400 centres de formation continue ouverts aux femmes.  En 2005 les femmes étaient présentes à hauteur de 50% sur le marché de l’emploi.  Les femmes ont le droit à une santé physique et physiologique tout au long de leur vie et nous nous concentrons à cet égard sur la fourniture de services de santé et sur la mise en place d’infrastructures.  La représentante a assuré la Commission de la détermination de son pays à travailler à l’habilitation des femmes.


M. FAYSSAL MEKDAD, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, rappelant que l’égalité entre les sexes est consacrée dans la Constitution de son pays, a ajouté que plusieurs politiques de promotion de la femme avaient été lancées au cours des dernières années par le biais du mécanisme chargé de la famille.  Les principes d’égalité entre les sexes et la promotion des droits de la femme sont inhérents à la politique de la Syrie en matière d’éducation, a-t-il dit, indiquant ensuite que des mesures spécifiques avaient été prises pour prévenir la violence domestique.  En coopération avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), le Parlement syrien a été associé à la mise en œuvre d’une politique de promotion des droits de la femme, a dit M. Mekdad, assurant que plusieurs ministères, tels que ceux de l’emploi et de l’agriculture, sont impliqués dans la mise en œuvre de c0es politiques à leurs niveaux.  Il a toutefois indiqué que l’occupation israélienne du Golan syrien et des territoires palestiniens constituait un obstacle à la réalisation des droits des femmes. 


Mme MADINA JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a assuré que, depuis la décennie écoulée, le Gouvernement avait élaboré une stratégie de promotion des droits de la femme, pour 2006-2016, stratégie qui vise l’amélioration des soins de santé, le renforcement des mesures de protection contre la violence, ou encore l’intégration des femmes dans la vie économique.  L’important désormais est l’allocation de fonds indispensables à la réalisation de ces objectifs et la mise en place d’indicateurs de résultat.  L’efficacité de la mise en œuvre des recommandations dépend de la rigueur des fonctionnaires, a dit l’intervenante, souhaitant que la promotion des femmes dans les processus de prise de décisions administratives et politiques résulte de ce constat. 


M. SOHAIL SAFDAR (Pakistan) a relevé que trois des Objectifs du Millénaire pour le développement étaient directement liés aux femmes mais que l’ensemble des OMD étaient liés entre eux.  La féminisation de la pauvreté, 70% des pauvres du monde étant des femmes, est une question urgente.  Nous ne pouvons accepter que la pauvreté ait un visage féminin et le moment est venu pour passer à la mise en œuvre d’actions concrètes.  Le Pakistan travaille vigoureusement à l’habilitation des femmes, et en particulier à leur habilitation politique.  La législature du Pakistan est composée à 20% de femmes au niveau national et à 30% au niveau local.  Un fonds national pour la promotion des femmes dans les zones rurales fonctionne maintenant.  La loi sur les crimes d’honneur a été promulguée et aidera à lutter contre la violence à l’égard des femmes, un phénomène inacceptable pour lequel le Gouvernement a une tolérance zéro.


Mme MARIA DE LA LUZ SILVA (Chili) a rappelé que pour la première fois dans son histoire son pays a élu une femme à la présidence.  Ce pays, qui a surmonté les blessures du passé, a placé sa confiance en une femme pour le conduire à l’avenir.  Cette femme, qui a connu dans sa jeunesse l’incarcération, la torture et l’exil et qui fut ministre de la santé puis de la défense, est devenue le symbole de la réconciliation en raison de son engagement en faveur des droits de l’homme.  L’exemple du Chili montre comment divers facteurs se combinent pour permettre à une femme d’être élue au poste le plus élevé en l’absence de tout quota mais en raison des progrès significatifs réalisés dans presque tous les domaines depuis les engagements pris à Beijing.  Ainsi, des progrès ont été réalisés  car des institutions stables et de haut niveau ont été créées comme le Service national pour la femme.  Les femmes ont atteint des niveaux de scolarité équivalents à ceux des hommes.  Nous procédons à une réforme de fond du système de santé et avons réussi à faire baisser l’incidence de la pauvreté.  Parmi les défis que nous jugeons prioritaires, se trouve la nécessité d’accélérer le rythme de croissance du nombre de femmes sur le marché de l’emploi.


Mme FLORENCE LEVERS (Canada) s’est félicitée de l’intégration de la notion de la responsabilisation dans les rapports soumis par le Secrétaire général, insistant sur la mise en place, à l’instar de ce qu’a fait le Canada, d’un cadre axé sur les résultats.  Elle a défendu ensuite les mesures prises par le Gouvernement, telles que l’équité en matière d’emploi et l’accent mis sur l’éducation, la représentante insistant ensuite sur l’importance de la protection des femmes dans les situations de conflits.  Il reste beaucoup de travail pour assurer l’équilibre hommes/femmes dans la représentation politique et pour garantir une juste représentation des femmes des communautés autochtones.  Se penchant sur les méthodes de travail de la Commission, elle a salué les normes de qualité mise en place et a plaidé pour la poursuite des échanges interactifs entre spécialistes venant de leurs capitales, les progrès de la Commission s’inspirant avant tout des expériences nationales. 


Mme KHADIGA ABULGASIM HAGHAMAD (Soudan) a assuré que son pays accordait toute son importante à la mise en œuvre de la Plateforme et de la Déclaration de Beijing, tout en défendant l’importance de la prise en compte des spécificités de chaque nation.  Le Soudan, qui a connu l’un des plus longs conflits en Afrique, vient de s’orienter dans un processus de paix et d’adopter une nouvelle constitution qui consacre les droits des femmes.  Mme Haghamad a indiqué que les femmes soudanaises occupent des postes au sein des cabinets ministériels et de l’état-major militaire.  Des efforts ont été menés pour augmenter le nombre de filles et de femmes suivant un enseignement, pour réduire la mortalité maternelle, pour sensibiliser les jeunes générations aux dangers posés par les maladies sexuellement transmissibles.  Elle s’est enfin tournée vers la situation au Darfour, jugeant que la question des droits de l’homme est indivisible et que le contrôle des ressources nationales par les peuples en est un élément.  La représentante a demandé à la communauté internationale de dépolitiser le débat sur la situation dans cette région.


Mme AMARYLLIS TORRES (Philippines) est revenu sur les efforts déployés par son Gouvernement et notamment les efforts de collecte de données ventilées par sexe.  Les groupes de femmes et les syndicats travaillent sans relâche pour garantir le respect des lois.  De plus, le cadre juridique de la santé reproductive été amélioré.  C’est par la  présence de femmes dans le processus politique à divers niveaux de gouvernement que nous pourrons mettre en œuvre des politiques d’autonomisation des femmes, a estimé la représentante.  Les groupes de femmes sont souvent les premières ressources pour l’intégration des sexospécificités au niveau local, a-t-elle encore relevé.  Deux des plus grands défis sont l’absence de cohérence entre les politiques et leur mise en œuvre et l’inadéquation des politiques de développement et des besoins des femmes.  L’adoption d’une résolution sur les femmes migrantes est critique car la question de la protection de ce groupe est une question émergente décisive.


Mme LEE EMERSON (Australie) a indiqué que l’indice de développement humain place l’Australie à la deuxième place.  Elle est à la dixième place en terme d’autonomisation des femmes, selon le Forum économique mondial.  Les femmes sont bien représentées au sein des parlements nationaux et locaux, soit entre 27 et 43% mais nous ne sommes toutefois pas arrivés à une participation à la vie politique sur un pied d’égalité.  Nous n’avons pas instauré de système de quotas.  Les femmes dans le secteur privé n’occupent que 10% de postes de direction et 8% des postes dans les conseils d’administration. 


Mme MAGALYS AROCHA (Cuba) a invité la Commission à demeurer vigilante face aux tentatives visant à affecter la crédibilité du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  L’un des indicateurs des progrès réalisés à Cuba, a-t-elle poursuivi, réside dans le nombre de femmes occupant des postes de responsabilité dans l’administration, soit 46%, ou dans la recherche et les universités, soit 50%.  36% des députés cubains sont des femmes ainsi que 25% des membres du Gouvernement, a-t-elle ajouté, louant le courage du peuple cubain qui a résisté au blocus et aux actions terroristes encouragés par les États-Unis à l’encontre de Cuba. 


Mme INGRID CHARLES-GUMBS (Saint-Kitts-et-Nevis) a rappelé que, selon les statistiques disponibles, son pays était le 49e au monde et l’un des premiers dans son espace régional, la CARICOM, pour la représentation des femmes dans l’administration, ces dernières occupant plus de 50% des postes dans les départements de l’agriculture, des affaires étrangères et de l’éducation, tandis qu’elles dépassent les hommes dans l’enseignement supérieur.  Nous sommes l’un des premiers pays de la sous-région à avoir opté pour l’éducation gratuite pour les mères adolescentes afin de les amener à acquérir une formation, a dit Mme Charles-Gumbs.  Les victimes de violence domestique peuvent porter plainte et les amendes prévues peuvent atteindre 5 000 dollars américains. 


Mme RENEE NGLAZI (Zambie) a expliqué que son pays applique un plan d’action en faveur des femmes et un plan stratégique pour mettre en œuvre les objectifs convenus lors de la Conférence de Beijing.  Ainsi, les ministères doivent allouer 30% de leurs ressources à la mise en œuvre du plan d’action pour les femmes.  La Zambie a commencé le processus d’internalisation de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes.  Le plan stratégique quinquennal tient également compte des engagements internationaux en matière d’équité entre les sexes.  Mais les défis demeurent de taille tant les ressources financières et les compétences sont limitées.  L’exode des cerveaux, les obstacles culturels, un taux de mortalité infantile élevé et la pandémie du VIH/sida constituent autant d’obstacles à la parité.


Mme NILCEIA FREIRE, Ministre d’État du Brésil, a indiqué qu’en 2005 pour la première fois au Brésil, les femmes disposent d’un plan qui est coordonné par le Secrétariat d’État pour les femmes et fait participer 17 ministères et secrétariats spéciaux.  Tout au long de l’année nous avons mis en place les entités nécessaires à la mise en œuvre du plan d’action en faveur des femmes qui s’articule autour de quatre axes: autonomie et égalité dans le monde du travail; éducation dans une optique non sexiste; santé reproductive des femmes; lutte contre la violence.  La représentante a passé en revue chacun des quatre axes de travail en précisant que la lutte contre la violence envers les femmes a bénéficié d’une politique nationale structurée qui a mené à la formation de milliers de fonctionnaires, à l’inauguration d’une ligne téléphonique gratuite pour les victimes de violence qui, depuis le mois de novembre, reçoit 1 300 appels par jour.


Mme NADEJDA RADEVA (Bulgarie) a présenté l’approche de son Gouvernement dans la promotion de l’égalité, qui passe par un renforcement de la législation contre la discrimination, contre la violence domestique et contre les trafics d’êtres humains.  Par ailleurs, les efforts pour parvenir à l’égalité entre hommes et femmes dans tous les secteurs de la vie politique et sociale sont accompagnés d’une politique d’intégration des minorités ethniques, telles que les Rom, ainsi que des personnes handicapées.  Un conseil consultatif sur la mise en œuvre des politiques relatives à l’égalité entre les sexes réunit 18 départements ministériels ainsi que les organisations de la société civile tandis que les municipalités sont encouragées à désigner des points focaux « genre ».  Les universités bulgares ont des cursus de formation sur cette question.  En ce qui concerne la participation des femmes à la vie publique, la représentante a précisé que 51 occupent des sièges parlementaires, tandis qu’elles représentent 8% des maires et 20% des conseillers municipaux.  Le poste de Vice-Premier Ministre est occupé par une femme. 


Mme TRAN THI MAI HUONG (Viet Nam) a indiqué que son pays procédait actuellement au premier examen quinquennal de la mise en œuvre de la stratégie d’application de la Plateforme de Beijing, notant ensuite que la Commission nationale pour la promotion de la femme a pris une part importante dans la réalisation des objectifs définis.  La mise en œuvre des stratégies de promotion de l’égalité entre les  sexes et d’autonomisation a donné lieu à la définition d’un guide et d’indicateurs de résultats, a expliqué Mme Tran, évoquant un projet de loi en cours de finalisation sur l’égalité entre les sexes, un texte beaucoup plus ferme que les précédents. 


Mme SYED HAMEED (Inde) a indiqué que l’égalité entre les sexes figurait dans la Constitution indienne bien avant l’adoption du Programme d’action de Beijing.  Il existe aujourd’hui un Ministère pour les femmes et les enfants.  Un tiers des sièges est réservé aux femmes dans les gouvernements locaux.  Le nombre de femmes entrepreneurs augmente bien que la majorité des femmes en Inde tirent leur travail de l’agriculture.  Une commission nationale pour la protection des droits de l’enfant a été mise en place et gère des programmes permettant d’améliorer le quotidien des enfants.  Dans tous nos efforts, nous avons été épaulés par les représentants de la société civile.  Toutefois l’égalité entre les sexes restera une utopie en l’absence de ressources financières adéquates.


M. KOKEA MALUA (Tuvalu) a expliqué que son pays applique une politique en faveur des femmes.  En raison des changements climatiques, l’avenir de nos femmes et de nos enfants est en danger et tous nos efforts de développement risquent de s’effondrer un jour si nous restons les bras croisés.  Nous lançons un appel pour que cet organe prenne des mesures appropriées en la matière.  Le représentant a plaidé en faveur du microcrédit et de l’amélioration de la qualité de l’éducation ainsi que de l’accès aux soins de santé reproductive.  Tuvalu a besoins d’une aide d’urgence sur ces questions ainsi qu’une présence à plein temps des Nations Unies en raison de son retard dans la réalisation des OMD et de son isolement.


Mme NORIA ABDULQADAZ (Yémen) a fait valoir les acquis de son pays en matière de promotion de la femme et a annoncé qu’un volet spécial de la stratégie de lutte contre la pauvreté ciblait les femmes, tandis que cinq postes du parti au pouvoir leur étaient réservés.  Vingt pourcent des sièges le seront lors des prochaines élections locales.  Deux femmes occupent des postes ministériels au sein du Gouvernement, a-t-elle dit, tandis que les lois vont être révisées pour incorporer des dispositions sur la promotion de la femme.  L’intervenante a ensuite reconnu que la proportion de femmes au niveau de la prise de décisions était encore faible, les femmes étant davantage victimes du chômage, des violences conjugales, de l’illettrisme. 


Mme PIA LOCATELLI, Présidente de l’Internationale socialiste des femmes, expliquant que sa structure regroupe 148 organisations travaillistes et socialistes de femmes dans 122 pays, a demandé que les objectifs de la Commission soient définis de façon stratégique.  Les femmes représentent à peine 15% des parlementaires du monde a-t-elle dit, jugeant les progrès trop lents dans la mesure où seuls 17 pays comptent plus de 30% de femmes aux parlements, l’essentiel de ces pays se situant au nord de l’Europe tandis que les plus en retard sont dans le monde arabe.  Elle a plaidé pour l’établissement de quotas, au sein des partis politiques et des institutions, de même que pour une représentation des femmes sur une base proportionnelle dans les élections.  Sur 80 pays qui ont mis en place un système de quotas, 61 sont membres de l’Internationale socialiste, a-t-elle dit ensuite, déplorant ensuite l’arrogance des médias envers les femmes en politique ainsi que la corruption des formations politiques e les alliances qui bloquent l’accès des femmes aux fonctions électives. 


M. ROBERT AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée), au nom des 14 pays du Forum des îles du Pacifique, a indiqué que tous les pays membres sauf quatre sont signataires de la Convention CEDEF.  Il a été reconnu au niveau politique le plus élevé que le développement n’est pas possible sans la femme.  La collaboration entre tous les acteurs est essentielle à la mise en œuvre de notre programme d’action au plan régional.  Le représentant a reconnu que les femmes étaient encore sous-représentées aux postes de responsabilité, une question qui fera l’objet d’une étude par le Forum et dont les résultats seront présentés en avril prochain.  La dégradation de l’environnement et les changements climatiques ont également des incidences sur les femmes qui doivent être en en mesure de faire des choix et de prendre des décisions sur ces questions.  De même, les stéréotypes et la violence à l’égard des femmes constituent des problèmes récurrents dans notre région.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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