ECOSOC/6232

L'ECOSOC DÉBAT DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES QUESTIONS DE COORDINATION

24/07/2006
Conseil économqiue et socialECOSOC/6232
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil économique et social

Session de fond de 2006 – matin


L'ECOSOC DÉBAT DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DU PEUPLE

PALESTINIEN ET DES QUESTIONS DE COORDINATION


(Publié tel que reçu)


GENÈVE, 24 juillet (Service d’information des Nations Unies) -- Le Conseil économique et social a ce matin poursuivi son débat sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien, certains orateurs abordant également les questions relatives à la coopération régionale.  Il a ensuite entamé le débat sur les questions de coordination.


Concernant les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et la population arabe dans le Golan syrien occupé, de nombreux intervenants ont appelé au respect par Israël des droits de l'homme du peuple palestinien.  Ils ont en particulier déploré les nombreux décès de civils, la destruction des infrastructures et les assassinats ciblés et systématiques commis par Israël à Gaza, pratiques qui, ont dit les représentants de l'Algérie et de Cuba, sont assimilables à un génocide.


L'Arabie saoudite a présenté une résolution sur la question (E/2006/L.17), qui demande notamment que soit levé le blocus économique imposé au peuple palestinien et que soient prises d'autres mesures d'urgence pour remédier à la situation humanitaire désespérée dans le territoire palestinien occupé.  Le Conseil se prononcera ultérieurement sur cette résolution.


Les représentants des États suivants se sont exprimés dans le cadre de ce débat, qui a aussi porté sur la coopération régionale: Malaisie, Japon, Liban, Finlande (au nom de l'Union européenne), Palestine, Cuba, Japon, Algérie, Australie, Indonésie, Venezuela, Israël, États-Unis, Haïti, Égypte.  Un représentant de l'Organisation mondiale de la santé a également fait une déclaration.


M. Rodolfo Benítez Verson, Représentant du Comité spécial de la décolonisation, a présenté le rapport du Président du Conseil économique et social sur l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et organismes internationaux associés à l'ONU.  Le Comité spécial estime en particulier qu'une bonne mise en œuvre des mesures préconisées par le Conseil et par l'Assemblée générale peut aider ces territoires à promouvoir leur capacité à assumer les responsabilités qu'implique l'autonomie.


Dans le cadre du débat sur les questions de coordination, M. Sarbuland Khan, Directeur de la division de soutien et de coordination de l'ECOSOC, a présenté deux rapports consacrés à la coopération internationale en matière d'informatique et aux activités du Groupe d'étude du Secrétariat sur les technologies de l'information.  M. Patrizio Civili, Secrétaire général adjoint pour les affaires interinstitutions et la coordination des politiques, a présenté le rapport d'ensemble annuel pour 2005-2006 du Conseil des chefs de Secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination, qui récapitule les principaux faits nouveaux qui ont marqué la coopération interinstitutions à l'échelon du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) durant ses sessions de l'automne 2005 et du printemps 2006.  Le Conseil a aussi décidé par consensus de prendre note du rapport de la quarante-sixième session du Comité des programmes et de la coordination (A/61/16,supplément 16).


La Russie, le Bélarus, la Chine, la Finlande (au nom de l'Union européenne), les États-Unis et Sri Lanka, ont fait des déclarations relatives aux questions de coordination.


Le Conseil poursuit ses débats cet après-midi, à 15 heures, en portant sont attention sur les questions relatives à l'économie et à l'environnement.



Coopération régionale; répercussions de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien et de la population arabe dans le Golan syrien occupé


M. IDHAM MUSA MOKTAR (Malaisie) a déclaré que son pays est très préoccupé par l'utilisation aveugle de la force par Israël, qui a causé la mort de nombreux Palestiniens, en particulier des femmes et des enfants, au mépris des règles du droit international.  La destruction d'infrastructures, l'arrestation arbitraire de ministres et parlementaires démocratiquement élus constituent un recours disproportionné à la force par Israël.  La communauté internationale doit condamner sans appel ces agissements, qui démontrent qu'Israël, en fait, ne souhaite pas s'intégrer au processus de paix.  La communauté internationale doit collectivement trouver une solution à la situation en Palestine.  Le Conseil doit dans ce contexte adopter la résolution qui sera soumise sur ce point, a fait valoir le représentant. 


M. TADAYUKI MIYASHITA (Japon), intervenant dans le cadre du débat général sur la coopération régionale, s'est félicité du rôle de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) qui a contribué au développement économique et social dans la région depuis plusieurs décennies.  Il a souligné que son pays s'attache à renforcer sa coopération avec cette région.  Il a fait part du soutien du Japon au projet de résolution proposé par la CEPALC.


MME NADA AL AKL (Liban) a souligné que le projet de résolution L.17 qui sera soumis au Conseil pour adoption décrit les souffrances du peuple palestinien du fait de l'occupation israélienne.  Ces souffrances s'aggravent du fait des représailles globales que constitue le siège de Gaza, a-t-elle ajouté.  Elle a en outre dénoncé le massacre auquel on assiste actuellement au Liban, sous le coup des frappes israéliennes qui ont déjà fait plus de 1300 blessés et plus de 5000 personnes déplacées.  Israël utilise le Liban comme champ de manœuvre pour expérimenter des armes illicites, a également déclaré la représentante libanaise.  Israël affame les populations et institue un blocus économique, a-t-elle dénoncé.  Elle a confirmé l'appel du Gouvernement libanais en faveur d'un cessez-le-feu immédiat, d'une levée du siège et de la fin des attaques israéliennes au Liban.  Elle a invité le Conseil à adopter le projet de résolution L.17.


M. JARL-HAKAN ROSENGREN (Finlande, au nom de l'Union européenne), s'agissant de la coopération régionale, a déclaré que la réforme de la Commission économique pour l'Europe (CEE-ONU) est un succès.  La nouvelle structure a permis de rationaliser l'organisation et a déjà prouvé son efficacité par rapport à la structure antérieure.  Le renforcement du partenariat avec les organisations sous-régionales doit être poursuivi.


Au sujet des répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien, le représentant a dit la préoccupation extrême de la Commission économique pour l'Europe face à la situation humanitaire dans le territoire palestinien, compte tenu notamment des nombreux décès de civils.  Les parties concernées et la communauté internationale doivent œuvrer pour l'instauration d'une paix durable.


M. MOHAMMAD ABU-KOASH (Palestine) a rappelé qu'au moment même où le Conseil se réunit, les avions, les chars et les navires de guerre israéliens sèment la mort en Palestine et au Liban.  Les nombreux meurtres de civils et les destructions massives d'infrastructures vitales perpétrés par Israël ont amené la région au seuil d'une véritable guerre.  Si la communauté internationale reste silencieuse, l'ensemble de la région sombrera dans des souffrances sans fin aux conséquences désastreuses.  La communauté internationale doit agir maintenant pour éviter tout nouveau carnage israélien.  Les terribles agressions d'Israël ne sont pas un fait nouveau; cela fait des décennies qu'Israël recourt au terrorisme d'État contre les Palestiniens et d'autres civils arabes sans défense.  Les attaques militaires israéliennes actuelles contre le territoire palestinien occupé ont déjà fait plus de 100 morts parmi les civils en trois semaines - dont la moitié sont des enfants.  Il faut amener Israël à respecter scrupuleusement la Charte des Nations Unies et les instruments du droit humanitaire international.  L'escalade israélienne actuelle en Palestine et au Liban montre bien qu'Israël n'est pas intéressé par la paix.  Ses prétextes sécuritaires ne sont plus tenables.  Ce n'est pas la sécurité israélienne qui est en jeu: c'est celle des peuples palestinien et libanais.  L'occupation étrangère et la paix ne sauraient coexister et ce qui se passe aujourd'hui nous rappelle cette leçon de l'histoire.


M. OSCAR LEON GONZÁLEZ (Cuba) a dit que son gouvernement condamne les opérations menées contre les Libanais et les Palestiniens.  La communauté internationale, qui reconnaît formellement les droits légitimes du peuple palestinien, doit condamner les violations flagrantes du droit international commises par Israël: assassinats ciblés, actes de torture, verrouillage des routes, recours à la force, châtiments collectifs, qui sont devenus des traits permanents du comportement d'Israël, foulant au pied les droits de l'homme et le droit humanitaire.  Au Liban, a ajouté le représentant, Israël fait la preuve de son comportement génocidaire vis-à-vis des populations arabes en déployant un blocus naval et terrestre.  Le représentant cubain a demandé à la communauté internationale d'adopter des mesures urgentes pour mettre un terme au massacre de civils et à la destruction des infrastructures essentielles.  Il faut que l'aide humanitaire puisse atteindre librement les populations touchées.  Le peuple palestinien est également en butte au chantage financier imposé par Israël et les pays occidentaux, a dit M. González, qui a aussi déploré la passivité honteuse de la Communauté européenne et le veto systématique opposé par les États-Unis à toute décision du Conseil de sécurité favorable aux Palestiniens.


M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) a dénoncé la pratique inhumaine de bouclage à laquelle se livre Israël dans les territoires palestiniens occupés qui se transforment de ce fait en véritable ghetto.  Il a également dénoncé la barrière de l'apartheid érigée par Israël au mépris de l'opinion exprimée à cet égard par la Cour internationale de justice et par l'Assemblée générale des Nations Unies s'agissant de l'illégalité de cette construction.  Israël est en train de détruire toutes les infrastructures du peuple palestinien, a insisté le représentant algérien.  On assiste en fait à une tentative complète de génocide contre les Palestiniens, a-t-il affirmé.  Israël recourt à des armes qui sont interdites au niveau international, a-t-il ajouté.  Les agissements israéliens au Liban constituent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, a déclaré le représentant algérien.  Le cœur du problème est la poursuite de l'occupation de la Palestine et du Golan syrien par Israël, a-t-il rappelé.  Il faut que cesse l'état de siège et que tous les prisonniers de guerre soient relâchés.  L'Algérie espère que le projet de résolution sur la question (E/2006/L.17) sera adopté par consensus.


MME ROBYN MUDIE (Australie) a regretté le caractère unilatéral du texte du projet de résolution qui a été proposé, estimant contre-productif de ne blâmer qu'une seule des parties concernées.  L'Australie estime qu'une telle vision déséquilibrée ne contribuera pas au rétablissement de la paix dans la région.  L'Australie, qui octroie une aide financière aux Palestiniens, reconnaît que

l'amélioration des conditions économiques et sociales nécessitera le rétablissement d'un dialogue entre toutes les communautés.  L'Australie demande aux parties concernées par l'actuel conflit au Liban et à Gaza, provoqué par des attaques du Hezbollah et du Hamas, de faire preuve de retenue dans leurs actes.


M. GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) a pris note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne, qui montre que les conditions de vie des Palestiniens continuent de se dégrader.  L'Indonésie est sérieusement préoccupée par l'évolution récente de la situation à Gaza du fait des attaques israéliennes totalement disproportionnées qui précipitent une crise humanitaire et de droits de l'homme menaçant de faire sombrer l'ensemble de la région dans la guerre.  La viabilité même de l'État palestinien continue d'être menacée par le blocus imposé au peuple palestinien.  L'Indonésie est convaincue que le Conseil doit exiger du Gouvernement israélien qu'il mette fin à ses opérations militaires dans le territoire palestinien.  Aussi, l'Indonésie appelle-t-elle tous les membres du Conseil à adopter le projet de résolution L.17 qui sera soumis au Conseil.


MME RAQUEL ALEXANDRA POITEVIEN CABRAL (Venezuela) a rappelé que son pays appuie le droit des peuples au développement économique, social et culturel ainsi qu'à l'intégrité territoriale.  Le Venezuela est favorable à l'instauration d'un État palestinien sûr et dans des frontières reconnues.  Les difficultés sociales et économiques actuelles du peuple palestinien sont une conséquence directe de l'occupation israélienne, a rappelé la représentante, soulignant la situation particulièrement difficile que vivent les femmes, les enfants et les personnes âgées dans les territoires occupés.  Le Venezuela regrette que le Conseil de sécurité ait les mains liées par un unique veto, ce qui l'empêche de s'acquitter de son mandat qui et notamment le maintien de la paix.


M. ITZHAK LEVANON (Israël) a déclaré que «Gaza est libérée mais Gaza fait la guerre».  Tel est le véritable programme des Palestiniens.  Au tout dernier jour du retrait israélien de la bande de Gaza, il y a un an, les Palestiniens ont commencé presque instantanément à tirer des roquettes sur les villes israéliennes à partir de ce territoire.  Pour ces seuls deux derniers mois, 350 roquettes Kassam ont été tirées contre des civils, des hôpitaux, des crèches et d'autres installations israéliennes.  Depuis que les Israéliens se sont complètement désengagés de Gaza, les Palestiniens ont-ils construit des écoles, des routes et des hôpitaux, a demandé le représentant israélien?  Non, ils ont commencé à tirer des roquettes et continuent encore d'en tirer aujourd'hui.  Des Palestiniens ont franchi la ligne en enlevant le caporal Shalit sur le territoire souverain d'Israël, a déclaré le représentant israélien.  Israël est en train de mener une bataille douloureuse pour protéger les vies de ses citoyens, a-t-il affirmé.  En ces moments difficiles, Israël s'efforce de faire de son mieux pour minimiser les souffrances sur la population civile et pour s'assurer que les organisations humanitaires puissent effectuer leur travail le plus facilement possible, a-t-il déclaré.  Nous ne voulons pas voir souffrir le peuple palestinien, a-t-il ajouté.  Il a exhorté le Conseil à s'abstenir d'examiner des rapports qui sont libellés en des termes biaisés ne tenant compte que de la position de l'une des parties au

conflit.  C'est à cause du Hamas et maintenant du Hezbollah que des Palestiniens, des Libanais et des Israéliens sont en train de mourir, a déclaré le représentant israélien.  Ni ce débat ni une résolution ne feront grand chose pour améliorer la situation des Palestiniens, a-t-il affirmé.


M. TERRY MILLER (États-Unis), a déclaré, dans le cadre du débat général sur la coopération régionale, que la coopération régionale est l'une des principales responsabilités du Conseil.  Pour son pays, la réforme de la Commission économique pour l'Europe est un modèle en son genre.


S'agissant du rapport sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne (E/2006/13), le représentant des États-Unis a estimé qu'il présente des opinions comme des faits, qu'il se base sur des sources partiales et que ses statistiques sont manipulées pour présenter la politique d'Israël sous son jour le plus noir.  La situation des Palestiniens en Cisjordanie s'est en fait grandement améliorée depuis un an, a fait valoir le représentant, estimant que de tels documents ne peuvent que remettre en cause les efforts des Nations Unies.  Le représentant des États-Unis a également dit que le gouvernement du Hamas doit aussi assumer ses responsabilités et assumer les conséquences de ses actes.  Des débats déséquilibrés comme celui porté aujourd'hui devant le Conseil n'améliorent en rien la situation sur le terrain, a déploré le représentant.  Les peuples arabes savent que les États-Unis aident la population palestinienne (135 millions de dollars en 2006 à l'UNRWA, 10 millions de dollars en médicaments en mai dernier).  L'ECOSOC devrait se concentrer, de la même manière, sur des initiatives pratiques et des actions concrètes pour améliorer les sort des Palestiniens, a dit enfin le représentant des États-Unis .


M. LÉO MÉRORÈS (Haïti), intervenant dans le cadre du débat général sur la coopération régionale, a salué le rôle important que jouent les commissions régionales pour les pays en développement, en particulier les moins avancés d'entre eux.  Il a rappelé que la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et l'Organisation des États américains (OEA) ont toutes deux joué un rôle important en faveur de la stabilité en Haïti suite à la crise que le pays connaissait ces deux dernières années.


M. KHALID SHIBIB (Organisation mondiale de la santé - OMS) a déclaré que la situation dans le territoire palestinien occupé ne cesse de se détériorer suite aux restrictions mises aux déplacements et aux activités militaires.  La fourniture des soins essentiels est menacée, le déficit de médicaments sera bientôt critique.  Ces dernières années, le Ministère de la santé de l'Autorité palestinienne a réussi à prévenir et contrôler la plupart des maladies contagieuses.  Le système de surveillance national doit être maintenu et renforcé, car les maladies contagieuses constituent la première cause de mortalité.  L'action de l'OMS dans le territoire palestinien occupé comprend trois axes d'action: le soutien à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l'octroi de fonds pour le soutien du développement de la santé publique et une aide humanitaire dans le domaine de la santé.  Actuellement, il est clair qu'il faut agir rapidement pour éviter un effondrement total du système de santé et pour assurer un approvisionnement régulier en médicaments.  L'OMS agit dans ce sens en puisant dans ses ressources propres, mais ces fonds sont limités.  Néanmoins, l'Organisation prévoit de renforcer son action et son aide technique à Gaza.


M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a dénoncé la détérioration des conditions économiques et sociales dans les territoires palestiniens occupés ainsi que le manque de volonté de la communauté internationale pour faire face à cette situation.  Compte tenu des attaques et agressions arbitraires d'Israël, il a appelé le Conseil à prendre des mesures urgentes pour faire face à l'escalade des opérations militaires israéliennes.  Il a dénoncé les conséquences de cette situation sur la liberté de mouvement des Palestiniens et leur accès à de nombreux services, en particulier dans le domaine de la santé.  La communauté internationale se doit de réaffirmer la souveraineté des peuples palestinien, syrien et libanais.  Le représentant égyptien a réitéré l'attachement et le soutien de son pays à la cause palestinienne.  Le Conseil se doit d'adopter une résolution très ferme et c'est pourquoi l'Égypte appuie le projet de résolution L.17 qui sera soumis au Conseil et dont elle est co-auteur.


Conclusion du débat sur la coopération régionale


M. KAZI AFZALUR RAHMAN, Chef de l'Office des commissions régionales, a déclaré, au nom des commissions régionales, que des processus de réforme qui se déroulent au sein de plusieurs commissions tiennent compte de la préoccupation constante de coller aux réalités du terrain.  La coopération régionale, comme l'ont relevé certaines délégations, doit être encore renforcée, de même que les travaux communs entre les commissions régionales.  M. Rahman a fait valoir l'importance du «compte de développement» qui permet aux commissions d'agir concrètement en faveur de projets locaux, en particulier dans le contexte de la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.


Quant à la situation dans le territoire palestinien, elle ne cesse de se détériorer tandis que les discussions s'éternisent, a regretté M. Rahman.


Application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux


Introduction et documentation


M. RODOLFO BENÍTEZ VERSON, Représentant du Comité spécial de la décolonisation, a souligné l'importance, pour les peuples des territoires non autonomes, de la question de l'assistance aux territoires non autonomes de la part des institutions des Nations Unies et institutions spécialisées associées avec les Nations Unies.  Une bonne mise en œuvre des mesures préconisées par le Conseil et par l'Assemblée générale peut aider les territoires à promouvoir leur capacité à assumer les responsabilités qu'implique l'autonomie.  M. Benítez s'est réjoui qu'un certain nombre d'institutions et d'organisations, telles que la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), ou encore le Forum Asie-Pacifique, aient autorisé la participation des territoires non autonomes.  Il a en outre salué l'aide apportée à ces territoires par divers fonds et programmes des Nations Unies, au nombre desquels le Programme des Nations Unies pour le développement, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le Bureau international du travail et la Conférence des Nations

Unies sur le commerce et le développement.  Le projet de résolution L.27, qui sera bientôt présenté par la délégation de Cuba, réaffirme notamment la reconnaissance par les organes des Nations Unies de la légitimité des aspirations des peuples des territoires non autonomes souhaitant exercer leur droit à l'autodétermination.  Ce projet de résolution demande en outre aux organisations du système des Nations Unies et aux États Membres de prendre les mesures appropriées pour accélérer le progrès du développement économique et social de ces territoires, a indiqué M. Benítez.


Le rapport du Président du Conseil économique et social sur les informations présentées par les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies sur leurs activités en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (E/2006/47) rend compte de l'appui apporté aux territoires non autonomes par les institutions spécialisées des Nations Unies et les organismes internationaux associés à l'Organisation des Nations Unies.  Le rapport détaille ainsi l'action de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes et du Programme des Nations Unies pour le développement en faveur des territoires non autonomes des Caraïbes en 2004 et 2005.  Le rapport informe également des travaux de recherche et d'analyse sur les contraintes structurelles et la vulnérabilité des petits États insulaires en développement menés par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) afin d'aider ces États à faire mieux reconnaître leurs problèmes par la communauté internationale, en particulier ceux concernant le système commercial international et le financement du développement. 


Coopération internationale dans le domaine de l'informatique


Présentation et documentation


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la division de soutien et de coordination de l'ECOSOC, a présenté deux rapports (E/2006/79 et E/2006/63) consacrés à la coopération internationale en matière d'informatique et aux activités du groupe d'étude du Secrétariat sur les technologies de l'information.  Les délégations qui utilisent les ressources informatiques du Secrétariat bénéficient d'un soutien accru.  Des développements particulièrement notables sont l'introduction des connexions au réseau sans fil dans toutes les salles de conférence et la mise en place d'un système automatisé de communication des résultats des votes.  Ces efforts s'inscrivent dans un mouvement général de modernisation des Nations Unies.  Le second rapport présente les activités du Groupe d'étude des technologies de l'information et des communications.  Le Groupe a notamment créé des forums thématiques régionaux visant à mieux intégrer les technologies de l'information et de la communication dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.  Les technologies de l'information et de la communication peuvent transformer les méthodes traditionnelles de développement, a dit M. Khan, et doivent être appliquées au plan trans-sectoriel dans les processus de développement des pays en voie de développement.  L'Alliance mondiale est un outil utile pour la réalisation des ces objectifs, en partenariat avec la société civile, a fait valoir M. Khan.


Le rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale dans le domaine de l'informatique(E/2006/79) fait notamment ressortir la poursuite de la coopération entre le Groupe de travail et le Secrétariat, qui a permis d'apporter des améliorations concrètes sur le plan technologique et ainsi de faciliter la tâche des États Membres et des observateurs ainsi que celle des organisations non gouvernementales accréditées auprès de l'Organisation.  Le rapport évoque en particulier la coopération fructueuse entre le Groupe de travail à composition non limitée sur l'informatique et le Secrétariat.  Au plan de l'infrastructure informatique et télématique, le rapport informe par exemple du fait qu'un accès mobile à l'Internet (WiFi) est désormais offert dans l'ensemble des zones ouvertes au public et des salles de conférence, au Siège à New York.  Le Secrétariat continue par ailleurs de fournir aux missions permanentes des services de messagerie électronique soumis au même dispositif rigoureux de contrôle du courrier électronique non sollicité et de défense contre les virus que le sien propre, en tirant pleinement parti des ressources existantes.  Le rapport fait également état des nombreuses activités menées au titre de la formation, de l'appui et de l'information.


La note du Secrétaire général transmettant le quatrième rapport annuel du Groupe d'étude des technologies de l'information et des communications (E/2006/63) rappelle que le mandat du Groupe d'étude des technologies de l'information et de la communication (TIC) s'est achevé fin 2005, mais on est loin d'avoir épuisé toutes les possibilités qu'offrent les technologies de l'information et des communications pour promouvoir le développement.  L'alliance mondiale pour les technologies de l'information et des communications et le développement, qui a récemment été approuvée par le Secrétaire général, a pour mission de faciliter et promouvoir l'intégration des technologies de l'information et des communications dans les activités de développement afin de contribuer à inscrire la suite donnée au Sommet mondial sur la société de l'information dans l'ensemble du programme de développement de l'Organisation des Nations Unies.  L'alliance poursuivra et approfondira les travaux déjà réalisés, notamment dans le cadre du Groupe d'étude des technologies de l'information et des communications et du processus du Sommet mondial sur la société de l'information, pour s'attaquer aux questions fondamentales liées au rôle des technologies de l'information et des communications dans le développement économique, l'éradication de la pauvreté et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.


Discussion


M. A.A. PETROV (Fédération de Russie) a apporté le soutien de son pays aux efforts déployés par le Groupe d'étude des technologies de l'information afin de promouvoir les moyens d'accès rapide des États Membres aux bases de données et informations de l'ONU.  Il a également salué le travail mené par le Groupe d'étude en matière de mise en place de nouveaux logiciels visant à faciliter le travail des États Membres.  Le représentant russe a proposé de proroger d'un an le mandat du Groupe d'étude, rappelant que le relais serait bientôt passé entre le Groupe d'étude et l'Alliance mondiale dont le mandat vient d'être institué, le mois dernier, à Kuala Lumpur.


M. ANDREI TRIBUSH (Bélarus) a souligné l'importance du document consacré au Groupe d'étude des technologies de l'information et des communications, car il reflète la préoccupation de la communauté internationale à faire profiter pleinement les populations les moins favorisées des bienfaits de la société de l'information.  Les pays développés ont un rôle particulier à jouer dans la diffusion des moyens techniques.  Le Bélarus lui-même a lancé un plan d'informatisation national et restera engagé dans une démarche visant à mettre à la portée de chacun les moyens techniques les plus modernes.


MME LILI ZHONGXIN (Chine) s'est félicitée d'un certain nombre de mesures prises au sein des Nations Unies telles que l'instauration du système WiFi dans les bâtiments de l'ONU.  Il a en outre salué les efforts déployés par le Groupe d'étude des technologies de l'information pour promouvoir les technologies de l'information et de la communication.  Il a exprimé l'espoir que l'Alliance mondiale pour les technologies de l'information et de la communication au service du développement deviendra une plate-forme de dialogue en faveur de la promotion des technologies de l'information et de la communication, afin, en particulier, de combler le fossé numérique.


MME ULLA-MAIJA FINSKAS (Finlande, au nom de l'Union européenne) estime que le Groupe d'étude doit inclure toutes les parties prenantes dans le cadre de l'application des décisions prises lors du Sommet mondial de la société de l'information.


M. JASON N. LAWRENCE (États-Unis) a déclaré que le Groupe d'étude sur les technologies de l'informationavait fait un très bon travail.  Les orientations qu'il a identifiées pourront être suivies par l'ECOSOC.  Le Groupe d'étude est de son côté un exemple de fonctionnement efficace.  Les questions relatives aux technologies de l'information et des communications devront faire l'objet d'un suivi sérieux, a dit le représentant.


Examen du rapport des organes de coordination


Présentation et documentation


M. PATRIZIO CIVILI, Secrétaire général adjoint pour la coordination des politiques et les affaires interinstitutions, a présenté le rapport d'ensemble annuel pour 2005/06 du Conseil des chefs de Secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination en soulignant que ce rapport aborde un grand nombre de questions examinées lors de la présente session du Conseil, comme, par exemple, celle de l'emploi et des migrations.  M. Civili a mis en avant, dans le contexte de la coopération interinstitutions, les progrès enregistrés et le nouveau sens des objectifs, qui s'articulent autour des objectifs du Millénaire pour le développement.  Le rapport attire l'attention sur les différents défis et opportunités qui se présentent dans le contexte de la coopération interinstitutions, a précisé M. Civili.


Le rapport d'ensemble annuel pour 2005/06 du Conseil des chefs de Secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (E/2006/66) récapitule les principaux faits nouveaux qui ont marqué la coopération interinstitutions à l'échelon du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) durant ses sessions de l'automne 2005 et du printemps 2006.  Au cours de cette période, le Conseil a aligné ses travaux ainsi que ceux de ses comités de haut niveau sur les activités préparatoires du Sommet mondial de 2005 et le suivi de ses résultats.  Leur participation au processus préparatoire s'est concrétisée par la publication d'un rapport intitulé: One United Nations: Catalyst for Progress and Change – How the Millennium Declaration is changing the way the United Nations system works (Un système des Nations Unies unique: catalyseur de progrès et de changement – Comment la Déclaration du Millénaire transforme les méthodes de travail du système des Nations Unies), qui, tout en évaluant les progrès accomplis en matière d'application de la Déclaration du Millénaire, ouvre également des perspectives d'avenir pour le système des Nations Unies.


Le Conseil des chefs de secrétariat (CCS), par l'intermédiaire du Comité de haut niveau sur les programmes et du Comité de haut niveau sur la gestion, a également abordé les questions intersectorielles de sexospécificité et d'exploitation des connaissances.  Dans le domaine des questions relatives au programme, les priorités interinstitutions ont été accordées à l'emploi, aux migrations et à l'appui du système des Nations Unies au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), ainsi qu'au suivi du Sommet mondial sur la société de l'information.  Dans le domaine de la gestion et de l'administration,

les efforts mettent l'accent sur la sûreté et la sécurité du personnel des Nations Unies, privilégiant la transparence et l'obligation de rendre des comptes comme principes de bonne gouvernance, l'utilisation plus rationnelle des techniques de l'information et des communications dans l'exécution des opérations, tout en améliorant la gestion des ressources financières et humaines et la coordination des réponses du système des Nations Unies aux menaces de la grippe aviaire.  La proclamation de One United Nations a conforté le CCS dans sa volonté de collaborer étroitement avec le Groupe d'experts de haut niveau sur la cohérence à l'échelle du système afin de rendre plus cohérente et dynamique la réaction du système aux difficultés complexes auxquelles la communauté internationale doit aujourd'hui faire face.


Discussion


M. TERRY MILLER (États-Unis) a déclaré que la coopération, l'efficacité et la réforme du système des Nations Unies sont des thèmes importants.  Il a dans ce contexte douté que la volumineuse documentation ait vraiment été lue par tous.  Or, l'amélioration du travail de l'ECOSOC doit passer par une analyse soigneuse du détail de ces documents, a tenu à faire valoir le représentant.


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la division de soutien et de coordination de l'ECOSOC, a admis que le Conseil n'arrive pas à s'attaquer à toutes ses responsabilités en matière de coordination, regrettant que la documentation ne soit pas pleinement exploitée.  Le fait de regrouper les questions de coordination à la fin de la session de fond, au moment où les délégations sont submergées de documentation, n'est évidemment pas propice à un traitement approfondi.  Les fonctions de coordination devraient être concentrées, a estimé M. Khan, saluant plusieurs propositions émises dans ce sens par des délégations.


MME SARALA FERNANDO (Sri Lanka) a dit que la documentation nécessitait une étude approfondie, quasiment impossible à effectuer dans le temps disponible.  Une idée serait de déplacer la question à un autre moment de la session du Conseil économique et social, a dit la représentante, demandant au Secrétariat de résumer notamment le rapport d'ensemble annuel pour 2005/06 du Conseil des chefs de Secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (E/2006/66).


M. CIVILI a dit avoir déjà fait des suggestions pour que ces rapports reçoivent l'attention qu'ils méritent.  Le Conseil économique et social doit se prononcer sur le plan stratégique établi à partir d'une série de directives.  Le Secrétariat pourrait en effet en préparer un résumé, est convenu M. Civili. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.