CS/8930

LE CONSEIL DOIT APPELER LE GOUVERNEMENT SOMALIEN ET L’UNION DES TRIBUNAUX ISLAMIQUES À CESSER IMMÉDIATEMENT LES HOSTILITÉS, SOULIGNE FRANCOIS LONSENY FALL

26/12/2006
Conseil de sécuritéCS/8930
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Conseil de sécurité

5614e séance – après-midi


LE CONSEIL DOIT APPELER LE GOUVERNEMENT SOMALIEN ET L’UNION DES TRIBUNAUX ISLAMIQUES À CESSER IMMÉDIATEMENT LES HOSTILITÉS, SOULIGNE FRANCOIS LONSENY FALL


Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau politique des Nations Unies en Somalie, François Lonseny Fall, a appelé cet après-midi, le Conseil de sécurité à exhorter le Gouvernement fédéral de transition, en Somalie, et l’Union des tribunaux islamiques à cesser immédiatement les hostilités et à s’abstenir de toute provocation.  Les parties, a-t-il dit, doivent également être amenées à respecter les dispositions de la résolution 1725 et à reprendre le dialogue.


À moins de parvenir à un règlement politique, il est à craindre que la Somalie ne traverse une phase de conflit intense et d’instabilité accrue, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour les Somaliens, qui souffrent depuis longtemps, ainsi que pour la région dans son ensemble, a prévenu le Représentant spécial.


Exposé sur la situation en Somalie


M. François Lonseny Fall, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, a déclaré que depuis son dernier exposé sur la question, la crise en Somalie connaît une escalade dangereuse.  Les hostilités entre le Gouvernement fédéral de transition et l’Union des Tribunaux islamiques, a-t-il précisé, se sont étendues sur un front de 400 kilomètres.  Le conflit implique, en outre, des forces étrangères et l’usage d’armes lourdes et aériennes.


Cette situation, a-t-il souligné, porte un coup sérieux aux efforts visant la reprise des négociations de paix et a provoqué une crise humanitaire préoccupante.  Le 6 décembre, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1725, par laquelle l’embargo sur les armes a été modifié, et qui autorise l’établissement d’une force conjointe IGAD-Union africaine en vue de protéger le Gouvernement fédéral de Baidoa.


Ce texte a été rejeté par l’Union des Tribunaux islamiques, qui a déclaré qu’il conduirait à des affrontements dans la région et que le déploiement de forces étrangères serait assimilé à une invasion.  Une escalade progressive des tensions entre les deux parties s’est ensuivie, débouchant le 7 décembre, sur des affrontements ponctuels entre des miliciens de l’Union des Tribunaux islamiques et forces loyalistes, a poursuivi le Représentant spécial.


Parallèlement, l’Union a accusé l’Éthiopie de déployer des troupes à l’appui du Gouvernement fédéral.  Le 12 décembre, Yusuf Mohamed Siyad Indhaade, le Secrétaire de la défense de l’Union, a annoncé que l’Éthiopie avait sept jours pour retirer ses troupes, faute de quoi, elle ferait face à un conflit majeur.  Le 20 décembre, des affrontements violents ont éclaté dans la région de Bay, avant de s’étendre rapidement au centre du pays, opposant les forces de l’Union et les seigneurs de la guerre de l’ancienne Alliance pour la restauration de la paix et la lutte contre le terrorisme, a indiqué M. Lonseny Fall.  Après plusieurs jours de combats intensifs, les forces du Gouvernement de transition et leurs alliés ont pris le contrôle de plusieurs zones détenues par l’Union.  La coalition se dirigerait, maintenant, vers Mogadishu.  Elles font toutefois face à une résistance farouche de la part des miliciens de l’Union.


À mesure que les combats s’intensifient, chacune des parties accuse l’autre de bénéficier du soutien militaire de forces étrangères, a ajouté le Représentant spécial.  Ainsi, la présence de troupes éthiopiennes sur le sol somalien a été confirmée, à l’appui des forces gouvernementales, tandis que des informations font état de la présence de l’Érythrée aux côtés de l’Union des Tribunaux islamiques, en dépit de démentis répétés.  Le 23 décembre, les dirigeants de l’Union ont lancé un appel à la guerre sainte contre l’Éthiopie, accusée d’avoir envahi la Somalie.  Son Gouvernement a reconnu avoir déployé des troupes dans le pays, pour des raisons de sécurité et pour faire face à l’extrémisme de l’Union des Tribunaux islamiques.  La recrudescence des combats a aggravé la situation humanitaire et déplacé un nombre considérable de personnes.  Les institutions des Nations Unies et leurs partenaires des ONG sont à pied d’œuvre pour déterminer les moyens de leur prêter assistance, a souligné M. Lonseny Fall.


Dans une déclaration en date du 22 décembre, le Secrétaire général a déploré l’intensification des combats entre le Gouvernement fédéral et l’Union, et exprimé sa préoccupation devant l’escalade du conflit et ses désastreuses conséquences pour les civils.  Il a également demandé à toutes les parties de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie.  Il a appelé tous les pays de la région à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’assurer que les parties reprennent les pourparlers de paix et recherchent une solution négociée à la crise.


Le Représentant spécial a aussi indiqué que le 26 décembre, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Premier Ministre de l’Éthiopie et le Président du Kenya.  Il a appelé à une cessation des hostilités en Somalie et a réaffirmé qu’il n’existe aucune solution militaire au conflit.  Kofi Annan a aussi réitéré la nécessité, pour les deux dirigeants, d’encourager les parties somaliennes à reprendre les pourparlers sans condition préalable.


De son côté, la Ligue des États arabes a lancé un appel à la reprise des pourparlers à Khartoum.  Le Président de la Commission de l’Union africaine a exprimé, pour sa part, sa grave préoccupation face aux combats en cours en Somalie et a réitéré son appel à leur cessation immédiate. Il a aussi appelé le Gouvernement fédéral de transition et l’Union des Tribunaux islamiques à reprendre les pourparlers de paix sous les auspices de la Ligue des États arabes et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  Le 27 décembre, une réunion s’est tenue entre la Ligue, l’IGAD et l’Union africaine, a indiqué le Représentant spécial.


Lui-même s’est rendu à Baidoa, le 20 novembre pour exhorter le Gouvernement fédéral de transition à sauvegarder l’unité des institutions fédérales de transition.  Le 4 décembre, il s’est rendu à Mogadishu et s’est entretenu avec les responsables de l’Union des tribunaux islamiques pour les inciter à reprendre le dialogue sans condition et à cesser leur expansion militaire.  Promettant de réfléchir à la question, les membres de l’Union ont tenu à affirmer qu’ils n’abritent aucune personne suspectée d’actes de terrorisme et ont réitéré leur engagement d’accueillir une mission internationale d’établissement des faits.


Passant en revue tous les contacts qu’il a pris depuis l’intensification des hostilités et les initiatives prises par le Groupe de contact international ainsi que par le Commissaire européen aux affaires humanitaires et à la coopération au développement, le Représentant spécial a indiqué que si aucune partie n’a rejeté l’idée de reprendre le dialogue, elles n’ont toutefois pas, à ce jour, réussi à concilier leur position quant aux conditions préalables de ce dialogue.


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