CS/8903

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 10 JANVIER 2007 LE MANDAT DE L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES EN CÔTE D’IVOIRE (ONUCI)

15/12/2006
Conseil de sécuritéCS/8903
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Conseil de sécurité

5591e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 10 JANVIER 2007 LE MANDAT DE L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES EN CÔTE D’IVOIRE (ONUCI)


Gravement préoccupé par la persistance de la crise et la détérioration de la situation en Côte d’Ivoire, le Conseil de sécurité a adopté ce matin à l’unanimité la résolution 1726 (2006), par laquelle il a décidé de proroger jusqu’au 10 janvier 2007 le mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et des forces françaises qui la soutiennent.



LA SITUATION EN CÔTE D’IVOIRE


Texte du projet de résolution (S/2006/981)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions antérieures et les déclarations de son président concernant la situation en Côte d’Ivoire,


Réaffirmant son ferme attachement au respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Côte d’Ivoire et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération régionale,


Ayant pris note du rapport du Secrétaire général en date du 4 décembre 2006 (S/2006/939),


Réaffirmant son appui aux forces impartiales, à savoir l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et les forces françaises qui la soutiennent,


Gravement préoccupé par la persistance de la crise et la détérioration de la situation en Côte d’Ivoire, et notamment les graves conséquences humanitaires, qui sont à l’origine de souffrances et de déplacements à grande échelle parmi la population civile,


Constatant que la situation en Côte d’Ivoire continue à mettre en péril la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de proroger jusqu’au 10 janvier 2007 le mandat de l’ONUCI et des forces françaises qui la soutiennent;


Décide de rester activement saisi de la question.


Onzième rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (S/2006/939)


Soumis en application de la résolution 1603 (2005) du Conseil de sécurité, dans laquelle le Conseil a demandé au Secrétaire général de l’informer régulièrement de l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire, ainsi que de l’exécution du mandat de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), le rapport rend compte des faits intervenus depuis le 17 octobre dernier.


Bien que les parties ivoiriennes n’aient pas pu tenir, pour la deuxième fois, les échéances électorales, le succès des phases initiales du PNDDR, de l’identification de la population et du rétablissement de l’autorité de l’État dans le nord offre une base pratique pour faire des progrès significatifs.  L’expérience du fonctionnement des tribunaux itinérants, notamment le consensus qui s’est dégagé concernant le principe selon lequel les opérations d’identification et de désarmement doivent être menées de front, ainsi que les enseignements tirés de la phase de précantonnement, le démantèlement des milices à l’ouest, le retour des fonctionnaires dans le nord et la réunification du système des examens scolaires attestent la faisabilité de la feuille de route adoptée par le Premier Ministre, souligne le rapport.


Les décisions prises récemment par le Conseil de sécurité offrent un cadre judicieux pour exploiter ces acquis initiaux mais précieux afin de mener à bien le processus de paix au cours des 12 prochains mois.  La résolution 1721 (2006) offre, selon le Secrétaire général, les instruments et les garanties nécessaires pour résoudre les questions techniques qui ont entravé les progrès à ce jour.  Il est évident que la plupart de ces obstacles et les diverses impasses qui en ont résulté au cours de l’année écoulée mois ont été manigancés.  M. Annan se déclare convaincu que les principaux dirigeants politiques ivoiriens peuvent s’élever au-dessus des intérêts partisans et personnels pour trouver les compromis nécessaires pour sortir le pays de la crise.  Il en appelle par conséquent au Président Gbagbo, à Henri Konan Bédié, à Alassane Ouattara et à Guillaume Soro afin qu’ils fassent preuve de la volonté politique nécessaire, saisissent l’occasion offerte par la dernière prorogation de la période de transition et œuvrent de concert avec le Premier Ministre Banny en tirant parti des mesures positives initiales qu’ils ont prises en ce qui concerne le désarmement, l’identification et le rétablissement de l’autorité de l’État.


En outre, le cadre offert par la résolution 1721 (2006) du Conseil de sécurité doit être complété par les efforts des parties prenantes ivoiriennes et internationales de sorte à instaurer un climat sécuritaire et politique propre à renforcer la confiance entre les principaux dirigeants politiques ivoiriens.  Le dialogue continu peut jouer un rôle essentiel en favorisant la confiance entre les dirigeants.  Le Secrétaire général exhorte le Président Gbagbo et le Premier Ministre Banny à prendre, comme il se doit, l’initiative à cet égard, à éviter l’affrontement et à entretenir des liens de coopération constructifs.  Comme l’a reconnu le Conseil, la société civile ivoirienne, marginalisée à ce jour, doit être systématiquement associée au processus de paix.  Celle-ci ne peut cependant jouer un rôle crédible que si elle aussi s’affranchir des considérations politiques et privilégie l’intérêt national. 


Les dirigeants politiques ivoiriens et la société civile devraient, ensemble, procéder à un examen critique et honnête de la situation politique de la Côte d’Ivoire de sorte à remédier aux facteurs qui favorisent la propension à maintenir le statu quo.  Ils doivent ensemble favoriser une culture d’ouverture politique et de tolérance, combattre l’impunité, s’attaquer aux médias de la haine, débarrasser le pays de la xénophobie, se pencher sur les conflits fonciers et ethniques locaux latents à l’ouest et contribuer, comme l’a demandé la communauté internationale, y compris l’Union africaine et la CEDEAO, à mettre en place un mécanisme propre à garantir la crédibilité et la transparence de l’opération cruciale d’identification de la population.  Pour que la Côte d’Ivoire sorte du conflit, toutes les parties prenantes ivoiriennes doivent reconnaître et accepter que des mesures exceptionnelles s’imposent pendant la période de transition et immédiatement après, y compris la possibilité d’un partage du pouvoir.


Dans l’intervalle, il importe au plus haut point de relancer la mise en œuvre des principales tâches en suspens.  Malheureusement, les parties ivoiriennes ont déjà perdu du temps précieux.  De plus, certains posent des actes qui sont de nature à polariser davantage le discours politique, à exacerber les tensions et à engendrer une violence généralisée. Vu que l’actuelle prorogation de la transition pour une nouvelle période de 12 mois est la dernière, il ne faut plus accuser de retard, estime le Secrétaire général, qui lance donc un appel à toutes les parties ivoiriennes afin qu’elles coopèrent pleinement avec le Premier Ministre pour mettre en œuvre la feuille de route de la nouvelle transition.


Cette coopération est d’autant plus nécessaire que l’impasse politique actuelle pourrait facilement entraîner une détérioration de la situation et déboucher sur un affrontement larvé à long terme qui compromettrait gravement la reprise des principales opérations.  Je constate toutefois avec plaisir que certains aspects de la préparation technique des opérations de désarmement et d’identification se sont poursuivis malgré l’impasse. Le PNDDR remet en état les sites de cantonnement, tandis que le Premier Ministre a rédigé des ordonnances relatives aux audiences foraines et à la création des groupes de travail visés par la résolution 1721 (2006).  Les parties prenantes ivoiriennes doivent à présent engager d’urgence le dialogue et des consultations sur la reprise du désarmement, les audiences foraines, le démantèlement des milices et le rétablissement de l’autorité de l’État, dans le cadre fixé par la résolution 1721 (2006) du Conseil de sécurité.


La communauté internationale, quant à elle, devrait mener une action concertée pour soutenir le processus de paix.  Elle devrait offrir des incitations aux parties tout en étant disposée à prendre des mesures contre les personnes et les parties qui entravent délibérément le processus de paix, ainsi que les opérations des forces impartiales, et celles qui commettent des crimes contre la population civile, ajoute le rapport.


Le processus de paix ne peut aboutir sans ressources appropriées. Le Secrétaire général exhorte donc les États Membres à faire des contributions généreuses en appui au processus, de sorte que les principales opérations soient mises en œuvre sans discontinuer dès leur reprise.  Il recommande donc que le Conseil de sécurité autorise le renouvellement du mandat de l’ONUCI pour une nouvelle période d’un an, jusqu’au 15 décembre 2007.  M. Annan demande également au Conseil d’approuver les trois bataillons restants, sur les quatre qu’il a recommandés pour l’ONUCI.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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