CS/8766

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2006 LE MANDAT DE L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES AU BURUNDI

30 juin 2006
Conseil de sécuritéCS/8766
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

5479e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE 2006 LE MANDAT DE L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES AU BURUNDI


À l’issue de l’examen de la situation au Burundi, les membres du Conseil de sécurité ont unanimement adopté ce matin la résolution 1692 (2006), aux termes de laquelle le Conseil  décide de proroger le mandat de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) jusqu’au 31 décembre 2006.  Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil décide, par ce texte, de proroger jusqu’au 30 septembre prochain l’autorisation qu’il a donnée au Secrétaire général, à l’article 1er de la résolution 1669, de redéployer temporairement, au maximum, un bataillon d’infanterie, un hôpital militaire et cinquante observateurs militaires de l’ONUB au profit de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (MONUC).


LA SITUATION AU BURUNDI


Septième rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) (S/2006/429)


Dans ce rapport, après avoir rendu compte au Conseil de sécurité des conditions qui prévalent au Burundi sur les plans politiques, économiques, sociaux, et de la sécurité, le Secrétaire général recommande que le mandat de l’ONUB soit prorogé pour une dernière fois, et ce, pour un période de six mois allant jusqu’au 31 décembre 2006.  Indiquant que le Gouvernement du Burundi a pris des mesures concrètes pour mettre fin pacifiquement à un conflit qui durait depuis 13 ans, Kofi Annan déclare que l’ONU continuera de jouer un rôle d’appui et d’apporter l’assistance technique nécessaire au processus.  Si le Gouvernement sollicite l’aide de l’ONU pour mettre en œuvre l’Accord de principes en vue d’établir durablement la paix, la sécurité et la stabilité au Burundi, qui a été signé le 18 juin dernier entre les autorités burundaises et les Forces nationales de libération, l’Organisation accordera toute l’attention voulue à l’examen de cette demande, indique le Secrétaire général.


Malgré les progrès réalisés, la situation au Burundi demeure fragile sur le plan politique, ainsi qu’en matière de sécurité, et suppose une pérennisation de l’engagement des partenaires internationaux du pays, souligne M. Annan.  Le Secrétaire général exhorte le Président Nkurunzika, premier Chef de gouvernement  depuis la fin du conflit au Burundi, à répondre aux préoccupations des partis politiques et des médias, notamment en accélérant les réformes pour veiller à ce que les décisions politiques se prennent de manière transparente et participative dans le respect de la Constitution et des lois du pays.  M. Annan engage également le Gouvernement à faire respecter la liberté d’expression, à maintenir le dialogue avec la société civile, les partis politiques et les autres parties prenantes, afin que les mesures ayant trait à la réforme de l’administration et de la gouvernance, à la lutte contre la corruption, et au renforcement de l’état de droit puissent obtenir l’adhésion de toutes les parties concernées.


Le Secrétaire général se réjouit, dans ce rapport, de l’accord passé entre le Gouvernement du Burundi et l’ONU sur les domaines qui sont prioritaires en matière de consolidation de la paix, et qui nécessiteront un appui continu de l’ONU.  Il encourage le Conseil de sécurité à accorder toute l’attention voulue à la recommandation qu’il a faite à propos de la création d’un bureau intégré des Nations Unies au Burundi, tel qu’il le décrit dans son rapport.  La création de ce bureau marquerait une réorientation de la présence de l’ONU dans le pays, refléterait l’évolution du processus de paix, souligne M. Annan.  La création  de ce bureau contribuerait aussi à pérenniser l’investissement de la communauté internationale dans ce processus, grâce à un niveau d’appui adéquat de la part de l’Organisation en faveur des efforts de consolidation de la paix déployés par le Gouvernement burundais, relève le Secrétaire général.     



Texte du projet de résolution (S/2006/456)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions et les déclarations de son président sur le Burundi et sur la région de l’Afrique des Grands Lacs, notamment ses résolutions 1650 du 21 dé­cembre 2005 et 1669 du 10 avril 2006,


Réaffirmant qu’il est profondément attaché au respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité du Burundi, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération dans les relations entre les États de la région,


Félicitant à nouveau le peuple burundais pour la conclusion réussie de la pé­riode de transition et pour le transfert pacifique du pouvoir à un gouvernement et à des institutions représentatifs et démocratiquement élus,


Saluant les négociations en cours entre le gouvernement burundais et les Forces nationales de libération (PALIPEHUTU-FNL) qui ont été facilitées par l’Afrique du sud et l’Initiative Régionale pour la Paix au Burundi, et attendant la conclusion ra­pide d’un accord de cessez-le-feu global,


Ayant à l’esprit que les mandats actuels de l’Opération des Nations Unies au Bu­rundi (ONUB) et de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) expireront respectivement le 1er juillet  et le 30 septembre 2006,


Prenant note du rapport du Secrétaire général sur l’ONUB en date du 21 juin 2006 (S/2006/429),


Notant que, bien qu’il y ait eu une amélioration de la situation sécuritaire de­puis l’achèvement de la période de transition, il subsiste des facteurs d’instabilité au Burundi et dans la région de l’Afrique des Grands Lacs, qui continuent de constituer une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,


      Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de proroger le mandat de l’ONUB jusqu’au 31 décembre 2006;


Décide de proroger jusqu’au 30 septembre 2006 l’autorisation qu’il a donnée au Secrétaire général, à l’article 1er de la résolution 1669, de redéployer temporairement, au maximum, un bataillon d’infanterie, un hôpital militaire et cinquante observateurs militaires de l’ONUB au profit de la MONUC, conformément à la résolution 1669, avec l’intention de reconduire cette autorisation en fonction des décisions futures qu’il pourrait être amené à prendre concernant le renouvellement du mandat de la MONUC;


Accueille avec satisfactionl’intention du Secrétaire général d’établir à l’issue de la période mentionnée à l’article 1er ci-dessus un bureau intégré des Nations Unies au Burundi, et attend avec intérêt, en vue de les examiner plus avant, ses propositions sur la structure, les taches à accomplir et les ressources nécessaires dans l’additif mentionné au paragraphe 79 de son rapport en date du 21 juin 2006, ainsi que les critères visés au paragraphe 66 du rapport;


Décide de demeurer activement saisi de la question.

*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.