AG/10527

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES À UTILISER LE SPORT POUR PROMOUVOIR LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT

03/11/2006
Assemblée généraleAG/10527
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Soixante et unième session

47e séance plénière – matin et après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES À UTILISER LE SPORT

POUR PROMOUVOIR LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT


L’Assemblée générale a invité aujourd’hui les États Membres, de même que le système des Nations Unies, les organisations sportives, les médias, la société civile et le secteur privé, à collaborer pour promouvoir la sensibilisation et l’action en faveur de la paix et accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement grâce à des initiatives axées sur le sport.


Par la résolution* adoptée par consensus, l’Assemblée générale les invite également à promouvoir l’intégration du sport au service du développement et de la paix dans le programme pour le développement, en s’inspirant des orientations inscrites dans le Plan d’action présenté dans le rapport du Secrétaire général


L’Assemblée générale invite également les États Membres à lancer des programmes sportifs pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Elle invite les gouvernements et les organisations sportives internationales à aider les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, dans les efforts qu’ils déploient pour renforcer leurs moyens dans les domaines du sport et de l’éducation physique.  Elle encourage enfin les États Membres à ratifier la Convention internationale contre le dopage dans le sport. 


Les États Membres ont également porté leur attention aujourd’hui sur le rapport du Conseil économique et social (ECOSOC), présenté par son Président, le Tunisien Ali Hachani.  Celui-ci a en particulier observé que des relations plus importantes et interactives se développaient entre le Conseil et l’Assemblée générale.  Ces relations, a-t-il dit, devraient contribuer à fournir à la communauté internationale une orientation significative et pratique dans la mise en œuvre de l’agenda du développement.  Selon lui, les nouvelles fonctions clefs de l’ECOSOC doivent servir de passerelles entre l’établissement de politiques et leur mise en œuvre dans les domaines économique et social. 


L’examen de ce rapport a été l’occasion pour plusieurs délégations de se prononcer en faveur d’une revitalisation de l’ECOSOC suivant les principes énoncés dans le Document final du Sommet mondial 2005 ou conformément aux résolutions de l’Assemblée générale.  Le Vice-Président de l’Assemblée générale, M. Al-Mulla, a également pris la parole dans ce cadre.


Par ailleurs, les États Membres ont échangé leurs points de vue sur le retour ou la restitution de biens culturels à leur pays d’origine ainsi que sur la promotion du dialogue et de la compréhension entre les religions et les cultures et de la coopération en faveur de la paix.  Des projets de résolution ont été présentés sur chacune de ces deux questions**.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Finlande, au nom de l’Union européenne, Islande, Fédération de Russie, Bélarus, Cuba, Grèce, Soudan, Iraq, Éthiopie, Chypre, Philippines, Bangladesh, Kazakhstan, Émirats arabes unis, Égypte, Japon, Pakistan, Maroc, Malaisie, Chine, Indonésie, Tunisie, Suisse, Qatar, Inde, Monaco, Chili, Norvège, Italie et Autriche.  Les observateurs du Saint-Siège et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont également pris la parole.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale aura lieu mardi 7 novembre à 10 heures.  Elle sera consacrée à l’élection d’un membre non permanent du Conseil de sécurité et de membres du Conseil économique et social.


*  A/61/L.12

** A/61/L.15; L.11 et L.16


RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL


Déclarations


M. NABEELA ABDULLA AL-MULLA, Vice-Président de l’Assemblée générale, a rappelé quelques éléments du programme de travail pour la promotion d’une culture de la paix, rappelant les piliers tels que le renforcement de la paix à travers l’éducation, la prise de participation démocratique, la promotion de la croissance économique, le respect des droits de la femme ou encore la circulation libre de l’information.  L’établissement d’un ordre mondial humain, nouveau, passe également par le renforcement du dialogue entre les peuples.  Il a aussi insisté sur l’importance du sport sous toutes ses formes comme l’un des moyens efficaces pour renforcer la paix et la tolérance.  De fait, le sport, véritable outil de communication universel, participera, a-t-il prédit, à établir une paix durable entre les peuples.  Puis il a conclu sur le rôle crucial de l’Assemblée générale pour la résolution des conflits, la lutte contre la violence et les maladies.  L’Assemblée générale, a-t-il ajouté, exerce une mission des plus importantes à travers les mécanismes politiques qu’elle formule.  Elle est un instrument de la paix mondiale.


M. ALI HACHANI (Tunisie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a présenté le rapport de l’ECOSOC portant sur l’année écoulée.  Il a notamment évoqué la Réunion spéciale de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui s’est tenue le 24 avril 2006, ainsi que le débat de haut niveau sur la création, aux niveaux national et international, d’un environnement qui se prête à un plein emploi productif et à un travail décent pour tous, et son impact sur le développement durable, qui a eu lieu les 3, 4 et 5 juillet 2006.  Le Président a, en outre, estimé que le travail du Conseil sur les activités opérationnelles pour le développement fut important cette année.  Pour la première fois, a-t-il dit, l’ECOSOC a lancé un examen triennal de financement pour la coopération de développement.  Le débat sur ce sujet a, en particulier, mis en lumière les tendances divergentes entre les flux de ressources, la complexité croissante des mécanismes de financement et les défis associés à la durabilité financière des efforts de coopération du système de développement des Nations Unies. 


Le Président de l’ECOSOC a également souligné que le Sommet de 2005 avait confié des responsabilités importantes à cet organe, dans l’examen et le suivi de l’application de l’agenda de développement des Nations Unies.  La réponse à cet appel sera essentielle pour l’avenir du travail du Conseil, a-t-il dit, précisant que le projet de résolution de l’Assemblée générale proposait des conseils plus détaillés sur l’opérationnalisation des nouveaux mandats de l’ECOSOC.  Le Président a, par ailleurs, affirmé que l’ECOSOC était capable de relever nombre de défis qui se posaient à la communauté internationale.  Le segment de haut niveau a montré qu’il pouvait régler les questions transversales de manière concrète, a-t-il déclaré, notant également que le statut consultatif qu’il offrait aux organisations non gouvernementales constituait une caractéristique unique qui devrait se renforcer encore.  Selon lui, il est essentiel de doter les anciennes et nouvelles fonctions de l’ECOSOC des ressources suffisantes et de donner à son Bureau les moyens de mener à bien ses tâches.  Le Président a observé que des relations plus importantes et interactives se développaient entre l’ECOSOC et l’Assemblée générale. 

Ces relations devraient contribuer à fournir à la communauté internationale, une orientation significative et pratique dans la mise en œuvre de l’agenda du développement.  Les nouvelles fonctions clefs du Conseil doivent servir de passerelles entre l’établissement de politiques et leur mise en œuvre dans les domaines économique et social, a-t-il conclu.


M. JARL-HAKAN ROSENGREN (Finlande) a rappelé, au nom de l’Union européenne, que la session de fond de 2006 de l’ECOSOC a pu être productive et que le résultat des segments à haut niveau avait été satisfaisant.  L’Union européenne reste engagée dans un partenariat constructif au sein du processus de préparation des segments généraux des sessions de fond.  Le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence à tous les niveaux a ainsi pu être considéré comme un des segments principaux, et la formule de multileadership a été avancée comme possibilité de renforcer la coopération.  Le représentant a aussi évoqué, avec satisfaction, les travaux sur la violence fondée sur le sexe.  Le segment général de la session de fond a pu faire adopter plus de 40 résolutions en tout, cela bien qu’il reste, a-t-il ajouté, encore beaucoup à faire.  En ce qui concerne la réunion spéciale de haut niveau de 2006, l’Union européenne reconnaît le travail continu dans la mise en œuvre du processus de Monterrey.


Enfin, il s’est prononcé en faveur de la revitalisation de l’ECOSOC suivant les principes énoncés dans le Document final du Sommet mondial 2005.  Il a conclu en encourageant les coprésidents à continuer à apporter un soutien à ces travaux.


M. HJÁLMAR HANNESSON (Islande) a estimé que toute stratégie de développement devait comporter un plan en faveur de l’emploi.  Il a rappelé que lors du débat du haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) de cette année, les ministres et chefs de délégations avaient mis l’accent sur la nécessité de ratifier et mettre en œuvre les conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT).


Le représentant a attiré l’attention sur l’importance de la promotion de la parité homme/femme dans l’univers professionnel.  En encourageant l’autonomie des femmes et en leur offrant des chances égales, a-t-il dit, les pays peuvent progresser dans la voie du développement économique et social.  Notant que les femmes étaient davantage que les hommes confrontées à la pauvreté et à l’inégalité, M. Hannesson a jugé qu’il est vital de leur donner les moyens de réaliser leur potentiel pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Le représentant a, par ailleurs, indiqué que les groupes consultatifs pour les pays sortant d'un conflit devaient continuer de recevoir le plein appui de l’ECOSOC dans le domaine du développement durable.  Il a salué, à cet égard, la prorogation du mandat de ces groupes pour Haïti et la Guinée-Bissau. 


Enfin, M. Hannesson a souhaité que l’ECOSOC suive de près les travaux de la Commission de consolidation de la paix, et cela en évitant d’empiéter sur ses attributions.


M. NIKOLAY CHULKOV (Fédération de Russie) a estimé que les résultats de la session de fonds du Conseil économique et social (ECOSOC) ont été couronnés de succès et ont placé l’ONU sur la voie de la réforme constructive.  Il s’est, en ce sens, félicité du renforcement des mesures prises en faveur du domaine économique et social et du développement durable aux plans national et international, et du consensus sur la question du plein emploi et du travail décent pour tous.  Il a rappelé la participation, en tant que membre actif, de son pays à deux commissions régionales et s’est réjoui de la formation d’un ordre du jour cohérent englobant les domaines financier, économique et social.


Le représentant s’est, par ailleurs, prononcé en faveur de l’élargissement du dialogue entre les institutions financières internationales et l’ECOSOC, définissant cet organe comme une plateforme mondiale pour débattre des questions économiques, écologiques et sociales.  Il a rappelé que le Sommet de 2005 avait doté le Conseil d’un mandat renforcé et qu’il était important de poursuivre dans cette voie.  Il a exprimé l’espoir que les résolutions contenues dans le rapport jouiront du consensus.


M. SERGEI RACHKOV (Bélarus) a souligné la nécessité de renforcer les mécanismes d’action des Nations Unies, en particulier le potentiel de l’ECOSOC.  La réforme doit aider le Conseil économique et social à exécuter son rôle majeur, à savoir, devenir l’enceinte où se prennent les décisions importantes en matière de développement.  On ne saurait, selon lui, ne pas se sentir encouragé par l’intensification des travaux du Conseil en 2005.  Le représentant a indiqué que l’ECOSOC doit jouer un rôle clef lors de l’examen triennal des politiques des activités opérationnelles du système des Nations Unies sur le développement.  Le représentant, qui a précisé que son pays était candidat à un siège de l’ECOSOC au sein du Groupe des pays d’Europe orientale, à partir du 1er janvier 2007, a noté avec satisfaction les mesures déjà prises visant à faire avancer le processus de réforme de cet organisme.  Le financement des activités de l’ECOSOC doit être à la hauteur de la tâche qui lui est confiée, a-t-il conclu.


M. BASILIO GUTIERREZ (Cuba) a estimé que les accords du Document final du Sommet de 2005 portant sur le Conseil économique et social (ECOSOC) ne formulaient pas de manière substantielle, le mandat de cet organisme ou de ses activités principales.  La revitalisation de l’ECOSOC doit se poursuivre, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale, a-t-il dit.  L’ECOSOC doit continuer à remplir le mandat qui lui a été confié par la Charte et remplir les fonctions que lui a attribuées l’Assemblée générale dans le suivi des grandes conférences.  Même s’il s’est déclaré satisfait de l’attention accordée par l’ECOSOC aux questions de développement, le représentant a souligné qu’elles ne devaient pas être examinées au détriment des prérogatives du Conseil dans les domaines humanitaires, de coordination et de suivi des activités opérationnelles du système des Nations Unies.  En outre, le représentant a insisté sur le rôle central que doivent continuer à jouer les États et sur la nécessité de réguler la participation d’acteurs tels que le secteur privé, les organisations non gouvernementales et la société civile en général.


Documentation


Le rapport contient une série de résolutions et décisions sur des questions appelant une décision de l’Assemblée générale.


Rapport sur le Prix des Nations Unies en matière de population pour 2006 (A/61/273)


Selon ce rapport établi par la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population, Halida Hanum Akhter, Directrice générale de l’Association de planification familiale du Bangladesh, a été choisie parmi 17 candidats pour sa contribution exceptionnelle à la recherche épidémiologique et clinique dans les domaines tels que l’efficacité des contraceptifs, les besoins et les services en matière de santé reproductive ou encore, l’évaluation de la mortalité maternelle dans ce pays.


Dans la catégorie institutionnelle, c’est la Fondation pour la santé reproductive et l’éducation familiale qui a été désignée lauréate pour 2006, parmi neuf candidats, pour ses contributions dans le domaine de la santé reproductive et de la promotion de la vie familiale en Haïti.


Au 31 décembre 2005, les avoirs du Fonds d’affectation spéciale pour le Prix des Nations Unies en matière de population se chiffraient à 739 231 dollars.


RETOUR OU RESTITUTION DE BIENS CULTURELS À LEURS PAYS D’ORIGINE


Déclarations


M. ADAMANTIOS VASSILAKIS (Grèce) a présenté le projet de résolution A/61/L.15 sur le retour ou la restitution de biens culturels à leur pays d’origine.  Le représentant a affirmé que l’appropriation illicite des biens culturels par un pays autre que celui d’origine constitue une grave perte pour le pays concerné et son peuple, puisqu’il prive celui-ci d’une partie de son passé.  Seule leur restitution réparera le préjudice causé, a-t-il estimé.  À cet égard, il est de la plus haute importance que les États Membres des Nations Unies poursuivent activement leur coopération pour promouvoir les valeurs du patrimoine, protéger et restituer les biens culturels aux pays d’origine.


Le projet de résolution donne un aperçu des activités et dernières mesures prises par la communauté internationale à cet égard, en particulier dans le cadre de l’UNESCO, a indiqué M. Vassilakis.  À titre d’exemple, il a cité la mise en place d’une base de données sur les législations relatives au patrimoine culturel et l’adoption d’un modèle de certificat d’exportation de biens culturels, instruments utiles, selon lui, pour lutter contre le trafic illégal de ces biens.  Il s’est par ailleurs dit heureux du retour à son pays, par l’Université d’Heidelberg, d’un fragment de la frise nord du Parthénon.


M. MOHAMED MUSTAFA MOHAMED AHMED (Soudan) a rappelé le rôle qu’avait joué l’UNESCO depuis ces trois dernières années afin de promouvoir la restitution de biens culturels aux pays d’origine.  Son pays, a-t-il affirmé, tient à prendre acte du problème de l’exportation illicite des biens culturels et de l’établissement d’une base de données sur la législation concernant le patrimoine culturel.  Il a certes rappelé la Convention de La Haye sur la protection du patrimoine culturel en période de conflit armé, ou encore la Conférence de 1970 de l’UNESCO sur les procédures à adopter pour la réglementation de la protection du patrimoine culturel, puis la Convention de restitution des biens de patrimoine culturel dérobé pour tenter de trouver une solution aux tentatives de vol du patrimoine culturel de plusieurs pays.  Il faut multiplier, a-t-il dit, les mécanismes législatifs dissuasifs et établir des tribunaux afin de lutter efficacement contre de tels pillages.


De même, il faut envisager une formation spécialisée dans le domaine de la protection des biens culturels grâce à la base de données de l’UNESCO ou d’Interpol.  Puis, il a évoqué des cas concrets de pillages manifestes en réclamant des solutions urgentes concernant le retour de pièces du Parthénon à son pays d’origine, ainsi que le retour des pièces du Sphinx en Égypte.  Enfin, il a conclu sur l’Iraq qui a, au cours de son histoire, vu ses biens culturels dérobés, notamment après l’effondrement de l’ancien régime.  Le retour des biens culturels à l’Iraq, a-t-il dit, est tout aussi important que sa reconstruction.  De même, la protection du patrimoine du Soudan va être assurée par des lois plus strictes, a-t-il annoncé.


M. HAMID AL BAYATI (Iraq) a jugé indispensable que l’Assemblée générale examine ce sujet.  Selon lui, ce qui a été réalisé effectivement reste toujours loin de l’ambition.  Le représentant a également estimé indispensable que les Nations Unies et les institutions spécialisées, avec à leur tête l’UNESCO, surveillent le commerce illicite des biens culturels et poursuivent ses auteurs.  L’Iraq, a-t-il dit, représente le berceau de la civilisation humaine, les premières lois, notamment, y ayant été écrites.  Les monuments iraquiens ont fait l’objet d’une opération de spoliation organisée, commise par les éléments organisés du crime international, a-t-il ajouté.  Il a ainsi lancé un appel à la communauté internationale et aux institutions spécialisées en faveur de la sauvegarde des biens culturels de son pays.


M. ZEMDIE (Éthiopie) s’est montré convaincu que les propriétés culturelles ne devaient pas être exportées du pays d’origine et que celles exportées devaient être restituées à leurs propriétaires légitimes.  Soulignant que de nombreux articles culturels de son pays se trouvaient à l’étranger et n’avaient pas été rendus, il a indiqué que différentes mesures ont été adoptées par son gouvernement à cette fin, notamment la décision d’interdire la sortie illégale du patrimoine.  Il a par ailleurs précisé qu’un système d’inventaire des biens culturels avait été mis au point et un mécanisme de contrôle efficace mis en place aux frontières.  En outre, a-t-il dit, les capacités des experts douaniers ont été renforcées.  Notant que son pays avait ratifié la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriétés illicites des biens culturels de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 2004, le représentant a rappelé que près de 2 700 parchemins éthiopiens se trouvaient en Europe, en Asie, en Amérique et au Canada et a appelé la communauté internationale et les gouvernements à coopérer pour assurer que ces biens sont rendus sans délai.


M. ANDREAS MAVROYIANNIS (Chypre) a estimé que ces questions de la restitution de biens culturels à leur pays d’origine et de l’exportation illicite des biens culturels étaient particulièrement sensibles à Chypre, pays qui a été largement spolié par le passé de ses biens culturels les plus précieux.  Il a ensuite espéré que le retour de la Mosaïque de Panàkeia et de la frise Nord du Parthénon en Grèce permettra de reconstituer l’intégralité du

marbre. Les trésors culturels représentent l’empreinte visible de l’homme dans son histoire et constituent un lien essentiel entre le passé et nous, a dit le représentant.  Celle-ci est l’expression du monde spirituel et des mains humaines.  La présence des biens culturels en leur lieu d’origine est l’expression de leur valeur universelle.


Documentation


Rapport sur le retour de biens culturels à leur pays d’origine (A/61/176)


Ce rapport, établi par l’UNESCO et couvrant la période allant de 2003 à 2005, décrit les activités entreprises par l’UNESCO pour faciliter le retour ou la restitution des biens culturels illégalement enlevés de leur pays d’origine.  L’UNESCO a adopté un modèle de certificat d’exportation de biens culturels, a mis en place une base de données sur les législations relatives au patrimoine culturel et a pris des mesures pour mettre en œuvre les recommandations adoptées par le Comité intergouvernemental pour la promotion du retour des biens culturels à leur pays d’origine.


Il est rappelé que si l’UNESCO facilite les négociations bilatérales sur la question entre les États, fournit des textes normatifs et une tribune de discussion, c’est aux États eux-mêmes qu’il revient de s’engager pleinement et d’élaborer et d’appliquer des politiques nationales intégrées et globales pour régler les problèmes.  Les États Membres qui ne l’ont pas encore fait sont, à cet égard, encouragés à envisager promptement la ratification des instruments juridiques de l’UNESCO, notamment la Convention de la Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et à renforcer leur législation nationale afin de mieux protéger les biens et patrimoine culturels.  Il est, entre autres, suggéré d’établir la propriété de l’État sur tout bien culturel non encore retrouvé ou récupéré illégalement lors des fouilles, d’établir un inventaire national des biens ou encore assurer une formation spécialisée aux policiers et aux douaniers.


CULTURE DE PAIX


Déclarations


M. LAURO BAJA (Philippines), au nom de son pays et du Pakistan, a présenté un projet de résolution sur la promotion du dialogue interconfessionnel et interculturel, de la compréhension et de la coopération pour la paix (A./61/L.11), afin de souligner, a-t-il indiqué, les liens étroits reliant religions et cultures dans la promotion d’une culture de paix.  Il a rappelé les nombreuses initiatives en faveur du dialogue et de la coopération interconfessionnelle, intercivilisationnelle et interculturelle à échelle internationale et régionale, affirmant que celles-ci étaient par ailleurs présentes dans les programmes des Nations Unies et de la société civile.  Il a exprimé l’espoir que cette résolution serait adoptée dès que possible pour que ses dispositions puissent être appliquées de manière concrète.


M. IFTEKAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que la culture de la paix renvoyait aux efforts entrepris pour débarrasser l’humanité des fléaux de la guerre et du conflit.  Il a ajouté que cette culture était fondée sur la recherche de la liberté, de la justice, de la démocratie, et du respect de la diversité.  Le représentant a rappelé que les Nations Unies avaient, depuis leur création, joué un rôle essentiel dans la promotion de la paix. 


Il a précisé que son pays avait toujours été à la pointe du combat pour l’incitation à la tolérance entre les peuples.  À cet égard, M. Chowdhury a expliqué que le Bangladesh était né d’un conflit sanglant et que, pour cette raison, il attachait une grande importance au respect des principes démocratiques.  C’est en ce sens que le Bangladesh a adopté en 1999 la Déclaration et le Programme d’action sur la culture de la paix, un document universel donnant les grandes lignes de l’action commune en matière de développement humain et de non-violence, a-t-il dit.


M. Chowdhury a ensuite présenté un projet de résolution relatif à la Décennie internationale pour la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix pour les enfants du monde (2001-2010) (A/61/L.16).  La version 2006 de ce texte, a-t-il indiqué, salue la création de la Commission de consolidation de la paix et encourage celle-ci à promouvoir la culture de la paix et de la non-violence pour les enfants. 


M. KLAUS TORNUDD (Finlande), au nom de l’Union européenne, a estimé toujours valable la Déclaration sur la culture de paix adoptée il y a sept ans.  Soulignant la dimension éducative du processus, il a dit attendre à présent des mesures concrètes dans ce domaine. Il a noté avec satisfaction l’intégration des efforts en faveur d’une culture de paix dans les programmes du système des Nations Unies et dans les initiatives prises par la société civile, en particulier celles relatives à la promotion d’une culture de non-violence envers les enfants.  Le représentant a souligné que les jeunes avaient un rôle particulièrement important à jouer dans le renforcement de la culture de paix, exprimant le souhait de les voir s’engager dans les activités mises en place dans ce domaine.


S’agissant du renforcement des droits de l’homme, le représentant a estimé qu’il convenait de garantir le respect des droits de l’homme, qu’il a jugés perfectibles, dans tous les pays.  La liberté de communication est également extrêmement importante a-t-il souligné, affirmant que le dialogue culturel ne pourra véritablement s’épanouir que dans un climat de libre expression.


M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue interconfessionnel comme moyen de rapprochement des cultures qui s’ignorent.  L’absence de compréhension et le manque de respect pour la culture des autres, sème la haine, a-t-il expliqué, en se prononçant pour l’adoption de mesures concrètes aux niveaux national et international.  À cet égard, l’éducation est essentielle, a-t-il dit.  Le représentant a souligné que son pays comptait plus de 130 groupes ethniques et 46 croyances religieuses, situation qui a contribué à l’édification d’une société multiculturelle qui repose sur des valeurs universelles.  La délégation du Kazakhstan propose de déclarer, dans les années à venir, une année internationale du dialogue interconfessionnel et interculturel qui figure dans le projet de résolution présenté à l’Assemblée générale, a-t-il précisé.  Si ce texte est adopté par consensus par l’Assemblée générale, il montrera la volonté des Nations Unies de s’engager dans la voie de l’entente et de la compréhension entre les États et les cultures différents, a-t-il conclu.


M. ALKASHWANI (Émirats arabes unis) a mis l’accent sur le fait qu’une culture de guerre ne conduit jamais qu’à un renforcement de la violence et à un gaspillage des valeurs culturelles au mépris de l’humanité. Nous devons tout faire pour encourager l’émergence d’une culture de paix dans un certain nombre de régions instables aujourd’hui.


Il faut d’abord, de l’avis du représentant, faire preuve de volonté politique pour trouver des solutions aux cas de domination et d’occupation résultant du passé et, en particulier, à la situation palestinienne.  Ensuite, il est nécessaire de tenir compte du lien entre rayonnement du concept de paix et développement durable, comme le stipule la recommandation du Sommet mondial. 


De même faut-il promouvoir le concept d’égalité entre les peuples. Les efforts de la communauté internationale doivent prévenir l’apparition de groupes extrémistes qui prônent la possession d’armes, voire nucléaires, en termes de dissuasion. Cette attitude fallacieuse, égoïste, menace la paix et la sécurité de l’humanité, a-t-il dit.   Pour ce qui est de la question du respect mutuel entre les peuples, il faut intégrer cette valeur dans les ouvrages scolaires, selon le représentant.  Les Émirats ont mis en œuvre une politique étrangère rationnelle fondée sur ses traditions, son patrimoine, et les principes fondamentaux du Coran, notamment le pardon et la  tolérance. Nous appuyons la  prévention des conflits et les efforts pour la réconciliation et la reconstruction dans les zones de conflits.


M. EL BADRI (Égypte) a dit avoir apprécié le rapport de l’UNESCO, qui tire notamment un bilan de la Décennie internationale de la culture de la paix.  Le représentant a indiqué qu’à l’heure de la mondialisation, la communauté internationale avait le choix entre la coopération ou voir en revanche, l’incompréhension se développer entre les peuples.  Dans le choix de la première solution, la culture de la paix et le dialogue entre les civilisations et les religions, deux outils adoptés par l’Assemblée générale, peuvent servir de guides.  Mais l’enthousiasme qui avait présidé à leur adoption a cédé le pas, au moment de leur application, au manque de volonté politique, a regretté le représentant.


Dans un dialogue entre les civilisations, il n’y a pas de place pour l’arrogance ou le monoculturalisme, a-t-il souligné.  Il a ensuite fait valoir l’importante contribution de la civilisation islamique à l’humanité.  Enfin, il a plaidé pour que l’on ajoute à la culture de la paix et au dialogue un troisième élément: la culture du respect mutuel.


M. TAKAHIRO SHINYO (Japon) a souligné que la paix, le développement, et les droits de l’homme étaient liés et se complétaient, comme en témoigne l’expérience nippone de ces soixante dernières années.  C’est la raison pour laquelle le Japon a financé l’aide publique au développement dans le secteur de l’éducation à hauteur de 4,7 milliards de dollars ces cinq dernières années, a souligné M. Shinyo.


En ce qui concerne le Dialogue entre les civilisations, le représentant japonais a rendu hommage au rôle « majeur » joué par l’UNESCO.  Le Japon, convaincu que la promotion de la compréhension mutuelle entre civilisations est la clef de la culture de la paix, entend jouer un rôle actif à cet égard.  Il a ainsi organisé le Forum mondial pour la civilisation, l’an dernier, afin que les pays soucieux de préserver leurs traditions tout en se modernisant puissent partager leurs expériences. 


En conclusion, M. Shinyo a jugé de la plus haute importance que chacun continue de consacrer le meilleur de lui-même pour favoriser une étroite coopération entre tous, pour élargir le dialogue et les échanges de vues entre cultures et civilisations afin de parvenir à un monde d’harmonie et de paix où tout être humain puisse avoir une vie reposant sur les principes de l’égalité et de respect.  Le Japon a l’intention de redoubler d’efforts dans le sens de la promotion de la culture de la paix.


M. AKRAM ZAKI (Pakistan) a fait plusieurs remarques à propos de la Déclaration sur l’élimination de toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction et sur la question de l’incitation à la haine religieuse.  Tandis qu’il y tant à faire pour promouvoir et appliquer les mécanismes existants qui favorisent le dialogue entre les religions et civilisations, il y a également un besoin urgent de combler le vide juridique et de remédier à la pauvreté des lois pertinentes concernant ces questions relatives à l’intolérance religieuse.  Ainsi, il a proposé que l’Assemblée générale, aussi bien que le Conseil des droits de l’homme, condamnent l’intolérance religieuse et la diffamation des religions.  En second lieu, selon lui, l’Assemblée générale devrait, durant l’actuelle session, organiser une réunion de haut niveau qui impliquerait la société civile et les organisations pour traiter de ces questions relatives à l’incitation à la haine raciale et à la haine religieuse afin de promouvoir une plus grande tolérance.  Enfin, suivant les recommandations du Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, l’Assemblée générale devrait, selon lui, encourager les États Membres à entamer des consultations en vue de s’accorder sur une stratégie mondiale pour s’attaquer à l’intolérance religieuse et d’arrêter un dispositif juridique contraignant afin de condamner la diffamation religieuse et prévenir l’intolérance religieuse.


M. ALDAI ALI (Soudan) a défini la culture de paix comme un ensemble de valeurs et de comportements.  Celle-ci est étroitement liée au développement économique, à la sécurité, à la stabilité politique et à la cohésion internationale, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que la paix était devenue un but stratégique de son gouvernement.  Il a mentionné dans ce cadre, l’accord général de paix  négocié pour mettre un terme à la guerre civile.  La culture de la paix est devenue réalité au Soudan, a-t-il affirmé, énumérant en ce sens une série de mesures prises par son gouvernement.  Il a précisé que le retour des personnes déplacées dans leur communauté est organisé avec l’aide des institutions spécialisées et que des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration sont mis en place.  Un centre pour la culture de la paix a été établi dans chaque université et des mesures encouragent la culture de paix et de coexistence établie conformément au principe de l’unité dans la diversité.  Il a appelé à la coopération de tous et notamment des ONG et de l’ONU dans ce processus.


M. HAMIDON ALI (Malaisie) a déclaré que son pays était parvenu à la paix dans la mesure où les différentes ethnies, religions et cultures qui forment ce pays sont parvenues à nouer des relations harmonieuses.  L’édification d’une nation stable et prospère résulte également des efforts concertés et cohérents déployés par les autorités qui ont réussi à intégrer dans leurs stratégies socioéconomiques et politiques plusieurs domaines d’actions recommandées dans la Déclaration des Nations Unies et du Programme d’action sur la culture de paix.  M. Ali a, en particulier, souligné les mesures visant à faciliter la compréhension, la solidarité et la tolérance, regrettant qu’en ce domaine le but soit loin d’être atteint, comme l’attestent les tensions qui ont suivi la publication des caricatures du prophète Mahomet.  Si la mondialisation a favorisé la libre circulation des biens et des personnes, elle a également ouvert une boîte de Pandore laissant le champ libre aux idées et cultures de se mêler et de s’entrechoque, a-t-il affirmé.  Le représentant a invité la communauté internationale à méditer sur un extrait du préambule de la Charte de l’UNESCO, qui stipule que les défenses de la paix doivent se construire dans l’esprit des hommes.


Mme ZHANG DAN (Chine) a estimé que la discussion actuelle portant sur la culture de la paix est de nature à faciliter le dialogue entre civilisations, la promotion du règlement pacifique des conflits et à créer un concert de nations caractérisé par une coexistence harmonieuse.  La représentante s’est félicitée du fait qu’en adoptant la Déclaration et Programme d'action en faveur d'une culture de paix ainsi que le Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations et son Programme d’action, la communauté internationale prête plus d’attention au dialogue entre civilisations.


Mme Zhang a indiqué que la Chine attache une attention particulière à la protection du patrimoine culturel et est partie à plusieurs conventions internationales visant à interdire le commerce illicite de biens culturels.  La Chine compte également participer pleinement aux activités de l’UNESCO dans ce domaine et contribuer aux efforts internationaux en matière de protection du patrimoine culturel.


M. HAMID CHABAR (Maroc) a déclaré que son pays avait appuyé avec détermination l’initiative de l’Alliance des civilisations, initiée par le Secrétaire Général Kofi Annan.  En y participant, a-t-il ajouté, le Maroc s’associe à la mise en œuvre d’un projet pour un ordre mondial fondé sur la relation entre le monde occidental chrétien et le monde arabo-musulman.  Un projet de société dont la dimension est à la fois idéologique, politique, institutionnelle et culturelle.  La communauté internationale est appelée à s’investir davantage dans le domaine de l’éducation, à concevoir des programmes d’études, des manuels et des activités qui prônent la tolérance culturelle et religieuse, le règlement pacifique des conflits et la promotion des droits de l’homme, en ayant à l’esprit la nécessité de mettre le citoyen au centre de ses intérêts.  Elle est invitée, également, à harmoniser ses efforts afin de permettre à tous l’accès aux technologies de l’information devenues, à ce stade, le principal vecteur de la dissémination du savoir.


Il a, par ailleurs, rappelé l’importance de la protection du patrimoine culturel et de la sensibilisation aux valeurs culturelles qui, selon lui, constitue autant de moyens efficaces pour que les peuples puissent préserver leur identité et leurs traditions dans un environnement national et international empreint de paix, de tolérance et de respect mutuel.  Nous sommes appelés, a-t-il déclaré, à mener un combat sans répit contre la régression idéologique et morale qui s’est imposée lorsque le monde s’est fermé et que la violence a envahi les champs politiques et religieux.


M. ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a mis en évidence le souci de son pays d’une culture de paix.  L’Indonésie a réalisé qu’une culture de dialogue entre les civilisations est cruciale pour la réalisation d’une paix durable.  La liberté, l’égalité et la tolérance sont autant de clefs pour y parvenir et il faut montrer que nous sommes tous prêts pour réfléchir de manière plus approfondie à la promotion d’un dialogue sur ces questions ainsi que pour explorer les voies pour une meilleure application des instruments juridiques internationaux pertinents.  Il nous faut aussi appuyer le rôle des medias qui peuvent ériger des ponts entre les civilisations et ouvrir un dialogue bénéfique, a-t-il dit, rappelant toutefois qu’ils peuvent aussi, comme l’a montré l’affaire des caricatures, attiser les incompréhensions.  L’Indonésie souhaite ainsi que s’établisse un dialogue interculturel dans la région Asie-Pacifique, mais aussi entre l’Asie et l’Europe.


La religion et la culture sont des composantes clefs des civilisations, a-t-il dit, c’est pourquoi le dialogue entre ces différentes identités doit être favorisé.  L’Indonésie approuve aussi l’idée d’une année consacrée au dialogue entre les religions et les cultures où les gouvernements, le système des Nations Unies et la société civile seraient invités à participer de manière active.


Mme GEORGINA CHABAU (Cuba) a déclaré qu’un petit nombre de pays, qui monopolisent le pouvoir économique, technologique et politique, continuait à maintenir un ordre mondial qui rend ces États encore plus riches et la majorité des pays encore plus pauvres et dépendants.  De plus, elle a constaté que la survie de millions de personnes et de nations entières était menacée par une atmosphère d’insécurité internationale générée par les stratégies agressives de la seule superpuissance de ce monde unipolaire.  Elle a estimé qu’il était essentiel de maintenir une culture de la paix et de non-violence qui fasse la promotion du dialogue entre les civilisations, du droit des peuples à l’autodétermination et de la solidarité.  Cuba réitère son adhésion au multilatéralisme et à des solutions obtenues sur la base de ce concept comme le seul moyen de traiter des problèmes internationaux, a-t-elle insisté, en affirmant que c’était là la seule manière de parvenir à la paix et au développement pour tous.  Enfin, elle a fait valoir que Cuba contribuait à la réalisation de cet objectif par un programme de coopération internationale dans les domaines du sport, de la santé et de l’éducation. 


Mgr CELESTINO MIGLIORE, Observateur du Saint-Siège, a affirmé que la paix ne serait atteinte qu’une fois comprise et mise en pratique la vérité partagée par tous les peuples, au-delà des diversités culturelles, philosophiques et religieuses.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’affirmer l’engagement commun de promouvoir les institutions et les méthodes d’action et de coopération communes entre les peuples et les nations, en particulier en encourageant l’éducation pour la paix.  L’absence de vérité fondamentale de paix au niveau culturel a eu des effets dévastateurs, a-t-il expliqué, précisant que l’exemple le plus tragique était le terrorisme international, dont les origines résident dans le nihilisme et le fanatisme fondamentaliste, le premier niant l’existence de la vérité, le second prétendant l’imposer par la force, a-t-il déclaré.  Notant que ces deux forces affichaient un mépris de la dignité humaine, l’Observateur a affirmé que pour parvenir à la paix sur les plans social et politique, il fallait rétablir les relations normales entre la vérité et la paix au niveau culturel.


M. MICHAEL SCHULZ, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a dit attendre un effort plus ferme de la part des gouvernements, des organisations internationales et de la société civile dans la promotion de la culture de la paix.  Il a fait part des travaux des sociétés nationales de la Fédération pour promouvoir la tolérance et le respect de la diversité citant, à titre d’exemple, la collaboration entre la Croix-Rouge britannique et le Croissant-Rouge du Bangladesh en faveur des démunis au Royaume-Uni.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, que les communautés elles-mêmes s’impliquent dans ces actions de promotion de la paix, a fortiori dans les pays de forte immigration.


Il a rappelé les intentions de la Fédération réitérées dans le cadre des auditions du Groupe de haut niveau pour l’Alliance des civilisations tenu en juillet dernier, à Genève.  Celles-ci visent à développer le dialogue public et la tolérance, à développer les partenariats et soutenir des programmes dans ce domaine avec les gouvernements.  Il est essentiel d’intensifier la participation des communautés à ces programmes, a-t-il déclaré avant de conclure.


Documentation


Rapport sur la culture de paix (A/61/175)


Ce rapport a été établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) suite à l’examen global à mi-parcours de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde, 2001-2010.


L’UNESCO invite les États Membres à ratifier ses instruments juridiques destinés à la protection du patrimoine culturel, notamment ceux axés sur les stratégies relatives au renforcement des capacités, à la formation et à la sensibilisation.  Il est également recommandé aux États Membres de s’employer davantage, dans le domaine de l’éducation, à concevoir des programmes d’études, des manuels et des activités qui prônent la tolérance culturelle et religieuse, le règlement pacifique des conflits, les droits de l’homme et la citoyenneté active.


Il est encouragé de commémorer, le 21 septembre, la Journée internationale de la paix comme une journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence et de veiller à ce que les communautés marginalisées accèdent aux technologies de l’information et des communications afin de réduire la fracture numérique.


L’Organisation a, par ailleurs, exhorté les médias, aux échelons international et national, à soutenir la campagne mondiale en faveur d’une culture de la paix et du dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples.


LE SPORT POUR LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT


Déclarations


M. ALI HACHANI (Tunisie) a réitéré la détermination de la Tunisie à poursuivre son œuvre afin de faire du sport, cette activité si saine et si nécessaire pour le corps et l’esprit humains, un lien et un dénominateur communs entre les États Membres dont l’engagement pour la paix est largement partagé.


Il a ensuite présenté, au nom des coauteurs, un projet de résolution intitulé « Le sport pour la promotion de l’éducation, du développement, de la santé et de la paix ».  Le représentant a précisé que le texte invite tous les intervenants dans le domaine du sport à mettre en place des programmes de sensibilisation appelant à l’instauration de la paix dans le monde à travers l’organisation de manifestations sportives et à intégrer le sport dans leurs programmes de développement en s’inspirant du plan d’action contenu dans le rapport du Secrétaire Général de l’ONU.


M. SHAIKHA SALMAN JASEM ALZAABI (Émirats arabes unis) a appelé les Nations Unies à développer des initiatives pour favoriser la coopération dans le domaine du sport et faciliter l’organisation d’événements sportifs.  Une assistance particulière doit être fournie aux pays en développement, a-t-il déclaré, surtout lorsqu’ils sont touchés par la guerre, afin qu’ils puissent reconstruire leurs infrastructures sportives et promouvoir ces activités parmi les jeunes.  Il a également prôné l’élaboration d’un code de bonne pratique du sport afin de favoriser la communication de principes déontologiques et de faire mieux connaître la Charte des Nations Unies.  Il faut également encourager une meilleure intégration des groupes vulnérables, dont les personnes âgées et les personnes souffrant de handicaps.  De plus, des programmes de partenariat dans le domaine du sport permettraient aussi de soutenir les efforts de réponse aux catastrophes naturelles et de combattre le terrorisme et le crime, a estimé le représentant.


Il a ensuite affirmé que la jeunesse constituait la véritable richesse des nations.  Les Émirats arabes unis accordent une attention soutenue à la pratique du sport par les jeunes gens et les jeunes filles, et ils ont consacré un budget substantiel au développement des activités sportives.  Aux yeux du représentant, la trêve olympique peut constituer un outil efficace pour mettre un terme aux conflits et l’ONU devrait intensifier ses efforts pour faire revivre cette tradition et organiser des compétitions sportives pendant les conflits, afin de stabiliser les cessez-le-feu et d’encourager les belligérants à choisir un moyen pacifique de régler leurs différends.  Enfin, il a souhaité que soit adoptée une convention internationale contre l’utilisation de produits dopants.


M. PETER MAURER (Suisse) s’est félicité de la publication de l’ouvrage sur l’Année internationale du sport qui témoigne des efforts des Nations Unies, des gouvernements, des organisations sportives et des agences de développement dans l’exploitation du riche potentiel du sport pour promouvoir le développement, l’éducation, la paix et la santé.  Il a rappelé la contribution de son pays à l’Année internationale du sport et de l’éducation physique en accueillant en décembre 2005 la deuxième conférence de Macolin sur le sport et le développement, qui a attiré plus de 400 participants de 70 pays issus de tous les horizons de la société et dont le document final, l’Appel de Macolin, a été adopté à l’unanimité.  Il a appelé les parties prenantes à s’entendre à présent sur une vision commune et des domaines d’action communs pour l’avenir, à conserver cet élan et à mettre le sport au service de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Selon M. Maurer, il est temps pour les agences et les fonds de systématiquement intégrer et généraliser le sport dans leur travail opérationnel.  Il a appelé l’ensemble des membres des Nations Unies à coopérer pour mettre en place un mécanisme cohérent et performant pour y parvenir.


M. AL-HENZAB (Qatar) a affirmé que son pays, dès le début, avait soutenu les actions de l’ONU pour promouvoir la paix, le sport et le développement.  Le sport est extrêmement important pour les jeunes, les enfants et permet de donner des objectifs communs à l’ensemble de la société.  Le Qatar promeut le sport féminin et l’éducation physique dans le primaire, a-t-il dit, précisant que le sport et l’éducation physique devaient servir de catalyseur.  Il faut utiliser le sport pour promouvoir le développement économique ainsi que les valeurs de tolérance et de compréhension, a-t-il également souligné.  Selon lui, le sport permet d’assurer la formation des jeunes et donne un sentiment d’objectif commun et encourage l’esprit d’équipe et de tolérance.  


M. MUFTI MOHAMMED SAYEED (Inde) a réaffirmé l’importance des activités de sport et d’éducation physique pour le développement humain.  Ces activités, a-t-il précisé, ont un impact positif sur la jeunesse, notamment du fait qu’elles promeuvent la santé, la camaraderie et l’esprit de compétition amicale.  Il a expliqué que le Gouvernement d’Inde a pris des mesures pour améliorer les infrastructures sportives du pays, et notamment qu’il a formulé une nouvelle politique nationale en matière de sports en 2001.  De plus, il a indiqué que le Gouvernement a mis en place différentes récompenses sportives, afin de favoriser les performances des sportifs.  Enfin, il s’est montré favorable à ce que le système des Nations Unies entreprenne des activités favorisant le sport pour le développement et la paix, et qu’il développe des indicateurs pour assurer l’évaluation et le suivi de ces activités.  Pour conclure, il s’est dit convaincu de la valeur du sport en tant que moyen de rassembler les peuples dans un cadre neutre et apolitique.  Le jeu de cricket a parfois servi d’instrument de diplomatie, ce qui a même donné lieu à l’expression « diplomatie du cricket », a-t-il expliqué pour illustrer son propos.


M. SALEH (Soudan) a déclaré sa foi dans le sport en tant qu’instrument au service du développement et de la paix et a souligné l’ardeur des politiques déjà mises en œuvre.  Sa délégation a d’ailleurs été coauteur du projet de proclamation de l’année 2005 comme Année internationale des sports.  Nous avons établi, a-t-il dit, des cours d’éducation sportive au Soudan et créé des diplômes pour des jeunes souhaitant travailler dans cette discipline.  Nous avons de plus développé des infrastructures pour encadrer ces créations de poste qui auront sans doute un impact important, a-t-il précisé.  Il a rappelé que l’union du football africain avait été la première à avoir pris des mesures contre le régime d’apartheid régnant jadis en Afrique du Sud.  Nous reconnaissons, a-t-il poursuivi, l’importance des réunions de jeunes du continent noir pour améliorer les ententes entre populations.  En complément de ces réformes sportives, des projets de développement en matière d’éducation et de santé sont également en cours, tels que des campagnes de vaccination, ou des campagnes d’information sur les dangers des stupéfiants, a poursuivi le représentant.  À son avis, le sport est un creuset permettant de réunir tous les composants d’une société.  Il faut promouvoir également l’information sportive et renforcer les capacités pour les journalistes et media sportifs qui jouent un rôle important dans le développement d’un réseau sportif national, a-t-il conclu.


M. AMID CHABAR (Maroc) a souligné que le sport contribuait à la promotion de la tolérance, de la culture de paix et au rapprochement entre les peuples.  Il a indiqué que son pays avait intégré depuis plusieurs années le sport dans son système éducatif et scolaire et l’avait utilisé comme moyen de lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Le sport est devenu un puissant partenaire au développement a-t-il fait remarquer.


Il est nécessaire de maintenir l’élan donné par l’Année internationale a-t-il poursuivi.  Il a à cet égard encouragé les États Membres à mettre en œuvre le Plan d’action, à définir des priorités et à élaborer des politiques sportives qui assurent la participation de tous.  Il a jugé à ce titre intéressant de multiplier les activités sportives et d’intégrer l’éducation physique dans les politiques de santé publique et autres politiques pertinentes.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a affirmé que la pratique du sport devrait être un élément essentiel des efforts de promotion le développement et la paix.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, ces efforts méritent une attention plus soutenue et des ressources plus importantes.  Le représentant a souligné que la sensibilisation aux bénéfices du sport se propageait en Chine, qui se prépare à accueillir, en 2008, les Jeux olympiques, et a estimé que le sport contribuait à l’établissement d’une atmosphère de tolérance et de compréhension.


Mme ISABELLE PICCO (Monaco) a déclaré que toute initiative visant à faciliter la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement devait être saisie.  Le sport, en tant que vecteur du développement et de la paix, transcende les générations, les cultures et les croyances.  Monaco reconnaît à sa juste valeur le rôle de l’éducation physique et du sport dans la dissémination des valeurs essentielles que sont la solidarité, la tolérance, la culture de paix, l’égalité des sexes, la reconnaissance des besoins particuliers des handicapés ou le dialogue interculturel. 


Chaque année, a poursuivi le représentant, la Principauté de Monaco organise la Journée Special Olympics Monaco durant laquelle 52 athlètes handicapés, appartenant à huit équipes européennes suscitent l’admiration.  Monaco accueillera également en 2007 les jeux des petits États d’Europe.  Nous espérons que cet événement, qui bénéficie du patronage du Comité international olympique, permettra de mettre en évidence le rôle du sport au service de la paix et du développement.


M. HERALDO MUÑOZ (Chili) a souligné l’importance du Plan d’action sur le sport au service du développement et de la paix, outil qui doit permettre de renforcer les efforts entre la société civile et les organisations internationales pour mieux intégrer le sport aux programmes en faveur du développement et de la paix.  Le représentant a plaidé pour une culture du sport pour tous, quel que soit l’âge et le sexe.  Il a appelé, à cet égard, à inclure notamment les handicapés dans les activités et compétitions sportives.  Nous avons besoin de plus de balles de jeu et de moins de balles d’armes à feu, a-t-il déclaré.  Le sport et l’éducation physique contribuent à la réalisation des Objectifs du Millénaire.


M. VLADIMIR ZHEGLOV (Fédération de Russie) a affirmé que le sport pouvait constituer un facteur de lutte contre l’idéologie terroriste et l’intolérance.  Le Gouvernement russe accorde une grande importance à la diffusion des valeurs humanistes du sport, a-t-il dit.  Le représentant a indiqué que son pays centrait son attention sur la candidature de Sotchi pour les Jeux paraolympiques d’hiver en 2014.  La Fédération de Russie apprécie l’action des Nations Unies pour le renforcement de la coopération internationale dans le domaine du sport, a-t-il ajouté.  Selon lui, le sport constitue une langue universelle.  Il existe, a-t-il ajouté, une diplomatie sportive potentielle pouvant représenter un canal efficace pour promouvoir le dialogue et la paix entre les civilisations.  


M. JOHAN L. LOVALD (Norvège) a rappelé que l’Année internationale du sport et de l’éducation physique avait permis, en 2005, de mettre en lumière l’utilité du sport dans le processus de paix et de développement.  À son avis, la réalisation d’initiatives sportives devrait s’inscrire dans les Objectifs du Millénaire pour le développement et les Nations Unies ont un rôle à jouer dans l’établissement d’un ordre du jour sportif pour le développement de la paix.  L’ONU pourrait également organiser des initiatives de partenariat et de développements de projets, a-t-il proposé. 


Des programmes sportifs, a-t-il poursuivi, devraient être lancés pour promouvoir l’égalité des sexes et l’amélioration de la condition féminine.  Des efforts concertés devraient également faire progresser les positions et attitudes sur les femmes et le sport.  Dans cette perspective, a-t-il déclaré, la pleine application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité est d’une importance capitale.


M. MARCELLO SPATAFORA (Autriche) a réitéré l’appui de son gouvernement aux activités sportives en tant qu’outil pour le développement et la paix.  Il a, à cet égard, déclaré que l’Autriche participait activement au Groupe des amis du sport pour le développement et pour la paix.  Il a rappelé l’importance du sport en tant qu’outil pour parvenir aux objectifs des Nations Unies dans le domaine du développement et de la paix.  Il revient aux États d’intégrer la stratégie des Nations Unies dans les programmes nationaux et de soutenir les pays les moins avancés dans le renforcement de leurs capacités dans ce domaine.


M. GEORGE PSIACHAS (Grèce) a souligné que la communauté internationale prenait de plus en plus conscience de la position unique du sport pour répandre un message de paix et favoriser le développement.  Le représentant a affirmé que son pays, qui a accueilli les derniers Jeux Olympiques, soutenait vigoureusement le Plan d’action du Secrétaire général et plaidait en faveur d’un développement des synergies parmi les gouvernements, les organisations liées au sport et le secteur privé. 


M. NIKOLAUS LUTTEROTTI (Autriche) a déclaré placer toute sa confiance dans le sport comme moyen de promouvoir le développement et la paix.  Le sport est en effet un instrument peu coûteux susceptible de faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et l’Autriche y apporte son fervent soutien.  S’il est à noter, a-t-il ajouté, que l’Année internationale du sport et de l’éducation physique a pu créer un élan dans le monde entier, le récent Sommet du leadership de la jeunesse qui a eu lieu à New York n’a fait que renforcer cette tendance.  Le sport en tant qu’instrument de paix doit ainsi, plus que jamais, rester à notre ordre du jour, a-t-il conclu.


Documentation


Rapport sur le sport au service de la paix et du développement : les perspectives d’avenir (A/61/373)


Ce rapport établi indique les mesures prises pour maintenir la dynamique créée par la célébration de l’Année internationale du sport et de l’éducation physique (2005).


Il récapitule les activités et initiatives menées dans le monde sous la direction du Conseiller spécial du Secrétaire général pour le sport au service du développement et de la paix et celles entreprises par les États Membres et la société civile.  Au terme de cette année, le sport est devenu, selon le Secrétaire général, un puissant partenaire au développement en contribuant, notamment, à la réalisation globale des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il est rappelé que la participation aux sports est reconnue comme un droit de l’homme.


Il présente, par ailleurs, un plan d’action sur le sport au service du développement et de la paix portant sur les 3 prochaines années.  La stratégie consiste à : renforcer la coopération et la coordination pour créer une vision commune et définir des priorités ; promouvoir et appuyer l’intégration systématique du sport au service du développement et de la paix en tant qu’instrument dans les plans et politiques de développement ; renforcer la coordination et la promotion des mécanismes de financement novateurs et mettre au point et promouvoir des instruments communs d’évaluation et de surveillance.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.