AG/10512

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: L’ÉLAN EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE DOIT ÊTRE MAINTENU, AFFIRMENT DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES

12/10/2006
Assemblée généraleAG/10512
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

soixante et unième session

28e & 29e séances plénières

matin & après-midi


ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: L’ÉLAN EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE DOIT ÊTRE MAINTENU, AFFIRMENT DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES


Cinq ans après son lancement, les progrès accomplis dans l’application du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et la réalisation des engagements pris par la communauté internationale autorisent à parler d’un nouvel élan en faveur du développement de ce continent, ont conclu, à l’instar du Secrétaire général dans son rapport*, les délégations qui se sont exprimées, aujourd’hui, à la tribune de l’Assemblée générale.  Et cet élan doit être maintenu, ont insisté les États Membres, qui étaient également invités à débattre sur des causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique** ainsi que sur la Décennie pour faire reculer le paludisme***.


La Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa (Bahreïn), a jugé encourageants les progrès dans les secteurs essentiels du NEPAD.  Pour maintenir l’élan, il convient de donner suite aux engagements pris, aussi bien de la part des États africains eux-mêmes que de la part des pays donateurs, ont souligné à leur tour une grande majorité de délégués.


Lancé en 2001, le NEPAD est « une promesse de la part des dirigeants africains, fondée sur une vision commune et sur la conviction ferme et partagée qu’il leur incombe d’urgence d’éliminer la pauvreté et de mettre leur pays, à la fois individuellement et collectivement, sur le chemin de la croissance et du développement durable, tout en participant pleinement à l’économie et à la vie politique mondiales ».


Appropriation par les pays africains de la promotion du développement socioéconomique, progression de la démocratie, droits de l’homme et bonne gouvernance sont les grands principes du NEPAD, a rappelé, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de l’Afrique du Sud.  Depuis cinq ans, a-t-il expliqué, les dirigeants africains ont fondamentalement changé le paradigme du développement.  La plupart des pays africains disposent désormais de leur propre politique de développement.  Il n’en demeure pas moins, à ses yeux, que le principal obstacle au développement du continent reste l’absence de ressources adéquates.


Au nom de l’Union européenne, la Finlande s’est certes félicitée des résultats enregistrés mais a regretté une participation jugée peu satisfaisante de la société civile, et en particulier du secteur privé, à la mise en place de ses projets prioritaires du NEPAD.  Son représentant a mis l’accent sur le fait que la bonne gouvernance constituait un préalable au développement et devait venir de la volonté des États.  En dehors de la gouvernance, le développement nécessite le respect des droits de l’homme et de l’état de droit, a-t-il ajouté.


Pour autant, les acquis obtenus ne doivent pas, selon le Sénégal, faire oublier une autre œuvre essentielle qui est de poursuivre le travail pour l’élimination totale des conflits, condition unique pouvant permettre de s’engager, de manière pérenne, dans la voie du développement.


Dans son rapport, le Secrétaire général identifie en effet la pauvreté, les inégalités et la mauvaise gouvernance comme les causes principales des situations conflictuelles sur le continent africain.  Plusieurs pays africains ont rappelé, à cet égard, que l’Union africaine avait créé des mécanismes qui contribuent au règlement des conflits et à la promotion d’une paix durable, parmi lesquels le Conseil de paix et de sécurité, le Conseil économique, social et culturel africain et le Parlement panafricain.


Le partenariat, qui a fait ses preuves également dans la lutte contre le paludisme, doit, là aussi être renforcé, ont assuré plusieurs pays frappés de plein fouet par la maladie.  Au moins 3 000 enfants meurent de paludisme chaque jour, essentiellement en Afrique.  Il ne faut pas baisser la garde et garantir un financement adéquat pour terrasser cette maladie, mortelle pour le développement, a ainsi observé le représentant de la Gambie.


Par ailleurs, l’Assemblée générale a adopté, sans vote, un projet de résolution**** relatif aux demandes de dérogation à l’Article 19 de la Charte des Nations Unies.  Cet article prévoit qu’un État Membre ne peut voter à l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution qu’il doit pour les deux années complètes écoulées.  Il fixe toutefois une possibilité de dérogation.  L’Assemblée générale, reconnaissant ainsi que le non-paiement par les Comores, la Géorgie, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Niger, la République centrafricaine, la Somalie et Sao Tomé-et-Principe du montant minimum requis était dû à des circonstances indépendantes de leur volonté, a décidé que ces pays seraient autorisés à participer au vote à l’Assemblée générale jusqu’à la fin de la soixante et unième session.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Finlande, au nom de l’Union européenne, Grenade, au nom de la Communauté des Caraïbes, Philippines, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, de l’Inde, de l’Algérie, du Rwanda, de la Fédération de Russie, de la Tunisie, du Koweït, de l’Égypte, du Nigéria, du Sénégal, de Cuba, du Japon, de Djibouti, du Ghana, de la Gambie, au nom du Groupe africain, du Pérou, de la Tanzanie, du Canada, du Maroc, du Brésil, de Myanmar, du Togo, de l’Éthiopie, du Soudan, de la Zambie, de la Jamaïque, de la République de Corée, du Viet Nam, du Pakistan et du Népal.


Ce débat se poursuivra demain, à partir de 10 heures.  Il sera suivi, l’après-midi, par la nomination, par l’Assemblée générale, du Secrétaire général des Nations Unies qui succèdera à Kofi Annan, le 1er janvier 2007.


* A/61/212

** A/61/213

*** A/61/218 et A/61/218/Corr. 1

**** A/61/512


Documentation


Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique (2001-2010): Note du Secrétaire général (A/61/218)


Le rapport établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) décrit les activités menées et les progrès réalisés depuis l’année dernière pour atteindre les objectifs fixés en matière de lutte contre le paludisme.  Il évalue les résultats du Programme destiné à faire reculer la maladie sur la période 2002-2005 et présente les activités qui seront menées dès 2006 dans notamment les domaines du traitement et de la prévention.


Le paludisme menace au moins trois milliards d’habitants de 107 pays et territoires.  Chaque année, plus de 500 millions de personnes sont victimes de crises aiguës de paludisme qui provoquent plus d’un million de morts, dont au moins 86% en Afrique subsaharienne.  Hors d’Afrique, tous les groupes d’âge sont considérés à risque.  Ces risques sont concentrés chez les populations pauvres « marginalisées » telles que les réfugiés et les personnes déplacées.  Par ailleurs, entre 10 000 et 30 000 voyageurs non vaccinés sont frappés chaque année lors de leur séjour dans les pays impaludés.


La maladie a de surcroît d’importants effets à long terme sur la croissance économique et le développement.  Les données disponibles montrent que le paludisme maintient les pauvres dans la pauvreté, représente pour l’Afrique 12 milliards de dollars par an en produit intérieur brut perdu et absorbe jusqu’à 25% du revenu des ménages et 40% des dépenses de santé publique.  Le ralentissement de la croissance économique s’explique notamment par les coûts des soins, une plus faible productivité des victimes et aidants et le découragement des investissements directs étrangers, du commerce et du tourisme.


Selon le rapport, les prises en charge dans la lutte antipaludique ne sont pas à la hauteur des besoins, en raison du manque de moyens financiers et de savoir-faire techniques ainsi que de la faiblesse du système de santé.  Il est à cet égard nécessaire de financer les programmes nationaux de lutte antipaludique mais également l’assistance technique.  Sans un renforcement des capacités locales, les fonds qui y sont consacrés n’atteindront pas les populations ciblées ni les buts fixés.  De plus, dans un souci de meilleure planification, les financements doivent être prévisibles et le rôle de l’effort privé dans l’organisation des soins doit être mieux défini et articulé avec l’effort public.


L’OMS recommande notamment à l’Assemblée générale d’appeler les pays impaludés à exploiter leur fichier national avec l’aide de l’OMS pour faire face à la grave pénurie de données complètes et actualisées sur le paludisme; à mettre en application les politiques et stratégies préconisées l’organisation en les adaptant à leur spécificité nationale et à définir des politiques nationales adéquates; à évaluer les moyens mis à la disposition des programmes, notamment les moyens humains pour s’assurer de la présence de personnel qualifié à tous les stades de la chaîne de soins; à encourager les coopérations intersectorielles et à renforcer les réseaux internationaux, interinstitutionnels et multisectoriels de lutte antipaludique; à interdire la mise sur le marché de monothérapies orales à base d’artémésinine et à exhorter les bailleurs de fonds  à détaxer et à dédouaner les moustiquaires et médicaments et autres produits antipaludiques; à renforcer, avec l’aide de l’OMS, les dispositifs de surveillance de la pharmacorésistance et à entreprendre la mise en place de dispositifs de surveillance de résistance aux insecticides.


Il est par ailleurs recommandé à l’Assemblée d’appeler au transfert de technologies relatives à la fabrication de moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée vers les pays en développement et à lutter contre le trafic de médicaments de contrefaçon dans ces pays.  Il est également conseillé aux bailleurs de fonds de bien connaître les politiques de l’OMS pour que seuls les projets qui s’y conforment reçoivent leurs financements.


Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: quatrième rapport complet sur les progrès de la mise en œuvre et l’appui international (A/61/212)


La publication du présent rapport coïncide avec le huitième anniversaire de l’adoption par les dirigeants africains du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Les progrès accomplis en 2005 dans l’application du NEPAD au niveau régional et dans la réalisation des engagements pris par la communauté internationale en faveur de l’Afrique autorisent à parler d’un nouvel élan en faveur du développement de ce continent, souligne le Secrétaire général.


Il s’agit à présent, selon lui, de maintenir cet élan en donnant suite aux engagements qui ont été pris.  Les principales parties doivent contribuer à cet effort.  Du côté des États africains, cela signifie que les gouvernements doivent prendre des mesures pour s’attaquer à une série de problèmes liés aux institutions et aux partenariats et incorporer le NEPAD aux structures et mécanismes de l’Union africaine, en renforçant l’appui au secteur privé et la concertation avec la société civile.  De leur côté, les partenaires de développement de l’Afrique devraient s’employer à donner sans tarder une suite concrète aux engagements qu’ils ont pris. 


Le Secrétaire général souligne que les progrès encourageants accomplis vers l’annulation de la dette devraient s’accompagner d’un effort correspondant visant à atteindre les cibles fixées en matière d’aide publique au développement pour l’Afrique, à faciliter la diversification des structures économiques et de la composition des exportations, à améliorer l’accès aux marchés pour les produits d’exportation africains et à renforcer la participation de l’Afrique au commerce mondial.  Le système des Nations Unies doit accroître sa contribution au développement du continent africain en améliorant la coordination de ses activités d’appui au Nouveau Partenariat et en assurant une collaboration plus étroite entre les entités du système des Nations Unies et la Commission  de l’Union africaine, y compris avec le programme du NEPAD.


Application des recommandations figurant dans le précédant rapport du Secrétaire général sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/61/213)


Le présent rapport fait état des progrès accomplis récemment en Afrique dans le champ d’application des activités de prévention des conflits et de rétablissement, de maintien et consolidation de la paix.  Il rend compte des succès mais également des échecs et tente, dans un cas comme dans l’autre, d’en cerner les réels motifs.  Il est expliqué que les causes sous-jacentes des conflits sont à répartir entre facteurs facilitateurs, mobilisateurs, événements déclencheurs et causes profondes.


Parmi les causes profondes, sont citées la pauvreté extrême, des inégalités marquées et une faible capacité gouvernementale; parmi les facteurs facilitateurs exacerbant ces causes profondes, figurent notamment des politiques menant à l’exclusion, l’appui extérieur à des régimes répressifs et la prolifération des armes légères;


Le rapport souligne tout le poids de la Commission de consolidation de la paix et de son Bureau d’appui, tout comme celui de la Banque mondiale qui a collecté plus d’un milliard de dollars pour offrir à la paix un « portefeuille de conflit » conséquent. 


Au fil des constats s’articule toute une série de recommandations.  Est ainsi suggérée, entre autres, une politique d’envergure visant à sortir les jeunes de leur statut de marginalisation économique et politique.  Il est en effet précisé dans le rapport que les moins de 24 ans constituent les deux tiers de la population africaine et que leur taux de chômage se situe en moyenne aux alentours de 55%, cet état étant qualifié comme l’une des sources structurelles les plus dangereuses de conflit.


Pour s’attaquer à ce problème, est-il estimé, il faudrait améliorer l’accès des jeunes aux avoirs productifs, leur donner des moyens d’action et les faire participer à la prise de décisions dans les communautés afin qu’ils puissent devenir des agents actifs de la consolidation de la paix.  Un appel est dirigé vers les États Membres africains, y compris au niveau de l’Union africaine et des organisations sous-régionales, visant à aider les pays du continent sortant d’un conflit à mettre en place des structures de gestion de ressources naturelles et des recettes publiques qui transformeraient ces ressources souvent considérées comme autant de menace à la paix, en facteur de paix. 


Les dirigeants nationaux sont invités à poursuivre les innovations en matière de normes et règlements au plan régional tandis que la communauté internationale devait se tenir prête, dans un avenir proche, à appuyer pleinement et soutenir sans réserve les efforts africains.  Enfin, en guise de conclusion, est souligné le rôle crucial des médias dans la promotion de la paix.  Le Secrétaire général souligne qu’il importe de décourager les médias de haine et de promouvoir le journalisme responsable par la formation, la promotion des normes d’éthique et une rémunération convenable des journalistes.


Déclarations


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA, Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a estimé que le NEPAD reflétait la vision commune et l’attachement commun des dirigeants africains à l’élimination de la pauvreté, leur attachement à cette cause, ainsi que leur volonté de mettre leurs pays individuellement et collectivement sur la voie du développement durable.  Il est, selon elle, encourageant de noter que le rapport du Secrétaire général sur le NEPAD enregistre des progrès dans les secteurs essentiels de ce Partenariat, a-t-elle constaté.  Il souligne l’importance d’adopter des mesures de politique générale accélérant la mise en œuvre du NEPAD, a-t-elle ajouté.


La Présidente a également affirmé que le paludisme continuait de menacer la vie d’enfants et de pauvres, la vie d’au moins trois milliards de personnes dans 107 pays.  Plus de 500 millions de personnes souffrent de paludisme aigu, causant chaque année la mort d’un million de personnes, a-t-elle noté.  Au moins 3 000 enfants meurent de paludisme chaque jour, essentiellement en Afrique, a-t-elle précisé, soulignant néanmoins que des signes pleins d’espoir se dégageaient, en particulier grâce au Programme mondial antipaludisme lancé au début de l’année par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 


Sheikha Haya a par ailleurs déclaré, comme le souligne le Secrétaire général dans son rapport, que les accords de paix devaient engager toutes les parties signataires à faire face sincèrement aux besoins de mécanismes de gestion transparente de ressources naturelles et de revenus, à une distribution équitable des ressources, à une réduction de la pauvreté et à des mesures anticorruption, qui aboutiraient à des dividendes plus durables et plus rapides pour la paix, réduisant le risque que des conflits éclatent à nouveau.  Elle s’est dite convaincue que l’établissement de la Commission de la consolidation de la paix, dont le fonds a été lancé hier, permettra aux pays de ne plus faire face à un manque d’assistance et les empêchera de tomber à nouveau dans des conflits majeurs. 


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que beaucoup de progrès avaient été réalisés dans le cadre de la lutte contre le paludisme, mais qu’il restait encore beaucoup à faire.  La lutte contre le paludisme ne peut être gagnée s’il n’existe aucune action concertée et coordonnée des parties prenantes pour appliquer pleinement les engagements pris.  Il a demandé à la communauté internationale de continuer à appuyer le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  Malgré toutes les actions et tous les engagements pris par les pays africains, le principal obstacle au développement de l’Afrique demeure l’absence de ressources adéquates, a-t-il également souligné.  Il a rappelé les principes du NEPAD, appliqué depuis cinq ans: l’appropriation par les pays africains de la promotion du développement socioéconomique, la progression de la démocratie, les droits de l’homme et la bonne gouvernance.  Depuis cinq ans, a-t-il expliqué, les dirigeants africains ont fondamentalement changé le paradigme du développement.  Selon lui, la plupart des pays africains disposent désormais de leur propre politique de développement. 


Le représentant a affirmé que le Groupe des 77 et de la Chine estimait que des ressources devaient être mobilisées en vue de déployer des efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement dans le cadre des programmes de développement nationaux et de la mise en œuvre du programme du NEPAD.  Il a exhorté les Nations Unies à intégrer le NEPAD dans toutes ses activités normatives et opérationnelles.  Le représentant a par ailleurs rappelé que l’Union africaine avait créé des mécanismes qui contribuent au règlement des conflits et à la promotion d’une paix durable, qui incluent le Conseil de paix et de sécurité, le Conseil économique, social et culturel africain et le Parlement panafricain.  Les principaux défis au développement de l’Afrique consistent à établir un partenariat équitable pour le développement, lequel doit être appliqué pleinement à travers les engagements respectés de la communauté internationale.


M. TAISTO HUIMASALO (Finlande), au nom de l’Union européenne (UE), a déclaré que l’Afrique était au cœur de la politique de développement de l’UE.  L’UE continue d’appuyer l’initiative du NEPAD dont l’un des résultats les plus importants de ses activités est le mécanisme africain d’évaluation des pairs, a affirmé le représentant finlandais.  Il est essentiel de surveiller la façon dont seront traduites sur le terrain les recommandations de ces évaluations, a-t-il estimé.  Il s’est félicité des résultats enregistrés dans le cadre du NEPAD mais a regretté la participation jugée peu satisfaisante de la société civile et en particulier du secteur privé à la mise en place des projets prioritaires du NEPAD.  Il a à cet égard appelé à une plus grande prise de conscience des possibilités offertes par ce nouveau Partenariat à l’intérieur de la communauté des affaires tant en Afrique qu’à l’extérieur du continent.


Le représentant a par la suite déclaré que l’UE continuera à resserrer ses liens avec l’Afrique dans le cadre de la Stratégie complète de l’UE sur l’Afrique adoptée en 2005.  Il a annoncé que cet accord unilatéral sera transformé en stratégie commune en étroite coopération avec les partenaires africains, dont l’objectif est de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement avec un effort axé sur le développement durable, la sécurité et la bonne gouvernance.  Selon le délégué, la bonne gouvernance est un préalable au développement.  Elle comprend la lutte contre la corruption mais également la gouvernance politique, sociale, économique et environnementale et doit venir de la volonté des États.  En dehors de la gouvernance, le développement nécessite le respect des droits de l’homme et de l’état de droit.


Sans paix, il ne peut y avoir de développement durable de même qu’il ne peut y avoir de paix durable sans leadership africain pour mettre un terme aux conflits.  L’Union européenne continue d’être pleinement engagée en République démocratique du Congo où elle soutient le processus électoral.  Le représentant s’est dit très préoccupé par la détérioration constante de la situation humanitaire au Darfour et des violations constantes du cessez-le-feu.  Il a en ce sens réitéré son soutien au déploiement d’une opération onusienne et a exhorté le Gouvernement soudanais à donner son accord.  Il a par ailleurs rappelé que la responsabilité première de la paix incombait aux États eux-mêmes.  Il a par la suite fait part de l’engagement sans réserve à la reconstruction de l’Afrique après les conflits et de son soutien à la Commission de consolidation de la paix.  Le représentant a demandé que des mécanismes de prévention de la violence sexuelle soient mis au point.


La santé est au centre du développement, a-t-il par ailleurs déclaré.  À présent, les pays ne peuvent assumer le fardeau des maladies et ce, en raison de la faiblesse de leurs systèmes nationaux de santé, de financements imprévisibles et inégaux et du manque de ressources humaines, a estimé le délégué.  À cet égard, l’UE travaille actuellement sur un plan d’action pour faire face à la crise des ressources humaines.  Si le paludisme est un problème mondial, il touche néanmoins particulièrement l’Afrique, a noté l’intervenant. Il a à cet égard attiré l’attention sur la nécessité de soutenir l’Organisation mondiale de la santé pour garantir le respect des politiques et stratégies de lutte contre le paludisme et d’harmoniser les activités de l’organisation au niveau national.  Ses interventions doivent être accompagnées par le renforcement des systèmes de santé et un soutien d’acteurs en dehors du système de santé.  Il a annoncé les efforts de l’UE pour garantir l’accès aux médicaments antipaludiques et a jugé essentiel de contrôler notamment de près l’impact des nouveaux traitements et de la pharmacorésistance.


Mme RUTH ELIZABETH ROUSE (Grenade) a déclaré, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que celle-ci partageait avec l’Afrique des affinités particulièrement si l’on considère les processus de développement suivis par les deux régions.  Nous participons d’un même sentiment d’appartenance commune à l’histoire, a-t-elle poursuivi, d’une même racine identitaire.  Elle a ensuite fait référence aux efforts engagés pour consolider ces liens particuliers, évoquant la conférence sur la diaspora des Caraïbes.  Celle-ci, organisée de concert avec l’Union africaine et le Gouvernement d’Afrique du Sud, s’est tenue à Kingston, Jamaïque, en mars 2005.  Ce partenariat a établi des passerelles et un dialogue susceptible de renforcer les mécanismes de coopération économique et politique entre ces deux régions du monde, pour le plus grand bénéfice commun.


La représentante a par ailleurs salué les progrès accomplis par les dirigeants africains dans la mise en œuvre du NEPAD ainsi que le soutien apporté par la communauté internationale.  Beaucoup a été fait, dit-elle, pour la réalisation du développement infrastructurel grâce à la coopération entre le NEPAD et la Banque africaine du développement.  De même s’est-elle félicitée, à l’heure de la mondialisation, de l’initiative informatique appelée NEPAD E-school, avant de souligner l’importance du développement du secteur privé.  Elle a invité à poursuivre ces efforts au renforcement de la coopération entre les différents secteurs d’activités, ceci afin de répondre aux objectifs du NEPAD.  Les pays de la CARICOM sont convaincus de l’importance vitale d’efforts communs pour parvenir aux objectifs du Nouveau Partenariat pour l’Afrique.  Elle a encouragé la communauté internationale et les Nations Unies à consolider leur appui aux efforts africains de développement, invitant les donateurs à augmenter leur aide au développement.


M. LESLIE B. GATAN (Philippines), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a affirmé qu’indéniablement le NEPAD pouvait jouer un rôle vital, et il le fait, pour transformer la culture politique des États Membres.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’assurer une assistance financière et technique afin de veiller à ce que le programme politique soit réalisé.  Le NEPAD peut concourir au règlement des conflits car il connaît les dangers de la guerre, a également souligné le représentant, estimant que le développement dépendait avant tout, pour s’épanouir, de conditions de paix.  De meilleures politiques doivent être mises en œuvre pour stimuler une croissance économique forte et assurer aux jeunes gens un avenir plus sain, a-t-il dit.  Selon lui, les promesses et les engagements devraient être tenus et exécutés.  Il devrait, en outre, y avoir plus de flux de financement de développement, a-t-il affirmé, plaidant en faveur d’un commerce libre et juste au niveau international. 


Le représentant a, par ailleurs, rappelé qu’une partie intégrale du soutien international était fournie par la coopération Sud-Sud, complétée par les relations Nord-Sud.  Il a ainsi cité deux formes de partenariat: le Centre du Mouvement des non-alignés pour la coopération technique Sud-Sud, à Djakarta, et le Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique.  Ce dernier, inauguré en 2005, et coprésidé par l’Afrique du Sud et l’Indonésie, suit une feuille de route dans trois domaines de coopération, politique, économique et socioculturelle, a-t-il expliqué.  Les membres de l’ANASE ont cherché à renforcer le commerce ainsi que les contacts entre peuples, a-t-il poursuivi.  Selon lui, préserver la paix et la prospérité des nations sous leur contrôle est un idéal qui mérite d’être poursuivi par les dirigeants d’Afrique pour le bien du continent et de ses peuples. 


Mme MABEL REBELLO (Inde) a déclaré qu’ayant souffert des mêmes maux, l’Inde a toujours soutenu l’Afrique et a rappelé les liens entretenus entre l’Afrique du Sud et Mahatma Ghandi.  Elle s’est dite fermement convaincue que le succès pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement dépend d’un programme dirigé par l’Afrique et développé pour l’Afrique.  Le succès du NEPAD ne pourra être réalisé qu’avec l’appui de la communauté internationale, a-t-elle insisté.  Elle a reconnu l’augmentation continue de l’aide publique au développement, mais a toutefois noté que celle-ci ne sera pas suffisante si l’on veut atteindre les objectifs fixés.


Par ailleurs, de l’avis de la représentante, pour éviter tout effet négatif des politiques d’austérité du Fonds monétaire international sur les pays africains eux-mêmes, il est nécessaire que ceux-ci puissent développer leur propre politique nationale en la matière.  Les aides pour le commerce doivent compléter et non se substituer aux efforts, en vue d’élargir la participation de l’Afrique au commerce mondial, a-t-elle ajouté.  L’intervenante a fait part de sa préoccupation au sujet de la suspension du cycle de Doha et a jugé les reprises des négociations essentielles.  Dans le cas contraire, les conséquences auront encore un impact négatif sur la population pauvre et sur la sécurité alimentaire.


Abordant la question de la coopération Sud-Sud, elle a rappelé les initiatives de son pays dans les domaines des infrastructures et des nouvelles technologies notamment.  Mme Rebello a fait remarquer que le programme de coopération de l’Inde avec l’Afrique représente un milliard de dollars.  À cet égard, les initiatives de son pays ne devraient pas groupées avec les efforts des pays développés, a-t-elle prévenu.


Sur le thème de la prévention des conflits, la représentante a rappelé que  l’Inde est l’un des contributeurs les plus anciens et constants aux opérations de maintien de la paix.  Compte tenu de l’intérêt de l’Afrique pour la parité des sexes, l’Inde va envoyer une première unité de police féminine au Libéria, a annoncé la représentante.


M. MOHAMED SOFIANE BERRAH (Algérie) a déclaré que si le NEPAD aspire, à travers ses ambitieux programmes multisectoriels, à l’affirmation de la volonté politique de l’Afrique de se réapproprier et son aspiration à ne plus être marginalisée, cette ambition butte néanmoins sur un constat de trop grande pauvreté, de flux importants de migrants et sur déstructuration des systèmes économique et social et l’absence d’infrastructure de développement.  Toujours marginalisé, ce continent ne représente que 1% du PIB mondial en possédant pourtant le quart des États Membres des Nations Unies et 12% de la population mondiale, a noté l’intervenant.


En ce qui concerne le pari d’un générateur de bien-être économique et social, il a déclaré que pour la réussite de celui-ci, il fallait certes que le soutien des partenaires au développement s’exprime non seulement à travers des politiques cohérentes de coopération internationale donnant à l’Afrique une réponse globale et les moyens de ses objectifs, mais aussi crée un environnement plus favorable à l’accès des produits africains aux marchés internationaux.  Il a affirmé que l’objectif de prélever 0,7% du PIB des pays industrialisés pour l’aide au développement des pays africains devrait devenir une réalité tangible et non plus seulement une référence politique et morale.  Abordant le volet sécuritaire du partenariat, il a suggéré que la mobilisation continentale et internationale pour la paix en Afrique devrait s’appuyer sur le renforcement des mécanismes régionaux et locaux de prévention, de gestion et de résolution des conflits mais encore sur une diplomatie de la paix qui se donnerait pour objectif ultime, celui arrêté par la cinquième Conférence ordinaire des chefs d’État et de gouvernements de l’Union africaine, en juillet 2005, à savoir; instaurer une Afrique sans conflits d’ici 2010.


M. JOSEPH NSENGIMANA (Rwanda) a affirmé que sa délégation souscrivait à la déclaration faite par l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Le Rwanda s’est fermement engagé en faveur des idéaux et de la vision que contient le NEPAD, a-t-il souligné, jugeant celui-ci essentiel à la transformation socioéconomique de l’Afrique.  Au Rwanda, a-t-il ajouté, le Mécanisme d’évaluation interafricain du NEPAD a permis de comparer les Initiatives nationales de gestion des affaires publiques par rapport à ce qui se fait dans le monde, et d’élargir ainsi le dialogue.  L’expérience du Rwanda en tant qu’un des premiers pays à appliquer le Mécanisme d’évaluation interafricain a été récemment partagée lors du sixième Forum de la gouvernance africaine, à Kigali, a-t-il expliqué.  Le Rwanda s’est engagé à continuer à procéder ainsi dans un esprit d’apprentissage mutuel, en particulier avec les pays émergeant de conflits.


M. NICOLAY V. CHULKOV (Fédération de Russie) a noté qu’il restait beaucoup à faire pour consolider la paix en Afrique.  Les démarches y concourant doivent se fonder sur le principe des méthodes politico-diplomatiques et se conformer aux dispositions de la Charte des Nations Unies.  En tant que Président du Groupe des Huit, son pays a placé l’Afrique au centre des préoccupations en mettant l’accent sur les questions des maladies infectieuses, de l’éducation et de la sécurité énergétique.


Sur le thème des opérations de maintien de la paix, M. Chulkov a annoncé l’intention de son pays de renforcer sa coopération dans ce domaine et de contribuer au développement de la capacité « anticrise » des pays africains eux-mêmes.  Il s’est, par la suite, prononcé en faveur de nouvelles méthodes pour les opérations de maintien de la paix et a déclaré que les actions de l’ONU devaient respecter les volontés des pays et ne pas sortir du cadre de leur mandat.


Rappelant que depuis le lancement du NEPAD, son pays avait soutenu cette initiative, le représentant a annoncé une augmentation de l’assistance aux pays africains notamment sous forme d’annulation de dette.  Il a rappelé les contributions de son pays dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) et fait part des contributions futures, notamment dans le cadre du réapprovisionnement de l’Association internationale de développement (IDA) et du Fonds du partenariat international pour le village énergétique mondial.  Il a fait, par la suite, part des initiatives en matière de développement des ressources humaines sous forme de formation et par l’octroi de bourses.


Dans le domaine de la santé, il a mentionné l’élaboration d’une stratégie complète sur le long terme suite au sommet du Groupe des Huit à Saint-Pétersbourg.  Il a appelé la communauté internationale à augmenter ses efforts dans le cadre du système de l’ONU et a annoncé son intention d’accroître ses contributions pour lutter contre le paludisme.  En ce sens, en 2005-2008, son pays allouera 20 millions de dollars supplémentaires au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.


M. ALI HACHANI (Tunisie) a fait le double constat d’un continent africain affecté d’une part, par les affres de la pauvreté, des conflits et des pandémies, et de ce fait, en retard par rapport à l’échéancier convenu pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et d’autre part, d’un continent en mouvement, qui se prend en charge et qui se déploie, sur les plans politique et économique, aux niveaux national et régional, pour s’assumer et s’en sortir.  Le quatrième rapport établi par le Secrétaire général des Nations Unies sur la mise en œuvre et l’appui international au NEPAD fait état du même constat quant à un bilan optimiste mais contrasté, concernant l’effet d’impact et la portée des progrès enregistrés.


Le représentant a ensuite souligné les liens d’interaction entre la pauvreté, les conflits et les pandémies en suggérant que tout processus de relance devrait intégrer simultanément ces trois handicaps dans la même stratégie de développement, comme en témoigne la démarche préconisée par le NEPAD.  Ma délégation, a-t-il dit, partage cette vision, mais estime que le processus de réforme macroéconomique, de stabilisation politique et de développement humain réclame des ressources financières, humaines et techniques, qui sont actuellement au-dessus des moyens de plusieurs pays africains, d’où la nécessité structurelle d’un apport extérieur conforme aux besoins identifiés et aux priorités ciblées.  D’un autre côté, a-t-il précisé, il est important de renforcer les capacités nationales et régionales chargées de la mise en œuvre du NEPAD et d’assurer les conditions de cohérence et de coordination entre les plans de développement nationaux et les priorités du NEPAD.  Aussi, a-t-il conclu, il faut assurer les conditions d’une meilleure participation du secteur privé dans la mise en œuvre des programmes et projets du NEPAD.


M. JASEM I. J. M. AL-NAJEM (Koweït) a espéré que les résolutions adoptées par de nombreuses conférences internationales visant à réaliser le développement durable et le Document final du Sommet mondial de 2005 établiront les bases d’un partenariat entre les pays développés et en développement, partenariat contribuant à la stabilité et au développement des relations économiques entre ces pays à travers l’établissement de bases justes et équilibrées du commerce international et permettant à chaque partie d’assumer ses propres responsabilités, satisfaisant ainsi les besoins spécifiques de l’Afrique.  Le représentant a également énuméré les actions entreprises par le Fonds koweïtien arabe pour le développement économique.  Le Fonds, a-t-il dit, a ainsi contribué à l’allègement de la dette de 14 pays africains, dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés.  Il est en train d’alléger la dette d’autres pays africains dans le cadre de la même initiative, a-t-il ajouté.  Le Fonds a fourni des ressources à de nombreuses initiatives de développement en Afrique, parmi lesquels le Fonds africain de développement qui jusqu’en octobre 2006 a reçu 205 millions de dollars, et la Banque africaine de développement, qui a reçu 117 millions de dollars.  Il a enfin mis l’accent sur la nécessité de sensibiliser l’opinion aux problèmes de l’Afrique, et en particulier de sensibiliser la société civile et le secteur privé. 


M. KHALED ALY ELBAKLY (Égypte) a déclaré que malgré une nouvelle impulsion, le niveau de l’appui international à l’Afrique n’a toujours pas atteint l’ampleur nécessaire pour donner au NEPAD un élan irréversible qui assurerait l’autonomie au continent.  Il a tenu à souligner l’importance des secteurs de l’agriculture et du commerce dans le cadre NEPAD, dont l’Égypte assure la coordination.  Il a appelé, à cet égard, à passer à l’étape de mise en œuvre de ce Programme.  Il a par ailleurs attiré l’attention sur la nécessité de diversifier les économies, de protéger les économies fragiles face aux fluctuations du marché des matières premières et sur la nécessité d’élargir l’accès aux marchés des pays développés aux produits africains.


Il a par la suite appelé à ce que soit améliorée la contribution de l’ONU aux efforts de développement en Afrique.  Cela peut être réalisé par un renforcement des relations entre les organes de l’ONU et ceux de l’Union africaine pour garantir le soutien international croissant au NEPAD.


Sur le thème du maintien de la paix, M. Elbakly a insisté sur l’importance de l’appropriation au niveau national des étapes successives des opérations de maintien de la paix et de l’appropriation africaine, en général, sur les moyens de faire face aux questions de sécurité et de développement sur le continent.  Il a par ailleurs demandé à ce que le prochain rapport se recentre sur la question des conflits et de consolidation de la paix et aborde les questions du trafic illégal des armes légères et de petit calibre, de l’emploi des jeunes pour les garder à l’arbi de l’intégrisme, de l’exploitation illégale des ressources naturelles.


Sur le thème de la lutte contre le paludisme, il a noté l’échec des efforts déployés en raison de l’absence de soutien financier et du manque de capacités techniques appropriées.  Il s’est en ce sens prononcé en faveur de partenariats à tous niveaux et de la mise à disposition de médicaments à prix abordables pour lutter contre le paludisme.  Il a rappelé à cet égard une initiative égyptienne adopté au Sommet de l’Union Africaine en 2005 à Abuja de créer un centre régional africain au Caire pour l’étude des épidémies endogènes et du VIH/sida.  Il a souhaité en conclusion que plus d’efforts nationaux soient déployés pour soutenir ces initiatives.


M. ABUBAKAR A.TANKO (Nigéria) a déclaré que le Nigéria avait adopté une stratégie d’ensemble en vue d’atteindre les OMD et du NEPAD.  La visée des réformes politiques et macroéconomiques, initiées par le Président Olusegun Obasanjo, depuis 1999, est de repositionner le Nigéria parmi les économies de premier plan au niveau mondial.  Notre programme de développement national, le NEEDS, a été conçu, a-t-il dit, pour mobiliser les ressources nationales afin d’assurer une croissance économique durable et autonome et transmettre aux futures générations une nation confiante, susceptible de jouer le rôle majeur qui est le sien dans la région comme dans le monde.  Cette stratégie se décline en quatre points: la réforme de la façon dont travaille le gouvernement; le développement du secteur privé en tant que force montante; l’instauration d’une charte sociale et enfin, l’établissement d’un système des valeurs au Nigeria.


Il a ensuite cité quelques exemples positifs de cette politique de réformes, rappelant que le Nigéria avait revendu les participations de l’État aux 590 entreprises publiques qui concernaient des secteurs tels que les télécommunications, le pétrole, les transports, l’acier et la banque, afin que soient améliorées leur organisation interne et leur efficacité.  Le Nigéria a également engagé des mesures pour promouvoir l’agriculture en travaillant conjointement avec l’Organisation de l’alimentation et de l’agriculture (FAO).  Ainsi, un fonds de sécurité alimentaire a été mis en place sous l’égide de la FAO pour assurer aux Nigériens une mise à disposition de produits alimentaires en cas de besoin.  Une institution puissante de lutte contre la corruption a également été établie.


Il y a encore d’autres mesures, a-t-il poursuivi, qui permettraient à l’Afrique d’atteindre plus facilement ses objectifs pour le développement.  Par exemple, l’accès au marché mondial des biens et services, la suppression des subsides agricoles et autres barrières nuisibles, l’augmentation de l’aide publique au développement et des investissements étrangers directs, ou encore l’allègement ou la suspension de la dette.  Une action claire et positive de la part de nos partenaires de développement devrait ainsi permettre d’inverser les tendances économiques en Afrique.  Avant de conclure, il a appelé au renforcement des mécanismes de conseil et de coordination du NEPAD à travers les différents fonds, agences spécialisées et programmes.


M. PAUL BADJI (Sénégal) s’est dit heureux de constater que plusieurs pays africains ont entrepris des réformes hardies sous le signe de la transition démocratique et de la bonne gouvernance économique et politique, mais aussi réalisé de considérables avancées dans les domaines des droits de l’homme et de l’état de droit.  L’adoption du Mécanisme d’évaluation par les pairs en est une illustration éloquente, a-t-il estimé.  Pour autant, ces acquis ne doivent pas, selon lui, faire oublier une autre œuvre essentielle, dans laquelle le Sénégal est totalement engagé, qui est de poursuivre le travail pour l’élimination totale des conflits, condition unique pouvant permettre de s’engager, de manière pérenne, dans la voie du développement.


Le représentant a rappelé que le Secrétaire général, dans son rapport sur les causes des conflits en Afrique identifiait la pauvreté, les inégalités et la mauvaise gouvernance comme les causes principales des situations conflictuelles sur le continent.  Créer les conditions d’une stabilité et d’une paix durable en Afrique signifie relever les défis du développement et éradiquer la pauvreté qui alimente souvent les conflits, a-t-il déclaré, notant néanmoins qu’une analyse fine du rapport du Secrétaire général sur les causes des conflits en Afrique permettait de se rendre compte que les menaces les plus sérieuses étaient liées au pouvoir, notamment son acquisition et sa gestion, ainsi que la répartition des richesses.  C’est pourquoi, a-t-il ajouté, il est indispensable de mettre en place les conditions d’organisation d’élections libres et transparentes, seul gage d’une répartition juste du pouvoir.


Le représentant a également souligné que son pays se félicitait de la décision du Secrétaire général de dépêcher auprès de l’Union africaine une mission de travail interdépartementale qui sera chargée principalement d’élaborer un plan décennal de renforcement des capacités africaines en vue de rendre plus étroite et plus structurée la coopération entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, d’améliorer l’alerte rapide et les compétences en matière de médiation et de maintien de la paix et d’aider à renforcer les capacités en matière politique et électorale, de gouvernance, des droits de l’homme et d’état de droit, de consolidation de la paix et d’aide humanitaire. 


Mme ILEANA NUNEZ MORDOCHE (Cuba) a déclaré que l’Afrique demeure non seulement marginalisée et désavantagée dans les relations économiques internationales, mais aussi, que son niveau de pauvreté ne cesse de s’aggraver de manière alarmante, sans compter les effets néfastes des conflits armés et des propagations de maladies.  Selon la représentante, ce sont les politiques financières et économiques et le processus de mondialisation néolibéral mis en œuvre par les pays développés qui ont aggravé la situation précaire des pays africains.  D’autre part, l’engagement des pays développés d’allouer 50 millions de dollars supplémentaires pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement n’a pas été honoré, a-t-elle regretté.  Elle a appelé la communauté internationale à respecter ses engagements en ce sens. 


La représentante a fait part des efforts de son pays, malgré ses faibles ressources, dans les domaines de la formation et de la santé.  À cet égard, elle a précisé que 30 000 étudiants africains avaient été formés par Cuba et qu’actuellement 1 661 jeunes de 43 pays africains étudiaient dans les universités du pays.  Ces initiatives témoignent de la possibilité de parvenir à des résultats satisfaisants si une véritable volonté politique existe.  L’Afrique a besoin de ressources et d’actions concrètes, a-t-elle conclu.


M. JIRO KODERA (Japon) a déclaré que pour aider le NEPAD à atteindre une plus grande efficacité, son pays avait distingué quatre des huit points prioritaires du Programme d’action comme étant sujets à un plan d’aide immédiat.  Ce sont les infrastructures, l’agriculture, l’amélioration du marché par l’intermédiaire de la promotion d’échanges commerciaux, d’investissements et du développement du secteur privé.  Il s’agit aussi de développer les ressources humaines à partir d’actions de soutien à l’éducation et à la santé publique, a ajouté le représentant.  Il a indiqué que le Japon a, par ailleurs, décidé de prolonger son assistance au corridor sud du Mali-Sénégal, ce qui demeure, au reste, l’un des projets du Plan d’action à court terme (STAP).  Pour ce qui est du commerce et de l’investissement, il a ajouté que le Japon, en collaboration avec les institutions des Nations Unies, allait organiser sur ces deux thèmes, le quatrième Forum Afrique-Asie des entreprises de 2007, soulignant que pour son pays, commerce et investissement constituent les clefs du développement économique durable.  De plus, soulignant que les investissements directs en Afrique avaient tendance à se concentrer sur le nord, il a souhaité que le reste du continent attire un peu plus l’attention.


Après avoir fait valoir l’importance accordée par le processus de la Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) à la consolidation de la paix, il a ensuite rappelé que, selon les engagements pris en 2005 par le G-8 et d’autres donateurs, le total de l’aide publique au développement de l’Afrique devrait se situer aux alentours de 25 milliards de dollars entre 2004 à 2010.  Un semblable effort devra être fait pour que cette aide soit utilisée efficacement pour réaliser les OMD.


M. ROBLE OLHAYE (Djibouti) a estimé que l’Afrique doit continuer à travailler de façon collective pour résoudre ses problèmes sociaux, économiques, politiques.  Au sujet du rapport du Secrétaire général sur les progrès réalisés dans les politiques en faveur de la paix, il s’est félicité que le Secrétaire général prône des efforts pour susciter et maintenir un solide appui politique de la part des principaux protagonistes.  Il a sur ce point salué la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies ainsi que le Bureau d’appui et le Fonds de même nom.


De manière générale, a-t-il dit, l’Union africaine a créé son propre mécanisme pour appliquer une meilleure gouvernance sur son territoire et l’on ne peut que s’en réjouir.  Un certain nombre cependant d’obstacles continuent à freiner les efforts de développement tels que les épidémies et pandémies, le VIH/sida, le paludisme qui tue, pour ce dernier, surtout les pauvres et les enfants.  Le représentant a rappelé qu’outre leur caractère tragique, ces maladies pesaient également très lourdement sur le budget africain.  Abordant les questions d’exploitation des ressources naturelles, il a regretté que le rapport ne souligne pas le fait que les ressources naturelles peuvent s’épuiser et ne peuvent donc pas être considérées comme le fondement du développement durable.


M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a déclaré que la priorité devrait être accordée à la consolidation du processus de développement de l’Afrique en honorant les engagements pris pour faire avancer les objectifs du NEPAD, notamment dans le domaine de la croissance durable.  Il s’est félicité de l’aide accordée aux pays africains endettés, tout en affirmant que sans une conclusion satisfaisante et dans les temps du Cycle de Doha, les pays africains seraient incapables d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également souligné le rôle important des capitaux privés dans le développement du continent.  Le représentant a, par ailleurs, exprimé sa préoccupation face à l’insuffisance des services de santé en Afrique qui souffrent, à son avis, de l’exode du personnel qualifié, ce qui nuit aux efforts déployés dans la lutte contre le VIH/sida et le paludisme.


Abordant la question des conflits en Afrique, le représentant a déploré la lenteur des interventions rapides et efficaces en cas de menace de conflit.  Il importe d’agir dans les plus brefs délais, a-t-il souligné.  Ayant jugé efficace l’action des Nations Unies dans un certain nombre de situations, comme au Libéria, le représentant a exhorté les gouvernements africains à coopérer avec l’Organisation, celle-ci n’étant pas toujours en mesure de régler les difficultés sans appui sur le terrain.


M. CRISPIN GREY-JOHNSON (Gambie), qui s’exprimait au nom du Groupe africain, a salué l’appel du Secrétaire général aux partenaires de l’Afrique pour qu’ils honorent leurs engagements.  Il est essentiel, a-t-il dit, que les partenaires s’en tiennent à leurs engagements de consacrer la moitié de l’aide publique au développement à l’Afrique.  Il faut beaucoup faire pour que l’Afrique ne croule plus sous le fardeau de la dette, a-t-il ajouté, se félicitant, à cet égard, des efforts entrepris par le G-8.  Le représentant s’est réjoui des efforts fournis par les Nations Unies pour collaborer avec l’Union africaine dans le but de renforcer les capacités africaines de maintien de la paix.  S’agissant de la lutte contre le paludisme, le délégué s’est félicité d’un partenariat qui fonctionnait bien.  Il doit être renforcé, a-t-il insisté.  Il ne faut pas, en effet, baisser la garde et garantir un financement adéquat pour terrasser cette maladie, mortelle pour le développement, a-t-il conclu, remerciant les partenaires de l’Afrique. 


M. LUIS ENRIQUE CHAVEZ (Pérou) a déclaré que s’engager pour l’Afrique, c’est s’engager pour la paix et la sécurité internationales.  La paix et la sécurité en Afrique ont trait à des facteurs socioéconomiques, religieux et pas seulement politiques.  L’Afrique subsaharienne, en raison de l’instabilité des marchés des matières premières, s’est endettée et considérablement appauvrie, a dit M. Chavez.  Elle est également sous le coup d’une forte exclusion sociale.  La priorité de la communauté internationale doit donc se concentrer sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, la réduction de la dette, l’accès aux marchés des pays développés.


Dans les situations de postconflit où les défis sont énormes, il faut rétablir la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, l’intégration sociale et la viabilité économique, a-t-il affirmé.  Il importe en ce sens de mettre l’accent sur la prévention et sur des stratégies concertées entre l’ONU et la communauté internationale, en particulier avec les organisations sous-régionales concernées.  Il a par la suite fait part de son analyse sur la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire et le Soudan.  Il est possible de reconstruire leur tissu social et de leur donner les conditions de viabilité démocratique, a estimé le représentant.


M. HON SEIF IDDI (République-Unie de Tanzanie) a présenté l’état du paludisme dans son pays où 93% de la population risquait une infection.  Une estimation donne en effet des chiffres alarmants: 18 millions de cas en tout et 100 000 morts sur une seule année et, parmi les décès, on évalue à 80% le pourcentage d’enfants frappés.  Le pays souffre, en sus des pertes humaines, d’un manque à gagner en termes économiques qui représente environ 3,4% du PIB, dû aux coûts directs et indirects de la maladie.  Nous devons, a-t-il dit, redoubler nos efforts pour prétendre à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement ainsi que ceux de la Déclaration d’Abuja.


Certes, on a utilisé des traitements de plus en plus efficaces pour lutter contre cette maladie et nous allons bientôt utiliser les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT) dans la mesure où les stocks nous le permettront.  Cela étant, le prix de ce médicament, de l’ordre de 10 dollars dans le secteur privé, n’est pas abordable pour les malades.  Nous demandons donc à l’OMS, aux partenaires de développement et aux pharmacies de nous aider à subventionner ce traitement afin que le plus grand nombre puisse y avoir accès.  Le représentant a également fait part des systèmes de détection et de soin du paludisme implantés dans plusieurs districts tanzaniens, en précisant que ces mesures de lutte supposaient un maintien de la dynamique du financement mondial.  La question du dépistage des maladies et du suivi de ces opérations, qui est essentielle, en arrive aujourd’hui à un stade critique si la Tanzanie est toujours supposée parvenir à ses objectifs de développement.


M. JOHN MC NEE (Canada) a affirmé que, cinq ans après le lancement du NEPAD, il y a tout lieu de se montrer satisfait des progrès réalisés et des résultats obtenus.  Le représentant s’est dit néanmoins pleinement conscient des défis qui demeurent, au regard des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a indiqué que son pays se réjouissait de collaborer avec l’Afrique dans les modalités d’application du NEPAD notant qu’en juillet, lors du Sommet du G-8 de Saint-Pétersbourg, le Canada avait annoncé de nouveaux engagements financiers au profit de l’Afrique.  Selon lui, le secteur privé a également un rôle crucial à jouer dans la poursuite d’une croissance économique durable en Afrique.  Il a ainsi souligné que le Fonds d’investissement du Canada pour l’Afrique avait été lancé l’année dernière, fonds public-privé qui a permis de mobiliser des capitaux de plus de 230 millions de dollars et se traduit, actuellement, par des investissements dans un large éventail de secteurs à l’échelle du continent.  Le représentant a ajouté, par ailleurs, que son pays continuait d’appuyer activement les efforts de l’Afrique pour prévenir et régler les conflits du continent.


M. ABDERRAZZAK LAASSEL (Maroc) a déclaré que les mécanismes instaurés par le NEPAD avaient insufflé une nouvelle dynamique en faveur de l’Afrique et qu’il s’agissait, à présent, de maintenir cet élan en donnant suite, sans tarder, aux engagements pris aussi bien de la part des États africains eux-mêmes que de la part des pays donateurs.  Il a souligné que son pays avait poursuivi ses efforts visant à mettre en œuvre un ensemble d’initiatives, inscrites dans le cadre des priorités fixées par le NEPAD, avec l’objectif d’élaborer de véritables partenariats Sud-Sud, plaçant la participation du secteur privé au centre de cette stratégie.  Le Maroc, a-t-il dit, a ainsi lancé un ensemble de projets dans différents secteurs d’activités socioéconomiques tels que l’agriculture, la santé, la formation des cadres, les sciences des nouvelles technologies, les pêches, l’hydraulique et les transports.  Il a en outre participé à la réalisation de plusieurs projets de développement durable dans différents pays du continent, comme il a annulé la dette publique des pays africains les moins avancés tout en facilitant l’accès de leurs produits au marché marocain, a-t-il ajouté.  Le représentant a invité instamment les organismes onusiens à mieux contribuer aux efforts régionaux et internationaux de développement de l’Afrique, en améliorant la coordination de leurs activités de soutien en faveur du NEPAD.


M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil), affirmant que seul un front commun pourrait faire face aux problèmes socioéconomiques de notre temps, a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts envers le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et les pays du continent.


M. Sardenberg a déploré que les promesses faites à cet effet aient rarement été suivies d’effets.  Il est difficile pour les pays africains de progresser dans ces conditions, a-t-il déclaré, affirmant qu’il était indispensable de privilégier l’approche multilatérale et citant à cet égard le cycle de Doha, les travaux de l’Organisation mondiale du commerce ou encore la réforme de l’ECOSOC.  Par ailleurs, a-t-il dit, les négociations sur l’allègement de la dette doivent être conclues le plus rapidement possible.


Il a insisté par ailleurs sur l’importance de la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, en précisant que son pays s’était engagé activement dans cette voie.  Il s’est prononcé en faveur d’une intensification de la coopération Sud-Sud comme moyen de compléter les actions multilatérales, en soulignant que le Brésil avait l’intention de poursuivre ses efforts en ce sens.


M. KYAW TINT SWE (Myanmar) s’est déclaré encouragé de noter dans le rapport du Secrétaire général les progrès accomplis dans divers domaines du NEPAD.  Il est impératif que cet élan soit maintenu et renforcé, a-t-il souligné.  Selon lui, les partenaires de l’Afrique doivent respecter leurs promesses.  Il faut, a-t-il ajouté, un dialogue constructif et soutenu et un engagement large des dirigeants africains et des partenaires de l’Afrique sur les priorités.  Le représentant a exprimé le soutien sans faille de son pays au NEPAD.  S’agissant de la lutte contre le paludisme, il a estimé que la situation dans son pays s’améliorait, mais que cette maladie constituait toujours un grave problème de santé publique.  Le Plan stratégique national pour la prévention et la lutte contre le paludisme du Myanmar 2006-2010 a été mis en place, a-t-il affirmé, précisant qu’il reposait notamment sur un diagnostic et traitement précoces du paludisme où qu’il se produise.  Le but déclaré est de réduire la mortalité due au paludisme de 50% en moins de cinq ans, et de 75% d’ici à 2015. 


M. KATI OHARA KORGA (Togo) a déclaré que, s’agissant du soutien accordé par la communauté internationale au développement de l’Afrique, le G-8 avait pris des mesures concrètes en 2005 pour annuler la dette multilatérale de 14 pays africains dans le cadre de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE).  Il a toutefois souligné que l’aide publique pourrait connaître un accroissement considérable si l’Union européenne appliquait effectivement le nouvel objectif collectif de 0,56% de son PNB à l’aide publique au développement (APD) en 2010, pour atteindre la cible de 0,7% en 2015.


Si ces mesures témoignent d’une réelle volonté de promotion et dénotent un nouvel élan en faveur du continent, la suspension, en juillet dernier, des négociations commerciales multilatérales du cycle de Doha constitue en revanche une source de grande déception pour les pays africains, a-t-il poursuivi.  Le représentant a lancé un appel aux partenaires au développement de l’Afrique afin qu’ils accordent un soutien plus affirmé au NEPAD en procédant à des aides budgétaires directes au programme, à l’annulation totale de la dette de tous les pays africains, à l’augmentation substantielle de l’APD au développement du continent, à la conclusion rapide et positive des négociations commerciales multilatérales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de garantir l’accès aux marchés des produits africains et l’élimination de toutes les formes de subventions à l’agriculture, à la réforme du système financier international et à la promotion des investissements étrangers directs en Afrique.


M. MULUGETA ZEWDIE (Éthiopie), en commentant les résultats du rapport de l’OMS sur la Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement a déclaré que son pays, l’Éthiopie, restait l’un de ceux les plus touchés par ce fléau en Afrique.  Le nombre de personnes frappées par cette maladie en un an a dépassé 6,1 millions de personnes, d’après les chiffres de l’année 2003.  À la suite des actions menées par le Gouvernement pour éradiquer le paludisme - contrôle et traitement de l’épidémie, diffusion de moustiquaires- il reste en 2006 environ 3,1 millions de personnes à risques.  Le paludisme est la première cause de mortalité au plan national.


Le paludisme est un facteur sérieux de ralentissement du développement socioéconomique de l’Éthiopie, a poursuivi le représentant.  Il y a, a–t-il dit, des pertes de revenus liées à cette maladie, des enfants qui ne vont pas à l’école et des coûts de traitements importants.  Il y a eu des pluies très fortes, des inondations et comble du désastre, la saison où se transmet le plus la maladie intervient au plus fort des récoltes, a précisé l’intervenant.  Des services de conseil et de soins ont été rapidement déployés sur le territoire, 600 tonnes de DDT ont été mis à disposition des ménages, et pas moins de 20 équipes de secours locales et internationales ont été sollicitées.  Tout ceci a un coût et l’Éthiopie espère maintenant que la communauté internationale lui fournira un appui conséquent.  Comme le montre une enquête démographique sur la santé nationale éthiopienne en 2005, a-t-il poursuivi, des efforts ont été faits même si les résultats sont inférieurs aux attentes.  Il a précisé que la couverture de santé ne porte en Éthiopie que sur 64% de la population, ce qui rend difficile la mise à terme de la maladie.


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM (Soudan) a déclaré, sur le thème des causes des conflits et de la promotion d’une paix et d’un développement durable en Afrique, que les sanctions unilatérales imposées à son pays depuis les années 1990 continuaient de gêner les efforts déployées par son gouvernement pour remédier aux causes des conflits et atteindre les objectifs de développement.  Par ailleurs, il a fait observer que le Soudan n’a pas bénéficié d’initiatives d’allégement de la dette, malgré le lourd fardeau qu’elle représente pour son pays.  Il s’est, d’autre part, prononcé en faveur d’un redoublement des efforts de la communauté internationale et des Nations Unies pour renforcer les capacités de médiation et de négociation africaines et pour garantir des financements plus prévisibles et ponctuels.  Soutenir la Mission de l’Union africaine (MUAS) a toujours été, et sera toujours, au cœur de la politique du Soudan, a-t-il assuré.


Sur le thème de la lutte contre le paludisme, il a qualifié la maladie de grand problème de santé publique et économique.  Au Soudan, la quasi-totalité de la population y est exposée et 20% des consultations dans les hôpitaux concernent le paludisme, a-t-il indiqué.  En ce sens, le Soudan a mis en place une stratégie de lutte en partenariat avec les acteurs internationaux et locaux concernés et dont les principaux objectifs sont l’amélioration du traitement et le renforcement des capacités du secteur de la santé.  Le représentant a toutefois déploré l’échec de ces efforts qu’il a imputés à l’insuffisance de ressources financières.


Le représentant a estimé que pour que les pays africains profitent du NEPAD, un plan d’action était nécessaire pour intégrer les économies africaines dans l’économie mondiale et le système commercial international.  Il a, à cet égard, qualifié de vital l’adhésion des pays africains à l’Organisation mondiale du commerce et a exhorté, avant de conclure, la communauté internationale à honorer ses engagements à appuyer le NEPAD.


M. TENS C. KAPOMA (Zambie) a mis l’accent sur l’importance de la Décennie pour faire reculer le paludisme.  La Zambie, a-t-il dit, comme tous les pays en développement touchés par ce fléau, soutient les efforts fournis par la communauté internationale visant à combattre cette maladie qui a des effets nocifs, à long terme, sur le développement socio-économique et durable.  Le représentant a indiqué que son pays enregistrait, chaque année, au moins trois millions de cas cliniques, les femmes enceintes et les enfants étant les plus vulnérables.  Le Gouvernement a élaboré une stratégie de lutte contre le paludisme depuis 2001, a-t-il dit, en particulier en matière de traitement rapide et efficace de la maladie, d’intervention et de préparatifs en cas d’épidémie, de renforcement des équipements et des personnels, d’information, d’éducation et de communication en vue de prévenir le paludisme et de suivi de l’efficacité des médicaments antipaludiques.  Toutefois, la Zambie continue de se heurter à un grand nombre d’obstacles dans ce domaine, a-t-il déclaré, lançant un appel à la communauté internationale pour soutenir ses efforts aux niveaux national et régional.


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a souligné, après lecture du rapport, qu’il fallait, de toute évidence, se pencher à nouveau sur les moyens de pallier aux besoins d’une situation critique en Afrique et réévaluer les engagements qui ont été pris l’année passée.  Des signes encourageants proviennent des initiatives engagées ou qui seront entreprises par les partenaires au développement africain, a-t-il dit, relevant notamment les ressources financières innovatrices et des initiatives d’aide ponctuelles.  De tels efforts sont appréciables et nous les encourageons vivement, a-t-il dit.


Selon lui, il demeure cependant des sources de préoccupation à la lecture de ce rapport.  En premier lieu, le volume de l’aide au développement prévoit, suivant l’initiative du G-8 en 2005, une augmentation substantielle de cette aide.  Dans le même temps, a remarqué l’intervenant, le paragraphe 45 attire l’attention sur le fait que le montant de cette aide ne croîtra pas à un rythme suffisant pour permettre à ces pays de s’acquitter des promesses faites à Gleneagles.  Une autre observation souligne que le fait que l’aide au développement s’accroisse sous la forme d’aides, d’allègements de la dette et d’assistance technique ne veut pas nécessairement dire qu’il s’agisse d’un transfert financier à proprement parler vers les pays en développement.  Nous espérons, a-t-il dit, que le prochain rapport puisse donner quelque éclairage sur ces deux questions.  Avant de conclure, il a rappelé le besoin urgent d’une reprise rapide des négociations de Doha.


M. CHO HYUN (République de Corée) a noté qu’en dépit des fermes engagements de la part des pays africains pour réaliser les objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), des progrès accomplis dans ce sens et la solidarité de la communauté internationale en faveur du NEPAD, il importait d’entreprendre des actions plus concrètes pour relancer cette dynamique.  Il conviendrait, à ce sujet, d’intégrer les priorités du NEPAD dans les stratégies de développement nationales, d’accroître le soutien au secteur privé et de promouvoir le dialogue avec la société civile.


Outre les initiatives d’allègement de la dette, il est indispensable d’honorer les engagements relatifs à l’aide publique au développement, a précisé le représentant, qui a fait part de l’initiative de son gouvernement de soutenir les pays africains dans leurs efforts relatifs à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cette initiative se concentrera sur le développement des ressources humaines, la santé et le renforcement des capacités administratives, a-t-il précisé.  La Corée coopèrera en ce sens avec les organisations régionales, les institutions internationales et les bailleurs de fonds, a assuré le représentant.


Abordant les questions de commerce, il s’est prononcé en faveur d’une reprise des négociations du cycle de Doha, en indiquant que la République de Corée élargirait l’accès sans quota ni droits de douane de ces marchés aux produits des pays les moins avancés.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a appuyé l’appel lancé par le Secrétaire général en faveur d’efforts concertés pour faire face aux défis et contraintes qui continuent de compromettre le développement économique de l’Afrique.  Les pays africains ne disposent pas de suffisamment de ressources pour le développement, a-t-il déclaré, et la communauté internationale devrait, à son avis, honorer ses engagements en la matière en augmentant, par exemple, l’assistance au développement.  Le représentant s’est également félicité de la décision du G-8 d’annuler la dette des 18 pays les plus pauvres, dont la majorité se trouve en Afrique, ainsi que les mesures prises par l’Union européenne visant à octroyer 0,7% du produit national brut à l’aide publique au développement.  La coopération entre le Viet Nam et les pays africains a augmenté depuis plusieurs années, a-t-il par ailleurs souligné, notant que le volume commercial de son pays avec l’Afrique était passé de 15 millions de dollars à 300 millions entre 1991 et 2005.  Il a assuré que son pays continuait à rechercher les voies et moyens pour contribuer à la mise en œuvre et au succès du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


M. ASAD M. KHAN (Pakistan) a noté que le nouveau rapport du Secrétaire général contenait une série de recommandations mises à jour et tenant compte de l’évolution de la situation.  Il a souligné l’importance de la création de la Commission de consolidation de la paix.  Le Pakistan, a-t-il dit, s’est, de son côté, engagé à appuyer les efforts de paix déployés par les Nations Unies en Afrique.  En tant que pays contributeur de troupes, il participe actuellement, avec 9 000 personnels, à 6 des 7 opérations déployées actuellement sur le continent.  Il a fourni également une assistance bilatérale dans les domaines socioéconomique et militaire, ceci dans le contexte de la coopération Sud-Sud.  Un programme spécial d’assistance technique a ainsi été lancé en 1986 pour soutenir l’Afrique et des centaines de jeunes cadres africains ont été formés grâce a ce programme.


Par ailleurs, le représentant a noté que le NEPAD représentait une nouvelle façon d’aborder les questions de développement pour les pays africains en créant des cibles dans des domaines prioritaires sectoriels.  Or, a remarqué le représentant, la tendance positive atteste du fait que le déficit de mise en œuvre observé ailleurs dans le monde ne touche visiblement pas l’Afrique.  Cela étant, a-t-il conclu, il serait illusoire de penser que l’Afrique pourrait atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement sans que ne lui soient fournies des ressources supplémentaires.


M. ANANDA DHUNGANA (Népal) s’est félicité de l’engagement collectif de la communauté internationale et des populations africaines pour la paix et le développement de l’Afrique.  Il a noté qu’au vu du potentiel que représentent les ressources naturelles pour le développement économique du continent, l’utilisation efficace de ces ressources est un défi pour les pays africains et leur développement socioéconomique.


Il a par la suite, indiqué que son pays accordait une grande valeur à sa coopération avec les pays africains.  Il s’est engagé à cet égard, à travailler en collaboration avec d’autres dans diverses enceintes internationales telles l’ONU ou le Groupe des 77.  Le Népal participe à des opérations de maintien de la paix dans plusieurs pays du continent.


De l’avis du représentant, la prévention des conflits et la consolidation de la paix bénéficieront des efforts coordonnés et continus des Nations Unies, des organisations régionales et des institutions financières internationales et régionales.  Se félicitant des progrès dans les actions de prévention et de maintien de la paix, il a estimé nécessaire d’avoir une action accrue et concertée pour prévenir une escalade des crises potentielles.  Il a soutenu à cet égard les efforts des Nations Unies dans ce domaine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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