SG/SM/9828-ECOSOC/6150

DES DÉCISIONS CAPITALES DEVRAIENT ÊTRE PRISES PROCHAINEMENT, A DIT LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’OUVERTURE DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

02/05/2005
Communiqué de presse
SG/SM/9828
ECOSOC/6150


DES DÉCISIONS CAPITALES DEVRAIENT ÊTRE PRISES PROCHAINEMENT, A DIT LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’OUVERTURE DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL


Le sentiment général se résume en ces mots: « Si ce n’est pas maintenant, alors quand? », dit-il aux représentants de la Banque mondiale, du FMI et de l’OMC


On trouvera ci-après le texte de la déclaration liminaire que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a prononcée à l’ouverture de la réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social, tenue à New York le 18 avril:


Permettez-moi de me joindre à vous pour accueillir chaleureusement nos invités représentant les institutions financières et commerciales internationales.


Nous nous intéressons tous aux mêmes questions –l’aide, le commerce, la dette et le développement–, et aujourd’hui, grâce aux conférences organisées par l’ONU dans les années 90, nous avons aussi une même vision des choses.  Au cours des trois dernières années en particulier, depuis la Conférence de Monterrey, nos points de vue ont convergé vers les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Les prochains mois nous offrent l’occasion unique d’apporter au système international de véritables changements, –des changements qui rendront le monde plus libre, plus juste et plus sûr pour tous ceux qui l’habitent.


Le dialogue de haut niveau qui aura lieu en juin à l’Assemblée générale sur le thème du financement du développement sera suivi de votre propre réunion de haut niveau, du Sommet du G-8 en juillet, des assemblées de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international en septembre, et de la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce en décembre.


Toutes ces rencontres doivent être considérées dans le contexte plus large de l’ordre du jour du Sommet des Nations Unies qui se tiendra en septembre et qui sera l’occasion d’examiner en même temps toute une série d’engagements essentiels.


En ce qui concerne le développement, les engagements sont attendus à la fois des pays en développement et des pays développés.


Tous les pays en développement doivent s’engager à mettre en œuvre des stratégies nationales appropriées, transparentes et dont ils sont comptables, qu’ils ont eux-mêmes conçues et dans lesquelles ils s’investissent pleinement, en vue de mobiliser toutes leurs ressources dans la lutte contre la pauvreté.


Et toutes les communautés de donateurs, doivent s’engager à atteindre, dans des délais fixés, l’objectif de 0,7% d’aide publique au développement, concentrer les apports de l’aide en début de période par l’intermédiaire d’un mécanisme international de financement ou de tout autre mécanisme, et rechercher activement de nouvelles sources de financement et de nouveaux moyens de s’assurer que les pays en développement peuvent vraiment faire face au remboursement de leur dette.


Il est tout aussi important de s’engager à faire aboutir l’année prochaine les négociations commerciales de Doha, qui devraient porter essentiellement sur le développement et la suppression des droits et des quotas en tant que première mesure indispensable pour ouvrir le marché à toutes les exportations des pays les moins avancés.


Nous avons également besoin d’engagements plus précis pour répondre aux besoins particuliers de l’Afrique et, enfin et surtout, pour étudier tous les moyens, politiques et techniques, d’atténuer les changements climatiques et leurs répercussions.


Je crois que nous aurons plus de chances de tenir tous ces engagements si nous les inscrivons clairement dans le contexte du Sommet du mois de septembre.


Comme je l’ai écrit dans un de mes derniers rapports, il n’y a pas de développement sans sécurité, il n’y a pas de sécurité sans développement, et il ne peut y avoir ni sécurité, ni développement si les droits de l’homme ne sont pas respectés.


C’est pourquoi j’ai suggéré un ordre du jour global, accordant autant de poids et d’attention à ces trois grands objectifs de l’Organisation des Nations Unies, qui doivent tous reposer sur la primauté du droit.


Il va sans dire que cet ordre du jour doit faire l’objet de négociations entre les États.  Mais ces négociations doivent être menées dans un esprit de concessions mutuelles.  Quand on a besoin de l’aide des autres États pour atteindre ses objectifs on doit aussi être prêt à les aider à atteindre leurs objectifs.


J’espère que les États Membres seront encouragés à agir non seulement pour l’idée qu’il est manifestement urgent de prendre des mesures pour lutter contre la pauvreté, le terrorisme, la prolifération des armes de destruction et l’extension de maladies redoutables, mais aussi par la chance unique qui se présente cette année.


En ce qui concerne tant le développement que la sécurité et les institutions, l’impression dominante aujourd’hui est que si l’on ne fait pas quelque chose tout de suite, on ne le fera jamais.  Mon rapport et les rapports de l’équipe du projet du Millénaire et du groupe de haut niveau ont fait naître le sentiment que le moment était venu de prendre des décisions capitales.


Le Sommet du mois de septembre, qui a pour objet de faire le point sur les progrès accomplis depuis la Déclaration du Millénaire, sera le moment idéal pour prendre ces décisions.  La Déclaration n’a-t-elle pas été approuvée au plus haut niveau par toutes les nations et ne comporte-t-elle pas des objectifs communs pour l’ensemble des préoccupations communes?  Le Sommet représente donc l’échéance parfaite et l’occasion idéale pour les dirigeants politiques du monde de réunir les travaux que leurs représentants mènent dans diverses instances et d’en consacrer les fruits sous une forme qui porte clairement le sceau de leur autorité.


L’enjeu pourrait difficilement être plus grand.  Je vous encourage vivement à planifier tous vos travaux en tenant clairement compte de cette échéance et de cette occasion.


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