ECOSOC/6180

FACE AU RISQUE DE PANDÉMIE DE GRIPPE AVIAIRE, LES EXPERTS INSISTENT SUR LA TRANSPARENCE, LA COORDINATION INTERNATIONALE ET LES CAPACITÉS DE RÉACTION RAPIDE

3/11/2005
Conseil économique et socialECOSOC/6180
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

FACE AU RISQUE DE PANDÉMIE DE GRIPPE AVIAIRE, LES EXPERTS INSISTENT SUR LA TRANSPARENCE, LA COORDINATION INTERNATIONALE ET LES CAPACITÉS DE RÉACTION RAPIDE


Devant le risque d’une pandémie mondiale de grippe aviaire qui a déjà causé le décès de 62 personnes dans quatre pays d’Asie, le Conseil économique et social a ce matin organisé une manifestation spéciale associant organisations internationales, institutions et départements des Nations Unies se trouvant en première ligne de front dans la lutte contre ce virus.  Cette réunion, présidée par le Président de l’ECOSOC, le Représentant permanent du Pakistan, et à laquelle a participé le Président de l’Assemblée générale, s’inscrit dans le cadre d’une série d’activités sur la grippe aviaire.


Le Directeur adjoint de l’Organisation mondiale de la santé, M. David Heymann, a expliqué que selon les informations disponibles, ce virus mue graduellement.  Nous ne pouvons pas mettre un terme à ces mutations mais nous pouvons limiter les possibilités que de telles mutations passent chez l’humain, a t-il expliqué.  Celui-ci a insisté sur un certain nombre de mesures à prendre comme minimiser l’exposition humaine au virus en proposant des compensations aux éleveurs qui détruiront leur volailles; maximiser le recours aux vaccins contre la grippe; mettre au point des plans nationaux d’urgence; améliorer les capacités de surveillance et de détection des pays ainsi que les voies de communication avec la population et accorder les ressources suffisantes à la mise au point d’un vaccin.


La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires (OCHA) et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Margareta Walstrohm, a elle aussi insisté sur l’aspect « réaction rapide » de la communauté internationale en précisant que son Bureau tiendra la semaine prochaine une réunion à Genève au cours de laquelle il sera question notamment du rôle joué sur le terrain par les équipes de pays des Nations Unies. 


Le virus s’est adapté aux régions froides et il est prévu maintenant qu’il affecte le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, de l’Est et de l’Ouest, a expliqué Louise Fresco, Sous-Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Cependant, le fait que le virus puisse être contenu chez la volaille domestique constitue à l’heure actuelle le seul espoir de juguler l’épidémie.  425 millions de dollars sont nécessaires pour lutter contre le virus, dont la moitié pour combattre la maladie dans les pays à risque.  Pour l’heure, 30 millions ont été utilisés, a-t-elle précisé.


De son côté, le Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, David Nabarro, a identifié une série de défis à relever: l’amélioration des infrastructures sanitaires destinées aux animaux; élaboration de plans d’urgence face à une éventuelle crise sanitaire; et évaluation des stocks de vaccins et de médicaments antiviraux.


MANIFESTATION SPÉCIALE SUR LE THÈME « GRIPPE AVIAIRE »


Déclarations


M. MUNIR AKRAM, Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a indiqué que non seulement le virus de la grippe aviaire était mal connu, mais, à l’instar des virus du VIH et du SRAS, il tend à se propager en dehors de son foyer d’éruption, depuis l’Asie vers l’Europe et le Moyen-Orient, et menace aujourd’hui d’atteindre l’Afrique.  À moins que la maladie ne soit jugulée rapidement, a-t-il prévenu, elle pourrait constituer une menace grave au niveau mondial, à la fois sur le plan sanitaire et sur le plan économique.  De fait, l’abattage des volailles touchera principalement les pauvres, pour lesquels ils sont autant un moyen de gagner leur vie qu'une source de protéines à bon marché.


M. Akram a insisté pour que la coopération internationale soit énergique et s’inscrive dans la longue durée, rappelant que les pays en développement manquaient généralement des compétences scientifiques et techniques nécessaires pour détecter la maladie et réagir en conséquence.  Les efforts combinés de la FAO et de l’OMS sont également essentiels.  Il s’est réjoui de la nomination du Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, ajoutant qu’en tant qu’organe de coordination, l’ECOSOC encouragera tous les organes à traiter les questions de santé de façon transversale en fonction de leurs mandats respectifs.  Une telle démarche est d’autant plus importante à mettre en œuvre que d’autres maladies nouvelles et réémergentes sont amenées à occuper le devant de la scène dans les années à venir, dans un contexte où la mondialisation facilite leur propagation.  La recherche doit donc être coordonnée sur les vaccins et les coûts de la prévention doivent être partagés.  Le Président de l’ECOSOC a appelé les donateurs et les institutions financières internationales à envisager la création d’un fonds pour aider les pays à mettre en place des plans de prévention et de réaction et pour dédommager les éleveurs dont les volailles auront été abattues.


M. JAN ELIASSON, Président de la soixantième session de l’Assemblée générale, a déclaré que l’organisation de cette réunion est le reflet des efforts déployés par le Conseil économique et social pour revitaliser ses activités.  Comme l’a dit son Président, nous sommes plus près que jamais depuis les années 60 d’une nouvelle pandémie de grippe aviaire mais nous ne savons pas quand et comment elle se manifestera.  Les décideurs politiques se trouvent face à des dilemmes.  Combien investir? Quelles priorités accorder aux efforts mondiaux de prévention de la pandémie par rapport aux efforts nationaux déployés pour garantir la disponibilité des vaccins?  Le Président de l’Assemblée générale a rappelé que l’épidémie SARS a tué 800 personnes et a coûté 30 milliards de dollars.  Mais sans la réponse adéquate apportée par l’Organisation mondiale de la santé, les conséquences de cette épidémie auraient été bien pires.  Le contrôle de la pandémie de la grippe aviaire dépendra donc de la volonté et de la capacité des pays à partager leurs informations sur des cas de contamination.


Les États toutefois ne peuvent lutter seuls contre la pandémie de la grippe aviaire, a précisé le Président de l’Assemblée générale.  Si les Nations Unies sont capables de mener de manière efficace les efforts mondiaux de lutte contre la pandémie, nous aurons alors prouvé de manière irréfutable de quoi cette Organisation est capable.  La grippe aviaire a également montré à quel point nous sommes tous interdépendants dans un contexte de mondialisation.  Soudainement, l’ensemble de la communauté internationale se trouve préoccupée par le manque d’équipement, de ressources humaines et de financement des services de santé des pays en développement.  Il est donc particulièrement opportun pour l’Assemblée générale de présenter un projet de résolution lors de cette session sur l’amélioration des services de santé dans le monde.


Mme LOUISE FRESCO, Sous-Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a fait part de la conviction de la FAO que l’élimination de la grippe aviaire parmi les volailles est susceptible de retarder voire d’empêcher la transformation du virus H5N1 sous une forme qui générerait une épidémie chez l’homme.  Pour cela, la Communauté internationale doit agir au plus tôt, a-t-elle insisté, indiquant que la croissance du secteur des volailles était aujourd’hui de 5% par an et que le nombre de volailles dans le monde atteignait déjà 18 millions.  Les canards et les oies domestiques se concentrent en grand nombre en Asie.  Vivant en plein air, ils favorisent la transmission aux oiseaux sauvages.  L’épidémie eurasienne de l’été 2005 venait de Sibérie, où de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs se concentrent avant de poursuivre leur périple.  Le virus s’est donc adapté aux régions froides.  Il est prévu maintenant qu’il affecte le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, de l’Est et de l’Ouest.


Mme Fresco a cependant souligné que le fait que le virus puisse être contenu chez la volaille domestique -mais plus difficilement chez les oiseaux sauvages- constituait le seul espoir de juguler l’épidémie.  Pour cela, une coopération internationale est indispensable.  Les pays doivent fournir les informations relatives au virus dans la plus grande transparence, afin de permettre un suivi efficace de la propagation et des évolutions de la maladie.  La FAO préconise trois mesures, a-t-elle poursuivi: l’application de mesures de biosécurité dans les fermes et sur les marchés; l’amélioration des activités de détection et de surveillance de la maladie; la mise en œuvre d’actions rapides pour limiter sa propagation.  La FAO collabore quant à elle avec l’OMS avec laquelle elle a lancé un appel aux gouvernements pour qu’ils partagent leurs souches de virus et leurs informations scientifiques dans les délais les plus brefs.  Elle a enfin indiqué que 425 millions de dollars étaient nécessaires pour lutter contre le virus, dont la moitié pour combattre la maladie dans les pays à risque.  Pour l’heure, 30 millions ont été utilisés.


M. DAVID HEYMANN, Directeur adjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a expliqué que ce virus a été identifié en 1997 à Hong Kong.  Pour l’instant, toutes les conditions pour le début d’une épidémie sont réunies à l’exception d’un facteur qui est l’établissement d’une chaîne de transmission humaine efficace et continue.  Jusqu’à présent, nous avons pris connaissance de 122 cas de grippe aviaire dont 62 décès confirmés dans quatre pays d’Asie.  Ce virus n’a pas d’effets importants sur les humains mais en revanche a des conséquences importantes sur les oiseaux alors qu’ils se déplacent dans le monde entier.  Selon les informations dont nous disposons aujourd’hui, ce virus mue graduellement.  Nous ne pouvons pas mettre un terme à ces mutations mais nous pouvons limiter les possibilités que de telles mutations passent chez l’humain.  En nous préparant et en évaluant, nous pouvons limiter les dommages qu’il peut causer.


M. Heymann a insisté sur un certain nombre de mesures à prendre: minimiser l’exposition humaine au virus en proposant des compensations aux éleveurs qui détruiront leur volailles; maximiser le recours aux vaccins contre la grippe; mettre au point des plans permettant à chaque pays de réagir à une épidémie; améliorer les capacités de surveillance et de détection de pays qui doivent immédiatement alerter les autorités compétentes sur des cas de grippe aviaire; améliorer les voies de communication avec la population et accorder les ressources suffisantes à la mise au point d’un vaccin.


M. DAVID NABARRO, Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine, a indiqué avoir identifié huit défis que les gouvernements et les Nations Unies doivent relever conjointement.  Il s’agit tout d’abord d’améliorer les infrastructures sanitaires destinées aux animaux afin de circonscrire la pandémie, puis de l’éliminer.  Ceci implique notamment que les gouvernements renforcent les moyens de leur ministère de l’agriculture.  Il convient ensuite que les gouvernements se préparent à faire face à une éventuelle crise sanitaire, en organisant la coordination entre les différents organes gouvernementaux concernés et en élaborant des plans d’urgence détaillés et adaptés.  Les gouvernements doivent également préparer les demandes qu’ils pourraient avoir à adresser au Bureau de l’ONU le moment venu.  Il convient en outre qu’ils vérifient dès maintenant leurs stocks de vaccins et de médicaments antiviraux et qu’ils réfléchissent, notamment avec les institutions pertinentes des Nations Unies, à la manière d’en fabriquer rapidement ou d’y avoir accès, lorsque la fabrication dans le pays n’est pas envisageable.  Les organisations non gouvernementales et le secteur privé doivent aussi être prêts à apporter leur contribution à la lutte contre la grippe aviaire, qu’il s’agisse, par exemple, de la Croix-Rouge ou des entreprises qui vendent ou importent des volailles.  Il est par ailleurs important de prévoir la forme que prendra la communication autour des risques et des réactions que les citoyens doivent avoir si la grippe se déclare.  S’agissant des pays qui n’ont pas les compétences techniques et scientifiques nécessaires pour faire face efficacement à une épidémie, il est nécessaire de prévoir un accès rapide et une aide internationale suffisante.  Enfin, il est indispensable que le Bureau de coordination des Nations Unies, qui sera basé au sein du PNUD, puisse être assuré de l’appui de tous les pays.


Mme MARGARETA WALSTROHM, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires (OCHA) et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a évoqué plusieurs aspects de la gestion des crises aux Nations Unies.  Au niveau international, il faut utiliser les outils de coordination de manière cohérente pour la gestion de l’information et utiliser pour cela les outils qui ont fait leur preuve, mettre en place des plans d’urgence, dégager des ressources et la logistique nécessaires.  Elle a évoqué aussi la question des contacts avec les gouvernements qui doivent aussi jouer leur rôle.  Pour les activités de plaidoyer, il existe de nombreuses institutions des Nations Unies qui travaillent avec le secteur privé, a ajouté Mme Walstrohm.  Il faut continuer d’utiliser le système d’alerte rapide dont nous disposons en matière de santé humaine et animale.  Il nous faut aussi disposer de systèmes d’alerte rapide au niveau organisationnel.  Pour cela, nous tiendrons la semaine prochaine une réunion à Genève au cours de laquelle nous insisterons sur le rôle joué par les équipes de pays des Nations Unies.  Le grand défi est d’obtenir des informations cohérentes et d’assurer le suivi des connaissances actuelles.



Dialogue


Le représentant des États-Unisa souligné que son pays était déterminé à faire face à la menace de santé publique que représente la grippe aviaire, en coordination avec d’autres pays, l’ONU, les ONG, et le secteur privé, afin d’éviter l’éruption d’une grippe humaine provenant de la souche H5N1, qui serait une catastrophe sanitaire, économique et sociale.  Il a indiqué que le Président Bush avait récemment annoncé la stratégie nationale des États-Unis et a exhorté tous les pays à mettre en place des plans nationaux et à se coordonner avec leurs voisins.  Le Président américain a en outre sollicité auprès du Congrès le déblocage de plusieurs centaines millions de dollars.  Il a en outre appelé à la formation d’un partenariat mondial sur la grippe aviaire.


Le représentant de la Malaisie a fait part de l’expérience de son pays en matière d’endiguement de la grippe aviaire.  Il a rappelé que le premier cas était apparu le 17 août 2005 et que 48 volatiles étaient morts.  Depuis début novembre, toutefois, le virus semble avoir été éliminé du pays.  La vigilance et une réaction appropriée ont en outre évité que le virus se transmette à l’homme, s’est-il félicité.  Le Gouvernement malaisien a créé un comité de coordination de la grippe aviaire et qu’un plan d’action d’urgence avait été élaboré conjointement par les ministères de la santé et de l’agriculture.  Des dédommagements aux éleveurs de volailles dont les élevages auront été abattus ont été distribués, tandis que des campagnes de sensibilisation auprès des villageois et des éleveurs ont été menées, a-t-il ajouté.  De plus, le Gouvernement a dépensé environ 1,1 million de dollars pour stocker des médicaments antiviraux pour 60 000 personnes.  Un groupe multi-institutions (douanes, immigration, police, forces armées, santé, agriculture) a enfin été mis en place pour éviter toute propagation en provenance des pays voisins.  Par ailleurs, une coopération accrue a été impulsée au sein de l’ANASE, tandis que la Malaisie a conclu un partenariat avec la Chine, le Japon et la République de Corée en août 2004.  D’autres formes de coopération ont été développées au sein de l’APEC et de l’ASEM (réunion ANASE-Europe).


Le représentant du Canada a constaté que la communauté internationale disposait déjà des outils pour réagir à cette épidémie, mais qu’il manquait une volonté politique forte de ne pas attendre que la crise soit générale.  Le Canada a, pour sa part, organisé une réunion à Ottawa, les 24 et 25 octobre, regroupant pour la première fois les ministres de la santé de nombreux pays, qui ont eu l’occasion de discuter entre eux et avec des experts.  Ils ont ainsi identifié quatre axes: adopter une approche multisectorielle entre la santé humaine et la santé animale; renforcer les capacités de surveillance et de réaction; élaborer une approche mondiale en matière de vaccins et de médicaments antiviraux; et coordonner la communication sur les risques.  Ils ont également mis en exergue deux principes essentiels pour assurer que la coopération soit efficace: que les pays acceptent de travailler dans la transparence la plus totale et qu’ils appuient pleinement le rôle central que doivent jouer les institutions multilatérales.


Le représentant de laChine a estimé important de renforcer la coopération régionale notamment en Asie qui enregistre un taux important de contamination.  Il faut intensifier nos efforts de recherche sur la grippe et mettre en place un réseau de laboratoire sur la grippe aviaire au niveau national; réduire les coûts des vaccins pour les pays en développement.  La Chine est un des premiers pays ayant des cas de grippe aviaire et nous sommes conscients des effets dévastateurs de cette pandémie.  Le Gouvernement a pris une série de mesures strictes comme le renforcement de la vaccination, de la prévention, de la surveillance, des examens en laboratoires et notre système de réaction rapide.  Nous avons appliqué des mesures de quarantaine dans les zones touchées et avons mené des campagnes d’information.  Nous accordons une importance particulière à la coopération internationale et bilatérale.


Le représentant du Royaume-Unia déclaré, au nom de l’Union européenne, que l’aspect le plus important est de venir en aide aux pays affectés et pour ce faire nous continuerons à travailler en étroite collaboration avec les organismes de coordination dont un grand nombre est représenté ici.  La plus grande chance de succès dépendra de notre capacité à réagir rapidement.  Il a demandé aux experts comment les Nations Unies pouvaient aider la communauté internationale à fixer les priorités à court, moyen et long terme?  Quels sont pour les experts les arrangements financiers les plus adéquats permettant d’alléger le fardeau des pays et comment simplifier la coordination des efforts nationaux?


Le représentant de Singapour a estimé qu’il fallait que la communauté internationale appuie les pays à risque et les aide à mettre en œuvre les plans d’action recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.  Il faut que les éleveurs soient encouragés à faire état de cas de grippe aviaire.  Il faut aussi isoler immédiatement les cas de grippe aviaire et fournir des antirétroviraux aux personnes ayant été en contact avec le virus; réformer les pratiques dans les élevages de fermes pour minimiser les risques de transmission du virus; encourager la transparence et la communication.  Tout cela exige également une coopération internationale, notamment pour le contrôle aux frontières.


Le représentant du Japon a estimé que le partage de l’information en temps réel et en toute transparence était essentiel pour lutter contre la grippe aviaire.  Il a également insisté sur l’importance de constituer des stocks de vaccins et de médicaments, afin de s’assurer que le système de distribution soit transparent et d’être en mesure de réagir aux éventuels effets secondaires.


Le représentant du Viet Nam a déclaré que son pays avait été l’un des premiers pays à avoir été touché par la grippe aviaire et avait su adopter une réaction proactive, grâce à son expérience de la lutte contre le SRAS.  Il a indiqué que son pays avait créé un Comité directeur pour la grippe aviaire dès qu’elle s’était déclarée, ce qui lui a permis de réagir sans délai, en particulier en isolant les zones touchées, c’est-à-dire en y tuant toutes les volailles qui s’y trouvaient, en dédommageant les éleveurs, en désinfectant les élevages aux alentours et en prenant des mesures de sécurité visant à limiter la circulation et à interdire les importations de volailles jusqu’au 30 mars 2006.  Le Comité a par ailleurs conduit une campagne de vaccination des volailles et des oiseaux aquatiques et de désinfection de leur environnement à échelle nationale et devrait stocker 1 million de doses de Tamiflu.  La création d’un système d’alerte rapide s’est en outre accompagnée de la mise en place d’un réseau de surveillance sanitaire national.


Le représentant s’est félicité que, grâce à la mobilisation nationale et à l’appui de la communauté internationale, il n’y ait pas eu de nouveaux cas de grippe aviaire depuis deux mois au Viet Nam.  Il a également souligné que la coopération mise en place il y a deux ans pour lutter contre le SRAS avait montré l’importance de la contribution des pays industrialisés et des institutions spécialisées des Nations Unies.  Il a toutefois appelé à une plus grande coordination entre les pays touchés, les pays donateurs et les institutions des Nations Unies.  À cet égard, il s’est félicité de la nomination d’un Coordonnateur principal du système des Nations Unies pour les grippes aviaire et humaine.


La représentante de la Thaïlande a indiqué que son gouvernement avait créé un Comité national de lutte contre la grippe aviaire, chargé d’élaborer une stratégie nationale et de coordonner la mise en œuvre des plans d’action prévus pour la période 2005-2007.  Un Centre contre la grippe aviaire a en outre été établi pour surveiller la propagation de la maladie et les élevages dans un rayon de 5kms autour des lieux où le virus a été détecté. Le réseau unissant l’OMS et les pays de la région a par ailleurs été renforcé.  La représentante a également souligné que l’assistance technique de l’OIE, de l’OMS et de la FAO avait grandement contribué à la lutte contre le virus et que le Ministère de la santé publique thaïlandais entendait renforcer la collaboration avec les laboratoires pharmaceutiques, améliorer le matériel nécessaire à la lutte contre la grippe aviaire et accentuer la recherche-développement.


La représentante a par ailleurs indiqué que depuis le premier cas a été détecté l’année passée, la Thaïlande a participé et contribué à l’organisation de nombreuses réunions visant à coordonner la lutte contre l’épidémie.  Elle a insisté sur l’importance d’une assistance financière pour les pays à faible revenu.  Elle a enfin déclaré que son pays appuyait la création de stocks régionaux, auxquels chaque pays apporterait sa contribution.  Ces stocks auraient en effet l’avantage de favoriser un déploiement rapide des médicaments vers les zones infectés.


La représentante de l’Indonésie a insisté sur la nécessité d’une coopération régionale et internationale.  Son pays a détecté le virus en 2003 et à ce jour, il y a eu quatre décès humains.  Le Gouvernement a fixé des mécanismes de réaction d’urgence pour juguler toute épidémie: création de laboratoires dans les provinces et désignation de 44 hôpitaux pour traiter le virus; information du public; transmission de tout cas suspect; directives nationales avec l’aide de l’OMS et accroissement de la coordination entre organes gouvernementaux, par des réunions régulières.  L’Indonésie a participé au Partenariat international pour la grippe aviaire lancé par les États-Unis.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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