ECOSOC/6159

L’ECOSOC EXAMINE LES DÉFIS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES SUR LES QUESTIONS DE COORDINATION

05/07/2005
Communiqué de presse
ECOSOC/6159


Conseil économique et social

Session de fond de 2005

15e & 16e séances – matin & après-midi


L’ECOSOC EXAMINE LES DÉFIS DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES SUR LES QUESTIONS DE COORDINATION


Les membres du Conseil économique et social (ECOSOC) ont examiné, aujourd’hui, dans le cadre de deux débats interactifs sur la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, les moyens d’améliorer les méthodes de travail du système des Nations Unies et de mieux articuler les activités et les diverses contributions des commissions régionales avec celles de l’ONU dans les secteurs économique et social.


L’ECOSOC s’est d’abord livré à une discussion interactive avec les Secrétaires exécutifs des commissions régionales sur le thème de la « réalisation des objectifs de développement convenus sur le plan international, y compris de ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire », dialogue qui, a estimé José Ocampo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, permet de créer un lien avec ces organisations régionales.  Les commissions régionales fournissent un appui majeur en assurant le suivi des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et sont actives dans plusieurs autres processus de suivi, notamment dans le cadre du dixième anniversaire de la Conférence de Beijing sur les femmes et du Sommet mondial de Copenhague sur le développement social, ainsi que dans le cadre du Dialogue de haut niveau pour le financement du développement, a-t-il dit.


Au cours de ce dialogue, les secrétaires exécutifs de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), de la Commission économique pour l’Europe (CEE), de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) ont souligné que les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de développement et les initiatives de réforme prises par le Secrétaire général dans le but d’intégrer une dimension régionale à l’ensemble des activités de l’ONU dans les secteurs économique et social étaient liés.  En d’autres termes, la réalisation des objectifs de développement convenus sur le plan international passe nécessairement par une action concertée et cohérente de l’ONU et du système des Nations Unies aux niveaux international, régional et national.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur la coopération régional dans les domaines économique et social*, Mme Brigita Schmognerova, Coordonnatrice en exercice des commissions régionales et Secrétaire exécutive de la CEE, a observé qu’avec la croissance de la mondialisation et de l’interdépendance économique, la coopération régionale offrait aux pays un outil efficace pour répondre aux défis communs de développement.  Si elle a noté l’importance de l’appropriation nationale, elle a également estimé que les approches régionales et la coopération Sud-Sud pouvaient renforcer les bonnes pratiques au niveau national et les promouvoir au niveau régional. 


Dans son rapport, le Secrétaire général encourage l’ECOSOC à dialoguer avec les Secrétaires exécutifs afin de déterminer les progrès accomplis en direction d’une meilleure articulation des activités et des diverses contributions des commissions régionales et de celles de l’Organisation en général dans les secteurs économique et social.  Entre autres questions soulevées, il cite le rôle moteur des commissions en tant que coordonnatrices, dans leurs régions respectives, du suivi et de l’évaluation du chemin parcouru vers la réalisation des objectifs et des cibles définis lors des conférences mondiales et des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, en tenant compte des conditions et des priorités régionales.


Dans un second débat, les panélistes ont formulé leur argumentaire sur la base d’un rapport du Conseil des chefs de secrétariat (CCS), présenté vendredi dernier, et intitulé « Une ONU pour catalyser le progrès et le changement ».  Ce rapport décrit notamment le travail du système des Nations Unies aux côtés des gouvernements pour les aider à remplir les objectifs de la Déclaration du Millénaire et témoigne de la façon dont elle a apporté à l’ensemble du système des Nations Unies une nouvelle unité, dans un esprit nouveau de collaboration et de coopération.  Pour la première fois, ce rapport dresse un tableau clair des défis à relever pour l’Organisation des Nations Unies en matière de coordination, a estimé le représentant de l’Afrique du Sud.


Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations du Département des affaires économiques et sociales, Patrizio Civili a souligné l’importance du terme « coordination » tel qu’il figure dans la Charte des Nations Unies.  La coordination au sein du système a permis d’accroître l’action des Nations Unies en faveur du progrès et du changement, et il est donc nécessaire d’étudier la manière dont la coopération peut être maximisée, a-t-il estimé.


Le système de l’ONU constituait auparavant des « îles séparées par beaucoup d’eau », a indiqué pour sa part Eduardo Doryan, Représentant spécial de la Banque mondiale auprès de l’Organisation des Nations Unies.  C’était la première génération du multilatéralisme.  Mais, depuis cinq ans, ces îles sont devenues des archipels, et, a-t-il précisé, il faut maintenant que ces archipels soient reliés entre eux par des ponts. 


Le Conseil économique et social reprendra ses travaux demain, mercredi 6 juillet à 10 heures.  Il tiendra un débat consacré aux questions de coordination.


* Document paru sous la cote E/2005/15


DISCUSSION INTERACTIVE AVEC LES SECRÉTAIRES EXÉCUTIFS DES COMMISSIONS RÉGIONALES SUR LE THÈME: « RÉALISATION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT CONVENUS SUR LE PLAN INTERNATIONAL, Y COMPRIS DE CEUX ÉNONCÉS DANS LA DÉCLARATION DU MILLÉNAIRE: UNE PERSPECTIVE RÉGIONALE »


Mme BRIGITA SCHMOGNEROVA, Coordonnatrice en exercice des commissions régionales et Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a présenté le rapport du Secrétaire général sur la coopération régionale dans les domaines économique et social et les domaines connexes (E/2005/15) et des études sur la situation économique (E/2005/16 à 20).  S’exprimant au nom des Secrétaires exécutifs, elle a rappelé que l’ECOSOC avait décidé d’organiser ce dialogue juste après le débat de haut niveau.  Cette décision marque une étape positive pour une approche plus cohérente visant à faire face aux obstacles dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) aux niveaux régional et sous-régional.  Elle a espéré que certains des sujets abordés lors de cette discussion seraient aussi examinés par le Conseil économique et social dans le cadre de son débat sur les activités opérationnelles.  Notant que les récents sommets internationaux avaient clairement souligné l’importance d’une mise en œuvre et d’un suivi régional, elle a mis de l’avant le rôle des commissions régionales dans l’élaboration de normes, le partage d’informations, l’échanges des bonnes pratiques et le renforcement des capacités.  Elle a indiqué que les commissions régionales avaient identifié les défis à relever pour les régions respectives et présenté un ensemble de politiques adéquates pour y répondre.  Dans ce travail, a-t-elle ajouté, les commissions travaillent étroitement et de manière coordonnée avec les partenaires régionaux au sein et à l’extérieur du système de l’ONU. 


Par ailleurs, Mme Schmognerova a expliqué que les évaluations faites par les commissions des différentes situations régionales montraient une situation mitigée, avec de grands contrastes en ce qui concerne les progrès accomplis.  Elle a particulièrement souligné l’énorme défi qui attend les pays en développement, mettant de l’avant la progression continue de l’extrême pauvreté en Afrique sub-saharienne.  Elle a affirmé que des solutions urgentes étaient nécessaires, basées sur des politiques cohérentes, un financement externe adéquat, une bonne gouvernance et des arrangements commerciaux justes.  Elle a déclaré qu’avec la croissance de la mondialisation et de l’interdépendance économique, la coopération régionale offrait aux pays, un outil efficace pour répondre aux défis communs de développement, y compris les OMD.  Rappelant l’importance de l’appropriation nationale, elle a indiqué que les approches régionales et la coopération Sud-Sud pouvaient renforcer les bonnes pratiques au niveau national et les promouvoir au niveau régional.  Les partenariats entre pays développés et pays en développement sont aussi essentiels, a-t-elle ajouté.


M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et du Pacifique (CESAP), qui présentait le sous-thème sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement sur le plan régional, a affirmé que le rapport mettait en lumière les liens existant entre les perspectives nationales et transfrontalières dans le domaine du développement.  De grandes initiatives ont été prises par la CESAP, a-t-il dit, citant, en particulier le premier rapport de la Commission publié en juin 2003, le premier d’une commission des Nations Unies, a-t-il dit, sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Si ces rapports sont bien utilisés, ils pourraient constituer des éléments du développement essentiels pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il souligné. 


Les Objectifs du Millénaire pour le développement sont liés entre eux et ont une nature plurisectorielle, a-t-il précisé, notant qu’ils devaient comprendre un angle régional.  Les commissions régionales sont les organes les plus appropriés pour discuter et explorer les différents éléments concernant le développement, a-t-il également déclaré.  De même, les commissions régionales sont pourvues d’un capital analytique qui leur permet de définir les options politiques dans leur ensemble. 


Le représentant de la Fédération de Russie a affirmé que les commissions régionales étaient considérées comme des organes importants appelés à transformer la politique mondiale en matière de développement.  Il en découle que notre démarche à l’égard de leur rôle dans les régions doit être de coordination des activités des autres organisations des Nations Unies, a-t-il souligné.  Le représentant a également noté la contribution importante de l’Union européenne avec la CESAP pour la réalisation des réformes économiques des États en transition et leur intégration dans l’espace économique de la planète.  Le processus d’élargissement de l’Union européenne a modifié certaines des tâches de la Commission économique pour l’Europe (CEE).  Selon lui, la Commission doit faire en sorte que la coopération économique paneuropéenne prédomine tout le temps.  C’est un élément essentiel pour éviter que n’apparaissent de nouvelles lignes de démarcation en Europe, a-t-il assuré.


Le représentant du Royaume-Uni, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que les commissions régionales pouvaient constituer des éléments utiles, dans le cadre de leur mandat, pour examiner les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les rapports régionaux récemment distribués définissent les différentes tendances observées dans les régions, ainsi que les bonnes pratiques connues, a-t-il indiqué.  Le représentant a estimé que si le niveau national de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement était essentiel, le niveau régional offrait également une occasion précieuse d’échanger des expériences nationales sur des questions de politiques liées entre elles.  Il convient, selon lui, de concentrer davantage les activités des commissions régionales, de manière complémentaire avec d’autres institutions multilatérales telles que la Banque mondiale, par exemple dans le domaine de la recherche.  Il a réitéré l’engagement de l’Union européenne en faveur de la Commission économique pour l’Europe et de sa réforme.  Dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant a souligné la nécessité d’éviter les chevauchements entre les organisations régionales et internationales jouant un rôle actif dans la région.


Le représentant de la Guinée a indiqué partager l’évaluation de l’Union européenne en ce qui concerne l’importance des commissions régionales pour l’évaluation du développement des pays, notamment africains.  Il a souligné le travail mené par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), évoquant notamment l’assistance qu’elle a apportée aux pays les plus exposés à la crise.  Le représentant s’est cependant interrogé sur le lien existant entre les études réalisées et leur application.  Il a conclu en félicitant le Secrétaire exécutif de la CEA pour son apport au développement de l’Afrique.  Tout en se félicitant de l’analyse contenue dans le rapport sur le développement économique et social en Asie occidentale, le représentant a cependant souligné que plusieurs États membres de la CESAO n’étaient pas très avancés dans la réalisation des OMD.  Il a remercié le Secrétaire exécutif de la CESAO pour son appui aux efforts fournis au niveau régional, et a invité la Commission à intensifier ses efforts.  Le représentant a également réaffirmé l’importance de renforcer la coopération entre les Nations Unies, les fonds et programmes, ainsi que les commissions régionales, qui constituent un médiateur central entre les niveaux international et national.


Répondant à ces commentaires, le Secrétaire exécutif de la CESAP a rappelé que le rapport de juin 2003 constatait que l’Asie et le Pacifique n’étaient pas en mesure de réaliser l’objectif de réduction de pauvreté en raison d’inégalités très grandes, notamment en matière de santé.  Il a indiqué que le deuxième rapport, qui est presque prêt, constate que cette zone pourra finalement atteindre certains objectifs.  Cependant, d’énormes disparités demeurent entre les différents pays: certains, comme la Thaïlande, sont à même d’atteindre presque tous les OMD avant 2015, et d’autres, comme l’Inde, sont en bonne voie.  En revanche, la situation des PMA reste préoccupante car ils ne seront pas à même d’atteindre les OMD, certains n’étant même pas en mesure d’atteindre ne serait-ce qu’un seul de ces objectifs.  Le représentant a souligné que la voix de ces PMA n’était pas assez entendue au niveau mondial et qu’ils recevaient moins d’APD par habitant que d’autres régions du monde.  Une attention particulière doit donc leur être accordée.  De nouvelles initiatives sont nécessaires pour aider les PMA d’Asie et du Pacifique, et les pays les plus riches de la région doivent apporter leur contribution.  Les investissements étrangers directs Sud-Sud se sont élevés à 43 milliards de dollars, ce qui constitue un signe encourageant.  Le représentant a conclu en indiquant que le rapport de 2005 contiendrait deux nouvelles recommandations.


M. K.Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a convenu que l’Afrique était la région du monde où la réalisation des OMD présentait le plus de difficultés.  Il a rappelé que le rapport du Secrétaire général des Nations Unies « Dans une liberté plus grande »  avait souligné que les OMD ne représentaient pas le développement lui-même.  Il est donc essentiel de mettre l’accent sur la croissance, de créer des emplois et de fournir une aide importante, afin de favoriser la réalisation des OMD sur le continent africain.  La décision du G-8 à cet égard est attendue avec impatience.  De plus, le représentant a estimé que les documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté étaient fondamentaux, mais il a souligné l’existence de grandes différences entre eux, et a jugé qu’ils devraient être plus dynamiques.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur la réduction de la pandémie du VIH/sida en Afrique.  Cette question fera l’objet d’un rapport dans deux mois, lequel examinera notamment les meilleures pratiques en cours sur le continent et fournira des recommandations concrètes.  Le représentant a conclu en soulignant l’importance de l’Union africaine pour relever les défis, et il a rappelé que lors de son dernier sommet, l’Union africaine avait adopté une position commune en matière d’OMD et avait mis l’accent sur la coopération régionale.


Réagissant à l’intervention du Royaume-Uni, M. JOSÉ LUIS MACHINEA, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique latine  et les Caraïbes (CEPALC), a expliqué que si on perçoit souvent cette région comme se développant relativement bien, cette vision n’est pas tout à fait vrai sous l’angle des OMD.  Il a ainsi indiqué que cinq ou six de ces Objectifs ne pourront être réalisés dans la région.  Il a précisé que la pauvreté, par exemple, avait connu une baisse de 34% dans la région; cependant, plus de la moitié du temps s’était déjà écoulé et il fallait en conséquence accélérer les efforts.  Il a ajouté que les pays les plus pauvres de la région étaient ceux qui avaient réalisé le moins de progrès.  Bien que la région soit une région à revenu moyen dans certains pays comme en Haïti, les revenus sont très faibles.


La Secrétaire exécutive de la CEE a souhaité aborder la question des OMD en Europe.  Bien que cette région soit la plus développée, elle a fait valoir qu’elle était très hétérogène avec des pays très développés mais aussi avec certains pays à revenu moyen et bas.  Pour ces derniers, a-t-elle ajouté, la question des OMD se pose avec acuité.  Elle a expliqué que certains pays travaillaient sur leur Document de stratégie de réduction de la pauvreté afin que les OMD soient mieux intégrés dans les plans de réduction de la pauvreté.  S’agissant des pays à revenu moyen, elle a expliqué que de nombreux de pays avaient rédigé leur propre stratégie nationale pour la réalisation des OMD en se fixant d’autres objectifs de développement comme par exemple celui de parvenir à une éducation secondaire pour tous les jeunes.  Par ailleurs, elle a souligné que les commissions régionales se concentraient sur les politiques régionales essentielles pour réaliser les OMD et autres engagements convenus sur plan international.  Elle a notamment indiqué que les questions de facilitation commerciale ou des politiques en matière d’infrastructures régionales pour le transport constituaient des éléments cruciaux pour réaliser les objectifs de développement.


Pour sa part, la représentante de l’Équateur s’est félicitée du rapport régional sur l’Amérique latine, affirmant qu’il avait réussi à faire ressortir la diversité de la région.  Toutefois, elle s’est inquiétée de voir les pays à revenu moyen oubliés au profit des pays à revenu faible, alors qu’eux aussi risquent de ne pas réaliser certains OMD.  Elle a notamment rappelé la forte croissance démographique dans les zones urbaines, qui génère une augmentation des habitats précaires, ainsi que la vulnérabilité de la région aux catastrophes naturelles qui ont un impact sur la réalisation des OMD.


La Secrétaire exécutive de la CEE, qui présentait le sous-thème sur la coopération entre les commissions régionales et les organisations régionales à l’appui des Objectifs du Millénaire pour le développement, a mis l’accent sur l’expérience des commissions en la matière.  Citant le rapport du Secrétaire général intitulé « Dans une liberté plus grande », qui établit les liens entre développement, sécurité et respect des droits de l’homme, elle a fait état d’une coopération accrue en matière de sécurité.  Les menaces globales ont été identifiées dans la région relevant de la Commission économique européenne, a-t-elle indiqué, précisant que celles-ci étaient reflétées dans la coopération entre la CEE et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  Cette coopération, a ajouté la Secrétaire exécutive de la CEE, a été renforcée par un mémorandum d’accord entre les deux organisations.  Celui-ci pourrait constituer en ce sens un exemple d’accord avec les différentes organisations régionales, a-t-elle estimé.


Le Secrétaire exécutif de la CEPALC a indiqué que la Déclaration du Millénaire et le Consensus de Monterrey avaient abouti à un pacte mondial qui suppose des niveaux de cohérence entre les politiques nationales, régionales et mondiales.  Ce sont les pays individuels qui détiennent le plus de responsabilités en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cependant, les efforts nationaux ne suffiront pas pour obtenir des résultats satisfaisants et un environnement international propice est donc nécessaire.  Les aspects régionaux revêtent une grande importance dans la réalisation des OMD, mais ce fait semble être moins bien connu du public.  Il est donc nécessaire de mettre l’accent sur la dimension régionale du partenariat mondial en faveur du développement.  La coopération régionale offre en effet un instrument efficace aux pays, notamment pour les questions qui sont par nature internationales, comme le commerce, les infrastructures, le développement durable, les technologies de l’information et de la communication (TIC), les catastrophes naturelles et la santé.


Le Secrétaire exécutif a résumé en huit points les mesures permettant de renforcer la coopération régionale en matière de développement.  Premièrement, il est nécessaire de renforcer et d’approfondir les accords sous-régionaux par des mesures de libéralisation des échanges, ainsi que par l’adoption de normes et de réglementations communes, y compris en matière macroéconomique.  Les régions seront alors en mesure de se protéger des fluctuations de la conjoncture économique et financière mondiale, et elles pourront réaliser des économies d’échelle.  Deuxièmement, il faut renforcer les investissements dans les infrastructures régionales afin de réduire les coûts et de surmonter les handicaps géographiques des pays les moins avancés, des pays d’Afrique subsaharienne et des pays en développement sans littoral.  Il faut également mettre en place des infrastructures de technologies de l’information et de la communication (TIC) au niveau régional, et prévoir des systèmes de réglementation et des normes afin de réduire les coûts et de faciliter l’accès aux TIC.  Troisièmement, il est nécessaire d’élargir les mécanismes pour appuyer les pays en temps de crise, notamment les mécanismes de financement régional.


Quatrièmement, il faut développer des stratégies communes en matière de production et d’innovation dans des domaines tels que l’industrie culturelle, la recherche agricole ou le tourisme.  Il est également nécessaire de faciliter la création de programmes plus larges de coopération en faveur de l’éducation, de la recherche et du développement technique.  Cinquièmement, il faut sensibiliser les régions à la richesse des ressources naturelles et à la biodiversité, afin de favoriser la mise en place de mécanismes de développement durable.  Sixièmement, il faut établir des mécanismes régionaux et sous-régionaux de prévention, de suivi et de gestion des catastrophes naturelles.  Septièmement, il faut établir des politiques communes permettant de combattre les épidémies et les pandémies pour renforcer le capital humain.  Huitièmement, il faut créer des mécanismes de cohésion sociale permettant de sensibiliser à la nécessité d’un développement plus équitable dans le cadre des sous-régions.


M. Machinea a souligné le rôle actif joué par les commissions régionales pour assurer la fourniture de biens publics dans les pays des régions respectives.  Le suivi régional complète le suivi national de la mise en œuvre des OMD car il permet de définir les évolutions régionales et il contribue à une compréhension commune.  Ce travail est mené au sein même des commissions régionales, mais le secteur privé et la société civile peuvent également y contribuer.


Le Secrétaire exécutif a rappelé l’interdépendance croissante des économies nationales, qui amène les politiques nationales à être souvent entravées par des considérations qui relèvent du marché mondial.  Les processus régionaux peuvent servir de pont entre les deux niveaux.  Par ailleurs, il a souligné que le niveau régional était souvent le seul permettant aux pays en développement de se faire entendre sur la scène internationale.  Il a donc conclu en appelant à renforcer la coopération, car elle joue un rôle crucial dans la réalisation des OMD.


Abordant le sous-thème « Partenariat pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement », le Secrétaire exécutif de la CEA a rappelé que les partenariats reposaient sur une vision commune du développement et que la réalisation des OMD dépendait en grande partie des accords entre pays riches et pays pauvres, et avec les autres parties prenantes.  Il a indiqué que l’Afrique avait établi des partenariats au niveau national, au niveau régional, et entre l’Afrique et les partenaires de développement.  Au niveau national, a-t-il insisté, il est important de renforcer les partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile, notamment par des stratégies nationales robustes pour réaliser les OMD.  Dans cette perspective, il a insisté sur le rôle des Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté et de la nécessité de mieux les utiliser dans le contexte de chaque pays.  Concernant les partenariats au niveau régional, il a déclaré qu’il fallait assurer leur cohésion et a mis de l’avant le rôle du NEPAD dans le cas de l’Afrique.  Quant aux partenariats avec les partenaires de développement, il a estimé qu’ils étaient fondamentaux dans le cadre du financement pour le développement.  Il a aussi expliqué qu’un mécanisme d’examen par les pairs permettait aux dirigeants africains de faire connaître leur progression quant aux termes de ces accords.


La communauté internationale, a préconisé le Secrétaire exécutif de la CEA, devrait augmenter son aide, non seulement en volume mais aussi par sa qualité, notamment en finançant des projets dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de la prévention des conflits et autres domaines prioritaires pour l’Afrique.  Il s’est dit encouragé par les promesses faites par l’Union européenne d’accroître son aide ainsi que des récents progrès en matière de réduction de la dette.  Enfin, s’agissant des responsabilités mutuelles et partagées, telles que définies par les sommets mondiaux, il s’est interrogé sur la manière de faire respecter les engagements pris de part et autre.  Il a ainsi expliqué, qu’en ce qui concerne l’Afrique, la CEA travaille de près avec l’OCDE pour assurer la mise en œuvre de ces engagements.  Il a affirmé que celui-ci permettait de voir ce que les pays avaient fait dans le domaine de la bonne gouvernance et examinait aussi ce qui était fait par les partenaires dans le domaine de la quantité et la qualité de l’aide, en insistant sur l’importance de l’harmonisation. 


La Secrétaire exécutive de la CEE, s’exprimant au nom de Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), sur le sous-thème de la coopération entre les commissions régionales à l’appui des objectifs du Millénaire pour le développement, a souligné qu’au cours des dernières années, à la suite du mandat clair délivré par l’ECOSOC, les commissions régionales avaient renforcé la promotion de la coopération interrégionale, en particulier en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et le suivi des sommets et des grandes conférences des Nations Unies.  Des mandats de grands coordonnateurs ont été établis pour les domaines de fond afin de demeurer informé des activités des autres commissions régionales axées sur le suivi des grandes conférences des Nations Unies, en particulier la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.


La Secrétaire exécutive, entre autres mesures, a cité la mise au point de mécanismes de coopération dans le domaine de la statistique, avec l’échange d’expériences dans le secteur dit émergeant de la statistique environnementale.  Les commissions régionales, a-t-elle observé, apportent une valeur ajoutée dans le domaine de la coopération.  Nous pouvons travailler efficacement pour satisfaire les besoins des pays qui appartiennent à ces commissions, a-t-elle ajouté.  Les commissions régionales sont, a-t-elle estimé, plus proches géographiquement des États Membres de l’ONU, ce qui permet ainsi un meilleur suivi et une meilleure évaluation des projets sur le terrain.


Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a félicité les Secrétaires exécutifs pour avoir adopté  une nouvelle formule de débat au sein du Conseil économique et social.  Ce nouveau dialogue interactif avec les commissions régionales permet de créer un lien avec les organisations régionales.  Il a également souligné la coopération entre les départements de l’ONU et les commissions régionales, laquelle s’exerce dans plusieurs cadres et notamment dans celui du Conseil.  Les commissions régionales fournissent un appui majeur en assurant le suivi des OMD et elles sont également actives dans plusieurs autres processus de suivi, notamment dans le cadre du dixième anniversaire des conférences de Beijing et de Copenhague, ainsi que dans le cadre du Dialogue de haut niveau pour le financement du développement.  Le Secrétaire général adjoint a relevé que, pour la première fois, un rapport avait été publié sur la situation économique mondiale avec la coopération des commissions régionales.  Par ailleurs, il a souligné les liens existant entre les différents processus en cours aux Nations Unies, notamment dans le contexte de la réforme du Conseil économique et social.  Le Conseil dispose d’un réseau qui comprend notamment les commissions techniques, les commissions régionales et certains organes d’experts.  Or, il reste encore beaucoup à faire afin que ce réseau soit utilisé pleinement.  Les commissions régionales peuvent jouer un rôle central dans le suivi des grandes conférences en matière d’OMD, notamment en utilisant le processus d’analyse par les pairs.  Le Secrétaire général adjoint a rappelé qu’il avait toujours défendu l’utilisation de ce processus dans le cadre des commissions régionales, qui font elles-mêmes partie du Conseil.  La coopération constitue un thème central du Conseil et il est possible là encore de lier cette question aux commissions régionales.  Ce point devra faire l’objet d’une discussion dans le cadre du processus de renouvellement du Conseil.


Par ailleurs, le Secrétaire général adjoint a rappelé que les rapports entre le développement et la sécurité étaient au centre du rapport du Secrétaire général  « Dans une liberté plus grande ».  Or, plusieurs commissions régionales disposent d’une expérience après conflit qui pourrait être utilisée pour renforcer l’action du Conseil dans ce domaine.  Enfin, il a rappelé qu’un rapport sur l’examen triennal allait être publié.  Il ressort des débats qu’il faudra étudier le moyen de renforcer la coopération entre les départements de l’ONU, y compris le Département des affaires économiques et sociales, ainsi que dans les commissions régionales au niveau des activités opérationnelles et pour les OMD.


Le représentant de l’Indonésie a souligné le fait que même les pays à revenu moyen continuent à avoir des poches de pauvreté et connaissent des difficultés dans la réalisation de certains des objectifs de développement.  Il a rappelé que son pays accueillera une réunion ministérielle régionale, à Jakarta, du 3 au 5 août prochain, pour renforcer la perspective régionale.  Invitant tous les pays de la région à y participer activement, il a déclaré que cette réunion serait l’occasion de concevoir des moyens pour que la communauté internationale appuient les efforts consentis dans la région et pour définir la marche à suivre d’ici à 2015. 


La représentante du Bénin a souhaité ramener le débat au niveau des PMA.  Félicitant la CESAP qui, selon elle, a pris en compte les PMA de cette région, elle s’est demandée pourquoi, avec 34 PMA sur le continent africain, la CEA ne semblait pas partager la même vision des objectifs à réaliser au niveau de ces pays.


Débat interactif


Le Secrétaire exécutif de la CESAP s’est déclaré très préoccupé par le fait que les pays les moins avancés en Asie soient essentiellement des îles vulnérables du Pacifique, mais également le Bangladesh qui compte près de 200 millions de personnes, lequel aura d’énormes difficultés à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La CESAP, a-t-il dit, a l’intention d’organiser un forum sur les petits États insulaires en développement et les petits pays sans littoral.  La CESAP et la CEA travailleront étroitement pour l’examen des Plans d’action de Bruxelles et de la Barbade, a-t-il souligné.


Pour sa part, la Secrétaire exécutive de la CEE est revenue sur rôle de la Commission pour empêcher l’apparition de nouvelles lignes de partage au sein même de la région, évoquées par la Fédération de Russie.  L’une de ces lignes est constituée par la fracture existant entre les États membres et les États non membres de l’Union européenne, a-t-elle affirmé.  Une autre ligne est le résultat des différences de revenus par habitant, a-t-elle précisé.  De nouvelles zones de fractures apparaissent, a-t-elle poursuivi, citant ainsi le fossé informatique pour les technologies de l’information et de la communication (TIC).  Elle a prôné une coordination très étroite entre les différents pays de la CEE, ainsi qu’avec les pays des régions du Sud et de l’Est de l’Europe.  Il faut que cette coopération économique et commerciale soit approfondie, a-t-elle dit, estimant que des initiatives de la Communauté des États indépendants (CEI) n’avaient pas donné les résultats attendus. 


Rappelant que 34 des PMA sont situés en Afrique, le Secrétaire exécutif de la CEA a indiqué que la Commission se concentre sur ces pays et travaille étroitement avec le Haut Représentant pour les PMA dans le cadre du Plan d’action de Bruxelles.  Des études conjointes sont en cours de préparation et une conférence va être organisée au Zimbabwe en décembre afin d’examiner les progrès réalisés par les pays africains à l’égard du Plan d’action.  La CEA prépare en outre des études thématiques, ce qui démontre qu’elle insiste sur les PMA.


Pour sa part, le Secrétaire exécutif de la CEPALC a rappelé que le rapport sur les Objectifs du Millénaire pour le développement avait mis l’accent sur les pays pauvres qui ont besoin d’une aide internationale.  Il a estimé que la meilleure aide qui puisse être apportée aux pays à revenus moyens est celle qui provient des progrès qui seront effectués dans le cycle de négociations sur le commerce.  Des progrès sont notamment indispensables en matière de produits agricoles et d’élimination des subventions.  Cependant, les pays à revenus moyens connaissent aussi de grands problèmes et de fortes inégalités.  Ils ne doivent donc pas être oubliés au motif qu’ils ont surtout besoin de conditions égales au niveau international.  Si aucun progrès n’est enregistré à Doha, ces pays risquent  de ne recevoir aucune aide.  Ils doivent tous se rappeler que les subventions  agricoles versées par les pays membres de l’OCDE à leurs secteurs agricoles représentent quatre fois plus que toute l’aide au développement.  Si l’appui au secteur agricole n’est pas réduit, l’aide au développement restera insuffisante et elle ne compensera pas les pertes entraînées par les subventions agricoles.


Intervenant à son tour, le représentant de la CESAO a souligné le rôle joué par la Commission dans une région marquée par l’instabilité.  La CESAO considère que si la région ne connaissait pas cette situation d’instabilité ou de guerre, le PIB régional aurait augmenté de 600 milliards de dollars depuis 1990.  Cela influe évidemment sur les efforts des gouvernements pour réaliser les OMD, ainsi que sur les travaux de la CESAO, même si celle-ci poursuit ses efforts.  Parmi les propositions émises pour le prochain budget-programme, l’une vise à créer une unité des questions à l’horizon, qui se concentrera sur les événements en cours dans les régions souffrant d’instabilité et qui offrira une aide technique aux pays concernés.  Les pays de la région, a-t-il assuré, seront en mesure de réaliser les OMD, à l’exception de celui concernant l’élimination de la pauvreté, en raison de l’instabilité régionale.


À l’instar du Secrétaire exécutif de la CEA qui soulignait l’importance du commerce pour l’Afrique, le représentant de l’Égypte a rappelé que de nombreux pays du continent dépendaient de produits de base.  À cet égard, il s’est interrogé sur la collaboration de la CEA avec d’autres institutions pour stabiliser les prix de ces produits mais aussi pour diversifier la production des pays africains.  De plus, il a souligné le très bas niveau d’investissement dans la région de l’Asie occidentale et a demandé au Secrétaire exécutif de la CESAO des détails sur ses activités conjointes avec d’autres fonds et programmes afin d’attirer des investissements, notamment dans la perspective de réalisation des OMD. 


Faisant référence à l’approche adoptée par la CEA à l’égard des PMA, la représentante du Bénin a souhaité connaître les résultats que cette approche globalisante avait permis d’obtenir.  Le représentant de la République islamique d’Iran est, lui, revenu sur les propos de M. Ocampo concernant l’examen triennal complet des politiques et activités opérationnelles et a souhaité savoir ce qui avait été accompli pour impliquer les commissions régionales dans les travaux des groupes de pays.


Pour sa part, le représentant de la Thaïlande a notamment salué le travail de la CESAP dans le cadre de la route d’Asie, rappelant que l’accord gouvernemental venait d’entrée en vigueur.  Il s’est aussi félicité des études et analyses visant à mettre en place une banque asiatique des investissements mais a aussi souhaité des mécanismes pour protéger la région contre les fluctuations des marchés et prévenir ainsi une nouvelle crise en Asie. 


Un représentant de la CESAO a affirmé que les pays de la région auront besoin de 35 millions de nouveaux emplois dans les 10 années à venir pour réduire le taux de chômage actuel.  Le niveau d’investissement est également inférieur à celui réalisé par d’autres régions, a-t-il observé.  L’instabilité chronique de la région affecte les investissements et les intérêts des investisseurs.  La CESAP, a indiqué son Secrétaire exécutif, examine de près l’exemple que constitue, pour l’Asie, la Banque européenne d’investissement.  Le moment est opportun pour la CESAP, a-t-il dit, pour entreprendre une étude de préfaisabilité en vue de mettre en place une banque asiatique d’investissement. 


La Secrétaire exécutive de la CEE a souligné que si la coopération s’était renforcée, il restait néanmoins beaucoup de possibilités de l’élargir afin de mettre en place des synergies entre les commissions régionales des Nations Unies et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au niveau des pays.


Le Secrétaire exécutif de la CEA a affirmé que la Commission prenait en compte la diversité du continent africain.  Une étude portant sur 40 pays a été réalisée, qui a abouti à la formulation de recommandations individualisées.  Les 28 premières études ont été résumées dans une analyse qui a permis de tirer des enseignements valables pour l’ensemble du continent.  Le travail sur la gouvernance est donc fondé sur l’étude précise de chaque pays, dont le Bénin.  De même, une évaluation individualisée a été réalisée en ce qui concerne l’égalité des sexes et la Conférence de Beijing.  De plus, un cadre d’action africain a été mis en place dans 38 pays en vue de définir des stratégies de développement des TIC, basées sur les conditions propres à chaque pays.  Enfin, le rapport général de la CEA prend en compte de très nombreux pays.


Par ailleurs, il a évoqué la dépendance des pays africains vis-à-vis des produits de base.  Ils disposent de très peu de produits d’exportation, ce qui constitue un obstacle majeur à leur développement.  La CEA est très active avec ses partenaires dans le contexte du dialogue relatif à Doha.  Une étude a été menée pour mesurer la compétitivité des pays africains et déterminer les facteurs qui les empêchent de devenir concurrentiels, comme par exemple, les infrastructures et le coût élevé des transports ou la progression de la libéralisation des échanges.  Il s’agit de progresser et de proposer des produits d’une plus forte valeur ajoutée.  De même, l’étude a porté sur la manière dont le secteur privé participe à la diversification de l’économie.  Le Secrétaire exécutif de la CEA a ajouté que des recommandations avaient été émises pour bâtir un nouveau fonds de stabilisation des prix des produits de base dans le cadre de la Banque africaine de développement.


Répondant à la question sur le travail des commissions régionales avec les autres programmes et fonds de l’ONU, le Secrétaire exécutif de la CEPALC a souligné l’importance de la collaboration étroite entre la CEPALC et le PNUD pour faire face aux conséquences très graves des catastrophes naturelles.  Il a indiqué que ce travail collectif s’étendait au domaine social notamment mais aussi à l’assistance technique.  De plus, il a expliqué que beaucoup de pays demandaient une assistance à la CEPALC, comme le Brésil qui a souhaité des cours de renforcement des capacités ou de formation pour la constitution de petites et moyennes entreprises (PME).  Il a aussi indiqué que la CEPALC pouvait évaluer les accords commerciaux conclus par les pays, comme c’est le cas actuellement pour des négociations que l’Équateur, la Colombie et le Pérou mènent avec les États-Unis.


Le représentant de la République arabe syrienne a souhaité prendre la parole pour souligner le rôle de l’instabilité politique comme facteur empêchant la réalisation des OMD et a précisé que cette instabilité dont parle le rapport de la CESAO est avant tout générée par l’occupation étrangère de territoires dans la région.


VERS LA RÉALISATION DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT CONVENUS SUR LE PLAN INTERNATIONAL, NOTAMMENT DE CEUX ÉNONCÉS DANS LA DÉCLARATION DU MILLÉNAIRE


Réunion-débat sur le thème: « Réalisation des objectifs de développement convenus sur le plan international: améliorer les méthodes de travail du système des Nations Unies »


M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations du Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que les travaux du Conseil au cours des dernières années avaient inclus de nombreuses discussions de groupes.  Cependant, rares ont été les occasions de discuter de manière générale pour déterminer la direction que devrait prendre le Conseil en tant qu’organe du système des Nations Unies.  La présente séance doit favoriser les échanges de vue sur la qualité du travail fourni collectivement par le système.  M. Civili a souligné l’importance du terme « coordination » tel qu’il figure dans la Charte des Nations Unies.  La participation et l’inclusion constituent les moyens les plus efficaces de faire front.  Le Sommet du Millénaire a été l’occasion de revenir sur les valeurs fondamentales de la Charte de l’ONU, et il a affirmé qu’un cadre global était nécessaire à l’action.  La coordination au sein du système a permis d’accroître l’action des Nations Unies en faveur du progrès et du changement, et il est donc nécessaire d’étudier la manière dont la coopération peut être maximisée.  M. Civili a expliqué qu’il allait partager avec les États Membres ce que lui avait enseigné la pratique.


Le moment est venu pour le système d’être prêt à rendre des comptes.  La Déclaration du Millénaire a permis de faire avancer la coordination en dotant la communauté internationale d’un ensemble commun clair d’objectifs.  Elle l’a également dotée de jalons permettant de définir la manière d’évaluer le système et de le tenir pour responsable, tant globalement qu’en ce qui concerne l’une de ses organisations.  Le rapport ne constitue pas un compte-rendu exhaustif, il illustre plutôt quelques exemples en mettant l’accent sur la valeur ajoutée que représente la coordination.  Le système n’est pas monolithique, il est conscient des avantages de la décentralisation.  La diversité doit rester une source de force.  Le concept de « Une Nation Unie » n’est pas monolithique: il inclut l’idée que ce système ne peut constituer une solution à tous les problèmes de la planète, mais qu’il doit être axé sur les principaux enjeux au niveau mondial.  Ce concept cherche aussi à impliquer les organisations régionales, les pouvoirs locaux et les sociétés civiles.


Le partage des connaissances et une meilleure gestion collective du vaste savoir détenu par le système des Nations Unies constituent un élément central: le système doit devenir un centre d’excellence pour mettre le savoir au service du progrès et toutes les ressources du système doivent se mobiliser pour apporter un appui aux États Membres.  Le concept « Une Nation Unie » implique une volonté commune et résolue de laisser le système et ses résultats parler pour eux-mêmes, ainsi qu’une recherche collective des normes les plus élevées de transparence.  Les nouvelles réformes proposées pour le Conseil sont centrées autour de cet impératif.  Des ressources doivent maintenant être débloquées et toutes les institutions doivent contribuer à l’effort consenti par le système pour évaluer les performances de chaque institution.


M. EDUARDO DORYAN, Représentant spécial de la Banque mondiale auprès de l’Organisation des Nations Unies, a insisté sur ce qu’il a appelé le « ciblage » ou plutôt la manière de mieux axer les efforts pour réaliser les objectifs de développement.  Il a affirmé que le système de l’ONU était auparavant trop diffus mais que les conférences et sommets des années 90 et de 2000 avaient permis de donner aux institutions spécialisées, programmes et fonds du système une vision commune.  Nous avons tous intégré cette vision dans nos travaux, a-t-il poursuivi, et toutes les organisations ont contribué à adopter une approche stratégique pour la réalisation des OMD notamment.  De plus, il a indiqué qu’en 2000, le rapport entre les institutions spécialisées et les programmes présentait un tableau sans stratégie.  Aujourd’hui, a-t-il fait observer, cette stratégie est établie sur le terrain, par des pays individuels, plutôt que par des institutions spécialisées.  Il a aussi expliqué que le développement de la mondialisation exigeait de décisions globales et l’utilisation plus fréquente de programmes mondiaux.  Il a notamment fait valoir que les institutions spécialisées et programmes créaient de plus en plus de liens afin de lutter contre le paludisme ou pour assurer la protection de l’environnement, par exemple.  Il a noté que le système des Nations Unies avait désormais appris à mieux travailler avec des associations de réseaux et s’est félicité du fait qu’aucune institution spécialisée ne s’approprie seule d’une question. 


Toutefois, M. Doryan a constaté de grandes lacunes concernant certains problèmes mondiaux, comme dans le domaine de la santé et des maladies touchant les pauvres ou s’agissant de l’insuffisance de la recherche agricole pourtant très importante pour les pays en développement.  À l’avenir, a-t-il déclaré, il faut pouvoir choisir de meilleures politiques et lier les réseaux du système aux programmes et priorités définis au plan national.  Notant que des progrès avaient été accomplis pour une meilleure coordination des efforts sur le plan national, il a souhaité que les pays puissent s’adresser à une seule institution  plutôt que de confier la tâche à un nombre varié d’institutions, ce qui risque de compliquer les efforts que cet État doit accomplir.  Enfin, il a expliqué que le système de l’ONU constituait auparavant des « îles séparées par beaucoup d’eau », première génération du multilatéralisme, selon lui.  Depuis cinq ans, ces îles sont devenues des archipels, a-t-il ajouté, il faut maintenant que ces archipels soient reliés entre eux par des ponts.  Notant les mesures positives prises depuis le Sommet du Millénaire, il a souligné que beaucoup restait à faire afin de parvenir à une Organisation beaucoup plus diversifiée.


M. FRANS ROSELAER, Directeur du Département du partenariat et de la coopération pour le développement à l’Organisation internationale du travail (OIT), a souligné que l’OIT s’était fermement engagé à améliorer les méthodes de travail du système des Nations Unies.  Il a ainsi mis l’accent sur sa participation active aux efforts du système pour améliorer l’efficacité au niveau mondial et sa volonté de faire en sorte que toutes les équipes sur le terrain contribuent au développement national par la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il faut promouvoir l’emploi et la productivité dans des conditions décentes pour tous ceux qui sont en âge d’exercer une activité, a-t-il ajouté. 


M. Roselaer a également indiqué qu’en pratiquant la coordination de façon globale, l’OIT utilisait des normes, des valeurs et des principes qui ont fait l’objet de longs débats et recherches.  Ainsi, les normes internationales en vigueur de l’OIT sur le travail des mineurs sont le résultat de nombreuses révisions sur le plan pratique et sur le plan théorique.  Nous tenons compte de l’expérience pratique des pays, a-t-il dit.  Il a en outre mis l’accent sur le fait que les normes internationales étaient élaborées en tenant compte des intérêts réels des partenaires, le pragmatisme et le dialogue devant, selon lui, toujours prévaloir avec une démarche qui permet d’entendre toutes les parties concernées.  Nous utilisons l’expérience de la société civile, a-t-il poursuivi.  Il a par ailleurs souligné la nécessité d’une collaboration étroite et réelle avec les autres institutions des Nations Unies.  Il a, à cet égard, fait référence au Réseau d’emploi des jeunes, grâce auquel plusieurs institutions des Nations Unies rassemblent leurs efforts pour que les jeunes trouvent des emplois décents et productifs. 


M. PATRICE ROBINEAU, Secrétaire exécutif adjoint par intérim de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a souligné l’importance du niveau régional dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Un forum au niveau régional est nécessaire afin de suivre les engagements qui ont été pris, ce qui a déjà été mis en œuvre par les conférences mondiales.  L’approche régionale est également nécessaire pour mettre en œuvre les objectifs relatifs aux questions transfrontières telles que les infrastructures de transport, l’environnement et la préservation des ressources naturelles transfrontières, ainsi que la facilitation du commerce.  De plus, il est nécessaire d’entretenir une convergence des politiques au niveau régional dans certains domaines tels que les épidémies ou la question du virus VIH/sida.  Enfin les organisations représentées par des bureaux régionaux doivent se concerter pour partager l’analyse d’une situation dans une région, et tous les pays ont intérêt à discuter des politiques nationales dans un cadre régional pour échanger leurs expériences.  Cette importance est désormais reconnue par les sommets et les conférences internationales.  De plus, la tendance est de renforcer les bureaux régionaux dans nombre d’entités des Nations Unies.  Enfin un certain nombre d’organismes régionaux en dehors des entités régionales des Nations Unies se renforcent, notamment dans une perspective d’intégration économique et commerciale.  La région est considérée comme un support face à la mondialisation.


M. Robineau s’est ensuite demandé comment le niveau régional pouvait répondre au défi de la coordination.  L’approche sectorielle de la plupart des agences sectorielles est gage d’efficacité mais aucun des grands objectifs de développement ne peut être traité uniquement de cette façon.  Il est indispensable de disposer de lieux intersectoriels aux niveaux national, régional et mondial.  Les commissions régionales peuvent répondre aux quatre défis de la coordination.  Premièrement, elles peuvent traduire les objectifs et le travail normatif des Nations Unies en politiques réelles.  Les commissions régionales procèdent à des analyses communes et de la recherche, qui se doivent d’aboutir à un dialogue sur les politiques au sein des Nations Unies afin d’aider les décideurs.  Il faut prendre des thèmes trans-sectoriels et assurer un échange d’expérience ou une analyse par les pairs, laquelle est déjà pratiquée dans certaines commissions.  Deuxièmement, les commissions régionales peuvent assurer la cohérence et l’intégration de ces politiques pour une mise en œuvre efficace.  Troisièmement, les commissions régionales peuvent assurer un système de suivi régulier et intégré.  Un processus de suivi international doit associer les pays mais aussi les banques de développement, les autres organisations internationales et la société civile.  Cela permettra de suivre les partenariats entre le secteur public et le secteur privé et d’obtenir de bonnes statistiques.


Le Secrétaire exécutif adjoint par intérim de la CEE a ensuite formulé quatre propositions visant à renforcer la pratique de la coordination régionale.  Premièrement, les commissions régionales peuvent nourrir davantage les outils de cohérence au niveau national.  Deuxièmement, il faut poursuivre le dialogue sur les politiques au niveau régional.  Troisièmement, il faut renforcer les réunions de coordination régionale, qui rassemblent toutes les commissions et les entités régionales des Nations Unies dans une région.  Au-delà du partage des analyses, il faudrait promouvoir la coordination opérationnelle.  Quatrièmement, il est nécessaire de renforcer les mécanismes de suivi par des réunions régionales, et de renforcer les contributions régionales aux commissions fonctionnelles du Conseil.  En conclusion, il a estimé que les commissions régionales jouaient un rôle charnière qui devrait se poursuivre et même être renforcé.


Dans la première partie du débat, les interventions ont traité du rôle de l’ECOSOC et du CCS ainsi que des différences entre coordination et intégration.  Le représentant du Royaume-Uni, au nom de l’Union européenne, a ainsi affirmé que l’ECOSOC devait jouer un rôle central dans le suivi des conférences et sommets des Nations Unies et le Conseil des chefs de secrétariats (CCS) devait continuer d’assurer la coordination du système.  En réponse, M. Civili a assuré que personne ne remettait en cause la pertinence du CCS et que le Conseil continuera à réfléchir aux moyens de renforcer la coordination.  Il a fait observer que l’ECOSOC et le CCS se renforçaient mutuellement depuis cinq ans afin d’élaborer des actions de large portée sur le terrain.


La représentante de la Jamaïque a plaidé pour davantage d’intégration, tout en reconnaissant que dans le système de l’ONU, chacune des entités a son mandat propre.  Peut-être n’est-il donc pas prudent de parler d’intégration pour ce qui est des institutions elles-mêmes, a-t-elle estimé.  D’autres intervenants se sont interrogés sur les manières d’améliorer les réalisations au niveau du terrain, soulignant notamment si celui-ci a été qualifié de principal responsable de toutes les activités des Nations Unies sur le terrain, le rôle des commissions régionales a été largement mentionné.  Répondant à ces observations, M. Civili a indiqué que les commissions régionales étaient impliquées dans la coordination des activités de l’ONU sur le terrain.  L’importance de la présence des Nations Unies au niveau national occupe l’esprit de tous au sein du système, a-t-il poursuivi, en notant qu’il ne s’agissait pas simplement de compétition entre organismes des Nations Unies mais aussi des priorités des États Membres et des donateurs.


Enfin, le représentant de l’ONUDI a insisté sur l’importance des mesures et actions collectives.  Pour nous, il est très clair que les efforts d’un acteur isolé, aussi bon soit-il, ne sont pas suffisants pour réaliser les OMD.  Il a estimé qu’il fallait renouveler les fonctions de développement des Nations Unies et a, à cet égard, rappelé la proposition de l’ONUDI sur le renforcement de la contribution du système des Nations Unies afin de réaliser les OMD.  Il a indiqué que cette proposition visait à exploiter au maximum les capacités du système.  Il a ainsi souhaité, entre autres, que l’on encourage les synergies au sein du système.


M. JEAN-JACQUES GRAISSE, Directeur exécutif adjoint principal du Programme alimentaire mondial (PAM), a expliqué que nous devons nous concentrer sur l’objectif visant à aider les pauvres et les personnes souffrant de la faim à réaliser leurs objectifs de développement.  La cohérence, la coordination et les synergies ne représentent pas une fin en soi, a-t-il dit, mais un moyen d’aider les gens.  La Déclaration du Millénaire et les Objectifs du Millénaire pour le développement sont au centre des travaux du PAM, a-t-il indiqué, faisant état de plans stratégiques de quatre ans. Le dernier rapport du Projet du Millénaire des Nations Unies reconnaît la contribution des programmes alimentaires en faveur des OMD, a-t-il souligné.  Il a ajouté que le rapport du Conseil des chefs de secrétariat (CCS) intitulé « Une ONU, catalyseur du progrès et du changement » montrait que le PAM n’était pas le seul à transformer ses objectifs et ses activités en réponse au but commun de la Déclaration du Millénaire.  Le rapport décrit la façon dont elle a permis de réunir les efforts de l’ONU.


Comme l’indique le rapport, la communauté internationale doit traduire ses politiques en programmes et actions cohérents permettant des résultats concrets, a-t-il poursuivi.  Il a cité l’exemple de la lutte contre le VIH/sida.  Le CCS a approuvé à l’automne 2003 une approche innovante pour s’attaquer à la « triple menace » du VIH/sida, de la sécurité alimentaire et de la gouvernance en Afrique sub-saharienne, a-t-il affirmé, précisant qu’elle s’était traduite par de nouvelles formes de coopération entre institutions en Afrique du Sud par le biais de l’établissement à Johannesburg du Bureau régional de coordination interinstitutions et de soutien.  Il a en outre mis l’accent sur ce qui est fait pour les pays relevant d’un conflit.  Le rapport décrit en effet les contributions au Libéria des institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies travaillant ensemble sur les questions de l’éducation, de la sécurité alimentaire, de la santé et de la gouvernance.  La contribution du PAM s’effectue, a-t-il précisé, pour assurer des repas scolaires, des soins de santé de base et contribuer au développement agricole.


M. PETER MARTENS, Coordonnateur de l’Organisation mondiale de la santé auprès de l’Organisation des Nations Unies et d’autres institutions intergouvernementales, a souligné que tous les continents n’étaient pas placés sur un pied d’égalité et que la coordination entre les agences était complexe.  L’intégration des objectifs de développement dans les programmes ne constituera pas une réussite si tous les objectifs ne sont pas réalisés.  Or les objectifs liés à la santé ne peuvent pas être réalisés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) seule, car des éléments tels que les ressources et la croissance font partie de la solution.  Il est  nécessaire d’aller au-delà des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui ont été définis jusqu’à présent.  L’OMS considère qu’il revient aux Etats Membres de définir avec elle les objectifs en matière de santé.


M. Martens a également souligné qu’avec la mondialisation et dans le contexte des objectifs du développement, plus aucun acteur ne pourrait se permettre de travailler seul à la réalisation des OMD.  L’OMS révise actuellement la cinquantaine d’accords de collaboration qu’elle a conclus, afin de déterminer les plus pertinents dans la réalisation des OMD.  Les organes directeurs des différentes agences ont contribué au travail de collaboration et les Objectifs créent des possibilités de placer la santé au centre du développement.  L’Assemblée mondiale de la santé a d’ailleurs adopté en mai 2005 trois résolutions relatives aux OMD: la résolution 58/30 appelle à accélérer la réalisation des objectifs de santé des OMD, la résolution 58/31 appelle à œuvrer pour une couverture universelles des interventions pour les femmes enceintes, et la résolution 58/25 rappelle le rôle de l’OMS dans l’harmonisation des activités opérationnelles sur le terrain.  Les objectifs ne peuvent être réalisés que par des actions concertées, et les résolutions demandent aux États Membres de mettre au point des feuilles de route pour le développement en ce qui concerne les objectifs liés à la santé.  Elles exhortent les pays à exécuter leurs promesses en matière de financement, sachant que le budget reflète ces efforts.


Enfin, a-t-il dit, il convient d’améliorer la coordination entre les organes directeurs du système des Nations Unies, ce qui exige des accords entre les différents acteurs sur les objectifs de développement ainsi que l’appropriation nationale des programmes.  En leur absence, les efforts risquent d’être éparpillés par secteur.  Les organes de direction pourraient se réunir régulièrement afin d’examiner les tendances qui apparaissent et entretenir un dialogue.  Les pays n’étant pas tous identiques, les modalités pourraient différer.  Un dialogue ouvert pourrait aboutir à des propositions créatrices.  Une représentation plus globale des États Membres au sein d’un forum est envisageable, tout comme le suivi de la réalisation des objectifs au sein d’une entité régionale.


M. MOURAD WAHBA, Directeur de la Division des relations avec les organismes des Nations Unies du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a expliqué que le rapport du CCS avait dû choisir entre deux options, à savoir la liste des réalisations individuelles de tous les organismes concernés et l’analyse de ce qui avait été accompli de manière collective par ces organismes.  Faisant remarquer que c’était cette dernière alternative qui avait été adoptée, il a indiqué que cet exercice avait été difficile pour des entités habituées à réfléchir de manière individuelle.  Toutefois, il a affirmé qu’à son sens, l’élaboration de ce rapport avait permis d’apprendre énormément sur le fonctionnement des autres institutions et sur les problèmes auxquels elles sont confrontées.  La rédaction du rapport lui-même constituait un effort de coordination.  Il a aussi souligné la raison d’être de la coordination, convaincu qu’elle visait à renforcer l’efficacité et la façon dont les institutions travaillent ensemble à un coût moindre pour les pays bénéficiaires.  De plus, il a fait valoir que la nature des problèmes auxquels doivent répondre les Nations Unies appelait à la coordination.  Il n’y a pas de question purement d’économie, de développement ou de gouvernance, a-t-il insisté, et la seule façon de répondre à ces problèmes est de travailler en étroite coopération.  Toujours en faveur de la coordination, M. Wahba a souligné la valeur ajoutée que représentaient les entités des Nations Unies lorsqu’elles travaillent ensemble grâce à leur diversité.


Concernant les actions à entreprendre à l’avenir, M. Wahba a expliqué que si le rapport montrait comment les organismes avaient travaillé ensemble, il ne permettait pas d’approfondir la discussion sur les liens entre le développement, la prévention et la gestion des conflits, et la démocratie et les droits de l’homme, souhaitant que ces interactions soient étudiées.  Il a aussi demandé que les liens entre les différentes activités des Nations Unies soient mieux explorés afin de garantir l’unicité de son système.  Par ailleurs, le représentant du PNUD a expliqué que le CCS et le Groupe de développement des Nations Unies avait depuis quelques années, entamé un dialogue permanent, notamment à travers une représentation respective dans les deux organes.  Concernant le rôle de coordination du PNUD, il a fait observer que le mandat de coordination ne relevait pas du PNUD mais revenait aux autorités nationales.  Ce sont elles qui utilisent les moyens disponibles au sein du système des Nations Unies pour coordonner les actions du PNUD, a-t-il précisé en indiquant que le PNUD, de par son mandat multisectoriel, était de fait amené à jouer un rôle de coordination.


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination (DESA), a rappelé que le système des Nations Unies ne s’était pas construit en un jour.  Il a fallu 60 ans, a-t-il précisé, pour y parvenir.  Nous avons une chance historique de faire un vrai pas en avant qualitatif, a-t-il ajouté, soulignant que nous devons aller au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Autour d’eux, il y a encore beaucoup de thèmes transectoriels, a-t-il assuré, citant les droits de l’homme, la dimension sexospécifique, l’emploi ou la gouvernance.  Tout cet agenda de développement des Nations Unies s’articule avec l’agenda sécurité, gouvernance et droits de l’homme qui nous permet d’aller au-delà de ce que nous avons réalisé au cours des cinq dernières années, a-t-il estimé.


Le représentant de l’Afrique du Sud a estimé que le rapport du CCS dressait, pour la première fois, un tableau clair des défis à relever pour l’ONU en matière de coordination.  Il a déclaré en outre comprendre combien il était difficile de parler d’une seule voix lorsqu’il s’agit de l’ONU.  Les États Membres, a-t-il insisté, doivent s’attaquer à ce défi, qui n’est pas aisé. 


Reprenant la parole, M. Civili a indiqué avoir le sentiment clair, exprimé également par les Coordonnateurs et les chefs de secrétariats que le système des Nations Unies ne doit pas se limiter à réaffirmer les mêmes principes, mais plutôt démontrer que le multilatéralisme fonctionne et qu’il est efficace.  Le rapport, a-t-il dit, s’il est loin d’être parfait et demeure modeste, constitue néanmoins un premier pas.  Il a espéré qu’il ne constitue pas la fin de l’exercice mais une base permettant d’évaluer de façon continue les progrès réalisés.


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