CS/8564

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES AU BURUNDI (ONUB) JUSQU’AU 15 JANVIER 2006

30/11/2005
Conseil de sécuritéCS/8564
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Conseil de sécurité

5311e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ PROROGE LE MANDAT DE L’OPÉRATION DES NATIONS UNIES AU BURUNDI (ONUB) JUSQU’AU 15 JANVIER 2006


Notant qu’il subsiste des facteurs d’instabilité au Burundi, le Conseil de sécurité a décidé ce matin de proroger le mandat de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) jusqu’au 15 janvier 2006, en adoptant la résolution 1641 à l’unanimité.


Le Conseil, qui a agi en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, avait au préalable entendu un exposé d’Antoinette Batumubwira, Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale du Burundi, qui a évoqué les domaines sur lesquels son gouvernement souhaitait que couvre le prochain mandat de l’ONUB.  À cet égard, elle a notamment cité la surveillance des frontières du Burundi avec la République démocratique du Congo, l’appui à la finalisation du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion ainsi qu’à la réforme actuelle du secteur de la sécurité.


Pour l’examen de la question, le Conseil de sécurité était également saisi d’un rapport du Secrétaire général.


LA SITUATION AU BURUNDI


Texte du projet de résolution (S/2005/741)


Le Conseil de sécurité,


Rappelant ses résolutions pertinentes sur le Burundi et notamment la résolution 1545 du 21 mai 2004,


Réaffirmant qu’il est profondément attaché au respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité du Burundi, et rappelant l’importance des principes de bon voisinage, de non-ingérence et de coopération dans les relations entre les États de la région,


Notant qu’il subsiste des facteurs d’instabilité au Burundi, qui continuent de constituer une menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région,


Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies,


Décide de proroger le mandat de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) jusqu’au 15 janvier 2006;


Décide de demeurer activement saisi de la question.


Rapport du Secrétaire général


Dans son rapportsur l’Opération des Nations Unies au Burundi (S/2005/728), le Secrétaire général rend compte des principaux faits concernant la consolidation de la paix au Burundi survenus depuis le 14 septembre 2005, et recommande de proroger le mandat de l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) jusqu’au 31 mai 2006.  Il remarque qu’au cours de la période en question, plusieurs pas ont été faits pour promouvoir le processus de paix, dont le bon déroulement des élections tenues au niveau de la colline (village) et les progrès accomplis dans le désarmement et la démobilisation des ex-combattants, en particulier les milices civiles.  Une augmentation notable des inscriptions à l’école primaire a été enregistrée après que le Président eut annoncé, le 26 août, que l’enseignement primaire serait gratuit au Burundi, signale-t-il, soulignant par ailleurs que l’amélioration des conditions de sécurité dans la plupart des régions du pays a provoqué le retour des réfugiés et amélioré les perspectives de relance économique.


Ces différents succès ne sont pas négligeables, remarque le Secrétaire général, qui indique néanmoins que la situation d’ensemble reste très fragile.  Le conflit armé avec les FNL reste une priorité, observe-t-il, exhortant les chefs des FNL à participer aux pourparlers proposés par le Gouvernement burundais.  Le Secrétaire général souligne également l’importance d’achever la réforme du secteur de la sécurité, le travail de désarmement, de démobilisation et de réinsertion effective des combattants ainsi que le renforcement de l’armée et de la police nationales.


Jugeant que l’ONUB ne devait pas rester sur place un jour de plus qu’il n’est nécessaire et que son retrait rapide permettrait à la communauté internationale de mettre ces ressources au service du maintien de la paix ailleurs, le Secrétaire général prône cependant la prudence face à l’éventualité d’un retrait international hâtif ou prématuré.  De décembre 2005 à juin 2006, il est proposé de réduire l’effectif militaire de 2 000 personnes, signale-t-il, soit 40% de l’effectif militaire total.  À la demande du Gouvernement burundais, précise-t-il, il est également envisagé d’achever le retrait de la force de l’ONUB –soit les 3 000 soldats restants– pendant le deuxième semestre de 2006. 


Exposé


Mme ANTOINETTE BATUMUBWIRA, Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale du Burundi, a expliqué que l’Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) avait -dès son déploiement jusqu’à l’organisation des élections au Burundi- apporté un appui remarquable au processus électoral et démocratique.  Il y a désormais près de trois mois que le Burundi a acclamé son Président démocratiquement élu, a-t-elle rappelé, indiquant qu’il s’agissait-là de la dernière étape d’un long chemin qui avait abouti à la mise en place d’institutions politiques élues de la base au sommet, institutions dont le défi majeur était aujourd’hui la reconstruction du pays pour un développement durable.


Évoquant l’évolution de la situation au Burundi, notamment les progrès réalisés et les défis qui demeurent tant sur le plan économique qu’en matière de sécurité, Mme Batumubwira a estimé que c’était grâce au travail accompli par l’ONUB que tous les progrès mentionnés avaient été accomplis.  C’est dans ce contexte qu’une analyse du nouveau mandat de l’ONUB a été réalisée, a-t-elle signalé, expliquant que le Gouvernement burundais et l’ONUB avaient conjointement décidé de recommander le désengagement progressif de l’ONUB à partir du 1er janvier 2006.


Sur la base des discussions entre les parties, la Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale du Burundi a évoqué les domaines sur lesquels son gouvernement souhaitait que couvre le prochain mandat de l’ONUB.  Parmi ces domaines, elle a cité la surveillance des frontières du Burundi avec la République démocratique du Congo, l’appui à la finalisation du processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion ainsi qu’à la réforme actuelle du secteur de la sécurité, et le soutien de la promotion des droits humains par le renforcement des capacités existantes, notamment de la société civile et de l’Office du Haut Commissaire aux droits de l’homme au Burundi.  Mme Batumubwira a également souhaité que l’ONUB marque son appui à la justice transitionnelle, concernant notamment la mise en place de la Commission vérité et réconciliation et la création de la Chambre spéciale.  L’ONUB se chargera aussi de la protection de son personnel et de son matériel avec le soutien du Gouvernement, a-t-elle signalé, indiquant que l’Opération devra également être responsable du déminage.  La Ministre des relations extérieures et de la coopération internationale du Burundi a enfin souhaité que l’ONUB marque son appui, tant au niveau logistique que de l’ingénierie, aux opérations humanitaires conduites par le PAM et le HCR.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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