CS/8329

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONSTATE QUE L’UNION AFRICAINE EST PRÊTE À JOUER UN RÔLE DANS LE CADRE D’UNE FUTURE MISSION DE SOUTIEN À LA PAIX EN SOMALIE

07/03/05
Communiqué de presse
CS/8329


Conseil de sécurité

5135e séance – après-midi


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONSTATE QUE L’UNION AFRICAINE EST PRÊTE À JOUER UN RÔLE DANS LE CADRE D’UNE FUTURE MISSION DE SOUTIEN À LA PAIX EN SOMALIE


Il prie les factions et les chefs de milice de parvenir à un accord de cessez-le-feu global en vue d’un désarmement final


À l’issue de consultations officieuses sur la situation en Somalie, le Président du Conseil de sécurité pour le mois de mars, M. Ronaldo Mota Sardenberg du Brésil, a fait, au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante:


« Le Conseil de sécurité réaffirme toutes ses décisions antérieures concernant la situation en Somalie, notamment la déclaration de son président (S/PRST/2004/43) en date du 19 novembre 2004.


Le Conseil se félicite du rapport du Secrétaire général daté du 18 février 2005 (S/2005/89), et réaffirme son attachement à un règlement global et durable de la situation en Somalie et son respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de l’indépendance politique et de l’unité de la Somalie, conformément aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies.


Le Conseil accueille avec satisfaction les progrès accomplis dans le processus de réconciliation nationale en Somalie, notamment les efforts de réinstallation en cours déployés par le Gouvernement fédéral de transition, s’attend à d’autres progrès dans ce domaine et souligne que la communauté internationale se doit d’appuyer fermement ces efforts sur les plans politique et financier et dans le secteur du renforcement des capacités.


Le Conseil salue les efforts consentis par l’Union africaine et l’Autorité intergouvernementale pour le développement pour venir en aide au Gouvernement fédéral de transition.  Il réitère son appui aux efforts de l’Union africaine visant à faciliter le processus de transition en Somalie.  Il constate que l’Union africaine est prête à jouer un rôle important dans le cadre d’une future mission de soutien à la paix en Somalie.  Une telle mission doit être soigneusement étudiée et planifiée et aurait besoin de l’appui du peuple somalien.


Le Conseil prie instamment toutes les factions et les chefs de milice somaliens de cesser les hostilités et les encourage, ainsi que le Gouvernement fédéral de transition, à engager immédiatement des négociations en vue de parvenir à un accord de cessez-le-feu global et vérifiable qui aboutirait à un désarmement final, et se félicite de la volonté de l’Organisation des Nations Unies d’offrir des conseils à ce sujet.


Le Conseil remercie tous les donateurs qui ont appuyé le processus de paix en Somalie et encourage les pays donateurs et les organisations régionales et sous-régionales à participer à la reconstruction et au relèvement de la Somalie, notamment par le biais des efforts coordonnés par les organismes des Nations Unies.


Le Conseil accueille avec satisfaction l’établissement du Comité de coordination et de suivi, coprésidé par le Premier Ministre du Gouvernement fédéral de transition et l’Organisation des Nations Unies, par l’intermédiaire duquel les pays donateurs et les organisations régionales et sous-régionales peuvent soutenir les efforts du Gouvernement fédéral de transition.


Le Conseil souligne que l’amélioration de la situation humanitaire est un élément essentiel du soutien apporté au processus de paix et de réconciliation.  Il est fermement convaincu qu’une des priorités et des obligations immédiates du Gouvernement fédéral de transition est d’assurer l’accès des organisations humanitaires à tous les Somaliens dans le besoin et de fournir des garanties pour la sécurité et la sûreté du personnel humanitaire.


Le Conseil salue les efforts du Bureau politique des Nations Unies pour la Somalie et le rôle de chef de file qu’il joue dans la coordination de l’appui apporté au Gouvernement fédéral de transition pour l’application des accords arrêtés à la Conférence de réconciliation nationale et l’instauration de la paix et de la stabilité dans le pays.  Il prend note de la nécessité d’élargir la présence de l’Organisation des Nations Unies, comme proposé par le Secrétaire général dans son rapport du 18 février 2005 (S/2005/89).  Il estime, comme le Secrétaire général, qu’un plus grand renforcement du rôle de l’Organisation en Somalie se doit d’être progressif et de s’appuyer sur les résultats des discussions avec le Gouvernement fédéral de transition.


Le Conseil réaffirme son appui sans réserve au processus de paix en Somalie et la volonté de l’Organisation des Nations Unies de soutenir les efforts régionaux et sous-régionaux faits dans ce sens. »


Pour l’examen de cette question, le Conseil était saisi du rapport pertinent du Secrétaire général.


Rapport trimestriel du Secrétaire général sur la situation en Somalie (S/2005/89)


      Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte de l’évolution de la situation concernant le processus de réconciliation nationale et décrit les faits nouveaux relatifs à la situation en matière de sécurité ainsi que les activités humanitaires et de développement mises en œuvre par les programmes et organismes des Nations Unies. 


Le Secrétaire général rappelle, en conséquence, que la Conférence de réconciliation nationale a pris fin le 14 octobre 2004 avec la prestation de serment du colonel Abdullahi Yusuf Ahmed en tant que Président de la Somalie, qui a été élu par les membres du Parlement fédéral de transition, le 10 octobre dernier, après trois tours de scrutin.  Le 3 novembre, le Président Yusuf a désigné au poste de Premier Ministre du Gouvernement fédéral de transition, M. Ali Mohammed Gedi.  Son gouvernement de 92 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État, assurant ainsi la participation de tous, n’a été approuvé par le Parlement que le 13 janvier 2005.  Estimé à 94 375 572 euros, le plan de réinstallation des instances exécutives et législatives du Kenya vers la Somalie a été soumis aux donateurs qui ont demandé d’en préciser les volets relatifs au budget et aux programmes.  Tout en continuant de résider à Nairobi, le Président Yusuf et le Premier Ministre Gedi ont entrepris un certain nombre de missions diplomatiques dans les pays de la région. 


Le Secrétaire général passe ensuite aux activités de l’ONU et de la communauté internationale.  Il rappelle que le 5 janvier, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a réitéré l’intention de principe de déployer une mission d’appui à la paix en Somalie et a approuvé la mise en place, à Nairobi, d’une mission préparatoire de l’Union africaine chargée d’assurer la liaison avec le Gouvernement fédéral de transition.


Poursuivant, le Secrétaire général fait état de la situation dans le « Somaliland » et s’attarde sur les assassinats des personnalités somaliennes qui se sont prononcées en faveur du Gouvernement fédéral de transition et sur les manifestations contre le déploiement de troupes étrangères.  Consacrant ensuite une partie de son rapport à l’évolution de la situation dans le « Puntland », le Secrétaire général conclut que les combats intermittents et la persistance de l’insécurité et de la violence continuent d’empêcher l’ONU de mettre en œuvre ces programmes dans de vastes zones du pays. 


Après avoir décrit la situation humanitaire, il passe aux activités opérationnelles à l’appui de la paix puis à ses observations.  Si, dit-il, le processus de paix de l’IGAD a permis de conclure un accord de partage du pouvoir pour une période de transition qui doit durer cinq ans, il n’a mené ni à la paix ni à la réconciliation et non plus à la cessation des affrontements.  Le Secrétaire général avertit que le déploiement d’une force militaire étrangère en Somalie suppose une dérogation à l’embargo sur les armes qui continue, par ailleurs, de faire l’objet de violations graves.  Il conclut sur le renforcement de la présence de l’ONU dans le pays qui se traduirait par une augmentation des effectifs du Bureau politique des Nations Unies dans les domaines des relations politiques et militaires, de la police civile, du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion ainsi que des droits de l’homme.  Le Bureau politique devra également assurer le secrétariat du Comité de coordination et de suivi présidé par l’ONU et le Premier Ministre du Gouvernement fédéral de transition.  Le Secrétaire général exprime son intention de désigner un Représentant spécial, au rang de Sous-secrétaire général, pour superviser cette présence de l’ONU. 


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