AG/10415

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PRIE LES ÉTATS MEMBRES D’OBSERVER LA TRÊVE OLYMPIQUE PENDANT LES JEUX OLYMPIQUES D’HIVER

03/11/05
Assemblée généraleAG/10415
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Assemblée générale

43e séance plénière - matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PRIE LES ÉTATS MEMBRES D’OBSERVER LA TRÊVE OLYMPIQUE PENDANT LES JEUX OLYMPIQUES D’HIVER


Elle élit également des membres du Comité du programme et de la coordination ainsi que du Conseil d’administration du PNUE


L’Assemblée générale a prié ce matin les États Membres d’observer la Trêve olympique pendant les Jeux olympiques d’hiver, qui se tiendront à Turin (Italie) du 10 au 26 février 2006, et pendant les Jeux paralympiques, prévus dans la même ville du 10 au 19 mars 20061, et ce, en garantissant que les athlètes puissent s’y rendre et y participer en toute sécurité.


L’Assemblée générale, qui a adopté trois autres résolutions, l’une sur l’Année internationale du sport2 et deux sur la culture de paix3, a également procédé à l’élection ou à la réélection de membres du Comité du programme et de la coordination (CPC) et du Conseil d’administration du programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ainsi qu’à la nomination de membres du Comité des conférences.


Le sport comme moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix, et l’avènement d’un monde meilleur et paisible par le sport et l’idéal olympique, constituaient les deux sujets de débat des États Membres, lesquels avaient examiné un rapport du Secrétaire général rendant compte des activités et initiatives menées et des réseaux constitués à l’échelon international, national et local pour célébrer l’Année internationale du sport et de l’éducation physique.


Le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson (Suède), a, ouvrant le débat, invité les États Membres à se souvenir du message de l’ancienne tradition grecque de la Trêve olympique: encourager un environnement pacifique pendant les Jeux et garantir un voyage en toute sécurité des athlètes et des autres et mobiliser les jeunes du monde entier à prendre part à cette cause pour la paix. 


Le délégué de l’Italie, qui présentait le projet de résolution sur l’« édification d’un monde meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique », s’est félicité que 190 États se soient portés coauteurs.  Le texte, a-t-il dit, fait directement référence à la Déclaration du Millénaire et témoigne de la coopération accrue entre le Comité international olympique (CIO) et les Nations Unies en matière de développement, d’éradication de la pauvreté, d’aide humanitaire, de promotion de la santé, de prévention du VIH/sida et de lutte contre le paludisme et la tuberculose et en matière d’éducation et de protection de l’environnement. 


Dans une deuxième résolution, présentée par la Tunisie, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général d’élaborer un plan d’action visant à développer et à renforcer les partenariats entre l’ONU et les gouvernements, les organisations sportives et le secteur privé, ainsi que la sensibilisation et la mobilisation sociale, surtout aux niveaux national, régional et international, en lançant des campagnes de communication judicieusement ciblées.


S’agissant de la question de la culture de paix, l’Assemblée a engagé les États à prendre toutes les mesures voulues pour combattre les actes de violence, d’intimidation et de coercition et l’incitation à de tels actes motivés par la haine et l’intolérance reposant sur la culture, la religion ou la conviction, qui peuvent semer la discorde et la mésentente au sein des sociétés et entre ces dernières.  Elle les a engagés également à prendre des mesures efficaces pour prévenir et éliminer la discrimination au motif de la religion ou de la conviction dans la reconnaissance, l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans tous les domaines de la vie civile, économique, politique, sociale et culturelle.  L’Assemblée a invité le Secrétaire général à continuer à porter la promotion du dialogue entre les civilisations et de la culture de la paix à l’attention de tous les gouvernements, de toutes les organisations régionales et de toutes les organisations internationales intéressées.


Par ailleurs, le Président de l’Assemblée générale a rappelé en début de séance que la deuxième phase du Sommet mondial sur l’information aurait lieu à Tunis, en Tunisie, du 16 au 18 novembre 2005.  Ce sommet, aussi bien dans sa phase qui a eu lieu à Genève, que dans celle de Tunis, sera une addition précieuse aux séries de conférences de haut niveau qui se sont tenues récemment au sein du système des Nations Unies sur des questions économiques et sociales, a-t-il déclaré.  M. Eliasson a encouragé les États Membres à participer au niveau le plus haut possible à ce Sommet, lequel, a-t-il dit, doit aboutir à un consensus permettant de progresser dans cette ère nouvelle de haute technologie avec des objectifs communs. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole ce matin: Italie, Tunisie, Suisse, États-Unis, Égypte, Chine, Canada, Israël, Fédération de Russie, Grèce, Chili, Qatar, Pakistan et Venezuela.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale, qui sera consacrée à l’élection de cinq membres de la Cour internationale de Justice, aura lieu lundi, à 10 heures.


1. Projet de résolution publié sous la cote A/60/L.15

2. Projet de résolution publié sous la cote A/60/L.7

3. Projets de résolution publiés sous les cotes A/60/L.10 et A/60/L.4/Rev.1


ÉLECTIONS AUX SIÈGES DEVENUS VACANTS DES ORGANES SUBSIDIAIRES ET AUTRES ÉLECTIONS


L’Assemblée générale a élu ou réélu 18 membres du Comité du programme et de la coordination (CPC) pour un mandat de trois ans prenant effet le 1er janvier 2006, et dont les candidatures avaient été présentées par le Conseil économique et social.  Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Argentine, de l’Arménie, du Bélarus, du Bénin, du Brésil, de la Bulgarie, de Cuba, de l’Inde, de l’Indonésie, de l’Iran, de l’Italie, du Pakistan, du Portugal, de la République centrafricaine, du Sénégal, de la Suisse et de l’Uruguay.  Pour le Groupe de l’Europe occidentale et d’autres États, l’Assemblée générale procèdera à une date ultérieure à la désignation de deux autres États.


L’Assemblée générale a également élu ou réélu pour quatre ans 29 membres du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Il s’agit des États suivants: Afrique du Sud, Allemagne, Algérie, Angola, Antigua-et-Barbuda, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Botswana, Burundi, Canada, Chili, Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France, Haïti, Indonésie, Japon, Kenya, Ouganda, Pakistan, République de Corée, République démocratique du Congo (RDC), République tchèque, Roumanie, Thaïlande et Uruguay.


L’Assemblée générale a enfin nommé pour trois ans les États suivants du Comité des conférences qui exerceront leurs fonctions à compter du 1er janvier 2006: Burundi, Fédération de Russie, France, Lesotho, Malaisie, Philippines et El Salvador.


LE SPORT AU SERVICE DE LA PAIX ET DU DÉVELOPPEMENT


Déclarations


M. JAN ELIASSON (Suède), Président de l’Assemblée générale, a invité les États Membres à se souvenir du message de l’ancienne tradition grecque de la Trêve olympique ravivée par l’Assemblée générale: encourager un environnement pacifique pendant les Jeux et garantir un voyage en toute sécurité des athlètes et des autres participants et mobiliser les jeunes du monde entier à prendre part à cette cause pour la paix.  Faisant référence aux prochains Jeux olympiques qui auront lieu à Turin (Italie) en février 2006, le Président a rappelé que l’Italie avait soumis un projet de résolution et s’est félicité du soutien que celui-ci avait reçu.  Il a également salué l’ensemble des personnes qui partout dans le monde ont apporté leur soutien à l’Année internationale du sport.  Le sport est essentiel au bien-être des jeunes par exemple dans les camps de réfugiés, non pas seulement pour la promotion de la santé et de l’éducation, mais également en tant que véhicule pour leur passer les messages concernant les risques du VIH/sida.  Le sport leur permet d’apprendre le respect de soi et le travail d’équipe tout en encourageant la culture de la paix et de la tolérance.    


M. ALDO MANTOVANI (Italie) qui présentait le projet de résolution A/60/L.15 intitulé « Édification d’un monde meilleur grâce au sport et à l’idéal olympique », s’est félicité que 190 États se soient portés coauteurs de ce texte.  Il a rappelé que l’Italie allait être le pays hôte des Jeux olympique d’hiver de 2006 et qu’à cette occasion elle allait réaffirmer les principes de l’idéal olympique.  L’initiative d’une résolution a été prise en 1993, après l’appel du Comité international olympique pour que les athlètes originaires de l’ex-Yougoslavie participent aux Jeux olympiques de Barcelone.  M. Mantovani a ensuite rappelé les origines antiques de la Trêve olympique et la proclamation de 2005 comme Année internationale du sport et de l’éducation physique. 


S’agissant de la résolution elle-même, le représentant italien a précisé qu’elle faisait directement référence à la Déclaration du Millénaire et qu’elle témoignait de la coopération accrue entre le CIO et les Nations Unies en matière de développement, d’éradication de la pauvreté, d’aide humanitaire, de promotion de la santé, de prévention contre le VIH/sida contre le paludisme et la tuberculose et en matière d’éducation et de protection de l’environnement.  Le texte reconnaît l’importance du rôle du sport dans la réalisation des objectifs de développement fixés à l’échelle internationale, a-t-il ainsi souligné avant d’ajouter que les Jeux olympiques d’hiver puis les Jeux paralympiques qui se tiendront à Turin en 2006 seront l’occasion de renforcer aux niveaux local, régional, national et mondial les valeurs de compréhension, d’amitié, de solidarité et de justice de l’idéal olympique.  Cette résolution implique que l’idéal olympique soit également promu auprès des États Membres, a insisté M. Mantovani avant d’exhorter ceux-ci à réaffirmer la tradition antique de la Trêve olympique qui se traduisait aujourd’hui par le désir de l’humanité de construire un monde fondé sur la loyauté, l’humanisme, la réconciliation et la tolérance.     


Dans sa présentation du projet de résolution intitulé « Le sport en tant que moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix », M. ALI HACHANI (Tunisie) a déclaré que ce texte avait été conçu pour contribuer à la réalisation des objectifs en matière de développement faisant l’objet d’accord au plan international, y compris ceux contenus dans la Déclaration du Millénaire.  Le projet invite notamment les gouvernements, les structures gouvernementales concernées, ainsi que les institutions s’occupant du sport à renforcer la place du sport et de l’éducation physique dans leur politique de développement, à les promouvoir en tant que moyens de réaliser les Objectifs de développement et de favoriser les occasions de solidarité et de coopération, pour diffuser la culture de la paix et les valeurs de dialogue, de compréhension et d’amitié entre les peuples.  Tout en se félicitant de l’adoption par la trente-troisième session de la Conférence des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture de la Convention internationale contre le dopage dans le sport, le projet lance un appel à tous les États Membres pour qu’ils y adhèrent dès que possible.


M. Hachani a ensuite indiqué que son pays s’était employé à ancrer les valeurs sportives et l’esprit olympique parmi les jeunes, à tous les niveaux éducatifs ainsi qu’au niveau professionnel et civil.  Le représentant a conclu son intervention en émettant le vœu que le sport soit reconnu comme un outil efficace dans la généralisation du développement dans le monde, en particulier dans les pays les moins avancés où l’infrastructure et les équipements sportifs n’ont pas connu un développement satisfaisant, au double plan de la diversité et de l’expansion.


M. PETER MAURER (Suisse) a affirmé que le rapport du Secrétaire général et les deux projets de résolution se complétaient et reflétaient une évolution encourageante.  On voit se dégager aujourd’hui, a-t-il expliqué, un consensus mondial sur la contribution notable que le sport et le jeu peuvent apporter à la réalisation des objectifs de développement, notamment les Objectifs du Millénaire.  Selon le représentant, une base solide a été mise en place ces dernières années, en particulier en faveur de l’Année internationale du sport et de l’éducation physique.  Il s’agit maintenant de faire en sorte que toutes les parties prenantes s’entendent sur une vision, des objectifs et un cadre d’action communs pour l’avenir, a-t-il ajouté.


Le représentant a indiqué que son pays organisait du 4 au 6 décembre 2005 la deuxième Conférence de Macolin sur le sport et le développement, qui marquera tout à la fois le temps fort et la clôture de l’année internationale du sport et de l’éducation physique.  Le titre de cette conférence, « Le développement par le sport; passer à l’étape suivante », traduit, selon lui, la conviction selon laquelle le moment est venu de passer à l’échelle supérieure dans les efforts et les activités.  C’est indispensable si nous voulons profiter de l’élan acquis et tirer durablement parti de l’énorme potentiel que recèle le sport dans le développement et la paix, a-t-il souligné.


M. DUANE ACKLIE (États-Unis) a affirmé que pour ajouter à l’esprit sportif d’aujourd’hui, la délégation de son pays avait invité dans la salle de l’Assemblée générale les champions olympiques Otis Davis, Elliot Denman, Hazel Greene, Bruce McDonald, Garden McKenzie et Kevin Young.  Les compétitions sportives internationales contribuent, a-t-il dit, à promouvoir la compréhension et le respect de la diversité culturelle, à renforcer les partenariats internationaux, et à accroître la sensibilisation sur des questions mondiales sociales, telles que les droits de l’homme, le rôle des femmes dans la société et la prévention de la drogue.  Elles génèrent en outre un sens profond de fierté nationale tout en renforçant un esprit de solidarité internationale. 


Le représentant, qui a rappelé que les États-Unis avaient accueilli huit fois les Jeux olympiques, a déclaré qu’ils continueraient à faire des partenariats avec la société civile et le secteur privé afin de promouvoir le sport comme moyens de promotion des dialogues interculturels, post-conflits et consolidation de la paix.  L’intervenant a encore indiqué que les États-Unis, en partenariat avec le Comité international olympique, avaient aidé à entraîner des équipes iraquiennes pour les Jeux de 2004, aidant le pays à réintégrer la communauté internationale des sports.  Par les échanges sportifs, les jeunes ont compris que les succès athlétiques contribuaient à développer la confiance en soi et la compétence nécessaires tout au long de la vie, a-t-il estimé.  Il a noté que la résolution mentionne la ratification de la convention internationale contre le dopage et a salué le rôle de l’UNESCO dans les négociations qui ont conduit au projet de texte.  Il a prié les États à prendre en considération le Code mondial antidopage de mars 2003, soutenu par plus de 150 pays.  Le sport a un rôle très important dans l’imagination humaine et transcende toutes les barrières ethniques, d’âges, de sexe, de religions, a-t-il souligné, concluant qu’il nous rappelait à notre humanité commune. 


Mme MAI TAHA MOHAMED KHALIL (Égypte) a affirmé que son pays se félicitait des initiatves lancées, notamment en matière de réglementation et de législations, aux niveaux local, régional et mondial dans le cadre de l’Année internationale du sport.  Elle a souligné l’importance du rôle du sport pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et des efforts déployés visant à utiliser le sport comme moyen de développement.  La représentante a également indiqué qu’au niveau national, le sport constituait l’un des fondements du développement intégré.  Les athlètes égyptiens ont occupé de nombreuses hautes fonctions et ont obtenu de nombreuses médailles lors de compétitions internationales, en particulier dans les disciplines du tennis et du basket-ball, a-t-elle rappelé, précisant que des champions égyptiens avaient été nommés comme ambassadeurs de bonne volonté au sein des Nations Unies.  La représentante s’est par ailleurs déclarée préoccupée par ce qui ressort des rapports des experts et des rapporteurs spéciaux évoquant les valeurs contraires aux principes de l’idéal olympique, comme le racisme et la discrimination.  Elle a également souligné l’impact négatif du dopage sur la santé, se félicitant à cet égard de l’élaboration de la version définitive du projet de Convention internationale contre le dopage. 


M. XIE BOHUA (Chine) a d’abord salué le travail énorme fourni par l’Organisation des Nations Unies depuis sa création pour propager et encourager l’esprit olympique.  Grâce aux efforts conjugués de la communauté internationale, le sport est devenu non seulement un vecteur d’échanges, de compréhension mutuelle et d’amitié entre les peuples du monde, mais il a également joué un rôle positif pour maintenir la paix dans le monde et promouvoir le développement, a-t-il remarqué.  Souhaitant grand succès aux prochains Jeux olympiques d’hiver de février 2006 à Turin (Italie), le représentant a indiqué que les préparatifs de la 28e olympiade prévue à Beijing en 2008 étaient en bonne voie.  Conformément au concept d’une Olympiade verte, de haute technologie et des peuples, le Gouvernement chinois renforcera l’esprit olympique pour faire de ces Jeux un grand moment de rassemblement sportif promouvant l’amitié entre les peuples et les échanges entre les différentes civilisations, a-t-il conclu.      


M. NICHOLAS BROUSSEAU (Canada) a affirmé l’engagement de son pays envers les principes et idéaux qui sous-tendent le projet de résolution A/60/L.15.  Il a expliqué que le coparrainage de cette résolution signifiait que le Canada avait toujours perçu le sport comme un ingrédient vital pour bâtir des communautés durables, contribuer à la paix dans le monde et encourager les jeunes à adopter des modes de vie sains.  Aux yeux de M. Brousseau, le sport est un efficace catalyseur de croissance et de changement, notamment en période de reconstruction.  D’autre part, le Canada a appelé les États Membres à soutenir et à reconnaître les mouvements olympique et paralympique.  Il a souligné la satisfaction de son pays par rapport au projet de résolution qui, en prenant en compte le mouvement paralympique, prolonge la trêve olympique jusqu’en mars 2006.  Enfin, M. Brousseau a salué le fort niveau d’appui et de coopération de la part des États Membres, des Nations Unies et du Comité international olympique.


M. DAN GILLERMAN (Israël) a déclaré que dans de nombreux cas la compétition athlétique était un moyen pour renforcer les relations et établir des ponts, comme en témoigne la contribution du Qatar pour la construction récente d’un stade de football dans la ville israélienne de Sakhim, avec la mise en place d’une équipe composée d’Arabes et de Juifs israéliens.  Malheureusement dans certains cas, la compétition athlétique est utilisée comme un instrument de politisation et d’exacerbation des sentiments nationalistes et cupides, a-t-il regretté faisant référence aux Jeux olympiques d’Athènes où un judoka iranien avait refusé d’entrer en compétition avec un sportif israélien en échange, selon lui, d’une somme de 115 000 dollars payés par le Gouvernement d’Iran. 


L’intervenant a également déploré les manifestations de racisme, d’antisémitisme et de toutes les autres formes d’intolérance dans le sport, en particulier dans le football.  Il a souhaité à cet égard qu’une référence à ce phénomène troublant soit intégrée, durant la présente session de l’Assemblée, dans la résolution de la Troisième Commission sur l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et l’intolérance.  M. Gillerman a terminé son intervention en soulignant que l’idéal olympique ne pouvait être séparé de la mémoire des Israéliens et des peuples du monde entier, souhaitant que le Comité international olympique (CIO) prenne une décision à la mémoire des 11 sportifs israéliens tués à la suite d’un attentat terroriste durant les Jeux olympiques de Munich, en 1972.


M. BORIS CHERNENKO (Fédération de Russie) a affirmé que le sport contribuait à rapprocher les peuples et les cultures.  Les sportifs sont des ambassadeurs de la paix, a-t-il dit.  Le sport est indispensable pour l’éducation des générations à venir dans l’esprit de tolérance et de non-violence.  Se félicitant des actions entreprises dans le cadre de l’Année internationale du sport, il a souligné que le sport constituait la langue universelle de la planète.  Grâce à cela, a-t-il poursuivi, des compétitions peuvent avoir lieu avec des représentants de différentes cultures.  Il a par ailleurs adressé tous ses vœux à l’Italie pour l’organisation des prochains Jeux olympiques d’hiver à Turin. 


M. ADAMANTIOS VASSILAKIS (Grèce) a réaffirmé son soutien au projet de résolution A/60/L.15 et a rappelé qu’il y’a deux ans, alors que son pays se préparait aux Jeux olympiques d’Athènes, une résolution similaire avait permis de renforcer les principes de la Trêve olympique.  Dans cette perspective, la Grèce apporte son soutien à l’Italie pour les Jeux olympiques de Turin de 2006.  M. Vassilakis s’est déclaré convaincu qu’il était possible de construire une paix durable à partir d’un temps d’arrêt dans les hostilités, ce qui est le cas durant une Trêve olympique.  Il a rappelé que la Trêve olympique a survécu à un millénaire et représente donc le traité le plus ancien de l’histoire.  Constatant l’échec actuel de multiples tentatives de paix de par le monde, le représentant grec a suggéré que la Trêve olympique pouvait constituer une approche nouvelle du règlement des conflits.


M. Vassilakis a ensuite souligné l’alliance naturelle qui existait entre l’ONU et le mouvement olympique en se remémorant la célébration du passage de la torche olympique au Siège des Nations Unies peu de temps avant le début des Jeux d’Athènes en 2004.  En outre,  M. Vassilakis a apporté son soutien au CIO et à son Président, M. Rogge, pour leur rôle prépondérant avant de rappeler qu’en cette Année internationale du sport et de l’éducation physique, les valeurs olympiques devaient être réaffirmées, comme ce fut le cas lors des conférences internationales récemment organisées en Russie et en Thaïlande.  Enseigner le sport à nos enfants, c’est leur enseigner la coopération, la solidarité, le fair-play tout en leur donnant les instruments pour construire un monde meilleur, a-t-il ensuite déclaré.  Pour conclure, le représentant grec a souligné que l’adoption de la résolution A/60/L.15 serait un pas en avant et que sans céder aux illusions et aux utopies, elle permettrait de renforcer l’idée que « la paix possible un jour l’est tous les jours ».


M. ALFREDO LABBE (Chili) a affirmé que la résolution 58/5 ayant proclamé 2005 Année internationale du sport et de l’éducation physique avait apporté une contribution importante aux efforts visant à promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix.  De même, le paragraphe 145 du Document final de 2005 souligne que le sport peut apporter une contribution importante au développement. Dès lors, le Chili, pour marquer son appui, co-parraine les projets de résolution A/60/L.15 et A/60/L.7.  En effet, le Chili croit fermement que l’adoption de ces deux résolutions pourrait donner une très bonne base pour la mise en œuvre des principes contenus dans la Déclaration du Millénaire.  De plus, le Chili reconnaît que les valeurs du sport favorisent la cohésion sociale et le dialogue interculturel.  Toutefois, pour bien exploiter le potentiel du sport, il convient, selon M. Labbe, de mettre en place des initiatives qui permettraient d’intégrer le sport dans les programmes de développement et de paix, tant au niveau national qu’international.  Le sport, la compétition saine et l’idéal olympique invitent au dépassement de soi-même et à l’amélioration de l’humanité, a déclaré M. Labbe avant d’affirmer que le Chili s’engageait à poursuivre cette « course de relais diplomatique » pour le bien-être de tous.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a affirmé que son pays estimait que le sport, la paix et le développement devaient être considérés dans une plus large perspective.  Le Gouvernement du Qatar participe à l’effort international visant à construire une société prospère où les jeunes puissent jouir des bienfaits du sport et des valeurs olympiques et poursuivre l’objectif d’une renaissance sociale, a ainsi déclaré M. Al-Nasser.  D’autre part, le Qatar s’efforce de construire des auberges de jeunesse et de mettre en place des infrastructures sportives, notamment à Doha où se tiendront les 15e Jeux asiatiques en 2006.  Le représentant a fait savoir que le Ministère de la jeunesse et des sports de son pays continuait de promouvoir les valeurs olympiques d’amitié et de solidarité entre les jeunes du monde entier.  L’Année internationale du sport et de l’éducation physique appelle à la construction de partenariats entre le secteur privé, les fédérations sportives internationales, les ONG et les organisations populaires que, selon M. Al-Nasser, seule l’ONU est capable d’unir tout en mettant en avant le rôle du sport en matière de sécurité et de développement.  Depuis les premiers Jeux qui ont eu lieu en 776 avant JC à Olympie, l’idéal olympique a permis de renforcer l’amitié et la fraternité entre les peuples indispensables à la paix et au développement.       


M. RIAZ MUHAMMAD KHOKHAR (Pakistan), présentant le projet de résolution « Promotion de la compréhension, de l’harmonie et de la coopération culturelles et religieuses », a d’abord observé que le point 43 de l’ordre du jour de l’Assemblée « Culture de paix » était un rappel de l’engagement pris par la communauté internationale à la création de l’ONU, de pratiquer la tolérance et de vivre ensemble dans la paix.  Les êtres humains doivent se respecter mutuellement, dans toute leur diversité de croyances, de cultures et de langues, et les différences à l’intérieur et entre les sociétés ne devraient jamais être craintes ou réprimées, mais chéries comme un bien précieux de l’humanité, a souligné le délégué précisant par ailleurs que la paix était inséparable de la tolérance et du compromis.  Le défi à relever chaque jour, a-t-il poursuivi, est de remplacer la peur par l’acceptation, le harcèlement par la tolérance, la haine par le respect.  La coopération et non pas le heurt entre les civilisations doit être le paradigme au cœur des efforts collectifs de la communauté internationale.  Estimant enfin que toutes les religions et les cultures partagent un ensemble commun de valeurs universelles et que, de ce fait, l’unité et l’indivisibilité de la race humaine devaient être chéries, le délégué a souhaité que le projet de résolution, présenté pour la troisième année consécutive à l’Assemblée, soit adoptée à l’unanimité comme lors de ses sessions précédentes.


Explication de position


La représentante du Venezuela a affirmé que le sport constituait la colonne vertébrale des politiques publiques du Gouvernement vénézuélien actuel.  Toutefois, le Venezuela n’a pas parrainé le texte A/60/L.15 car celui-ci, dans son préambule, évoque le Document final du Sommet mondial de 2005, à l’égard duquel son pays n’a pris aucun engagement.  De la même façon, le Venezuela émet des réserves sur le paragraphe 2 du préambule du projet A/60/L.7.  Le Venezuela, pour les mêmes raisons, a des réserves sur les paragraphes 4 du préambule du A/60/L.10 et 3 du préambule du A/60/L.4/Rev.1.



Rapport (A/60/217)


Le présent rapport rend compte des activités et initiatives menées et des réseaux constitués à l’échelon international, national et local pour célébrer l’Année internationale du sport et de l’éducation physique.  Il décrit également des initiatives de partenariat entre organisations gouvernementales et avec des organisations de la société civile dynamiques travaillant dans le domaine du sport. 


Ainsi, des manifestations associant le sport à la lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues ont été programmées en Afrique, des olympiades et tournois organisés en Asie et Pacifique et des campagnes de sensibilisation menées en Europe.  D’autre part, le rôle décisif du sport dans la promotion de la santé a été mis en exergue par les manifestations qui ont eu lieu en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.  Au plan onusien, environ une quinzaine d’agences des Nations Unies ont collaboré tout au long de l’année afin de donner une réelle impulsion au rôle du sport dans le développement.  S’agissant des ressources, le partenariat avec le Comité international olympique et les fédérations internationales de différents sports, des équipements d’une valeur de près d’un million de dollars ont pu être distribués à 120 bénéficiaires.  D’autre part, un Groupe de travail sur la mobilisation des ressources composé de l’UNICEF et du PNUD a été créé afin d’encourager les partenaires et les donateurs traditionnels à appuyer diverses politiques en lançant des projets.


En ce qui concerne les recommandations, il est affirmé que le sport, conjugué à des activités d’aide humanitaire et de développement, peut contribuer par un remarquable effet de synergie à sensibiliser l’opinion publique et à mobiliser soutien et ressources.  Il est suggéré de lancer de nouvelles initiatives visant à intégrer le sport comme outil utile dans les programmes de promotion du développement et de la paix et d’inclure des activités sportives dans les programmes de pays entrepris par les organismes des Nations Unies, le cas échéant, et compte tenu des besoins locaux.  Il est proposé que soient élargis et renforcés les partenariats des Nations Unies avec les gouvernements, les organisations sportives internationales et le secteur privé.  Enfin, le Secrétaire général conclut le rapport en affirmant que les travaux menés par son Conseiller spécial pour le sport au service du développement et de la paix ont permis de montrer que le sport apportait une contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et que cette dynamique devait continuer de se renforcer.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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