AG/10390

PLUSIEURS PAYS PLAIDENT EN FAVEUR D’UNE MEILLEURE REPRÉSENTATION DE L’AFRIQUE AU SEIN DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

19/09/2005
Assemblée généraleAG/10390
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

13e & 14e séances plénières

matin & après-midi


PLUSIEURS PAYS PLAIDENT EN FAVEUR D’UNE MEILLEURE REPRÉSENTATION DE L’AFRIQUE AU SEIN DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


(Publication retardée pour des raisons techniques, publié le 20 septembre.)


La poursuite du débat général de la 60e session de l’Assemblée générale des Nations Unies a été aujourd’hui l’occasion pour plusieurs pays de réclamer une plus grande et plus juste représentation de l’Afrique au sein de l’Organisation, de même qu’un soutien plus important à son développement.


Il est temps que l’Afrique soit mieux représentée au sein des organes des Nations Unies, en particulier au Conseil de sécurité, a ainsi affirmé le Président de Madagascar, Marc Ravalomanana, pour qui les résultats du Sommet mondial 2005 ne répondent pas entièrement aux aspirations du continent.  La nécessité d’accroître la représentation africaine au sein du Conseil de sécurité est d’autant plus nécessaire, a souligné Bingu Wa Mutharika, son homologue du Malawi, que le maintien de la paix en Afrique constitue la partie la plus importante des travaux de cet organe.


Le Ministre chinois des affaires étrangères, Li Zhaoxing, s’est également fait l’écho des aspirations de l’Afrique à bénéficier d’une plus grande attention de la part de la communauté internationale.  Cette session doit donner la priorité à ce continent, a-t-il dit, estimant que le Conseil de sécurité devait se pencher spécialement sur ses problèmes.  Sans stabilité en Afrique, le monde ne connaîtra pas la paix et si l’Afrique demeure pauvre, il n’y aura pas de développement pour le monde, a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale à aider ce continent à parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement dans les délais prévus.  Un constat que partage le chef de la diplomatie indienne, Natwar Singh, lequel, évoquant les liens et l’engagement de son pays envers l’Afrique, s’est néanmoins félicité du fait que le Sommet mondial ait mis l’accent sur la nécessité de satisfaire de manière urgente les besoins spécifiques du continent.  Son homologue portugais, Diogo Freitas do Amaral, a assuré lui aussi de la volonté de son pays de respecter ses engagements en faveur du renforcement de la coopération régionale et sous-régionale, en particulier avec le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


Si le monde doit être à l’écoute de l’Afrique, l’Afrique doit aussi prendre ses responsabilités en renforçant la démocratie, la bonne gouvernance et l’état de droit, a ajouté M. Ravalomanana, qui a par ailleurs réitéré son appel pour un Plan Marshall pour l’Afrique qui irait au-delà de l’effacement des dettes et de l’accroissement du soutien financier.


Le débat sur la réforme du Conseil de sécurité a été prolongé en particulier par l’Inde, selon qui le changement de sa composition est devenu un impératif.  Il y a un déficit de démocratie dans la gouvernance des Nations Unies, a-t-il dit, précisant que le Conseil de sécurité ne devait pas échapper aux principes de transparence et de démocratie.  Sa réforme, plus importante que jamais, et qui devrait aboutir avant la fin de l’année, ne vise pas, à son avis, à porter préjudice au prestige ou à la puissance de tel ou tel pays, mais à modifier l’équilibre des pouvoirs du monde.


Outre les orateurs cités, les chefs d’État du Burundi, du Liban, de la Gambie, d’Haïti, les chefs de Gouvernement de Maurice, de Saint-Vincent-et-les Grenadines, de Tuvalu, du Lesotho, les ministres de Bahreïn, de Cuba, de la Malaisie, des Émirats arabes unis, du Gabon, du Luxembourg, de l’Irlande, de la Tunisie, de la Grèce, du Portugal, de l’Indonésie, de la Slovénie, du Nicaragua et du Qatar ont également pris la parole.


Le Royaume-Uni, l’Iran, l’Argentine, les Émirats arabes unis ont exercé leur droit de réponse.


Le débat général se poursuivra demain à 10 heures.


DÉBAT GÉNÉRAL


Déclarations


M. PIERRE NKURUNZIZA, Président du Burundi, a rappelé que son pays venait de franchir une étape essentielle de son histoire.  Les élections libres, pluralistes, honnêtes et transparentes furent le point d’orgue de ce long processus, a-t-il ajouté.  Il a précisé qu’un Gouvernement de large union nationale avait été mis sur pied, Gouvernement où se retrouvent toutes les composantes du peuple burundais dans sa diversité politique, sociale, ethnique et régionale, et où la femme occupe largement la place qu’elle mérite.  Tous ces changements en profondeur ont été possibles grâce à la synergie entre la sollicitude de la communauté internationale, le courage, la maturité du peuple burundais et le sens du compromis de la classe politique, a-t-il souligné.  Le Président burundais a estimé que la paix dans son pays, comme la réussite durable de son expérience démocratique, étaient étroitement liées à la stabilité de l’environnement régional.  Il s’est ainsi félicité des efforts déjà consentis en vue de recouvrer la paix, la stabilité et le développement durable dans la région des Grands Lacs et a déclaré participer activement aux actions de préparation de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs sous les auspices des Nations Unies et de l’Union africaine, avec l’appui du Groupe des amis de ladite région.


M. Nkurunziza a ajouté qu’en matière de bonne gouvernance, le Gouvernement s’était engagé à prendre des mesures propres à asseoir une bonne gouvernance dans toutes ses dimensions.  Il s’agit notamment du renforcement des capacités, de la mobilisation des ressources intérieures et de la mise en œuvre des stratégies pour la lutte contre la corruption et la fraude, les malversations économiques.  Une loi et une brigade anticorruption verront bientôt le jour, a-t-il dit.  Selon lui, les réalisations de son pays, notamment dans le domaine politique et de la sécurité constituent un pas important dans la bonne direction.  Elles ne sont néanmoins que le début d’un processus qu’il faut consolider, a-t-il poursuivi.  Il faudra, en particulier, relancer des actions de lutte contre la pauvreté et renouer avec la croissance économique, deux conditions indispensables pour que le peuple récolte les dividendes de la paix, a souligné le Président du Burundi.


M. MARC RAVALOMANANA, Président de Madagascar, a salué le Document du Sommet et les récentes résolutions prises par le Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme et la prévention des conflits, en particulier en Afrique.  Il a aussi soutenu la mise en place rapide du Conseil des droits de l’homme, soulignant cependant que les résultats du Sommet ne répondaient pas entièrement aux aspirations de l’Afrique.  Il est temps que l’Afrique soit mieux représentée au sein des organes des Nations Unies, en particulier au Conseil de sécurité, a-t-il précisé, indiquant qu’il s’agissait là d’une question de justice et une nécessité pour le développement du continent.  Par ailleurs, il a demandé que le débat sur la réforme des Nations Unies soit étendu pour définir le rôle que doit assumer l’Organisation pour le développement mondial.  Le Président de Madagascar a ainsi suggéré de développer une véritable stratégie globale pour le développement, un partenariat avec une vision claire et des objectifs plus ambitieux. 


Il a réitéré son appel pour un Plan Marshall pour l’Afrique qui irait au-delà de l’effacement des dettes et de l’accroissement du soutien financier.  Afin d’investir davantage dans la dimension sociale du développement, il a proposé de renforcer le rôle de l’ECOSOC.  De plus, il a insisté sur l’importance de l’accès et du transfert du savoir, facteurs essentiels pour que le potentiel intellectuel de millions de personnes, et surtout des enfants, ne demeure pas inexploité.  Il a aussi exhorté l’Assemblée générale à faire de la lutte contre la famine la priorité des priorités.  Par ailleurs, il a souligné la nécessité de protéger et de valoriser les ressources naturelles du continent africain.  Enfin, il a fait valoir qu’il appartenait à chaque pays d’assurer la coordination effective du développement et de s’approprier les projets et programmes dans ce domaine.  Le monde devrait être à l’écoute de l’Afrique, a-t-il conclu, mais l’Afrique doit aussi prendre ses responsabilités en renforçant la démocratie, la bonne gouvernance et l’état de droit.  


M. ÉMILE LAHOUD, Président du Liban, a souligné que les progrès accomplis dans les technologies de l’information constituaient la caractéristique majeure de mondialisation, et a estimé qu’il était impératif de mettre en place de manière urgente un dialogue sérieux entre le Nord et le Sud pour un transfert rapide, dans un cadre simplifié, des fruits des progrès technologiques et des capitaux aux nations en quête de modernité.  Le Président libanais a ensuite ajouté que le Liban, qui a souffert du terrorisme, condamne tous les attentats perpétrés à travers le monde.  La lutte contre le terrorisme exige un environnement de coopération internationale éloigné des considérations politiques, des attaques et des calomnies, a-t-il indiqué.  Selon lui, pour lutter et gagner la guerre contre le terrorisme, l’approche actuelle, centrée sur la sécurité, devrait être complétée par une approche à long terme visant à régler les crises politiques.  S’attaquer aux problèmes d’oppression et d’occupation; renforcer le développement et l’éducation; créer les conditions d’une vie meilleure en faveur des peuples, contribueront à réduire l’impact des discours qui nourrissent les extrémismes, a-t-il estimé.


M. Lahoud a ajouté que le cœur du mécontentement et des violences actuelles demeurait le fait que des terres arabes restaient toujours sous occupation, malgré les nombreuses résolutions adoptées sur la question par la communauté internationale.  Le Liban appelle la communauté internationale à renforcer ses capacités afin de réduire les difficultés que rencontrent les Palestiniens déplacés dans leurs « lieux de résidence temporaire », a-t-il déclaré.  Les violations par Israël de la Ligne bleue et du sud du Liban, les occupations constantes d’une partie du Liban, et l’emprisonnement de citoyens libanais constituent une violation claire du droit international, a-t-il dit.  Le Président libanais a également indiqué que depuis les Accords de réconciliation de Taëf, le Liban avait connu une décennie de stabilité.  Des événements épouvantables, en particulier l’assassinat du Premier Ministre Rafik Hariri, qui a endeuillé le pays, s’y sont toutefois produits ces derniers temps, a-t-il dit.  Le Liban espère que la conduite de l’enquête ouverte sur cette affaire se terminera au plus tôt, a-t-il ajouté, en remerciant le Conseil de sécurité d’avoir consenti à nommer la commission d’enquête qui en est chargée.  Le Liban, a-t-il précisé, apportera à la commission tout le soutien nécessaire afin de poursuivre tous les coupables dans le strict respect de la loi.  Cette enquête montre l’attachement du Liban et de la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme, a-t-il estimé.  Le Président a par ailleurs souligné que le nouveau Gouvernement libanais était déterminé à mettre en œuvre un plan de réforme complet, comprenant des aspects politiques, administratifs et économiques, et attendait de bénéficier dans ce cadre du soutien précieux des Nations Unies.


M. NAVINCHANDRA RAMGOOLAM, Premier Ministre de Maurice, a rappelé que vendredi dernier, les dirigeants du monde entier ont renouvelé leur engagement à lutter contre le fléau de la guerre, de la peur, de la maladie, de la famine et de la pauvreté, en adoptant le Document final –une intention dont les citoyens du monde attendent la concrétisation.  Il a ensuite indiqué que la réduction de la pauvreté ainsi que son éradication sont à la base de tout effort en matière de développement afin d’assurer un ordre juste et équitable; au niveau local, il a souligné les mesures de protection sociale que son Gouvernement a prises pour couvrir les frais de transport des étudiants et des personnes âgées, ainsi que le rétablissement du système de pensions pour tous les citoyens.  Il a déclaré que les barrières douanières et non tarifaires ainsi que le non-respect des engagements en matière du financement du développement et de l’allègement de la dette des pays en développement avaient aggravé leur situation et qu’il fallait établir un système d’échanges juste et équitable.  Il s’est ensuite félicité de l’attention accordée à l’Afrique subsaharienne et à la nécessité de s’attaquer à ses problèmes: pauvreté, faim, analphabétisme, maladies contagieuses, prévalence du VIH/sida, chômage, dégradation environnementale, personnes déplacées et camps de réfugiés.


Il a ensuite évoqué le Moyen-Orient, en se félicitant du retrait israélien de Gaza et du nord de la Cisjordanie, et des efforts entrepris par le Premier Ministre palestinien pour conclure une paix durable; il a souligné la nécessité d’assurer la sécurité de la population civile iraquienne, de lutter contre le terrorisme, de contrer la prolifération nucléaire ainsi que le commerce illicite des armes légères et de petit calibre –par le recours de l’adoption d’un système de marquage et de traçage.  Il a rappelé que toute réforme du Conseil de sécurité doit refléter les réalités géopolitiques du monde.  Il a insisté sur le besoin d’aider les petits États insulaires en développement, par le biais de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, ainsi que la poursuite vigoureuse de la coopération sous-régionale, régionale et internationale entreprise par son pays.  Il a rappelé la nécessité de régler la question de l’archipel Chagos avec la Grande-Bretagne, ainsi que celle de Tromelin avec la France.  Enfin, il a réitéré l’attachement de son pays à la francophonie, déclarant qu’elle s’inscrit dans le même combat universel contre l’extrême pauvreté et la faim, et a annoncé la participation de son pays à la Conférence internationale sur la pauvreté et le développement, proposée par l’ex-Président Clinton.


M. RALPH GONSALVES, Premier Ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, a regretté que l’impérialisme culturel et la multiplication des technologies et des moyens de communication exacerbent le sentiment d’exclusion et d’amertume des plus pauvres et provoquent une montée des nationalismes virulents.  Pour cette raison, M. Gonsalves a apporté son soutien à une réforme du système des Nations Unies.  En tant que petit pays insulaire, Saint-Vincent-et-les Grenadines adhère à la stratégie de Maurice et au Programme d'action de la Barbade et appelle les Nations Unies à intensifier leur coopération en vue de la réalisation des OMD dans les Caraïbes.  Les récentes catastrophes naturelles nous ont fait brutalement prendre conscience de l’insuffisance des mécanismes internationaux en matière de protection de l'environnement et des personnes démunies, a-t-il affirmé.  D’ailleurs, très affecté par l’ouragan Yvan en 2004, l’archipel de Saint-Vincent-et-les Grenadines appelle encore la communauté internationale à lui venir en aide.  M. Gonsalves s’est également montré préoccupé par la violation des droits de l’homme chez son voisin de la CARICOM, Haïti, et a apporté son soutien à la Mission des Nations Unies de stabilisation en Haïti (MINUSTAH).  Il a par ailleurs souligné que les bonnes relations avec Taiwan incitaient Saint-Vincent-et-les Grenadines à appuyer la représentation de Taiwan au sein de l’ONU et à promouvoir le dialogue entre Taiwan et la République populaire de Chine.


SCHEIK MOHAMMED BIN MUBARAK AL-KHALIFA, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, s'est prononcé en faveur d'une révision du système de sécurité internationale actuel.  En matière de terrorisme, nous devons élaborer une stratégie de lutte anti-terrorisme qui tiendrait compte du respect des droits de l'homme et qui comblerait le vide juridique qui existe dans les traités ayant trait au terrorisme, a-t-il déclaré.  M. Mubarak Al-Khalifa a précisé que Bahreïn avait multiplié les efforts qu’il déploie dans la région du Golfe afin de combattre le financement du terrorisme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.  À cet égard, le Royaume de Bahreïn adhère aux propositions du Roi d'Arabie saoudite visant à créer un centre international de lutte anti-terrorisme  L'année 2005 a apporté beaucoup d'espoirs au Moyen-Orient, avec notamment l'élection de Mahmoud Abbas à la tête de l'Autorité palestinienne et sa détermination à participer au rétablissement de la paix, à la réduction des tensions et à la promotion de la démocratie, a ensuite indiqué M. Mubarak Al-Khalifa.  Il s'est félicité de l'évacuation de la bande de Gaza par les Israéliens, et a appelé le Gouvernement d’Israël à respecter toutes les résolutions des Nations Unies et à cesser toute forme d'occupation des territoires arabes.  En ce qui concerne l'Iraq, auquel Bahreïn apporte tout son soutien, le représentant a regretté que perdure une situation critique, malgré la tenue d’élections au mois de janvier, et les progrès accomplis à travers la mise en place du gouvernement de transition et les actions menées par ce dernier.  Seul un consensus national fort sur les questions ayant trait à l'intégrité territoriale et à la diversité ethnique pourra assurer un avenir de paix et de sécurité à l’Iraq, a estimé le Premier Ministre de Bahreïn.


En matière de développement, M. Mubarak Al-Khalifa a fait savoir que Bahreïn poursuivait une politique d'ouverture visant à réaliser le OMD et avait pris des mesures signifiantes pour promouvoir les droits et la représentation de la femme, telles que le choix d'une femme pour la candidature de Bahreïn à la présidence de la 61e session de l'Assemblée générale.  En ce qui concerne la sécurité, le Premier Ministre de Bahreïn a jugé inefficace le traité d'interdiction des essais nucléaires et a donc appelé la communauté internationale à libérer le Moyen-Orient et le golfe Persique des armes nucléaires.  M. Mubarak Al-Khalifa a conclu son intervention en apportant un vif soutien à la réforme des Nations Unies.


M. LI ZHAOXING, Ministre des affaires étrangères de la Chine, a estimé que le rôle des Nations Unies en tant que mécanisme de la sécurité collective devait être renforcé.  Ainsi, il a soutenu les efforts pour améliorer les capacités de l’ONU en matière de prévention et de médiation des conflits ainsi qu’un rôle plus important du Secrétaire général dans ce domaine.  Il s’est également dit en faveur de l’établissement d’une Commission pour la consolidation de la paix.  Rappelant que la Chine s’opposait à l’usage ou à la menace de la force, il s’est inquiété d’une réinterprétation des dispositions de la Charte de l’ONU relatives au droit à l’autodéfense.  Cette décision revient au Conseil de sécurité, a-t-il déclaré. 


Le Ministre des affaires étrangères de la Chine a souhaité que le développement soit le pilier de la réforme des Nations Unies.  Les inquiétudes des pays en développement, a-t-il ajouté, doivent être reflétées dans le Cycle de Doha, notamment en ce qui concerne les produits agricoles et le traitement spécial et préférentiel.  Il a demandé à la communauté internationale de prendre des actions concernant la dette, comme la réduction des conditions liées à son allègement.  À cet égard, il a annoncé que son pays annulerait d’ici deux ans les prêts sans intérêt ou à faibles intérêts que les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine n’ont pu rembourser dans les délais, fin 2004.  Il a aussi demandé aux Nations Unies de donner la priorité au renforcement des capacités dans les pays en développement.  Par ailleurs, il a appuyé la réforme du Conseil de sécurité visant à renforcer son autorité et améliorer ses méthodes de travail.  Il a insisté sur la représentation des pays en développement, et notamment des pays africains.  Concernant l’Afrique, il a demandé que cette session donne la priorité à ce continent et que le Conseil de sécurité porte une attention spéciale à ses problèmes.  Sans stabilité en Afrique, le monde ne connaîtra pas la paix, a-t-il précisé; si l’Afrique demeure pauvre, il n’y aura pas de développement pour le monde.  Il a enfin appelé la communauté internationale à aider ce continent à parvenir aux OMD dans les délais prévus.


M. FELIPE PÉREZ ROQUE, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a estimé qu’il n’existait aucune raison de célébrer le 60e anniversaire des Nations Unies.  Le monde chaotique, inégal et peu sûr dans lequel nous vivons aujourd’hui n’est pas précisément un hommage rendu à ceux qui s’étaient rassemblés le 26 juin 1945 à San Francisco pour fonder l’Organisation des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Selon lui, depuis le Sommet du Millénaire en 2000, plus d’enfants sont morts de maladies que l’on aurait pu prévenir que toutes les victimes réunies de la Seconde Guerre mondiale.  Le Ministre cubain a également affirmé que l’agression contre l’Iraq avait été lancée non seulement malgré mais contre l’opinion de la communauté internationale.  L’Assemblée générale des Nations Unies n’a pu en discuter, tandis que le Conseil de sécurité a été ignoré, puis a subi l’humiliation de l’acceptation docile d’une guerre de rapine à laquelle s’étaient opposés auparavant la plupart de ses membres, a-t-il déclaré.


M. Roque a par ailleurs souligné que si le Gouvernement américain adhérait à la résolution 1373, adoptée le 28 septembre 2001 par le Conseil de sécurité, ainsi qu’aux conventions internationales sur le terrorisme, il extraderait vers le Venezuela le terroriste Luis Posada Carriles et libèrerait les cinq jeunes combattants antiterroristes cubains qui subissent depuis sept ans un emprisonnement injuste et cruel.  Selon lui, si le Gouvernement américain avait permis aux Nations Unies d’agir en conformité avec la Charte, le peuple iraquien n’aurait pas été envahi pour être dépossédé de son pétrole, le peuple palestinien exercerait sa souveraineté sur le territoire qui lui appartient et Cuba ne serait plus sujet à un blocus, de même qu’il n’y aurait plus un milliard d’illettrés et 900 millions d’affamés dans le monde.  Cette situation explique l’échec du Sommet mondial 2005, a-t-il ajouté.  Ce fut une farce à part entière, a-t-il dit, estimant que la plupart des États Membres avaient été exclus des négociations finales et que le Document final adopté avait oublié les questions essentielles des peuples.  Le droit à la paix pour les petits n’existe pas, a-t-il par ailleurs souligné.


M. DATUK SERI SYED HAMID ALBAR, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a déclaré que le multilatéralisme, qui garantit l’indépendance des petits États au sein d’un ordre international qui devrait être démocratique, était en ce moment menacé.  Tout en regrettant l’absence de référence au désarmement et à la non-prolifération dans le Document final du Sommet de 2005, M. Albar a apporté son soutien à ce document dont le contenu vise à revitaliser l’Organisation et à préserver le multilatéralisme au sein de l’ONU tout en y en renforçant la démocratie, la transparence et la capacité à rendre des comptes.  Soulignant que le monde a consacré l’an dernier environ un milliard de dollars aux dépenses militaires, M. Albar a appelé les États Membres à redoubler d’efforts pour éliminer les armes de destruction massive et pour accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Tout comme l’avait fait la crise financière asiatique il y a huit ans, l’explosion des prix du pétrole menace actuellement l’économie des pays en développement et accentue les méfaits du libre-échange sur les plus pauvres, a-t-il ajouté.


M. Albar a ensuite indiqué que si les guerres étaient autrefois menées au nom d’idéologies, elles éclataient de nos jours à cause de la compétition pour les marchés et de la rareté des ressources naturelles et des matières premières.  À cet égard, il a exhorté la communauté internationale à rendre la mondialisation plus juste et plus équitable.  En matière de sécurité, les efforts de lutte contre le terrorisme doivent être concentrés sur les racines même de ce phénomène afin de promouvoir un retour à la paix durable.  « La peur de l’autre et la mésentente doivent laisser place au dialogue, à la compréhension et la tolérance », a-t-il recommandé.  Les intérêts des groupes minoritaires, ils ne doivent pas être négligés au profit de la majorité, a-t-il ensuite souligné.  En tant qu’État à majorité musulmane, la Malaisie estime que l’Islam ne s’oppose pas aux principes de bonne gouvernance et de démocratie, a-t-il indiqué en ajoutant que son pays promeut un développement basé sur un Islam civilisationnel dont les valeurs sont progressistes et humaines.  La Malaisie met l’accent sur la bonne gouvernance, le progrès, le développement, et l’acquisition et la maîtrise de la connaissance, a souligné M. Albar.  Abordant la question du Moyen-Orient, il a dit qu’à l’heure où le monde se félicite de l’évacuation israélienne de Gaza, les Nations Unies doivent désormais porter leur attention aux autres colonies jugées illégales par la Cour internationale de Justice et mettre la création d’un État palestinien souverain et indépendant au premier plan de leur agenda.


M. RASHID ABDULLAH AL-NOAIMI, Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, a salué le Document final du Sommet 2005, le qualifiant de pas important pour atteindre les OMD.  Il a réitéré l’appel de son pays pour une réforme des Nations Unies, notamment par l’élargissement du Conseil de sécurité basé sur une distribution géographique équitable.  Il a appuyé l’établissement d’une Commission pour la consolidation de la paix mais a souhaité que d’autres actions soient entreprises, comme la tenue d’une conférence mondiale sur la lutte contre le terrorisme.  Celle-ci, a-t-il précisé, devrait fournir une définition claire du terrorisme et le différencier de la lutte légitime des populations contre l’occupation étrangère.  Rappelant l’importance d’adopter des solutions pacifiques, particulièrement au Moyen-Orient et dans la région du Golfe, il a appelé l’Iran à résoudre la question de l’occupation des trois îles des Émirats arabes unis –Tunb supérieure et inférieure, Abu Musa- par des négociations bilatérales ou en s’adressant à la Cour internationale de Justice.


Par ailleurs, il s’est félicité du retrait israélien de la bande de Gaza tout en espérant que la communauté internationale exhorterait Israël à compléter celui-ci en se retirant des territoires arabes et palestiniens occupés depuis 1967, en démantelant le mur de séparation et en cessant ses activités d’implantation de colonies.  Il a aussi estimé que le soutien à l’Autorité palestinienne devait être renforcé afin de l’aider à reconstruire ses institutions nationales et à exploiter ses ressources naturelles et économiques.  M. Al-Noaimi a aussi demandé à Israël d’adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et de soumettre ces installations nucléaires à la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), en accord avec les résolutions de l’ONU, appelant à l’établissement d’une zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient et dans la région du Golfe.


Après s'être félicité de la longévité du système de l'Organisation des Nations Unies, M. JEAN-FRANCOIS NDONGOU, Ministre délégué auprès du Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie du Gabon, a indiqué que les dysfonctionnements de celle-ci devaient être corrigés, et qu'il fallait adapter les Nations Unies aux exigences de l’époque actuelle pour leur permettre de remplir les multiples et complexes mandats qui lui sont assignés.  Nous devons soutenir les initiatives visant une réforme consensuelle de l’ONU et un élargissement du Conseil de sécurité pour le rendre plus représentatif et plus efficace, a dit le Ministre.  Le renforcement de l’efficacité permettrait à l’ONU de s'attaquer aux multiples défis que représentent le VIH/sida, la dégradation de l'environnement, le terrorisme, les conflits armés et la pauvreté.  Concernant le VIH/sida, le Ministre a rappelé que les efforts devaient se concentrer sur la prévention et l'accès aux médicaments anti-rétro viraux.  Il a indiqué que son pays avait pris des initiatives allant de la sensibilisation à la mise en œuvre de plans d'action comme le « Plan stratégique multisectoriel de lutte contre le sida »; et s'est félicité que le Document final du Sommet 2005 ait réaffirmé l'engagement de la communauté internationale à combattre le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose et les autres maladies infectieuses.


Il a ensuite indiqué que face aux effets des changements climatiques qui entraînent des catastrophes naturelles aux dimensions sans précédent - la proposition française visant à créer une organisation des Nations Unies pour l'environnement venait à point nommé, ainsi que la démarche de l'Organisation internationale de la francophonie en faveur de l'écologie et du développement durable.  Il a également souligné l'adoption du document de « cadre stratégique décennal » relatif à la biodiversité et à la protection de l'environnement au cours du dernier sommet de la Francophonie qui s’est tenu au Burkina Faso.  Il a ensuite évoqué la question du terrorisme, notamment nucléaire, ainsi que la nécessité de gérer les crises politiques et les conflits intra-étatiques, et de promouvoir des processus de consolidation de la paix en République démocratique du Congo, en Côte d'Ivoire et au Soudan.  Enfin, il a parlé de l'endettement des pays à revenu intermédiaire, tel que le Gabon, sont en ce moment inéligibles à l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés.


M. BINGU WA MUTHARIKA, Président du Malawi, a affirmé qu’outre la réforme du Conseil de sécurité, il y avait d’autres réformes aussi importantes pour les Nations Unies pour la réalisation du programme mondial de développement.  Il a souligné que le pays était confronté à de sérieuses difficultés pour instituer un système efficace de gouvernance politique et économique.  Le Malawi, a-t-il ajouté, doit également faire face à l’extrême pauvreté, à la pénurie alimentaire, à la faim et à la malnutrition, tandis que le VIH/sida et la malaria continuent de causer des ravages.  Le Malawi a fait des efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit, mais le pays demeure confronté à un manque sérieux de ressources.  Il a ainsi demandé à ce que des solutions soient trouvées pour régler définitivement le problème de la dette.  Il s’est, à cet égard, félicité de la décision par les pays du G-8 d’annuler la totalité de la dette des pays les plus pauvres. 


Le Président du Malawi a attiré l’attention de l’Assemblée générale sur le fait que le maintien de la paix en Afrique constituait la partie la plus importante des travaux du Conseil de sécurité, d’où la nécessité d’accroître la représentation du continent au sein de cet organe.  S’agissant de la lutte contre la pandémie du VIH/sida, le Gouvernement du Malawi a appelé la communauté internationale à développer davantage de moyens financiers pour permettre au pays d’adopter une approche holistique visant à prendre en compte les impacts médicaux, économiques, politiques et sociaux du VIH/sida sur la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Président du Malawi a enfin lancé un appel aux Nations Unies pour qu’elles permettent au peuple taïwanais d’adhérer à l’Organisation, une adhésion qui, a-t-il dit, apporterait de la crédibilité à la Déclaration universelle des droits de l’homme.


M. AL HADJI YAHYA JAMMEH, Président de la Gambie, a d'abord rappelé que l'accroissement rapide du nombre des États Membres de l'Organisation, associé à la complexité de ses activités, exigent une réévaluation de ses forces et de ses faiblesses.  Il a ajouté que la crédibilité des procédures et mécanismes en matière de défense des droits de l'homme, la nature démocratique, la responsabilité, la transparence du Conseil de sécurité s'en sont trouvées amoindries, et le Conseil économique et social doit devenir plus pertinent et plus efficace.  Il a ensuite rappelé que les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité, la prolifération des armes conventionnelles ainsi que celle des armes de destruction massive, les conflits sociaux, le terrorisme, la pauvreté, la faim et les maladies constituent de graves problèmes.  Il a ensuite indiqué qu'une lutte soutenue était indispensable contre la pauvreté absolue, la faim, l'analphabétisme, la prolifération des armes nucléaires, ainsi que le respect du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires: doivent y être associés la tolérance des différences, le respect des écosystèmes et des ressources naturelles du monde, une coopération plus étroite entre les divers systèmes politiques, et un remplacement de l'unilatéralisme par le multilatéralisme.  Il s'est ensuite félicité des progrès du processus de paix au Moyen-Orient, et déploré l'instabilité constatée en Iraq.


Il a ensuite abordé les contributions positives de l'Organisation des Nations Unies en matière de résolution pacifique des conflits en Afrique et a noté les progrès accomplis en Guinée-Bissau, au Burundi et au Soudan.  Il en a profité pour rappeler son soutien à la lutte contre les acteurs étatiques, non étatiques du terrorisme ainsi que contre la criminalité transnationale organisée.  Il a également indiqué qu'il fallait approfondir la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Il a noté que l'Organisation doit se faire l'ultime défenseur du droit international, que la Cour internationale de Justice doit mettre fin à l'impunité, tout en se prononçant contre les mesures coercitives unilatérales en matière de règlement des différends.  Il a appelé à une levée des sanctions prises à l'encontre de Cuba.  Il a appelé à une révision de la politique de l'Organisation vis-à-vis de Taiwan, et a appuyé pleinement la réforme de l'ECOSOC, ainsi que la création d'un Conseil des droits de l'homme.  Enfin, il a rappelé qu'une réforme de l'Organisation serait incomplète sans une réforme du Conseil de sécurité, qui doit refléter les réalités géopolitiques actuelles, et qu'il fallait réviser le droit de veto, sinon l'abolir, et que le droit de veto devrait être réservé à l'Assemblée générale, par le biais du vote à la majorité, ce qui lui confèrerait une légitimité et des responsabilités plus grandes.


M. BONIFACE ALEXANDRE, Président provisoire d’Haïti, a déclaré que le triptyque paix, démocratie et développement était désormais le nouveau nom du progrès des peuples et de la stabilité du monde.  Il a déclaré qu’il attachait la plus grande importance au projet de la France consistant à trouver des modes de financement innovants pour prévenir et guérir les pandémies majeures.  Il a également salué le projet de Facilité internationale de financement, ainsi que la proposition du Royaume-Uni, qui consiste à emprunter sur les marchés financiers pour augmenter l’assistance aux pays les plus pauvres, notamment dans la lutte contre le VIH/sida.  Toutefois, a-t-il insisté, ces efforts risquent de ne pas atteindre leurs objectifs sans une solution globale au problème de la dette des pays en développement.  À cet égard, il a déclaré qu’Haïti soutenait sans réserve toute solution négociée, efficace et globale et durable visant à régler ce problème angoissant de la dette pour les pays les plus pauvres.  En ce qui concerne le processus de réforme, il s’est félicité de la décision de créer un Conseil des droits de l’homme et une Commission de consolidation de la paix.  Il convient également de souligner, a-t-il ajouté, la suppression du Chapitre XIII de la Charte et les références au Conseil de Tutelle figurant au Chapitre XII.  Pour ce qui est du Conseil de sécurité, il a dit l’attachement de son pays au paragraphe 153 du Document final adopté par l’Assemblée générale qui précise que le Conseil doit être réformé sans tarder, afin de le rendre plus représentatif, plus efficace, et plus transparent.  Il a renouvelé la position déjà exprimée par le Premier Ministre haïtien, Gérard Latortue, que soit corrigée l’erreur historique de ne pas avoir au Conseil un représentant de la région d’Amérique latine et des Caraïbes. 


Par ailleurs, abordant la situation de son pays, M. Alexandre a rappelé la tenue, dans quelques semaines, d’élections générales destinées à doter la nation de représentants élus à tous les niveaux.  Il a déclaré que le dur apprentissage de la liberté retrouvée n’avait pas été facile, du fait de la présence de groupes armés qui ont pris en otage des quartiers de la capitale, commettant les pires atrocités.  Il s’est félicité de la contribution de la MINUSTAH qui a permis un retour au calme, malgré des tentatives désespérées de gangs irréductibles.  Il a précisé que le dialogue national avait été entamé avec tous les secteurs concernés en ajoutant que la Commission préparatoire créée en la circonstance devait incessamment présenter son rapport.  Il a estimé que plus rien ne pouvait arrêter la marche vers des élections pluralistes et démocratiques, organisées dans un climat de sécurité que la police nationale d’Haïti, appuyée par la MINUSTAH, s’est engagée à garantir.  Il a demandé aux pays qui accueillent des expatriés haïtiens de tout mettre en œuvre pour que ces derniers ne soient pas victimes d’abus de la part de radicaux.  Il s’est dit très reconnaissant à l’ONU du soutien apporté à Haïti en ce moment crucial, alors qu’il devra le 6 février 2006 passer le pouvoir à un nouveau président librement élu, plaçant ainsi Haïti, de manière irréversible dans la communauté des nations démocratiques pour qu’Haïti sorte de l’ornière du sous-développement et de l’extrême pauvreté qui font le lit de toutes les dictatures. 


M. MAATIA TOAFA, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Tuvalu, a appelé à faire preuve à plus de pragmatisme afin que les conditions de vie sur terre puissent être améliorées au plus vite.  M. Toafa a en outre salué des initiatives comme le Fonds mondial pour la démocratie ou l’engagement des pays de l’Union européenne de consacrer une aide publique au développement à hauteur de 0,7% du PNB des pays de l’Union européenne.  En tant que petit État insulaire en développement appartenant au groupe des pays les moins avancés (PMA), Tuvalu appelle la communauté internationale à prendre en compte sa vulnérabilité, a souligné M. Toafa.  À cet égard, le Premier Ministre de Tuvalu salue la coopération renforcée autour de la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et du Programme d’action de Bruxelles tout en se félicitant du récent lancement de la Stratégie nationale pour le développement durable à Tuvalu (Kakeega II) ainsi que du Plan Pacifique visant à appuyer ce type d’efforts nationaux dans la sous-région.


Pour assurer une lutte efficace en matière de lutte contre le terrorisme, le Gouvernement de Tuvalu demande à la communauté internationale de l’assister dans la mise en oeuvre des conventions et résolutions déjà adoptées.  En matière d’environnement, le changement climatique  constitue une réelle menace pour une petite île comme Tuvalu, qui encourage la mise en place de mécanismes de prévention contre les catastrophes naturelles.  À cet égard, Tuvalu se félicite des dispositions du Protocole de Kyoto visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre et à développer l’utilisation des sources d’énergie renouvelables. Concernant la réforme du Conseil de sécurité, Tuvalu soutient l’élargissement de la composition de ses membres, avec l’attribution d’un siège au Brésil, à l’Inde et au Japon.


S’agissant de la santé publique, M. Toafa a souligné que du fait de la grande mobilité de ses habitants, Tuvalu était particulièrement exposé à la pandémie et appelait l’assistance de la communauté internationale.  La protection de l’Océan Pacifique qui constitue notre première ressource vitale est une nécessité, notamment contre la multiplication des déchets radioactifs et la pêche illégale,  a-t-il souligné. Dans la mesure où les transferts d’argent des marins et des travailleurs migrants constituent une source importante de revenus pour Tuvalu, M. Toafa a plaidé pour le renforcement de leurs droits au niveau international. Enfin, Le Premier Ministre de Tuvalu a considéré que les Nations Unies ne pourraient pas prétendre à l’universalité tant que Taiwan n’en sera pas membre.


M. PAKALITHA BETHUEL MOSISILI, Premier Ministre du Lesotho, rappelant que la dernière réforme de l’Organisation des Nations Unies remonte à 1963, a tenu à rendre hommage au rapport d’ensemble du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, intitulé « Dans une liberté plus grande: développement, sécurité et respect des droits de l’homme pour tous ».  Il a ensuite regretté que certains États Membres aient relégué à l’arrière-plan des questions aussi cruciales de la réforme comme le développement, préférant ainsi donner la priorité aux aspects relatifs à la sécurité, en particulier la réforme du Conseil de sécurité.  Contre une telle approche qui divise les régions et les continents, M. Mosisili s’est prononcé en faveur d’une prise en charge globale et simultanée des défis que doit relever la communauté internationale, comme le développement mondial, les droits de l’homme et la sécurité collective.  Qu’il s’agisse du VIH/sida ou de l’extrême pauvreté, a-t-il insisté, tous ces problèmes constituent des freins au développement.  Il s’agit de faire cause commune pour les enrayer, a-t-il ajouté, particulièrement en Afrique subsaharienne parce que ces menaces compromettent les chances de paix et de développement.


Le Premier Ministre du Lesotho a par ailleurs appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD), tout en saluant les efforts déjà fournis par certains d’entre eux pour atteindre l’objectif de 0,7% de leur PNB et de 0,2% du PNB en faveur des pays les moins avancés en tant qu’APD.  Il faut que les pays riches accélèrent l’augmentation de l’APD et des investissements directs étrangers, a-t-il estimé, et adoptent des mesures appropriées pour permettre une intégration complète des pays, petits et vulnérables, dans le système multilatéral et commercial.  Il a également lancé un appel pour que la dette des pays les moins développés soit annulée dans sa totalité.  En ce qui concerne le Document final adopté par les chefs d’État et de gouvernement lors de la Réunion plénière de haut niveau, M. Mosisili a affirmé que son pays appuie la proposition du Secrétaire général de soutenir un certain nombre de pays dits à « résultats rapides» afin de leur permettre de réaliser les OMD dans les meilleurs délais.  Mais, a-t-il précisé, les critères de sélection de ces pays à résultats rapides doivent être équitables et transparents.  Bien que supportant l’obligation morale qui sous-tend le concept de responsabilité de protéger, le Lesotho, a-t-il souligné, estime qu’il faut que cette question soit examinée de manière approfondie tout en préservant le principe fondamental de l’Article 51 de la Charte des Nations Unies.  M. Mosisili a enfin rappelé que son pays, qui considère comme crucial le droit à l’autodétermination des peuples, soutient la Palestine, la République sahraouie et le retrait de l’embargo économique qui frappe Cuba.  De telles questions, a-t-il dit, doivent être résolues de toute urgence et de façon honnête.


M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, a estimé que si toutes les attentes et toutes les ambitions n’avaient pas été réalisées dans le Document final du Sommet mondial 2005, si d’importantes lacunes devaient impérativement être remplies, notamment dans le domaine crucial du désarmement et de la non-prolifération, il convenait cependant de se féliciter qu’un large accord s’était cristallisé et un nouvel agenda international avait émergé autour des piliers centraux des Nations Unies que sont le développement, la paix et les droits de l’homme,.  Parmi les sujets qui doivent retenir l’attention des États Membres, le Vice-Premier Ministre luxembourgeois a cité les droits de l’homme, en vue de renforcer l’impact de cette dimension essentielle dans toutes les activités de l’ONU, notamment à travers la mise en place urgente du Conseil des droits de l’homme et celle de la Commission de consolidation de la paix, la réforme des organes principaux, dont notamment l’élargissement urgent du Conseil de sécurité dans les deux catégories de membres.  Il a également cité la concrétisation de la notion de « responsabilité de protéger » et la réforme de la gestion administrative et financière des Nations Unies.


Par ailleurs, M. Asselborn a souligné que le développement était et restait la principale question politique et morale de notre temps.  Selon lui, la mise en place d’un véritable partenariat pour le développement fondé sur les acquis de la Conférence de Monterrey et reposant sur des responsabilités partagées à charge aussi bien des pays donateurs que des pays récipiendaires, restait une tâche prioritaire.  Les pays du Sud doivent prendre en main leur propre développement en définissant des stratégies nationales détaillées et opérationnelles et en agissant sur le plan de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, a-t-il ajouté.  Par ailleurs, le Vice-Premier Ministre du Luxembourg a appelé l’Iran à respecter son engagement en vertu de l’Accord de Paris, et entériné par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon lequel ce pays doit suspendre totalement toutes les activités liées à l’enrichissement et toutes les activités de retraitement.


M. DERMOT AHERN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a rappelé que son pays s’était engagé à consacrer 0,7% de son PNB à l’aide publique au développement d’ici à 2012, ce qui équivaudra à un montant de quelque 1,5 milliard d’euros en direction des pays les plus pauvres, l’Afrique restant le principal bénéficiaire de l’aide irlandaise.  Il a déclaré que les événements des dernières années avaient montré la vulnérabilité des êtres humains face aux catastrophes naturelles, ajoutant que l’Irlande avait décidé de mettre l’accent sur l’aide humanitaire d’urgence et sur les moyens de protéger les civils frappés par ces tragédies.  Saluant la décision de créer une Commission de consolidation de la paix, il a souhaité qu’elle se concrétise début 2006 dans l’intérêt de la paix.  Il s’est également félicité de la décision de renforcer la structure des droits de l’homme, notamment en doublant le budget du Haut Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU.  Il a estimé urgent de parvenir, dès cette session, au texte d’une convention générale sur le terrorisme international.  Le terrorisme exige de notre part une réponse non seulement « robuste », mais aussi intelligente et proportionnée dans le respect des droits de l’homme et de la primauté de droit.  Le Ministre a déclaré qu’on ne pouvait nier la menace que représentent les armes de destruction massive en regrettant l’échec de la récente Conférence d’examen du Traité de non-prolifération (TNP).  Il a dit sa déception de l’incapacité du Sommet à parvenir à un quelconque progrès sur cette question.  Il s’est félicité de l’évolution nouvelle, qui semble positive, en ce qui concerne la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Il a reconnu le droit des pays de recourir à l’énergie nucléaire à des fins pacifiques dans le respect des principes du TNP et sous la supervision de l’AIEA.  Il a souhaité le succès des efforts de négociations entrepris par l’Union européenne avec l’Iran. 


Concernant le processus de réforme de l’ONU, il a souligné la nécessité d’adapter le Conseil de sécurité aux réalités d’aujourd’hui.  Il faut confirmer notre engagement à revitaliser l’Assemblée générale et donner les moyens à l’ECOSOC de remplir son rôle, a-t-il ajouté.  Il s’est félicité du retrait israélien de la bande de Gaza en saluant la courage du Premier Ministre Sharon, de même que de la détermination dont a fait preuve le Président Abbas pour saisir cette occasion.  Toutefois, ce retrait ne sera véritablement un succès que lorsque Gaza deviendra économiquement viable.  Pour ce qui est de l’Iraq, il a souligné la nécessité de tout mettre en œuvre pour que la prochaine consultation sur la Constitution se déroule de façon démocratique et pacifique.  Il s’est également félicité des progrès constatés à Aceh, en Indonésie, rappelant la participation de soldats irlandais à la Mission qui y est gérée par l’UE et l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ANASE).  Une ANASE qu’il a, par ailleurs, exhorté à mener des négociations régionales pour parvenir à une amélioration de la situation au Myanmar.


En ce qui concerne l’Afrique, il s’est félicité de la conclusion d’un Accord de paix global au Soudan tout en s’inquiétant de la situation au Darfour.  Il a salué les progrès observés dans la région des Grands Lacs, en particulier au Burundi, où les représentants élus ont fait preuve de générosité et d’esprit de courage.  Il a souhaité des progrès parallèles en République démocratique du Congo où l’Irlande contribuera au soutien du processus électoral.  Il s’est particulièrement inquiété de la situation au Zimbabwe en exhortant ce pays à respecter les recommandations de l’Envoyé spécial du Secrétaire général.  Pour ce qui est du processus de paix en Irlande du Nord, il a estimé qu’il y avait de bonnes chances de parvenir à une mise en oeuvre totale des Accords du Vendredi Saint (Good Friday).  Il a estimé que l’IRA avait fait un pas majeur et courageux en juillet, l’invitant à y donner suite, car, a-t-il insisté, il n’y a pas de place pour la continuation d’activités paramilitaires ou criminelles.  Sinn Féin doit prendre les difficiles décisions qui sont nécessaires, a-t-il ajouté.  Il doit montrer les qualités de leadership et montrer un soutien au Service de police de l’Irlande du Nord.  Rappelant que les partis unionistes se sont engagés à partager le pouvoir une fois à l’abri des menaces de violences, il a estimé qu’ils auront bientôt l’occasion de démontrer leur bonne foi. 


M. ABDEHWAHEB ABDALLAH, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a rappelé que le monde actuel est le théâtre de tensions croissantes et d'un élargissement du fossé existant entre le Nord et le Sud en matière de développement, d'où l'impérieuse nécessité d'intensifier le processus de consultation et de coordination sur la question de la réforme de l'Organisation des Nations Unies et la promotion de ses organes, en accord avec une vision intégrée basée sur le renforcement de la solidarité, de l'assistance mutuelle et du partenariat entre les peuples, afin qu'elle puisse s'attaquer aux questions internationales actuelles avec efficience et efficacité. Il a ensuite évoqué les nombreux problèmes qui préoccupent la communauté internationale en termes de sécurité et de stabilité, parmi lesquels il a cité le problème du Moyen-Orient.  À cet égard, il a exhorté le Quatuor à mettre à profit les récents développements positifs afin de reprendre les négociations de paix afin d'assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité à tous les peuples de la région et le retour de leurs territoires occupés aux pays frères, Syrie et le Liban.  Il a émis le vœu que l'Iraq mène à son terme son processus politique et renforce ses institutions constitutionnelles, conformément aux aspirations de toutes les composantes de la population, et dans un contexte de sécurité, de stabilité et d'unité nationale.  Il a également loué les progrès accomplis vers une réconciliation nationale au Soudan, et a réaffirmé la consolidation des liens de fraternité et de coopération des pays du Maghreb, afin de promouvoir les aspirations de  ses peuples en matière de développement et de complémentarité.  Il a indiqué que l'établissement des structures fondamentales de l'Union africaine permettrait de jeter les bases de la sécurité et de la stabilité sur le continent africain, ouvrant ainsi la voie à son intégration dans l'économie mondiale.  Il a ensuite évoqué l'élargissement du partenariat avec l'Union européenne, se fondant une fois de plus sur les principes de coopération, de solidarité, de complémentarité et de respect mutuel, et a appelé à un renforcement des liens d'amitié et de coopération unissant son pays à ceux des nations des continents américains et asiatiques.


Il a aussi rappelé que le phénomène de la violence et du terrorisme rendaient plus nécessaires que jamais une riposte commune ainsi que la volonté de s'attaquer à ses causes profondes.  Il s'est ensuite félicité de l'adoption par l'Assemblée générale d'une proposition tunisienne visant à établir un Fonds mondial de la solidarité et dont l'objectif est de réduire le phénomène de la pauvreté et de la famine, plus spécifiquement dans certaines régions d'Afrique.  Il a également indiqué que son pays qui est l'organisateur de la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information, attend avec intérêt sa tenue, qui rassemblera Gouvernements, secteur privé et société civile, permettant aux pays en développement de tirer ainsi partie des vastes perspectives offertes par les technologies de l'information et des communications et de les utiliser en matière de planification du développement.  Enfin, il a conclu que la Tunisie poursuivrait le dialogue entre les civilisations et promouvrait les valeurs de tolérance et de communication entre les pays et les peuples du monde, loin du fanatisme et de l'isolement.


M.PETROS MOLYVIATIS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a qualifié la lutte contre le terrorisme comme le principal défi de notre époque.  « L’Histoire nous montre que la violence n’a jamais été la réponse à nos problèmes », a-t-il déclaré avant de souligner que seul un effort solidaire et collectif pourrait venir à bout du terrorisme et prévenir de manière efficace les catastrophes naturelles.  Considérant que sécurité et développement allaient de pair, M. Molyviatis a appelé la communauté internationale à agir pour briser la spirale de la pauvreté, des conflits et du VIH/sida en Afrique afin de réduire les disparités criantes entre ce continent et les autres.  À cet égard, la Grèce a affirmé son engagement, avec les autres pays membres de l’Union européenne, à financer l’aide publique au développement à hauteur de 0,7% de son PNB. 


Déclarant son soutien à la diversité culturelle et au dialogue entre les peuples, M. Molyviatis a regretté que la situation dans la région voisine des Balkans, en particulier au Kosovo, n’ait pas été apaisée.  Il a déclaré qu’il restait par ailleurs convaincu que seule l’intégration européenne permettra d’y assurer la stabilité.  Le Ministre des affaires étrangères s’est par ailleurs montré préoccupé par le problème lié aux 31 années d’occupation de Chypre et a indiqué que les Nations Unies devaient préparer de prochaines négociations à la lumière des résultats des référendums de l’année dernière.  En outre, la Grèce se félicite de la constante amélioration de ses relations avec la Turquie.  Le retrait israélien de la bande de Gaza et d’une partie de la Cisjordanie constitue une avancée importante qui permettra certainement de revitaliser la Feuille de route vers une paix durable et deux États, a par ailleurs estimé M. Molyviatis.  Enfin, le Ministre des affaires étrangères a fait part de l’appui de son pays à l’intégrité territoriale de l’Iraq, dans le cadre d’un Etat fédéral.  Rappelant les liens historiques important de la Grèce avec l’Afrique, M. Molyviat is a indiqué suivre les développements et apporter sa contribution à la pacification au Soudan, en République démocratique du Congo, ou dans les pays d’Afrique de l’Ouest.  Il a conclu son intervention en apportant son soutien à l’Union Africaine en tant qu’organe de résolution des crises et conflits sur le continent.


M. DIOGO FREITAS DO AMARAL, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a affirmé qu’une bonne réforme de l’ONU devrait au moins répondre aux cinq préalables suivants: respecter et réaffirmer les principes et valeurs fondamentaux énoncés dans la Charte des Nations Unies; créer de meilleures conditions pour maintenir et rétablir la paix et garantir la sécurité; élargir les efforts en faveur de l’aide au développement; promouvoir la démocratie, les droits de l’homme et l’état de droit; établir les bases d’un meilleure compréhension entre les peuples, les nations et les individus et d’un véritable dialogue des civilisations.  À côté de ces cinq préalables, a-t-il ajouté, il existe aussi un besoin urgent de réorganiser le Secrétariat de l’ONU et de moderniser constamment l’Organisation elle-même.  Selon le Ministre, ce qui doit être accompli dans les prochains mois, avec le plein appui du Portugal, concerne d’abord et avant tout la mise en place de la Commission de la consolidation de la paix, les moyens de rendre opérationnel le concept  de « responsabilité de protéger » qui a reçu l’aval des États Membres et l’établissement du nouveau Conseil des droits de l’homme.


Par ailleurs, a-t-il affirmé, le développement représente une tâche urgente qui ne peut plus être indéfiniment repoussée.  M. do Amaral a noté qu’en ce qui concerne l’aide publique au développement (APD), le Portugal compte atteindre 0,51% de son PNB pour son APD d’ici à 2010, et se prépare à atteindre l’objectif ambitieux de 0,7% d’ici à 2015.  Il a précisé que les efforts portugais en matière d’APD ont été à ce jour essentiellement destinés mais pas exclusivement, aux pays les moins avancés, en particulier ceux qui se trouvent en Afrique subsaharienne.  À cet égard, le Portugal, a-t-il indiqué, réaffirme la nécessité d’accorder une attention particulière aux besoins particuliers de l’Afrique et a assuré de la volonté de son pays de respecter ses engagements en faveur du renforcement de la coopération régionale et sous-régionale, en particulier avec le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Le Ministre portugais des affaires étrangères a également saisi cette occasion pour annoncer que son pays a décidé d’apporter sa contribution au Fonds des Nations Unies pour la démocratie.


Le Portugal, a-t-il ajouté, est attaché aux questions liées à la protection de l’environnement mais il s’agit là d’une priorité qui ne doit pas nuire au développement, mais plutôt le renforcer.  En ce qui concerne le terrorisme, les Nations Unies, a-t-il estimé, constituent le cadre de référence pour lutter contre ce fléau.  Il a souhaité la conclusion de la convention générale sur le terrorisme et a appelé à signer la Convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.  S’agissant du conflit israélo-palestinien, l’application de la Feuille de route ne peut être indéfiniment remise à plus tard, a souligné M. do Amaral, précisant qu’il fallait promouvoir la solution de deux États sur un territoire.  Enfin, il a insisté sur la nécessité de promouvoir un dialogue des civilisations avec pour objectif de promouvoir la paix et la stabilité dans les relations internationales. 


M. NATWAR SINGH, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, a affirmé que si beaucoup avait été réalisé lors des négociations pour la rédaction du Document final du Sommet mondial 2005, celui-ci demeurait encore largement incomplet.  Il a ainsi regretté l’échec concernant le désarmement.  La lutte pour un désarmement nucléaire multilatéralement négocié, universel et vérifiable doit continuer avec vigueur, a-t-il assuré.  Selon lui, le Document final doit servir de Feuille de route pour les négociations à venir.  Le Ministre indien a en outre observé que les Nations Unies étaient la meilleure institution capable de fournir cohésion et vigueur aux efforts visant à combattre le terrorisme.  Victime du terrorisme depuis les deux dernières décennies, l’Inde comprend et soutient totalement la nécessité pour les Nations Unies d’agir contre le terrorisme, a-t-il ajouté.  En tant que pays initiateur du projet de Convention sur le terrorisme international, l’Inde se félicite de la décision prise par les chefs d’État et de gouvernement de conclure les négociations sur la Convention au cours de la 60e session de l’Assemblée générale, a-t-il déclaré.


M. Singh a par ailleurs estimé que les efforts devaient être redoublés en vue de réaliser les objectifs de développement contenus dans la Déclaration du Millénaire.  Soulignant que son pays avait annulé la dette des pays pauvres fortement endettés, et rappelant les liens et l’engagement de l’Inde envers l’Afrique, le Ministre s’est félicité du fait que le Sommet mondial a mis l’accent sur la nécessité de satisfaire de manière urgente les besoins spécifiques de ce continent.  M. Singh a en outre assuré qu’un changement de la composition du Conseil de sécurité était un impératif.  La proposition du G4 fait de la réforme des Nations Unies une question essentielle et ne peut être plus longtemps ignorée, a-t-il estimé.  Ainsi que l’a rappelé le Secrétaire général en juillet dernier, il y a un déficit de démocratie dans la gouvernance des Nations Unies, a-t-il dit, précisant que le Conseil de sécurité ne devait pas échapper aux principes de transparence et de démocratie.  De même, les mesures prises pour revitaliser l’Assemblée générale demeurent-elles insuffisantes.  Selon lui, la réforme du Conseil de sécurité demeure plus importante que jamais et devrait aboutir avant la fin de l’année.  Elle ne vise pas, a-t-il estimé, au prestige ou au pouvoir de tel ou tel pays, mais à modifier l’équilibre des pouvoirs du monde. 


M. HASSAN WIRAJUDA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a rappelé qu’à la suite du tsunami, un Accord avait été adopté afin de réduire l’impact des catastrophes naturelles après le Sommet spécial de l’ASEAN à Djakarta en janvier 2005 et que la distribution de l’assistance internationale et des fonds de la Banque mondiale avait été effectuée de manière stricte, transparente et contrôlée.  En outre, M. Wirajuda a souligné qu’après trois décennies de conflit armé et séparatiste à Aceh, un processus de réconciliation et de paix avait été entamé à Helsinki dès 2000.  Par ailleurs, étant donné que son pays a déjà adopté un certain nombre d’amendements constitutionnels et de mesures de bonne gouvernance, M. Wirajuda a exhorté la communauté internationale à assister l’Indonésie dans sa démocratisation, la mise en œuvre de sa politique économique concentrée sur la croissance et les pauvres, et la réalisation des OMD.


M. Wirajuda s’est félicité du fonctionnement depuis le mois d’août de la Commission pour la vérité et pour l’amitié dont les travaux ont pour but de réparer les violations des droits de l’homme commises lors du processus d’accession à l’indépendance du Timor oriental, devenu Timor-Leste.  Le Ministre des affaires étrangères indonésien s’est prononcé en faveur de la réforme de l’ONU en vue de relever les trois défis interdépendants que sont le développement, la sécurité et les droits de l’homme.  Le Conseil de sécurité gagnerait à être plus représentatif, a-t-il recommandé, en annonçant que son pays était candidat à l’obtention d’un siège dans cet organe au sein duquel l’Asie, qui abrite la moitié des habitants de la planète n’est pas assez représentée.  M. Wirajuda a apporté son soutien à la création d’une Commission de renforcement de la paix qui travaillerait en coordination avec le Conseil de sécurité.


M. DIMITRIJ RUPEL, Ministre des affaires étrangères de la Slovénie, a déclaré que le Document final du Sommet 2005 contient beaucoup d’idées utiles.  La réforme de l’Organisation a été lancée au bon moment, a-t-il estimé, en reconnaissant que les changements à apporter à l’ONU étaient difficiles, comme le sont ceux opérés en ce moment même par l’Union européenne (UE).  Le Ministre a noté que malgré quelques divergences et la nécessité de poursuivre des discussions sur certains points de la réforme, le Document final contient des avancées importantes, notamment en matière de développement.  La Slovénie en tant que nouveau membre de l’UE s’est engagée à consacrer 0,33% de son PNB à l’aide publique au développement, a-t-il à cet égard indiqué.  M. Rupel s’est cependant dit déçu que le Document final ne contienne rien sur le désarmement et a souhaité que des discussions se poursuivent sur cette question.


Il a par ailleurs indiqué qu’il était nécessaire de trouver une définition au terrorisme, ce qui permettrait de mettre en place des politiques adaptées contre ce fléau tout en défendant en même temps les droits de l’homme.  Pour la première fois, s’est-il ensuite félicité, nous avons reconnu tous ensemble notre responsabilité collective d’agir efficacement en cas de génocide, de nettoyage ethnique et de crimes contre l’humanité.  Nous interprétons, a poursuivi le Ministre slovène, cette responsabilité comme incombant au Conseil de sécurité de l’ONU, tout en jugeant à cet effet que le recours au droit de veto est incompatible avec la responsabilité de protéger.  M. Rupel a également affirmé que la Slovénie souhaite voir la création d’un Conseil des droits de l’homme reflétant la diversité du monde, qui pourrait se réunir et agir à chaque fois qu’il y aurait des violations massives et patentes des droits de l’homme dans le monde.  En ce qui concerne la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, le Ministre a émis le vœu, en tant que Président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), que soient définis le plus rapidement possible les modalités d’une coopération entre l’ONU et l’OSCE.


M. NORMAN CALDERA CARDENAL, Ministre des affaires étrangères du Nicaragua, a affirmé que son pays vivait actuellement une lutte pour le maintien de la démocratie afin d’éviter de retourner à une époque sombre.  Au cours des quatre dernières années, les autorités ont tenté de lancer une renaissance nationale dont les forces motrices sont la transparence, la liberté, l’État de droit, l’égalité sociale et les droits individuels, a-t-il souligné.  Le Nicaragua mène une lutte, avec l’aide de la communauté internationale, contre la corruption et l’impunité, a-t-il ajouté.  Le Ministre a ensuite considérés comme très graves les assassinats de journalistes partout dans le monde.  Il s’est dit en particulier inquiet du meurtre de trois journalistes nicaraguayens au cours des trois dernières années, ces actes constituant une tentative visant à terroriser la presse en période de campagne électorale et à entraver la liberté d’expression de la jeune démocratie nicaraguayenne.  La liberté d’expression protège tous les autres droits fondamentaux et, sans elle, la liberté perd de sa substance et la démocratie est orpheline, a-t-il ajouté, soulignant que son pays continuerait à faire de son mieux pour punir les coupables et briser tous les réseaux terroristes.


En matière de développement, le Nicaragua a mis en place des programmes sociaux dans le but de protéger les droits et de satisfaire les besoins fondamentaux des secteurs les plus vulnérables de la société, à savoir les femmes, les enfants, les personnes âgées et les handicapés, a-t-il souligné.  Le Ministre a également réaffirmé l’engagement prioritaire de son pays en faveur de la promotion du respect de la dignité de tous les travailleurs migrants.  Il a, par ailleurs, plaidé en faveur de l’admission de Taiwan aux Nations Unies.


M. ALI RODRIGUEZ ARAQUE, Ministre des relations extérieures du Venezuela, a rappelé que l'Organisation des Nations Unies est entrée dans une phase dite de maturité et doit viser à régler les problèmes auxquels l'humanité est confrontée de la manière la plus efficace qui soit, à savoir sur le plan interne, renforcer la démocratisation de l'Organisation, et sur le plan externe, juguler la croissance alarmante de la pauvreté.  Il a réitéré que la démocratie est la forme la plus élevée de l'organisation politique, qui implique, de par sa nature même, l'exercice égalitaire des droits afin d'assurer les meilleures conditions de vie possibles.  Il a enchaîné en déclarant que l'approbation récente d'un document par un nombre restreint de pays membres avait mis à jour un dangereux processus oligarchique, où un petit groupe de nations s'était arrogé le droit de prendre des décisions sans tenir compte de l'avis d'une majorité écrasante d'autres pays, d'où la nécessité impérieuse de donner un pouvoir décisionnaire à l'Assemblée générale.


Il a réaffirmé que sur le plan externe, le défi fondamental reste celui de la pauvreté, soit un système injuste de distribution associé à un esprit de lucre et où une richesse croissante va de pair avec un élargissement et une aggravation de la pauvreté.  Il a précisé que cette réalité est non seulement présente dans les pays pauvres mais l'est également dans ceux où l'opulence règne, pareille à une vitrine d'exposition perpétuellement et massivement vantée par les médias, attirant des milliers d'êtres humains qui cherchent à améliorer leurs conditions de vie - une vitrine qui se révèle être un mur contre lequel ils viennent s'écraser, mur érigé par ceux-là mêmes qui préconisent la liberté des marchés et le mouvement des capitaux, mais qui ne tolèrent la liberté de mouvement des personnes que lorsqu'elles viennent gonfler les rangs des forces de travail.  Il a rappelé que la souffrance, associée à la colère ont envahi le monde entier, et que les deux sont source d'instabilité; ainsi, toute stabilité du monde implique la mise en œuvre de la justice sociale, qui ne saurait se limiter à une aumône ou à une aide qui bien souvent est accordée dans des conditions humiliantes.  Enfin, il a conclu en réaffirmant un principe de base, à savoir combien il est difficile de concrétiser le rêve démocratique lorsque l'homme ne peut satisfaire ses besoins les plus élémentaires, tels que l'alimentation, la santé, un toit pour s'abriter et enfin la possibilité de choisir ses droits les plus fondamentaux en toute connaissance de cause.


M. MOHAMED ABDULLAH AL-RUMAIHI, Ministre adjoint des affaires étrangères du Qatar, a déclaré que le monde faisait aujourd’hui face à des difficultés qui posaient une réelle menace au développement économique et social des pays en développement, notamment des PMA.  Une situation qui, selon lui, était le produit de la chute des flux d’aide publique au développement, de l’iniquité du système commercial international, des restrictions imposées aux exportations des produits des pays en développement, du poids de la dette ou encore des effets négatifs de la mondialisation et de la libéralisation de l’économie mondiale.  Il a rappelé que le Sommet du Millénaire a été l’occasion pour les dirigeants mondiaux de réaffirmer que la coopération internationale demeurait le facteur le plus important pour faire de notre monde un endroit où il faisait mieux vivre.  Il a regretté les difficultés rencontrées par la communauté internationale dans la mise en œuvre du programme de développement de Doha, en souhaitant que la sixième conférence ministérielle de l’OMC qui se tiendra prochainement à Hong Kong soit l’occasion de conclure ces négociations en 2006.  Estimant que les pays en développement avaient respecté leurs engagements, il a formé le vœu que ce sommet d’évaluation de la mise en œuvre des OMD soit l’occasion pour les pays développés de mettre en œuvre les leurs, notamment en ce qui concerne l’augmentation de l’APD, pour parvenir au chiffre de 0,7% du PNB. 


Par ailleurs, il a estimé qu’il ne serait pas possible de parvenir à la paix au Moyen-Orient uniquement par la mise en œuvre de toutes les résolutions pertinentes de l’ONU.  Il a rappelé que les États arabes s’étaient de leur côté engagés lors du Sommet de Beyrouth de mars 2002 à établir des relations normales avec l’État d’Israël si celui-ci revenait à ses frontières de 1967.  Il a salué le retrait israélien de la bande de Gaza, en espérant que cet effort se poursuivra dans les autres territoires arabes occupés.  Pour ce qui est de l’Iraq, nous espérons que la nouvelle constitution répondra aux espoirs et aspirations de tout le peuple iraquien et contribuera à la sécurité et la stabilité de ce pays, a-t-il dit.  S’agissant de la lutte contre le terrorisme, il a estimé que l’éradication de ce fléau impliquait de traiter ses causes sous-jacentes, dont les aspects sociaux, économiques et politiques.  Il a fait sienne l’idée d’une conférence internationale visant à parvenir à une stratégie internationale pour combattre le terrorisme, tout en soulignant qu’on évite l’amalgame entre terrorisme et défense des peuples de leurs droits légitimes à la liberté et à l’autodétermination. 


Droits de réponse


Répondant à une intervention du représentant de l’Argentine en date du 14 septembre, le représentant du Royaume-Uni a déclaré qu’il n’y avait aucun doute sur l’appartenance des îles Falkland à son pays.  Il a précisé que pour le Royaume-Uni, il ne saurait y avoir de négociations sur la souveraineté des îles Falkland, à moins que les habitants de ces Iles le demandent. 


Répondant au Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis qui a émis le 19 septembre des revendications territoriales inacceptables contre son pays, selon ses termes, le Représentant permanent de la République islamique d’Iran a affirmé que son pays respectait ses engagements pris dans le Mémorandum de 1971.  Nous pensons, a-t-il ajouté, que le dialogue entre nos deux gouvernements peut jouer un rôle déterminant pour lever tout malentendu.


De son côté, le représentant de l’Argentine a rappelé que l’Assemblée générale des Nations Unies concevait que la meilleure façon de mettre fin à tout différend sur des questions de souveraineté était de tenir des négociations bilatérales.  Son pays, en tous les cas, était prêt à entamer de telles négociations avec le Royaume-Uni. 


Dans son droit de réponse, le Représentant des Émirats arabes unis a affirmé que la présence iranienne dans trois îles du Golfe depuis 1971 était illégale et violait la charte des Nations Unies et le droit international.  Selon lui, le Ministre des affaires étrangères des Emirats arabes unis a demandé à l’Iran de revoir la politique d’occupation qui est la sienne et souhaiterait voir cette question régler de façon pacifique, soit de façon bilatérale, soit devant la Cour internationale de Justice.   


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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