AG/10326

LES DÉLÉGATIONS SALUENT LA RÉPONSE EXEMPLAIRE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE FACE AU TSUNAMI DANS L’OCÉAN INDIEN

18/1/2005
Communiqué de presse
AG/10326


Assemblée générale

77e & 78e séances plénières – matin & après-midi


LES DÉLÉGATIONS SALUENT LA RÉPONSE EXEMPLAIRE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE FACE  AU TSUNAMI DANS L’OCÉAN INDIEN


Elles soutiennent l’idée de créer un système d’alerte rapide contre les catastrophes naturelles


« Sur les 977 millions de dollars demandés par l’appel humanitaire d’urgence lancé lors de la Conférence de Jakarta par les Nations Unies pour faire face aux conséquences du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé l’Asie du Sud, l’Asie du Sud-Est et les pays côtiers de l’océan Indien, les pays donateurs ont à ce jour versé 739 millions de dollars », a déclaré ce matin le Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l’ouverture du débat de l’Assemblée générale consacré à la question du renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale.


Faisant le bilan de la catastrophe qui a endeuillé les pays riverains de l’océan Indien, M. Kofi Annan a indiqué qu’à ce jour, on dénombrait 160 000 personnes décédées, la moitié de ces victimes étant des enfants.  En outre, 27 000 personnes sont toujours portées disparues, tandis que 1,8 million de personnes ont dû quitter leurs lieux de vie habituels et vivent en situation de réfugiés et qu’un million d’autres vivent dans des camps de fortune, sans abri.  Pour répondre aux besoins urgents qui se posent en matière de coordination de l’assistance humanitaire et des programmes de reconstruction d’urgence, le Secrétaire général a annoncé qu’il allait nommer un envoyé spécial chargé de coordonner les interventions de la communauté internationale et d’assurer la sensibilisation des gouvernements et de l’opinion internationale sur la nécessité de rester engagés à long terme auprès des pays et des populations de la région affectée par le sinistre qui s’est produit le 26 décembre dernier.


Convoquée à la demande des États de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), la réunion de l’Assemblée générale était saisie d’un projet de résolution qui a été présenté par la délégation de la République démocratique populaire lao, au nom de l’ANASE, dont l’un des membres, l’Indonésie, a subi le plus grand nombre de morts et de destructions causées par le tremblement de terre et le tsunami.  Aux termes de ce texte, dont les délégations prenaient connaissance le jour même où s’est ouvert à Kobé, au Japon, la Conférence mondiale


sur la prévention des catastrophes, l’Assemblée, tout en notant que la prévention des catastrophes, notamment par la réduction de la vulnérabilité des pays, est un élément important du développement durable, soulignerait la nécessité de mettre en place un système d’alerte rapide contre les raz-de-marée dans les régions de l’océan Indien et de l’Asie du Sud-Est.  Par l’adoption du projet de résolution, l’Assemblée générale accueillerait avec satisfaction le projet de convocation en Thaïlande, le 28 janvier 2005, d’une réunion régionale de niveau ministériel sur la coopération régionale concernant un système d’alerte rapide aux tsunamis, et elle se réjouirait que l’Allemagne ait proposé d’accueillir une troisième conférence internationale sur les alertes rapides couvrant l’ensemble des risques naturels.


Dans leurs interventions, toutes les délégations, dont notamment celles des pays affectés par le tremblement de terre et le tsunami du 26 décembre dernier et celles des États qui ont massivement répondu aux appels du Coordonnateur des affaires humanitaires de l’ONU, Jan Egeland, au lendemain de la catastrophe, ont exprimé leur soutien à la création d’un mécanisme d’alerte rapide contre les catastrophes naturelles en général et les tsunamis en particulier.  Allant au-delà des besoins de l’océan Indien, des délégations, dont celles des États-Unis, du Japon, du Honduras, qui s’exprimait au nom des États d’Amérique latine et des Caraïbes, ont souhaité la mise en place de systèmes d’alerte rapide mondiaux sur le modèle de celui qui existe déjà dans le bassin de l’océan Pacifique.


Outre les délégations citées plus haut, les pays dont la liste suit se sont exprimés au cours des séances d’aujourd’hui: Indonésie, Sri Lanka, Thaïlande, Maldives, Inde, Malaisie, Myanmar, Luxembourg (au nom de l’Union européenne), Guinée (au nom du Groupe africain), Kazakhstan (au nom de l’Organisation de Shanghai pour la coopération en Asie), Somalie, République arabe syrienne, Fédération de Russie, Israël, Égypte, Maroc, Afrique du Sud, Australie, Chine, Tunisie, Bahreïn, Norvège, République de Corée, Ukraine, République islamique d’Iran, Arabie saoudite, Canada, Turquie, Monaco, Azerbaïdjan, Suisse, Bélarus, Brésil, Bangladesh, Islande et Jamaïque.  Le Président de la 59e session de l’Assemblée générale, M. Jean Ping, (Gabon) a fait une déclaration ce matin en début de séance.


L’Assemblée générale poursuivra son débat, demain 19 janvier à 10 heures, avant de se prononcer sur le projet de résolution sur la question.


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE


Déclarations


M. JEAN PING, Président de l’Assemblée générale, a exprimé ses plus sincères condoléances aux familles des victimes du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé l’Asie du Sud, l’Asie du Sud-Est, et une partie de l’Afrique.  Au vu de la multiplication des catastrophes naturelles, que l’on observe ces dernières années, il est indispensable que la communauté internationale mette en place un système de surveillance de ces phénomènes en vue de préserver les vies humaines, a dit M. Ping.  L’ouverture aujourd’hui de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles à Kobé, au Japon, est une opportunité pour la communauté internationale de mettre l’accent sur les mesures et les moyens de prévention, a dit le Président.  Nous espérons que le projet de résolution soumis aujourd’hui à l’examen de l’Assemblée sur les suites de la catastrophe du tsunami sera adopté à l’unanimité, a dit le Président de l’Assemblée générale.


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a indiqué dans la déclaration qu’il a faite devant l’Assemblée, que le nombre de victimes du tsunami s’élevait aujourd’hui à 160 000 morts.  La moitié de ces victimes est constituée d’enfants, a précisé le Secrétaire général. Plus de 27 000 personnes sont encore portées disparues.  À ce jour, 1,8 million de personnes ont été déplacées, et plus d’un million sont sans abri.  Les routes, les ponts, les écoles et les hôpitaux ont été détruits.  Parmi les morts et les disparus figurent de nombreux ressortissants de douzaine de pays, qui ne sont pas de la région.  Indiquant qu’il rentrait d’une tournée dans les trois pays les plus affectés par la catastrophe, le Secrétaire général a précisé que l’Indonésie, le Sri Lanka et les Maldives avaient subi des pertes énormes.  Aux Maldives, un tiers de la population a été touché par l’impact de la catastrophe, a précisé M. Kofi Annan.


Parlant de la réponse apportée par la communauté internationale à la catastrophe, le Secrétaire général a déclaré que les pays limitrophes de ceux qui ont été touchés par le tsunami sont rapidement venus en aide à leurs voisins frappés de plein fouet par la catastrophe.  La Malaisie, l’Inde et Singapour ont  fourni une aide cruciale à l’Indonésie et au Sri Lanka, et poursuivent leurs efforts d’assistance.  Les gouvernements du monde ont pris des engagements et ont annoncé des contributions financières, démontrant ainsi l’esprit de solidarité et de compassion dont la communauté internationale a fait preuve au cours de cette épreuve.  Plus de 60 pays ont promis une aide, a précisé M. Kofi Annan.  L’ONU s’est pour sa part totalement mobilisée, et comme tous les États Membres, nous remercions Jan Egeland, le Coordonnateur des affaires humanitaires, et Margareta Walhström, notre coordonnatrice régionale, de même que Carol Bellamy de l’UNICEF, James Morris du PAM, et Ruud Lubbers du HCR, pour le leadership dont ils ont fait preuve.


En réponse à la catastrophe du tsunami, les dirigeants de la région se sont réunis à Jakarta pour examiner les problèmes qui se posent en termes de reconstruction et d’assistance, a dit M. Kofi Annan.  Ces dirigeants ont estimé que l’ONU était la mieux placée pour coordonner les efforts à déployer en vue d’aider les pays affectés.  À l’issue d’un consensus, le Groupe central, comprenant les États-Unis, l’Inde, le Japon, l’Australie, et un certain nombre d’autre pays, travaillera dans le cadre de la coordination onusienne.  M. Kofi Annan a ensuite indiqué qu’il avait lancé un appel d’urgence humanitaire de 977 millions de dollars à Jakarta, en vue d’assurer une assistance d’urgence à environ cinq millions de personnes.  Les annonces officielles de contributions à cet appel s’élèvent aujourd’hui à 739 millions de dollars, a dit le Secrétaire général.  Les donateurs ne seront pas déçus par la confiance qu’ils ont placée en nous, a-t-il ensuite dit en indiquant que l’organisme d’audit  « PriceWaterhouse Cooper » travaillerait avec l’ONU pour renforcer la transparence et la bonne gestion dans l’utilisation des ressources allouées aux opérations de secours et de relèvement.  La Banque mondiale, le PNUD et d’autres organisations internationales et financières procèdent actuellement à une évaluation des besoins en reconstruction, a indiqué le Secrétaire général.


« Comme l’a demandé le Sommet de Jakarta, je vais nommer un envoyé spécial pour la reconstruction et l’aide à apporter aux pays et à la région touchés par la catastrophe », a déclaré M. Kofi Annan.  Son rôle sera d’assurer la liaison avec les gouvernements de la région affectée, d’assurer la coordination des secours, et d’encourager la communauté internationale à rester engagée dans ces opérations, a-t-il précisé. 


Prenant la parole au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), M. ALOUNKEO KITTIKHOUN, représentant de la République démocratique populaire lao, a présenté à l’Assemblée générale le projet de résolution relatif au renforcement des secours d’urgence, du relèvement, de la reconstruction et de la prévention au lendemain de la catastrophe du raz-de-marée dans l’océan Indien (A/59/L.58).  Le représentant a ensuite remercié la communauté internationale de la rapidité et de l’ampleur de sa réaction après la catastrophe qui a frappé la région d’Asie du Sud-Est.  Cependant, a poursuivi le représentant, les dégâts causés par cette catastrophe sont tellement sévères que les pays de la région auront besoin d’une aide économique soutenue et de longue durée.   Nous sommes reconnaissants des engagements qui ont été exprimés lors de la Conférence des donateurs qui s’est tenue à Jakarta, le 6 janvier dernier, a dit le représentant.  L’ANASE remercie le Secrétaire général pour son engagement personnel et direct dans le lancement de l’initiative qui a abouti à l’appel humanitaire consolidé.  Cet appel a reçu un écho extrêmement favorable au cours de la rencontre de Jakarta et au cours de la réunion, au niveau ministériel, sur l’assistance humanitaire qui a eu lieu à Genève le 11 janvier dernier, a dit M. Alounkeo Kittikhoun.


Le tremblement de terre et le tsunami qui l’a suivi nous donnent des leçons que nous ne devons pas oublier, a-t-il poursuivi.  La première est que nous pouvons tous être frappés par ce genre de catastrophes, qui peuvent détruire des régions entières.  Douze pays ont été affectés par ce qui s’est passé le 26 décembre dernier, et des dizaines de milliers d’êtres humains sont morts.  C’est la première fois dans l’histoire récente du monde que nous voyons des destructions sur une aussi vaste échelle.  La deuxième leçon que nous devons tirer de cette catastrophe, a ajouté M. Kittikhoun, est qu’il est nécessaire de renforcer la coordination des actions de secours des organisations internationales, régionales et nationales, ce qui permettrait de réduire le nombre de victimes que causent les catastrophes naturelles.  La troisième leçon à retenir est que les pays doivent collaborer aux niveaux mondial, régional et sous-régional, avant les catastrophes, en vue d’améliorer les mesures de prévention et d’alerte.  Nous ne devons plus attendre que le malheur frappe avant de nous lancer dans des actions de secours mal coordonnées, a estimé le représentant.  La Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles qui s’ouvre aujourd’hui à Kobé va examiner en détails les différents aspects de cette question.  L’ANASE va soutenir, dans le cadre de cette Conférence, la création d’un système d’alerte rapide contre les tsunamis dans l’océan Indien et la région d’Asie du Sud-Est, a annoncé M. Kittikhoun.  L’ANASE prend note de l’intérêt exprimé sur cette question par de nombreux gouvernements et organisations internationales, a indiqué le représentant.  Enfin, a-t-il déclaré, la communauté internationale devra réduire les risques encourus par les populations en améliorant les réseaux d’information et de communication en cas de catastrophes, et la manière dont cette information est partagée et utilisée.


M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie) a déclaré que son pays comptait, à ce jour, plus de 110 000 morts, dont la majorité dans la province d’Aceh.  En outre, à la suite de la catastrophe, a-t-il dit, plus de 10 000 personnes sont encore portées disparues et plus de 700 000 personnes ont été déplacées.  Dans ce contexte, il a exprimé sa reconnaissance à l’afflux de solidarité qui devra être durable compte tenu de l’ampleur des besoins de relèvement et de reconstruction.  Pour ce faire, il faudra mettre en place de toute urgence 24 centres d’installation pour faciliter l’accès à l’aide humanitaire et assurer une qualité de vie acceptable aux victimes.  Il a indiqué à ce sujet que le premier objectif du Centre de gestion conjoint des catastrophes de Jakarta était d’évaluer les besoins et de fixer les priorités pour la gestion de l’aide nationale, régionale et internationale au cours des 12 prochains mois.  L’autre priorité, a-t-il dit, est de mettre en place un système d’alerte rapide au niveau régional.  À ce titre, il a appuyé la proposition visant la création d’un centre régional pour l’océan Indien et salué les propositions à l’étude sur le renforcement de la capacité de réponse humanitaire rapide de l’ANASE dans le cadre du suivi de la déclaration de Jakarta du 6 janvier 2005.  Il a également salué l’élan de solidarité de la communauté internationale et a souligné la nature précieuse des ressources, financières et humaines, pour gérer les conséquences de la catastrophe.  À son avis, il est important de nourrir cette culture de la solidarité internationale qui permet de travailler ensemble.  Celle-ci doit devenir pérenne et être la règle dans les relations internationales, et ce, au-delà de la gestion de la présente crise, a conclut le représentant.


M. BERNARD GOONETILLEKE (Sri Lanka) a fait observer que son pays n’avait jamais connu la férocité de la nature sous la forme d’un tsunami, compte tenu de son éloignement par rapport à la zone sismique et à l’épicentre.  Toutefois, la force du tsunami a été telle, que, même situé à plusieurs milliers de kilomètres, son pays constitue le deuxième pays le plus touché, après l’Indonésie.  Selon les statistiques actuelles, le tsunami a causé la mort de 38 195 personnes et dépassera les 40 000 morts, dont une grande partie sont des enfants.  Il a souligné que la situation de ceux qui ont survécu à la catastrophe restait préoccupante compte tenu du nombre de personnes déplacées, environ 500 000, qui ont pratiquement perdu tout ce qu’elles possédaient.  Devant cette tâche monumentale, la priorité est de venir en aide aux populations déplacées, physiquement affaiblies et confrontées à un problème de gestion de l’eau et d’accès à l’eau potable ainsi qu’aux risques de percée d’épidémies.  Le premier enjeu est de permettre à toutes les victimes de reprendre une vie normale, a-t-il dit.  C’est pourquoi, il est nécessaire de construire des abris temporaires, d’envoyer les enfants à l’école et de remettre en état les infrastructures.  À cet égard, il a signalé que 90 000 maisons ont eté détruites, dont 41 000 maisons partiellement et a indiqué qu’un coup brutal avait été porté à l’industrie des pêcheries.  Le représentant a ajouté que 19 000 bateaux ont été détruits, soit 66% de la flotte, 75 000 pêcheurs sont décédés et 7 086 sont encore portés disparus.  Le secteur du tourisme a été gravement touché, a-t-il indiqué en signalant qu’un investissement de grande envergure permettrait une reprise rapide, déjà engagée. 


Une des tâches les plus pressantes est de reconstruire les infrastructures, les écoles, les hôpitaux, les routes.  Selon les premières estimations, le travail de reconstruction dépasserait 1,5 milliard de dollars.  Il faut tout faire pour transformer les promesses de contributions financières et de fourniture d’aide en nature afin de permettre au Sri Lanka de se relever et d’atteindre les objectifs de développement à moyen et long terme. 


Au-delà de l’aide, des mesures d’appui sont nécessaires comme l’adoption de moratoires temporaires ou l’annulation de la dette.  Le Sri Lanka a une dette de près de 10 milliards de dollars.  Il est aussi important que les pays riches et les institutions internationales financières agissent pour faciliter la reprise des économies des pays les plus touchés en favorisant leurs exportations.  En conclusion, il a indiqué que le processus de reconstruction au Sri Lanka était en cours.  Il a signalé qu’un centre national d’opérations d’urgence avait été créé pour organiser le sauvetage et les secours, assurer la logistique et faire respecter l’ordre.  Dans ce contexte, le représentant a souligné l’importance de faire en sorte que les promesses d’aide atteignent effectivement les personnes dans le besoin et a insisté sur l’importance de tout mettre en œuvre pour favoriser la reprise des économies des pays affectés afin de ne pas aggraver les conséquences économiques et sociales pour la population déjà gravement touchée.


M. PRAVIT CHAIMONGKOL (Thaïlande) a déclaré que depuis le 26 décembre, date à laquelle s’est produit le tsunami occasionné par le tremblement de terre, son pays était passé de la phase de secours à la phase de reconstruction.  La Thaïlande s’efforce de rétablir et d’assurer des conditions de vie acceptables pour les populations qui ont été touchées par la catastrophe, a indiqué le représentant.  Notre gouvernement travaille à la réhabilitation des infrastructures et de l’environnement, qui ont été durement touchés par la catastrophe, a-t-il dit.  Une première évaluation des dégâts occasionnés s’élève à 500 millions de dollars américains, a précisé M. Chaimongkol.  Le Gouvernement de la Thaïlande a fait adopter une enveloppe budgétaire de 700 millions de dollars en vue d’aider les populations touchées par la catastrophe à reconstruire leur vie, a-t-il précisé.  Le Gouvernement a également décidé de faire bénéficier les personnes affectées de dérogation fiscale en vue de les aider sur le plan financier, a ajouté le représentant.  Notre pays soutient toutes les propositions visant la création d’un système d’alerte rapide contre les tsunamis dans l’océan Indien et dans la région d’Asie du Sud-Est, a encore indiqué M. Chaimongkol.  Les 28 et 29 janvier, la Thaïlande accueillera à Phuket la Réunion ministérielle sur la coopération régionale contre les tsunamis, dont l’objet sera d’accélérer la mise en œuvre du système d’alerte contre les tsunamis.  Conscient du coût de ce genre de système, nous proposerons à Phuket la création d’un fonds constitué de contributions volontaires, a indiqué le représentant, précisant que son pays se proposait de verser, dès son lancement, 10 millions de dollars américains à ce Fonds.


M. MOHAMED LATHEEF (Maldives) a exprimé sa reconnaissance face au professionnalisme de l’équipe des secours d’urgence et à la solidarité dont a fait preuve la communauté internationale.  Le tsunami, a-t-il rappelé, a balayé l’ensemble des Maldives et a entraîné des destructions sans précédent.  Sur 199 îles habitées, 53 ont été sévèrement endommagées, 13 totalement évacuées et 13 détruites au point de n’être plus habitables.  Des suites de la catastrophe, quelque 15 000 personnes sont désormais sans abri et font face à un risque de contagion à la suite des dommages provoqués notamment au système d’eau et d’assainissement.  La situation dans les secteurs du tourisme et de la pêche est également préoccupante.  L’arrivée des touristes et le taux d’occupation des hôtels ont diminué, plaçant l’économie dans une situation difficile.  Cinquante îles ont perdu leur flotte de pêche et la salinisation d’eau potable a eu un impact négatif sur les possibilités d’exploitation agricole. 


Plus globalement, le tsunami a affecté considérablement le développement des Maldives.  L’Assemblée générale avait pris la décision, six jours avant la catastrophe, de retirer les Maldives hors de la liste des pays les moins avancés en reconnaissance de l’évolution sociale et économique que ces îles ont connue.  Or, la catastrophe a montré que le pays était extrêmement vulnérable.  Le coût économique est estimé pour le moment à plus d’un milliard de dollars et, selon la Banque mondiale,  le niveau de pauvreté pourrait augmenter et affecter plus de 50% de la population.  Dans ce contexte, les Maldives demandent la suspension de la décision de l’Assemblée générale visant à retirer les Maldives de la liste des PMA.  La nouvelle situation post-tsunami ne permettrait pas à son pays d’en tirer profit.  Il est aussi crucial de travailler à la mise en place d’un système d’alerte rapide régional tout en gardant à l’esprit que cela ne suffit pas car, par exemple, le point le plus haut des Maldives ne dépassera pas un mètre et demi, ce qui dans le cas d’une nouvelle catastrophe, même si des mesures de prévention sont prises, ne laisserait pas l’occasion de préserver les populations.  Ce qui compte surtout est donc d’assurer un développement pus rationnel et plus durable et de réinstaller les personnes là où les risques sont les moindres.


M. NIRUPAM SEN (Inde) a affirmé que l’effet positif de la catastrophe avait été de renforcer le fondement même des Nations Unies en galvanisant l’ensemble des acteurs dans le cadre de la réaction face au tsunami et de l’organisation des secours d’urgence et de la solidarité.  Il a insisté sur l’importance de mettre en place un système de prévention des risques des catastrophes pour les pays côtiers  de l’océan Indien.  Il a expliqué que son pays faisait face à la situation avec ses propres capacités compte tenu de son expérience et du fait que les besoins des pays voisins étaient bien plus criants.  Il a souligné l’importance d’agir dans le cadre du Plan d’action de la Barbade, récemment réaffirmé par la Déclaration de Maurice sur les petits États insulaires en développement.  Il a indiqué que son pays participait à l’effort de coordination en contribuant à la recherche des personnes disparues et à la prévention des épidémies.  Il a évoqué les difficultés auxquelles se heurtent les secours dans la région de Nicobar et a signalé la création d’un fonds spécial permettant de financer l’effort prioritaire placé sur la reconstruction.


M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a déclaré que son gouvernement s’est efforcé de porter le plus rapidement possible assistance aux personnes et aux familles qui ont été affectées par le tremblement de terre et le tsunami dans le nord de la Malaisie.  Quelques dizaines de personnes ont perdu la vie au cours de ces évènements, et quelques Malaisiens sont encore portés disparus dans les pays les plus touchés par la catastrophe, a dit le représentant.  Notre pays a porté assistance à ses voisins, qui ont été plus sévèrement touchés que la Malaisie par la catastrophe naturelle.  Le Gouvernement, le secteur privé et la population de Malaisie ont créé un fonds de solidarité et de secours aux victimes du tsunami dans les pays voisins.  Douze millions de ringgits malaisiens (RM) (environ 3 200 000 dollars) ont à cet égard été recueillis et ont permis d’acheminer des ressources d’aide humanitaire dans les zones les plus touchées, notamment à Aceh en Indonésie, a dit le représentant.  Le Gouvernement de Malaisie vient également de débloquer 19 millions de RM (environ 5 100 000 dollars) qui seront versés aux études visant la création d’un système d’alerte rapide contre les tsunamis dans l’océan Indien et l’Asie du Sud-Est, a indiqué le représentant.


U KYAW TINT SWE (Myanmar) a souligné le rôle actif des Nations Unies dans la gestion de l’impact de la catastrophe.  Il a indiqué que l’impact avait été limité dans son pays qui a connu des dégâts minimes du fait de ses caractéristiques topographiques.  À l’heure actuelle, on compte 509 morts, 3 personnes portées disparues et 3 blessés ainsi que 3 250 personnes sans abris.  Il a remercié la République populaire de Chine, le Japon et d’autres pays pour leur aide généreuse et a insisté sur l’importance de faire en sorte que les pays les plus touchés bénéficient de l’attention prioritaire de la communauté internationale.  Dans ce contexte, il a souligné l’importance du rôle de chef de file et du consentement de l’État concerné dans l’établissement de partenariats dans le cadre de la fourniture d’aide.  Il a aussi souligné l’importance de mettre en place un système d’alerte précoce et de tirer profit de ce moment de communion face à l’adversité pour relever le défi ensemble.


M. JEAN-MARC HOSCHEIT (Luxembourg) a déclaré au nom des pays de l’Union européenne (UE), que l’ensemble des engagements de l’UE et de ses États membres au titre de l’aide publique est supérieur à 1,5 milliard d’euros, soit environ 2 milliard de dollars.  Cet effort couvrira les besoins humanitaires immédiats dans les régions frappées par la catastrophe du tremblement de terre et du tsunami et y soutiendra les efforts de reconstruction et de développement, a-t-il indiqué.  Il importe de s’assurer que les ressources dégagées dans le contexte de ces évènements viendront effectivement compléter les engagements déjà pris en matière de développement, a-t-il précisé.  L’Union européenne soutient sans réserve le rôle de coordination joué par l’ONU dans les efforts actuellement déployés sur le terrain et souhaite contribuer au renforcement du rôle de l’ONU dans la réponse humanitaire, a ajouté le représentant.  Plusieurs initiatives, dont celle de la création d’une « Force internationale humanitaire » ont été à cet égard avancées par des pays de l’Union européenne, a indiqué M. Hoscheit.  Ces propositions, comme le stipule le projet de résolution soumis aujourd’hui à l’attention de l’Assemblée générale, seront examinées au cours des semaines qui viennent, a-t-il dit.  Après avoir précisé que les ministres des 25 États de l’Union européenne, réunis le 7 janvier à Bruxelles, avaient réaffirmé leur engagement à apporter aux pays et aux communautés sinistrés d’Asie du Sud et du Sud-Est une assistance dans les étapes de l’aide humanitaire, de la reconstruction et de la réhabilitation.  M. Hoscheit a affirmé que l’UE soutiendrait activement les efforts déployés pour mettre en place un système d’alerte rapide dans ces régions.


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée), s’exprimant au nom du Groupe africain, a souligné le caractère opportun de chercher à renforcer les capacités de secours d’urgence, de relèvement, de reconstruction et de prévention des pays, en cas de catastrophes naturelles telles que les raz-de-marée d’origine sismique, mais aussi les tempêtes, les cyclones, les ouragans, la sécheresse, la déforestation ou encore les criquets.  Une attention particulière doit être accordée aussi au réchauffement climatique qui entraîne une élévation inexorable du niveau de la mer phénomène qui menace près de 100 millions d’habitants vivant à proximité de l’océan.  En se basant sur le Plan d’action de la Barbade et la Stratégie de Yokohama, qui doit être mis à jour cette semaine à Kobé, il faudra œuvrer pour la mise sur pied d’un système global d’alerte à la hauteur des risques que l’on connaît.  Concluant, il a lancé un appel à tous les donateurs pour qu’ils maintiennent et renforcent leur appui salutaire tout au long de la phase de reconstruction.   


M. MARCO ANTONIO SUAZO (Honduras) a estimé, au nom du Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, que l’ampleur de la catastrophe survenue en Asie du Sud et du Sud-Est, qui a aussi affecté les côtes orientales de l’Afrique, dépassait l’entendement.  Loin de sombrer dans le fatalisme, la communauté internationale doit cependant faire face aux conséquences de ce genre de catastrophes et essayer d’en amoindrir les effets, a-t-il ajouté.  À son avis, la prévention de ce type de sinistre passe par la promotion d’un développement durable et le Groupe des pays d’Amérique latine estime que la mise en œuvre du Plan d’action de la Barbade pourrait permettre de diminuer les effets des catastrophes naturelles sur les populations vulnérables.  Le Groupe, au nom duquel notre délégation prend la parole, apportera tout son soutien au projet de résolution qui est soumis aujourd’hui à l’Assemblée générale, a assuré le représentant, en indiquant que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes étant totalement solidaires des pays d’Asie du Sud-Est touchés par le tsunami.


M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan), s’exprimant au nom de l’Organisation de coopération de Shanghai, a salué les efforts de mobilisation de l’aide et a insisté que cette catastrophe sans précédent exigeait une réponse mondiale d’une grande envergure.  Il a indiqué que les pays de l’Organisation de coopération de Shanghai avaient contribué à l’aide fournie aux pays touchés par la catastrophe.  Il a souligné l’importance de coordonner les efforts et les ressources à destination des victimes et d’assurer cette assistance sur une longue période.  Dans ce contexte, il a souligné l’importance de la Conférence de Kobé pour déterminer les mécanismes permettant de mettre en place un système de prévention des risques liés aux catastrophes naturelles au niveau régional.


M. AHMED ABDI HASHI (Somalie) a précisé que le tsunami du 26 décembre avait affecté 700 kilomètres de côte de son pays provoquant, selon les estimations du Gouvernement somalien, la mort de plusieurs centaines de personnes et la disparition de nombreuses autres.  Les localités touchées par la furie des eaux ont, en moyenne, été détruites à 80%, a indiqué le représentant.  L’environnement naturel a été bouleversé par le tsunami, et les populations qui habitaient les régions côtières touchées ont dû quitter les lieux et vivent en ce moment dans des campements de réfugiés.  L’absence ou le mauvais état des voies de communication rendent difficile l’accès aux personnes sinistrées, a ajouté le représentant.  La Somalie, qui était déjà durement éprouvée par les effets des guerres civiles, a besoin plus que jamais de l’assistance de la communauté internationale et lance donc un appel à la solidarité internationale, a dit le représentant de la Somalie.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré que son pays soutenait les initiatives lancées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires en vue de porter assistance aux pays victimes du raz-de-marée qui a frappé l’Asie du Sud-Est et le pourtour de l’océan Indien.  La République arabe syrienne lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte aux populations éprouvées par la catastrophe du tsunami les secours dont elles ont besoin à long terme.  Notre délégation soutient la nomination d’un envoyé spécial du Secrétaire général chargé de coordonner les efforts déployés par la communauté internationale en vue d’aider les régions affectées par le tsunami à se relever, a dit le représentant.


M. NIKOLAY CHULKOV (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation appuyait les termes de la déclaration faite par le Kazakhstan au nom des États de l’Organisation de Shanghai pour la coopération et la sécurité en Asie.  Face à la catastrophe qui a frappé les pays riverains de l’océan Indien, la Fédération de Russie a dépêché des moyens de secours dans les pays d’Asie du Sud-Est, notamment des équipes de secours et de recherches, des approvisionnements alimentaires, et des moyens médicaux, sanitaires et pharmaceutiques.  La contribution de notre pays aux secours s’élève aujourd’hui à plus de 33 millions de dollars, a indiqué le représentant.  La communauté internationale doit renforcer ses moyens de réaction face aux catastrophes naturelles, a-t-il recommandé.  La Fédération de Russie appuie le projet de résolution soumis à l’Assemblée et soutient la création d’un système d’alerte rapide contre les tsunamis dans l’océan Indien et en Asie du Sud-Est, a conclu le représentant.


M. DAN GILLERMAN (Israël) a souligné la responsabilité morale qui incombe à tous de participer à l’effort d’aide internationale face à une catastrophe dont les conséquences dépassent les frontières et la géographie.  Il a indiqué que son pays avait participé à l’effort, notamment en contribuant financièrement a l’appel lancé par OCHA et en envoyant des équipes de spécialistes des secours d’urgence.  Rappelant que l’ONU est née à la sortie d’une situation de crise pour montrer les bénéfices de la solidarité, il a souligné que l’élan actuel ne devait pas être temporaire et isolé et que les États devaient continuer à s’unir pour continuer à sauver des vies humaines. 


M. TAREK ADEL (Égypte) a souligné que l’ampleur de la crise avait montré la nécessité d’améliorer la coordination de l’aide à moyen et à long terme en vue de réaliser la normalisation des vies de toutes les victimes.  Il a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis des initiatives prises pour déclarer un moratoire temporaire sur les dettes des pays les plus touchés et a salué le rôle actif et efficace de l’ONU, en particulier d’OCHA.  Il a souligné l’importance d’assurer la durabilité de l’aide et a signalé que son pays avait établi un pont aérien pour fournir des secours.   


Mme ANNE PATTERSON (États-Unis) a rappelé que les États-Unis avaient promis de verser 350 millions de dollars pour venir au secours des victimes du tsunami.  Les États-Unis ont d’autre part dépêché d’importants moyens logistiques et des personnels militaires dans la région d’Asie du Sud-Est touchée par la catastrophe, a-t-elle indiqué.  Cependant, a-t-elle souligné, au-delà de l’aide internationale, la responsabilité de la reconstruction des régions détruites par les éléments naturels sera à long terme du ressort des gouvernements des pays affectés et de leurs peuples.  Tout développement d’un système de détection et d’alerte rapide contre les tsunamis dans la région devrait se faire dans le cadre de la mise en place d’un mécanisme mondial d’alerte rapide, a dit la représentante.  Ce genre de système existe déjà dans l’océan Pacifique et relève de la Commission océanique intergouvernementale, que dirige l’UNESCO, et qui a pour objectif l’alerte contre les tsunamis dans la région du Pacifique, a précisé Mme Patterson.  C’est ce système qui devrait être élargi, à son avis, à l’océan Indien et partout où existent des menaces océaniques contre les communautés littorales.  Les États-Unis pensent que la mise en place de ce système global est une priorité que la communauté internationale doit accomplir à court terme, a conclu la représentante.


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a affirmé que son pays, qui a été victime l’année passée d’un séisme meurtrier dans ses provinces du nord, fait tout son possible, en fonction de ses moyens, pour venir en aide aux victimes du tsunami.  Aussi, immédiatement après cette tragédie, le Maroc a dépêché des secours d’urgence, consistant principalement en produits pharmaceutiques et différents produits de première nécessité.  Des organisations non gouvernementales marocaines  mettent sur pied, pour leur part, des dispositifs de soutien aux victimes qui ont plus que jamais besoin d’un soutien tant moral que financier.  Le représentant en a appelé à la générosité de la communauté internationale pour la reconstruction du tissu socioéconomique et des infrastructures de base qui ont été ravagées.  Il a également fait observer que la Conférence mondiale de Kobé, qui vient à point nommé, devrait être saisie pour identifier les mesures de prévention des risques de catastrophes naturelles, mettre en place des mécanismes d’intervention et d’alerte rapide et renforcer la capacité des pays pauvres dans ce domaine. Pour conclure, le représentant a souligné que son pays espère qu’une fois adopté, le projet de résolution soumis par le Laos sera mis en œuvre dans les meilleurs délais.


M. KENZO OSHIMA (Japon) a indiqué, qu’outre l’aide en personnel, en matériel, son pays avait annoncé une contribution immédiate de 500 millions de dollars en réponse à l’appel d’urgence lancé par les Nations Unies pour les six prochains mois.  La moitié de cette somme, soit 250 millions de dollars, a été déboursée cette semaine directement pour le compte des différentes institutions de l’ONU.  Cette somme représentera 25% des sommes promises pour l’appel d’urgence lancé il y a 12 jours.  Les autres 500 millions promis aux pays les plus touchés, Indonésie, Sri Lanka et les Maldives, seront déboursés immédiatement dans le cadre de l’aide bilatérale.  À cet égard, il a engagé les autres donateurs à débourser les annonces de contributions dans les meilleurs délais.  Alors que s’ouvre aujourd’hui la Conférence de Kobé chargé de mettre à jour la Stratégie de Yokohama et de réfléchir aux moyens de mettre en œuvre un système mondial d’alerte rapide, le représentant du Japon a rappelé que 75% de la population mondiale vit dans une zone à risque ou victime d’une catastrophe naturelle telle que les tremblements de terre, les typhons, les cyclones, les ouragans, les inondations ou la sécheresse.  Chaque jour, 200 personnes meurent dans le monde des effets d’une catastrophe naturelle.  En 2003 seulement, 700 catastrophes ont causé la mort de 75 000 personnes et des pertes économiques de l’ordre de 65 milliards de dollars.  Le Japon a depuis longtemps inclus dans sa politique étrangère les risques liés aux catastrophes naturelles.  Avec en toile de fond un élan de solidarité mondial sans précédent et une entraide organisée conjointement par les institutions, la société civile et le secteur privé sans précédent, nous espérons que la communauté internationale saura montrer la volonté politique appropriée dans la durée pour appuyer la phase de reconstruction et de réhabilitation et définir une nouvelle vision de la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles. 


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud) a indiqué que son pays avait envoyé une délégation interministérielle en Somalie, où le tsunami a fait plus de 300 morts et a provoqué le déplacement de 54 000 personnes.  Plusieurs Sud-africains ont été tués dans la catastrophe, a-t-il ajouté, et les recherches se poursuivent pour retrouver les nombreux disparus.  Il s’est félicité de la réponse de nombreux pays et des Nations Unies et s’est dit plus touché encore par les contributions d’individus de tous âges et de tout milieu.  Il a soutenu l’appel à la nomination d’un représentant spécial du Secrétaire général pour coordonner l’aide humanitaire, la création d’un fonds international pour faire face aux catastrophes naturelles, ainsi que la mise en place d’un système d’alerte rapide pour l’océan Indien, dont il a estimé qu’il serait complémentaire de l’initiative de l’Union africaine, qui a adopté une Stratégie régionale de réduction des risques de catastrophe naturelle.  Il a rappelé le plan d’action adopté lors du Sommet de Johannesburg sur le développement durable qui prévoyait la mise en place de systèmes d’alerte rapide.


Le représentant a constaté que la catastrophe du tsunami intervenait, ironiquement, à un moment où certains s’inquiétaient du fait que les questions de sécurité ne soient prédominantes lors de l’important Sommet de septembre 2005.  Les événements tragiques en Asie du Sud, en Asie du Sud-Est et en Afrique de l’Est ont apporté la preuve que le sous-développement constituait une menace permanente.  Il a estimé en conclusion que le Sommet de septembre 2005 devait être l’occasion d’apporter une réponse collective tant aux besoins des pays développés qu’à ceux des pays sous-développés.


M. PETER TESCH (Australie) a déclaré que sa délégation appuyait fermement le rôle de coordination que jouent les Nations Unies dans la reconstruction des zones détruites par le tsunami qui a touché l’Asie du Sud-Est et les rives de l’océan Indien.  En dehors de l’aide d’urgence qu’elle fournit, l’Australie compte lancer un programme de coopération à long terme avec l’Indonésie en vue d’aider ce pays voisin à se relever de la catastrophe qui l’a frappée.  Si le Gouvernement australien est l’un des plus gros contributeurs aux secours dont ont besoin les pays touchés par la catastrophe, le public australien s’est lui aussi mobilisé et a collecté une somme de plusieurs millions de dollars en faveur des victimes du raz-de-marée qui a affecté l’Asie du Sud-Est, a déclaré le représentant de l’Australie. 


M. ZHANG YISHAN (Chine) s’est félicité de la réponse dynamique de la communauté internationale et de l’élan de solidarité dont elle a fait preuve après la catastrophe causée par le tsunami dans l’océan Indien.  À cet égard, les Nations Unies ont, pour leur part, joué un rôle remarquable de leadership et de coordination.  Ce débat de l’Assemblée générale offre aux États Membres l’occasion de faire preuve de sagesse pour aider les pays affectés et réfléchir sur la solidarité humanitaire en temps d’adversité.  La délégation chinoise, a-t-il assuré, espère que le projet de résolution, sur la renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies sera adopté par consensus.


M. ALI HACHANI (Tunisie) a déclaré que son pays a apporté sa modeste contribution à l’aide aux pays affectés par le tsunami en affrétant, par solidarité avec les victimes, quatre avions qui ont transporté une aide humanitaire composée de cargaisons de produits alimentaires, de couvertures, de tentes et de médicaments.  La Tunisie félicite le Secrétaire général pour sa décision de nommer un Envoyé spécial pour l’aide d’urgence et la reconstruction des pays affectés par la catastrophe du 26 décembre dernier, a dit M. Hachani.  Son pays s’associe également à l’appel lancé par le Secrétaire général pour la création d’un système mondial d’alerte rapide contre les catastrophes naturelles.  Ce système devrait couvrir les régions les plus exposées aux phénomènes naturels qui affectent négativement différentes régions de la planète, y compris la Méditerranée, a dit le représentant.


M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) s’est félicité de la solidarité manifestée sur toute la planète après le tsunami.  Il a estimé que cet élan devait servir d’exemple.  Il a mis en garde contre les risques d’épidémies et a lancé un appel pour faciliter la distribution d’eau potable.  Les survivants de la catastrophe n’ont pas seulement besoin d’aide d’urgence, mais aussi d’assistance à long terme pour surmonter le choc psychologique qu’a causé le tsunami.  Il a indiqué que son pays avait débloqué plus de 2 millions de dollars pour venir en aide aux victimes.


M. JOHAN L. LØVALD (Norvège) a estimé qu’une course contre la montre était engagée dans l’aide humanitaire après le tsunami.  Si cette course est perdue, a-t-il prévenu, le nombre de décès des suites d’épidémies, du manque d’eau potable et de malnutrition pourrait être supérieur aux victimes du tsunami lui-même.  Il a insisté également sur l’assistance aux personnes en état de choc après la catastrophe, particulièrement les enfants.  Il a salué la prise en compte, dans l’effort humanitaire, des besoins spécifiques de protection des femmes et des enfants contre la violence et les abus sexuels.  Il a souligné la responsabilité première des gouvernements des pays affectés, qui doivent assurer le libre accès de l’aide humanitaire aux zones sinistrées.


Le représentant a mis en garde contre la tentation des pays donateurs de se livrer à une concurrence pour l’aide de première urgence, et abandonner les efforts lorsque l’attention des médias se porte ailleurs.  Il a insisté sur la nécessité d’assurer une transition sans heurt entre l’aide humanitaire et la phase de reconstruction et de développement à long terme.  Il a prévenu que d’autres catastrophes naturelles surviendraient à l’avenir.  Il n’est pas en notre pouvoir de les empêcher, a-t-il conclu, mais nous avons la capacité de mieux préparer notre réponse à de telles situations.


M. KIM SAM-HOON (République de Corée) a déclaré que la République de Corée, qui a décidé de fournir une aide d’urgence et une assistance à moyen terme aux pays affectés par le tsunami, s’engage aussi à soutenir la reconstruction et la réhabilitation des zones touchées par la catastrophe sur le long terme.  Ainsi, en plus des 5 millions de dollars que la République de Corée a versés au titre de l’aide d’urgence, elle s’est aussi engagée à contribuer, à hauteur de 45 millions de dollars, à la reconstruction à long terme des régions touchées par le tsunami pendant la période 2005-2007.  Notre pays a d’autre part dépêché depuis le mois dernier un appareil militaire de transport lourd au Sri Lanka, a indiqué M. Kim Sam-hoon.  D’autres avions de transport coréens participent aussi à l’acheminement de matériaux de reconstruction vers l’Indonésie depuis le 14 janvier, a dit le représentant.  Le tsunami a mis en évidence la nécessité de la création d’un système d’alerte rapide contre ce genre de phénomène dans la région de l’océan Indien.  Ce système devrait permettre les échanges rapides d’informations qui permettront de sauver des vies humaines.  La République de Corée attend beaucoup des travaux de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui s’est ouverte aujourd’hui à Kobé au Japon, a dit le représentant en indiquant que son gouvernement est prêt à apporter l’expertise que la Corée a en matière de technologies de l’information et des communications à la mise en place d’un système d’alerte rapide.  La République de Corée, qui assurera la présidence du Sommet des pays de l’APEC en 2005, mettra la question de la prévention des catastrophes et du renforcement des capacités d’assistance, au centre de l’agenda de l’APEC, a dit M. Kim Sam-hoon.


Mme DOVZHENKO (Ukraine) a jugé nécessaire de créer un mécanisme de réaction rapide pour octroyer l’aide humanitaire aux pays concernés par le tsunami.  Elle a indiqué que son pays, qui avait été touché à Tchernobyl, par l’une des pires catastrophes de tous les temps, était prêt à prendre toute sa part dans la réalisation de ce projet.


M. HOSSEIN MOEINI (République islamique d’Iran) a déclaré que sur les 800 millions de dollars que la communauté internationale avait promis à l’Iran après le tremblement de terre de Bam, à peine une vingtaine de millions avaient été versés.   Nous espérons que ce genre de situation ne se reproduira pas avec les pays touchés par le tremblement de terre et le tsunami du 26 décembre, a dit le représentant.  L’Iran, a-t-il ajouté, soutient les propositions qui vont dans le sens de la création de mécanismes d’alerte rapide contre les catastrophes naturelles.  Notre pays partage aussi les points de vues qui plaident en faveur du renforcement des cadres et des procédures d’intervention humanitaire après les catastrophes, a-t-il précisé.  L’Iran tient cependant à ce que les opérations d’aide et de secours se fassent de manière impartiale et ne soient pas politisées, a conclu le représentant.


M. SAEED H. S. AL-JOMAE (Arabie saoudite) a espéré que la Conférence de Kobé permettrait de mieux faire face, à l’avenir, aux catastrophes naturelles.  Il a indiqué que son pays avait débloqué 30 millions de dollars pour les victimes du tsunami, auxquels il faut ajouter 80 millions de dons individuels et les contributions de la Banque islamique.  Il a enfin salué le rôle joué par les Nations Unies pour atténuer les conséquences dévastatrices de cette catastrophe naturelle.


Mme MI NGUYEN (Canada) a déclaré que l’engagement du Canada pour les cinq prochaines années comprend, entre autres, une contribution gouvernementale égale à la somme des dons que verseront tous les Canadiens, qui ont fait preuve d’une grande générosité ces derniers jours vis-à-vis des victimes du raz-de-marée.  La contribution du Canada comprend également une aide permanente au relèvement pour les régions affectées par le sinistre, de même qu’un moratoire immédiat sur la dette de tout pays touché par la crise qui en ferait la demande.  Certaines des régions atteintes par le tsunami étant aux prises avec des conflits internes, il est essentiel que l’aide accordée à cette occasion n’accentue pas les tensions, a-t-elle dit.  Nous devrons si possible mener des activités de consolidation de la paix dans la phase de reconstruction post-tsunami si l’occasion se présente, a recommandé la représentante.  Au cours des semaines à venir, a-t-elle poursuivi, il sera essentiel de réfléchir aux enseignements à tirer du désastre qui s’est produit, en relevant l’importance qu’il y a de renforcer les mécanismes de prévention des catastrophes et d’alerte rapide.  La pauvreté aggrave la dévastation provoquée par les catastrophes naturelles, et la Conférence mondiale sur la prévention de ces phénomènes, qui se tient à Kobé devra nous permettre d’approfondir l’examen de cette question, a conclu la représentante.


M. BAKI ILKIN (Turquie) a estimé que la rapidité de la reconstruction des pays dévastés par le tsunami dépendait de la pérennité du soutien de la communauté internationale.  Il a détaillé les contributions de son pays en faveur des victimes de la catastrophe, qui s’élèvent à 15 millions de dollars, publiques et privées confondues.  Il a rappelé que l’Organisation de la Conférence islamique, dont son pays assure actuellement la présidence, avait lancé un appel à la solidarité dès le 1er janvier aux 56 pays membres.  Il a apporté son soutien à la mise en place d’un système d’alerte rapide dans l’océan Indien.  Il a enfin salué les Nations Unies pour avoir initié et coordonné la plus importante opération humanitaire jamais menée par l’Organisation.


M. GILLES NOCHES (Monaco) a déclaré que le raz-de-marée qui s’est produite le 26 décembre en Asie du Sud-Est est venu rappeler à l’humanité sa fragilité face aux catastrophes naturelles.  Monaco s’est associé à l’élan de solidarité mondiale qui s’est déclenché pour venir en aide aux victimes du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé l’Asie du Sud-Est, a indiqué le représentant.  Le tsunami a d’autre part montré à quel point les médias pouvaient jouer un rôle important pour mobiliser l’opinion internationale, a poursuivi le représentant.  Monaco, a-t-il ajouté, soutiendra le projet de résolution soumis à l’attention de l’Assemblée générale.


M. ILGAR MAMMADOV (Azerbaïdjan) a indiqué que son pays avait déboursé un million de dollars d’aide humanitaire d’urgence.  Il a estimé que l’aide à plus long terme devait se concentrer sur la reconstruction et la mise en place d’un système d’alerte rapide.  Il a fait part de sa préoccupation face aux conditions sanitaires chez les rescapés du tsunami.  Il a estimé que l’adoption d’une résolution par l’Assemblée générale contribuerait à la mobilisation de la communauté internationale et renforcerait les mécanismes de prévention des catastrophes naturelles.


M. ANDREAS BAUM (Suisse) a déclaré que son pays avait rapidement réagi à la crise née du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé l’Asie du Sud-Est et l’océan Indien.  La Suisse a versé 23 millions de dollars et a fourni trois hélicoptères qui ont été déployés à Aceh au service des organisations humanitaires.  Elle a aussi envoyé 50 soldats sur le terrain.  La Suisse a d’autre part déployé plus d’une centaine de spécialistes dans les zones affectées par la catastrophe, et elle travaille en étroite coordination avec le système de l’ONU, a précisé M. Baum.  La tragédie à laquelle nous faisons face en Asie ne doit pas cependant nous faire oublier les autres crises humanitaires, et la réponse de la communauté internationale ne doit pas s’y faire au détriment des programmes qui sont nécessaires dans d’autres régions du monde, a estimé le représentant.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a estimé que la mise en place d’un système d’alerte rapide pour les catastrophes naturelles était cruciale.  Face à la vulnérabilité des pays en développement à des catastrophes de plus en plus fréquentes, il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures d’urgence.  Les Nations Unies, a-t-il ajouté, doivent jouer un rôle moteur de mobilisation et de coordination dans cet effort.


M. RONALDO SARDENBERG (Brésil) a exhorté les donateurs à honorer rapidement des promesses de contributions financières qu’ils ont faites après la catastrophe qui s’est produite en Asie du Sud-Est.  Il a indiqué que le Brésil avait pour sa part rapidement répondu à la tragédie en affrétant un certain nombre d’avions chargés de l’acheminement de l’aide humanitaire brésilienne sur les lieux du sinistre.  Le Brésil a perdu des ressortissants en Thaïlande, dont une de ses diplomates basée à Bangkok, a déclaré le représentant.  Notre pays soutient la création d’un système mondial d’alerte contre les catastrophes naturelles, et notamment les tsunamis, a dit le représentant.  Tout en soutenant les initiatives annoncées par les différents pays et par le système multilatéral en faveur de la reconstruction des pays affectés par le tsunami, le Brésil tient à souligner qu’aucune ressource ne devrait être détournée des programmes destinés à d’autres régions nécessiteuses, a dit le représentant.     


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé que son pays avait été durement touché dans le passé par les catastrophes naturelles.  Cette expérience, a-t-il poursuivi, a été l’occasion de réorganiser ses infrastructures afin de pouvoir réduire l’impact de telles crises.  Il s’est dit prêt à partager cette expérience avec les pays récemment affectés par le tsunami.  Une alerte rapide, si elle est indispensable, ne sera pas suffisante, a-t-il estimé, s’il n’est accompagné d’autres mesures, comme la mobilisation rapide de milliers de volontaires.  Il a estimé que le principal défi se situait au niveau de la reconstruction et des ressources débloquées pour la mener à bien.  Il faut tirer les leçons de ces tragédies, a-t-il dit en appelant de ses voeux une réforme des Nations Unies afin que l’Organisation soit mieux préparée à affronter de telles catastrophes.


M. HARALD ASPELUND (Islande) a déclaré que la catastrophe qui a frappé l’Asie du Sud-Est risquait de faire revenir un certain pays de la région en arrière sur le plan du développement.  L’Islande a décidé d’augmenter son aide au développement au Sri Lanka, qui a été durement touché par le tsunami.  Le peuple islandais s’est lui aussi largement mobilisé et est, par tête d’habitant, l’un des plus généreux dans les secours que la communauté internationale achemine vers les pays touchés par le tsunami.  L’Islande, a indiqué le représentant, soutient la création d’un mécanisme d’alerte rapide contre les tsunamis dans l’océan Indien.


Mme NORMA TAYLOR ROBERTS (Jamaïque) a constaté que le tsunami avait affecté exclusivement des pays en développement.  Elle a estimé qu’il fallait mettre en place des programmes spéciaux pour assurer la reconstruction.  Elle a apporté son soutien à la création de mécanismes d’alerte des catastrophes naturelles.  Les pays en développement ont souffert de multiples catastrophes naturelles récemment, a-t-elle dit en citant les ouragans qui ont dévasté la région des Caraïbes.  Elle a estimé que cette expérience devait être mise au service du renforcement de l’esprit de coopération et de partenariat, pour prévenir les catastrophes et coordonner les efforts d’aide humanitaire.


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