ENV/DEV/774

LES MEMBRES DE LA COMMISSION SE DONNENT RENDEZ-VOUS L’ANNÉE PROCHAINE POUR ADOPTER DES DÉCISIONS RELATIVES À UN MEILLEUR ACCÈS À L’EAU, À L’ASSAINISSEMENT ET UN LOGEMENT DÉCENT

30/04/2004
Communiqué de presse
ENV/DEV/774


Commission du développement durable

22e et 23e séances – matin et après-midi


LES MEMBRES DE LA COMMISSION SE DONNENT RENDEZ-VOUS L’ANNÉE PROCHAINE POUR ADOPTER DES DÉCISIONS RELATIVES À UN MEILLEUR ACCÈS À L’EAU, À L’ASSAINISSEMENT ET UN LOGEMENT DÉCENT


Réunie depuis le 14 avril, la Commission du développement durable a achevé aujourd’hui sa douzième session, en présence de près de 100 ministres de l’environnement et de portefeuilles associés qui, à leur arrivée, mercredi dernier, avaient été accueillis par un sévère avertissement.  « Nous ne sommes pas en voie, d’ici à 2015, de garantir à 1,6 milliard de personnes de plus l’accès à l’eau potable et à deux milliards d’individus supplémentaires des services d’assainissement efficaces.  Nous ne sommes pas non plus en voie d’améliorer, d’ici à 2020, la vie de 100 millions de personnes vivant dans des taudis », les avait prévenus, appuyé dans ce sens par le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, le Président de la Commission et Ministre de l’environnement de la Norvège. 


La mise en garde de Borde Brende a été reçue avec d’autant plus d’attention que l’année 2005 sera marquée par la Décennie internationale d’action: « L’eau, source de vie », la finalisation des plans nationaux de gestion intégrée de l’eau et enfin, la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur l’examen de la mise en œuvre des résultats des grandes conférences organisées par les Nations Unies.


Aujourd’hui, les Ministres ont clôturé leurs travaux par une ébauche des conclusions tirées du débat ministériel, du partage des expériences nationales et régionales et des dialogues avec des experts, les neuf Grands Groupes* et les fonds et programmes des Nations Unies qui ont émaillé cette douzième session.  Traçant les grandes lignes de ce qu’il est convenu d’appeler la « Synthèse du Président »**, le Ministre norvégien de l’environnement a espéré avoir reflété, de manière équilibrée, les différents points de vue sur les progrès accomplis.  Borde Brende a aussi espéré que cette synthèse permettra de faciliter l’élaboration des politiques à adopter, l’année prochaine, pour accélérer les avancées.  Au cours de cette session, a-t-il dit, « nous nous sommes concentrés sur les solutions et sur les actions futures ».  Le seul défi est celui de la mise en œuvre. 


Pour la première fois dans l’histoire de la Commission, les Grands Groupes ont livré leurs impressions, de manière collective.  Ces représentants de la société civile ont regretté que la Commission n’ait pas suffisamment établi de hiérarchie entre les questions soumises à son examen.  L’accent doit être mis, ont-ils argué, sur l’autonomisation des communautés locales, des gouvernements locaux et des populations autochtones.  Il faut, ont-ils encore dit, améliorer la gouvernance par une participation accrue des parties prenantes et un accent particulier sur la gestion et la coordination entre les processus complexes de la mobilisation des ressources, du transfert des technologies et du renforcement des capacités.


Le Ministre de l’écologie et du développement durable de la France, Serge Lepeltier, a tenu cet après-midi une conférence de presse à l’occasion de laquelle il a rappelé l’importance de la création d’une agence des Nations Unies consacrée à la gestion des questions environnementales.  Cette idée a été en premier lieu proposée par le Président Jacques Chirac, a souligné M. Lepeltier qui a aussi indiqué qu’il s’agissait d’une proposition ouverte n’entrant pas en contradiction avec un renforcement du rôle du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Cette démarche s’impose en raison du besoin de coordination qui se faisait sentir en matière de gestion de l’environnement.


L’eau, l’assainissement et les établissements humains composaient le « module thématique » de ce premier cycle d’application de la Commission.  D’une durée de deux ans, le cycle consiste, durant la première année, en une « session d’examen » destinée à étudier les meilleures pratiques et à tirer les enseignements de l’expérience acquise pour former la base des décisions nécessaires à l’accélération de la mise en œuvre d’Action 21*** et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg****. Ces décisions seront prises, l’année prochaine, à l’issue de la deuxième phase du cycle dite « session directive ».  La Commission a, en effet, reçu du Conseil économique et social dont elle est l’organe subsidiaire, un programme pluriannuel pour la période 2004-2007 qui prévoit des modules thématiques biennaux. 


La Commission, qui avait consacré les trois premiers jours de sa session aux préparatifs de la Réunion internationale sur les petits Etats insulaires en développement (PEID), a offert aujourd’hui au Ministre mauricien des affaires étrangères, du commerce international et de la coopération régionale ainsi qu’aux autres pays concernés l’occasion de préciser leurs revendications avant la rencontre de Maurice qui, prévue du 30 août au 3 septembre 2004, vise à examiner la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade de 1994.  Le Secrétaire général de la Réunion internationale a pris la parole avant de céder le micro aux 15 délégations qui n’ont pu s’exprimer hier sur la question de la satisfaction des besoins fondamentaux en matière d’eau.  Les domaines de l’assainissement et des établissements humains ont été abordés plutôt dans la journée par 45 délégations.


Outre le Président, les travaux de la Commission étaient conduits par quatre Vice-Présidents, à savoir Mme Eva Tomic de la Slovénie et MM. Bruno Stagno Ugarto du Costa Rica, Toru Shimizu du Japon et Bolus Zom Lolo du Nigéria.  A l’issue de ses travaux, la Commission a élu M. John Ashe d’Antigua-et-Barbuda, Président de la treizième session.  Il sera épaulé par Mme Dagmara Berbalk de l’Allemagne et M. Khaled Elbaky de l’Egypte, élus à deux des quatre postes de vice-président, les deux autres seront pourvus à une date ultérieure.


* Parties prenantes du développement durable identifiées dans Action 21: monde du commerce et de l’industrie, syndicats, communauté scientifique, agriculteurs, collectivités locales, populations autochtones, ONG, femmes et jeunes

** La version finale de la Synthèse du Président paraîtra à une date ultérieure

*** Programme d’action adopté en 1992 au Sommet de la Terre de Rio

**** Programme d’application d’Action 21, adopté en 2002 à Johannesburg, lors du Sommet mondial pour le développement durable


MODULE THÉMATIQUE DU CYCLE D’APPLICATION 2004-2005


Eau, assainissement et établissements humains


Satisfaction des besoins fondamentaux en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains, accordant une importance particulière à l’assainissement


Déclarations


M. JAN PRONK, ancien Ministre de l’environnement des Pays-Bas, a regretté que, trop souvent, le public et les politiques soient amenés à croire qu’on va dans le bon sens.  La réalité de la misère est cachée par les statistiques.  Les politiques se sont trompés en évitant de comprendre comment on peut vivre avec moins de un dollar par jour.  On va dans la mauvaise direction, a affirmé M. Pronk: la pauvreté humaine stagne.  Il ne faut jamais dire qu’un objectif, une fois adopté, sera inaccessible.  Trop souvent, on nous dit que les Objectifs de développement du Millénaire (ODM) ne peuvent pas être réalisés.  Cela conduit à la paresse et au désespoir.  Personne n’a le droit de remettre en cause un objectif qui a été défini lors d’un sommet.  Il faut donc axer tous les efforts sur des réformes radicales et surveiller les progrès.  Réaliser les ODM exige de remettre à plat les politiques commerciales, les politiques de prêt et les critères du FMI.  Les ODM doivent demeurer les objectifs clefs du développement. 


Le problème qui se pose n’est pas d’obtenir plus de ressources mais de s’assurer comment que ce qui est réalisé peut profiter aux pauvres, et non pas aux classes moyennes.  Dans tous les pays, les classes moyennes ont en effet obtenu que les décisions politiques leur profitent, ignorant ainsi les pauvres.  Cela ne fait que renforcer les inégalités.  En outre, a estimé M. Pronk, les gouvernements ne peuvent pas travailler seuls.  Les entreprises et les organisations non gouvernementales (ONG) doivent quant à elles créer des coalitions nationales.  Les luttes idéologiques font perdre du temps et de l’énergie.  L’eau et la nutrition, comme les établissements humains, sont des questions locales qui passent par des projets locaux, a poursuivi M. Pronk.  Il a estimé que le renforcement des capacités nationales est plus important encore que le renforcement des capacités nationales.  De nombreuses contraintes ont été éliminées des politiques de développement, mais de nouvelles ont été introduites. 


M. MARTIN CULLEN, Ministre de l’environnement, du patrimoine et du gouvernement local de l’Irlande, qui s’exprimait au nom de L’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a mis l’accent sur la nécessité d´établir des liens plus étroits entre l’hygiène et l’assainissement, en particulier dans les écoles.  En outre, les eaux usées constituent selon lui une ressource économique intéressante si elles sont bien utilisées.  En outre, il conviendrait de trouver des solutions alternatives et des approches plus efficaces et moins chères devant compléter les technologies actuelles, qui sont onéreuses.  Il faut en outre identifier les rôles et les responsabilités de tous les protagonistes à tous les niveaux.  Il s’agit de s’interroger enfin sur les moyens de trouver la volonté politique nécessaire pour développer une gestion intégrée des ressources en eau.


M. MONYANE MOLELEKI, Ministre des ressources naturelles du Lesotho, a rappelé que son pays était montagneux et que 80% de la population vivaient dans les campagnes de façon très dispersée.  C’est pourquoi, le raccordement aux adductions d’eau est très difficile.  Partant de ce constat, le Gouvernement a mis en place un plan de développement national qui concerne tous les secteurs afin de privilégier une action horizontale.  Il s’est également efforcé de promouvoir les partenariats entre le secteur public et le secteur privé.  Enfin, des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour donner aux communautés locales les compétences nécessaires, a conclu le Ministre. 


M. SERGE LEPELTIER, Ministre de l’écologie et du développement durable de la France, a insisté sur l’importance de développer une approche intégrée en matière d’eau et d’assainissement pour que ce dernier élément ne soit pas négligé.  Les politiques en la matière doivent en outre être adaptées aux conditions locales.  Cela suppose que les responsabilités soient décentralisées pour procéder à une analyse approfondie de la réalité.  Il ne faut pas chercher à appliquer des schémas types qui ne tiendraient pas compte des conditions locales.  Au niveau financier, il faut dégager les ressources nécessaires, adopter une politique adéquate en matière de tarification de l’eau afin qu’elle soit compatible avec les conditions économiques et sociales des pays. 


M. HAFIZ UDDIN AHMAD, Ministre des ressources en eau du Bangladesh, a déclaré que l’assainissement était généralement considéré comme l’orphelin des politiques de l’eau, mais il a trouvé sa place dans la politique gouvernementale.  Le Bangladesh a lancé une vaste campagne de sensibilisation pour modifier les comportements, a-t-il souligné, précisant que le mois d’octobre prochain sera placé dans son pays sous le signe de l’assainissement.  L’existence de l’eau est une question de vie ou de mort pour les 130 millions d’habitants du Bangladesh, a-t-il dit.  Des traces d’arsenic trouvées dans les eaux souterraines du pays ont réduit les objectifs gouvernementaux visant à permettre à 90% de la population d’avoir accès à l’eau potable.  L’eau, a-t-il rappelé, est un bien commun.  Tous les coriverains ont le devoir d’en assurer la quantité et la qualité, a-t-il affirmé, se félicitant des normes et règles internationales à cet égard afin de permettre un accès équitable à cette source précieuse.


M. EDWARD LOWASA, Ministre de l’eau et du développement de la République-Unie de Tanzanie, a fait savoir que dans son pays, la couverture en eau touchait 84% de la population.  En outre, 60% des zones urbaines disposent d’égouts.  Le Gouvernement s’est efforcé de développer des partenariats entre le secteur public et le secteur privé.  Cependant, a regretté le Ministre, le pays est toujours confronté à des difficultés et 70% des maladies sont liées à une mauvaise qualité de l’eau.  C’est pourquoi, il a lancé en conclusion un appel pour la mobilisation de financements supplémentaires.


M. MARTINS, Ministre du Portugal, s’est déclaré convaincu que la mise en œuvre des plans de gestion intégrés de l’eau, permettant une plus grande qualité de l’eau et des services, constituait la meilleure solution pour atteindre les objectifs de 2015.  Il faut doubler le financement en matière d’approvisionnement en eau potable, a-t-il affirmé, d’où la nécessité de solutions innovantes et extérieures.  Le recours au secteur privé doit, toutefois, s’effectuer en dans le cadre d’une législation qui protège les intérêts du public.


M. MARCUS BETEHL, Ministre de la santé des Bahamas, a insisté sur le sort particulier des petits Etats insulaires en développement qui disposent d’options limitées en matière de développement durable.  Aux Bahamas, la gestion des déchets des bateaux de frets et des paquebots représente un grand problème.  C’est pourquoi le Gouvernement a mis en place une législation très stricte.  Cependant, l’élimination des déchets se fait par le biais de leur transport dans des décharges qui, pour l’instant, ne sont pas isolées du reste des sols et menacent de pollution les nappes phréatiques.  Les fosses septiques peuvent en outre se déverser dans les eaux potables.  Il faut donc encourager le transfert de technologies efficaces et saines pour l’environnement mais cela suppose un engagement politique de la communauté internationale, a conclu le Ministre.


M. NABIEL MAKARIM, Ministre de l’environnement de l’Indonésie, a proposé que les institutions des Nations Unies établissent un rapport sur les actions entreprises à la prochaine session de la Commission du développement durable.  Il ne faut pas seulement des engagements, mais également des actions concrètes, a-t-il estimé.  Les retards constatés dans la mise en œuvre des Objectifs de développement du Millénaire, a-t-il ajouté, exigeaient une action de réponse collective.  Le Ministre indonésien, s’il s’est félicité des présentations sur les expériences nationales, a néanmoins regretté que les pays n’aient pas expliqué plus en détail leurs solutions.  Soulignant les besoins en financement et en ressources technologiques, il a rappelé que les initiatives de partenariat ne devaient pas faire oublier aux gouvernements leur obligation à fournir des solutions.


M. EMILE DOUMBA, Ministre de l’économie forestière, des eaux, de la pêche chargé de l’environnement et de la protection de la nature du Gabon, a indiqué que dans son pays, la valorisation des ressources en eau s’est concrétisée par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire approprié et que des actions concrètes ont permis la fourniture de l’eau potable à près de 60% de la population rurale.  Quant à la stratégie en matière d’assainissement, elle a permis à près de 70% de la population urbaine d’accéder aux services.  Cependant, a précisé le Ministre, l’aménagement des bassins versants littoraux, avec son corollaire de besoins en infrastructures de traitement des eaux usées et de déchets liquides et solides, constitue une préoccupation majeure pour le pays.  Il a donc suggéré, pour les pays du bassin du Congo, la mise en place d’un schéma de financement conjuguant l’APD à l’échange de puits de carbone contre la dette publique.  L’accroissement des moyens financiers qui en résulterait peut être de nature à développer des partenariats avec le secteur privé dont l’intervention dans ces domaines est primordiale.  Au-delà des aspects financiers, a-t-il ajouté, ces pays sont confrontés à la faiblesse des capacités nationales.  Il a donc proposé que les Nations Unies et la communauté internationale mettent à leur disposition des experts dans les domaines du traitement des eaux usées, des déchets solides et liquides et de l’assainissement, afin d’élaborer des dossiers solides et bancables.


M. OLIVIO DUTRA, Ministre des villes du Brésil, a confié que jusqu’en 2003, le domaine de l’assainissement était caractérisé par un manque de politiques et une absence de coordination entre les institutions fédérales concernées.  Pour la période 2000-2003, le Plan d’investissement du Gouvernement fédéral prévoyait moins de 1% des ressources pour le domaine de l’assainissement.  Or, depuis lors, des études ont montré que les investissements devaient s’élever à 59 milliards de dollars pour parvenir, d’ici 20 ans, à l’universalisation des services en eau et en assainissement.  Ces défis ont commencé à être relevés, a assuré le Ministre avant de détailler les décisions prises et de souligner l’importance en la matière, des partenariats entre les secteurs public et privé, et avec la société civile.  


M.  NEWTON LULUNDU, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Kenya, a fait savoir que dans son pays, la faible couverture en eau potable en milieux urbain et rural provoquait des maladies transmissibles qui pourraient être évitées.  Le manque de financement et d’investissement est en outre une contrainte majeure.  C’est pourquoi, il faut que tous les protagonistes soient mobilisés et en premier lieu les écoles qui sont un bon point de départ pour apprendre l’hygiène.  Les femmes et les filles jouent aussi un rôle crucial dans la promotion des bonnes pratiques d’hygiène.  Le Kenya a par conséquent mis en place un outil national pour développer des programmes d’hygiène à l’école.  Cependant, il faut en faire plus si on veut réaliser les Objectifs de développement du Millénaire et appuyer notamment le secteur privé pour développer des technologies écologiquement rationnelles.


M. PIETER VAN GEEL, Secrétaire d’Etat à l’environnement et au logement des Pays-Bas, a affirmé qu’en matière d’assainissement, il convenait de relier les technologies à d’autres aspects, comme les garanties d’hygiènes en faveur des femmes et des filles.  Les collectivités locales sont indispensables au succès des objectifs, a-t-il par ailleurs souligné.  M. Van Geel, qui a noté l’importance de regarder vers l’avenir, car des problèmes nous attendent, a jugé nécessaire de mobiliser les ressources, y compris de l’aide publique au développement (APD).  La douzième session de la Commission du développement durable n’est pas une fin en soi, a-t-il conclu, en recommandant de maintenir une dynamique pour favoriser les actions concrètes.


M. HUMBERTO HUENCHUMILLA, Conseiller du Secrétaire général de la Présidence chilienne, a indiqué fièrement que la couverture en eau en milieu urbain atteignait dans son pays 100% de la population.  Cependant, le défi majeur est le traitement des eaux usées et les obstacles qui se posent aux investissements.  Au Chili, les usagers doivent payer pour l’eau afin de rembourser les investissements ainsi opérés.  L’impact tarifaire est cependant limité par les subventions sur l’eau potable en faveur des ménages les plus pauvres.  L’assainissement rural reste donc le défi majeur et, à cet égard, le Gouvernement a lancé le programme « eau potable dans les campagnes pour les communautés autochtones », ainsi que des programmes visant à exploiter les ressources hydriques non utilisées jusque-là.  Cependant, la communauté internationale doit augmenter l’aide publique au développement, assurer un meilleur transfert des technologies, et renforcer l’appui aux communautés locales.


M. VARDAN AYVAZIAN, Ministre de la protection de la nature de l’Arménie, a rappelé que son pays avait traversé une crise économique grave dans les années 90, qui a eu des conséquences sur la qualité de l’eau.  Nous manquons d’infrastructures pour le traitement des eaux usées, a-t-il affirmé.  Celles qui demeurent en place sont périmées ou délabrées, a-t-il ajouté.  Le Ministre a précisé que son pays avait adopté une politique nationale de modernisation qui exige toutefois des investissements lourds.


Mme ANAELISA OSORIO, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Venezuela, a rappelé que dans son pays, le logement était un droit fondamental consacré par la Constitution.  Pour atteindre les Objectifs de développement du Millénaire, il faut en premier lieu éviter la constitution de nouveaux établissements humains spontanés en fournissant une assistance technique aux collectivités locales.  Il faut aussi procéder à une régularisation de logements urbains.  Un chapitre entier de la Constitution est consacré aux populations autochtones et des lois ont été promulguées pour garantir la protection de leurs droits fonciers et de leur habitat. 


Mme ANGELE GNONSOA, Ministre de l’environnement de Côte d’Ivoire, a évoqué l’expérience de partenariat menée entre les secteurs public et privé dans la gestion des eaux usées d’Abidjan.  La gestion par fermage consiste à confier à une société privée la gestion d’un service public dont l’Etat demeure maître d’œuvre, a-t-elle précisé.  La notion de rentabilité est cependant difficile dans le suivi, l’entretien et le renouvellement des infrastructures, a ajouté la Ministre.  Il en ressort que les ressources financières sont constamment insuffisantes, a-t-elle poursuivi.  Mme Gnonsoa a également souligné que son pays se dotait des instruments de gestion intégrée des ressources en eau.


Mme PENELOPE BECKLES, Ministre de l’environnement de Trinité-et-Tobago, a indiqué que son Gouvernement avait mis en place des politiques en faveur de l’amélioration de la qualité de l’eau offerte à la population.  De même, des mécanismes de conservation de l’énergie et des ressources naturelles sont développés par le biais de différents programmes visant avant tout à réduire le gaspillage de l’eau.  Pour ce faire, il faut avant tout mettre en place des technologies appropriées sur la base d’une collaboration avec les autorités locales, a conclu la Ministre. 


M. JOSE BARRAGAN, Ministre des services de base de Bolivie, a souligné la nécessité de faire participer dans l’œuvre de développement durable tous les différents groupes humains et sociaux de la population.  Il faut penser à intégrer toutes les catégories, a-t-il déclaré.  Pour atteindre les Objectifs de développement du Millénaire, il convient de combattre la pauvreté et de favoriser la solidarité, avec, par exemple, la mise en place d’une fiscalité redistributive.  Il a rappelé que son pays souffrait d’un énorme déficit en matière d’eau et d’assainissement.  En Bolivie, 30% de la population n’ont toujours pas accès à l’eau potable et 60% sont privés d’assainissement.  Il s’agit d’un problème d’infrastructures et d’un manque d’investissements, a-t-il précisé.


M. MABJAYA (Mozambique) a déclaré que si, comme l’a dit M. Pronk, le problème qui se pose aux pays en développement ne réside pas dans les ressources financières, il faudrait alors organiser un autre débat pour tenter de déterminer le vrai problème.


M. YOUSOF HOJJAT (République islamique d’Iran) a indiqué que, dans son pays, la capacité annuelle des ressources annuelles en eau n’est que de 12 à 15 milliards de mètres cubes pour les 25 prochaines années, ce que ne correspond ni aux besoins croissants de la population ni à l’objectif du Gouvernement de doubler la productivité agricole.  Augmenter la rentabilité de l’utilisation de l’eau dans le secteur agricole, qui consomme 94% de la totalité des ressources en eau, est un défi considérable qui exige au moins 20 milliards de dollars de ressources additionnelles.  Parmi d’autres défis aux secteurs de l’eau, de l’assainissement et des établissements humains, le représentant a cité la demande accrue en eau et en services d’assainissement, l’entretien des systèmes d’adduction, l’insuffisance des installations de purification et de fourniture d’eau dans les zones éloignées, le manque d’installations nécessaires à un traitement écologiquement sain des eaux usées et la tendance continue à l’exode rural.  Les secteurs de l’eau et de l’assainissement ont, en outre, été compromis par la surexploitation des ressources en eau et par les catastrophes naturelles, en particulier les tremblements de terre, les inondations et les sécheresses.  Les actions concrètes du Gouvernement, a conclu le représentant, doivent être renforcées par l’appui international, par le biais d’un système commercial multilatéral ouvert et équitable et le renforcement de l’assistance de l’ONU et des institutions financières internationales, en particulier dans les domaines du transfert des technologies, du renforcement des capacités et des ressources.


Mme VIVEKA BOHN (Suède) a évoqué les expériences écologiques encourageantes réalisées dans le domaine de l’assainissement en Suède.  Elle a également souligné la nécessité de la parité dans les prises de décisions.  Les femmes doivent avoir leurs droits en matière d’eau, ce qui changerait les comportements masculins, a-t-elle noté.


M. MIROSLAV NIKCEVIC (Serbie-et-Monténégro) a indiqué, que compte tenu des ressources limitées dont son pays dispose, il s’est avéré essentiel d’identifier avec précision les interventions clefs dans le domaine environnemental, les mécanismes de financement les plus appropriés et les réformes institutionnelles nécessaires.  Dans le domaine de l’eau, a-t-il rappelé, le pays a été classé parmi les plus pauvres en raison de son faible volume d’eau par habitant.  Les eaux souterraines jouent un rôle important mais leur qualité est telle qu’elles nécessitent un traitement avant d’être utilisée.  Venant à la question des établissements humains, il a expliqué les efforts déployés par son pays pour mobiliser les ressources nécessaires par le biais de la coopération internationale.  La Serbie-et-Monténégro, a-t-il conclu, appuie l’approche intégrée pour les trois secteurs à l’examen tout comme elle considère que la promotion de l’éducation comme l’une des conditions préalables à la mise en œuvre des objectifs fixés, à l’échelle internationale. 


Mme MAGNOLLAY (Suisse) a estimé que le cercle vicieux de ressources inadéquates pouvait être surmonté grâce à la mise en place de nouvelles approches et la participation du secteur privé.  Il faut également adopter des politiques d’hygiène publique qui renforcent cette participation.


M. MOHD RADZI ABDUL RAHMAN (Malaisie) a rappelé que les efforts nationaux et les engagements des gouvernements demeuraient indispensables pour atteindre les objectifs fixés.  Mais ces efforts ne constituent pas une fin en soi, car ils doivent être renforcés par des financements extérieurs, a-t-il souligné, lançant un appel en ce sens aux pays développés.


Le représentant de la Banque mondiale a plaidé en faveur de subventions qui permettraient de multiplier les ressources.


Monseigneur FRANK DEWANE (Saint-Siège) a souligné la nécessité de reconnaître l’accès à l’eau, essentielle à la vie humaine, comme un droit de l’homme.  Cela est d’autant plus important que l’exercice de ce droit exige le développement des services d’assainissement.  Paraphrasant le Pape Jean-Paul II, le représentant du Saint-Siège a estimé que les promesses faites aux pauvres doivent être considérées comme contraignantes.  Dans cet esprit, il a jugé que le fait de ne pas tenir les promesses faites en faveur de l’aide aux pays en développement, devient une question morale importante qui souligne, si besoin en était, l’injustice des déséquilibres existants dans ce monde.  La souffrance causée par la pauvreté s’accompagne désormais d’une perte de confiance qui aboutira inéluctablement à un manque d’espoir.  Dans les relations internationales, la confiance est un capital social d’une valeur inestimable.  De l’autre côté, la bonne gouvernance dans les pays concernés peut encourager les autres à tenir leurs promesses.  Prônant la solidarité, le représentant a expliqué qu’elle exige la collaboration entre tous les peuples de bonne volonté avec les Etats et les autres entités concernées pour assurer une protection effective de l’environnement, « le grand don du Créateur ».


Reprenant la parole, M. Pronk a estimé qu’un grand pas en avant avait été effectué par la Commission du développement durable à sa présente session.  Il a affirmé que les pays en développement ne devaient pas se contenter, pour atteindre leurs objectifs, des seuls financements extérieurs.  L’aide au développement ne constitue que des ressources additionnelles et marginales.  En outre, a-t-il considéré, les ressources additionnelles ne bénéficient bien souvent qu’à ceux qui sont déjà riches.


Satisfaction des besoins fondamentaux en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains, accordant une importance particulière aux établissements humains


Mme ANNA TIBAIJUKA, Directrice exécutive d’ONU-Habitat, a plaidé en faveur du déploiement d’une approche en deux temps pour lutter contre l’extension des bidonvilles.  Il faut tout d’abord adopter une approche volontariste et définir des plans et ensuite dégager des investissements adéquats.  Il faut également se poser la question de savoir comment financer les initiatives locales.  Enfin, il ne faut pas oublier que les pauvres savent s’occuper d’eux-mêmes.  Ils sont tout simplement confrontés à des limites structurelles.  Il faut dont leur donner leur chance, surtout aux femmes, a conclu la Directrice.


M. HERNANDO DE SOTO, Président de l’Institut de la liberté et la démocratie au Pérou, a rappelé que quatre milliards d’individus étaient exclus du jeu de la mondialisation parce qu’ils ne disposaient pas des titres d’identification nécessaires, comme un passeport.  Le passeport identifie la nature des produits et marchandises, a-t-il estimé.  Les pays développés comptent sur des garanties bancaires basées sur la possession de titres fonciers, d’où la nécessité d’établir des passeports.  Il n’y a pas d’ordre public dans un pays sans possession de titres d’identification, a-t-il souligné.  Ce système d’identification est indispensable à l’économie de marché, qui ouvre la porte aux crédits et aux prêts.  Les pauvres ont des connaissances qu’ils ne peuvent exploiter dans la mesure où ils sont notamment privés de l’accès au crédit.  La reconnaissance du droit de propriété pour les pauvres constitue l’outil le plus important que l’ONU ait développé au cours de ces dernières décennies, a-t-il jugé.


M. OLIVIO DE OLIVERA DUTRA, Ministre des villes du Brésil, a expliqué que dans son pays le déficit en logement était de l’ordre de 6,6 millions.  En outre, le secteur privé ne touche que 30% de la population et la spéculation foncière est très importante.  C’est pourquoi, le Gouvernement a mis en place une initiative centrée sur les établissements en zones métropolitaines où vit un tiers de la population et où se trouvent 80% des bidonvilles.  Une conférence des villes a été à cet égard organisée dans tous les Etats du Brésil.  En octobre 2003, cette conférence a défini les lignes directrices de l’aménagement urbain.  Le Ministère des villes a, quant à lui, mis en place un nouveau système de logement visant à subventionner des prêts au logement pour les familles les plus pauvres.  Le Ministère des villes a aussi développé d’autres programmes comme celui en faveur des populations de descendance africaine qui vivent dans des localités isolées.  Ces programmes sont centrés sur la coopération aux niveaux local, régional et fédéral, a conclu le Ministre.


M. KAMAL (Qatar), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a affirmé que les investissements en matière d’eau demeuraient faibles en raison de l’absence de ressources financières.  Il y a plusieurs approches pour améliorer la situation de l’eau et de l’assainissement, a-t-il dit, privilégiant notamment celle basée sur le respect de l’écosystème qu’il a qualifiée de prometteuse.  Il faut pendre une action pragmatique en transférant les technologies et en renforçant les capacités pour les pays qui en ont le plus besoin, a-t-il également considéré.  Il a estimé que les activités d’habitat déployées par les Nations Unies soient appuyées fermement par la communauté internationale.


Le Ministre de l’environnement, du patrimoine et du gouvernement local de l’Irlande, au nom de l’union européenne, des pays associés et des pays candidats, a rappelé que 10% de la population mondiale vivait dans des habitats spontanés.  Pour contrecarrer la poussée des bidonvilles, il faut rénover les habitats spontanés par le renforcement de pouvoirs des collectivités locales et municipales sur la base de ressources suffisantes.  De même, il faut renforcer les capacités nationales et locales, promouvoir l’éducation et la sensibilisation des communautés.  Il faut aussi améliorer l’aménagement urbain.  La rénovation des établissements humains est liée à la lutte contre la pauvreté et à l’accès à la terre mais aussi à la mobilisation d’investissements d’Etat et à la promotion des investissements privés, a poursuivi le représentant.  Les femmes souffrent plus que les hommes de la pauvreté et leur droit à l’accès au logement doit être protégé.  L’égalité entre les hommes et les femmes est essentielle car la responsabilisation de ces dernières est au centre de la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire. 


M. GHOSH (Inde) a estimé que les approches bilatérales pouvaient avoir leur utilité dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Des situations peuvent être ainsi corrigées dans le contexte de tels accords.


Le Ministre français de l’écologie et du développement durable a insisté sur le rôle des collectivités locales, surtout en matière de maîtrise d’ouvrage, et sur la mobilisation de ressources financières par la  consolidation de la fiscalité locale et l’accès au crédit.  Il a aussi plaidé en faveur de la création de liens entre les collectivités locales des pays développés et celles des pays en développement.  Pour ce qui est de la question foncière, le Ministre a dit qu’il fallait développer des techniques adaptées.  Il faut aussi apporter un appui aux autorités locales en matière de planification en vue de la construction ou la réhabilitation de logements, a-t-il conclu.


M. KISIM KASANGA, Ministre de l’environnement et des sciences du Ghana, a souligné que, de 1998 à 2003, son pays avait essayé d’améliorer la vie des pauvres en milieu rural par toutes sortes d’activités.  Une stratégie nationale a été lancée en ces sens, a-t-il affirmé, précisant notamment la mise en place d’un projet d’administration foncière.  Le financement du logement pose problème, a-t-il également noté.


Mme ERNA SOLBERG, Ministre du Gouvernement local et du développement régional de la Norvège, a mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la pauvreté urbaine, principal obstacle au développement durable des villes dont dépend le développement durable dans son ensemble.  Les villes durables sont des villes inclusives, a-t-elle proposé comme définition en dénonçant le manque de capital social, la discrimination et l’exclusion.  Elle a prôné une gouvernance efficace et transparente des villes, la décentralisation en faveur des autorités locales et un financement adéquat au niveau local, rendu possible par une implication du monde des affaires local.  Elle a insisté pour les groupes communautaires, les entrepreneurs locaux et les femmes soient reconnus comme des agents de changement des conditions de vie dans les villes.  Dans ce contexte, elle a souligné l’importance du logement décent et de la sécurité d’occupation comme des éléments essentiels à l’amélioration de l’accès aux services de base.  L’APD et les autres sources d’aide sont essentielles à l’élimination de la pauvreté, a-t-elle poursuivi en rappelant que son Gouvernement, qui a dépassé l’objectif de 0,7% du PNB à l’APD, s’est engagé à aller au-delà de ce taux.  L’APD, a-t-elle insisté, doit être perçu comme un catalyseur des ressources financières nationales et locales et des partenariats entre les secteurs public et privé.  La Ministre a conclu en soulignant que les efforts visant à renforcer la règle de droit au profit des populations pauvres méritent le plein de la communauté internationale. 


Mme SHANNON SORZANO, Secrétaire adjointe aux affaires internationales du Département du logement et du développement urbain des Etats-Unis, a indiqué que la priorité aujourd’hui était de trouver la façon de traduire les discussions de ces derniers jours en mesures concrètes.  A cet égard, elle a estimé que la transparence de la gouvernance et sa qualité étaient des éléments fondamentaux.  De même, il faut renforcer les capacités et les institutions nationales et locales pour accumuler le capital local et stimuler les entreprises privées.  Il faut en outre, a-t-elle suggéré en conclusion, multiplier les partenariats qui ont porté leurs fruits.


M. MOHAMED ELYAZGHI, Ministre de l’environnement, de l’eau et de la gestion des territoires du Maroc, a affirmé que la population urbaine de son pays était passée en 30 ans de 30% à 54,5%.  Les responsables du logement ont donc opté pour une nouvelle politique, a-t-il indiqué.  Le logement constitue, selon lui, un facteur de stabilité familiale et une composante essentielle du développement durable.  Des actions importantes ont été menées en faveur des populations les plus démunies, a-t-il précisé, notamment des mesures visant à lutter contre les logements insalubres, en particulier les bidonvilles.  Avec ces nouvelles orientations, le Maroc prévoit de doubler le rythme de construction des logements, d’accentuer la lutte contre l’habitat insalubre et de doter les centres urbains de plans d’aménagement de l’urbanisme.


M. THAIR IQBAL, Ministre de l’environnement, du gouvernement local et du développement rural du Pakistan, a mis l’accent sur le déficit en eau qu’accuse son pays avant de donner le détail des mesures adoptées en la matière, dont le Plan « Water Vision 2025 » et dans les domaines de l’assainissement et des établissements humains.  Le représentant a espéré que ces actions bénéficieront du plein appui de la communauté internationale.   


M. RALIA ODINGA, Ministre des routes, des travaux publics et du logement du Kenya, a déclaré que ce ne serait que par un financement accru des projets de développement des pays pauvres que ces derniers pourraient atteindre les objectifs fixés en matière de développement.  Il faut en outre constituer des partenariats et profiter de la contribution des Grands Groupes.  Il est aussi nécessaire de faire preuve de volonté politique.  Les gouvernements doivent donc s’engager et mobiliser des ressources financières en faveur des autorités locales.  Enfin, le Ministre a appuyé la proposition visant à créer un fonds pour l’amélioration des établissements humains.


Mme OSOMO (Nigéria) a affirmé que l’élimination des bidonvilles et le renouvellement des programmes de logement étaient au nombre des priorités immédiates de son pays.  Le Nigéria, a-t-elle ajouté, a pris conscience au cours des dernières décennies du rôle que peut jouer le secteur privé dans le domaine du logement.  Son pays est convaincu que la gouvernance urbaine et que la sécurité des garanties de droits de propriété étaient fondamentaux en matière de développement durable.  La Ministre a donc invité les partenaires en développement du Nigéria et la communauté internationale à soutenir les efforts de son pays.


Reprenant la parole, le Secrétaire d’Etat pour la planification, le logement et l’environnement des Pays-Bas a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités nationales et locales et de collecter des fonds.  De même, il a souligné le rôle de la société civile et des femmes et a conclu en plaidant en faveur de l’adoption d’une approche non sectorielle.


M. SALL (Sénégal) a affirmé que son pays était confronté à un développement rapide des établissements urbains et à un étalement des grandes villes.  Des mesures accordant une place centrale à la planification urbaine, dotant les grandes villes de plans d’urbanisme, ont été prises, a-t-il précisé.  La création d’une Fondation « droit à la ville », qui regroupe l’Etat et les collectivités locales pour permettre aux plus démunis d’accéder à la terre et aux infrastructures, est la plus innovante des mesures, a-t-il indiqué.  Il a également mis l’accent sur le travail effectué dans les zones d’extension.  Toutes les villes sont désormais dotées de zones d’aménagement concerté, sur la base de partenariats entre l’Etat et les collectivités locales.


Mme NOMPUMELELO NXUMALO (Afrique du Sud) a rappelé la teneur du Programme sud-africain de logements qui a assuré la construction de quelque 1,5 million d’unités et l’accès à l’eau et aux services d’assainissement à quelque six millions de personnes.  Malgré cela, le représentant a souligné la persistance des problèmes liés à l’urbanisation galopante et à la construction de logements informels.  Il a donc prôné l’adoption d’une approche multisectorielle avant d’expliquer ce que son Gouvernement a accompli en ce sens.  Dans ce cadre, il a jugé que l’existence d’un gouvernement local travaillant en collaboration avec la société civile est la clef du succès.  En conséquence, a-t-il indiqué, le Gouvernement s’emploie à renforcer les capacités des gouvernements locaux à l’élaboration et à la gestion des programmes de logement, en partenariat avec toutes les parties prenantes.  Concluant sur la coopération régionale, il a annoncé que, cette année, son pays organisera avec ONU-Habitat une réunion ministérielle sur le logement et les établissements humains.  


Mme MASEBO (Zambie) a déclaré que la question de l’amélioration des établissements humains passait par la mise en place de services d’eau et d’assainissement viables.  Le rôle des collectivités locales ne peut être ignoré dans ce contexte.  C’est pourquoi, la Zambie a mis l’accent sur ces autorités en matière de planification afin de définir une planification concertée et intégrée.  Cependant, l’appui international pour fournir des services et renforcer les capacités est indispensable.  Enfin, la représentante a estimé que la Zambie allait s’efforcer de renverser la tendance à l’urbanisation car c’est un pays qui dispose de beaucoup de terres. 


M. JAYA KRISHNA CUTTAREE, Ministre des affaires étrangères de Maurice, qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires, a affirmé que nous étions arrivés à un moment crucial pour la préparation de la Conférence de Maurice, qui doit réviser le Programme d’action de la Barbade.  Le plan de la Barbade est important pour le développement des petits Etats insulaires, car il identifie bien les problèmes auxquels sont confrontés ces Etats, comme le manque de technologies et de formation.  Le Ministre a jugé important de tenir compte de la spécificité des petits Etats insulaires lors des négociations qui vont précéder la Conférence internationale.  Tous les pays en développement éprouvent des difficultés, a-t-il estimé.  Ils connaissent les problèmes liés à la guerre, à la situation économique et sociale, à la famine, et à la santé.  Les petits Etats

insulaires sont en outre, pour leur part, confrontés aux problèmes dus à l’éloignement et à la dispersion.  Ils éprouvent des difficultés financières et souffrent d’un manque d’infrastructures.  Leur nature océanique fait qu’ils sont exposés à des catastrophes naturelles.  L’environnement international est enfin un handicap pour le développement de ces îles.  Il a ainsi souligné la nécessité d’une aide internationale qui permettrait aux Etats insulaires de renforcer leurs capacités et à être plus résistants face aux problèmes externes.


M. ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement (PEID), en ce qui concerne les trois piliers du développement durable.  Il a ainsi mis l’accent sur la dégradation de leur environnement due au changement climatique, à l’élévation des mers et à leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles.  Il a aussi cité la dégradation de leurs perspectives économiques due à la chute des prix des produits de base, à la perte des marchés traditionnels et au déclin de l’APD.  Il a enfin souligné la détérioration de leur cohésion sociale en raison des défis liés à la criminalité transnationale organisée, au trafic illicite des drogues et au VIH/sida.  Le Groupe des 77 et la Chine n’entendent en aucun cas renégocier le Programme d’action de la Barbade.  Ils veulent au contraire, a conclu le représentant, que l’examen de la mise en œuvre englobe les questions socioéconomiques nouvelles et émergentes qui doivent être reconnues comme de nouveaux obstacles au développement durable des PEID. 


M. HAYES (Irlande), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, a rappelé que l’Union européenne avait une très longue histoire de coopération avec les petits Etats insulaires en développement.  L’Union européenne demeure leur partenaire de développement le plus important, a-t-il précisé.  La mondialisation, les questions de santé, comme le sida, les questions de sécurité, sont autant de défis à surmonter pour ces Etats.  Il a souligné que la Conférence internationale de Maurice constituera une occasion unique de formuler des opinions très claires, dans la perspective des objectifs de 2015.  Les résultats de la conférence devront déboucher sur la mise en œuvre de mesures concrètes et comporter une forte valeur ajoutée.  Il faudra en outre se concentrer sur le rôle de la communauté internationale.  Il a également noté que les petits Etats insulaires étaient particulièrement exposés aux conditions climatiques.  La survie même de certains pays de faible élévation au-dessus du niveau de la mer est menacée par les inondations, a-t-il ajouté.


Mme MARIAN HOBBS, Ministre de l’environnement et Vice-Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Nouvelle-Zélande, a invité la Commission à imaginer un Etat insulaire dont le point culminant se situe à trois mètres au-dessus du niveau de la mer.  Le développement durable des PEID, a-t-elle dit, est une grande préoccupation pour la Nouvelle-Zélande et les partenaires du Forum des îles du Pacifique.  Il faut, a-t-elle dit, se pencher sur les progrès et se concentrer sur les questions vitales qui n’ont pas été couvertes par le Programme d’action de la Barbade.  La Réunion internationale doit permettre un renouvellement des engagements, a ajouté la Ministre avant d’attirer l’attention de la Commission sur le document du Groupe consultatif du Commonwealth qui été publié, à Jeju en République de Corée, lors de la Réunion ministérielle du Conseil d’administration du PNUE.


M. SIV (Etats-Unis) a estimé qu’il conviendra à Maurice de se concentrer sur l’élaboration d’un document bien équilibré et cohérent, où il s’agira de reconnaître les responsabilités partagées des pays développés et des pays en développement pour la réalisation des objectifs de 2015.  Il a en outre espéré que le processus d’examen de Maurice soit productif et fasse montre d’une approche pragmatique en se fondant sur la bonne gouvernance et le partenariat.


Mme MARCUS BETHEL (Bahamas), au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que le plus grand défi est de convaincre la communauté internationale de la vulnérabilité des PEID, du point de vue de l’environnement et de l’économie.  Ces pays ne peuvent survivre sans des accords spéciaux et préférentiels, compte tenu du manque d’accès aux marchés.  Ils ne peuvent pas non plus survivre sans une aide au renforcement de leurs capacités nationales.  La Réunion internationale approche et il faut évaluer les besoins différenciés des petits Etats insulaires vulnérables et trouver les moyens de les rendre capables d’assurer leur survie.  


Mme LIZABETH THOMPSON (Barbade) a rappelé que les petits Etats insulaires avaient réussi, seuls, à réaliser 70% du Programme d’action de la Barbade.  Les négociations commerciales internationales doivent prendre en considération nos spécificités, a-t-elle soutenu.  Les obligations de sécurité pèsent lourdement sur les ressources limitées des petits Etats insulaires en développement.  De nombreuses difficultés sociales et économiques menacent considérablement nos Etats, a-t-elle ajouté.  Réaffirmant la nécessité de protéger l’environnement, elle a plaidé en faveur de la ratification du Protocole de Kyoto.


M. CHANDARPAL (Guyana) a fait remarquer que la vulnérabilité des PEID a augmenté d’un point de vue physique et économique.  Cette vulnérabilité exige un plus grand appui.  Le développement de ces Etats fait partie intégrante de la mise en oeuvre générale d’Action 21.  La Commission doit fournir un cadre permettant de poursuivre les actions en faveur des PEID.  Ces derniers ont beaucoup fait ces dernières années sans pour autant bénéficier de l’aide requise.  Ils demandent donc que davantage d’attention leur soit accordée.  Leur survie est une mission pour toute l’humanité et nous ne pouvons négocier les priorités mais nous devons nous attaquer à la globalité des problèmes.  La Réunion internationale doit servir de catalyseur et être l’occasion de renouveler les engagements pris en 1994, a conclu le représentant.


M. GEORGE (Dominique) a indiqué que les petits Etats insulaires étaient fermement engagés en faveur du Programme d’action de la Barbade.  Ces Etats sont vulnérables à l’impact des changements climatiques, car, souvent, leurs infrastructures sont détruites.  Il a également évoqué les difficultés d’ordre social, comme le chômage, très important dans les petits Etats insulaires.  Malheureusement, la communauté internationale n’a pas respecté ses engagements découlant du Programme d’action de la Barbade, a-t-il noté.  Selon lui, le développement durable exige un mécanisme de financement approprié pour permettre aux petits Etats insulaires de réaliser des progrès.


M. SOPOAGA (Tuvalu) a appuyé les points de vue qui visent à mettre en avant la situation particulière des PEID et leur vulnérabilité.  La Réunion internationale, a-t-il insisté, doit se concentrer sur l’action à long terme.  Tuvalu encourage l’appui international à ses programmes de développement durable et espère qu’en l’occurrence, la Réunion internationale répondra à ses attentes. 


M. WITTEN T. PHILLIPO (îles Marshall) a souhaité qu’avec l’appui des partenaires en développement des petits Etats insulaires et de la communauté internationale, la Réunion internationale de Maurice soit l’occasion de trouver un nouvel élan.  Les petits Etats insulaires sont plus vulnérables aux changements climatiques et, malheureusement, leur résistance n’a pas augmenté à la même vitesse.  Des partenariats sont nécessaires, a-t-il poursuivi, formant le vœu que la communauté internationale déploie de nouveaux efforts en faveur des petits Etats insulaires en développement.


M. BECK (Palaos) a indiqué que son pays est un des derniers centres uniques de biodiversité.  Les PEID déploient des efforts afin de lutter contre la perte de biodiversité mais le pays n’a plus le temps d’attendre l’aide internationale. 


M. LUIS de MATOS MONTEIRO DA FONSECA (Cap-Vert) a rappelé que cela fait une décennie que l’appellation PEID existe, remerciant à cet égard le rôle central que jouent les Nations Unies.  Etre insulaire, a-t-il dit, veut dire l’existence de caractéristiques intrinsèques que sont l’isolement, la petite taille, la vulnérabilité au changement climatique, et l’insuffisance d’eau et d’énergie.  Un appui particulier est donc nécessaire afin de contrebalancer cette vulnérabilité.  Le représentant a aussi souligné que la raison de la reconnaissance d’une catégorie particulière est de faciliter les progrès.  Le traitement que ces pays sont en droit d’attendre doit donc répondre à leur situation particulière.  Or, ce traitement différencié se fait toujours attendre, a-t-il ajouté.  La conjugaison de l’isolement et de la petite taille exige un traitement spécial et différencié, a-t-il insisté en souhaitant un examen précis des besoins. 


M. ISIKIA RABICI SAVUA (Fidji) a mis l’accent sur les difficultés d’approvisionnement en eau que rencontrent les petits Etats insulaires en développement, exacerbées par l’urbanisation et la multiplication des sans-logis.  Le projet d’assainissement de Fidji se concentre sur le perfectionnement des infrastructures.  Car, a-t-il précisé, la plupart des systèmes d’approvisionnement en eau sont au bord du précipice, non pas en raison du manque d’eau, mais d’un système de distribution défaillant.  L’aide est bien sûr une béquille, sur laquelle il ne faut pas exclusivement compter, a-t-il en outre considéré.


M. ROBERT GUBA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) ne veulent plus être tributaires de leurs partenaires au développement et ils savent qu’avec un appui immédiat de ces partenaires, ils pourront devenir moins dépendants de l’aide.


M. ANWARUL CHOWDHURY, Secrétaire général de la Conférence internationale de Maurice, a souhaité préférable que la mise en œuvre et le suivi des résultats de la Conférence se fasse de façon annuelle.  Il a en outre lancé un appel aux contributions financières, lesquelles, selon lui, demeurent encore trop limitées.


Satisfaction des besoins fondamentaux en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains, accordant une importance particulière aux établissements humains


      M. FABIAN VALDIVISO, Ministre de l’environnement de l’Equateur, a décrit les problèmes auxquels est confronté son pays avant de proposer comme solution une action concertée aux niveaux national et international. 


Pays montagneux et sec, les problèmes de l’accès à l’eau en Arménie sont extrêmement préoccupants, a déclaré le Ministre de la protection de la nature, M. VARDAN AYVAZIAN.  Premier à avoir mis en place un système de gestion intégrée, l’Arménie a poursuivi le Ministre, concentre des efforts importants au renforcement des capacités.  Le problème demeure toutefois le manque d’appui financier aux efforts nationaux, a-t-il confié tout en remerciant les acteurs de l’ONU et les autres qui ont déjà apporté une aide.  Le Ministre a conclu en renouvelant son engagement en faveur du processus de Johannesburg et en se félicitant des initiatives prises par l’Union européenne.


M. FERNANDO TUDELA ABAD, Vice-Ministre de l’environnement du Mexique, a souligné la nécessité de disposer, en matière de gestion intégrée des ressources hydrauliques, de bons indicateurs tant quantitatifs que qualitatifs, afin que la mise en œuvre de l’approche adoptée soit efficace.


M. DEAN PEART, Ministre de l’environnement de la Jamaïque, a indiqué que son pays avait pour ambition d’achever l’objectif 7 de développement du Millénaire sur l’eau potable d’ici à 2010 et celui sur l’établissement de systèmes d’égouts d’ici à 2020.  Le Gouvernement est cependant préoccupé par l’incapacité des groupes les plus pauvres à payer les services fournis et par la détérioration des sources hydriques.  La Jamaïque s’efforce néanmoins de développer une approche participative ainsi que de promouvoir l’éducation au développement durable et la sensibilisation de la population par le biais de la mise en place de programmes appropriés.


M. LEPELTIER (France) a indiqué qu’hier à Paris, neuf pays voisins du Bassin du Niger ont créé l’Autorité du Bassin du Niger marquant un partenariat international pour la gestion de ce bassin.  L’objectif de la réunion a abouti à un accord qui est un engagement politique fort dont les enjeux sont essentiels.  L’accord consacre le principe de répartition équitable et du partage du bassin du Niger.  Les partenaires au développement s’engagent, quant à eux, à ne rien entreprendre sans avoir consulté les autres partenaires.  L’Afrique, a conclu le représentant, a démontré, à travers le NEPAD, sa volonté de prendre en main son destin.  Elle doit donc disposer de mécanismes efficaces tels que l’Autorité  du Bassin du Niger. 


Mme ANGELE GNONSOA, Ministre de l’environnement de la Côte d’Ivoire, a affirmé que son pays s’était engagé résolument dans le processus de la gestion intégrée des ressources en eau, se félicitant, à ce titre, des résultats engrangés qui ont débouché en 1998 sur la rédaction d’un code de l’eau.  Les défis auxquels la Côte d’Ivoire doit aujourd’hui faire face sont liés à la forte croissance démographique, aux changements climatiques, à la pollution de l’eau, à la modification des cours d’eau et à la guerre.


Mme ANAELISA OSORIO, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du Venezuela, a expliqué la politique de subventions de son pays dans le domaine de l’accès à l’eau et des services d’assainissement.  Donnant le détail d’autres actions, la Ministre a estimé que le développement durable ne sera jamais atteint tant que le monde se complaira dans des modes de consommation extrêmes.


M. FRANCISCO MABJIA, Vice-Ministre de l’environnement du Mozambique, a rappelé que dans son pays, il fallait parfois parcourir dix kilomètres pour recueillir cinq litres d’eau.  Le Mozambique a mis en oeuvre plusieurs politiques afin d’augmenter le taux d’approvisionnement et de relever les défis liés au développement durable, a-t-il souligné.  Le pays est vulnérable au regard de sa situation géographique, a-t-il ajouté, les rivières trouvant en effet leur source dans les pays voisins, d’où la nécessité d’avoir une gestion conjointe de ces rivières.  Il a lancé un appel aux partenaires du Mozambique pour qu’ils continuent leurs efforts afin que le secteur privé et les collectivités locales puissent participer activement, notamment dans les domaines de l’eau et de l’assainissement.


Mme MUCK (Croatie) s’est félicitée de l’appui que son pays a reçu dans le domaine du renforcement des capacités et a aussi salué les modes de coopération mis au point avec les pays voisins.


Mme ADMANTIOS TH. VASSILAKIS (Grèce) a rappelé que son pays s’efforçait d’améliorer l’accès à l’eau pour les couches les plus pauvres de la population.  La détermination de la Grèce en matière de développement durable a pu notamment s’exprimer en 2003 lors de conférences interministérielles placées sous la présidence grecque, a-t-elle ajouté.


M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a estimé que la gestion de l’offre d’eau et celle des systèmes d’assainissement doivent aller de pair.  Il a continué en indiquant que les mauvaises infrastructures demeurent un défi qui doit être relevé avec l’appui financier et technologique.  En tant que pays touché par un conflit, le Gouvernement a voulu aider les segments les plus vulnérables de la société.  Soulignant l’importance des cadres juridiques internationaux dont la Convention d’Helsinki, le représentant a argué que la non-adhésion d’Etats voisins empêche l’accomplissement de nombreux objectifs et pèsent sur la santé des populations et les stratégies de sécurité alimentaire.


Mme NIRA LAMAY (Israël) a souligné qu’il ne fallait pas oublier les questions transversales.  C’est pourquoi, il est important d’assurer une bonne gouvernance.  C’est aux parlements d’intervenir dans ce domaine, a-t-elle considéré, en raison de leur potentiel.  Les gouvernements, a-t-elle rappelé, sont soumis à des obligations de transparence en matière de développement durable, notamment la transparence de l’information sur la contamination des sources hydriques.


Mme KLARA NOVOTNA (Slovaquie) a estimé que la gestion intégrée de l’eau doit être axée sur l’accès à l’eau potable.  Ce n’est que par la participation de tous à tous les niveaux que l’on peut réaliser les objectifs fixés en matière de développement durable, a-t-elle poursuivi, en jugeant qu’en la matière, le processus de planification est extrêmement important.  La politique de l’eau du pays découle d’une approche fondée sur les bassins hydrographiques, a-t-elle encore dit en énumérant les politiques prises par son pays et les mécanismes de coopération régionale et internationale auxquels il participe.


M. BEKNIYAZOV (Kazakhstan) a regretté que le problème de l’assèchement de la mer d’Aral qui, selon lui, constitue une véritable catastrophe écologique planétaire, n’ait pas eu l’attention méritée lors des travaux de la Commission du développement durable.  Il a souhaité que l’Assemblée générale des Nations Unies adopte une résolution tenant compte de la situation désespérée de la mer d’Aral et proposant des solutions à ce problème.


M. JARRAR , Observateur de la Palestine, a indiqué que le manque d’eau et un traitement inadéquat des eaux usées, qui caractérise aujourd’hui son territoire, sont dus à l’occupation israélienne, commencée en l’an 2000.  L’Autorité, a-t-il indiqué, fait tout ce qui est en son pouvoir pour mettre en œuvre une gestion intégrée de l’eau, a conclu l’Observateur avant de souligner le droit inaliénable de son peuple à ses ressources naturelles et son droit à la création d’un Etat viable, condition préalable au développement économique.


Le représentant de l’Irlande, au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a insisté sur la nécessité de mettre en pratique les objectifs définis et de mobiliser tous les acteurs concernés.  La 13ème session de la Commission du développement durable devra évaluer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire aussi bien au sein du système des Nations Unies qu’au niveau intergouvernemental.  Enfin, le représentant a souligné l’importance de la promotion de modes de production et de consommation durables.


Le représentant du Qatar, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que nombre d’obstacles restaient à surmonter.  Nous ne pouvons qu’exhorter la communauté internationale à respecter ses engagements, a-t-il précisé.  Parmi les moyens à mettre en œuvre, il faut insister notamment sur le transfert des technologies, la bonne gouvernance, l’allègement de la dette et un environnement international propice.


Les représentants des îles Marshall, de l’Arabie saoudite, de la Suisse, de l’Iran, du Brésil, du Sénégal, de l’Afrique du Sud, du Canada, de l’Indonésie, du Japon, des Etats-Unis et des Grands Groupes ont également commenté le résumé du Président de la Commission sur le développement durable.


Les neuf Grands Groupes se sont, pour la première fois, exprimés d’une seule voix, lisant, chacun leur tour, un passage de leur déclaration commune.  Leurs représentants ont ainsi souhaité que les principes d’ouverture de la douzième session de la Commission du développement durable (CDD-12) soient repris dans l’ensemble du système des Nations Unies.  Ils ont en outre demandé à ce que l’accent soit mis sur l’autonomisation des populations autochtones et des communautés locales, sur l’élaboration d’indicateurs ventilés par sexes.  Il faut, ont-ils ajouté, mobiliser la détermination politique et les ressources financières nécessaires, développer les technologies et leurs transferts aux communautés qui en ont le plus besoin.  Ils ont préconisé une mise en réseau plus efficace dans les domaines qui intéressent la CDD.  Ils ont enfin souhaité qu’à l’avenir, le résumé du Président intègre les propositions formulées par les Grands Groupes.


Droits de réponse


Le représentant d’Israël a dénoncé les propos abusifs de l’Observateur de la Palestine, en regrettant qu’il profite de cette session pour soulever des questions qui n’ont pas leur place à la Commission du développement durable.


Le représentant de la République arabe syrienne a tenu à souligner qu’Israël continue d’occuper le Golan syrien, la Palestine et une partie du Sud-Liban.  Malgré la position claire des Nations Unies concernant la souveraineté des pays sur leurs ressources naturelles, Israël continue d’empêcher l’exercice de cette souveraineté.  La communauté internationale devrait mettre un terme à l’occupation israélienne conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité afin de permettre à la région de réaliser le développement durable et d’exploiter au mieux les ressources naturelles, a conclu le représentant. 


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.