CS/2627

LE CONSEIL DISCUTE DES MESURES POUR LE SUCCES DE LA TRANSITION POLITIQUE EN RDC ET AU BURUNDI ET CELUI DE LA CONFERENCE SUR LA REGION DES GRANDS LACS

17/02/2004
Communiqué de presse
CS/2627


Conseil de sécurité

4911e séance – matin


LE CONSEIL DISCUTE DES MESURES POUR LE SUCCES DE LA TRANSITION POLITIQUE EN RDC

ET AU BURUNDI ET CELUI DE LA CONFERENCE SUR LA REGION DES GRANDS LACS


La République démocratique du Congo (RDC) et le Burundi ont reçu un satisfecit des membres du Conseil de sécurité qui examinaient le rapport intérimaire du Secrétaire général sur les recommandations de la mission qu’ils ont effectuée en Afrique centrale au mois de juin 2003 concernant ces deux pays et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.  Avec l’aide du Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, Tuliameni Kalomoh, les membres du Conseil ont passé en revue les progrès enregistrés dans les processus de transition politique en RDC et au Burundi. 


A l’actif de la RDC, ils ont placé la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale et de transition, le 30 juin 2003, le règlement de la question des hauts commandements militaires, l’amélioration des relations avec l’Ouganda et le Rwanda et la cessation d’une grande partie des hostilités dans l’est du pays grâce au renforcement de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC).  Les membres du Conseil n’ont toutefois pas manqué de relever les « zones d’ombre » de ce tableau encourageant. 


Aussi, la persistance de poches d’insécurité à l’est du pays, comme en témoigne le meurtre d’un soldat de la paix kényen le 12 février dernier, les a-t-elle conduits à appeler à la mise au point de mécanismes renforcés de surveillance de l’embargo sur les armes imposé dans l’est du pays par la résolution 1489 du 26 juin 2003.  A la veille des élections prévues pour juin 2005, les membres du Conseil se sont aussi inquiété des retards enregistrés dans la définition des modalités de réunification de l’armée et de la police congolaises et dans le parachèvement du dispositif législatif concernant le découpage électoral ou encore la mise sur pied de la Commission vérité et réconciliation.


L’inexistence d’une telle Commission au Burundi a aussi préoccupé les membres du Conseil malgré l’étape décisive du processus de transition politique qu’a constituée la première rencontre, intervenue aux Pays-Bas du 18 au 21 janvier, entre le Président burundais et le Palipehutu-FNL d’Agathon Rwasa, seule faction demeurée à l’écart du processus de paix.  L’examen de la situation au Burundi a permis aux membres du Conseil de saluer l’action de la Mission de l’Union africaine, déployée le 4 mars 2003, et de manifester leur intention d’étudier la possibilité de la remplacer par une opération de maintien de la paix de l’ONU. 


Se livrant à un plaidoyer en faveur du déploiement d’une telle opération, le représentant du Burundi a argué que le « programme chargé » d’un pays encore traumatisé par la guerre et les violences haineuses de toutes sortes nécessite une présence internationale qui rassure les populations et les acteurs nationaux et internationaux.  L’arrivée d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, dotée d’un mandat adéquat est considérée comme une urgence et un gage du succès de tout le processus de paix au Burundi, a-t-il affirmé. 


Pour la RDC comme le Burundi, les membres du Conseil ont estimé que la solution efficace et durable des problèmes liés aux mouvements des rébellions armées, aux interventions militaires des Etats, et au trafic d’armes et de matières premières ne peut résulter que d’une approche régionale.  S’ils se sont félicités de la Déclaration de principes sur les relations de bon voisinage et de coopération signée par les pays de la région le 25 septembre 2003, les membres du Conseil ont voulu aller plus loin en confirmant la pertinence d’une Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. 


Pour le représentant de la France, la participation à cette Conférence doit, outre les pays sept constitutifs de la région, inclure tous les voisins de la RDC et du Burundi, à savoir l’Angola, la République centrafricaine, la République du Congo et le Soudan.  Dans leur ensemble, les membres du Conseil ont préconisé la définition d’objectifs clairs et réalistes à intégrer dans le pacte pour la sécurité, la stabilité et le développement que la Conférence devrait adopter à sa clôture.  La première réunion des ministres des affaires étrangères étant prévue pour octobre 2004 et le Sommet des chefs d’Etat, pour novembre de la même année, les membres du Conseil ont appelé les différents coordonnateurs nationaux à accélérer le processus préparatoire et se sont félicités, à cet égard, de la contribution qu’entend apporter le Groupe des Amis de la région des Grands Lacs qui, créé le 4 décembre 2003, est coprésidé par le Canada et les Pays-Bas. 


Outre les membres du Conseil, les représentants du Burundi, de l’Irlande (au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés), de l’Egypte, du Japon et du Rwanda ont pris la parole. 


MISSION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ


Rapport intérimaire du Secrétaire général sur les recommandations de la mission du Conseil de sécurité en Afrique (S/2004/52)


Ce rapport, présenté à la suite de la déclaration du Président du Conseil de sécurité en date du 25 juillet 2003, fait le point sur l’application des recommandations de la mission concernant la République démocratique du Congo, le Burundi, et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. 


Dans ses observations finales, le Secrétaire général déclare que la mise en place du Gouvernement de transition en République démocratique du Congo (RDC) a eu des effets bénéfiques dans le pays.  La sécurité s’est améliorée dans l’est de la RDC, note-t-il en ajoutant que des signes de réconciliation nationale sont visibles, notamment avec la reprise des transports et des liaisons commerciales entre des localités situées dans des territoires précédemment divisés.  La normalisation des relations entre la RDC et les pays voisins est également en bonne voie, et les opérations de démobilisation, désarmement, réinstallation ou rapatriement et réinsertion (DDRRR) des éléments armés rwandais, ougandais et burundais progressent plus vite que prévu. 


Toutefois, poursuit Kofi Annan, le Gouvernement de transition de RDC et la population congolaise ont encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre les objectifs de l’accord global.  Il importe de hiérarchiser clairement les besoins afin d’assurer la réussite de la transition, notamment dans les domaines suivants: réforme du secteur de la sécurité, état de droit et droits de l’homme, et élections, déclare le Secrétaire général.  Par ailleurs, le Gouvernement doit continuer à étendre son autorité dans l’ensemble du pays.  En ce qui concerne la réforme du secteur de la sécurité, note le Secrétaire général, un consensus s’est fait jour au sujet de la structure des nouvelles forces armées, mais il reste encore à prendre des décisions cruciales quant à la façon de planifier et de mettre en œuvre la réforme de l’armée, et il en est de même pour la réforme des services de police.  Les activités de désarmement, démobilisation et réinsertion sont subordonnées aux décisions qui seront arrêtées, dit le Secrétaire général, qui note ensuite que bien que des mesures aient été prises dans le domaine des droits de l’homme, il faudra cependant faire des efforts soutenus pour renforcer les institutions judiciaires et les institutions de défense des droits de l’homme et mettre fin à l’impunité. 


Il est crucial que le Conseil de sécurité continue à prendre en considération les besoins de la RDC, recommande le Secrétaire général.  En appuyant le Gouvernement de transition, la communauté internationale doit veiller à parler d’une même voix à tous les niveaux et à utiliser les moyens appropriés pour se faire entendre.  La présence et l’influence de la MONUC ne cessent de s’affirmer dans l’est de la RDC, et la mission renforce sa capacité d’apporter sa pierre à la création d’un état de droit, notamment en ce qui concerne la réforme des services de police et les élections.


Concernant le Burundi, Kofi Annan note que la mise en œuvre des recommandations de la mission du Conseil de sécurité a progressé de façon notable et que les perspectives de paix se sont améliorées.  On espère que la déclaration selon laquelle Palipehutu-FNL (Rwasa) entend engager des pourparlers avec le Président Ndayizeye sera suivie d’effets concrets qui inciteront ce mouvement à rejoindre le camp de la paix, déclare le Secrétaire général.  Il faudra que la communauté internationale reste mobilisée, étant donné que le processus de paix entrera dans une nouvelle phase cruciale, et qu’elle s’attache à renforcer ses activités de ralliement politique et son appui financier, logistique et technique au Burundi, recommande Kofi Annan.


Les chances de convoquer une Conférence internationale sur la région des Grands Lacs se sont considérablement améliorées, du fait notamment des progrès réalisés au cours des six derniers mois dans le processus de paix en RDC et au Burundi, estime le Secrétaire général.  Avec le lancement du processus préparatoire à Nairobi en juin 2003, les grands axes de la Conférence ont commencé à se dessiner, indique-t-il en précisant que les pays constitutifs de la région ont mis en place le cadre dans lequel se dérouleront les discussions relatives aux questions de fond dans les prochains mois.  Le lancement de la phase préparatoire a entraîné un surcroît de travail pour le bureau du Représentant spécial du Secrétaire pour la région des Grands Lacs, qui devra organiser dans les mois à venir trois importantes réunions préparatoires au niveau régional et une série de réunions thématiques.  Les effectifs du bureau sont insuffisants, indique le Secrétaire général en demandant ensuite que ce bureau soit doté de ressources supplémentaires.  S’agissant de la tenue de la Conférence internationale, le Secrétaire général indique dans ce rapport que lors d’une réunion organisée le 4 décembre 2003 à Genève, s’est constitué un Groupe des amis de la région des Grands Lacs.  Coprésidé par le Canada et les Pays-Bas, ce Groupe d’amis sera un important partenaire dans le processus préparatoire de la Conférence internationale auquel il apportera un appui politique, diplomatique, technique et financier.


Déclarations


M. TULIAMENI KALOMOH, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, présentant le rapport du Secrétaire général, a d’abord évoqué la situation en République démocratique du Congo (RDC) pour mettre l’accent sur un problème persistant depuis la mise en place du Gouvernement de transition, le 30 juin dernier, à savoir le manque de clarté quant aux modalités d’intégration et de restructuration de la nouvelle armée et de la nouvelle police congolaises.  Concernant le Burundi, il a rappelé au Conseil que, pour la première fois, le Président Ndayizeye a, du 18 au 21 janvier, tenu une réunion avec une délégation de haut niveau du Palipehutu-FNL d’Aghaton Rwasa.  Les défis dans ce pays restent considérables, a-t-il dit en attirant l’attention sur le fait que la fin de la période de transition est fixée au mois de novembre 2004.  Il a annoncé, à cet égard, l’arrivée aujourd’hui dans le pays d’une mission de reconnaissance multidisciplinaire des Nations Unies  pour évaluer la manière dont le Gouvernement de transition peut être appuyé au mieux.  Concluant sur les préparatifs de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, M. Kalomoh a indiqué que le premier sommet de la Conférence devrait se tenir en novembre 2004 en Tanzanie.  Des progrès substantiels ont été enregistrés en RDC et au Burundi depuis la mission du Conseil dans la région, en juin 2003, a-t-il ajouté en prévenant que beaucoup reste à faire pour consolider « ces avancées historiques » et bâtir une paix durable dans la région.  En conséquence, a-t-il estimé, l’engagement de la communauté internationale en faveur des efforts de paix dans la sous-région est plus crucial que jamais.


M. JEAN-MARC DE LA SABLIERE (France), intervenant en sa qualité de chef de la mission du Conseil de sécurité en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs, a déclaré qu’au moment où la mission se rendait au Congo, les problèmes qui se posent à ce pays étaient particulièrement graves.  Cependant, grâce aux efforts de tous, de grands progrès ont été réalisés.  Le Gouvernement d’unité nationale de transition a été établi le 30 juin 2003, conformément à l’engagement solennel que le Président Kabila avait pris devant le Conseil.  La question des hauts commandements militaires a été réglée, et les relations de la République démocratique du Congo (RDC) avec l’Ouganda et le Rwanda se sont sensiblement améliorées.  Grâce à l’opération Artémis et au renforcement de la Mission d’observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), les hostilités ont, en grande partie, cessé dans l’est de la RDC.  L’insécurité demeure cependant.  La semaine dernière, un observateur militaire kényen de la MONUC a été assassiné.  La MONUC, qui a un mandat robuste, doit faire comprendre aux milices que de telles actions ne seront plus tolérées.  Nous sommes en particulier déterminés à renforcer la surveillance de l’embargo sur les armes, a dit M. de La Sablière.


Il nous faut réussir la réinsertion des combattants congolais qui sont appelés à rejoindre, les uns la vie civile, les autres les nouvelles forces armées et de police.  Nous rendons à cet égard hommage à la Belgique, qui conduit depuis quelques semaines à Kisangani, la formation de la première brigade « intégrée » de la nouvelle armée congolaise.  Les élections doivent pouvoir se tenir comme prévu, en 2005.  Nous ne devons pas relâcher notre attention.  Les Congolais doivent maintenir leurs efforts, et la communauté internationale doit les aider, a souligné le représentant de la France.


Du Burundi, la mission du Conseil de sécurité est revenue avec des espoirs.  L’accord que la communauté internationale voulait a pu être conclu avec les Forces pour la défense de la démocratie de M. Nkurunziza.  Elles ont à présent leur place au sein des autorités de transition.  Les Forces nationales de libération de M. Rwasa ont à leur tour fait preuve d’une attitude constructive.  Ces progrès restent à confirmer, mais ils ont encourageants.  Les crises de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs ne peuvent être comprises isolément.  La solution efficace et durable de ces problèmes ne peut être que régionale.  Tel est l’objet de la Conférence internationale qui se prépare.  Nous pensons qu’elle doit être ouverte à la participation de tous les voisins du Congo et du Burundi sans exclusive, et doit se concentrer sur les questions fondamentales de la sécurité et de la coopération économique régionale.  Il est essentiel que le premier sommet produise des résultats concrets dans les domaines de la paix, de la sécurité et du bon voisinage, qui viendront consolider les processus de paix et de réconciliation.


M. TETE ANTONIO (Angola) a constaté avec satisfaction les progrès enregistrés dans le processus de paix de la RDC.  Néanmoins, des zones d’ombre subsistent et doivent faire l’objet de la préoccupation du Conseil de sécurité, a-t-il dit en stigmatisant ainsi l’instabilité qui persiste dans l’est du pays.  Le représentant a donc appelé à une stratégie efficace de lutte contre les groupes armés qui continuent à opérer dans cette partie.  Il a ainsi souligné la pertinence de l’embargo sur les armes qui, a-t-il fait remarquer, continuent d’être achetées avec les fruits de l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC.  Venant à la situation au Burundi, le représentant a insisté sur l’importance de l’appui de la communauté internationale.  Il a souhaité que la mission interdisciplinaire de l’ONU au Burundi apporte des réponses sur les questions qui se posent en ce moment, notamment le déploiement d’une mission de l’ONU.  Les forces africaines connaissant des difficultés énormes, elles doivent être appuyées par la communauté internationale, a-t-il insisté.  Concernant le volet économique, le représentant s’est félicité des efforts des institutions de Bretton Woods, de celles de l’ONU et des ONG.  En la matière, il a estimé que le Groupe de travail du Conseil économique et social et le Groupe ad hoc du Conseil de sécurité sur la prévention des conflits sont des instruments importants.  Le représentant a aussi mis l’accent sur l’approche régionale en estimant, entre autres, que les initiatives telles que le Sommet de l’Afrique centrale, qui vient de se tenir à Brazzaville, ont besoin de l’appui du Conseil.  Le représentant a conclu en saluant la qualité du processus de préparation de la Conférence sur la région des Grands Lacs et rappelant l’appel de nombreux pays de créer un bureau de l’ONU pour l’Afrique centrale.


M. JEAN-FRANCIS REGIS ZINSOU (Bénin) a déclaré que des progrès avaient été constatés en Afrique centrale et dans la région des Grands Lacs depuis le retour de la mission du Conseil de sécurité.  La passation pacifique de pouvoir au Burundi et la mise en place du gouvernement d’unité nationale et de transition en République démocratique du Congo (RDC) en sont des signes tangibles.  Le Bénin pense que l’application des mesures convenues, notamment en ce qui concerne la création d’armées nationales unifiées dans ces pays, devrait être accélérée et mieux soutenue.  Les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants (DDR) devraient être mieux conduits.  Le Bénin salue le rôle efficient que joue la MONUC et son redéploiement dans l’est de la RDC.  Au Burundi, la poursuite des combats autour de Bujumbura nous inquiète, et nous lançons un pressant appel à la rébellion pour qu’elle se joigne au processus de paix.  Nous demandons également à la communauté internationale de se mobiliser pour appuyer le retour de la paix au Burundi et lui demandons de soutenir par un financement substantiel les opérations de DDR.  Il est aussi essentiel de transformer la mission de l’Union africaine en une opération de maintien de la paix des Nations Unies.  Le Bénin appuie la recommandation du Secrétaire général concernant le renforcement du bureau de son Représentant spécial pour la région des Grands Lacs.  Nous soutenons la tenue de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.


M. RONALDO MOTA SARDENBERG (Brésil) s’est félicité, à son tour, des progrès enregistrés dans les processus de paix en RDC et au Burundi, en se montrant néanmoins préoccupé par la situation en matière des droits de l’homme dans ce dernier pays.  Pour lui, le Conseil n’a pas suffisamment réagi à cette situation.  Malgré les difficultés sur place, a-t-il poursuivi, la mission de l’Union africaine travaille de façon efficace.  Il a donc demandé à la communauté internationale d’apporter à cette mission un soutien financier et technique.  Concluant sur les questions du développement et du dialogue régional, le représentant a estimé que la mise en place d’un état de droit pour l’exploitation des ressources naturelles et l’amélioration des opportunités commerciales dans la région ne peuvent être sous-estimées.  Concernant, en particulier le Burundi, il s’est dit déçu que seulement 10% des promesses de contributions faites en 2000 et en 2001 par les donateurs se soient matérialisés.  Il a souligné le rôle important que les Nations Unies peuvent jouer en lançant des initiatives à long terme pour la stabilisation et le développement.  S’agissant du dialogue régional, le représentant s’est félicité des préparatifs de la Conférence sur la région des Grands Lacs.


M. HERALDO MUNOZ (Chili) a déclaré que des progrès sensibles ont été observés en Afrique centrale depuis la visite des membres du Conseil dans la région.  Cependant, l’instabilité continue de régner dans les provinces congolaises du Kivu et de l’Ituri.  Le Chili condamne tous les actes de violence qui y sont commis et demande que leurs auteurs soient un jour jugés.  Le Chili partage les conclusions du rapport du Secrétaire général, a indiqué M. Muñoz.  Au Burundi, les perspectives de paix s’améliorent, comme cela a été relevé précédemment, et nous espérons que tous les mouvements seront bientôt inclus dans le processus de paix.  Le Chili soutient l’appel lancé aux pays donateurs pour qu’ils s’acquittent des engagements qu’ils avaient pris lors des conférences de donateurs organisées au bénéfice de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs.  Il est en effet essentiel de soutenir concrètement le processus en cours, de peur qu’il ne s’effondre, faute de ressources.  La paix durable est cruciale sur le continent africain, que notre pays a toujours soutenu depuis le début des processus de colonisation.  Nous soutenons l’approche intégrée préconisée par le Secrétaire général pour le règlement des conflits qui affectent l’Afrique.  Nous pensons à cet égard qu’il serait nécessaire de dépêcher prochainement une autre mission du Conseil en Afrique centrale pour y soutenir les processus de paix en cours.


M. BAYANI S. MERCADO (Philippines) a félicité les Congolais, la MONUC, l’Union africaine et la Troïka pour la mise en place du Gouvernement de transition, et pour les efforts en cours visant la mise en place d’une armée et d’une police réunifiée et l’accélération du processus de DDR.  Le représentant a insisté sur ce dernier point, en appelant à des efforts résolus pour mettre fin au trafic d’armes dans l’est du pays.  La RDC devant tenir des élections en juin 2005, le représentant a souligné l’importance de l’appui de la communauté internationale.  Evoquant ensuite la situation au Burundi, il a demandé à tous les protagonistes de persévérer dans leurs efforts pour faire avancer le processus de paix.  Le représentant salué, à cet égard, l’aide accordée par l’Union européenne, en souhaitant que cela serve d’exemple aux autres donateurs.  Il a conclu sur la question de la Conférence sur la région des Grands Lacs, en espérant qu’elle aboutira à un pacte qui serait le gage de la sécurité dans la région. 


M. MASOOD KHALID (Pakistan) a déclaré que les relations entre les pays de la région d’Afrique centrale semblaient s’améliorer, ce qui traduit la volonté de leurs gouvernements d’aller vers la paix.  Le Pakistan condamne le meurtre récent d’un observateur militaire de la MONUC.  Nous demandons un soutien accru de la communauté internationale aux efforts que déploie l’Union africaine au Burundi.  Ce soutien devrait se traduire par un meilleur financement des opérations de DDR et par un soutien accru à la mise en place de l’état de droit.  Une approche régionale peut seule aider le règlement effectif des problèmes de l’Afrique centrale.  A cet égard, nous soutenons la tenue d’une Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.  Cette Conférence devrait aboutir à des décisions permettant de résoudre des problèmes concrets.  La lutte contre la pauvreté et le développement durable à long terme sont essentiels dans la région.  L’exploitation illégale des ressources naturelles, qui finance les achats d’armes et alimente les conflits, est une conséquence de la détresse économique.  Pays fournisseur de contingents, le Pakistan continuera d’appuyer les opérations de maintien de la paix de l’ONU et soutient la transformation de la mission de l’Union africaine au Burundi en mission onusienne de maintien de la paix.


M. INOCENCIO ARIAS (Espagne) a appelé à des progrès rapides dans les domaines de la démobilisation, de la formation de l’armée et de la réforme du système judiciaire pour mettre fin à l’impunité en Afrique centrale.  Au Burundi, a-t-il ajouté, le moment est venu d’appliquer sans retard le processus de démobilisation et de désarmement et de procéder à la restructuration des forces armées.  Il est également important que la Commission vérité et réconciliation soit enfin mise sur pied.  En concluant, le représentant s’est, à son tour, félicité des préparatifs de la Conférence sur la région des Grands Lacs.


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré que des similitudes existent entre les situations qui règnent en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.  L’Algérie avait, lors de la présentation du rapport sur l’Afrique de l’Ouest, soutenu l’approche intégrée préconisée par le Secrétaire général.  Nous sommes préoccupés par les retards constatés dans la mise en œuvre de certaines mesures préconisées en RDC, notamment le parachèvement du dispositif législatif, essentiel pour l’avenir du processus de paix et des institutions de la transition.  Nous nous félicitons du redéploiement de la MONUC dans l’Ituri et du renvoi des combattants étrangers vers leurs pays d’origine.  Nous soutenons le mécanisme à trois niveaux qui nous est présenté pour le contrôle des trafics d’armes en RDC.  Au Burundi, bien que des efforts soient perceptibles, il est nécessaire que l’ONU prenne une initiative importante en y créant une véritable mission de maintien de la paix.  L’action internationale devrait être renforcée au Burundi et nous formulons le souhait de voir les donateurs tenir leurs engagements en faveur de ce pays.  L’Algérie se félicite en outre de la déclaration de bon voisinage concernant les Grands Lacs, adoptée par les représentants des pays de la région le 25 septembre 2003.  La Conférence internationale prévue pour cette région en novembre en Tanzanie nous semble un cadre idéal de création d’un débat de fond qui permettrait de discuter des questions qui affectent la région.  Les quatre thèmes de la Conférence sont à notre avis d’égale importance et devraient faire l’objet d’un traitement égal au cours du processus préparatoire.  A cet égard, nous soutenons la recommandation du Secrétaire général relative au renforcement des ressources de son Représentant spécial.


M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a souhaité que la MONUC adopte une position beaucoup plus dure face aux milices dans l’Ituri.  Le processus de transition en RDC, a-t-il poursuivi, est un défi considérable et le Royaume-Uni continuera à déployer des efforts en faveur de ce pays tant que la transition ira dans la bonne direction.  Le représentant a souligné, à cet égard, l’importance du rôle du Comité international d’accompagnement.  Il a, par ailleurs, estimé nécessaire de parvenir à un accord rapide sur les mécanismes visant une surveillance renforcée de l’embargo sur les armes.  Venant à la situation au Burundi, le représentant a indiqué que son pays continuera à financer la force de l’Union africaine tout en envisageant la possibilité de la remplacer par une opération de l’ONU.  Concluant sur la question de l’impunité au Burundi, il s’est félicité de l’action du Haut Commissaire aux droits de l’homme tout en regrettant les retards dans la mise en place de la Commission vérité et réconciliation « dont toute paix durable dépend ».


M. ALEXANDER KONUZIN (Fédération de Russie) a déclaré que toutes les parties au processus de paix en RDC devaient respecter leurs obligations.  De même, il est essentiel que les forces étrangères quittent le territoire de la RDC, a dit le représentant.  Concernant le Burundi, la communauté internationale doit apporter tout son appui à la Mission africaine au Burundi (MIAB), a-t-il estimé.  La Russie soutient la tenue de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et appuie les efforts déployés par les Représentants spéciaux du Secrétaire général pour les pays de la région.


M. JOHN NEGROPONTE (Etats-Unis) a regretté que les peuples de l’Afrique centrale continuent de souffrir.  Sa délégation fait siennes les recommandations du Secrétaire général visant à améliorer le sort des pays de la région.  S’agissant de la RDC, il s’est dit attristé par le décès d’un casque bleu de la MONUC.  En dépit de la poursuite de l’insécurité dans certaines parties du pays, il existe néanmoins des raisons d’espérer une amélioration, a-t-il poursuivi en se félicitant de la mise en place du Gouvernement de transition et du renforcement du mandat de la MONUC.  Le Conseil est uni dans sa volonté d’arrêter le flux illicite d’armes en RDC, a-t-il insisté en rappelant aux Etats Membres de l’ONU leurs obligations en vertu de la résolution relative à l’embargo sur les armes imposé dans l’est du pays.  Rappelant l’efficacité de l’opération Artémis à Bunia, le représentant a attiré l’attention sur les nombreuses tâches qui doivent être achevées avant les élections de juin 2005, dont l’amélioration des relations entre les pays de la région.  Il a donc, à son tour, salué les préparatifs de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.  Concernant le Burundi, le représentant a relevé une tendance positive et le caractère essentiel de l’action de la mission africaine « qui a besoin de fonds supplémentaires ».  Le représentant a donc exhorté la communauté internationale à répondre à l’appel de cette mission qui, selon lui, illustre à merveille la pertinence d’une réponse africaine à une crise africaine.


M. MINHEA IOAN MOTOC (Roumanie) a déclaré que la priorité pour la transition en République démocratique du Congo (RDC) est le renforcement des capacités de ce pays, pour lui permettre de contrôler son territoire et ses frontières.  Il est essentiel que le Conseil puisse contrôler les trafics d’armes en RDC.  La situation des droits de l’homme reste préoccupante en RDC, et nous devrions mettre un accent particulier sur cette question.  Au Burundi, la communauté internationale devrait accentuer son soutien au processus de paix, au moment où celui-ci entre dans une phase cruciale.  La paix doit devenir irréversible dans ce pays.  C’est pourquoi, la Roumanie appuie sans réserve l’organisation de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, et soutient la mise en place de mesures de coordination sous-régionale, qui permettraient de donner plus de chances de succès aux recommandations de cette rencontre.


M. GÜNTER PLEUGER (Allemagne) a estimé que le tableau général en République démocratique du Congo (RDC) et au Burundi offre à l’Afrique centrale une occasion historique de reprendre la place qui lui revient dans le continent.  La RDC, a-t-il constaté, fait de grands progrès vers la stabilité politique après la rencontre du Chef de son Gouvernement avec le Président congolais.  Il a toutefois estimé que de nombreux obstacles restent à surmonter dont l’instabilité dans l’est du pays.  Appelant au renforcement de l’embargo sur les armes, le représentant a aussi attiré l’attention sur les recommandations de la réunion, qui s’est tenue la semaine dernière au Siège de l’ONU, sur les questions de défense et de sécurité en RDC.  Quant au Burundi, il a estimé que le Conseil ne pourra échapper à une discussion sur le renforcement du rôle de l’ONU dans ce pays.  Il a, à son tour, conclu sur la normalisation des relations entre les pays de la région.  Qualifiant ainsi les actions déjà entreprises de préalables à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, il a jugé que les modifications apportées au calendrier de ladite Conférence permettront une préparation plus approfondie.  La situation restant vulnérable, le représentant a appelé au renforcement des mécanismes sous-régionaux existants, à un appui renforcé aux efforts de l’Union africaine, à l’amélioration des relations entre ces institutions et l’ONU, et à une meilleure coopération entre le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social. 


M. WANG GUANGYA (Chine) a déclaré que sa délégation se félicitait des progrès enregistrés en Afrique centrale.  Les faits montrent que la mission du Conseil a donné une impulsion positive à l’évolution de la situation, a dit le représentant en souhaitant que la communauté internationale soutienne la création d’un climat de paix durable dans la région, dont les économies sont au plus bas du fait des conflits.  La Chine appuie l’action de l’ONU, et elle demande au mouvement Palipehutu-FNL de rejoindre le processus de paix du Burundi.  Nous appuyons par ailleurs la recommandation du Secrétaire général visant le renforcement des ressources du Bureau de son représentant spécial.


M. LEONIDAS NKINGIYE (Burundi) a fait part de l’espoir né de la rencontre entre le Président burundais et une délégation du Palipehutu-FNL.  Dans ce cadre, le représentant a estimé que l’heure est venue d’envoyer une mission de la paix des Nations Unies dans son pays.  Rappelant le caractère vulnérable de la situation qui prévaut toujours dans son pays, il a souligné que le « programme chargé » d’un pays encore traumatisé par la guerre et les violences haineuses de toutes sortes nécessite une présence internationale qui rassure les populations et les acteurs nationaux et internationaux.  Il faut une telle mission, a-t-il insisté, pour observer le respect de cessez-le-feu, conduire l’opération DDR, assainir l’atmosphère de travail de la Commission d’enquête judiciaire et de la Commission vérité et réconciliation, faciliter l’accès des humanitaires aux sinistrés, permettre le retour des réfugiés et des personnes déplacées et tracer le chemin des élections paisibles, libres et transparentes.  L’arrivée d’une mission de maintien de la paix de l’ONU, dotée d’un mandat adéquat est considérée comme une urgence et un gage du succès de tout le processus de paix au Burundi. 


La mission pourra contribuer, en collaboration avec la MONUC, à stabiliser la région des Grands Lacs et à apaiser définitivement les tensions aux frontières causées par les mouvements transfrontaliers des rebelles, des réfugiés, des ex-FAR et des Interhamwe.  En concluant, le représentant s’est félicité de ce que le Conseil ait demandé au Secrétaire général de dépêcher une mission d’évaluation au Burundi en perspective de la mise sur pied de la Commission internationale d’enquête judiciaire.  S’agissant de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, le représentant burundais a demandé au Groupe des Amis de la région des Grands Lacs d’accorder généreusement les moyens nécessaires au Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général.  Répondant à une question de la Fédération de Russie, le représentant a expliqué que la loi sur l’immunité temporaire à l’égard des crimes politiques, adoptée au début du processus de transition, ne concerne pas les crimes de génocide et les crimes contre l’humanité.  De plus, elle prévoit que les juridictions nationales et internationales peuvent se saisir à tout moment des cas suspects; rendant ainsi caduque l’immunité des personnes concernées.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a salué la nomination des membres du Gouvernement de transition de la RDC ainsi que la création de nouvelles forces armées et de police nationales dans ce pays.  Malgré ces progrès, le chemin à parcourir reste cependant long, a fait remarquer le représentant en demandant que le Gouvernement de transition renforce la primauté du droit en RDC.  La dimension régionale étant importante dans les conflits africains, il faudrait mettre en œuvre des programmes de DDRRR qui puissent avoir un impact important sur l’évolution de la situation en RDC.  Concernant le Burundi, la Mission africaine au Burundi (MIAB) a joué un rôle important dans le retour à l’accalmie dans ce pays.  Mais, comme le dit le Secrétaire général, si des moyens adéquats ne sont pas mis à la disposition des programmes d’aide à ce pays, les progrès accomplis seraient alors vains.  Nous demandons donc aux donateurs de s’acquitter des engagements qu’ils ont pris en faveur du Burundi.  La Syrie soutient par ailleurs la tenue de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.


Mme PHILOMENA MURNAGHAN (Irlande), s’exprimant au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a salué les progrès accomplis dans le processus préparatoire de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.  Elle a prôné des objectifs clairs et réalistes, en jugeant important que les comités préparatoires déploient des efforts déterminés pour faire avancer les choses.  La coordination et la cohésion d’autres mécanismes existants comme le NEPAD sont également importantes, a-t-elle aussi jugé.  L’Union européenne, a-t-elle confié, est prête à prendre part à la Conférence en tant que partenaire avéré et au nom de ses efforts visant à renforcer la coopération régionale.  Se félicitant, à son tour, des progrès enregistrés dans les processus de paix en RDC et au Burundi, la représentante a exhorté le Président de la RDC et son Gouvernement à poursuivre les efforts requis pour la tenue d’élections en juin 2005, notamment la mise en œuvre d’un programme de DDR et la formation d’une armée et d’une police nationales.  L’Union européenne est prête à appuyer la reconstruction d’un Etat congolais stable.  Quant au Burundi, la représentante a estimé qu’un jalon important a été atteint avec la réunion du 18 janvier.  Elle a espéré que la réunion de suivi aura lieu dans les meilleurs délais et qu’un accord sera conclu sur l’inclusion du FNL dans les institutions étatiques.  Là encore, la représentante a assuré le Conseil de l’appui de l’Union européenne, en particulier en faveur de la mission de l’Union africaine.  Elle a conclu en encourageant le Conseil à étudier au plus vite la possibilité d’envoyer une mission de l’ONU dans ce pays.


M. KOICHI HARAGUCHI (Japon) a regretté que la situation en Afrique centrale demeure fragile et nécessite l’attention continue du Conseil.  Lors de la troisième Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (TICAD III), notre Gouvernement a indiqué que la consolidation de la paix et la sécurité humaine étaient parmi les priorités de son aide à l’Afrique.  Nous regrettons le récent meurtre d’un observateur de la MONUC.  Le Japon, a rappelé son représentant, verse une aide substantielle aux opérations de DDRRR en RDC.  Notre délégation soutient la création d’un comité des sanctions chargé de faire des recommandations contre les trafics d’armes dans ce pays.  Concernant le Burundi, nous espérons que les pourparlers en cours mèneront à une paix durable dans le pays.  A cet égard, a indiqué le représentant, le Japon soutient les efforts de l’Afrique du Sud, de l’Ethiopie et de la Tanzanie.  La MIAB et les pourparlers en cours représentent la cristallisation des principes du NEPAD, qui visent à donner aux Africains eux-mêmes des responsabilités dans la solution des questions africaines.  Nous espérons que les activités de la MIAB pourront être menées à bien avec un appui international pertinent.  Nous avons l’intention d’accorder une aide conséquente au Burundi pour l’aider dans le relèvement de ses secteurs sinistrés.  Nous avons aussi l’intention d’envoyer une mission au Burundi la semaine prochaine.  Faisant remarquer que le Conseil a souvent pris des décisions sans y associer certains Etats Membres qui pourtant sont de grands bailleurs de fonds, nous espérons que le Secrétaire général soutiendra l’initiative d’envoyer des missions individuelles dans des zones sortant de conflit, comme celle que nous projetons.  Concernant la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, nous regrettons qu’elle ait été reportée à la fin de l’année et que ses thèmes soient trop larges et trop généraux.


M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a fait observer que les défis qui doivent être relevés pour instaurer une paix durable dans région des Grands Lacs demeurent considérables.  La phase post-conflit, a-t-il rappelé, exige une coopération entre les parties concernées, les organes sous-régionaux, les Nations Unies et les donateurs internationaux, sur la base du principe de la responsabilité partagée dans les domaines politique, économique et social.  Le traitement de ces questions est important mais ce qu’il faut surtout, a-t-il précisé, c’est une vision horizontale allant au-delà des intérêts nationaux.  C'est la raison pour laquelle l'Egypte appuie la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs qui prône une vision globale des liens entre la sécurité et la paix, d’une part, et le développement économique et social, d’autre part.  Le représentant s’est donc félicité du statut d’observateur accordé à son pays par les sept pays constitutifs de la région des Grands Lacs.  La région de l’Afrique centrale, a-t-il poursuivi, est témoin de ce que commence à faire l’Union africaine.  Il a jugé nécessaire que l’ONU et les bailleurs de fonds fournissent toute l’assistance nécessaire à la mission de l’Union africaine au Burundi qui reflète le désir des nations africaines de jouer un rôle plus confirmé dans le maintien de la paix.  Un des principaux défis que doivent relever les parties est de réagir face à l’exploitation illégale des ressources naturelles en RDC, a ajouté le représentant en soulignant qu’il faut mettre fin au recours à cette exploitation pour déstabiliser la partie orientale du pays.  Il a dit attendre du Conseil qu’il prenne des mesures pour éliminer le lien entre l’exploitation illégale et la poursuite des violations de l’embargo sur les armes. 


M. STANISLAS KAMANZI (Rwanda) a déclaré que le Rwanda soutenait les efforts déployés en République démocratique du Congo (RDC) et au Burundi pour faire de ces pays des Etats stables.  Notre Gouvernement a salué la mise en place des institutions nationales de transition en RDC.  Nous pensons qu’elles répondent à l’une des exigences de l’Accord de Lusaka et qu’elles jettent les fondations de la réconciliation nationale en RDC.  Concernant ce qui se passe en Ituri, le Rwanda est concerné par la violence et l’absence d’état de droit qui caractérisent la province.  Nous nous félicitons de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité décidant le déploiement d’une brigade de la MONUC dans l’Ituri en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Préoccupés par la présence continue de combattants des ex-FAR et des groupes Interhamwe dans l’est de la RDC, nous nous félicitons toutefois du retour volontaire de plusieurs centaines de commandants et de combattants des ex-FAR au Rwanda.  Des informations selon lesquelles certaines personnes seraient gardées de force en RDC nous inquiètent cependant, et nous demandons au Conseil de sécurité de prendre cette question en considération.  Concernant la situation au Burundi, nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle verse les ressources nécessaires à la relance économique et aux activités humanitaires dont ce pays a besoin.  Le Rwanda espère par ailleurs que  la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs permettra d’établir des échanges francs et fructueux sur les quatre thèmes inscrits à son ordre du jour.


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