AG/10264

LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT REVENDIQUENT LEUR SPÉCIFICITÉ DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

28/09/2004
Communiqué de presse
AG/10264


Assemblée générale

13e & 14e séances plénières – matin & après-midi


LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT REVENDIQUENT LEUR SPÉCIFICITÉ DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Les petits États insulaires en développement (PEID) ont été au centre des débats de l’Assemblée générale des Nations Unies aujourd’hui.  Huit des 22 orateurs inscrits lors des 13e et 14e séances plénières ont présenté les spécificités de ces pays particulièrement vulnérables.


« Notre existence même est en jeu », a lancé, en guise d’avertissement, le Président de la République de Kiribati, M. Anote Tong.  Soulignant, comme d’autres orateurs, les défis que représentent le réchauffement climatique et l’élévation du niveau de la mer, il a déploré que la croissance économique prime sur la défense de l’environnement et a invité les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier au plus vite le Protocole de Kyoto.  M. Timothy Harris, Ministre des affaires étrangères et de l'éducation de Saint-Kitts-et-Nevis, a souhaité la création d’un fonds mondial pour faire face aux catastrophes naturelles, comme l’ouragan Ivan qui, a-t-il rappelé, a dévasté la Grenade en quelques heures.  Dix ans après l’adoption du Programme d’action de la Barbade, les PEID doivent toujours faire face aux mêmes défis, a constaté M. Jaya Krishna Cuttaree, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et de la coopération régionale de Maurice.  Il a espéré que la Réunion internationale sur les PEID, que son pays accueillera en janvier prochain, permettra d’aller plus loin que le simple constat et débouchera sur des résultats réalisables.  La participation de tous les États Membres est essentielle au succès de la Réunion de Maurice, a insisté M. Sonatane Tu’a Taumoepeau-Tupou, Ministre des affaires étrangères des Tonga.


Outre les PEID, d’autres pays ont mis en évidence leurs spécificités.  Le Président du Kirghizistan, Askar Akayev, a ainsi proposé que l’Assemblée générale adopte une résolution sur l’annulation de la dette extérieure des pays montagneux les moins avancés, au nom desquels il s’exprimait.


Plusieurs revendications territoriales ont été exposées par des États Membres au cours de ces deux séances plénières.  Le Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie a regretté des complications dans l’application de certains aspects de la décision de la Commission du tracé de la frontière Éthiopie/Érythrée.  Il a jugé « difficilement compréhensible » la position de l’Érythrée, qui cherche, selon lui, à faire voter par le Conseil de sécurité une résolution imposant des sanctions à l’Éthiopie, proposition qu’il a jugée inappropriée et irréaliste.  Le chef de la diplomatie mauricienne, de son côté, a regretté les récentes actions unilatérales du Royaume-Uni à propos de l’archipel des Chagos.  Il a rappelé que son pays avait toujours favorisé une approche bilatérale dans sa volonté de recouvrer sa souveraineté sur l’archipel, dont il a estimé qu’il avait été détaché du territoire mauricien avant l’indépendance, au mépris de la loi.  Le Ministre des relations extérieures et de la coopération des Comores a appelé la France à un « dialogue constructif » sur la question de l’île comorienne de Mayotte, dont il a indiqué qu’elle restait l’une des priorités de son Gouvernement.  Enfin, le chef de la diplomatie de Vanuatu a plaidé pour le droit à l’autodétermination du peuple de Papouasie occidentale.


Par ailleurs, M. Farouk Kaddoumi, Chef de la délégation d’observation de la Palestine a dénoncé l’attitude de l’État d’Israël qui, a-t-il affirmé, s’en tient aux 14 réserves qu’il a émises dans la Feuille de route.  M. Kaddoumi a estimé que le plan de retrait de Gaza proposé par le Premier Ministre israélien Ariel Sharon permettrait à Israël de garder le contrôle sur tout ce qui entre et sort de Gaza, ce qui, a-t-il ajouté, reviendrait à bloquer le seul accès des Palestiniens vers l’Égypte voisine.


Outre les orateurs cités, les ministres des affaires étrangères de la Tunisie, du Bhoutan, du Togo, du Mali, du Niger, de Saint-Marin, du Népal, de la République de Moldova, des Îles Salomon, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Cameroun et de l’Ouganda, ainsi que l’Envoyée spéciale de Brunéi Darussalam ont également pris la parole.


Les représentants de l’Érythrée et de l’Indonésie ont exercé leur droit de réponse.


L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain matin à 10 heures.


Déclarations


M. ASKAR AKAYEV, Président de la République kirghize, a préconisé l’établissement d’un front antiterroriste unique sur tous les continents, dans tous les pays, pour faire face à l’internationale du terrorisme.  C’est là la clef de la réussite, a-t-il souligné.  En aidant l’Iraq et l’Afghanistan dans la lutte contre le terrorisme, nous nous aidons nous mêmes, a-t-il également déclaré.  Selon M. Akayev, les petits pays doivent avoir de grands amis.  L’Organisation des Nations Unies est un tel ami de confiance, a-t-il considéré.  Il a approuvé la proposition du Président des États-Unis, M. George Bush, visant à créer un fonds pour la démocratie.  Un tel fonds signifierait, a-t-il précisé, que les possibilités de l’ONU dans ce domaine seraient considérablement renforcées. 


Par ailleurs, au nom des pays montagneux les moins avancés, le Président du Kirghizistan a proposé que l’Assemblée générale adopte une résolution spéciale contenant une recommandation sur l’élimination des dettes extérieures de ces pays.  Une telle résolution, a-t-il estimé, leur permettrait de bénéficier d’un grand élan pour surmonter la pauvreté et correspondrait pleinement aux idéaux énoncés dans la Déclaration du Millénaire.  D’une manière générale, M. Akayev a plaidé en faveur d’une aide extérieure au développement plus importante pour les pays pauvres.  Le Président du Kirghizistan a en outre considéré que l’expression « conflit des civilisations » devait être retirée du vocabulaire international.  Elle n’a pas, selon lui, de fondement théorique et elle est nuisible dans la pratique.  L’avenir réside dans le dialogue des cultures et des civilisations, a-t-il affirmé.


M. SONATANE TU’A TAUMOEPEAU-TUPOU, Ministre des affaires étrangères des Tonga, a souhaité que la reconnaissance des spécificités des petits États insulaires en développement (PEID) se matérialise par un soutien effectif lors de la Conférence internationale de Maurice, en janvier 2005.  Il a souligné la différence de traitement entre les îles d’un même archipel, estimant que les plus petites et les moins peuplées souffrent de désavantages liés à ce qu’il a appelé la « tyrannie de la distance ».  La participation de tous les États Membres est essentielle au succès de la Conférence de Maurice, a-t-il expliqué.  M. Taumoepeau-Tupou a salué la contribution des États parties de la Convention sur le droit de la mer, et il a souhaité une plus large participation des États Membres à l’accord sur les stocks de poisson.  Il a espéré que les Tonga pourraient finaliser en 2005 leur adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Les Tonga ne souhaitent pas avoir un plus large accès aux marchés, mais recherchent simplement plus de sécurité pour leurs échanges, a-t-il expliqué, en demandant la compréhension et l’appui des membres de l’OMC.  Concernant la réforme du Conseil de sécurité, il a souhaité qu’un siège permanent soit attribué au Japon, ainsi qu’à un représentant de l’Afrique et de l’Amérique latine.


Donnant lecture à un message du Président de son pays, M. HABIB BEN YAHIA, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a tenu à réaffirmer que son pays entendait participer à tous les efforts qui visent la réforme des Nations Unies et la modernisation de ses structures, à commencer par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  M. Ben Yahia a poursuivi en expliquant que le Sommet arabe, tenu les 22 et 23 mai 2004 à Tunis, et présidé par la Tunisie, avait eu précisément pour but de rallier à l’action commune les États arabes et d’adresser un message de paix à la communauté internationale.  Prônant l’attachement à une paix juste, globale et durable comme choix stratégique pour le règlement du conflit arabo-israélien, M. Ben Yahia a demandé que cesse la dégradation de la situation dans les territoires palestiniens occupés, imputable à son avis à la poursuite par Israël de sa politique du fait accompli et des initiatives unilatérales.


S’exprimant au nom du Groupe arabe, le Ministre tunisien a réaffirmé l’attachement de la Tunisie à la consolidation de l’unité nationale de l’Iraq et au respect de sa souveraineté et de son indépendance.  Nous continuerons, également, dans le cadre de la Ligue des États arabes, d’appuyer les efforts internationaux en faveur de la concrétisation de la solidarité des pays arabes avec le peuple iraquien, a–t-il poursuivi.  M. Ben Yahia a aussi émis le souhait que soient rétablies la sécurité et la stabilité au Darfour.  S’agissant de la lutte contre la pauvreté, M. Ben Yahia a expliqué que le Sommet arabe de Tunis avait décidé l’élaboration d’une stratégie commune d’action économique et sociale et d’un programme de soutien aux efforts de développement, illustrant ainsi la volonté de son pays de contribuer à la mise en œuvre des décisions du Sommet du Millénaire.  M. Ben Yahia a par ailleurs souhaité que soit donnée une nouvelle impulsion aux relations de coopération entre pays voisins de sa région.  C’est dans ce contexte que s’inscrivent les démarches conjointes de la Tunisie avec les autres États maghrébins en vue de dynamiser l’Union du Maghreb arabe.  Sur le plan méditerranéen, il a indiqué que le Sommet du dialogue 5+5 entre pays maghrébins et pays européens de la Méditerranée occidentale, a constitué un nouveau départ pour la coopération et le partenariat solidaire.


M. LYONPO KHANDU WANGCHUK, Ministre des affaires étrangères du Bhoutan, a rappelé les problèmes auxquels doit faire face la communauté internationale et s’est félicité qu’une réforme des institutions des Nations Unies soit en cours.  Il a notamment souligné le nécessaire élargissement du Conseil de sécurité afin que celui-ci soit davantage représentatif des nouvelles réalités géopolitiques.  Le Bhoutan soutient notamment la candidature de l’Inde et du Japon comme membres permanents du Conseil, a-t-il déclaré.  Le Ministre a ensuite dénoncé le terrorisme international, soulignant que le Bhoutan était victime de groupes militants venus du nord-est de l’Inde et que le pays avait dû faire usage de la force pour les expulser en décembre 2003.  Il a souligné que nombre de conflits se nourrissaient de la pauvreté et du sous-développement et a constaté qu’en dépit des initiatives prises par la communauté internationale ces dernières années, le fossé entre riches et pauvres continue de se creuser.  Il a également averti que les Objectifs du Millénaire pour le développement risquaient de ne pas être atteints à la date fixée et a appelé les pays développés à accroître leur aide.  Le Bhoutan espère cependant atteindre ces Objectifs d’ici à 2015 et remercie les Nations Unies pour leur soutien, a ajouté le Ministre.  Il a conclu en rendant hommage au travail du Secrétaire général, Kofi Annan.  Notre travail pour lui trouver un successeur dans deux ans doit commencer dès à présent, a-t-il précisé, en soutenant la candidature d’un secrétaire asiatique au nom de l’équité géographique.


M. BIOSSEY KOKOU TOZOUN, Ministre des affaires étrangères du Togo, a regretté que les aspirations légitimes des peuples d'Afrique à jouir d’une paix durable tardent à se réaliser.  Il a souhaité que l’Assemblée générale dote les Centres régionaux pour la paix et le désarmement de moyens financiers adéquats.  Le Togo, qui abrite le Centre régional pour l’Afrique, fera tout pour assurer sa viabilité et sa continuité, a-t-il assuré.  « La situation économique critique de l’Afrique appelle à une prise de conscience collective », a-t-il poursuivi.  Constatant le retard pris dans l’allègement de la dette ou dans l’augmentation de l’Aide publique au développement, il s’est demandé où se trouvait la solidarité tant exprimée lors du Sommet du Millénaire.  Le Togo s’efforce de bâtir une société véritablement démocratique qui tienne compte cependant des réalités sociologiques de notre pays, a-t-il déclaré.  Il a indiqué que son Gouvernement avait entrepris des consultations avec l’Union européenne, en vue d’une reprise de la coopération, et il a lancé un « appel pressant » à tous les partenaires en développement de son pays, afin qu’ils accompagnent son Gouvernement dans le processus de renforcement de la démocratie et de l’état de droit.


M. TIMOTHY HARRIS, Ministre des affaires étrangères et de l'éducation de Saint-Kitts-et-Nevis, a réaffirmé l'engagement de son pays à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Expliquant que Saint-Kitts-et-Nevis travaillait dans ce sens depuis plusieurs décennies, il a souligné les progrès réalisés dans le domaine de l'éducation –illustrés par un taux d'alphabétisation de 97,8%-, de la promotion des femmes, de l'emploi et de la santé publique.  Son pays, a-t-il ajouté, a connu son lot de difficultés sociales et économiques à la suite de plusieurs catastrophes naturelles, des événements du 11 septembre ainsi que du déclin de l'économie mondiale, mais a néanmoins réussi à garder une certaine stabilité.  M. Harris a également expliqué que le développement du tourisme avait permis à Saint-Kitts-et-Nevis de moins dépendre de l'agriculture, secteur qui continue à pâtir des subsides gouvernementaux que les pays développés versent à leurs fermiers.  Ce genre de politique, comme la récente décision de l'Union européenne de réduire le prix du sucre de plus de 30%, diminue fortement la compétitivité des petites économies comme Saint-Kitts-et-Nevis, a-t-il ajouté.  Rappelant que son pays était exposé à une importante série de menaces, tels les ouragans et la montée des eaux, M. Harris a enjoint la communauté internationale à prendre conscience de la vulnérabilité des petits États insulaires en développement, et a souligné le besoin d'avoir un fonds mondial destiné à venir en aide aux pays comme la Grenade, dévastée en quelques heures par l'ouragan Ivan.  Par ailleurs, le Ministre des affaires étrangères et de l'éducation de Saint-Kitts-et-Nevis a estimé que le terrorisme, la pauvreté et la propagation des maladies étaient interconnectés, et que ces problèmes nécessitaient des stratégies communes.  À ce sujet, il a souligné que le Partenariat Pancaribéen sur le VIH/sida était le seul mécanisme régional destiné à lutter contre la pandémie à l'échelon multinational.


M. MOCTAR OUANE, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, a rappelé que depuis plusieurs semaines, son pays, à l’instar des autres des régions nord et ouest-africaines, faisait face à une invasion de criquets pèlerins sans précédent.  Les effets catastrophiques de cette invasion sur les prochaines récoltes et la végétation constituent un péril certain pour les conditions de vie de millions d’hommes et de femmes exposés de ce fait à la famine, a-t-il affirmé.  Grâce aux mobilisations nationale et internationale, le Gouvernement du Mali s’emploie activement à juguler ce fléau, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de renforcer à court, moyen et long termes la mobilisation nationale.  M. Ouane a par ailleurs indiqué que son pays continuerait de soutenir la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire.  Il a mentionné la participation du Mali aux missions de paix de l’ONU, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), au Libéria, en Sierra Leone, en République démocratique du Congo, au Burundi et en Haïti.  Selon lui, l’engagement du Mali en faveur de la paix et de la sécurité internationales sous-tend son action pour faire de l’espace sahélo-saharien un pôle de développement et de stabilité, en particulier durant la présidence malienne de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen Sad).  Réaffirmant l’opposition de son pays à la politique des subventions, qui tire selon lui les prix vers le bas et empêche le décollage de son agriculture, il a plaidé pour l’élimination progressive de tous les obstacles tarifaires et non tarifaires.


Peu de pays au monde ont autant souffert de la guerre que l’Éthiopie, a estimé M. SEYOUM MESFIN, Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie.  Il a regretté les complications dans l’application de certains aspects de la décision de la Commission du tracé de la frontière Éthiopie/Érythrée.  Il a estimé que la décision sur la délimitation prise par cette commission n’était pas conforme à la réalité sur le terrain et que son application n’allait pas dans le sens de la paix entre les deux pays.  Assurant que son pays était prêt au dialogue, il a jugé « difficilement compréhensible » la position de l’Érythrée, qui cherche, selon lui, à faire voter par le Conseil de sécurité une résolution imposant des sanctions à l’Éthiopie, proposition qu’il a jugée inappropriée et irréaliste.  Il a rappelé que l’Accord d’Alger de décembre 2000 ne prévoyait pas que le Conseil de sécurité ou l’Union africaine se chargent de faire appliquer la décision de justice concernant la frontière, estimant que cela relevait essentiellement des deux pays concernés.  Nous espérons que la raison prévaudra tôt ou tard en Érythrée, a-t-il déclaré.  M. Mesfin a par ailleurs salué les progrès réalisés dans la mise en place d’un gouvernement en Somalie.  L’État somalien doit renaître de ses cendres, a-t-il déclaré, ajoutant que c’était d’une importance vitale pour la paix et la stabilité de la corne de l’Afrique.  Il a également espéré la conclusion de la paix entre le Gouvernement du Soudan et le SPLM/SPLA, regrettant que le processus ait été ralenti par la « tragédie du Darfour », pour laquelle il a souhaité une issue rapide.


Mme AÏCHATOU MINDAOUDOU, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Niger, a estimé que la « pauvreté endémique » qui frappe particulièrement le continent africain n’était pas une fatalité en soi, et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures concrètes en ce sens.  Réduire la pauvreté est possible, a-t-elle ajouté, à condition que les pays industrialisés acceptent d’annuler toutes les dettes publiques bilatérales des pays pauvres très développés; qu’ils consentent à augmenter l’Aide publique au développement de 50 milliards de dollars par an; qu’ils se résolvent à ouvrir leurs marchés aux produits des pays en développement, et qu’ils suppriment leurs subventions agricoles.  Estimant qu’« on peut à juste titre s’interroger sur l’existence d’une volonté politique réelle de la part des pays riches d’aider les plus démunis à vaincre l’extrême pauvreté », Mme Mindaoudou a rappelé que la coopération internationale était la clef de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et que la taxation de l’ensemble des transactions financières mondiales permettrait de générer des fonds supplémentaires nécessaires à l’accomplissement de ces objectifs.  Par ailleurs, la Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Niger a réitéré le soutien de son pays à l’égard des efforts déployés par les Nations Unies au Sahara occidental.  Elle a également salué le travail de l’Union africaine en Guinée-Bissau, en Sierra Leone, au Libéria, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, au Burundi et au Soudan, et a exhorté la communauté internationale à lui fournir les ressources financières et logistiques nécessaires à sa mission.


M. SOUEF MOHAMED EL-AMINE, Ministre des relations extérieures et de la coopération des Comores, a souligné la relation indissociable entre la paix et le développement.  Il ne peut y avoir de paix tant que des centaines de millions de personnes restent prisonnières de la misère ou du sida, tandis que les armes prolifèrent, a-t-il expliqué, soulignant l’importance du rôle des Nations Unies et des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a ensuite évoqué le processus de réconciliation nationale aux Comores et l’achèvement de la mise en place des institutions en avril dernier, qui a mis un terme à la crise séparatiste.  Le Gouvernement comorien a travaillé pour établir un Document de stratégie de réduction de la pauvreté, a-t-il ajouté, avant d’appeler la communauté internationale à soutenir l’initiative africaine de Table ronde des pays donateurs en faveur des Comores.  Par ailleurs, le Ministre a appelé à l’élargissement du Conseil de sécurité à d’autres membres permanents comme l’Inde, le Japon, l’Allemagne et le Brésil.  Il a également souligné l’importance d’y assurer la représentation du continent africain et du monde arabe.


Le Ministre a insisté sur l’importance de garantir la survie des petits États insulaires, gravement menacés par les catastrophes naturelles, et il a appelé la communauté internationale à appuyer le prochain Sommet sur les petits États insulaires prévu en 2005.  Il a ensuite rappelé que la question de l’île comorienne de Mayotte restait l’une des priorités de son Gouvernement et il a demandé à la France d’engager un dialogue politique constructif sur cette question, dans le respect de la résolution des Nations Unies admettant les Comores à l’ONU, en tant qu’État-archipel composé de quatre îles.  Il a conclu en demandant la réintégration de Taiwan au sein de la Chine.


M. FAROUK KADDOUMI, Chef de la délégation d’observation de la Palestine, a consacré l’essentiel de son intervention à la situation au Moyen-Orient, en particulier au conflit israélo-palestinien.  Il a déclaré qu’Israël, seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, disposait de la quatrième armée la plus forte du monde, mettait au point et commercialisait des armes de guerre sophistiquées sans contrainte morale ou éthique.  Le Gouvernement israélien peut faire ainsi tout ce qu’il veut et agit comme un État voyou, a-t-il estimé.  Comptant sur le soutien des États-Unis, Israël enfreint, en toute impunité, toutes les règles morales et le droit international, a-t-il ajouté.  Selon lui, les attaques quotidiennes contre des localités pacifiques, les démolitions d’habitations, les arrachages d’oliviers centenaires, les assassinats ciblés, les bouclages, les couvre-feux et le recours disproportionné à la force qui a causé la mort de 3 200 personnes et blessé plusieurs milliers d’autres sont connus de tous.  L’alibi d’Israël invoquant l’autodéfense est, selon lui inacceptable.  Ce sont les Palestiniens, qui vivent sous occupation et dont les moyens de combat sont si faibles, qui exercent le droit à l’autodéfense.


M. Kaddoumi a rappelé que les Palestiniens avait fait leur la Feuille de route, car, a-t-il dit, ils pensent qu’elle contribuera à mettre fin au conflit.  Il a dénoncé l’attitude d’Israël qui, a-t-il affirmé, s’en tient aux 14 réserves qu’il a émises dans la Feuille de route.  Selon M. Kaddoumi, le plan de retrait de Gaza du Premier Ministre israélien Ariel Sharon crée une situation où Israël devra quitter les colonies de peuplement mais gardera le contrôle de tout ce qui entre et sort de Gaza, ce qui reviendra à boucler Gaza ainsi que la seule issue des Palestiniens vers l’Égypte voisine.  M. Kaddoumi a en outre lancé un appel pour que l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) déclarant illégale la construction d’un mur israélien dans les territoires palestiniens occupés, et repris dans une résolution de l’Assemblée générale, soit respecté, de même que des mécanismes concrets pour sa mise en œuvre, afin de rétablir la foi et la confiance dans une Organisation des Nations Unies efficace ainsi que dans sa Charte.


M. ANOTE TONG BERETITENTI, Président de la République de Kiribati, a déclaré que Kiribati est attaché à la lutte mondiale contre le terrorisme et reconnaît la nécessité de se conformer aux résolutions des Nations Unies et aux accords internationaux de sécurité.  Toutefois, a-t-il fait remarquer, en tant que petit État insulaire en développement, Kiribati doit consacrer ses modestes ressources et compétences à la satisfaction des besoins économiques et sociaux de base de sa population et a beaucoup de mal à mettre en œuvre ces accords.  Néanmoins, certains progrès ont été réalisés grâce à l’assistance technique des partenaires au développement de Kiribati, a ajouté le Président.  M. Beretitenti a rappelé que les effets du changement climatique et la montée du niveau des océans constituent des défis majeurs pour les États insulaires de faible altitude comme Kiribati.  Il a plaidé pour une réponse unie et planétaire pour protéger l’environnement, comparable à celle qui est encouragée pour riposter au terrorisme, et a déploré l’idée que la croissance économique doive prévaloir sur les problèmes environnementaux.  Notre existence même est en jeu si ce mode de pensée l’emporte, a affirmé M. Beretitenti.  Il a donc demandé que les États qui n’ont pas encore ratifié le Protocole de Kyoto le fassent très rapidement.  Le Président a également insisté sur le rôle de la coopération régionale et a rappelé que celle-ci avait permis, dans la région pacifique, de résoudre la crise des Îles Salomon.  Dans le même esprit, a été approuvé le Plan pour le Pacifique qui doit permettre de promouvoir des actions collectives dans les domaines de la bonne gouvernance, de la sécurité, de la croissance économique et du développement durable, a-t-il rappelé.


M. Beretitenti a rappelé que son pays cherche à remplir les Objectifs du Millénaire pour le développement.  À cet égard, Kiribati dispose d’une très vaste zone économique exclusive riche en ressources halieutiques qui sont exploitées par des pays pratiquant la pèche hauturière dans le cadre de licences, a rappelé le Président.  Mais les royalties versées ne représentent guère que 5% de la valeur des prises, a ajouté M. Beretitenti, qui a souhaité obtenir plus.  Il a notamment demandé aux pays du pavillon de ces sociétés de pêche de les inciter à établir dans son pays des installations de traitement qui ajouteraient à la valeur des produits.  Le Président a également apporté son soutien aux conclusions de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation et a souhaité qu’elles soient prises en compte par l’Assemblée dans ses travaux, en particulier dans la perspective de l’évaluation de haut niveau des résultats du Sommet du Millénaire, qui aura lieu en 2005.  De même, il a déclaré attacher une grande importance à l’évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade pour les petits États insulaires en développement, qui aura lieu à Maurice en janvier 2005.  Le Président a estimé que les États qui comme le Japon, contribuent continuellement au maintien de la paix et de la sécurité internationales devraient se voir accorder un siège permanent au Conseil de sécurité.  En outre, il a jugé regrettable que Taiwan et ses 23 millions d’habitants, qui contribuent de manière notable au développement de nombreux pays, restent exclus de la communauté des nations, sur la base de principes d’exclusion qui vont, selon lui, à l’encontre des buts et objectifs intrinsèques de la Charte.


M. FABIO BERARDI, Ministre des affaires étrangères de la République de Saint-Marin, a souhaité que l’Organisation des Nations Unies voie ses pouvoirs renforcés afin de mieux prévenir les conflits et promouvoir la médiation.  Il s’est félicité à cet égard de la promulgation récente par son pays d’une loi spéciale combattant le terrorisme et a rappelé que Saint-Marin coopérait activement avec les deux comités de lutte contre le terrorisme établis par les résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité.  Évoquant la réforme de ce dernier, il a précisé qu’il fallait augmenter le nombre de sièges non permanents et restreindre progressivement l’usage du droit de veto pour mettre fin, à terme, aux privilèges discriminants de certains pays.


M. Berardi s’est ensuite réjoui que Saint-Marin ait récemment ratifié plusieurs traités internationaux, en plein accord avec les valeurs de paix, de démocratie et d’égalité ayant jalonné l’histoire de son pays.  Saint-Marin a ainsi signé le second Protocole optionnel pour le pacte international des droits politiques et civils sur l’abolition de la peine de mort.  M. Berardi a de plus rappelé que, à la suite de la ratification de la Convention de l’ONU visant à éliminer toute forme de discrimination envers les femmes, Saint-Marin avait créé un Ministère de l’égalité des chances et voté une loi reconnaissant une pleine égalité entre les sexes concernant la transmission de la citoyenneté.  Le Ministre s’est enfin félicité de la signature récente par son pays de la Convention contre la désertification et de sa participation active à la décennie internationale « l’eau pour la vie 2005-2015 ».


La Princesse HAJAH MASNA (Brunéi Darussalam) a estimé que le monde avait plus que jamais besoin d’une Organisation des Nations Unies forte, efficace et prête à redonner espoir à tous ceux qui comptent sur elle pour améliorer leur vie.  Il y a urgence à réformer les Nations Unies, a-t-elle poursuivi.  Elle a admis qu’il serait difficile de trouver une solution acceptable pour tous, mais a affirmé qu’il incombait aux États Membres de faire la différence en instituant les réformes nécessaires.


Son Altesse royale a également appelé l’Assemblée générale à rester attentive aux problèmes affectant la vie d’innocents Palestiniens.  La communauté internationale, dans son écrasante majorité, souhaite que soit mis fin à l’injustice qui règne dans les Territoires occupés, comme en témoignent, selon elle, la décision de la Cour internationale de Justice concernant la construction « illégale » du mur de séparation et la résolution de l’Assemblée générale sur le sujet.  La situation en Iraq suscite une énorme inquiétude, a-t-elle par ailleurs déclaré, en prenant acte du rôle central joué par les Nations Unies dans les domaines politique et humanitaire.  L’envoyée spéciale de Brunéi Darussalam a vigoureusement condamné les atrocités du terrorisme.  Le terrorisme nous affecte tous, a-t-elle estimé, femmes et hommes, adultes et enfants, pays développés et pays en développement.  Il ne connaît pas de frontière et il n’a pas d’affiliation ethnique, raciale ou religieuse, a-t-elle poursuivi.  On ne pourra pas lutter durablement contre le terrorisme sans chercher à identifier et à comprendre sa véritable source et ses causes profondes.  Nous ne devons pas permettre aux terroristes de semer la division dans nos rangs, a-t-elle conclu.


M. PRAKASH SARAN MAHAT, Ministre des affaires étrangères du Népal, a indiqué que son pays était fier de prendre part aux efforts de l’Organisation des Nations Unies, précisant qu’à ce jour 45 000 Népalais avaient servi dans des missions de maintien de la paix, et 47 d’entre eux y avaient perdu la vie.  Le Ministre a également abordé la situation de près de 100 000 réfugiés du Bhoutan qui vivent, a-t-il rappelé, depuis plus d’une décennie dans des camps situés dans la partie orientale du Népal.  Nos efforts bilatéraux pour tenter de trouver une solution négociée avec le Bhoutan ont été lents, a-t-il ajouté, précisant que pendant des générations le Bhoutan et le Népal avaient entretenu des relations de bon voisinage.  Mais, a-t-il constaté, la présence de ces réfugiés demeure une source de difficultés. 


De l’avis du Ministre, le Népal n’a pas la capacité nécessaire de s’occuper de ces réfugiés.  C’est pourquoi, il a demandé à la communauté internationale, y compris le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de continuer à aider le Népal.  Le Ministre népalais a par ailleurs affirmé que la situation dans son pays était devenue plus difficile aujourd’hui en raison de la violence armée lancée en 1996 par les Maoïstes.  Le mouvement de violence a commencé juste au moment où la démocratie se stabilisait et la croissance économique s’accélérait.  Il a ajouté que la coalition gouvernementale, qui était dotée d’un large mandat, œuvrait sérieusement en faveur du processus de paix.  Nous espérons pouvoir résoudre nous-mêmes ce problème, a-t-il assuré.  Malgré les difficultés, a-t-il également souligné, le Gouvernement du Népal s’est engagé à protéger les libertés et les droits de l’homme des citoyens.


M. ANDREI STRATAN, Ministre des affaires étrangères de la République de Moldova, a affirmé que son pays soutenait complètement le processus actuel de réforme des organes des Nations Unies, le Conseil de sécurité particulièrement.  Afin d’assurer l’efficacité du Conseil, a-t-il estimé, il faudrait en améliorer la représentativité, la légitimité, la transparence et la responsabilité.  Il a également souhaité voir restreindre le droit de veto à des questions de substance, comme l’indique la Charte.  La réforme des Nations Unies ne sera cependant couronnée de succès que si la réforme du Conseil de sécurité est suivie de celle de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social, ajouté M. Stratan.  Il a également plaidé pour un renforcement des Nations Unies dans les domaines du maintien de la paix et de la lutte contre le terrorisme.  Cette dernière, a-t-il estimé, ne pourra être gagnée tant que les conflits régionaux et internes resteront sans issue.  Remarquant que le terrorisme était de plus en plus souvent lié au séparatisme, le Ministre des affaires étrangères de la République de Moldova a affirmé que les Nations Unies devraient s’efforcer de supprimer toute manifestation de séparatisme et défendre la souveraineté des États.  M. Stratan a également rappelé que le séparatisme était actuellement l’un des obstacles majeurs au développement économique de son pays, et que les négociations avec les émissaires de la région de Transnistrie s’étaient pour l’instant révélées inefficaces.  Il a par conséquent exhorté les Nations Unies, l’Union européenne et l’OSCE à s’impliquer plus activement dans la résolution de ce conflit, priorité absolue de son pays.


M. LAURIE CHAN, Ministre des affaires étrangères des Îles Salomon, a rappelé les heurts interethniques qui se sont déroulés sur le territoire de son pays il y a moins de quatre ans.  Ces conflits ont pu être surmontés, a-t-il dit, grâce à l’aide du Forum des îles du Pacifique et à la Mission régionale menée par l’Australie.  Le Ministre s’est réjoui que cette implication régionale ait pu permettre la restauration de l’ordre et la mise en place d’un processus de réconciliation et de reconstruction dans une nation qui compte moins d’un demi-million d’habitants mais qui reconnaît 80 langues locales différentes.  Grâce à cette coopération régionale, a-t-il ajouté, la situation s’est stabilisée en moins de trois mois, et « 3 700 armes ont été récoltées sans un coup de feu ».


Le Ministre s’est cependant dit préoccupé par le faible niveau réel de coopération internationale –coopération pourtant envisagée dans le Programme d’action de Bruxelles et le Programme d’action de la Barbade– accordée aux programmes d’assistance aux pays les moins développés ou aux petits États insulaires développement.  Il a également souligné qu’une plus grande attention devrait être accordée au poids du remboursement de la dette extérieure qui pèse sur certains pays.  Plus généralement, a-t-il poursuivi, les petits États comme le sien ne doivent pas être laissés à la traîne dans les échanges commerciaux, surtout vu les problèmes liés à leur taille et à leur isolement par rapport aux marchés mondiaux.  Il s’est cependant félicité, en tant que membre de l’OMC, que les négociations de Doha reconnaissent le principe d’un traitement différencié et spécial pour son pays.  Il a exhorté les Nations Unies à accueillir au sein du Conseil de sécurité le Japon et l’Allemagne en tant que membres permanents, en précisant que les petits États devraient également avoir l’occasion d’intégrer le Conseil.  Il a finalement proposé que la Province chinoise de Taiwan soit représentée au sein de l’Organisation.


M. JAYA KRISHNA CUTTAREE, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et de la coopération régionale de Maurice, a espéré que la Réunion internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), que son pays accueillera en janvier 2005, ne sera pas seulement l’occasion de souligner une énième fois les spécificités des PEID.  Il a souhaité que cette réunion fasse date, et présente des résultats réalisables avec les moyens nécessaires pour les mettre en œuvre.  Dix ans après le Programme d’action de la Barbade, les PEID doivent toujours faire face aux mêmes défis, a-t-il constaté, citant leur petite taille, la fragilité de leur écosystème, leur isolement géographique, leurs ressources limitées, ainsi que les menaces liées au changement climatique, à l’élévation du niveau de la mer et aux catastrophes naturelles.  Les dégâts causés par la récente série d’ouragans dans les îles Caraïbes permettent de mesurer la vulnérabilité des PEID, a-t-il estimé.  La Réunion internationale de Maurice doit être une rencontre sur les PEID et pas seulement pour les PEID, a-t-il ajouté, parce que, selon lui, la situation précaire des petits États insulaires devrait être une source d’inquiétude pour la communauté internationale tout entière.  À cet égard, il a appelé tous les États Membres à ratifier le Protocole de Kyoto sur le réchauffement climatique.


M. Cuttaree a regretté les récentes actions unilatérales du Royaume-Uni à propos de l’archipel des Chagos.  Il a rappelé que son pays avait toujours favorisé une approche bilatérale dans sa volonté de recouvrer sa souveraineté sur l’archipel, dont il a estimé qu’il avait été détaché du territoire mauricien avant l’indépendance, au mépris de la loi et en violation des résolutions 2066, 2232 et 2357 de l’Assemblée générale.  Il a souligné la « tragique dimension humaine » de cette question, expliquant que tous les habitants des Chagos avaient été forcés de quitter leur terre natale avant l’indépendance de Maurice.  Il a également souhaité la reprise du dialogue avec le Gouvernement français sur la question de Tromelin.  M. Cuttaree a par ailleurs soutenu la candidature de l’Inde à un siège permanent au Conseil de sécurité.  Il a souhaité que l’Afrique et l’Amérique latine aient également un siège permanent.  Il a enfin souligné la nécessité pour les PEID, disséminés sur tous les océans du monde, de faire entendre leur voix au Conseil.


M. RABBIE L. NAMALIU, Ministre des affaires étrangères et de l’immigration de Papouasie-Nouvelle-Guinée, rappelant que son pays contribue pour 5 à 7% des ressources de la biodiversité mondiale, a insisté sur la responsabilité commune des États dans la protection et la conservation des ressources d’une importance vitale pour l’avenir de l’humanité.  Il s’est prononcé pour des pratiques d’exploitation forestières durables et a condamné les méthodes de pêche destructrices.  Rappelant également les efforts de coopération régionale, symbolisée par l’adoption par le Forum des îles du Pacifique du « Plan pour le Pacifique » et de ses quatre objectifs de croissance économique, développement durable, sécurité et bonne gouvernance, le Ministre a souligné que cette coopération avait permis de résoudre la crise des Îles Salomon.  La Papouasie-Nouvelle-Guinée a elle-même bénéficié de l’assistance régionale et internationale dans la crise de Bougainville, a-t-il ajouté.  Ce conflit, qui a beaucoup affecté notre nation, nous a beaucoup appris, a-t-il poursuivi, affirmant que la Papouasie-Nouvelle-Guinée remet en place un état de droit dans le cadre d’une réforme constitutionnelle profonde qui aboutira à la mise en place d’un gouvernement autonome démocratiquement élu par le peuple de Bougainville.  Le Ministre a remercié le Secrétaire général de l’ONU et les pays du Pacifique pour leur assistance, ainsi que les partenaires du développement, et les a incités à poursuivre leur coopération dans les dernières étapes du processus, jugées critiques.


Le Ministre s’est dit préoccupé par la sécurité et la vulnérabilité de nombreux petits États insulaires et attend beaucoup de la prochaine Réunion de Maurice chargé d’examiner la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.  Estimant que les petits États insulaires ressentent déjà quotidiennement les effets du changement climatique, le Ministre a appelé la communauté internationale à unir ses efforts pour en réduire les effets, a salué l’intention exprimée par la Russie de souscrire au Protocole de Kyoto et a invité les autres États à reconnaître leurs responsabilités et à y adhérer.  M. Namalui s’est prononcé pour un élargissement du Conseil de sécurité qui prenne en compte la représentation jugée insuffisante des pays en développement d’Asie-Pacifique, d’Afrique et d’Amérique latine, et qui permette d’envisager l’admission comme membres permanents de l’Allemagne et du Japon.


M. BARAK SOPE MAAUTAMATE, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Vanuatu, a exprimé le soutien de son Gouvernement à l’égard de la réforme des Nations Unies, afin d’en faire une organisation plus forte et plus efficace.  M. Maautamate a souhaité s’associer aux demandes d’autres délégations de revoir la composition du Conseil de sécurité pour qu’il reflète mieux les l’ensemble des pays membres de l’Organisation, particulièrement les groupes sous-représentés, sans pour autant nuire à son pouvoir.  Dans cet ordre d’idées, M. Maautamate a plaidé pour la refonte de la représentation permanente du Conseil de sécurité de manière à y inclure le Japon, un représentant du continent africain, du Moyen-Orient, et du groupe des petits pays en développement.  Par ailleurs, le Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Vanuatu a estimé que la lutte contre le terrorisme ne devait pas masquer d’autres problèmes importants auxquels étaient confrontés les pays en voie de développement, les petits États insulaires particulièrement.  La situation internationale actuelle discrimine la plupart de ces pays, a-t-il expliqué, en utilisant des pratiques commerciales « injustes » et l’imposition de politiques d’ingérence dans les économies nationales.  Ce type de mesures menace la survie économique de Vanuatu et d’autres petits pays en développement, a-t-il affirmé, ajoutant qu’un soutien international plus important était impératif afin de permettre à ces nations d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  M. Maautamate a également plaidé pour la reconnaissance et le respect des droits à l’autodétermination du peuple de Papouasie occidentale.


M. FRANÇOIS-XAVIER NGOUBEYOU, Ministre d’État chargé des relations extérieures du Cameroun, a rappelé la proposition faite par son pays, lors du Sommet du Millénaire, en faveur de la création, au sein du Secrétariat général de l’ONU, d’un Observatoire international d’éthique chargé de promouvoir entre les nations et à l’intérieur de celles-ci les valeurs humaines fondamentales universelles.  M. Ngoubeyou a également jugé réel le risque que l’on s’accommode de la pauvreté endémique qui tue chaque jour par milliers, en particulier en Afrique sub-saharienne.  Pour lutter contre la faim et la pauvreté, nous avons besoin de financements privés et publics massifs et nous avons besoin d’être soulagés du fardeau de la dette, a-t-il affirmé.  Selon lui, l’ordre économique actuel, si l’on n’y prend garde, risque de consolider et de pérenniser les rapports de force au profit des pays riches, et au détriment des nations pauvres, a-t-il souligné, précisant que le coton d’Afrique de l’Ouest et du Centre était l’exemple même d’une mondialisation déséquilibrée et injuste.  M. Ngoubeyou a en outre appelé les Nations Unies à apporter son soutien au Secrétaire général et à user de son influence pour aider le Nigéria et le Cameroun dans le processus de mise en œuvre de l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ) portant sur le différend frontalier entre les deux pays.


M. TOM R. BUTIME, Ministre des affaires étrangères de l’Ouganda, a rappelé que son pays doit faire face au terrorisme de l’Armée de résistance du Seigneur.  Il a toutefois estimé que les récents accords de paix conclus entre le Gouvernement soudanais et le SPLM/A, qui vont rétablir la paix et la stabilité dans le sud du Soudan, devraient aider son pays à mettre fin aux attaques de l’Armée de résistance du Seigneur, menées à partir de bases situées au Sud-Soudan.  Se félicitant de l’évolution de la situation au Burundi, le Ministre a appelé les parties qui n’ont pas encore adhéré à l’accord de paix à cesser leurs activités militaires et à rejoindre le processus en cours, et a salué le déploiement de forces de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays.  L’Ouganda continue de soutenir le processus de paix en République démocratique du Congo, a ajouté le Ministre, qui a invité toutes les parties à respecter les Accords de Pretoria et à résister à la tentation de reprendre les armes.  Il a également souhaité un renforcement de la Mission d’observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.  Il a en outre suggéré d´élargir le Gouvernement d’union nationale actuel à d’autres groupes légitimes et a jugé urgent de réunir la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. 


Le Ministre a jugé alarmant que, quatre ans après l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement, le revenu par tête continue de baisser et que la mortalité infantile et la mortalité maternelle augmentent dans de nombreuses parties de l’Afrique.  Selon M. Butime, l’Assemblée générale devrait se concentrer notamment sur un suivi efficace de la mise en œuvre des différents plans d’action; la restructuration du système commercial mondial, en particulier dans l’agriculture, le commerce de certains services et les exportations de produits à valeur ajoutée par les pays en développement; la mobilisation de ressources adéquates pour lutter contre la malaria, la tuberculose et le VIH/sida; le renforcement de la coopération Sud-Sud; et un soutien international plus fort au nouveau Partenariat économique pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Le Ministre a enfin jugé plus nécessaires que jamais la revitalisation de l’Assemblée générale et la réforme du Conseil de sécurité.  Concernant ce dernier, il a souhaité que l’Afrique se voit accorder au moins deux sièges permanents et cinq sièges non permanents au sein d’un Conseil élargi et démocratisé.


Droits de réponse


Le représentant de l’Érythrée a dénoncé l’intervention, ce matin, du Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, M. Seyoum Mesfin, lequel avait regretté des complications dans l’application de certains aspects de la décision de la Commission du tracé de la frontière Éthiopie/Érythrée.  Selon le représentant de l’Érythrée, les complications découlent du rejet par l’Éthiopie du tracé de la frontière et de son refus de coopérer avec la Commission.  Selon lui, la paix est juste et garantie que lorsqu’elle est fondée sur la primauté du droit, et tout autre arrangement fondé sur la loi de la jungle ne conduit qu’à l’instabilité.  Il a souligné qu’au cours des 12 derniers mois, l’Éthiopie avait violé les normes du droit international.  L’attachement de l’Érythrée à la paix est clair, a-t-il ajouté, précisant que son Gouvernement avait tout fait pour résoudre les questions polémiques par le dialogue et les moyens pacifiques.


Le représentant de l’Indonésiea répondu au Ministre des affaires étrangères de Vanuatu qui a, selon lui, cet après-midi, incorrectement soulevé la question de la Papouasie occidentale.  La Papouasie occidentale fait partie intégrante de l’Indonésie, a-t-il souligné, précisant que ce statut était reconnu par la communauté internationale depuis des décennies.


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