Conférence de presse

CONFERENCE DE PRESSE DU REPRESENTANT PERMANENT DE LA FRANCE SUR LA MISSION QU’IL DIRIGERA DU 7 AU 16 JUIN EN AFRIQUE CENTRALE

09/09/03
Communiqué de presse
Conférence
de
presse


                                                      Le 9 septembre 2003


LE COLLEGIUM INTERNATIONAL ETHIQUE, POLITIQUE ET SCIENTIFIQUE ESTIME QU’IL FAUT RAMENER L’ONU AU RANG D’AUTORITE MORALE RESPECTEE


Lors d’une conférence de presse tenue ce matin au Siège des Nations Unies à New York, Michel Rocard, ancien Premier Ministre de la France et Président de la Commission pour les affaires culturelles au Parlement européen a énuméré les principes essentiels qui régissent le Collegium international éthique, politique et scientifique créé il y a deux ans.  Partant du constat qu’il existe un besoin d’expertise internationale des problèmes du monde contemporain, certains hauts responsables politiques qui ont acquis une expérience dans ce domaine à la tête de leurs pays ou institutions ont décidé de mettre leurs connaissances en commun et de formuler des recommandations en matière de gouvernance mondiale. 


Ces suggestions ont donné lieu à la rédaction du mémorandum présenté aujourd’hui au Secrétaire général.  L’expertise acquise dans le domaine de la décision publique par ces hauts responsables est utilement complétée par la contribution de savants, de philosophes, d’économistes et d’intellectuels, a indiqué M. Rocard.  Le mémorandum est fondé sur l’idée qu’il est nécessaire de tirer les conséquences de la mondialisation en lui redonnant des fondements éthiques et moraux. 


Poursuivant la présentation, M. William Vanden Heuvel, Ambassadeur des Etats-Unis et Vice-Président de l’Institut Franklin et Eleanor Roosvelt a indiqué pour sa part que le Collegium s’efforce d’établir un agenda visant à traiter les problèmes fondamentaux du monde contemporain dans l’espoir d’une action plus efficace des Nations Unies, seules légitimées à son avis à édifier un monde meilleur. 


Insistant pour sa part sur l’importance de donner sa place à la société civile dans le règlement politique des affaires internationales, M.Fernando Henrique Cardoso, ancien Président du Brésil a, quant à lui, rappelé la nécessité de donner la parole aux réseaux de citoyens qui se constituent chaque jour.  Il faut créer un nouveau monde fondé sur le respect de l’opinion publique et régler les questions politiques en tenant compte des valeurs et de l’éthique défendues par les citoyens, a-t-il dit. 


Répondant à la question de savoir si les réformes de l’ONU envisagées dans le mémorandum impliquent une réforme de la Charte, M. Stéphane Hessel, Ambassadeur de France, a précisé que dans la mesure où la Charte n’avait pas été appliquée comme elle aurait pu l’être, il fallait aujourd’hui revenir à sa lettre.  Il ne serait pas judicieux de formuler des idées utopiques concernant une réforme de la Charte dans la mesure où elle renferme en elle-même de grandes potentialités non encore exploitées, a précisé l’Ambassadeur Hessel. 


S’agissant de la façon dont le Collegium envisage le rôle des Nations unies en matière de développement, M. Rocard a rappelé que l’ONU est l’organisation la mieux à même d’aider le monde en développement et d’établir un équilibre entre le pouvoir politique et l’opinion publique des populations des pays en développement.  Cependant, il faut aujourd’hui ramener l’ONU au rang d’autorité morale respectée.  Pour ce faire, a conclu M.Vanden Heuvel, il faut promouvoir un changement d’attitude politique de nombreux pays, au premier rang desquels figurent les Etats Unis, allant dans le sens d’une plus meilleure écoute de l’opinion publique et d’un plus grand respect de l’être humain.


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