TAD/1942

ÉTUDE SUR LES TRANSPORTS MARITIME, 2002 : LE COMMERCE MARITIME MONDIAL EN 2001 S’EST CONTRACTÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 15 ANS ET NE DEVRAIT PAS PROGRESSER CETTE ANNÉE

26/12/2002
Communiqué de presse
TAD/1942


                                                            TAD/1942

                                                            26 décembre 2002


ÉTUDE SUR LES TRANSPORTS MARITIME, 2002 : LE COMMERCE MARITIME MONDIAL EN 2001 S’EST CONTRACTÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 15 ANS ET NE DEVRAIT PAS PROGRESSER CETTE ANNÉE


CNUCED, 19 décembre 2002 -- Le commerce maritime mondial s’est contracté en 2001, passant de 5,89 milliards à 5,83 milliards de tonnes, après 15 années consécutives de croissance, d’après l’Étude sur les transports maritimes, 2002[1] de la CNUCED, publiée aujourd’hui. Le taux de croissance de -1% en 2001 contraste fortement avec les vigoureux 3,9% enregistrés en 2000 et est principalement attribuable au ralentissement économique aux États-Unis, au Japon et dans une moindre mesure en Europe. Pour 2002, le rapport ne prévoit ni progression ni recul du commerce maritime mondial.


Les pays asiatiques ont représenté la plus grande part (36,8%) du tonnage total d’exportations maritimes mondiales, en grande partie grâce aux exportations de pétrole brut des pays d’Asie occidentale et d’articles manufacturés des pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est. L’Europe a représenté 25,5% du tonnage mondial chargé, la majeure partie correspondant aux pays de l’Union européenne. Environ 20,9% du tonnage d’exportations mondiales a été assuré par les pays industrialisés d’Amérique du Nord et les pays en développement d’Amérique latine et des Caraïbes, dont les considérables exportations de pétrole brut, de minerai de fer, de charbon et de céréales ont constitué les deux tiers environ du tonnage total de cette partie du monde. L’Afrique et l’Océanie ont représenté 9,4% et 7,4%, respectivement, du tonnage mondial d’exportations.


Le niveau des taux de fret a diminué dans les secteurs du tramping et des services de ligne, d’après le rapport de la CNUCED. Selon les indices de fret pour les différentes catégories de navires-citernes, 2001 a été une mauvaise année pour les propriétaires de navires, et la tendance à la baisse devrait se poursuivre au début de 2003. Une évolution analogue est signalée pour les transporteurs de vrac sec et les porte-conteneurs.


Le rapport annuel examine l’évolution récente des transports maritimes mondiaux, en particulier pour les pays en développement, en s’intéressant plus particulièrement cette année aux pays en développement d’Amérique. D’après l’Étude 2002:


Le trafic maritime global de marchandises des pays en développement n’a que très faiblement augmenté, tandis que la part de ces pays dans la flotte marchande mondiale diminuait légèrement, malgré une augmentation en valeur absolue du tonnage de port en lourd en Asie et en Amérique;


L’accroissement en volume du commerce de marchandises des pays en développement d’Amérique a été positif en 2001, d’après les estimations de l’OMC, mais cependant en net recul par rapport à l’année précédente. Le tonnage de marchandises chargées et déchargées n’a augmenté que de façon marginale;


La flotte marchande des pays en développement d’Amérique a légèrement augmenté pour s’établir à 34,6 millions de tonnes de port en lourd (tpl), et a représenté 4,2% de la flotte mondiale − le même pourcentage pour la troisième année consécutive. L’âge moyen de la flotte était de 17,1 ans, les navires les plus récents étant les porte-conteneurs avec 9,2 ans, et les plus anciens les transporteurs de vrac avec 19,2 ans.


La part des pays en développement dans le commerce maritime mondial augmente…


Les statistiques de la CNUCED indiquent que la part des pays en développement dans le commerce maritime mondial a légèrement augmenté en 2001 −passant de 49,6% en 2000 à 50,5%− en raison d’un accroissement des marchandises chargées. Le pétrole et d’autres produits de base constituent une forte proportion des marchandises chargées.


La part des pays en développement d’Asie dans le total des marchandises chargées et déchargées a également augmenté l’an dernier, passant de 29,1% à 29,8% (chargements) et de 21,0% à 21,5% (déchargements). Pour les pays en développement d’Afrique, la part des marchandises chargées est tombée de 7,4 à 7,0%, tandis que celle des marchandises déchargées passait de 3,5 à 2,9%. La part du commerce maritime des pays en développement d’Amérique a légèrement augmenté, s’établissant à 13,3% pour les marchandises chargées (contre 12,7% précédemment) et à 5,9% pour les marchandises déchargées (contre 5,8%).


Pour l’ensemble du commerce maritime, l’Étude indique que les chargements de navire-citerne ont augmenté de seulement 0,6%, tandis que les chargements secs diminuaient de 1,9%. Ce dernier chiffre s’explique par une croissance annuelle négative des petits vracs et du trafic de ligne qui a été supérieure à la croissance annuelle positive de 1,2% observée pour les cinq principaux produits primaires constituant le vrac sec. Parmi ceux-ci, les transports de charbon et, dans une moindre mesure, de phosphates ont enregistré une appréciable progression de leur croissance annuelle, tandis que les transports de minerai de fer, de céréales et de bauxite et alumine reculaient. Le rapport passe brièvement en revue quelques-unes des mesures de sécurité adoptées pour le trafic régulier de conteneurs par les autorités des États-Unis à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001.


…mais leur part de la flotte mondiale diminue


Les pays en développement ont accusé une très légère diminution de leur part de la flotte mondiale −de 19,4 à 19,3%− mais en capacité absolue, leur flotte a augmenté de 2 millions de tpl pour s’établir à 159 millions de tpl au début de cette année. En Asie, les pays en développement ont accru leur tonnage de port en lourd, qui est passé de 115,7 millions en 2001 à 117 millions début 2002, ce tonnage représentant désormais 14,2% du tonnage mondial, soit encore 73,6% de la flotte de l’ensemble des pays en développement. Les pays en développement africains, en revanche, sont restés à 0,7% du tonnage mondial (3,8% du tonnage total des pays en développement).


Les immatriculations de navires dans les pays développés à économie de marché et dans les pays socialistes d’Asie ont représenté, respectivement, 25,1% et 3,2% de la flotte mondiale. La plus forte expansion de la flotte a été observée dans les pays de libre immatriculation, avec une progression de 10 millions de tpl, soit un total de 402,4 millions de tpl, ou 48,7% de la flotte mondiale en 2001 (contre 48,5% de l’année précédente). Les flottes de libre immatriculation, souvent appelées pavillons de complaisance, ont récemment suscité diverses inquiétudes concernant la sécurité et la protection de l’environnement.


L’expansion de la flotte mondiale s’est poursuivie au rythme de 2,1%, pour s’établir à 825,6 millions de tpl début 2002. Les livraisons de nouveaux navires en 2001 ont représenté 45,2 millions de tpl (en hausse de 1,8 % par rapport à 2000), le tonnage démoli et perdu, 27,9 millions de tpl (en baisse de 27,7%), d’où un gain net de 17,3 millions de tpl. Les pétroliers et les transporteurs de vrac sec ont représenté 70,3% de la flotte mondiale totale. La flotte de porte-conteneurs a augmenté de 11,4%, pour s’établir à 77,1 millions de tpl, soit 9,3% de la flotte mondiale.


L’âge moyen de la flotte des pays en développement (14,2 ans) est légèrement supérieur à la moyenne mondiale (13,9 ans). Mais cette moyenne cache des différences selon les types de navire et les régions: les navires-citernes, les transporteurs de vrac et les porte-conteneurs des pays en développement sont généralement plus récents que ceux des autres pays, contrairement aux navires de transport de marchandises classiques, qui affichent deux ans de plus que la moyenne mondiale.


La productivité opérationnelle de la flotte mondiale, mesurée en tonnes de marchandises transportées par tonne de port en lourd, est tombée de 7,3 en 2000 à 7,1 en 2001. La productivité, mesurée en milliers de tonne-mille par tonne de port en lourd, a également diminué, passant de 30,9 en 2000 à 29,5. Ces résultats s’expliquent par une diminution des coefficients de chargement. L’accroissement du tonnage excédentaire, passé de 2,3% de la flotte mondiale en 2000 à 2,6% en 2001, explique également cette diminution de la productivité.


Perspectives régionales pour les pays en développement d’Amérique


Depuis 1998, les pays latino-américains et caraïbes ne cessent de passer par des hauts et des bas sur le plan économique: après avoir récupéré de la crise de 1997, la région a bénéficié en 1998 d’un accroissement de 2,3% de la production, auquel a succédé un maigre 0,4% d’augmentation en 1999. La production a ensuite enregistré une vigoureuse croissance de 4,1% en 2000, grâce au boom de l’économie mondiale, qui a été suivie d’une modeste hausse de 0,5% en 2001. En raison du ralentissement économique aux États-Unis, on prévoit cette année une croissance zéro du commerce maritime dans la région. Les taux de croissance en volume des exportations et des importations en 2000 ont été de 11% et 13,9%, respectivement, mais les estimations pour 2001 sont beaucoup plus modestes. Environ 60% des exportations de ces pays et 50% de leurs importations concernent l’Amérique du Nord. Le commerce intrarégional représente environ 15% −soit une part légèrement supérieure à celle des échanges commerciaux avec l’Europe.


La flotte marchande des pays en développement d’Amérique a atteint un total de 34,6 millions de tpl en 2001 et est fortement concentrée au Mexique, en Amérique centrale et dans les Caraïbes, qui représentent ensemble 26,3 millions de tpl. Les pays de la côte est de l’Amérique du Sud représentent 6,6 millions de tpl, et le reste correspond à des pays de la côte ouest. Trois pays de la région −Bahamas, Bermudes et Panama− sont des pays de libre immatriculation qui représentent 218,7 millions de tpl.


Les principaux vracs, tels que le pétrole brut, le minerai de fer, le charbon et les céréales, sont exportés à partir de terminaux mécanisés spécialisés qui font souvent partie d’une structure industrielle intégrée. Les exportations et les importations de marchandises de ligne et autres cargaisons passent par les ports publics qui, ces dernières années, ont été ouverts à la gestion et aux investissements privés. Les niveaux des taux de fret pour les services de tramping et les services de ligne ont diminué, suivant en cela la tendance générale dans les transports maritimes. Les transports intérieurs en Amérique du Sud restent sous-développés, mais les présidents des pays de la sous-région, à l’occasion de leur première réunion tenue en août 2000, ont décidé de s’attaquer à ce problème. Les coûts de fret pour le trafic d’importation de ces pays en 2000 représentaient 8,6% de la valeur à l’importation des marchandises, soit un chiffre légèrement inférieur à la moyenne pour les pays en développement, qui occulte cependant des différences au sein de la région (les pays des Caraïbes affichent des moyennes plus élevées).


Pour plus d'informations, veuillez contacter Carlos Cañamero, économiste, Division de l'infrastructure des services pour le développement et de l'efficacité commerciale, tel: +41 22 907 2041, fax: +41 22 907 0050, courrier électronique: transport.section@unctad.org; soit Muriel Scibilia, chargée de presse, tel: +41 22 907 5725/5828, fax: +41 22 907 0043, e-mail: press@unctad.org.


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[1]L’Étude sur les transports maritime, 2002 (numéro de vente: E.00.II.D.26, ISBN 92‑1‑112501‑4) pourra être téléchargée gratuitement sur le site Web de la CNUCED (www.unctad.org) pendant un mois. Elle peut également être obtenue au prix de 80 dollars des États-Unis auprès du site www.un.org/publications, de la Section des ventes et de la commercialisation, Bureau E-4, Palais des Nations, CH 1211 Genève 10 (Suisse), téléphone: +41 22 907 2606/2613, télécopie: +41 22 917 0027, courrier électronique: unpubli@unog.ch; ou du Service des publications des Nations Unies, Two UN Plaza, Bureau DC2-853, New York, NY 10017 (États-Unis), téléphone: +1 212 963 83 02 ou +1 800 253 96 46, télécopie: +1 212 963 34 89, courrier électronique: publications@un.org.

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