SOC4599

LA GRANDE COMMISSION RECOMMANDE L'ADOPTION DE LA DECLARATION ET DU PLAN D'ACTION A LA PLENIERE DE LA DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT

12/04/2002
Communiqué de presse
SOC4599


Grande Commission                                          SOC/4599

Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement           12 avril 2002


LA GRANDE COMMISSION RECOMMANDE L'ADOPTION DE LA DECLARATION ET DU PLAN D'ACTION A LA PLENIERE DE LA DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT


La Grande Commission a recommandé* ce matin l’adoption du projet de Déclaration politique et du projet de Plan d’action international sur le vieillissement, 2002, à la plénière de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui doit achever ses travaux cet après-midi, à Madrid.  Ces textes devraient constituer la feuille de route qui permettra à la communauté internationale de «faire face aux possibilités et aux défis du vieillissement de la population au XXIe siècle» et d'instaurer une «société pour tous les âges».


Les deux documents expriment l'engagement des gouvernements du monde à prendre des mesures à tous les niveaux, national et international, pour tirer parti du potentiel considérable qu'offre le vieillissement au XXIe siècle selon trois orientations prioritaires: les personnes âgées et le développement, la promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées et la création d'environnements favorables et porteurs.  Les gouvernants reconnaissent ainsi que pour relever les défis des profondes transformations liées au vieillissement de la population mondiale, les sociétés auront besoin de stratégies pragmatiques et concrètes tenant compte des réalités sociales, culturelles, économiques et démographiques du nouveau siècle.


Concrètement, le projet de Plan d'action identifie pour chacune des trois priorités, une série de thèmes spécifiques qui sont assortis d'objectifs précis et de mesures pratiques à prendre.  C'est la Commission du développement social qui, pour le système des Nations Unies, sera responsable du suivi et de l'évaluation de sa mise en oeuvre. 


Les travaux de la Grande Commission ont été dirigés durant cette semaine de négociations ultimes par M. Felipe Paolillo (Uruguay), qui avait également conduit les travaux du Comité préparatoire.  Lors de sa première réunion, la Grande Commission avait décidé pour accélérer ses travaux de se diviser en deux groupes de travail, l'un chargé du projet de Déclaration politique et l'autre chargé du projet de Plan d'action.


Le Rapporteur de la Grande Commission, Mme Ivana Grollova (République tchèque) présentera cet après-midi officiellement ces documents à la plénière.


* Par un projet de résolution de procédure publié sous la cote A/CONF.197/MC/L.2.


Adoption du rapport final de la Grande Commission


      Le rapport de la Grande Commission figure sous la cote A/CONF.197/MC/L.1 et Add.1 à 8.  Le projet de déclaration et le Plan d’action international doivent être lus en conjonction avec les documents transmis par le Comité préparatoire sous la cote A/CONF.197/3 et Add.1 à 5.


Projet de Déclaration politique


Afin de faire face aux possibilités et aux défis du vieillissement de la population au XXIe siècle, la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (tenue à Madrid du 8 au 12 avril 2002), en adoptant cet après-midi en plénière ce projet de déclaration politique, reconnaîtrait que le monde connaît une transformation démographique sans précédent faisant que toutes les sociétés doivent promouvoir des possibilités accrues pour permettre aux personnes âgées de réaliser leur potentiel afin de participer pleinement à tous les aspects de la vie.


Pour ce faire, les représentants de gouvernements s'engageraient par le Plan d'action sur le vieillissement, 2002, à agir à tous les niveaux, notamment aux niveaux national et international, selon trois orientations prioritaires: les personnes âgées et le développement, la promotion de la santé et du bien-être jusque dans le troisième âge, et la création d'environnements porteurs et favorables.  Ils réitéreraient également l'engagement pris par leurs chefs d'Etat et de gouvernement aux principaux sommets et conférences des Nations Unies et dans la Déclaration du Millénaire de promouvoir l'instauration d'une société pour tous les âges et réaffirmeraient les recommandations du Plan d'action international sur le vieillissement adopté par l'Assemblée générale en 1982 ainsi que les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées de 1991.


Par l'adoption de la Déclaration, les participants s’engageraient à n’épargner aucun effort pour promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y compris le droit au développement, reconnaissant que les personnes, au fur et à mesure qu'elles vieillissent, devraient mener une vie caractérisée par l'épanouissement, la santé, la sécurité et la participation active à la vie économique, sociale, culturelle et politique de leur société.  Ce faisant, ils reconnaîtraient la nécessité d'incorporer une perspective sexospécifique dans tous les programmes et politiques afin de tenir compte des besoins et expériences des hommes et des femmes âgés.


La transformation démographique devant être la plus marquée et la plus rapide dans les pays en développement, où la population âgée devrait quadrupler au cours des 50 prochaines années, les représentants des gouvernements reconnaîtraient qu'il importe de placer le vieillissement parmi les questions de développement ainsi que dans les stratégies d'élimination de la pauvreté.  Tout en soulignant que pour y parvenir, une coopération internationale accrue est indispensable, ils reconnaîtraient dans le même temps que les politiques spécifiques varieront selon les conditions que connaît chaque pays. 


Pour relever tous les défis associés au vieillissement, la Déclaration soulignerait l'importance de la recherche internationale, de l'accès aux programmes d'éducation et de formation, de l'autonomisation des personnes âgées et de leur donner la possibilité de travailler aussi longtemps qu'elles le souhaitent et en sont capables.  Il incomberait au premier chef aux gouvernements de promouvoir et de fournir des services sociaux de base et des soins de santé physique et mentale pour tous, mais ceux-ci devraient aussi travailler avec les autorités locales, la société civile, le secteur privé, les bénévoles et les personnes âgées elles-mêmes. 


Chacun devant pouvoir atteindre, progressivement, le plus haut niveau possible de santé physique et mentale, les représentants des gouvernements s'engageraient à fournir aux personnes âgées un accès universel et équitable aux soins et aux services de santé, y compris aux services de santé physique et mentale.  Ils s'engageraient aussi à protéger les personnes âgées et à leur porter assistance dans les situations de conflit armé et sous occupation étrangère.


Enfin, reconnaissant la nécessité de renforcer la solidarité et les partenariats entre générations, les participants de l'Assemblée mondiale de Madrid inviteraient tous les peuples dans tous les pays et tous les secteurs de la société, individuellement ou collectivement, à partager cette vision d’une égalité pour les personnes tous âges.


Projet de plan d'action international sur le vieillissement, 2002


      Afin de tirer parti du potentiel considérable qu'offre le vieillissement au XXIè siècle, le projet de Plan d'action préconise, tout au long de ses 117 paragraphes, des changements dans les comportements, les politiques et les pratiques à tous les niveaux et dans tous les secteurs.  L'objectif affirmé est de faire en sorte que tous puissent vieillir dans la sécurité et la dignité et participer à la vie de leurs sociétés en tant que citoyens disposant de tous les droits.  Concrètement, il entend garantir aux personnes âgées la pleine jouissance de leurs droits de l'homme, y compris le droit au développement, la pleine participation à la vie économique, politique et sociale, et l'opportunité de continuer à s'épanouir au fur et à mesure qu'elles vieillissent.  Il met aussi l'accent sur l'élimination de la violence et de la discrimination à l'encontre des personnes âgées, l'égalité entre les sexes, l'importance de la famille, les soins et services de santé et la protection sociale pour les personnes âgées. 


Les gouvernements seraient au premier chef responsables de donner effet aux dispositions du Plan d'action, mais ils devraient nouer à cet effet de véritables liens de partenariat entre l'ensemble des secteurs de la société civile, y compris les personnes âgées elles-mêmes, et le secteur privé.  Les recommandations concrètes qui sont préconisées s'articulent autour de trois orientations prioritaires qui ont été définies de façon à orienter la formulation et la mise en oeuvre de politiques en vue d'adapter la société à un monde vieillissant tout en reconnaissant que les politiques à adopter varieront selon le pays et la région.  Chacune s'accompagne de thèmes et d'objectifs spécifiques pour lesquels des actions sont recommandées.


            La première orientation prioritaire -les personnes âgées et le développement- identifie huit thèmes qui exigeraient que des mesures soient prises d'urgence pour assurer l'intégration et l'autonomisation des personnes âgées, leur permettant ainsi de participer activement à la société, au développement et à la population active.  Les gouvernements devraient à cet effet se concentrer sur la participation des personnes âgées à la prise de décisions à tous les niveaux, les possibilités d'emplois pour toutes les personnes âgées qui souhaitent travailler et la sécurité des revenus, la protection sociale et la prévention de la pauvreté des personnes âgées.  Ils devraient aussi leur assurer l'égalité des chances en matière d'éducation permanente, de formation et de reconversion et améliorer les conditions de vie et de l'infrastructure dans les zones rurales.  Dans le cadre cette première priorité, ils devraient enfin intégrer les migrants âgés dans leurs nouvelles communautés, garantir un accès égal des personnes âgées, y compris celles déplacées à l'intérieur d'un pays, à la nourriture, au logement et aux soins médicaux dans les situations de catastrophes naturelles ou d'urgence humanitaire et renforcer leur participation au rétablissement et à la reconstruction des communautés et du tissu social à la suite d'une situation d'urgence.


Au titre de la promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées, la deuxième orientation prioritaire du Plan d'action, les gouvernements devraient réduire les effets cumulatifs des facteurs augmentant le risque de maladie et la dépendance qui peut en résulter chez les personnes âgées, élaborer des politiques de prévention des troubles de la santé chez ces personnes, et garantir leur accès à une alimentation et à une nutrition adéquates.  Ils seraient aussi invités à éliminer les inégalités sociales et économiques fondées sur l'âge, le sexe ou tout autre motif, à développer et renforcer les services de soins de santé primaires et de soins de longue durée.  Ils leur seraient aussi demandé de mettre en place un continuum de soins de santé pour répondre aux besoins de santé des personnes âgées et à ce titre, fournir un appui aux services de soins palliatifs, tels que décrits dans la dernière définition* fournie par l'OMS, et à leur intégration dans la médecine générale.


Le Plan d'action aborde aussi longuement la question des personnes âgées et du VIH/sida.  Dans ce cadre, les gouvernements devraient renforcer et mieux reconnaître la contribution que les personnes âgées apportent au développement en soignant les enfants atteints de maladies chroniques, notamment du VIH/sida, ainsi que leur rôle en tant que parents de substitution.  


Dans cette deuxième priorité, le Plan d'action traite également de la formation des personnes qui dispensent des soins de santé et des spécialistes de la santé, des besoins des personnes âgées en matière de santé mentale et de celles ayant des handicaps. 


Aux termes de la troisième orientation prioritaire -créer un environnement favorable et propice- les gouvernements seraient appelés à engager une action en faveur du «vieillissement sur place» dans la communauté, en tenant dûment compte des préférences individuelles et en offrant aux personnes âgées des possibilités de logement abordables.  Ils devraient mettre en place, de manière accrue, des services de transports publics accessibles et abordables tant dans les zones urbaines que rurales. 


Les personnes âgées, notamment les femmes, devraient aussi être aidées à assumer leur rôle de prestataires de services.  Dans cette partie, le projet de Plan traite aussi de l'abandon, des mauvais traitements et de la violence à l'encontre des personnes âgées.  Il appelle notamment à l'élimination de toutes les formes de délaissement, de sévices et de violence à leur égard.  Les gouvernements devraient entre autres, à ce titre, supprimer les rites liés au veuvage qui nuisent à la santé et au bien-être des femmes et adopter des textes législatifs et renforcer l'action judiciaire.  Il leur faudrait aussi se pencher sur l'image que l'on donne des personnes âgées.  Sur ce dernier point, les médias, ainsi que les secteurs public et privé devraient donner des personnes âgées une image positive. 


En matière d'application et de suivi de l'ensemble de ces dispositions, le projet de Plan prévoit qu'au niveau national la mise au point de programmes novateurs, la mobilisation de ressources financières et la mise en valeur des ressources humaines nécessaires devraient être menées de front.  Des liens de partenariat devraient se nouer entre les pouvoirs publics, l'ensemble des secteurs de la société civile et le secteur privé.  A l'échelon international, les gouvernements, tout en reconnaissant les possibilités offertes par la mondialisation, rappelleraient que de graves problèmes demeurent.  Aussi longtemps que toutes les nations ne connaîtront pas les bienfaits du développement économique et social, un nombre croissant de peuples, de pays et même de régions entières demeureront marginalisées.  Ils devraient donc agir dès à présent pour éliminer ces obstacles et mettre en oeuvre des politiques visant à aider les pays en développement et en transition à réagir efficacement à ces défis.  Une meilleure cohérence et gouvernance des systèmes monétaires, financiers et commerciaux serait, pour cela, nécessaire de manière urgente, ainsi qu'un prompt règlement concerté du problème de la dette  des pays en développement.  Ceux des pays développés qui ne l'ont pas encore fait seraient aussi inviter instamment à prendre des mesures concrètes pour atteindre l'objectif de consacrer 0,7% de leur produit national brut à l'Aide publique au développement et 0,15% aux pays les moins avancés. 


Le Plan d'action appelle aussi à une coopération internationale renforcée et demande aux fonds et programmes des Nations Unies d'aider les pays à le mettre en oeuvre.


* Selon la définition donnée par l'OMS, les soins palliatifs sont des «soins actifs et complets donnés aux malades dont l'affection ne répond plus au traitement curatif».  Cela consiste notamment à lutter contre la douleur et les autres symptômes, ainsi qu'à offrir un soutien psychologique, social et spirituel aux patients et à leur famille.


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