AG1288

MME MARY ROBINSON DEFEND UNE APPROCHE BASÉE SUR LES DROITS DE L’HOMME POUR PROTEGER LES ENFANTS

09/05/02
Communiqué de presse
AG1288


Assemblée générale                                          AG/1288

Session extraordinaire consacrée aux enfants                9 mai 2002

4e séance plénière – après-midi


MME MARY ROBINSON DEFEND UNE APPROCHE BASÉE SUR LES DROITS DE L’HOMME

POUR PROTEGER LES ENFANTS


Le Ministre de la justice d’Israël dénonce

l’enrôlement d’enfants par des organisations terroristes


Au deuxième jour de la session extraordinaire que consacre l'Assemblée générale aux enfants, une trentaine de chefs d'Etat, chefs de gouvernements, ministres et représentants d’institutions spécialisées ont, cet après-midi, continué de dresser un bilan de la situation des enfants dans le monde tout en s'efforçant de dessiner les contours de l'action internationale dans le futur.  Car si des améliorations significatives se sont produites douze ans après le Sommet mondial sur les enfants - taux élevés d'immunisation, réduction des taux de mortalité infantile, taux inégalé de scolarisation dans le monde.-, de nombreuses promesses ne sont toujours pas tenues.  Créer un Monde "digne des enfants", thème de la session, exigera que l'on élimine les causes responsables chaque année de la mort de 11 millions d'enfants, que l'on vienne en aide aux 150 millions d'enfants sous-alimentés, aux 120 millions d'enfants qui ne sont pas scolarisés, aux 13 millions d'enfants qui en 2000 étaient orphelins du sida ou encore aux 35 millions d'enfants déplacés à la suite de conflits armés.


C’est une approche reposant sur les droits de l’homme qu’a défendue Mme Mary Robinson, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, qui a rappelé aujourd’hui que l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant en 1989 a consacré une nouvelle vision de l’enfant, non plus considéré comme une chose que l’on protège, mais comme un individu qui dispose de droits.  Cette approche exige que les Etats déploient tous les moyens en leur pouvoir pour éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des enfants, a expliqué Mme Robinson, qui a relevé les inégalités de traitement dont souffrent les fillettes en particulier. Une telle approche, a-t-elle ajouté, exige que les enfants, parents et communautés locales aient les moyens de participer à la défense de leurs propres droits.  De son côté, M. Juan Somavia, Directeur général de l’Organisation internationale du travail a expliqué notamment que l’élaboration de programmes et projets de développement ne suffira pas à éliminer le travail auquel se livrent chaque jour 246 millions d’enfants.  Il faut mobiliser l’ensemble de la société qui doit faire preuve de courage et de créativité, a-t-il dit en proposant d’établir des zones, des entreprises des communautés, des villes, des régions et des pays exemptes d’un tel phénomène.


Pour sa part, le Ministre de la justice d’Israël, M. Meir Sheetrit, a dénoncé l’enrôlement d’enfants auquel se livrent les organisations terroristes palestiniennes, ce qui, a–t-il dit, constitue une violation flagrante des normes fondamentales du droit international et des droits de l’enfant. Cela est même contraire au droit islamique.  Au cours des neuf derniers mois, plus de 13 mineurs palestiniens âgés de moins de 18 ans ont pris part à des attentats suicides.  L’Autorité palestinienne continue d’encourager les enfants à faire le sacrifice de leur vie, a-t-il ajouté.  Il est tragique qu’au 21ème siècle des enfants innocents sont endoctrinés avec le discours de la haine.


Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Belgique ainsi que la Représentante personnelle du Président de la France ont, quant à eux, rappelé la proposition de l’Union européenne de consacrer la journée du 20 novembre aux droits de l’enfant.


Outre les personnalités citées, ont pris la parole le Président du Mexique, les Premiers Ministres de la Slovénie, du Tchad et du Canada, le Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Népal, le Vice-Premier Ministre de l’Azerbaïdjan, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, le Ministre principal et Ministre des affaires étrangères du Cambodge ainsi que les Ministres de Djibouti, de Saint-Marin, de la Lettonie, de la Turquie, d’Antigua-et-Barbuda, de l’Estonie, de Brunéi Darussalam, du Burundi, de l’Australie, de l’Erythrée, de l’Italie, de la Norvège, du Brésil et de la Pologne.  Les représentants des pays suivants ont fait une déclaration : République populaire démocratique de Corée, Chili, Irlande, Grenade et Tadjikistan.  L’Observateur du Saint-Siège est aussi intervenu.


La session extraordinaire de l’Assemblée générale poursuivra ses travaux d emain vendredi 10 mai à 9 heures.

Déclarations


M. JANEZ DRNOVSEK, Premier Ministre de la Slovénie, a indiqué que son pays fonde ses politiques de développement sur la reconnaissance de l’importance du rôle de la solidarité sociale pour donner aux enfants des chances égales de développement.  Reconnaissant l’importance de l’investissement dans le développement des enfants, la Slovénie fournit notamment une éducation et des soins gratuits aux enfants, de même qu’une sécurité sociale et économique.  Cependant, en dépit des efforts consentis, le représentant a regretté que les enfants demeurent un groupe marginalisé.  Dans ce contexte, les organisations non gouvernementales (ONG) et la société civile jouent un rôle important dans la prévention de l’exclusion sociale des enfants.  La communauté internationale est également un élément clé car les pays pauvres ne seront capables d’échapper au cercle de la pauvreté que par l’investissement dans le développement des enfants, lequel requiert l’aide des pays les plus développés et des ONG.  Les enfants dans les conflits armés, a poursuivi M. Drnovsek, doivent également être particulièrement assistés.  La Slovénie, par le biais de projets spécifiques, offre une aide aux enfants de l’Europe du sud-est qui ont été affectés par des conflits au cours de ces dix dernières années et qui s’est concrétisée par des programmes de réinsertion en faveur des enfants victimes des mines terrestres anti-personnel.  Le Premier Ministre slovène a indiqué en outre que des centres d’assistance psychologique ont également été institués. 


M. NAGOUM YAMASSOUM, Premier Ministre de la République du Tchad, s’est demandé si aujourd’hui les enfants étaient mieux traités qu’hier de par le monde et a jugé que cette session devrait être l’occasion de s’interroger sur ce qui doit être accompli pour que les enfants du monde entier vivent mieux.  Il a indiqué que le Tchad avait quant à lui entrepris des actions visant à améliorer les conditions de vie de l’enfant et a ratifié notamment la Convention relative aux droits de l’enfant, le 24 mai 1999, et ses Protocoles facultatifs, ainsi que la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, le 30 mars 2000.  Le Tchad a également ratifié la Convention sur les pires formes de travail des enfants ainsi que la Convention 138 sur l’âge minimum d’admission des enfants à l’emploi, et il a adhéré à la position commune africaine adoptée lors du Forum du Caire sur l’enfant africain de mai 2001.  Le Gouvernement tchadien a également adopté une Déclaration dans laquelle il précise que l’âge minimum pour être recruté dans les forces armées est de 18 ans révolus et, à ce titre, M. Yamassoum a réfuté les allégations de certaines organisations non gouvernementales concernant l’enrôlement forcé d’enfants dans l’armée tchadienne.  En 1993 et en 1995, le Tchad a élaboré un Programme national en faveur de l’enfant qui s’articule autour de cinq axes dont la santé et la nutrition, l’eau, l’assainissement et l’environnement, l’éducation de base, et l’encadrement de la petite enfance et des enfants en difficulté. 


M. Yamassoum a également mentionné la création du parlement des enfants et la campagne “Dire Oui pour les enfants” au cours de laquelle les enfants ont centré leurs préoccupations sur la lutte contre le VIH/sida, l’éducation, la lutte contre la pauvreté, la protection des enfants en temps de guerre, la fin de leur exploitation, autant de démarches qui soulignent la volonté du Gouvernement d’inscrire la protection de l’enfant dans ses priorités.  Il a souligné que la mise en oeuvre de ces programmes était menée en collaboration avec la société civile et l’UNICEF et a précisé que les objectifs étaient dans les prochaines années de réduire le taux de mortalité infantile et de faire passer la couverture vaccinale à 60%.  Dans le domaine de l’éducation, les efforts déployés par le Gouvernement ont permis de faire passer le taux de scolarisation des garçons de 46,1% à 62% entre 1993 et 2000 et de 29 à 57% pour les filles.  Il a insisté sur l’importance qu’attache son Gouvernement à la protection des enfants contre le trafic, l’exploitation sexuelle et la violence, et à l’élimination du travail des enfants ainsi qu’à leur protection contre les conflits armés. 


M. SHER BAHADUR DEUBA, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Népal, a souligné le défi que représente pour le Népal l’obligation de préserver et de renforcer les progrès enregistrés dans la promotion des droits de l’enfant.  En effet, dans un pays comme le Népal, qui fait partie de la catégorie des pays les moins avancés et où le revenu par habitant est de 228 dollars par an, 38% de la population continue de vivre dans la pauvreté absolue et 50% de la population totale est âgée de moins de 18 ans.  Le caractère limité des ressources publiques et la pauvreté des familles empêchent l’investissement requis dans le bien-être des enfants, a indiqué le Premier Ministre en ajoutant que même les ONG, qui exécutent un travail remarquable, sont également confrontées à ces obstacles.  Il faut ajouter à cette situation, a-t-il poursuivi, la présence de terroristes maoïstes qui, s’attaquant aux fondements de la démocratie et de la liberté, enlèvent des enfants, les recrutent comme enfants soldats et tuent ceux qui s’opposent à eux.  Ces terroristes, a insisté le Premier Ministre perpétuent des attaques à la bombe dans les écoles, les centres de santé et sur les ponts.


Le Népal se voit donc contraint de gagner les deux guerres de la pauvreté et du terrorisme pour assurer une paix durable et de meilleures opportunités pour ses enfants.  En matière de lutte contre le terrorisme, le Népal, qui mène des opérations armées, préfère pourtant le dialogue et s’y prépare.  Mais le pays veut d’abord s’assurer que les maoïstes renoncent à la violence et déposent les armes avant de commencer les premiers pourparlers.  S’agissant de la lutte contre la pauvreté, le Népal, compte tenu de sa situation, doit compter sur des partenariats plus longs et plus soutenus qui assureraient une assistance au développement accrue et un allègement de la dette plus important pour compléter les ressources nationales.  A cet égard, le Népal réclame aussi l’élargissement de l’accès aux marchés à ses produits et services. 


M. VICENTE FOX, Président du Mexique, a déclaré qu’il n’y avait pas de meilleur investissement permettant un développement durable que de miser sur l’égalité entre les filles et les garçons et sur le renforcement de leurs capacités.  Sur les 26 objectifs définis lors du Sommet mondial de 1990 qui sont applicables au Mexique, 20 ont été atteints.  La pauvreté est indéniablement un obstacle majeur. Nous avons fait des progrès dans les processus de transition économique, politique et démographique.  Nous devons aller plus loin dans le domaine social afin de créer une société juste, participative et équitable.   Notre stratégie appelée « tous ensemble » repose sur l’édification des capacités, le développement de voies alternatives de production, l’accumulation des avoirs et le renforcement des filets de protection sociale.   Nous avons mis en place des crèches,  distribué des suppléments alimentaires, encouragé l’éducation des enfants avec la coopération des parents  et accordé des bourses d’étude.  Nous disposons d’une loi garantissant la protection des enfants et mettons en place le Conseil national des enfants.  Je vous demande de garantir l’accès universel à l’éducation, et d’ouvrir davantage de crèches de meilleure qualité.  Renforçons notre système de protection sociale, luttons contre la dépendance aux drogues.  Je vous demande également, a ajouté le Président, de protéger les enfants contre les

abus sexuels et émotionnels.  Nous devons prévenir l’exploitation à des fins commerciales des fillettes et des garçons.  Je vous demande de garantir la protection des enfants dont les parents sont des travailleurs migrants.  Contribuons enfin à renforcer les liens de communication entre parents et enfants pour que ces derniers grandissent dans un environnement stable et sûr.


M. ELCHIN EFENDIYEV, Vice-Premier Ministre de l’Azerbaïdjan, a indiqué que la question des enfants, dans toute sa diversité, est l’une des premières priorités du Président de la République de son pays.  En conséquence, l’Azerbaïdjan est, au cours de ces dernières années, devenu partie à plusieurs instruments internationaux importants concernant la protection des enfants, notamment la Convention sur les droits de l’enfant et ses Protocoles facultatifs, la Convention 138 de l’Organisation internationale du travail ou encore les Règles de Beijing concernant les normes minimales d’administration de la justice juvénile.  Lors des huit dernières sessions de la Commission sur la condition de la femme, le pays a aussi parrainé une résolution relative à la libération des femmes et des enfants pris en otage ou emprisonnés lors d’un conflit armé.  Pour évaluer les résultats de sa politique interne en faveur des enfants, l’Azerbaïdjan a aussi rejoint les rangs du système international de surveillance de la condition de l’enfant, a précisé M. Efendiyev. 


Malheureusement, ces efforts ont été rendus difficiles par les conditions sociales et  économiques qui sévissent dans le pays et par l’agression et l’occupation militaire menée par l’Arménie, a expliqué le Vice-Premier Ministre.  Ce conflit a fait plus de 250 000 enfants réfugiés ou déplacés à l’intérieur de leurs frontières, des milliers d’orphelins et d’handicapés et des centaines d’enfants tués.  Certains sont même toujours retenus en otage ou portés disparus.  Les infrastructures, notamment scolaires et sanitaires, ont aussi été quasiment détruites et le territoire sur plusieurs milliers de kilomètres carrés est truffé de mines.  Les efforts pour faire appliquer les diverses résolutions du Conseil de sécurité sur le Haut-Karabakh demeurant infructueux, des centaines de milliers d’enfants déjà traumatisés ou blessés sont encore forcés de vivre dans des conditions très précaires.  C’est pourquoi, le Vice-Premier Ministre a estimé que la question de la protection des enfants dans les conflits armés mérite sans aucun doute une attention accrue de la communauté internationale.  Dans cette perspective, il a exprimé son soutien aux activités de M. Otunnu, le Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, et l’a invité à se rendre en Azerbaïdjan afin de se rendre compte par lui-même de la situation sur le terrain.  M. Efendiyev a aussi remercié l’UNICEF pour les activités en faveur des enfants que le Fonds a développé dans son pays, mais ce faisant, il a fait observer que l’aide internationale et les ressources des pays donateurs sont en baisse.  Pour toutes ces raisons, l’Azerbaïdjan a un intérêt sincère à voir l’établissement d’une paix complète dans la région. 


M. LOUIS MICHEL, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Belgique, a reconnu que bien des avancées ont été enregistrées tout en convenant que la force des images défigure encore nos mémoires.  Ces années, a-t-il rappelé, des enfants sont tombés sous les balles embrigadés dans des conflits monstrueux.  Depuis le Sommet mondial sur les enfants et la fin de la guerre froide, le monde a été confronté à des conflits ethniques et à des conflits civils dans lesquels les enfants sont devenus des “victimes collatérales”.  Depuis le Sommet, la pandémie du VIH/sida a fait de nombreux orphelins et le monde est confronté à une pauvreté chronique qui touche trois milliards d’individus dont la moitié sont des enfants.


Les pays industrialisés connaissent aussi leurs problèmes, a-t-il dit en citant, la violence sociale, l’abus des drogues, la mortalité sur les routes, le fossé en matière d’accès au savoir ou encore les menaces qui pèsent sur l’environnement.  Revenant sur les progrès accomplis “en l’espace de quelques années”, le Vice-Premier Ministre a insisté sur l’adoption, en juin 1999, par la Conférence générale du travail de la convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et plus récemment des Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant, sur la participation des enfants aux conflits armés, et sur la vente d’enfants, la prostitution enfantine et la pornographie mettant en scène des enfants.  La Belgique, a dit le Vice-Premier Ministre se prononce en faveur de l’amendement à la Convention des droits de l’enfant visant à renforcer le Comité des droits de l’enfant.  Au titre des avancées, le Vice-Premier Ministre a aussi cité les objectifs définis dans la Déclaration du Millénaire. 


Parlant de l’issue de la session extraordinaire, le Vice-Premier Ministre belge a voulu que le plan d’action soit une confirmation de la volonté de maîtriser les règles du jeu de la mondialisation et y inscrire en premier les enfants afin que ce phénomène soit pour les enfants une chance et non pas une calamité.  D’abord et avant tout, c’est la Convention sur les droits de l’enfant qui doit inspirer et guider l’action.  Le Vice-Premier Ministre a ainsi rappelé que, pendant la présidence par son pays de l’Union européenne, la Belgique a organisé une réunion des ministres responsables de l’enfance.  Dans ce cadre, les participants ont jugé utile de rappeler au monde, une fois par an, l’importance de la Convention en célébrant la Journée internationale des droits de l’enfant le 20 novembre.


L’engagement solennel de ces ministres se résume en trois injonctions : investir, protéger et écouter.  Une évaluation rigoureuse de la situation des enfants et de l’application des textes les concernant nécessitent, ont convenu les ministres, la mise en place d’institutions nationales indépendantes.  Le Vice-Premier Ministre a d’ailleurs signalé qu’en marge de cette session de la première réunion intercontinentale de ces institutions, à l’initiative du Réseau européen de Médiateurs pour les enfants dont la Belgique est membre.  En concluant, le Vice-Premier Ministre a rappelé que le maintien de la peine de mort à l’encontre de mineurs contrevient à la fois à la Convention sur les droits de l’enfant et à l’article 6 du Pacte international sur les droits civils et politiques.


M. SOMSAVAT LENGSAVAD, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, a estimé que si des progrès ont été réalisés depuis le Sommet mondial des enfants de 1990 en matière de prise en compte des droits de l’enfant, et si des millions d’enfants ont pu être sauvés ou scolarisés, les résultats ne sont pas tous satisfaisants.  Ainsi, il a souligné les difficultés financières rencontrées par les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA), les pays enclavés ou les petits Etats insulaires en développement.  Il a lancé un appel afin que les Etats Membres saisissent cette occasion historique pour redoubler d’efforts afin de réaliser ce qui ne l’a pas encore été en matière de promotion des droits de l’enfant.  Il a déclaré que son pays avait enregistré des progrès significatifs depuis 1990 et a annoncé la mise en place d’une Commission chargée du bien-être de la mère et de l’enfant.  Il a poursuivi en soulignant que le Gouvernement avait fait adopter des lois sur la protection de l’enfance, le droit à la participation et également sur la santé infantile, conformément aux dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant à laquelle la République démocratique populaire démocratique lao est partie depuis 1991.  Il a fait état de campagnes de vaccination menées conjointement avec la société civile et les organisations humanitaires qui ont permis notamment de faire passer la proportion d’enfants de moins d’un an ayant un troisième rappel du vaccin contre la diphtérie et la poliomyélite de 17% en 1990 à 53% en 2000.  Le taux de mortalité infantile est passé pour sa part de 117 pour mille en 1990 à 82 pour mille en 2000.  Il a mentionné également les programmes d’assainissement de l’eau en milieu rural et le fait que son pays soit officiellement libéré de la poliomyélite depuis 2000. Le taux de scolarisation primaire est passé de 63% en 1992 à 77,3% en 2000 et le Gouvernement a l’intention, grâce à son programme de développement économique, de faire sortir la République démocratique populaire lao des PMA à l’horizon 2020. 


Mme HAWA AHMED YOUSSOUF, Ministre de la promotion de la femme, des affaires sociales et du bien-être familial de Djibouti, a voulu que la session extraordinaire amène les participants à examiner sérieusement les voies et moyens de relever les défis actuels par l’adoption d’une position commune qui sera la clé d’une amélioration des conditions de vie des enfants.  Les Gouvernements doivent continuer à mettre en oeuvre une politique qui donne plus d’importance à l’éducation et à la santé de l’enfant, a-t-elle estimé.  La reconnaissance des droits l’enfant en général est un acquis précieux mais l’exercice de ces droits est beaucoup plus complexe.  Les facteurs endogènes et exogènes sont multiples et demandent une réflexion et une coopération plus accrue afin de mobiliser collectivement les ressources nécessaires pour conduire cette politique de développement.  Le Ministre a souscrit pleinement à la thèse du Secrétaire général qui assure qu’un dollar investi dans l’enfance rapportera plus tard 7 dollars et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle augmente l’assistance en matière d’éducation, de vaccination et de santé de l’enfant.


Après avoir retracé la politique menée par son pays ces dix dernières années en faveur de l’enfant, le Ministre a déclaré à la communauté internationale que son pays ne saurait relever les défis sur l’amélioration des conditions de vie des enfants et la réalisation complète des objectifs de la Déclaration du Millénaire sans l’assistance financière et la solidarité internationale.


M. PASQUALE VALENTINI, Ministre de l’éducation de Saint-Marin, a déclaré que l’action de la communauté internationale devrait viser à permettre à chaque enfant de prendre un bon départ dans un environnement sûr, d’achever un cycle d’éducation primaire, et de donner aux adolescents la possibilité de développer leur potentiel individuel pour qu’ils puissent devenir des acteurs de leur société.  Le Ministre a fait état de résultats positifs dans son pays pour ce qui est de la survie des nouveau-nés, ainsi que dans le domaine de l’éducation où 100% des jeunes poursuivent leurs études jusqu’à l’âge de 18 ans.  Saint-Marin a de plus lancé une réforme du système scolaire garantissant une approche individuelle.  Comme le dit l’UNICEF, l’éducation est essentielle pour la prévention de la violence et la promotion des règlements pacifiques des différends.  Une approche globale accordant une place centrale à la famille est de la plus haute importance et il est donc également indispensable de créer les conditions permettant aux familles de remplir leurs devoirs éducatifs.  Le Ministre a également évoqué les efforts nombreux et constants que déploie son pays à travers des campagnes publiques de sensibilisation.  La participation aux prises de décision de tous les secteurs de la société- ONG, médias, secteur privé -, est un impératif reconnu de tous.  Mon Gouvernement fera une priorité de l’ensemble des questions relatives à l’enfant.  Les pays étant parties à la Convention sur les droits de l’enfant ont le devoir moral et juridique d’accepter le principe selon lequel toute action doit être guidée dans le souci de protéger l’enfant.  Heureusement, il semble que les pays les plus favorisés sont de plus en plus conscients de leurs responsabilités dans la lutte contre la pauvreté qui est une des causes principales des violations des droits de l’enfant.  Nous devons également rendre hommage aux campagnes de sensibilisation menées dans les années 80 et 90 pour que les pays et institutions financières internationales adoptent rapidement des mesures efficaces de nature à répondre au problème de la dette.


M. KARLIS GREISKALNS, Ministre de l’éducation et de la science de la Lettonie, a rappelé que la Lettonie n’était pas encore membre des Nations Unies en 1990, date à laquelle le Plan d’action a été adopté, mais qu’elle a néanmoins procédé à l’évaluation des progrès réalisés en matière de protection et de droits des enfants.  En 1991, juste après son indépendance, la Lettonie a adopté la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant et l’a pleinement intégrée dans sa législation nationale en 1998.  Cette loi, a expliqué le Ministre, délimite les compétences et les responsabilités de chaque institution nationale garante des droits des enfants et fournit les bases de la protection de ces droits.  Au Parlement de la Lettonie, un sous-comité pour les droits des enfants a été créé, et dans toutes les régions de la Lettonie, des Comités pour la protection des droits des enfants sont très activement engagés en faveur de la promotion des droits des enfants, ainsi que dans l’organisation d’un travail éducationnel et préventif pour assurer le respect de ces droits.  Dans le domaine de l’éducation, a poursuivi le Ministre, la Lettonie a accompli un certain nombre de réformes significatives afin que créer un environnement moderne et de donner à tous les enfants la chance de développer leurs dons sportifs, musicaux ou artistiques.


M. HASAN GEMICI, Ministre d’Etat de la Turquie, a fait remarquer qu’un travail législatif d’harmonisation du droit turc avec la Convention sur les droits de l’enfant est actuellement en cours et que des amendements en faveur de la protection des enfants ont été apportés au Code civil.  La Convention relative au travail des enfants a été ratifiée, et les deux Protocoles facultatifs à la Convention sur les droits des enfants devraient être ratifiés prochainement.  En outre, en coopération étroite avec l’UNICEF, la Turquie a mis en oeuvre une série de programmes.  Le Ministre a également souligné que des comités ont été créés afin de surveiller et d’évaluer la protection des droits de l’enfant.  En ce qui concerne la santé, on peut constater en Turquie une diminution de 50% de la mortalité infantile et se féliciter du fait qu’aucun cas de poliomyélite n’a été reporté depuis 1998.  De même, le Gouvernement turc a mis en place des mesures visant à augmenter les taux d’alphabétisation des fillettes et a développé des programmes pour aider les enfants vivant dans des conditions difficiles. Un travail intensif est par ailleurs mené pour venir en aide aux enfants victimes du récent tremblement de terre qui a touché le pays.


M. Gemici a également précisé que son Gouvernement souhaite fournir une éducation et des services de soins de qualité à tous les enfants du pays.  Il envisage aussi de renforcer le rôle des familles et de leur fournir aide et assistance.  La Turquie s’est aussi fixée pour objectif de lutter contre le travail des enfants, la maltraitance, la propagation du virus du sida et d’encourager la réinsertion des jeunes délinquants.  Enfin, le représentant a fait savoir que le 23 avril a été décrété Journée des enfants et que cet événement permet, entre autres, de mieux comprendre les besoins spécifiques de cette frange de la population.

M. GASTON BROWNE, Ministre du plan, du développement et du service public d’Antigua-et-Barbuda, a rappelé que son pays s’était associé en 1990 à l’élan mondial en faveur des enfants et qu’il a, depuis, adhéré à la Convention sur les droits de l’enfant.  Le Gouvernement a consacré 25% de son budget à l’éducation et la santé qu’il considère comme domaines prioritaires, a précisé M. Browne, soulignant que l’éducation primaire et secondaire est gratuite et que des bourses d’études à l’étranger sont mises à disposition des jeunes diplômés de son pays.  En dépit des progrès enregistrés, le Ministre a reconnu qu’il restait beaucoup à faire pour réaliser une percée dans le développement humain à l’échelle mondiale.  Pour assurer le développement humain, il a estimé qu’il fallait dispenser une éducation pour chaque individu afin de rester en accord avec les objectifs de 1990 et ceux de la Déclaration du Millénaire.  Il a souligné un autre aspect qui, selon lui, est  abordé depuis trop peu de temps, à savoir l’exploitation sexuelle et le travail des enfants, ainsi que la traite des jeunes filles, qui constituent des menaces à leur équilibre.  S’agissant de la santé, il a ajouté que le taux de vaccination contre la poliomyélite et la rougeole est quasiment de l’ordre de 100% pour les enfants de moins de 5 ans et que la vaccination est impérative pour l’admission à l’école primaire à Antigua-et-Barbuda.  Il a poursuivi en appelant les autres délégations à garantir la protection des enfants et des jeunes contre la pandémie du VIH/sida, M. Browne plaidant pour une politique sociale responsable qui mette en garde contre les risques de transmission du virus.  Pour ce qui est des enfants, il a recommandé des mesures énergiques pour inverser la tendance récente à la transmission mère-enfant et souligné que seules de telles mesures permettraient de consolider les efforts des Etats Membres pour le développement et l’éducation des enfants. 


Mme SIIRI OVIIR, Ministre des affaires sociales de l’Estonie, a déclaré que son pays est aujourd’hui confronté à de nouveaux défis dont le déclin et le vieillissement de sa population.  En conséquence, la naissance de chaque enfant est devenue essentielle à la survie et au développement durable de la nation. Le Ministre a, dans ce contexte, particulièrement salué l’accent mis par le Sommet mondial des enfants sur l’investissement dans le développement des enfants.  Pour elle, le rôle de l’Etat en la matière ne peut se limiter à l’octroi d’avantages sociaux.  L’éducation est un domaine dans lequel l’investissement du Gouvernement est plus que crucial.  Malheureusement en Estonie, l’égalité des chances devant l’éducation n’est pas encore une réalité.  Les choix dépendent encore trop souvent de l’endroit où l’enfant vit et de la qualité de son école maternelle.  Tout aussi malheureusement, l’éducation dépend parfois du statut social et économique des parents.


Nous savons tous, a convenu le Ministre, que le choix de la première école peut déterminer tous les autres choix de vie.  Ainsi, pour donner aux enfants un bon départ, à partir de juillet de cette année, chaque enfant pourra prétendre à la maternelle.  Pour prévenir la stratification en matière d’éducation et faire baisser les taux d’abandon scolaire, l’Estonie a jugé important d’élaborer des programmes et des méthodes qui répondent aux différents besoins et aptitudes.  Ainsi, le renforcement des aptitudes sociales comme le sens de la coopération, de la communication ou de la résolution des problèmes, crucial à une entrée réussie au marché du travail, doit devenir une partie indispensable de l’éducation générale.  Pour l’Estonie, le meilleur investissement dans le développement des enfants est de garantir des choix diversifiés en matière d’éducation et des opportunités pour tous les enfants.  Il s’agit aussi de la meilleure stratégie pour prévenir la pauvreté et l’exclusion sociale des enfants et des adultes qu’ils seront.


M. MEIR SHEETRIT, Ministre de la justice d’Israël, a déclaré comprendre qu’il existe de nombreuses différences culturelles parmi les nations qui participent à cette session mais que lorsqu’il s’agit des enfants, certains principes de base ne devraient pas être négociables.  Nous devons condamner d’une seule voix le travail des enfants, leur l’enrôlement dans les conflits armés et autres formes de violence, d’abus et d’exploitation.  Nous sommes engagés à respecter ces objectifs et accueillons favorablement le document final qui sera adopté demain.  Depuis 1990, les organes judiciaires, exécutifs et parlementaires en Israël ont travaillé en étroite collaboration avec les ONG et avec les enfants eux-mêmes pour réaliser les objectifs du Sommet mondial.  Depuis, une attention particulière est accordée aux droits de l’enfant et à son bien-être quelle que soit son appartenance  ethnique, religieuse, économique ou géographique.  Le Ministre a indiqué qu’Israël a signé en novembre dernier les deux Protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l’enfant.  Dans le domaine législatif, Israël a, au cours de la dernière décennie, adopté une série de mesures législatives importantes relatives aux droits de l’enfant.  Chaque enfant en Israël a droit à une assurance maladie et le droit à bénéficier d’une éducation.  La législation israélienne comprend des lois qui reflètent les derniers progrès réalisés dans le domaine des droits de l’enfant - en particulier ceux touchant à la « dignité de l’enfant ».  En 1997, le Ministère de la justice a nommé un comité chargé de revoir le corpus législatif israélien au regard de la Convention sur les droits de l’enfant.  Il existe également un comité parlementaire chargé de la situation de l’enfant.


Le Ministre a attiré l’attention de la communauté internationale sur l’enrôlement d’enfants par des organisations terroristes palestiniennes.  Au cours des neuf derniers mois, plus de 13 mineurs palestiniens âgés de moins de 18 ans ont pris part à des attentats suicides.  Cette exploitation cruelle et cynique des enfants est une violation flagrante des normes fondamentales du droit international et des droits de l’enfant.  Cela est même contraire au droit islamique.  Nous sommes consternés de constater que l’Autorité palestinienne continue d’encourager les enfants à faire le sacrifice de leur vie.  Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher que des enfants ne servent de chair à canon.  Il est tragique qu’au 21ème siècle, des enfants innocents vivant sous l’égide de l’Autorité palestinienne sont endoctrinés avec le discours de la haine et grandissent dans un environnement violent.  Les manuels scolaires leur apprennent le langage de la haine.  La mort de tout enfant, qu’il soit Palestinien ou Israélien, est une terrible tragédie et une malédiction.  Nous avons tellement investi dans la paix et je suis stupéfait de voir circuler un projet de résolution dont les instigateurs sont le Groupe des 77 et de la Chine,  visant à modifier le projet de document final qui sera adopté demain.  Chacun pourtant sait en son for intérieur qui est responsable de la situation.  Il s’agit du Chef palestinien qui a refusé l’Etat indépendant que leur offrait Ehud Barak et le Président Clinton.  Il a lancé au contraire cette vague de violence.  Arafat ne se bat pas pour son peuple et ses enfants mais il les a trahis.  Comment se fait –il que des garçons si jeunes puissent se suicider s’ils n’étaient pas constamment  incités à le faire par l’Autorité palestinienne.  Comment se fait-il que ce fait avéré n’est pas évoqué, s’est demandé le Ministre.


M. PEHIN DATO HAJI HUSSAIN, Ministre de la culture, de la jeunesse et des sports de Brunéi Darussalam, a indiqué que la pauvreté est un problème majeur eu égard à la protection des enfants et a lancé un appel pour que les politiques de restructuration ne laissent pas de côté les secteurs de l’éducation et de la santé.  Les politiques économiques doivent également comprendre des mesures en faveur des enfants qui permettent d’améliorer les systèmes de protection sociale.  Il s’est également félicité de ce que son pays est devenu partie à la Convention sur les droits de l’enfant en 1995 et que, bien avant cette date, des lois aient été rédigées visant à renforcer la position de l’enfant dans divers secteurs de la société.  Un droit islamique de la famille a également été codifié en 1999 en faveur des familles musulmanes et de leurs enfants de même que des mesures relatives à l’adoption d’enfants musulmans.  Toujours en ce qui concerne la protection des droits des enfants, le Ministre a indiqué qu’un Conseil national des enfants composé du gouvernement, du secteur privé et d’organisations non gouvernementales (ONG) a été créé.  Des séminaires ont en outre été organisés en coopération avec l’UNICEF et d’autres organisations régionales.


Des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine de la santé, a poursuivi le Ministre, précisant que son pays dispose d’un système de soins gratuits.  Il s’est félicité de la diminution de la mortalité infantile qui est passée à 5,5 pour mille en 1999 et de celle des enfants de moins de cinq ans.  Le taux d’immunisation des enfants est en outre de 95%.  La vaccination est gratuite pour toutes les maladies contagieuses et 99% de la population a accès à l’eau fluorée.  Le secteur de l’éducation a aussi connu des progrès considérables, l’école est accessible pour tous les enfants et le taux d’alphabétisation dans notre pays est de 90%, s’est félicité le Ministre.  Cependant, en dépit des progrès accomplis, il a souligné qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment dans le secteur de la santé et en matière de prévention des maladies chroniques.  A cette fin, a-t-il précisé en conclusion, Brunéi Darussalam a consacré 60 millions de dollars de son budget à la construction prochaine d’hôpitaux destinés aux mères et à leurs enfants. 


M. NADA KORAC, Président de la Commission yougoslave pour la coopération avec l’UNICEF, a fait observer qu’en dépit des changements démocratiques intervenus dans son pays, de nombreux efforts restent à accomplir pour améliorer la situation des enfants.  Cependant, les réformes qui les concernent dans les domaines des affaires sociales, de l’éducation, de la santé et de la justice sont déjà en cours de réalisation.  Afin de faire en sorte que ces réformes aient un impact positif sur la vie des enfants, la République fédérale de Yougoslavie met actuellement en place une politique globale en leur faveur et pour que cette politique soit effective, il est également indispensable d’engager une meilleure coordination avec les différents ministères.  On peut néanmoins regretter que la sensibilisation du public aux problèmes des enfants ne soit pas suffisante.  C’est pourquoi, il faut diffuser des informations substantielles afin de corriger ce déficit.


On peut également se féliciter, a ajouté M. Korac, de la création prochaine d’un bureau de l’Ombudsman qui sera en charge de la surveillance de l’application des droits des enfants.  A cet égard, il a appelé l’UNICEF à appuyer le Gouvernement yougoslave dans cette tâche.  Afin de mener à bien les réformes économiques et sociales en faveur des enfants, l’aide de la communauté internationale est requise, de même que la mobilisation de ressources additionnelles et la création de partenariats.  Le secteur privé peut également contribuer à l’amélioration de la condition des enfants.  Enfin, M. Korac a indiqué que la participation des enfants à la réflexion sur les problèmes qui les concernent est d’une importance cruciale.  C’est pourquoi, il faudrait s’efforcer de leur fournir une information au langage adapté afin qu’ils comprennent les enjeux en cours et soient davantage impliqués au processus de décision. 


Mme GORETTI NDUWIMANA, Ministre de l’action sociale et de la promotion de la femme du Burundi, a exprimé l’intérêt de son pays pour cette session car le Burundi est en crise et, comme pour tous les pays se trouvant dans une telle situation, les enfants figurent toujours parmi les premières victimes innocentes de la violence et de ses conséquences multiples.  Elle a souhaité que la prise de conscience des difficultés vécues par les enfants s’accompagnera ici de projets et d’actes concrets susceptibles d’améliorer leur sort de manière significative.  Rappelant que son pays a ratifié la Convention sur les droits de l’enfant en août 1990, la Ministre a précisé que le Gouvernement burundais avait entrepris des actions spécifiques pour améliorer la condition des enfants fortement détériorée par la guerre et la pandémie du VIH/sida, et adopté dès 1992 un Programme d’action national avec l’appui de l’UNICEF.  Une vaste campagne de sensibilisation a également été menée en faveur de la scolarisation et a permis de faire passer le taux de scolarité dans le primaire de 43% à 68% sur les cinq dernières années.  Elle a par ailleurs mentionné les campagnes de vaccination entreprises par le Gouvernement qui ont permis d’atteindre un taux de couverture vaccinale de 95% pour la poliomyélite mais a immédiatement regretté que cet élan de la population et du Gouvernement burundais en faveur du bien-être de l’enfant ait été ralenti par une guerre fratricide. 


A ce titre, la Ministre a suggéré à la communauté internationale de porter toute son attention sur les causes premières qui génèrent les situations catastrophiques pour les enfants, à savoir la guerre, la pauvreté et le sida.  “Le jour où le monde éteindra les foyers de guerre, le jour où il vaincra la pauvreté et viendra à bout du sida, la situation de nos enfants s’améliorera à coup sûr”, a-t-elle déclaré.  Elle a réaffirmé la volonté du Gouvernement du Burundi d’engager des négociations avec les groupes armés afin d’aboutir rapidement à un cessez-le-feu permanent et a sollicité l’appui de la communauté internationale pour convaincre ces groupes armés de cesser immédiatement les actes de violence et de rejoindre la table des négociations.  Elle a demandé enfin aux partenaires du Burundi de mettre en oeuvre les promesses exprimées lors de la Conférence de Paris en décembre 2000 et réaffirmées à Genève en décembre 2001 afin de permettre à son pays de sortir de la pauvreté endémique. 


M. LARRY ANTHONY, Ministre des enfants et de la jeunesse de l’Australie, a indiqué qu’en matière de promotion des droits de l’enfant, son Gouvernement encourage des partenariats entre les gouvernements, le secteur privé, les communautés et les familles pour fournir des services novateurs aux enfants.  L’appui aux enfants commence dans les services néonataux jusqu’à l’enfance.  Le Gouvernement fournit ainsi un appui à l’éducation des enfants, des allocations familiales, des services de santé, des crèches et une éducation de haut niveau.  Le pays continue toutefois à faire face à des défis.  Ainsi, le Gouvernement travaille sans relâche, pour assurer une meilleure éducation et de meilleurs secteurs de santé à tous les enfants, en particulier les enfants aborigènes et ceux des îles du Détroit de Torres.  Le Gouvernement s’emploie aussi à promouvoir l’égalité entre les sexes par la mise en oeuvre du Plan d’action de Beijing plus 5.  En la matière, le travail est complété par la Commission indépendante des droits de l’homme et de l’égalité des chances. 


Au niveau international, le Gouvernement a mis en place un programme de coopération pour le développement à l’intention des enfants qui se concentre sur la lutte contre la pauvreté par l’accès aux services sociaux de base.  Concernant la lutte contre le VIH/sida, le Ministre a rappelé qu’en octobre 2001, son pays a organisé une réunion ministérielle qui a conduit à la mise en oeuvre d’une initiative mondiale de six ans dont le financement s’élève à 200 millions de dollars australiens.  En matière d’accès aux nouvelles technologies, le Gouvernement australien contribue à hauteur de 200 millions de dollars australiens sur une période cinq ans au Plan virtuel Colombo qui est une initiative commune avec la Banque mondiale qui comprend l’utilisation d’Internet pour aider les professeurs à améliorer leurs connaissances et, en conséquence, la qualité des cours qu’ils dispensent.


M. HOR NAMHONG, Ministre principal, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a détaillé les initiatives prises par son pays en faveur des droits de l’enfant et pour assurer sa protection.  Le Cambodge a ratifié un certain nombre de conventions, comme notamment celle sur les droits de l’enfant et ses deux Protocoles facultatifs.  Le Conseil national cambodgien pour les enfants a été créé comme mécanisme participatif, consultatif, de coordination et de vérification de l’application des droits des enfants. Au mois de mars 2000, un Plan national de lutte contre la traite et l’exploitation sexuelle des enfants a été adopté.  La polio est éliminée depuis 1997 tandis que la campagne de sensibilisation aux dangers du VIH/sida a mené à des modifications des comportements.  Une autre campagne lancée en avril dernier a pour objectif prioritaire l’accès de tous les enfants à l’éducation, la lutte contre l’exclusion de tout enfant et celle contre la pandémie du VIH/sida.   Malheureusement, en raison de ressources limitées, nous manquons d’écoles et d’enseignants.  Nous sommes également confrontés aux dangers que pose un réseau mondial de traite d’enfants. Au sein de l’Association des Nations de l’Asie du Sud Est (ANASE), nous avons accordé une attention soutenue à la protection des droits des enfants en faveur desquels à été lancé le Plan d’action de l’ANASE pour les enfants.  Aujourd’hui, nous devons non seulement adopter le document final de cette session mais également lancer des actions concrètes, en particulier dans les pays en développement et dans les pays les moins avancés.


M. ASKALU MENKERIOS, Ministre du travail et du bien-être de l’Erythrée, a estimé que l’engagement de l’humanité en faveur du bien-être et de la protection des enfants ne devrait faire l’objet d’aucun débat, car les enfants sont les porteurs de notre héritage et les possibles réalisateurs des espoirs et rêves encore insatisfaits.  Mais il ne sera pas facile d’y parvenir, surtout dans les sociétés les plus pauvres ou celles déchirées par la guerre, où les enfants, ainsi que d’autres groupes vulnérables comme les femmes et les personnes âgées, supportent souvent le plus lourd fardeau.  C’est pourquoi, il faut prendre des mesures particulières, tant sur le plan juridique que pratique. 


De son côté, l’Erythrée s’est toujours engagée en faveur du bien-être des enfants, même au plus difficile de la guerre.  Un Comité national, des comités régionaux ainsi qu’une équipe d’experts ont par exemple été mis en place pour superviser le respect de la Convention sur les droits de l’enfant, signée dès 1994.  L’accent a été particulièrement mis sur la dissémination et l’éducation concernant les droits des enfants, a précisé le Ministre.  Des programmes à l’attention des orphelins ont aussi été mis en oeuvre.  En outre la campagne “Dites oui aux enfants” a permis de mobiliser encore davantage la société érythréenne et grâce à un sondage national, trois priorités concernant les enfants ont pu être dégagées, à savoir l’éducation, la lutte contre le VIH/sida et la protection.  Le Gouvernement en a tenu compte et a adopté sa politique en conséquence.  Des campagnes de prévention du VIH/sida et d’autres maladies infectieuses ont été menées, l’éducation sexuelle a été introduite dans les écoles, un soutien psychologique dans les communautés et dans les camps de personnes déplacées a été fourni, et le programme de vaccination a été élargi.  Les enfants ont été directement impliqués dans tous ces efforts et la jeunesse est devenue un partenaire actif des autorités publiques grâce à des activités spéciales, comme le parlement des enfants, l’éducation et les programmes de jeunes à jeunes.  Il reste toutefois beaucoup à faire, et les capacités des institutions nationales et des associations de la société civile doivent être renforcées, a expliqué M. Menkerios.


Le Ministre a estimé également que l’ordre du jour de l’action en faveur des enfants pour les dix ans qui viennent est clair.  Il doit viser l’éducation primaire et la vaccination pour tous, la disparition des inégalités fondées sur le sexe, le contrôle de la propagation du VIH/sida, la responsabilisation des membres des communautés, la mise à disposition de fonds spéciaux pour les enfants touchés par la guerre ou pour les situations d’urgence, et le renforcement du partage des informations entre les institutions publiques, la société civile et les communautés.  Autant d’efforts qui exigent des fonds, une direction ferme, un partenariat et le soutien élargi de la communauté internationale, a-t-il fait observer, avant d’ajouter qu’il est grand temps que les gouvernements, les institutions des Nations Unies, le secteur privé, les ONG, la jeunesse et les enfants agissent de concert pour mettre véritablement en oeuvre toutes les dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant et du Programme d’action que l’Assemblée s’apprête à adopter.  En conclusion, il a reconnu que les gouvernements devraient de leur côté et d’ores et déjà prendre des mesures novatrices pour faire en sorte que les objectifs cibles et les 10 points clefs du Mouvement mondial pour les enfants deviennent réalité.


M. JOHN MANLEY, Premier Ministre du Canada, a indiqué qu’en dépit de la prospérité et de la qualité de vie qui prévalent au Canada, son Gouvernement est gravement préoccupé par la situation de trop nombreuses familles qui vivent dans des conditions difficiles.  Il s’agit d’aider les parents et c’est pourquoi, des services et des programmes dont le montant total dépasse onze milliards de dollars sont offerts aux enfants canadiens.  Dans ce cadre, le Gouvernement fédéral s’allie aux provinces et aux territoires du Canada pour servir les intérêts des enfants.  La Prestation nationale pour enfants, qui procure un soutien de revenu plus substantiel directement aux familles à revenu modeste a en outre été adoptée.  Le bien-être des enfants autochtones est également une priorité fondamentale pour le Canada.  Cela englobe le fructueux Programme d’aide préscolaire aux autochtones qui propose une approche holistique du développement et de l’éducation de l’enfant.  Ces programmes rejoignent à eux seuls plus de 10 000 enfants autochtones au Canada et, en décembre dernier, le Gouvernement canadien annonçait qu’il effectuerait un investissement additionnel dans ce domaine de 185 millions de dollars.


Au niveau mondial, la réduction de la pauvreté et de son impact sur les enfants reste la cause commune du Canada, a ajouté le représentant.  Il faut agir énergiquement dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés pour étendre la portée et la qualité des efforts d’allègement de la dette.  Au niveau international, nous devons coopérer ensemble et avec l’UNICEF et d’autres organisations, y compris la société civile et les organisations non gouvernementales (ONG) pour faire face à ces problèmes.  Le Canada participe en outre à la lutte contre l’effet dramatique du VIH/sida sur les enfants, leurs familles et communautés, particulièrement en Afrique et s’intéresse beaucoup à l’impact dévastateur des conflits armés sur les enfants.  Cependant, a conclu le Premier Ministre, des dangers guettent aussi nos enfants en dehors des zones de conflit et son Gouvernement est résolu à les protéger contre toutes les formes de mauvais traitement et d’exploitation, aux niveaux mondial et international.


M. ROBERTO MARONI, Ministre du travail et des affaires sociales de l’Italie, a estimé que la communauté internationale avait fait trop peu pour mettre en oeuvre des stratégies de nature à éviter l’exclusion des enfants dans les sociétés, en particulier dans les pays pauvres.  Interpellant les délégations présentes sur la nécessité de déployer des efforts conséquents dans les domaines de la santé de l’enfant, le Ministre a rappelé le rôle joué par l’Italie dans le cadre du Forum de Dakar en 2000 qui a conduit à un consensus sur la nécessité de soutenir les programmes d’éducation en Afrique.  S’agissant de la santé, il a précisé que son pays est le deuxième plus gros contributeur au Fonds mondial contre le sida, la malaria et la tuberculose et il a insisté sur la nécessité de protéger les enfants contre le fléau dévastateur du sida.  Depuis 10 ans, a-t-il poursuivi, l’Italie a collaboré étroitement avec les organisations internationales et les organisations non gouvernementales afin de permettre aux enfants et surtout aux adolescents de se développer au sein de leurs sociétés en soutenant notamment des programmes de promotion de leurs droits et, ce, afin que l’enfant ne soit plus assisté mais qu’il devienne acteur de son propre développement.  L’Italie, qui est très attachée au renforcement des lois relatives à l’adoption, a déposé ce matin ses instruments de ratification concernant les deux Protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l’enfant de 1990. 


Le Ministre a recommandé la désignation d’un comité d’experts permanent sur la question de l’enrôlement des enfants dans les conflits armés et interpellé les Etats Membres sur la menace que font peser les conflits armés sur le développement des enfants.  Il a rappelé ensuite que son pays était fermement engagé dans la lutte contre le travail des enfants et dans la lutte contre l’exploitation, la traite et le trafic des enfants et des adolescents.  “Un monde digne des enfants est avant tout un monde où les enfants ont le droit de grandir au sein d’une famille”, a-t-il dit.  C’est aussi un monde où l’environnement est viable, a-t-il ajouté, louant les initiatives de certaines ONG visant à permettre aux enfants de se réapproprier leur environnement urbain et rural.  “Un monde digne des enfants suppose que l’on protège les plus petits citoyens de la terre contre l’exploitation, la violence sexuelle, et les maladies facilement évitables”, a fait observer le Ministre, avant de se féliciter de la présence nombreuse d’enfants et d’adolescents que les gouvernements doivent écouter avec attention s’ils veulent rendre leurs politiques de l’enfance efficaces.


Mme HILDE FRAFJORD JOHNSON, Ministre du développement international de la Norvège, a d’abord cédé la parole à HEIDI B. GRANDE, adolescente norvégienne, qui a salué l’adoption de la Convention sur les droits de l’enfant comme un réel changement pour les enfants qui ne sont plus perçus comme des objets ou des victimes mais de véritables détenteurs de droits.  Elle a donc souhaité que lorsqu’ils prennent des décisions, qui bien souvent affectent la vie des enfants, les dirigeants politiques aient à l’esprit les dispositions de la Convention.  Les enfants, a-t-elle dit, doivent être vos partenaires les plus importants dans votre travail en leur faveur.  Un enfant sait mieux que quiconque ce qui est bien pour lui.


Reprenant la parole la Ministre s’est demandée ce qu’il convient de mettre dans l’ordre du jour des enfants.  En un sens, rien, a-t-elle répondu.  Les enfants sont l’ordre du jour.  Ils sont au coeur de chaque objectif de développement de la Déclaration du Millénaire, en commençant par la lutte contre la pauvreté.  Que mettre dans l’ordre du jour des enfants? s’est-elle  encore demandé.  En un sens tout, a-t-elle cette fois répondu, car nos efforts ne rimeront à rien  sans le respect et la concrétisation des droits de l’enfant qu’il s’agisse de la lutte contre la pauvreté, de celle contre les maladies ou encore de la violence.  Nous devons investir dans les enfants, a dit la Ministre en indiquant que son pays s’est engagé à accroître son aide publique au développement (APD), en la faisant passer à 1% d’ici à 2005.  Elle a aussi voulu que l’accent soit placé sur les services sociaux de base, à savoir l’éducation et la santé.  Elle a enfin voulu que les enfants en détresse reçoivent une attention spéciale.  A cet égard, Mme Frafjord Johnson s’est félicitée de l’entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention sur les droits de l’enfant concernant la protection des enfants dans les conflits armés.  S’attardant sur le cas des orphelins du sida, elle a déclaré que la lutte contre ce fléau est une lutte pour nos enfants. 


M. PAULO RENATO SOUZA, Ministre de l’éducation du Brésil, a fait état des progrès substantiels réalisés dans la mise en œuvre des 27 objectifs définis lors du Sommet mondial sur les enfants en 1990.  Nous avons pleinement atteint neuf des objectifs et partiellement 11 autres.  Le Brésil a adopté en juillet 1990 un large cadre législatif, appuyé par des mécanismes complexes de vérification et qui, dans certains domaines, va même plus loin que la Convention sur les droits de l’enfant à laquelle le Brésil est partie.  Près de 5,5% de notre PIB sont consacrés à l’éducation et 97% des enfants brésiliens âgés de 7 à 14 ans sont scolarisés.  Il y a dix ans, 3 millions d’enfants dans ce groupe d’âge n’avaient pas la possibilité d’aller à l’école.  Des modifications dans l’allocation des ressources ont permis d’accroître de 33% les ressources en faveur de l’éducation de base. Le Gouvernement brésilien a de plus décidé de développer dans l’ensemble du pays une initiative visant à fournir une subvention aux mères à faible revenu pour les inciter à envoyer leurs enfants à l’école. Depuis le lancement de ce programme en février 2001, 9 millions d’enfants ont reçu une aide.  Nous souhaitons, dans le futur proche, venir en aide à 5,8 millions de mères et à 11 millions d’enfants.  Nous sommes également engagés à éliminer le travail des enfants, a ajouté le Ministre. Nous disposons d’un programme à cet effet qui fournit lui aussi des bourses d’étude dont 400 enfants ont bénéficié.


Au cours des dix dernières années, nous nous sommes rapprochés des objectifs en matière de santé tels que définis par le Sommet mondial.  La mortalité des enfants de moins de cinq ans a été réduite de façon significative.  Des campagnes de vaccination ont permis de faire baisser la prévalence des maladies et infections qui auraient pu être prévenues.  La poliomyélite et les déficiences en iode ont disparu et nous avons accru l’accès des femmes et des filles aux services de santé reproductive.  Nous sommes conscients de la nécessité d’améliorer la prestation de tels services afin de réduire les taux de mortalité maternelle et infantile qui sont encore inacceptables.  Nous sommes par ailleurs pleinement engagés à lutter contre le VIH/sida dans le respect des droits de l’homme.


Mme KRYSTYNA TOKARSKA-BIERNACIK, Sous-Secrétaire d’Etat au Ministère du travail et de la politique sociale de la Pologne, a déclaré que la mondialisation et la révolution des technologies de l’information posent des défis considérables car elles remettent en question les structures sociales traditionnelles telles que la famille, la communauté et le pays, ce dont pâtissent en premier lieu les enfants.  La compétition au niveau mondial, a-t-elle en outre indiqué, s’accompagne de fléaux tels que le travail des enfants, favorise le relativisme moral et peut générer des frustrations, surtout chez les jeunes.  La Pologne, a indiqué Mme Tokarska-Biernacik, a activement participé à tous les efforts internationaux visant à établir des normes minimales permettant de promouvoir le respect des droits des enfants, d’échanger des informations sur les meilleures pratiques en la matière et de fixer des objectifs de politique nationale.  En règle générale, la Pologne a atteint les objectifs fixés lors du Sommet mondial pour les enfants : la mortalité infantile a été réduite de 50 %, celle des moins de 5 ans de 40 %, et la mortalité maternelle a chuté de 65 %.  Plus de 90 % des enfants sont vaccinés, l’accès à l’éducation primaire est universel et les taux d’alphabétisation approchent les 100 %.  Cependant, a reconnu la Sous-Secrétaire d’Etat, des inégalités persistent entre les zones rurales et les zones urbaines, et les conséquences sociales de ces inégalités ont récemment été exacerbées par le ralentissement de la croissance économique et le chômage, qui se situe aujourd’hui à 18 % de la population active. 


Selon Mme Tokarska-Biernacik, même la meilleure des politiques sociales ne pourra venir à bout de ces inégalités dans le court terme, et c’est par une politique macroéconomique avisée que le Gouvernement polonais essaie aujourd’hui de créer les conditions d’une croissance économique future.  L’entrée dans l’Union européenne sera également porteuse de possibilités sans précédent à cet égard.  Mme Tokarska-Biernacik a en conclusion souligné le rôle décisif des organisations non gouvernementales dans le renforcement du tissu communautaire et s’est félicitée de leur collaboration en matière de lutte contre la délinquance juvénile, sujet auquel cette session devrait accorder davantage de place, a-t-elle estimé.


M. PAK GIL YON (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que son pays oeuvrerait pour faire de la session extraordinaire l’occasion unique de placer un jalon décisif sur le chemin de la cause commune de l’humanité en faveur du bien-être des enfants.  Il est bien connu, a-t-il continué, que le progrès et la chute d’une nation dépend du soin qu’elle apporte à ses enfants, et c’est dans cet esprit que la République populaire démocratique de Corée considère les enfants comme les “rois de la nation” et leur accorde l’entière priorité en matière de soins et d’éducation.  Même dans la deuxième moitié des années 90, alors que des désastres naturels et une série de facteurs externes ont posé de sérieuses contraintes sur le développement économique de la République populaire démocratique de Corée, le Gouvernement a continué à fournir des services sociaux, notamment santé et éducation gratuites pour les enfants.  Il attache également une grande importance à la collaboration internationale en ce domaine et est en train de rédiger le second rapport sur la Convention des droits de l’enfant.  Le représentant a ensuite insisté sur les points suivants: premièrement, des politiques nationales appropriées doivent être mises en place, parallèlement à un système juridique ferme; deuxièmement, les fondements économiques qui permettront aux pays d’atteindre les objectifs qui seront adoptés à l’issue de cette session doivent être renforcés; et troisièmement, l’environnement international doit être propice pour régler les problèmes des enfants.  C’est pourquoi, a continué M. Pak Gil Yon, il faut limiter les conséquences négatives de la mondialisation, lever les sanctions économiques unilatérales et les embargos contre les pays en développement.  Le représentant a en conclusion demandé que l’assistance internationale visant à améliorer le bien-être des enfants soit augmentée.


Mme LUISA DURÁN DE LAGOS, Première Dame du Chili, a estimé que le défi consistant pour son pays à devenir une nation développée et socialement intégrée ne pouvait en aucun cas être surmonté sans remplir au préalable certaines conditions.  Elle a mentionné notamment la nécessité d’améliorer les conditions matérielles et émotionnelles des enfants, de même que leur éducation culturelle, qui sont autant de facteurs de leur développement personnel.  Elle a souligné les efforts déployés au Chili pour permettre aux enfants et aux adolescents de se réaliser pleinement dans la société, rappelant que le retour de la démocratie en 1990 et la participation du Chili au Sommet mondial pour les enfants avaient constitué deux étapes fondamentales pour la prise en compte des droits de l’enfant et des adolescents.  Mme Durán de Lagos a mentionné ensuite le Plan d’action national pour l’enfant mis en oeuvre dès 1992 et qui définissait comme priorités la santé, les conditions de vie, l’éducation et la mise en place d’un cadre juridique de protection de l’enfant et de l’adolescent.  Ce programme a pu être mis en oeuvre grâce à une politique économique combinant à la fois les impératifs de croissance économique et des mesures sociales afin de réduire la pauvreté qui a diminué chez les enfants et les adolescents de 50,7% en 1990 à 29,1% en 2000, a indiqué la Première Dame.  Le plan de vaccination couvre actuellement 98% des enfants âgés de moins de 6 ans et le taux de fréquentation préscolaire est passé de 20,9% en 1990 à 32,5% en 2000 alors qu’il est passé dans le secondaire de 80,3% à 90% durant la même période. 


Au niveau juridique, Mme Durán de Lagos a annoncé qu’une série de  lois sur la filiation, l’adoption et la prévention des violences domestiques avaient été promulguées.  Cependant, elle a souligné les nouvelles menaces pesant sur le bien-être des enfants et des adolescents telles que la drogue, la prostitution et le travail des enfants, précisant que des tentatives de réponses ont été apportées à ces problèmes dans un Plan d’action pour la décennie 2001-2010.  Ces politiques nationales en faveur des enfants et des adolescents visent à promouvoir leurs droits, à renforcer le lien social et familial, à coordonner les politiques publiques, à protéger pleinement les enfants et les adolescents et enfin à promouvoir leur participation.  Le système judiciaire sera réformé, a-t-elle annoncé, et il comprendra notamment une juridiction chargée de traiter des violences infligées aux enfants et aux adolescents et une juridiction de la famille compétente pour connaître des violences et des abus domestiques, de la filiation et de l’adoption.  Enfin, les systèmes de santé et d’éducation seront restructurés pour mieux accompagner les enfants et les adolescents dans leur évolution, en développant notamment des programmes de loisirs ou d’éducation culturelle. 


Mme MARIE-THERESE HERMANGE, Représentante personnelle du Président de la France, a estimé que cette session extraordinaire doit être l’occasion d’unifier et de réunir dans un processus commun la voie issue, en 1990, du premier Sommet de l’enfant et celle issue, en 1989, de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Cette session, a-t-elle insisté, doit marquer l’engagement commun à redoubler les efforts en faveur des enfants.  Redoubler d’efforts, a-t-elle dit, d’abord pour réaffirmer l’approche fondée sur les droits de l’enfant.  La mise en oeuvre de la Convention du 20 novembre 1989, qui est fondamentale au point d’être quasi universellement ratifiée, a joué un rôle majeur dans la mobilisation en faveur des enfants.  Aussi, a-t-elle estimé qu’il serait justifié de faire du 20 novembre une Journée internationale des droits de l’enfant.  Mais, a-t-elle averti, la reconnaissance de ces droits ne doit pas aboutir à transformer prématurément les enfants en adultes, à confondre ces droits avec l’absence d’interdits.  Pour elle, l’une des clés dans l’amélioration du sort des enfants réside dans un renforcement du soutien et des aides aux adultes pour leur permettre de mieux remplir leur rôle, à commencer par celui de parents responsables, envers les enfants.


Redoubler d’efforts, a ajouté Mme Hermange, pour mettre en oeuvre le dispositif juridique ambitieux, élaboré depuis dix années sur le socle de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Elle a appelé à la ratification universelle de la Convention et de ses Protocoles facultatifs relatifs aux deux pires formes de violence touchant les enfants.  La violence sexuelle, la pornographie, le rôle criminel d’Internet apparaissent comme de nouveaux défis, a-t-elle poursuivi en estimant qu’ils exigent la mise en oeuvre effective des textes, le contrôle de cette mise en oeuvre et la coordination des actions internationales.  En la matière, elle a voulu que le Comité des droits de l’enfant ait les moyens dont il a besoin.  Redoubler d’efforts, a-t-elle encore dit, pour léguer aux enfants une planète propre et durable.  Le devoir de “justice intergénérationnelle” doit conduire non seulement à veiller aujourd’hui aux conditions permettant aux enfants de grandir à l’abri des contaminations et des maladies liées à l’environnement mais aussi à laisser demain aux générations futures un monde préservé et un écosystème sans dégradation.  A cet égard, elle a rappelé le voeu de son pays d’aboutir à la création d’une organisation mondiale de l’environnement.  Redoubler d’efforts enfin, a-t-elle conclu, pour mieux lutter contre la pauvreté et l’extrême pauvreté.  Cette lutte, selon elle, passe nécessairement par des contributions financières plus conséquentes.  Elle a donc réitéré l’appel du Président de la France à Monterrey à un effort accru des pays industrialisés.


M. RICHARD RYAN, Irlande, a indiqué que son pays s’est efforcé de mettre en œuvre sur le terrain les engagements pris en 1990 non seulement parce que les enfants constituent un tiers de la population irlandaise mais aussi parce que le gouvernement est engagé à assurer leur protection.  La publication en novembre de 2000 de la Stratégie globale nationale en faveur des enfants en est un exemple qui définit une vision ambitieuse et claire.  Etre à leur écoute et les impliquer en est un élément principal. Un Parlement d’enfants a été créé et nous venons d’adopter un texte législatif portant création d’un poste d’ombudsman pour protéger et promouvoir les droits et le bien-être des enfants. Dans ce document, nous nous engageons également  à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.  Nous nous sommes également engagés à venir en aide aux enfants en renforçant la capacité des familles et des communautés avec lesquels nous avons établi des partenariats.  De nouvelles structures ont été mises en place comme le Comité pour les enfants que préside  le Premier Ministre et un Ministère consacré aux enfants.

Le Forum des enfants, a ajouté le représentant, a permis pour la première fois à des enfants de se faire entendre aux Nations Unies. Nous soutenons les objectifs définis à travers le financement de projets de l’UNICEF qui est le plus grand bénéficiaire des contributions financières de l’Irlande. Nous avons accru nos contributions de 50% en 2001 et nous nous sommes engagés à verser 5,52 millions d’euros en 2003 et 8 millions en 2003, soit le triple de nos contributions en 2000.


M. LAMUEL STANISLAS (Grenade) a déclaré que contrairement à l'esprit et aux intentions de la Convention sur les droit de l'enfant, les enfants continuent d'être victimes de toutes sortes d'abus comme l'exploitation, la pauvreté, l'analphabétisme, la malnutrition et les maladies, notamment les plus catastrophiques comme le VIH/sida.  La Grenade est cependant heureuse d'annoncer qu'en l'an 2000, son taux de mortalité pour les enfants de moins de 5 ans, qui est de 26 pour 1 000, a été beaucoup plus faible que la moyenne de sa région qui se situe à 378 pour 1 000.  Le pourcentage d'enfants ayant reçu les trois doses de vaccin d'immunisation contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche est passé de 81% à 88% en 1999, ce qui est supérieur à la moyenne régionale de 87%.  L'éducation primaire, nécessaire à tous les enfants, leur est fournie, assurant ainsi au pays un taux très élevé d'alphabétisation. 


Dans la foulée de la session extraordinaire de l'ONU consacrée aux enfants, le mois d'avril a été déclaré "Mois de la prévention et de la sensibilisation contre les abus de l'enfance" dans notre pays.  Les enfants sont notre bien le plus précieux et l'avenir de notre pays, et ils méritent un environnement adéquat permettant leur croissance et leur développement.  Et comme l'a dit Mme Marietta Mitchell, épouse de notre Premier Ministre, au cours des cérémonies de clôture du programme du mois de l'enfance, "nous devons par-dessus tout écouter nos enfants".  Le Premier Ministre lui-même, M. Keith Mitchell, a répondu aux questions des enfants au cours d'un forum, et il a écouté leurs suggestions sur la façon dont ils pourraient le mieux contribuer au progrès de leur pays.  M. Mitchell a ensuite lancé un projet d'emploi et de développement de la jeunesse appelé "Imani" qui créera 500 emplois pour des jeunes adolescents et adultes de 17 à 35 ans en leur donnant la chance d'acquérir des compétences, l'expérience du travail, la confiance en soi et un certain amour-propre, tout en recevant une petite rémunération mensuelle.


M. RASHID ALIMOV, Tadjikistan, a estimé que,  malgré des progrès réels, les problèmes des enfants restent aussi cruciaux qu’il y a dix ans.  La réalisation des objectifs exige donc l’implication de toute la communauté des nations et cette session extraordinaire devrait donner une impulsion supplémentaire à cette fin.  Il a poursuivi en indiquant qu’en dépit de difficultés économiques, son pays a mis tout en oeuvre pour faire vivre les dispositions de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.  Faisant le point des mesures et des initiatives de son Gouvernement, il s’est félicité de la coopération avec l’UNICEF et les institutions de Bretton Woods.  Les Etats d’Asie, a-t-il encore indiqué, connaissent une croissance démographique considérable qui a conduit à une diminution des indicateurs du développement humain.  Ainsi, 80% de la population sont considérés comme vivant dans la pauvreté.  Le Gouvernement a donc dû prendre des mesures sociales et économiques dynamiques en mettant l’accent sur la santé reproductive.  En cela, le FNUAP apporte une contribution précieuse en ce qui concerne les politiques démographiques.  Le pays espère que la communauté des

donateurs continuera de collaborer avec lui pour réaliser les objectifs fixés en faveur des enfants.  Mettant l’accent sur l’importance des services d’assainissement, il a espéré que l’Année internationale de l’eau douce et le Forum qui doit se tenir au Japon permettront de résoudre les problèmes qui se posent déjà en la matière.


Cardinal ALFONSO LOPEZ TRUJILLO, Président du Conseil pontifical pour la famille (Saint-Siège), a rappelé que la protection de la famille, de l`éducation, de la santé sont les domaines de prédilection de l’Eglise.  La lutte contre la pauvreté qui frappe cruellement l’enfance est une exigence fondamentale, a-t-il ajouté.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, à côté des multiples formes de violence d’autres prolifèrent comme la pollution morale de l’environnement.  La famille et les Etats ne peuvent plus se soustraire aux exigences d’une écologie humaine.  Quand les valeurs morales sont bafouées et l’atmosphère chargée d’érotisme, les risques de violence se multiplient.  La pleine reconnaissance de la dignité de l’enfant dès le premier moment de sa conception semble s’être perdue et doit être retrouvée.  La vraie mesure de la société est la mesure avec laquelle elle protège cette dignité.  Une société saine pourvue d’une physionomie humaine est celle où  les individus reconnaissent la famille comme cellule de base de la société.


Le bien supérieur de l’enfant est un critère précieux qui prend racine dans sa dignité personnelle.  L’enfant est une fin et non pas un instrument.  Le processus de développement sous tous ses aspects est le fruit d’une synergie entre la famille et la société.  La collaboration efficace est le seul moyen de protéger l’enfant et de le rendre à même de contribuer au bien commun de l’humanité.  Le bien supérieur de l’enfant exige une relation adéquate à la famille fondée sur le mariage.  La communauté internationale doit s’engager à respecter la valeur familiale et l’être humain dès sa conception. 


En conséquence, le Saint-Siège soutient que les droits de l’enfant doivent être liés aux droits de la famille fondée sur le mariage, pacte par lequel un homme et une femme constituent une communauté pour la vie consacrée à leurs biens ainsi qu’à l’éducation des enfants.  Tout enfant doit être accueilli, protégé et éduqué avec un dévouement particulier encore plus particulier lorsqu’il souffre de handicaps.  Ce n’est que lorsque la famille ne peut prendre soin de son enfant que l’Etat doit intervenir.  Tout enfant, qu’il soit né dans le mariage ou hors mariage, doit pouvoir jouir du même droit à la protection sociale.  Il nous faut une législation qui mette les enfants à l’abri de toutes les formes d’exploitation et d’abus comme dans les cas d’inceste ou de pédophilie.  


Ces actes ne peuvent rester impunis.  Il faut aussi veiller à ce que les adoptions, tant nationales qu’internationales, quand elles sont vraiment recommandées, soient faites par des couples mariés qui offrent de véritables garanties de stabilité, de moralité et de capacité d’accompagnement et d’exemplarité.  L’Observateur du Saint-Siège a conclu en estimant que le bien supérieur de l’enfant n’est pas respecté lorsque, conditionnés par le mythe de la surpopulation, on impose des politiques de population contraires aux droits de la famille et des enfants.


M. JUAN SOMAVIA, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné qu’aujourd’hui, quelque 246 millions d’enfants se sont rendus non pas à l’école mais à leur travail.  L’OIT, a-t-il indiqué, vient, en effet, de publier le rapport le plus complet sur le travail des enfants.  Le rapport montre clairement un problème d’une très grande gravité mais il parle aussi de progrès.  Le monde est passé d’une phase de refus à une phase de reconnaissance du problème et de prise de conscience.  Il est donc urgent d’agir maintenant que personne n’ignore plus les pires formes du travail des enfants.  Dans cette action, il faut d’abord reconnaître que le travail des enfants n’est pas un choix délibéré des parents.  Des politiques économiques sont donc essentielles qui offrent aux parents un travail décent et aux enfants une bonne éducation. Il faut ensuite reconnaître que les projets de développement individuel ne feront pas disparaître le travail des enfants. La lutte en la matière commence par une prise de conscience morale et exige un engagement personnel et un engagement sociétal.  Il faut aussi admettre qu’une communauté internationale qui veut un monde sans enfants au travail doit en faire la priorité de toutes ses organisations internationales.


Enfin, les engagements en la matière doivent se fonder sur des stratégies centrées sur la famille qui offrent des échappatoires à la pauvreté et des filets de protection sociale en temps de crise.  Il est également possible d’avancer en créant progressivement des zones exemptes, des entreprises, des communautés, des villes et des régions où les enfants ne travaillent pas.  C’est le coeur d’un programme de l’OIT qui appelle les Etats à l’appliquer en fonction de ses moyens.  A l’heure des préparatifs de la Coupe mondiale de football, donnons d’emblée un carton rouge au travail des enfants, a conclu M. Somavia.


Mme MARY ROBINSON, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, a jugé que certains objectifs définis en 1990 n’ont toujours pas été atteints à ce jour en matière de protection des droits de l’enfant et concernant leur développement.  Elle a souligné le lien entre les objectifs du Sommet mondial pour les enfants de 1990 et ceux du Sommet de Millénaire de 2000, notamment concernant l’éradication de la pauvreté, la lutte contre la famine chez les enfants, l’éducation universelle au niveau du primaire, la réduction de la mortalité infantile, la lutte contre la pandémie du VIH/sida ou les autres maladies.  Elle a recommandé aux délégations d’évaluer les progrès réalisés dans les différents domaines afin de mobiliser les efforts pour relancer une dynamique permettant de remplir les objectifs définis en 1990.  Mme Robinson s’est félicitée de l’adoption en 1989 de la Convention relative aux droits de l’enfant, à laquelle 191 Etats ont adhéré, et qui est le reflet d’un consensus international sur la question de la protection des enfants et des adolescents et de la reconnaissance de “leurs droits de l’homme”.  Elle a demandé aux Etats de joindre la parole aux actes et de prendre des mesures pour lutter contre toutes les formes de discrimination dont souffrent les enfants et, en particulier les jeunes filles, Mme Robinson rappelant que lors de sa visite à Kaboul en mars dernier, elle avait mesuré l’importance du développement pour résoudre les problèmes d’inégalités sexospécifiques. 


Une approche efficace de la protection des droits de l’enfant exige que l’on donne précisément aux enfants, à leurs parents et aux communautés locales la possibilité de participer à la défense de leurs propres droits a indiqué la Haut-Commissaire.  Elle a notamment fait allusion aux problèmes de double discrimination dont sont victimes les enfants des communautés autochtones dans de nombreux pays et souhaité que cette approche des droits de l’homme respectueuse de ces diverses dimensions soit intégrée dans les programmes scolaires.  Le respect des droits de l’homme doit aussi s’appliquer dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida et passe notamment par la reconnaissance des droits des malades et par le libre accès aux traitements, et surtout au droit à la prévention et à la protection contre ce virus pour tous les citoyens.  Cela exige de mettre en oeuvre des programmes de sensibilisation sur la santé reproductive qui impliquent les jeunes filles, de même que des mesures sociales et économiques destinées aux populations les plus vulnérables pour prévenir la progression de la pandémie.  Mme Robinson a également plaidé en faveur de la reconnaissance des droits des enfants sous le coup de la justice criminelle, regrettant que leur condition d’enfants ne soit pas prise en compte, ni même les modalités de leur réinsertion dans la société.  Elle a annoncé ensuite que, suite à la demande du Secrétaire général des Nations Unies, la Commission des droits de l’homme avait recommandé à sa dernière session la désignation d’une équipe d’experts indépendante chargée de réaliser une étude sur la violence contre les enfants.  Elle a rappelé ensuite aux délégations que de nombreux mécanismes de protection de l’enfant, tels que la Commission des droits de l’enfant ou le Rapporteur sur la traite des enfants par exemple, de même que les nombreuses ONG qui se consacrent à la défense des enfants doivent disposer d’un soutien  afin de faire de la Charte relative aux droits de l’enfant un instrument qui bénéficie avant tout à l’enfant et de rendre notre monde digne de ses plus jeunes citoyens, a conclu Mme Robinson. 


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