AG/1258

L'IMPORTANCE DE LA CONTRIBUTION DES VOLONTAIRES NOTAMMENT DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL SOULIGNEE DEVANT L'ASSEMBLEE GENERALE

05/12/2001
Communiqué de presse
AG/1258


Assemblée générale

75ème séance plénière – matin


L'IMPORTANCE DE LA CONTRIBUTION DES VOLONTAIRES NOTAMMENT DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL SOULIGNEE DEVANT L'ASSEMBLEE GENERALE


Des appels sont lancés pour que l'élan né pendant

l'Année internationale des Volontaires se poursuive au-delà de 2001


L’Assemblée générale qui célébrait ce matin la Journée internationale des Volontaires, a entendu des appels pour que l’élan né pendant l’Année internationale des Volontaires ne soit pas perdu mais serve de tremplin pour aller vers un avenir meilleur.  Au titre de l’examen de ce point, l’Assemblée était saisie d'un projet de résolution, présenté par le Japon et les Pays-Bas, et d'un rapport du Secrétaire général qui insistent l'un et l'autre sur l'apport des volontaires aux sociétés, notamment dans le développement économique et social et la lutte contre la pauvreté.  Le rapport donnait la mesure de cette contribution en citant l'exemple de la République de Corée où le travail volontaire a représenté, en 1999, 451 millions d'heures de travail soit plus de deux milliards de dollars des Etats-Unis.


Dans un message dont lecture a été donnée, le Président de l'Assemblée générale, M. Han Seung-Soo (République de Corée), a insisté sur ce qui différencie le volontariat de toutes les autres activités humaines à savoir son supplément d'enthousiasme et ses vertus formatrices pour les volontaires eux-mêmes.  Il a indiqué qu'au cours de l’Année internationale des Volontaires plus de 120 commissions nationales d’États Membres ont organisé des manifestations dans plus de 200 villes pour célébrer le volontariat, ce qui a fourni une opportunité d’accorder, au niveau mondial, une attention et un soutien particuliers au volontariat. 


De nombreux intervenants ont insisté sur la contribution du volontariat au maintien de la stabilité et de la cohésion de la société et sur le fait qu'il s'appuie et transmet des valeurs universelles dans le domaine des droits de l’homme, de la démocratie, de la lutte contre le racisme, de la solidarité et du développement durable qui sont aussi les valeurs défendues par les Nations Unies.  Le représentant de la Tunisie a proposé pour sa part que soit créé un Fonds international de contributions volontaires destiné à financer des projets dans les pays les moins avancés.  Quant au représentant de l'Afrique du Sud, il a annoncé que se tiendrait, en 2002, une Conférence régionale sur le volontariat qui examinerait la contribution que peuvent apporter les volontaires à la renaissance africaine.


Outre les intervenants déjà cités, ont pris la parole les représentants des pays suivants : Japon, Belgique au nom de l'Union européenne, Chine, Etats-Unis, Allemagne, Brésil, Niger et Népal.


Au terme de la séance plénière de ce matin, était organisée une manifestation destinée à marquer la clôture de l'Année internationale des Volontaires et à laquelle participaient Son Altesse royale le prince des Asturies D. Felipe de Bourbon d'Espagne et Mme Nafis Sadik, ancienne Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), nommés personnalités éminentes pour l'Année internationale par le Secrétaire général.  M. Kofi Annan, à la fin de la manifestation, a dit quelques mots sur les conclusions qu’il fallait tirer de l’Année internationale des Volontaires. 


L'Assemblée se réunira à nouveau sur ce point cet après-midi à 15 heures.


DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGÉES, AUX HANDICAPÉS ET À LA FAMILLE; SÉANCES PLÉNIÈRES CONSACRÉES AU VOLONTARIAT POUR MARQUER LA CLÔTURE DE L’ANNÉE INTERNATIONALE DES VOLONTAIRES


Le rapport du Secrétaire général sur l’appui au volontariat (A/56/288) met en relief le rôle et la contribution du volontariat.  Compte tenu des travaux des réunions d’experts et des autres réunions consacrées au volontariat qui ont eu lieu en 2001 dans le cadre de l’Année internationale des Volontaires. Il définit également les moyens par lesquels les gouvernements et le système des Nations Unies peuvent créer un cadre propice aux activités volontaires, énumère les diverses activités qui entrent dans le cadre du volontariat et décrit les contributions des volontaires dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la protection et de la régénération de l’environnement, de la santé et de la gestion des catastrophes, ainsi que de l’atténuation de leurs effets.  Il cite en exemple le cas du Canada où l’impact économique du volontariat équivaut à quelque 11 milliards de dollars des États-Unis soit 1 milliard 110 millions d’heures de travail volontaires par an, tandis qu’en Corée du Sud, le travail volontaire représentait, en 1999, 451 millions d’heures de travail équivalant à plus de 2 milliards de dollars des États-Unis. 


Présentant l’action des gouvernements et du système des Nations Unies en faveur du volontariat, le Secrétaire général rappelle que, même si certains sont tentés de considérer le volontariat comme un moyen de compenser le repli du secteur public, le volontariat a besoin, pour s’épanouir, d’un gouvernement fort et efficace qui mise sur lui non pas pour agir à sa place mais pour amplifier la portée et la viabilité à long terme de ses programmes.  Engageant les États à mesurer l’impact économique du volontariat, le Secrétaire général indique qu’il pourrait être utile d’utiliser l’ensemble des instruments de mesure de la contribution des volontaires, publié par le Programme des Nations Unies pour les volontaires.  Le rapport détaille ensuite les diverses aides publiques—législation, infrastructures, décentralisation, centres d’actions bénévoles, etc.—qui peuvent contribuer à appuyer le volontariat, ainsi que l’appui fourni par le système des Nations Unies. 


Projet de résolution


Aux termes de son projet de résolution (A/56/L.27), l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général d’inclure, dans le rapport qu’il lui présentera à sa cinquante-septième session sur les résultats de l’Année internationale des Volontaires, des propositions pour un suivi intégré et coordonné devant être mises en oeuvre dans tous les secteurs pertinents du système des Nations Unies.  Elle recommanderait également aux gouvernements d’appuyer davantage l’action bénévole en créant un cadre favorable, notamment grâce à des activités d’information et à des manifestations publiques, à des mesures d’ordre général pour former les bénévoles et à la mise en place de régimes fiscaux, législatifs et autres en faveur du volontariat.  Les gouvernements seraient également appelés à prendre en compte le volontariat dans les plans nationaux de développement, par la reconnaissance de la contribution qu’il apporte à la réalisation des objectifs de développement durable.  L’Assemblée générale recommanderait en outre que les organismes des Nations Unies continuent de soutenir le volontariat en aidant à créer un environnement qui soit favorable, notamment par des activités de sensibilisation, la valorisation de la contribution des bénévoles et l’aide à la création de capacités nationales dans le domaine de la formation en particulier.


Déclarations


Dans son message dont lecture a été donnée, le Président de l'Assemblée générale, M. HAN SEUNG-SOO (Corée) a déclaré que cette Journée marque la clôture de l’Année internationale des Volontaires, qui a offert une opportunité d’adresser, au niveau mondial, une attention et un soutien particuliers au volontariat.  Au cours de cette période plus de 120 commissions nationales d’États Membres ont organisé des manifestations dans plus de 200 villes pour célébrer le volontariat.  Aujourd’hui plus que jamais nous éprouvons un besoin croissant de la contribution des volontaires qui nous aide à résoudre des problèmes dans les domaines du développement économique et social, de l’aide humanitaire, de la paix et de la démocratie, de la pollution, de la pandémie du VIH/sida et en particulier pour le respect des droits de l’homme, a-t-il ajouté.  Il a également souligné que le volontariat était différent de toutes les autres activités humaines, parce qu’il apportait un plus en matière d’enthousiasme, mais aussi en matière de formation, parce que les volontaires sont plus enclins à développer leurs potentialités, à partager leurs connaissances et compétences et gagner en opportunité de carrière et d’avancement.  C’est pourquoi, il a exhorté les délégations à renouveler leur engagement en faveur du volontariat qui se traduit par un désir humain de s’aider les uns et les autres dans l’objectif de construire un monde plus harmonieux et pacifique.  Le Président a précisé en outre que le volontariat était au coeur des idéaux des Nations Unies et s’est félicité de l’envoi, chaque année, de plus de 4000 volontaires des Nations Unies sur le terrain pour assister les pays en développement.  


M. HIROCHIMO WATANABE (Japon), introduisant la résolution A/56/L.27, a rappelé qu'au milieu de la tragédie née des attaques terroristes, le seul élément de réconfort avait été apporté par la vue du nombre incalculable de volontaires venus de tous les coins de la planète pour apporter un soutien moral et matériel aux victimes et à leurs familles.  Il a expliqué que c’était déjà en 1997 que le Japon avait initialement proposé la commémoration d’une Année internationale des Volontaires à la suite du tremblement de terre de Hanshin-Awaji qui, en janvier 1995, avait provoqué la mort de 6 000 Japonais.  Les efforts dévoués de volontaires japonais et étrangers, venus pour aider les résidents et ayant ainsi contribué à atténuer les dégâts, a amené le Japon à reconnaître le rôle crucial des volontaires dans la société contemporaine, a-t-il indiqué.  Il a ajouté que les volontaires n’illustrent pas seulement notre foi en l'humanité durant les tragédies mais qu'ils jouent un rôle important dans la vie de tous les jours dans des domaines aussi divers que les soins aux personnes âgées et la protection de l'environnement.


Le représentant a décrit les activités initiées par le Japon dans le cadre d'un système national mis en place, en 1999, pour réaliser les objectifs de l'Année internationale des Volontaires et a indiqué que son pays avait également apporté son appui à la création de comités chargés de la mise en œuvre de ces objectifs dans nombre de nations.  Après avoir rappelé que le Japon et la République de Corée coparrainaient la Coupe du monde de football de 2002, il a estimé que les volontaires auraient à nouveau un rôle important à jouer à cette occasion.  Il existe au Japon, a-t-il poursuivi, un dicton tiré de la culture ancienne de la cérémonie du thé, qui dit qu'il faut considérer chaque rencontre comme un trésor parce qu’elle ne se reproduira plus et nous pensons que cette Coupe du monde en fera partie.  Il a déclaré qu'il fallait faire en sorte que l'Année internationale des Volontaires ne soit pas que l'événement d'une année mais au contraire se saisir des bases qu'elle a permises de jeter comme d'un tremplin pour créer un avenir meilleur.

M. PETER PAUL (Pays-Bas) a présenté les principales dispositions de la résolution A/56/L.27 ainsi que les modifications apportées au texte pour donner satisfaction à toutes les délégations et permettre son adoption par consensus.  Il a insisté sur le fait que le texte présenté ne défendait pas un modèle unique de politique à mener par les gouvernements ou les organisations du système des Nations Unies à l'égard des volontaires mais qu'il recommandait de tenir compte d’un certain nombre d'options telles que la reconnaissance publique du rôle des volontaires, la création d'un centre des volontaires ou encore l'intégration de volontaires à la planification du développement.


M. STEPHANE DE LOECKER (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a déclaré que le volontariat peut contribuer au maintien de la stabilité et de la cohésion de la société car il transmet des valeurs universelles dans le domaine des droits de l’homme, de la démocratie, de la lutte contre le racisme, de la solidarité et du développement durable.  Les activités bénévoles, lorsqu’elles sont menées conjointement par des personnes démunies et des personnes vivant à l’abri du besoin, permettent de créer des partenariats novateurs et de jeter des ponts entre différents secteurs de la société, a-t-il ajouté.  Il a également précisé qu’il appartient aux gouvernements d’établir des programmes destinés à promouvoir le volontariat et d’en assurer la viabilité à long terme, par le biais d’un partenariat entre les pouvoirs publics et la société civile.  Dans le même ordre d’idées, il a souligné la nécessité d’actions communes des pouvoirs publics et des associations de volontaires pour la contribution à la réalisation des objectifs communs des uns et des autres. 


Le représentant a également déclaré que le volontariat apporte des avantages considérables aux jeunes volontaires parce qu’il favorise l’acquisition de connaissances pratiques et un certain nombre de compétences personnelles et professionnelles, et augmente ainsi les possibilités d’emploi.  Par ailleurs, il a évoqué l’adoption le 29 novembre dernier par les Ministres de l’Union européenne réunis dans le cadre du Conseil de la Jeunesse, d’une résolution relative à la plus-value apportée par le volontariat des jeunes dans le cadre du développement de l’action de la Communauté européenne dans le domaine de la jeunesse.  Cette résolution demande aux États Membres de prendre les mesures qu’ils jugent nécessaires pour lever les obstacles juridiques et administratifs, afin de donner toutes ses chances au volontariat des jeunes dans le contexte national et international, a-t-il précisé.  En conclusion, il s’est félicité du Programme des Volontaires des Nations Unies qui a fait office de centre de coordination durant l’Année internationale du Volontariat pour les activités qu’il a entreprises et a réaffirmé le soutien de l’Union européenne aux Volontaires des Nations Unies et les a encouragés à poursuivre leurs efforts, afin d’influencer positivement le degré et l’incidence du volontariat dans le monde.  Il représente un immense réservoir de compétences et de ressources qui peuvent nous aider à la réalisation d’objectifs communs.


M. SHEN GUOFANG (Chine) a rappelé qu'après des années d'efforts, la Chine a mis en place un réseau national d'organisations de volontaires.  24 000 centres de services sont aujourd'hui en activité et, parmi les volontaires, on trouve des étudiants, des enseignants, des médecins et des personnes du monde scientifique dont les contributions ont non seulement bénéficié au développement économique et social de la Chine mais ont également joué un rôle positif dans la promotion de la stabilité sociale.  Les jeunes représentent la force centrale du volontariat dont un des objectifs principaux est la promotion du développement et l'éradication de


la pauvreté, a déclaré le représentant.  A cet égard, il a indiqué que près d'un million de collégiens et de lycéens se rendent l'été dans des régions pauvres ou dévastées afin d’y exercer des activités de volontariat.  Les services communautaires et la santé publique sont également des secteurs qui bénéficient de l'aide de jeunes volontaires qui touche à près de 2,5 millions de personnes âgées, d'handicapés, d'orphelins et d'autres personnes vulnérables.  Des manifestations ont été également organisées pour lutter contre l'analphabétisme et promouvoir l'apprentissage de la science et des techniques.  Enfin, le représentant a fait remarquer que le Gouvernement chinois a encouragé des activités de protection de l'environnement au sein desquelles des jeunes volontaires plantent des arbres, luttent contre la désertification et la pollution de l'eau notamment. 


M. LLOYD PIERSON (États-Unis) a rappelé que le volontariat est l’une des pierres angulaires de la société américaine et ce, depuis la période qui a précédé l’indépendance, comme l’a d’ailleurs souligné Alexis de Tocqueville dans son ouvrage «de la démocratie en Amérique».  Face aux défis tels que l’analphabétisme, la pauvreté, la criminalité et les problèmes environnementaux, les États-Unis ont toujours pu compter sur l’action et l’engagement de la communauté des volontaires qui se sont particulièrement exprimés lors des événements du 11 septembre.  L’action des volontaires, a précisé le représentant, est appuyée par le Gouvernement, les organisations à but non lucratif, les corporations, les groupes religieux et les organisations non-gouvernementales.  Le Gouvernement américain appuie également l’action des volontaires grâce au Programme des volontaires des nations Unies dont l’utilité est particulièrement appréciée aux États-Unis.


Au niveau interne, M. Pierson s’est félicité de l’activité de la «Corporation for National and Community service» qui réalise un travail avec des commissions d’État, des organisations à but non lucratif, des organisations religieuses et des écoles.  L’ameriCorps engage quant à lui 50 000 Américains dans des activités d’appui à la police, aux pompiers et aux institutions de santé.  Les personnes âgées contribuent aussi fortement à la réussite des activités de volontariat à travers le «National Senior Service Corps» en particulier, a poursuivi le représentant.  Enfin, il a salué l’activité du «peace Corps» fondé par John F. Kennedy en 1961 qui s’adresse aux secteurs de l’enseignement, du développement commercial, de l’environnement, de l’agriculture, de la santé et du développement communautaire. 


Mme EDITH NIEHUIS (Allemagne) s’est associée à la déclaration faite au nom de l’Union européenne et a déclaré que l’Année internationale des Volontaires a été l’occasion pour le Gouvernement allemand d’entreprendre de nombreuses initiatives très utiles pour la promotion du volontariat dans les municipalités, villes et régions allemandes.  Une commission du Bundestag s’occupe de créer des conditions favorables au travail volontaire et d’élaborer un cadre législatif à cet effet.  Notre pays connaît une longue tradition de volontariat, et nous avons publié les résultats d’un premier sondage sur la question pour rendre plus visibles les impacts des actions du volontariat, a-t-elle ajouté.  Selon ce sondage, 34% de la population de plus de 14 ans accomplit des activités volontaires.  La représentante a également souligné la nécessité de soutenir les activités réalisées par les volontaires et fait part de la volonté de son pays de saisir l’occasion de l’Année internationale des volontaires pour mettre en oeuvre une politique cohérente pour la promotion de leur travail.  Nous avons ainsi établi un cadre juridique pour soutenir le travail volontaire social, car il est très important dans le domaine de la coopération pour le développement, dans un souci de solidarité internationale et d’échanges culturels, a-t-elle précisé. 


A cet égard, elle a fait valoir les efforts de son pays qui apporte une contribution annuelle de plus de 160 millions de deutschemarks à l’envoi de travailleurs bénévoles dans les pays en développement, ainsi qu’une contribution de 3,5 millions de deutschemarks par an au Programme des volontaires des Nations Unies.  En conclusion, elle a formé le voeu que les recommandations du projet de résolution soient non seulement adoptées, mais surtout appliquées pour que la société puisse surmonter l’exclusion et l’injustice, pour un monde plus pacifique, et souhaite que cet élan soit maintenu dans les années à venir. 


M. KAROUL (Tunisie) a indiqué que sa délégation estimait que le volontariat avait un rôle important à jouer dans la sauvegarde et la cohésion des sociétés et que l'engagement des volontaires constituait un élément de croissance économique et sociale.  Il a notamment souligné l'appui efficace fourni aux gouvernements par les ONG.  La Tunisie, a-t-il poursuivi, a choisi une approche de développement fondée sur la solidarité de la société ; le volontariat est enraciné dans son histoire.  Il a cité en exemple la création du Fonds national de solidarité 2626 destiné à financer des projets sociaux par des contributions volontaires.  Ce fonds, a-t-il précisé, a permis la fourniture de services sanitaires à des zones reculées et a contribué à une baisse de la pauvreté à 42%.  Le représentant a indiqué que cette réussite avait amené son pays à proposer de créer un Fonds international destiné à financer des projets dans les Pays les moins avancés (PMA).  Il a précisé que la Tunisie avait suivi les activités de l'Année internationale des volontaires et que la commission responsable de l'événement en Tunisie avait organisé de nombreux événements tels que la plantation d'arbres par des jeunes dans des zones menacées de désertification ou encore leur implication accrue dans des actions à l'égard des personnes âgées ou des malades.  Il a incité toutes les parties à poursuivre leurs efforts pour consolider le volontariat et lui apporter la reconnaissance méritée de son caractère stratégique.


M. GELSON FONSECA (Brésil) a indiqué que le volontariat a été négligé en tant qu’instrument permettant de renforcer les effets des politiques sociales.  Il a fait remarquer qu’au Brésil, la décentralisation des ressources et de la prise de décisions ont été possibles dans le secteur éducatif en poursuivant activement l’engagement parental et celui de la communauté ainsi que la participation dans les établissements scolaires.  Les résultats positifs largement reconnus du programme brésilien concernant le VIH/sida n’auraient pas été possibles sans volontariat au niveau de la communauté.  Le Brésil est d’avis que le système des Nations Unies ne peut que profiter d’une participation accrue des volontaires dans ses activités, a-t-il ajouté.


Il a en outre rappelé que le volontariat était une caractéristique de la société brésilienne, citant notamment la campagne de «l’action citoyenne contre la privation et pour la vie».  De récentes recherches ont suggéré qu’environ 25% de la population brésilienne est engagée dans un travail lié au volontariat.  Les activités menées dans le cadre de l’année internationale des volontaires, a-t-il fait observer, ont englobé la participation active de personnalités de tous les segments de la société, y compris les médias, Les institutions de recherche, les représentants de la jeunesse, les personnes âgées et les handicapés.  Les leçons de cette expérience fructueuse, a-t-il conclu, dessinent un nouveau modèle de relations entre l’Etat et la société dans lequel le devoir de l’Etat et la responsabilité des citoyens apparaissent comme les dimensions complémentaires d’un processus de participation et de développement social.


M. MOUTARI OUSMANE (Niger) a estimé qu’il n’y avait rien de particulièrement nouveau dans la volonté de lutter pour soulager la détresse et la misère des autres.  Ce qui est nouveau, par contre, a-t-il ajouté, c’est la détermination collective manifestée partout de s’attaquer aux causes mêmes de la misère.  L’outil choisi est précisément le développement.  Le service volontaire, a-t-il estimé, peut lui-même être assimilé à une entreprise de développement.  Il a indiqué qu’il ne s’agissait pas de charité mais d’aider ses prochains à s’aider eux-mêmes.  La problématique de l’éradication de la pauvreté procède du renforcement et de la valorisation des capacités humaines, de la consolidation de la société civile et de la création d’un environnement propice à la bonne gouvernance, au niveau local à travers le volontariat, a-t-il poursuivi.  


Il a indiqué que le Gouvernement du Niger avait retenu comme priorité la mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté et que les autorités nigériennes s’appuient sur les volontaires nationaux pour pourvoir en maîtres et infirmiers les écoles et les cases de santé qui sont construites dans ce cadre.  La question fondamentale, a-t-il expliqué, est de savoir comment atteindre les pauvres et faire en sorte qu’ils soient en mesure de prendre en mains leur propre développement et améliorer leurs conditions de vie.  C’est dans le cadre de cette vision que le rôle du volontariat est appréhendé comme déterminant dans la perspective de l’éradication de la pauvreté, a-t-il conclu.


M. SHIVA KUMAR BASNET (Népal) s’est félicité de l’effet positif des conférences internationales en matière de sensibilisation aux problèmes de développement social.  À cet égard, il a fait remarquer que le niveau de progrès social que l’on peut constater aujourd’hui a bénéficié de la priorité accordée au développement social dans les politiques nationales et internationales.  Le Népal, dans ce contexte, reconnaît que le Programme des Volontaires des Nations Unies a joué un rôle fondamental dans l’accomplissement des objectifs du développement social.  Cependant, de nombreux efforts doivent être encore déployés au regard de la situation de millions de personnes dans les pays en développement.  Une approche globale doit donc être privilégiée dans la mesure où les dimensions sociales, économiques et démographiques sont interdépendantes.  Il faut également déployer des politiques au niveau mondial qui correspondent aux besoins des pays les moins avancés et, à cet égard, la communauté internationale a un rôle crucial à jouer.  De même, le Népal est confiant dans la capacité des volontaires d’appuyer de façon efficace ce processus et s’est félicité de leur action dans le domaine de la mobilisation des ressources, de l’application des activités de développement et de la distribution équitable des bénéfices du développement au niveau local.  Enfin, le représentant a salué les effets positifs de l’Année internationale des Volontaires sur la sensibilisation au lien qui existe entre volontariat et développement social et a précisé que cette activité peut jouer un rôle positif en matière de réduction de la pauvreté, de protection de l’environnement, de santé et d’éducation.


Mme TILANA GROBBELAAR (Afrique du Sud) a indiqué que le volontariat en Afrique du Sud avait une longue histoire.  C’est à travers l’esprit de volontariat que l’Afrique du Sud a réalisé sa démocratie, a-t-elle ajouté, et que nous avons changé, dans un esprit que nous appelons «Ubuntu», le volontariat en un instrument d’action.   Elle a rappelé que le Gouvernement d’Afrique du Sud a dévoilé en août dernier un programme d’action des volontaires contre la pauvreté, le virus


VIH/sida et contre un certain nombre de défis sociaux majeurs.  L’an dernier, a-t-elle poursuivi, «Volontaires, Afrique du Sud 2001» a été établi pour coordonner la célébration de l’Année nationale des Volontaires en Afrique du Sud.  Cette organisation à but non lucratif est constituée de structures nationales qui représentent tous les secteurs du gouvernement, ainsi que les organisations non gouvernementales et les organisations communautaires.


La représentante a fait remarquer que des politiques gouvernementales, faisant référence à l’éducation, la santé, l’assistance publique, la sûreté et la sécurité, l’environnement et le sport ont été ébauchées afin de comprendre dans quels domaines ces politiques ignorent le potentiel du service des volontaires.  Une étude publique sur les perceptions et les attitudes du volontariat dans tous les secteurs de la société a été entreprise ainsi qu’une évaluation de la valeur économique du volontariat.  Ces résultats, a-t-elle précisé, seront à la base d’une gamme complète de recommandations qui permettront d’établir un cadre législatif et politique du volontariat en Afrique du Sud.  Elle a annoncé qu’en mars 2002, l’Afrique du Sud se joindra à d’autres membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe pour lancer une conférence régionale sur les perspectives du volontariat dans le but d’en faire un élément de la Renaissance africaine.  L’Afrique du Sud est guidée par le principe selon lequel les communautés ont la capacité de contrôler leurs vies, leurs efforts doivent s’accroître et être soutenus, a-t-elle poursuivi.  Les personnes dans le besoin sont les experts de leur propre situation, a-t-elle ajouté, et ont un rôle à jouer pour modifier leur situation.  Il est crucial de développer une société dans laquelle les citoyens choisissent d’exercer leur droit à s’engager dans le volontariat parce qu’ils veulent s’entraider activement.


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