CS/2051

LES DELEGATIONS PRECONISENT QUE LES FEMMES PARTICIPENT A TOUTES LES ETAPES D'UN PROCESSUS DE PAIX POUR GARANTIR UNE STABILITE POLITIQUE PROFITABLE A TOUS

25 octobre 2000


Communiqué de Presse
CS/2051


LES DELEGATIONS PRECONISENT QUE LES FEMMES PARTICIPENT A TOUTES LES ETAPES D'UN PROCESSUS DE PAIX POUR GARANTIR UNE STABILITE POLITIQUE PROFITABLE A TOUS

20001025

Les principes d'équité et d'égalité entre les sexes doivent figurer dans toute mission, à tous les niveaux, afin de garantir aux femmes et aux hommes une place égale, à la fois en tant que partenaires et bénéficiaires. A cette fin, la participation des femmes doit être assurée à toutes les étapes d'un processus de paix visant à instaurer une stabilité politique qui permettent aux hommes et aux femmes de contribuer au développement de leur pays, ont réaffirmé ce matin les délégations devant le Conseil de sécurité. De l'avis de la délégation rwandaise, une des meilleures stratégies de prévention des conflits vise à renforcer le rôle des femmes dans les processus de paix, en les intégrant aux conseils de village, aux institutions locales et nationales, à l'ONU et au sein même du Conseil de sécurité. Si ce chemin paraît long à parcourir, c'est toutefois la voie la plus sûre pour garantir aux femmes un rôle plus actif et les faire participer de manière constructive aux efforts de paix. Pour sa part, le représentant du Népal a souligné l'importance que revêt l'initiative des femmes pour relever le défi de l'égalité entre les sexes. A cet égard, il a invité les femmes à prendre l'initiative et à être compétitives, faisant observer que les quotas sont seulement un instrument sur la voie de l'égalité mais que ce qui importe en fin de compte est la qualité du personnel. Il convient, en outre, d'utiliser tous les moyens possibles pour accroître la sensibilisation du public à l'égalité entre les sexes dans les opérations de paix. A cet égard, les médias devraient jouer un rôle actif et concret.

A l'initiative de la Namibie, le Conseil de sécurité était réuni depuis hier matin à l'occasion de la Journée des Nations Unies pour débattre - pour la première fois de son histoire - de la question des "femmes et de la paix et de la sécurité". Outre la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme - Mme Angela King - et la Directrice exécutive d'UNIFEM - Mme Noeleen Heyzer -, le Conseil de sécurité a entendu, dans ce cadre, 41 délégations.

Outre le représentant de la Namibie - assurant également ce mois la présidence du Conseil de sécurité -, les délégations entendues aujourd'hui étaient les suivantes: Ethiopie, Malawi, Guatemala, Emirats arabes unis, Norvège, Rwanda, Botswana et Népal.

M. ABDULMEJID HUSSEIN (Ethiopie), tout en appuyant fermement la déclaration faite du Secrétaire général, a salué les efforts inlassables déployés par UNIFEM et les institutions compétentes des Nations Unies, notamment l'UNICEF et le Haut Commissariat pour les réfugiés, visant à faire entendre les voix des femmes dans les instances délibérantes nationales, régionales et internationales. UNIFEM, en facilitant la participation de toutes les parties à la Conférence d'Arusha sur la situation au Burundi et en intégrant les recommandations formulées par les Burundaises à l'Accord de paix final, souligne son rôle unique et créatif. De l'avis de la délégation éthiopienne, une évaluation globale de l'impact d'un conflit armé sur les femmes et du rôle des femmes dans la restauration de la paix est indispensable. L'Ethiopie émet l'espoir que le Conseil de sécurité recommandera un suivi du débat d'aujourd'hui. Le représentant s'est dit pleinement convaincu qu'UNIFEM est en mesure d'appuyer ce processus, avec la participation des institutions compétentes des Nations Unies et de la société civile.

Le représentant de l’Ethiopie a indiqué que son pays est conscient des lacunes de sa législation en matière de droits des femmes. Il a rappelé que se sont tenues récemment les deuxièmes élections multipartites auxquelles ont participé 20 millions de votants dont la moitié de femmes. Il a toutefois indiqué que seul 10% des 540 membres du Parlement nouvellement élus sont des femmes. Il faudrait que des efforts soient entrepris par les femmes elles-mêmes et par les hommes car l’égalité ne viendra pas d’elle-même. Il a déclaré qu’il est temps que les Etats Membres suivent l’exemple de l’Organisation, et a souligné, à cet égard, qu’il conviendrait que les membres permanents du Conseil de sécurité servent d’exemple en envoyant des femmes pour les représenter. Il a déclaré que l’Ethiopie est engagée à poursuivre l’objectif de l’égalité entre les sexes. Il a conclu en indiquant que dans l’esprit du Sommet du millénaire, il est temps de passer des mots à l’action. Il a appuyé la déclaration faite par Mme Penny Wensley, représentante de l’Australie.

M. YUSUF M. JUWAYEYI (Malawi) a souligné la nécessité de protéger les femmes et les enfants tant en période de conflits armés qu'en période de paix. Aujourd'hui, les guerres et les conflits ne font plus de distinction entre les combattants et les civils. De plus en plus, on est confronté à des conflits internes et/ou ethniques. Les femmes et les fillettes subissent toutes formes de violences, y compris les violences sexuelles. Elles sont de plus en plus victimes du VIH/sida et autres maladies sexuellement transmissibles. Dans la plupart des cas, les femmes ne savent même pas pourquoi il y a des conflits du fait de leur sous-représentation dans la vie publique et politique de leur pays. La création des Tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et pour l'ex-Yougoslavie contribue à mettre fin à l'impunité des graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international, en particulier à l'encontre des femmes et des fillettes. Pour prévenir les conflits, il est essentiel de faire participer de manière plus active les femmes aux processus de prise de décisions et de règlement des conflits. Le Malawi demande au Conseil de sécurité d'encourager une formation appropriée du personnel de maintien de la paix, axée sur les problèmes particuliers des femmes et des fillettes.

M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a déclaré que le rôle des femmes dans le développement économique et social a inspiré les accords de paix signés dans son pays, sous l'égide des Nations Unies, en décembre 1996 par les deux parties. Il a indiqué que la femme, et en particulier les femmes célibataires qui sont chef de famille, sont parmi les couches les plus vulnérables de la population guatémaltèque. C'est dans ce groupe que l'on compte le plus grand nombre d'illettrés, notamment parmi les autochtones et les ruraux, a-t-il ajouté en précisant que cette situation s'est encore aggravée avec le conflit armé interne, ce qui a accru le nombre de veuves et de femmes chef de famille. Lorsque la paix a été signée, les femmes se sont trouvées dans une situation économique et sociale précaire. M. Rosenthal a expliqué que cinq ans après la signature des accords de paix, les progrès étaient notables avec, notamment, la réinsertion des populations déplacées, la réduction des effectifs armés, la réforme judiciaire et le système éducatif. De plus, des mesures ont été prises en faveur de la réforme agraire. Il a également évoqué des mesures spécifiques adoptées pour répondre à la situation des femmes et la formulation de stratégie pour améliorer leur condition. Il a notamment évoqué l'importance du rôle du Forum des femmes et de la création du Bureau du défenseur de la femme autochtone. Il a estimé que le Guatemala est aujourd'hui une société plus ouverte, plurielle et plus participative qu'il y a cinq ans. La participation des femmes s'est accrue dans divers domaines, notamment la formation, les affaires communautaires et la participation aux activités politiques et des entreprises, ainsi qu'au processus électoral.

Il a cependant fait observer que beaucoup des engagements pris dans les accords de paix n'ont pas été réalisés dans les délais requis, notamment en ce qui concerne la promotion de la présence des femmes dans tous les domaines d'activités, à tous les niveaux et sans discrimination. Il a expliqué que la complexité de la tâche n'avait pas été bien évaluée et qu'il fallait plus de quatre ans pour faire face à toutes les difficultés accumulées. Dans ce contexte, la Commission de surveillance du processus de paix a reporté les dates pour le respect des engagements, a-t-il expliqué en demandant que le mandat de la Mission de vérification des Nations Unies soit prorogé jusqu'à la fin de 2003.

M. MOHAMMAD J. SAMHAN (Emirats arabes unis) s’est félicité des efforts déployés afin de renforcer le rôle de la femme en matière de paix et de sécurité et s'est félicité des déclarations faites par Mme King et Mme Raser qui traduisent les préoccupations existantes concernant la situation des femmes. Il a indiqué que les femmes ont accédé à des postes importants et qu’elles jouent un rôle important dans la reconstruction et dans le développement culturel, social, économique et humain. Il a fait observer qu’en dépit de toutes les conférences internationales qui se sont tenues pour examiner les problèmes que les femmes rencontrent et renforcer leur rôle, ce rôle est encore en deçà de ce qui est souhaité alors que les événements récents montrent combien les femmes sont touchées par les conflits et combien les répercussions négatives des inégalités dans les relations internationales économiques entre les pays développés et les pays en développement ont accru les souffrances qu’endurent les femmes et les enfants, notamment dans les régions qui continuent de vivre sous le joug des conflits et des guerres. Ceci exige que le Conseil de sécurité assure le suivi de la mise en œuvre de ses résolutions et coordonne son action avec les autres organisations internationales et les organisations régionales pour trouver une solution à ces conflits.

Le représentant a ajouté que les Emirats arabes unis suivent de très près la situation dans les Territoires palestiniens occupés et condamne vigoureusement le refus du gouvernement israélien de mettre fin à la violence massive contre le peuple palestinien. Les médias internationaux nous ramènent quotidiennement des images qui montrent ces violences, a-t-il ajouté, en citant notamment le cas d’une femme qui est morte devant ses neuf enfants. Tous cela est un exemple éloquent des violations graves des droits de l’homme commises par les forces israéliennes, notamment contre les droits des femmes et des enfants, a-t-il déclaré. Il a dénoncé la politique de deux poids deux mesures menée par certains Etats, notamment au sein du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. Il a estimé que cette pratique est contraire à la quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre et au droit international. Dans ce contexte, il a déclaré que sa délégation exige la mise en place d’une commission d’enquête et l’établissement d’un tribunal indépendant pour juger les auteurs des violations des droits fondamentaux commises à l’égard des femmes et des enfants palestiniens. Il a conclu en déclarant que sa délégation considère que les violations des droits de l’homme que connaissent les civils innocents conduisent à des situations qui se fondent sur la discrimination raciale et l’inégalité et qu’il conviendrait, pour y faire face, de promouvoir une culture internationale de la paix pour promouvoir les droits de l’homme, et notamment le droit des femmes. Il s’est exprimé en faveur des efforts visant une meilleure participation des femmes dans le maintien de la paix.

M. ARNE BIRGER HONNINGSTAD (Norvège) a rappelé qu'un processus politique durable et le renforcement de la démocratie exigent la pleine participation des femmes. La paix et la prévention de conflits armés sont étroitement liées à l'égalité entre les femmes et les hommes et au développement. Les femmes n'ont pas encore été habilitées à participer sur un pied d'égalité avec les hommes dans tous les domaines et à tous les niveaux de la vie publique, en particulier dans les processus de prise de décisions et d'élaboration des politiques. C'est notamment le cas en ce qui concerne les activités de consolidation et de maintien de la paix et de règlement des conflits. A la 23ème session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée, en juin dernier, à la question des "Femmes en l'an 2000: égalité des sexes, développement et paix", le point intitulé "Les femmes et la paix et la sécurité" figurait parmi les priorités dans la mise en œuvre de la Déclaration et de la Plate-forme d'action de Beijing. Cette session avait souligné la nécessité d'assurer et d'appuyer la pleine participation des femmes à tous les niveaux de prise de décisions et la mise en place des processus de développement et de paix, y compris la prévention des conflits, la reconstruction après les conflits, le maintien et la consolidation de la paix. Elle avait également insisté sur la participation des organisations de défense des droits des femmes, des organisations fondées sur les communautés et des organisations non gouvernementales.

Le représentant a regretté qu'à tous les niveaux, les femmes soient sous- représentées dans les postes de responsabilité, notamment ceux d'Envoyés ou de Représentants spéciaux du Secrétaire général. Il est indispensable d'assurer une formation appropriée au personnel de maintien de la paix chargé des questions des femmes dans les situations de conflits armés ou des réfugiées et des personnes déplacées. Il faudrait en outre déployer des efforts supplémentaires pour faire face aux problèmes des femmes traumatisées par les situations de conflits.

M. JOSEPH MUTABOBA (Rwanda) a rappelé que les troupes rwandaises sont stationnées en République démocratique du Congo (RDC) pour empêcher les auteurs de graves violations des droits de l'homme commises en particulier à l'encontre des femmes et des enfants, d'agir. Conformément à l'Accord de Lusaka, le Rwanda entend les arrêter et les traduire en justice. En septembre dernier, le Rwanda a rapatrié plus de 17 000 Rwandais - hommes, femmes et enfants - et continuera à le faire, en respectant la loi. La communauté internationale devrait encourager et contribuer à cet effort, afin de rechercher une véritable paix et une véritable sécurité plutôt que de garder le silence et d'insister sur des questions non prioritaires. A cet égard, la délégation rwandaise exprime sa gratitude au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour l'assistance qu'il a apportée à son pays et pour permettre le retour des réfugiés rwandais. Depuis novembre 1996, plus d'un million d'entre eux ont regagné le Rwanda. La consolidation de la paix est au centre des priorités de l'ordre du jour sur la question des femmes dans de nombreux domaines de développement, a indiqué M. Mutaboba. Se félicitant de l'initiative namibienne de tenir deux conférences internationales sur les femmes et la paix, M. Mutaboba a estimé que les recommandations qui y ont été formulées devraient se traduire par des mesures concrètes en vue de garantir aux femmes ce qu'elles méritent et ce qui leur est dû. Pour promouvoir la paix et la sécurité, les Rwandaises ont pris une série de mesures. Il s'agit notamment de la mise en place d'un programme associant plusieurs organisations rwandaises de défense des droits des femmes, et d'un village de paix fondé par l'Association "ASOFERWA" qui apporte un soutien aux veuves du génocide. Afin de faire une contribution dans le domaine du règlement des conflits, le Rwanda a accueilli une conférence internationale, sous les auspices de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et de la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

De l'avis de la délégation rwandaise, une des meilleures stratégies de prévention des conflits vise à renforcer le rôle des femmes dans les processus de paix, depuis les conseils de village jusqu'à ce Conseil de sécurité. Le chemin à faire est long mais c'est la voie la plus sûre si l'on souhaite garantir aux femmes un rôle plus actif et les faire participer de manière constructive aux efforts de paix. Comme l'avait déclaré le Président Kagamé, le 25 juin 2000, à l'ouverture de la Conférence sur "Les femmes en tant que partenaires à la paix", "Sans la participation de nos mères, de nos sœurs et de nos filles à l'intérieur et à l'extérieur de nos frontières, on ne pourra parvenir à une paix durable".

M. LEUTLWETSE MMUALEFE (Botswana) a indiqué que son pays envisage d'amender sa législation nationale pour réprimer les violences à l'encontre des femmes, en particulier la violence dans les foyers. Dans les situations de guerre et de conflits, la sous-représentation des femmes dans la prise de décision à tous les niveaux constitue l'un des problèmes majeurs. Dans la plupart des cas, alors que ce sont les hommes qui font la guerre, prennent des décisions relatives aux conflits, les femmes sont celles qui prennent soin des victimes de guerre, à la fois sur le plan émotionnel et sur le plan physique.

Pour que les femmes contribuent de manière efficace au maintien de la paix et de la sécurité, il est indispensable de renforcer leurs capacités économiques et politiques. Ce fait a été bien reconnu dans la Déclaration de Windhoek qui a été adoptée à l'occasion du dixième anniversaire du Groupe d'assistance des Nations Unies pour la période de transition (UNTAG) en Namibie, le 31 mai 2000. Le Botswana reconnaît que la participation des femmes à la prise de décision à tous les niveaux

de la vie privée et publique constitue une question importante des droits de l'homme. En essayant de renforcer le lien entre la politique et les droits de l'homme, le Botswana a constamment déployé des efforts en faveur d'une éducation neutre pour l'égalité des sexes, y compris l'éducation politique, la mobilisation et la sensibilisation du public. Cette politique a contribué à une meilleure représentation des femmes au Parlement et au Cabinet. Pour lutter contre la pandémie du VIH/sida, le Gouvernement botswanais - en étroite coopération avec les ONG et la société civile - a pris une série de mesures.

M. DURGA P. BHATTARAI (Népal) a fait observer que de nombreuses études ont montré que les femmes sont plus sincères, plus responsables et font preuve de plus de compassion. Si, dans les situations de conflit, les femmes sont victimes de la violence, elles sont aussi plus facilement engagées dans la résolution pacifique des conflits. Les femmes doivent acquérir l’égalité et trouver leur place dans la société, a-t-il déclaré. Il a indiqué que son pays en a tracé la voie en adhérant à la Charte des Nations Unies, à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et d’autres conventions, mais qu’il convient désormais de mettre en œuvre ces dispositions dans la réalité.

M. Bhattarai a indiqué que les Nations Unies devaient renforcer le rôle des femmes en encourageant l’égalité et la mise en œuvre des dispositions concernant les droits de l’homme. Les femmes devraient, en outre, être envoyées sur le terrain dans le cadre des opérations de maintien de la paix et de rétablissement de la paix, compte tenu du fait qu’elles ont la capacité, grâce à leur meilleure connaissance de la réalité du terrain, de formuler des stratégies de paix durable. Il a ajouté qu’il convient de mieux représenter les femmes au sein du système des Nations Unies, notamment au niveau de la formulation des politiques. Les femmes doivent se battre pour combler l’écart pour rattraper les hommes, notamment en acquérant des compétences et des avantages compétitifs, car les promesses visant l’égalité seront fructueuses seulement si les femmes prennent l’initiative de mener le changement, a-t-il estimé. Les quotas en matière de parité sont un instrument mais, en fin de compte, ce qui compte, c’est la qualité et non les quotas, a-t-il déclaré en ajoutant que le partenariat entre les femmes et les hommes promet une grande synergie.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie), a signalé qu’il avait fallu à la communauté internationale plusieurs décennies pour reconnaître que les femmes sont parmi les principales victimes de la guerre, des conflits et des situations d’insécurité. Elles doivent par conséquent être traitées comme des partenaires indispensables du maintien de la paix et de la sécurité internationales. La réunion d’aujourd’hui, a expliqué M. Andjaba, représente donc un nouveau départ pour le Conseil de sécurité qui doit, en toute connaissance de cause, utiliser la contribution des femmes dans les domaines de la diplomatie préventive, la prévention des conflits, la protection des femmes et des petites filles dans les conflits armés, le maintien de la paix et les opérations de soutien. Selon lui, les négociations de paix étant habituellement dominées par les hommes, les capacités des femmes à prévenir et résoudre les conflits sont sous-utilisées et leurs préoccupations volontairement ignorées. Si les femmes sont les premières à devenir des réfugiés ou à être déplacées à l’intérieur de leur propre pays, on attend également d’elles qu’elles prennent soin des enfants et rétablissent l’harmonie sociale après la guerre. Il nous faut donc mieux comprendre, a souligné M. Andjaba, l’impact des conflits sur les femmes et les petites filles afin d’assurer les ressources adéquates à leur protection et leur sécurité.

Il est temps de considérer les femmes non plus uniquement comme victimes des conflits mais aussi et principalement comme participantes à égalité à l’instauration de la paix et de la sécurité mondiales, a déclaré M. Andjaba. Il faut continuer à impliquer les femmes dans ces efforts notamment en nommant des africaines qualifiées en tant qu’envoyées spéciales et représentantes du Secrétaire général de l’ONU et de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). A cet égard, la Namibie salue la contribution apportée par le Comité des femmes africaines pour la paix et le développement de l’OUA. Les femmes, a ajouté le représentant, devraient également occuper des postes civils de haut niveau dans des opérations de paix et de sécurité sur le terrain. La Namibie soutient pleinement le Plan d’action de Windhoek (Namibie) et exhorte tous ceux concernés à prendre en considération les propositions figurant dans celui-ci lors de la formulation des objectifs et de la mise en place des plans relatifs au rapport Brahimi. En outre, le désarmement, la démobilisation, et la réinsertion des anciens combattants devraient prendre en considération les besoins particuliers des femmes, tout comme les activités de déminage ne pas ignorer les préoccupations et intérêts des véritables victimes, les enfants et les femmes.

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