AG/898

IL FAUDRA ELABORER DE TOUTE URGENCE UNE STRATEGIE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA QUI MENACE GRAVEMENT LES REALISATIONS DU CAIRE

1 juillet 1999


Communiqué de Presse
AG/898
POP/720


IL FAUDRA ELABORER DE TOUTE URGENCE UNE STRATEGIE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE SIDA QUI MENACE GRAVEMENT LES REALISATIONS DU CAIRE

19990701 La santé génésique des adolescents est un autre défi majeur de l'application du Programme d'action du Caire

Il faudra élaborer de toute urgence une stratégie mondiale de lutte contre la pandémie du VIH/sida qui frappe durement de nombreux pays, en particulier en Afrique, ont estimé plusieurs délégations, cet après-midi et ce soir, dans le cadre de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD, Le Caire, 1994). Selon le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), on enregistre annuellement quelque 5,2 millions de nouvelles infections par ce virus, dont la moitié parmi les jeunes de moins de 24 ans.

"La communauté internationale doit accorder la plus grande priorité à la prévention du VIH/sida, si elle veut survivre au prochain millénaire", a averti M. Nassoro Malocho, Ministre d'Etat de la planification de la République-Unie de Tanzanie. De son côté, Mme Billie Miller, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade a estimé qu'il s'agit là d'un défi majeur qui menace gravement les réalisations récentes de la CIPD. L'épidémie du sida constitue également un obstacle au développement socioéconomique et à l'application du Programme d'action du Caire au Mozambique, a affirmé pour sa part le Ministre des affaires étrangères et de la coopération, M. Leonardo Santos Simao, tandis que d'autres délégations faisaient part des programmes mis en place pour faire face à ce fléau qui touche particulièrement les jeunes.

De plus en plus de pays ont lancé des campagnes d'éducation et de sensibilisation aux risques du sida et des maladies sexuellement transmissibles, ainsi qu'aux grossesses précoces. Plusieurs délégations ont fait part de leur expérience nationale, en soulignant le rôle de la famille, tout comme le respect des valeurs religieuses, morales et culturelles, dans l'éducation des adolescents et des jeunes. L'accent a été mis sur l'importance à accorder à la santé génésique des adolescents, "autre défi majeur de l'application du Programme d'action du Caire". Pour certains pays, il est important que les jeunes soient impliqués dans la planification, la mise en oeuvre et l'évaluation des programmes dans ce domaine.

(à suivre - 1a)

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Dans le cadre du débat, les personnalités suivantes ont fait une déclaration : M. Ronald Knowles, Ministre de la santé des Bahamas; M. Nobutaka Machimura, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères du Japon; Mme Zaleha Ismail, Ministre de l'unité nationale et du développement social de la Malaisie; M. Imankadyr Rysalieyv, Ministre des questions sociales du Kirghizistan; M. Ali Nagiyev, Ministre du travail et de la sécurité sociale de l'Azerbaïdjan; M. Ibrahima Sall, Ministre de la planification du Sénégal; M. Abdelhamid Aouad, Ministre des prévisions économiques et de la planification du Maroc; Mme Tran Thi Trung Chien, Ministre et Président du Comité national pour la population et le planning familial du Viet Nam; M. Ibrahim Hussain Zaki, Ministre de la planification et du développement national des Maldives; Mme Gloria Valerin, Ministre de la condition de la femme du Costa Rica; M. Petar Boyadjiev, Ministre de la santé publique de la Bulgarie; M. Donald Buchanan, Ministre d'Etat de la Jamaïque; M. Vladimir Hotineanu, Vice-Ministre de la santé de la République de Moldova; M. Miguel Abdon Saguier, Ministre des affaires étrangères du Paraguay; M. Eduardo Latorre, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de la République dominicaine; Mme Bruce Mariama Aribot, Ministre des affaires sociales, de la promotion de la femme et de l'enfance de la Guinée; Mme Lise Bergh, Secrétaire d'Etat à la parité entre les sexes et à l'égalité de la Suède; M. Jean André, Secrétaire d'Etat à la population d'Haïti; Elhadj Seydou Gassama, Secrétaire général du Ministère de la promotion des jeunes du Mali; et M. Nabih Salameh Al-Zenat, Secrétaire général, Commission nationale de la population de la Jordanie.

Les représentants des pays suivants ont également pris la parole : Koweït, République populaire démocratique de Corée, Ouzbékistan, Suriname, Uruguay, Belize, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Angola.

L'Assemblée générale, réunie en session extraordinaire, poursuivra ses travaux demain, 2 juillet à 10 heures.

Examen et évaluation de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement

Suite du débat

M. RONALD KNOWLES, Ministre de la santé des Bahamas : aux Bahamas, la moyenne d'âge est de 26 ans et environ un tiers de la population est âgée de moins de 15 ans. L'espérance de vie est devenue plus longue pour atteindre aujourd'hui 74 ans; le taux de mortalité infantile est passé de 43 pour 1000 en 1965 à 14 pour 1000 en 1998. Les personnes de plus de 60 ans représenteront 17,2 % de la population à l'horizon 2025. Les autorités sont convaincues que la participation de la population est indispensable au succès des politiques de santé. Une initiative visant à responsabiliser les hommes à été lancée en 1998. Les organisations non gouvernementales et les communautés religieuses ont été également mises à contribution.

Le taux de grossesses pour les adolescentes est de 14%, ce qui est inacceptable. Les 14-19 ans constituent le groupe d'âge où l'épidémie du VIH/sida se développe le plus rapidement. Pour faire face à ces problèmes, le Gouvernement a mis en oeuvre un important programme d'éducation des adolescents en matière de santé, notamment génésique. Ces dernières années, la condition féminine s'est améliorée aux Bahamas, où la législation a été notifiée dans le bon sens pour mieux lutter contre la violence domestique et les délits sexuels.

M. NOBUTAKA MACHIMURA (Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères du Japon) : nous croyons que le Programme d'action, adopté au Caire en 1994, a été une cristallisation de la sagesse de l'humanité, qui a formulé, ce faisant, les principes directeurs qui nous guideront au cours du 21ème siècle en matière de population et de développement. Le Japon soutient les "propositions pour des actions essentielles en vue d'une mise en oeuvre plus avant du Programme d'action de la Conférence du Caire", ces propositions désignant expressément les domaines auxquels devrait être accordée une haute priorité. Elles définissent des buts spécifiques à atteindre, comprenant, entre autres, la baisse de la mortalité maternelle et des taux de morbidité, et la réduction des taux d'infection par le VIH/sida. Le Japon, sur le plan national, a réussi à faire baisser ses taux de mortalité maternelle et infantile et a mis en place une série de mesures basées sur les concepts et l'esprit des services de santé génésique tels que définis au Caire. Nous avons établi notre système national d'assurance maladie et de pension en 1961 et depuis, nous avons mis en place un système de sécurité social et introduit un plan d'assurance à long terme qui doit démarrer au mois d'avril 2000. Accompagné d'autres mesures, ce plan fera face au vieillissement croissant de notre population.

( suivre)

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Dans le domaine de la population, le Japon contribue au financement du FNUAP et de l'ONUSIDA, et nous avons été le plus grand contributeur des activités du FNUAP de 1986 à aujourd'hui. En février 1994, notre pays a indiqué qu'il lançait une "initiative mondiale sur la population et le sida" dont le lancement devrait mobiliser ces fonds estimés à trois milliards de dollars dans le cadre du budget japonais destiné à l'aide au développement dans les domaines de la population et de la lutte contre le VIH/sida. Les activités de ce programme devraient s'étendre sur la période de sept ans qui va de 1994 à l'an 2000. Nous estimons que les questions touchant à la population et au sida doivent être traitées de façon urgente par la communauté internationale dans son entier. Aussi notre pays continuera-t-il de leur accorder la plus haute importance dans sa politique de coopération. Tout en la renforçant avec les autres donateurs, les organisations internationales et les ONG, nous sommes déterminés à jouer un rôle de pointe dans le monde dans la lutte contre le sida.

Mme DATIN PADUKA ZALEHA ISMAIL, Ministre de l'unité nationale et du développement social de la Malaisie : la Malaisie reconnaît l'institution familiale comme l'unité fondamentale de la société et estime qu'on ne peut nier la primauté des valeurs éthiques. Quand il s'agit de protéger et promouvoir les droits des enfants et des adolescents, ce sont les parents qui en ont la responsabilité première. C'est forte de la conviction que le développement repose sur la construction d'un système familial fort et résistant que la Malaisie s'efforcera de continuer à mettre en oeuvre le Programme du Caire au cours du prochain millénaire. Il y a cinq ans, les économies de l'Asie de l'Est, y compris la Malaisie, jouissaient d'une croissance économique rapide. Aujourd'hui, la situation a changé, de nombreux pays en développement sont confrontés à une crise financière depuis la moitié de 1997. Dans notre région, les résultats de cette crise ont provoqué le déclin des économies et font baisser le niveau de vie des populations. Il est donc crucial de renforcer les programmes de développement de base afin de minimiser l'impact de ces crises sur les groupes vulnérables. La Malaisie est convaincue que pour résoudre cette crise et en prévenir la répétition, il faut une solution mondiale et des réformes de l'architecture financière internationale. La mondialisation a ouvert la porte à de nouvelles possibilités pour une croissance économique durable et le développement de l'économie mondiale. Toutefois, la communauté mondiale est menacée par des dégradations de l'environnement, des crises alimentaires, diverses formes de discrimination, d'intolérance, de violence et par le risque de perdre la richesse de notre diversité culturelle. C'est pourquoi, il est très important de reconnaître que la réalisation d'un développement durable et de progrès sociaux requiert une plus grande solidarité et l'échange d'idées et d'informations par des programmes multilatéraux appropriés et le renforcement de la coopération internationale.

( suivre)

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Pour sa part, la Malaisie a adopté une série de mesures pour compenser l'impact économique et social de la crise financière et assurer la poursuite de la mise en oeuvre du Programme d'action de la CIPD. Les efforts ont porté sur la prévention de toute contraction plus avant de l'économie, la relance de la croissance économique et la poursuite des projets socioéconomiques afin que les conditions de vie de la population, et en particulier des plus pauvres, ne soient pas affectées. Les plans de développement socioéconomique mettent l'accent sur la création d'un environnement favorable. Un plan d'action sociale a également été mis en oeuvre en vue de traiter des problèmes sociaux émergents comme le VIH/sida, les grossesses précoces et l'abus de drogues. Des campagnes de sensibilisation à une vie saine sont également organisées. Une large gamme de services en matière de santé de la reproduction est disponible sans discrimination. Ces services incluent des programmes spécifiques relatifs à la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, la sensibilisation aux questions sexospécifiques et la lutte contre la violence familiale.

M. IMANKADYR RYSALIEYV, Ministre, Chef du Département des questions sociales et Président de l'administration du Kirghizistan : la crise financière, qui a surtout touché les pays pauvres, et la diminution de l'Aide publique pour le développement mettent en péril l'application du programme du Caire, déjà mis à l'épreuve par les conflits ethniques, l'instabilité sociale, la mauvaise gestion des affaires publiques ou encore les catastrophes naturelles. Le Kirghizistan, qui ressent très fortement les effets de la mondialisation, accorde toutefois une grande importance à la politique sanitaire, et veille en particulier à la santé génésique et à l'hygiène sexuelle de ses habitants.

Selon le dernier recensement, le pays compte actuellement 4,8 millions d'habitants. L'espérance de vie est de 67 ans. Les taux de croissance et de fécondité se ralentissent, alors que le taux de mortalité infantile reste élevé - 29 pour 1000. Les décès sont dûs en majorité à des affections respiratoires, à des maladies liées à une grossesse difficile ou encore un mauvais état de santé de la mère. En matière d'emploi, un programme national est destiné à améliorer la formation des jeunes, qui sont les premiers à souffrir de la crise économique. D'une manière générale, les difficultés économiques et financières du pays compliquent considérablement la mise en oeuvre des programmes en matière de population et de développement, et l'aide du FNUAP est à cet égard très précieuse. Il est inquiétant de penser que l'absence de ressources financières peut faire que des programmes adoptés au Caire restent lettre morte.

M. ALI NAGIYEV, Ministre du travail et de la sécurité sociale de l'Azerbaïdjan : la mise en oeuvre des réformes économiques, la formation de l'Etat, le développement de l'économie multistructurel et son intégration dans le marché mondial se déroulent à un moment difficile pour le pays où un citoyen sur sept est soit un réfugié soit une personne déplacée, en raison de l'agression arménienne qui dure depuis dix ans.

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Ces facteurs ont aggravé considérablement les problèmes démographiques et de développement de l'Azerbaïdjan. La stabilité politique et macroéconomique actuelle ainsi que le niveau croissant des investissements ont créé un climat propice aux réformes sociales. Ces réformes bénéficient de l'appui ferme du gouvernement de mettre en oeuvre les engagements pris dans le cadre des grandes conférences internationales. Au cours de ces cinq dernières années, le gouvernement a procédé à des réformes dans le domaine des relations de travail, de la protection sociale, de l'éducation et de la santé. Les questions liées à la population sont examinées dans le cadre du processus de démocratisation, qui est fondé sur la Constitution de la République d'Azerbaïdjan adoptée en 1995 et qui garantit des droits égaux entre les hommes et les femmes. De nombreuses institutions internationales appuient les différents projets et initiatives pour le développement du secteur de la santé génésique, le contrôle des processus de migrations, le renforcement des possibilités d'emploi pour les groupes les plus vulnérables, en particulier les réfugiés et les personnes déplacées, les jeunes et les handicapés. Un programme national de planification familiale a été élaboré et sa mise en oeuvre est appuyée par le FNUAP. Dans le cadre de ce programme, il a été établi le premier réseau national d'institutions de planification familiale. La formation de spécialistes pour ce programme a démarré et les ONG participent plus activement aux activités de santé génésique afin de renforcer l'accès de la population aux méthodes modernes de planification familiale. Par ailleurs, en décembre 1998, le gouvernement a créé une Commission chargée d'établir le concept de développement démographique de l'Azerbaïdjan fondé sur les objectifs fixés par le Programme d'action du Caire.

M. EL HADJI IBRAHIMA SALL, Ministre délégué chargé du plan du Sénégal : le programme d'action du Caire est le résultat d'un compromis délicat à la croisée de valeurs culturelles, religieuses et philosophiques diverses, voire divergentes, et est l'expression de notre volonté commune de rechercher ensemble les réponses pertinentes aux défis du développement durable. Le Sénégal reste fidèle aux objectifs de la maîtrise des taux de croissance démographique, de la protection maternelle et infantile, de l'éducation pour tous, de la lutte contre la pauvreté et des maladies anciennes ou nouvelles. Notre politique de population repose entre autres sur les principes du respect des droits humains fondamentaux, de la responsabilité des individus, en tant qu'époux et parents, face à leur procréation et aux exigences du développement national, et de la préservation de la cellule familiale comme l'entité de base de la société et le cadre privilégié d'épanouissement des hommes et des femmes et leur progéniture.

S'agissant de l'amélioration de la situation de la femme, le Sénégal a initié et mis en oeuvre, bien avant le processus du Caire, une politique de promotion de la condition féminine. Ce choix volontariste fondé sur le refus de toute forme de discrimination à l'égard des femmes, explique aujourd'hui qu'elles soient présentes dans tous les domaines de l'activité nationale, y compris à des postes élevés de responsabilité du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire.

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Nous menons, d'autre part, une croisade contre les pratiques nuisibles à la santé et au bien-être de la femme en adoptant des lois contre le harcèlement sexuel et les mutilations génitales féminines, ces actes étant sanctionnés sur le plan pénal. Nous avons aussi renforcé les peines relatives au viol et aux coups et blessures contre les femmes. Mais il faut reconnaître, sur un autre plan, que le bilan de la Conférence du Caire reste très négatif en ce qui concerne la mobilisation des ressources et que les progrès accomplis à ce jour sont essentiellement le résultat d'efforts nationaux. Les engagements pris au titre de la coopération internationale n'ont pas été tenus, et la chute sans précédent des montants de l'Aide publique au développement et les contraintes de la crise de la dette donnent une image claire de la situation financière actuelle. Notre délégation espère donc qu'une impulsion sera donnée à la mobilisation des ressources, qui pourrait aider la concrétisation des objectifs du Caire.

M. ABDELHAMID AOUAD, Ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé de la prévision économique et du plan du Maroc : le Maroc est resté fidèle à l'esprit de consensus qui a prévalu à la Conférence du Caire. Cette fidélité transparaît à travers le respect des principes directeurs de cette Conférence, dont notamment : le droit souverain que chaque pays exerce, en conformité avec ses lois nationales, ses priorités en matière de développement, et les spécificités religieuses, éthiques et culturelles de son peuple; le refus d'admettre l'interruption volontaire de grossesse en tant que moyen contraceptif; la préservation et la consolidation du rôle de la famille dans l'éducation en matière de santé génésique; le respect des droits et de la dignité des migrants internationaux. La période depuis le Caire a été marquée par la prééminence des équilibres financiers dans les politiques gouvernementales, la pression de l'endettement extérieur sur les moyens de financement du développement, le recul de l'aide internationale, et l'accélération de l'ouverture des marchés. Ces facteurs ont assurément eu un impact négatif sur les secteurs sociaux, ce qui s'est traduit par l'augmentation du chômage, l'exacerbation de la pauvreté, et le recul des indicateurs de développement humain, notamment dans les pays en développement. En dépit de cet environnement défavorable, les pays en développement ont réalisé d'importants progrès sur le registre des objectifs de la Conférence du Caire, alors que l'aide internationale se révèle en-deça des prévisions.

Pour sa part, le Maroc a conduit une politique en matière de population qui lui a permis de réaliser un bilan riche et diversifié. Il s'agit notamment de l'adoption de mesures qui ont permis la dynamisation de la Commission supérieure de population, sa restructuration et le lancement de ses travaux, portant sur l'élaboration d'une politique de population intégrée; la mise en place, en 1996, d'un observatoire national des droits de l'enfant; l'élaboration d'un projet de loi visant à harmoniser la législation nationale en matière de droits de l'enfant avec les conventions internationales qui sera soumis au parlement à l'automne; la mise en oeuvre de programmes de priorités sociales visant à élargir l'accès des couches sociales défavorisées aux services sociaux comme l'enseignement et la santé de base; et l'intensification des efforts en matière de santé de la mère et de l'enfant.

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Le Gouvernement marocain a la ferme conviction que le renforcement du statut de la femme constitue un préalable aux droits humains. C'est dans cette perspective qu'il oeuvre à la promotion de la condition féminine. Sur le plan juridique, il s'emploie à l'amélioration des procédures judiciaires pour une plus grande célérité dans l'application des réformes intervenues dans le code du statut personnel, et à une réforme à terme de ce code dans le respect des préceptes de l'Islam. Sur le plan social, la stratégie de promotion de la femme est axée sur la dynamisation des programmes qui lui sont destinés spécifiquement. Il s'agit notamment des programmes d'alphabétisation, de scolarisation des filles, et de soutien aux femmes économiquement précaires, en milieu rural et périurbain. L'objectif de l'ensemble de ces actions est d'habiliter la femme à exercer tous ses droits politiques, sociaux et économiques, et ce, en favorisant son accès à l'enseignement, aux services de santé et à l'infrastructure économique dans les régions défavorisées. La violence contre la femme est considérée comme une violation des droits humains. Souscrivant pleinement à cette conception, le Gouvernement marocain a organisé une campagne nationale de lutte contre ce phénomène, parallèlement à la mise en oeuvre d'un plan d'action élaboré à cet effet, en collaboration avec les associations féminines et les ONG concernées.

Le Maroc tient à mettre l'accent sur le rôle éminemment positif des organisations du système des Nations Unies, en matière de population et de développement, notamment le FNUAP. La pérennité du rôle de ce dernier exige la consolidation de ses moyens d'action et plus particulièrement ses moyens financiers. Dans cette perspective, le Maroc suggère la reconversion d'une partie de la dette des pays en développement pour le financement des programmes de population. Car dans la résolution des problèmes de population et de développement qu'affronte notre communauté, il appartiendra aux partenaires internationaux d'assumer la grande part de la responsabilité qui leur incombe. L'instauration des conditions d'un développement humain durable et d'une vie digne pour l'ensemble de l'humanité en est largement tributaire.

Mme TRAN THI TRUNG CHIEN, Ministre, Présidente du Comité national pour la population et le planning familial du Viet Nam : le Viet Nam a fait de gros progrès ces dernières années en matière démographique. La taux de fécondité est en forte baisse, tout comme les taux de mortalité infantile et maternelle, alors que les services de santé destinés aux femmes et aux enfants se sont considérablement améliorés. Le taux de croissance de la population est actuellement de 1,8% (il était de 3,2% en 1990). Fort de ces progrès, le Gouvernement reste déterminé à poursuivre ses efforts en vue de répondre aux besoins de la population en matière de santé et de planification familiale.

Le programme d'action nationale du Viet Nam comprend un nombre déterminé de priorités : développer une stratégie consistant à intégrer les programmes de planification familiale aux programmes de développement socioéconomique; encourager l'éducation des jeunes en matière de population, de développement, de santé reproductive et sexuelle; améliorer la qualité et l'accessibilité des services de planification familiale et de santé génésique; renforcer le statut des femmes et leur émancipation au sein de la famille et de la société.

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Dans un premier temps, les efforts seront concentrés sur les zones les plus reculées et les plus pauvres, là où le taux de croissance de la population reste élevé, dans le but d'améliorer la qualité de vie dans ces régions.

M. IBRAHIM HUSSAIN ZAKI, Ministre du plan et du développement national des Maldives : nous ne devons pas perdre de vue qu'en matière de population, il n'y a pas que des chiffres, mais que derrière les chiffres se trouvent des êtres humains. Nous nous sommes rendus compte que ces questions ne peuvent pas être traitées de façon isolée, mais que la vie de chaque individu est intimement liée à un processus de développement et au changement, phénomènes qui souvent dépassent les frontières nationales. C'est avec beaucoup de préoccupation que les Maldives font face aux problèmes de population, car en tant que petit Etat insulaire en développement, nos problèmes sont spécifiques. Notre population d'un quart de million d'habitants n'est peut- être pas nombreuse aux yeux de certains, mais les défis qu'elle nous pose sont sérieux. Environ la moitié de cette population a moins de 15 ans et son taux de croissance est de 2,7 pour cent, ce qui devrait doubler le chiffre total du nombre d'habitants dans 25 ans.

Malgré ces difficultés, notre économie s'est bien comportée et devrait croître à un taux de 6% l'an au cours de la période qui commence. Cette forte croissance a permis à notre Gouvernement d'allouer un tiers de ses dépenses d'investissement aux services sociaux. L'amélioration des services de santé a permis de réduire la mortalité et la morbidité maternelle et infantile. Le taux d'alphabétisation a atteint 98 %, l'enseignement primaire étant pratiquement généralisé et la représentation des deux sexes étant quasiment égale. Dans le cadre de la mondialisation, les petits Etas insulaires comme le nôtre, aux ressources naturelles et au capital humain limités, ont besoin de l'assistance et du soutien de la communauté internationale pour surmonter notre vulnérabilité inhérente et pour réaliser un développement durable et viable. Nous attendons des Nations Unies qu'elles assurent la création d'un ordre économique et social juste qui mènerait nos enfants vers un avenir débarrassé de la faim et de la maladie.

Mme GLORIA VALERIN, Ministre de la condition de la femme du Costa Rica : parmi les récentes initiatives prises par le Gouvernement du Costa Rica, il faut citer le Programme de surveillance du cancer cervical utérin et du sein, chargé d'organiser des programmes de prévention et de soins. Un autre programme, baptisé "Amor Joven" ("Amour Jeune"), encourage l'éducation sexuelle des filles, des garçons et des adolescents. Un autre train de mesures vise à améliorer la qualité de vie des jeunes filles enceintes en leur permettant d'accéder aux services de santé, d'éducation, d'insertion professionnelle et de soins des enfants.

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Un autre projet a été mis en oeuvre pour prévenir les maladies sexuellement transmissibles, en particulier le VIH/sida, chez les jeunes filles prostituées. Il prétend repérer les besoins de ces jeunes filles et leur donner accès à l'éducation. Pour sa part, le Programme de migration et régime d'amnistie informe les migrants sur leurs droits, ce qui leur permet de régulariser leur situation et de ne pas être expulsés. Dans le but de mettre en oeuvre le Programme d'action du Caire, le Gouvernement, les ONG et les institutions des Nations Unies se sont efforcés de mettre sur pied une Commission tripartite qui a commencé à travailler. Enfin, une politique nationale vise à améliorer l'accès des femmes à l'emploi dans des conditions d'égalité et d'équité.

M. LEONARDO SANTOS SIMAO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique : lors de la Conférence du Caire en 1994, le Mozambique sortait de la guerre et se trouvait dans une période de transition. Depuis, des mesures politiques et économiques fermes ont été prises pour améliorer les conditions sociales de la population. L'économie nationale a enregistré un taux de croissance encourageant qui a contribué à la création d'un climat favorable aux investissements privés. L'impact positif de la stabilisation politique et économique, conjugué à l'augmentation des allocations aux secteurs sociaux, ont contribué, dans une mesure importante à la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. La part du budget national consacrée aux secteurs sociaux est passée de 14% en 1994 à 28% actuellement. Une législation importante a été adoptée au cours de cette période, portant notamment sur les secteurs de l'éducation, de la culture, de la santé, de l'emploi, de l'environnement, de la jeunesse et de la sécurité sociale. Ces politiques accordent une attention prioritaire aux femmes, aux enfants et aux personnes âgées.

Toutefois, à l'instar de nombreux autres pays en développement, la population du Mozambique croît rapidement, le taux de croissance étant estimé à 2,7% par an, résultat de divers facteurs, dont un fort déclin du taux de mortalité et un taux de fécondité qui reste élevé. La mortalité infantile reste également élevée, s'établissant à 134 décès environ pour 1000 naissances vivantes, alors que le taux de la mortalité maternelle est estimé à environ 1500 décès sur 100.000 accouchements. L'un des objectifs du Caire était de réduire de moitié le niveau de 1990 de la mortalité maternelle d'ici à l'an 2000. Malgré tous nos efforts, ce but n'a pu être atteint. Des infrastructures inadéquates, le manque de personnel qualifié, le manque de médicaments et la persistance de pratiques culturelles et traditionnelles qui font obstacle à l'application des programmes, continuent de poser des défis aujourd'hui. Au niveau international, un financement inadéquat, l'imposition de nouvelles conditions, ainsi que la diminution de l'APD, ont exacerbé les difficultés internes auxquelles doivent faire face nos pays.

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L'effet négatif de la menace toujours croissante d'épidémies qui emportent chaque année des milliers de vies, a également joué un rôle négatif. Préoccupé par l'augmentation du nombre de personnes infectées par le VIH/sida, le Mozambique a lancé une campagne d'éducation de la population, s'adressant en premier lieu aux adolescents et aux jeunes, et a créé une Commission intersectorielle pour le soutien et le développement des adolescents et des jeunes, laquelle est chargée de la coordination des activités liées à la santé génésique des adolescents. Beaucoup reste à faire pour améliorer les conditions de vie de notre population. Notre objectif principal est de parvenir à éliminer la pauvreté absolue, augmenter l'accès des filles à l'éducation de base, éliminer les inégalités entre les sexes, augmenter l'accès aux soins de santé génésique, réduire les obstacles culturels et juridiques à l'encontre des femmes et des fillettes, et réduire les taux de mortalité infantile et maternelle.

La mobilisation des ressources et la coopération internationale doivent demeurer prioritaires à l'avenir si nous voulons pouvoir poursuivre et améliorer plus avant l'application du Programme d'action du Caire. La dette extérieure constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre de nos engagements dans le domaine social. A cet égard, le Mozambique tient à remercier sincèrement le Fonds monétaire international et l'Association pour le développement international de la Banque mondiale qui ont annoncé hier que la dette du Mozambique serait allégée dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres lourdement endettés. L'allégement de la dette aidera le Mozambique à prendre de nouvelles mesures en vue de la mise en oeuvre des programmes économiques et sociaux. Après tout, l'allégement de la dette n'a de signification que s'il contribue effectivement à l'élimination de la pauvreté.

M. NASSORO MALOCHO, Ministre d'Etat de la planification de la République-Unie de Tanzanie : le secteur de la population a adopté de nouvelles approches, mettant l'accent sur l'équité entre les sexes, la santé et les droits génésiques et la promotion de la femme, qui se sont avérées plus appropriées à notre communauté. Le Gouvernement a institué des changements aux niveaux législatif et institutionnel pour renforcer l'égalité entre les sexes et la promotion de la femme. Les femmes ont leur place dans toutes les instances de prise de décision, du village au niveau national. La politique démographique nationale (1992) est en voie de réexamen pour y inclure des problèmes émergents tels que l'égalité entre les sexes, les jeunes, le virus VIH/sida, l'environnement, la réduction de la pauvreté et le concept plus large de santé génésique.

( suivre)

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Nous ne sous-estimons pas le solide partenariat et la contribution vitale des organisations civiles dans la formulation des politiques et l'application des programmes démographiques. Les ONG ont également joué un rôle essentiel en complétant les efforts du Gouvernement à mobiliser des ressources pour les programmes démographiques et à faire pression pour changer des pratiques culturelles et une législation répressives. Nous apprécions également le soutien technique et financier continu des organisations multilatérales et bilatérales, dont le FNUAP, aux programmes démographiques.

La situation en matière de santé génésique est mauvaise. Les taux élevés de mortalité infantile (137 enfants pour 1000 meurent avant l'âge de cinq ans) et maternelle (529 pour 100 000) sont élevés, de même que celui de la fertilité. Les besoins non satisfaits dans le domaine de la reproduction sont importants. Des pratiques dangereuses, telles que les mutilations génitales féminines, qui toucheraient 18% des femmes tanzaniennes, existent.

La Tanzanie, comme d'autres pays africains, doit faire face, à de nombreux obstacles dans la mise en oeuvre des objectifs du Programme d'action du Caire. Les ressources disponibles sont inférieures à celles nécessaires. La Tanzanie est depuis plusieurs années, le refuge de centaines de milliers de réfugiés dont la prise en charge grève les maigres ressources de l'Etat, notamment en ce qui concerne l'environnement, les infrastructures du pays et les services sociaux. Il faudra intensifier rapidement l'assistance de la communauté internationale afin d'éviter une catastrophe durable. L'épidémie du VIH/sida est une autre menace à notre développement socioéconomique. La communauté internationale doit accorder la plus grande priorité à la prévention du VIH/sida, si elle veut survivre au prochain millénaire. Ce qui fait défaut, c'est l'application de ces mêmes programmes. Le manque de coordination entre les différents partenaires est une autre limite. En effet, le syndrome du "fais-le toi-même" conduit à une utilisation inefficace des ressources.

M. PETAR BOYADJIEV, Ministre de la santé publique de la Bulgarie : notre délégation soutient les propositions d'actions clés pour une mise en oeuvre plus avant du Plan d'action du Caire. Nous pensons que ce document devra finalement contribuer à la mise en oeuvre complète des accords de la Conférence du Caire de 1994. Nous partageons les points de vue exprimés par la délégation de l'Allemagne, au nom de l'Union européenne et des pays associés. Mais, pour parler des questions qui nous touchent particulièrement, je dirai que la situation de la population en Bulgarie est aujourd'hui caractérisée par la détérioration des indicateurs de santé démographique: réduction notable du taux de natalité; augmentation du taux général de mortalité; croissance négative de la population; et taux de fertilité exceptionnellement bas de 1,1 enfant par femme. De plus, le processus de vieillissement de la population s'est accentué, et en 1998 par exemple, une personne sur quatre était à l'âge de la retraite dans notre pays.

( suivre)

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Notre situation démographique actuelle reflète la dynamique de la population au cours des décennies écoulées. Des politiques en faveur de la natalité ont été menées depuis 1990, mais elles se sont avérées inefficaces, et n'ont pas amené de changement dans le comportement reproductif de nos concitoyens. Malgré la disponibilité de services de planification familiale, l'avortement est devenu le principal moyen de régulation de la natalité dans notre pays.

La coopération internationale et les partenariats sont importants pour la Bulgarie, ce qui concerne la mise en place d'une réforme des secteurs sociaux et de santé. La mise en oeuvre d'un programme d'un an contre le VIH/sida s'est faite dans le cadre d'un accord entre notre ministère de la santé et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). Le but du projet est d'élaborer un plan d'action national à la suite d'une analyse complète de la situation. En ce moment, notre priorité va vers le développement d'une stratégie générale de santé, en collaboration avec le FNUAP, et vers le développement d'une politique nationale de santé génésique basée sur les recommandations de la Conférence européenne sur les problèmes de population et sur celles de la Conférence du Caire.

M. DONALD BUCHANAN, Ministre d'Etat de la Jamaïque : l'examen et l'évaluation de l'application du Programme d'action du Caire doit entre autres s'assurer que les stratégies démographiques sont adaptées à l'objectif d'éradication de la pauvreté. Nous devons aussi nous pencher sur les liens entre la fertilité des adolescents et la perpétuation du cycle de la pauvreté. Nous nous devons en même temps de promouvoir la coopération dans le domaine de la santé génésique et d'intensifier les efforts et les engagements dans la lutte contre la pandémie du sida. Le but de cet examen n'est pas de ressasser de vieux problèmes, mais de travailler pour atteindre les objectifs fixés dans le Programme d'action.

Après la Conférence du Caire, la Jamaïque a revu sa politique démographique nationale et formulé un plan national d'action sur la population et le développement conforme au Programme d'action du Caire. Les organisations non gouvernementales ont été activement impliquées à tous les niveaux du développement de ces politiques et de ces programmes. Elles ont aussi contribué au suivi et à leur évaluation.

En 1960, le taux total de fertilité en Jamaïque était de 6 naissances par femme. En 1997, il n'était plus que de 2,8. En dépit de ce progrès, la fertilité chez les adolescents demeure un problème grave. En effet, 25% des naissances ont lieu chez des adolescents âgés entre 15 et 19 ans. L'utilisation des préservatifs chez les adolescents est faible, ce qui les rend susceptibles d'être atteints de maladies sexuellement transmissibles et du sida. Le taux de transmission du virus VIH/sida chez les jeunes est plus rapide que dans tous les autres groupes d'âge.

( suivre)

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Par ailleurs, la pauvreté est essentiellement le problème des jeunes en Jamaïque. Cela est dû essentiellement aux grossesses précoces qui entraînent un arrêt des études et le chômage. Des initiatives du Gouvernement prises avec l'aide du FNUAP et d'USAID et visant les jeunes et les adolescents ont montré des résultats positifs mais limités.

La Jamaïque, comme d'autres petits Etats insulaires, est vulnérable non seulement aux catastrophes naturelles, mais aussi aux facteurs macroéconomiques extérieurs. Ainsi, les récentes crises financières ajoutées aux contraintes auxquelles notre production locale doit faire face, ont limité le budget national. Aujourd'hui 60% du budget national vont au remboursement de la dette. Plus de 80% du reliquat sert à couvrir les frais généraux. Nous notons avec intérêt les mesures récentes prises par le G7 et d'autres pays pour revoir les stratégies et alléger le poids de la dette, notamment des plus vulnérables.

M. VLADIMIR HOTINEANU, Vice-Ministre de la santé de la République de Moldova : depuis la Conférence du Caire, des changements essentiels se sont produits dans tous les domaines d'activité économique et sociale qui, à leur tour, ont rendu irréversible le processus de la démocratisation et de la transition vers une économie de marché. La coopération entre le Gouvernement, les organisations non gouvernementales et les institutions de l'ONU a permis de faire régresser le taux de mortalité maternelle. Les taux de mortalité infantile et d'avortement ont été réduits de moitié. Le niveau d'utilisation des préservatifs s'est amélioré, ce qui n'a pas empêché, ces dernières années, une hausse de la toxicomanie et des cas de maladies sexuellement transmissibles, surtout parmi les jeunes.

Les ressources économiques et financières limitées de la République de Moldova ont empêché le pays de mettre intégralement en oeuvre le Programme d'action du Caire. La crise économique de ces derniers mois a en outre affecté le système de protection sociale du pays. Les programmes du Ministère de la santé encouragent les jeunes et les adolescents à avoir recours aux services de santé génésique. De nombreux progrès restent toutefois à faire, notamment en matière de planification familiale et de santé génésique, de réduction du nombre d'avortements et de formation du personnel médical.

M. MOHAMMAD ABULHASAN (Koweït) : nous tenons à exprimer notre appréciation envers les divers partenariats internationaux qui ont permis la tenue de la Conférence du Caire et l'organisation de la présente session extraordinaire de l'Assemblée générale. Nous sommes confrontés, en tant qu'Etat, aux questions de population dans une certaine mesure. Nous y répondons de façon adéquate. Un exemple est celui du programme de protection sociale mis en place par le Gouvernement pour le bien-être de toute la population koweitienne. C'est un système qui prend en charge chacun de nos citoyens dès la naissance et nos dépenses sur ce plan de prestations sociales représente 40% de notre budget.

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Les autorités du Koweït mènent, de plus, régulièrement des études d'évaluation qui leur permettent de suivre l'évolution sociale et économique de la population du pays et leur permettent de faire des projections pour l'avenir visant l'amélioration de la santé et de l'éducation du peuple. Les services de santé occupent un rôle central dans la politique de notre Gouvernement. Et au cours des années 70 à 90, les dépenses de santé ont représenté 14% du budget national. Les progrès obtenus dans le secteur de la médecine se traduisent au Koweït par une forte baisse de la mortalité infantile et dans la population adulte.

Nous avons mis en place un système élaboré de protection sociale et le Koweït accorde une attention particulière aux questions de logement, car nous pensons que c'est un domaine crucial. En ce qui concerne les femmes, nous avons mis en vigueur une loi qui leur accorde tous les droits politiques, dont celui d'être élues à des postes représentatifs. Nous verrons la première application de cette loi dans les jours qui viennent avec les élections qui s'annoncent. Il existe, sur un autre plan, des problèmes contemporains sensibles, comme celui de la croissance démographique. Sur ce point particulier, nous pensons que chaque pays doit être libre de prendre des mesures conformes à ses valeurs éthiques et religieuses, tout en respectant les données du droit international et celles des droits de la personne humaine.

M. LI HYONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) : les effets négatifs de la mondialisation et les catastrophes naturelles de ces dernières années ont encore détérioré la situation dans de nombreux pays déjà touchés par la pauvreté. Il n'est pas possible de trouver des solutions aux problèmes de population si l'on ne se préoccupe pas d'abord d'éradiquer la pauvreté et de permettre un développement économique durable, particulièrement dans les pays en développement, où vit la grande majorité de la population mondiale. Il est par conséquent indispensable que la communauté internationale facilite l'établissement d'une croissance économique mondiale durable. A cette fin, l'Aide publique au développement doit être accrue et le transfert de technologies en provenance des pays développés, renforcé. Une coopération doit exister entre tous les pays, dans un soucis de respect mutuel et de non-ingérence dans les affaires intérieures, et tout en tenant compte des différences culturelles, des environnements socioéconomiques et du niveau de développement de chaque Etat.

La République démocratique de Corée considère la question de population comme prioritaire. D'importants succès ont pu être obtenus grâce à la mise en place de soins médicaux gratuits, et à l'éducation, gratuite pour tous les enfants jusqu'à 11 ans. Malgré des difficultés temporaires dues à des catastrophes naturelles qui ont détruit de nombreuses infrastructures ces dernières années en République populaire démocratique de Corée.

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M. ALISHER VOHIDOV (Ouzbékistan) : depuis l'indépendance du pays en 1991, l'Ouzbékistan s'attache à construire un Etat démocratique et légal, et à renforcer la société civile. Plus d'une centaine de nationalités vivent sur le territoire de la République, une situation qui requiert l'attention constante du Gouvernement qui s'efforce de créer les conditions favorables à un développement riche et harmonieux pour tous. Le principe de base qui guide l'approche de l'Ouzbékistan en ce qui concerne la rénovation et le progrès du pays est de fournir une protection sociale à la population à toutes les étapes de la transition vers l'économie de marché. C'est dans ce cadre qu'un nouveau mécanisme de protection sociale a été élaboré qui prend en considération les particularités nationales du pays. L'accent est mis sur l'octroi d'une aide aux familles nécessiteuses et le développement de mécanismes de protection sociale visant à éliminer la mentalité d'assisté. Le Gouvernement a élaboré un programme de "mesures concrètes pour la réalisation des intérêts de la personne" qui prévoit la protection des droits sociaux et économiques de la personne, la protection des droits de l'homme et la défense juridique de ces droits, et la création des conditions favorables à l'épanouissement culturel, spirituel et intellectuel de la population. Ce programme accorde également une attention particulière à la promotion de la participation des femmes dans les domaines social et politique.

Outre les diverses mesures et programmes spécifiques en faveur des femmes visant à renforcer leur rôle dans tous les domaines, un bureau de la parité entre les sexes et du développement a été créé qui est chargé de coordonner les activités des organisations gouvernementales, publiques et non gouvernementales dans le domaine de la promotion du développement dans tous les secteurs dans le respect des facteurs sexospécifiques. Le poste de Vice- Premier Ministre de la protection sociale et de la famille, de la maternité et de l'enfance a été créé récemment en vue de promouvoir la participation active des femmes dans les processus de décision relatifs aux questions de développement social, économique et culturel, le renforcement de la protection de la famille, la maternité et l'enfance, et la coordination des activités des ministères, département et administrations régionales dans ces domaines. Une autre priorité de l'Ouzbékistan est le renforcement du dialogue entre le Gouvernement et les ONG, notamment dans le domaine des droits de l'homme et celui de la promotion des femmes. Dans le secteur de la santé, le Gouvernement accorde une attention particulière à l'éducation morale et spirituelle des jeunes et à leur développement physique sain. L'une des orientations principales de cette politique est de renforcer le système des centres de planification familiale. Le système de protection sociale ouzbek a été rénové en vue de fournir des protections sociales sûres à la population.

L'un des problèmes les plus importants auxquels doit faire face l'Ouzbékistan est la crise écologique résultant de l'assèchement de la Mer d'Aral. La dégradation écologique de l'environnement dans cette région affecte particulièrement les femmes et les enfants. Un nombre important de femmes enceintes et d'enfants souffrent, en effet, d'anémie et le taux de mortalité maternelle reste élevé dans cette région.

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Partant, le Gouvernement a fait de la réduction des conséquences négatives de la pollution en Mer d'Aral l'une de ses priorités en matière de santé dans la région. Vu l'importance du problème dont les conséquences s'étendent au-delà de la région, l'Ouzbékistan attire à nouveau l'attention de la communauté internationale sur cette catastrophe et appelle les organisations internationales et les pays donateurs à soutenir les efforts des pays d'Asie centrale pour y faire face.

M. SUBHAS C. MUNGRA (Suriname) : il est satisfaisant de voir que le processus d'examen et d'évaluation de l'application du Programme d'action du Caire résiste aux tentatives de réouvrir les négociations sur les points qui ont pourtant fait l'objet d'un consensus tant au Caire qu'à l'Assemblée générale. Ceci nous permet de concentrer davantage notre attention sur le renforcement des objectifs de la CIPD. Ainsi que l'a fait observer le Secrétaire général, au cours des 5 dernières années, un excellent travail a été accompli par les pays pour intégrer les questions de population et de développement à leurs politiques et ce malgré le poids des difficultés économiques, résultant, entre autres, des effets négatifs, particulièrement pour les pays en développement, de la mondialisation. Bien que les ressources financières lui fassent défaut, suite à la diminution de l'Aide publique au développement et à la baisse des revenus tirés de l'exportation, le Suriname a, quant à lui, poursuivi ses efforts pour satisfaire aux besoins inscrits dans les principes du Programme d'action. Les progrès n'auraient pas été possibles sans le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population et sans le partenariat établi avec les ONG nationales, qui ont été à l'avant- garde de la fourniture d'information et de services concernant la santé génésique et la planification familiale. Il reste encore beaucoup à faire, mais nous sommes heureux de disposer désormais d'un Bureau national pour la sexospécificité; d'un réseau d'ONG renforcé; d'un programme pour le dépistage gratuit du cancer du col de l'utérus et dans les mois à venir d'un Parlement de la jeunesse. La deuxième partie de notre politique consistera à garantir l'éducation élémentaire pour les petites filles et les adolescentes, puisqu'il est prouvé que le niveau d'éducation des femmes influence leur comportement quant à la planification familiale, la sexualité, les conditions générales de santé pour elles comme pour leurs enfants et leur famille, l'espacement des naissances ainsi que l'éducation parentale.

Le Gouvernement du Suriname estime que tous les individus, et tout particulièrement les plus pauvres, ont le droit d'être informés et d'avoir accès aux services de planification familiale, ainsi qu'aux services médicaux et sociaux. La jouissance de ce droit pourrait être garanti par une politique améliorant la disponibilité de méthodes contraceptives sans risque, efficaces et abordables et promouvant l'attitude responsable des parents, en prévenant notamment les grossesses non désirées. Le Suriname est fermement décidé à continuer d'honorer les engagements pris au Caire, toutefois les limitations des ressources auxquelles il doit faire face, l'obligent à en appeler à la fourniture de fonds supplémentaires de la part des pays donateurs et des institutions financières internationales.

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- 17 - AG/898 POP/720 1 juillet 1999

Mme BILLIE MILLER, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce intérieur de la Barbade : la pandémie du virus VIH/sida est apparue comme un défi majeur qui menace gravement les réalisations récentes de la CIPD. Les pays développés et en développement souffrent des conséquences de l'épidémie, en particulier dans les domaines de la mortalité et de la morbidité. Dans les pays les plus touchés, l'espérance de vie à la naissance est estimée à 47 ans, et un quart de la population est affectée. Le nombre des orphelins du sida est censé passer à 40 millions d'ici à l'an 2010. Le sida fait peser une grave menace sur les hommes et les femmes durant leurs années de productivité et sur les femmes durant leurs années de reproduction. Il est impératif de revoir les objectifs et les actions fixées au Caire et d'évaluer de nouveaux objectifs pour enrayer l'expansion du sida.

La santé génésique des adolescents est un autre défi majeur de l'application du Programme d'action du Caire. Il faut reconnaître que l'éducation est la clé qui permet d'ouvrir les portes de la connaissance et de la compréhension des problèmes liés à la santé génésique des adolescents. Il faudrait également que les jeunes soient impliqués dans la planification, la mise en oeuvre et l'évaluation des programmes dans ce domaine. Durant les années 80, la Fédération internationale du planning familial (IPPF) a sponsorisé une série de parlements de jeunes dans les Caraïbes. Cela a permis aux jeunes d'exprimer leurs vues sur les causes et conséquences des décisions concernant leur attitude en matière de sexualité et de reproduction. Ce modèle utilisant les jeunes comme avocats pour communiquer des messages cruciaux sur leur santé génésique est l'une des initiatives les plus réussies des dix dernières années.

On ne saurait parler des questions de population et de développement sans évoquer les problèmes du vieillissement de la population. Pour relever ce défi, il faut aborder les aspects juridiques, fiscaux, financiers et les problèmes de santé liés au vieillissement de la population. Il faut apporter des aides aux personnes âgées. La Barbade est pleinement consciente de l'interdépendance des questions liées à la pauvreté, au développement et à l'environnement. La Barbade a mis en route un programme social visant les personnes les plus défavorisées.

Les ressources inadéquates permettant d' appliquer le Programme d'action du Caire demeure un problème brûlant. La mise en oeuvre de la composante population et santé génésique coûterait 17 milliards d'ici 2000, dont les deux tiers provenant des ressources nationales et un tiers des pays donateurs. Or, la fatigue des donateurs s'est fait jour. Nous demandons instamment que des ressources financières supplémentaires soient mises à la disposition du FNUAP. Vivre c'est également choisir et changer. Nous avons la possibilité d'influer sur les choix qui permettront d'offrir une meilleure qualité de vie à tous à l'aube du XXIème siècle.

( suivre)

- 18 - AG/898 POP/720 1 juillet 1999

M. MIGUEL ABDON SAGUIER, Ministre des affaires étrangères du Paraguay : c'est avec satisfaction que le Paraguay peut aujourd'hui affirmer que les fondements institutionnels de l'application du Programme d'action du Caire sont posés, tant grâce à l'apport du Gouvernement, qu'à celui de la société civile. Apporter une solution aux graves problèmes abordés au Caire exige à la fois des politiques à court et à long terme, un travail de tous les jours ainsi que les efforts conjoints de la communauté nationale et internationale. Pour notre Gouvernement d'unité nationale, l'amélioration de la qualité de vie de la population constitue une priorité et c'est pourquoi les programmes élaborés par le Fonds des Nations Unies pour la population sont non seulement mis en oeuvre mais considérés véritablement comme d'intérêt national. Ainsi depuis le début de la transition démocratique, des réformes juridiques ont eu lieu qui ont abouti à l'avènement d'une nouvelle Constitution, et à de nouveaux codes civil, du travail et de procédures pénales. Toujours pour réaliser les dispositions du Programme d'action, un Secrétariat des femmes, un Plan pour l'égalité des chances en faveur des femmes et une réforme éducative ont été mis en place.

D'importantes modifications ont également été apportées au système de santé, grâce notamment à la création d'un Conseil national pour la santé génésique, qui a élaboré un Plan national d'action dans ce domaine. Ses résultats sont éloquents puisque désormais 59% de la population ont accès à la planification familiale (contre 38% en 1987), que le taux de fécondité est passé de 4,6 à 4,1% entre 1995 et 1998 et que 89% des femmes enceintes ont reçu des soins prénataux. Une autre démonstration des efforts conjoints entre le Gouvernement et la société civile est la mise en oeuvre de programmes de santé reproductive, auxquels les forces armées et de police participent, mettant l'accent sur l'élimination des stéréotypes entre les sexes. La population du Paraguay est constitué de 40% de jeunes de moins de 15 ans, ce qui constitue une raison plus que suffisante pour que ce groupe de population soit la cible prioritaire des activités menées. Une croissance démographique forte, si elle ne s'accompagne pas d'une politique de population appropriée, constitue sans aucun doute un obstacle au développement de nos pays, réduisant à néant les efforts déployés dans le secteur de la santé, de l'éducation et de l'emploi. C'est pourquoi une meilleure coopération et des investissements plus importants dans ces trois secteurs, alliés à une politique de santé reproductive restant dans le cadre du respect de la vie, seront des outils importants pour le développement humain de nos pays.

M. EDUARDO LATORRE, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de la République dominicaine : la République dominicaine a connu des changements très importants durant ces trois dernières décennies. Le taux de fécondité en République dominicaine a baissé tombant de 7 enfants par femme dans les années 60 à 3 enfants par femme aujourd'hui. L'espérance de vie est passée de 60,4 ans dans les années 80 à 70,3 ans aujourd'hui. Cela signifie que la qualité de la vie s'est améliorée. Depuis 1996, la République dominicaine connaît un développement durable. Le PNB a progressé de 7,3%. Les dépenses sociales ont progressé d'environ 30% annuellement dans les domaines d'emploi, d'éducation, de santé et de logement.

( suivre)

- 19 - AG/898 POP/720 1 juillet 1999

Cette politique s'inspire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Programme d'action du Caire qui place l'individu au centre de toutes les politiques de développement, la femme comme un sujet de droit et les actions de la population, y compris la santé génésique comme des composantes indispensables du développement durable. Cinq ans après Le Caire, la République dominicaine a réussi l'intégration des services de santé génésiques. On a mis en place des stratégies permettant de satisfaire les besoins en matière de santé génésique des jeunes et des adolescents. La violence domestique, la violence contre les femmes, le viol, la discrimination, l'abandon d'enfants et de familles sont devenus des délits.

Nous réaffirmons notre volonté d'appliquer le Programme d'action du Caire. La République dominicaine s'engage à diriger ses efforts dans la voie du renforcement des mesures visant à atteindre les buts du Programme d'action, en accordant une attention particulière à la création d'un environnement favorable qui garantirait la mise en oeuvre des programmes démographiques, la promotion de l'égalité entre les sexes et celle des femmes, la promotion de la santé génésique et le renforcement des associations et de la mobilisation des ressources. Notre Gouvernement estime que les organisations non gouvernementales doivent participer à l'application des programmes démographiques et contribuer aux débats nationaux, régionaux et internationaux. Nous réitérons que les principes fixés au Caire sont une réalité en République dominicaine.

Mme MARIAMA ARIBOT, Ministre des affaires sociales de la promotion féminine et de l'enfance de la Guinée : la Déclaration de la politique de population adoptée en 1992 a été révisée en 1996 pour tenir compte des recommandations de la Conférence du Caire. Cette Déclaration, qui vise à assurer une adéquation entre la croissance démographique et les ressources disponibles, visent les objectifs de la maîtrise de la croissance démographique; de l'amélioration du statut de la femme; de la protection des groupes vulnérables; de la protection de l'environnement; de l'intégration des variables démographiques au processus de planification du développement; et de la collecte, l'analyse et la diffusion des données ainsi que le renforcement des structures chargées de la collecte. La Déclaration de politique de population a été traduite en programme de population que le Gouvernement a adopté en mai 1999. Le programme identifie 59 projets dont la moitié concerne la santé en général, la santé de la reproduction, la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, y compris le sida, la santé maternelle et infantile et des adolescents, en particulier. Ces projets concernent aussi le développement socioéconomique et politique de la femme dans lequel le Gouvernement guinéen met l'accent sur la promotion des droits civils et politiques des femmes, leur droit à l'éducation et à la formation, la lutte contre la pauvreté, le renforcement du cadre institutionnel de la promotion de la femme.

( suivre)

- 20 - AG/898 POP/720 1 juillet 1999

Par ailleurs, tous les grands programmes de développement en cours tiennent compte des objectifs de la politique de population; ce qui s'est traduit par une amélioration des indicateurs sociaux démographiques. L'espérance de vie est passée de 45 ans en 1984 à 52 ans aujourd'hui, la mortalité infantile de 136 pour 1000 à 124 pour 1000 et la prévalence contraceptive atteint 6,5% actuellement contre 2,5% en 1990. Il faut dire cependant que l'exécution du Programme de population se heurte à des difficultés liées notamment à l'insuffisance des ressources financières. Le besoin de l'aide international se fait donc urgent. De plus, la Guinée abrite 700 000 réfugiés, soit le 10ème de sa population, dont il faut tenir compte dans la résolution des problèmes de population en particulier, et ceux du développement, en général. La Guinée réitère, en conséquence, son appel aux bailleurs de fonds pour qu'ils accroissent les ressources financières en faveur des programmes de population et de développement.

MME LISE BERGH, Secrétaire d'Etat pour les questions de l'équité des sexes et de l'égalité de la Suède : on avait jamais connu auparavant une aussi large population de jeunes. La population mondiale compte environ 1,2 milliard de jeunes. Il est important de réaliser que les jeunes vivent dans un monde où l'évolution est fulgurante. Au seuil du nouveau millénaire, les jeunes ont des exigences, des attentes et beaucoup d'espoir. Le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles constituent des menaces auxquelles les jeunes sont confrontés. A l'école et à l'extérieur, les jeunes ont droit à la prévention contre ces fléaux, notamment l'éducation sur la sexualité et la santé génésique et des services de santé génésique confidentiels. Il faudra créer un climat et des attitudes qui encouragent à l'égalité des relations entre les hommes et les femmes. Les modèles de comportement traditionnel des hommes doivent être reconnus et confrontés. Il faudrait confronter la violence des hommes à l'égard des femmes ainsi que les comportements sexuels irresponsables des hommes. L'autonomisation des femmes signifie une participation et une représentation égales à tous les niveaux du processus politique et de la vie publique, mais également en ce qui concerne les droits économiques, sociaux et de santé génésique. L'égalité des sexes est au centre même du Programme d'action du Caire. La clé des relations entre les hommes et les femmes réside dans la répartition des pouvoirs entre les hommes et les femmes. L'autonomisation est donc un impératif pour l'égalité des sexes et un élément essentiel à la réalisation du développement durable. Mais il est important de reconnaître que l'autonomisation des femmes vise également à modifier les rôles et les comportements traditionnels des hommes. L'expérience de la Suède indique que les hommes s'engagent à gagner considérablement de ce processus.

Pour lutter efficacement contre la pandémie du VIH/sida, il est urgent de mobiliser les ressources financières nécessaires et de prendre les mesures appropriées. Il est impératif que tous les pays luttent en étroite coopération contre la menace du VIH/sida. La mortalité maternelle demeure un problème grave et constitue une profonde préoccupation pour de nombreux pays. C'est en Afrique où le taux de mortalité maternelle est le plus élevé.

( suivre)

- 21 - AG/898 POP/720 1 juillet 1999

La Suède est engagée à atteindre l'objectif de 0,7% du PNB pour l'Aide publique au développement. Le Gouvernement suédois s'acquittera de sa contribution dans le cadre de la coopération pour le développement afin de répondre aux objectifs de la CIPD. En tant qu'êtres humains et en tant que gouvernements, soyons à la hauteur des engagements pris dans le cadre du Programme d'action. Il faut agir maintenant.

M. JEAN ANDRE, Secrétaire d'Etat à la population d'Haïti : la démarche de la présente session extraordinaire, où les Etats viennent renouveler leur adhésion à la poursuite de l'application du Programme d'action du Caire, est d'autant plus importante qu'à l'aube de ce troisième millénaire, les pays en développement sont encore particulièrement préoccupés par les conditions de vie alarmantes de leur population. Haïti est l'un d'entre eux, puisque le taux de mortalité infantile y est encore de 74 pour 1000, celui de la mortalité maternelle de 456 pour 100 000 naissances et que 7% de la population urbaine et 4 % de la population rurale est touchée par le VIH/sida. De plus, la pression démographique (22 haïtiens naissent par heure) rend difficile la satisfaction des besoins de base et affecte considérablement la qualité de l'environnement. Dans ses démarches pour faire face à ce problème, le Gouvernement haïtien accorde une importance considérable à la promotion de la santé reproductive, et particulièrement à la planification familiale, aux programmes de prise en charge des maladies de l'enfance, au contrôle des infections du VIH/sida, à l'éducation sexuelle des jeunes et à leur accès aux services de santé génésique. Pourtant, aujourd'hui, 18% de la population a recours à la planification familiale car culturellement les haïtiens considèrent l'enfant comme une sécurité pour la vieillesse, ou encore une main-d'oeuvre assurée pour la culture des terres familiales. De plus, dans les zones urbaines défavorisées, la grossesse garantit la prise en charge économique de la femme par le partenaire du moment.

Haïti a saisi l'opportunité de la Conférence du Caire pour réorienter ses actions en matière de population et de développement. Le Gouvernement a créé un Ministère à la condition féminine et aux droits de la femme, un Ministère de l'environnement, un Office national de la migration et un Secrétariat d'Etat à la population. Ce dernier travaille à la formulation, à la mise en oeuvre et au suivi d'une politique nationale de population adaptée aux conditions socioéconomiques et culturelles du pays. Parallèlement, l'éducation sexuelle a été intégrée aux programmes scolaires élémentaires. Toujours sur le plan concret, il faut noter que les éléments de la santé, de la reproduction et de la planification familiale ont été intégrés dans un paquet minimum de services auquel tout Haïtien doit indistinctement avoir accès. Nous démontrons ainsi clairement notre engagement politique, mais ce qui nous manque ce sont surtout les moyens financiers. C'est pourquoi, nous demandons à la communauté internationale de continuer à fournir son assistance aux actions menées en Haïti.

( suivre)

- 22 - AG/898 POP/720 1 juillet 1999

ELHADJ SEYDOU GASSAMA (Mali): le Mali, à l'instar des autres pays du Sahel et de l'Afrique se trouve confronté à des problèmes démographiques qui constituent des obstacles à son développement économique et social. Les niveaux de mortalité infantile et maternelle sont parmi les plus élevés au monde. Les maternités sont nombreuses et rapprochées et la population augmente à un rythme très rapide. Le pays connaît de fortes migrations internes et externes. Le corollaire d'une telle situation est notamment la dégradation plus accentuée de l'environnement, une faible couverture sanitaire et un taux de chômage croissant des jeunes.

Dans le domaine de la création d'un environnement favorable à la mise en oeuvre de la CIPD, le Mali a cependant obtenu des résultats probants. Ainsi, il a élaboré le Plan d'action sur la population (1995-2000), qui met l'accent sur l'opérationnalisation de la stratégie démographique dans l'intention de rendre plus accessibles les services sociaux de base aux populations. Le Mali a également élaboré divers plans d'action qui contribuent à la réalisation des objectifs de la Conférence du Caire, tels que le Plan d'action pour la promotion des femmes, le plan décennal de développement sanitaire et social et le programme national de santé en matière de reproduction.

La politique sectorielle de santé repose sur le principes fondamentaux d'équité, de justice sociale et de solidarité. Elle accorde une attention particulière aux besoins spécifiques des femmes et aux personnes âgées. La politique de promotion des femmes a été élaborée autour des orientations suivantes: valoriser l'image de la femme dans notre société, favoriser l'accès des femmes aux facteurs de production et aux ressources économiques, faciliter l'accès du groupe mère-enfant au service socio-sanitaire.

Dans le domaine de la mobilisation des ressources pour le financement du Programme d'action de la CIPD, l'Etat malien a alloué d'importantes ressources financières aux secteurs sociaux. Les partenaires au développement se sont investis aux côtés du gouvernement malien pour financer notre politique démographique. L'essentiel de son financement est assuré par l'assistance extérieure. Aucun système structuré de coordination et de gestion de l'aide n'existe actuellement bien que des efforts soient en cours pour pallier cette lacune. La mise en oeuvre du Programme d'action se heurte à de nombreuses difficultés dont l'insuffisance des ressources financières et humaines, le manque de mécanisme de coordination, la persistance des attitudes et pratiques traditionnelles et culturelles, et la baisse continue de l'aide au développement.

M. JORGE PEREZ-OTERMIN (Uruguay) : au cours des 5 dernières années, l'Uruguay a déployé tous les efforts possibles pour mettre en place des programme de développement qui soient conformes aux recommandations du Programme d'action du Caire. En raison des contraintes économiques et financières, l'action s'est axée sur trois domaines prioritaires, à savoir la réduction de la pauvreté, la droit à la santé sexuelle et génésique et la promotion de l'égalité entre les sexes.

( suivre)

- 23 - AG/898 POP/720 1 juillet 1999

Les activités ont été menées dans le cadre des principes fondateurs de notre société que sont le droit à la vie et à l'éducation. C'est pourquoi la réduction de la mortalité infantile a reçu une attention particulière puisqu'elle est tombée en 1999 à 14 pour 1000. Ces résultats ont pu être obtenus grâce à la participation active du personnel du Ministère de la santé publique à des programmes de formation des mères, qui apprennent à contrôler les naissances, et au fait que 98% des accouchements se déroulent désormais en milieu hospitalier. En matière d'éducation, l'Uruguay, qui ne compte que 4% d'analphabètes, a pour objectif de garantir la scolarisation de tous les enfants à partir de 4 ans d'ici à l'an 2000. Les enfants suivront ainsi 11 années d'enseignement. Des efforts gigantesques ont été déployés pour permettre aux enfants des foyers les plus pauvres d'aller à plein temps à l'école et d'y recevoir gratuitement de la nourriture ainsi que des livres scolaires. Pour l'Uruguay, la mobilisation des ressources pour atteindre les objectifs minima du développement humain est un thème que la communauté internationale devra absolument résoudre.

Grâce à toutes ces actions, des résultats substantiels ont été obtenus quant à la lutte contre la pauvreté. Mesurée grâce à un indice "de non-satisfaction des besoins fondamentaux", la pauvreté a ainsi été ramenée à 40% dans les zones urbaines. Pour ce qui est de la promotion de la femme, c'est la question des grossesses précoces qui nous préoccupe tout particulièrement. Ce problème demande une politique cohérente d'éducation et de protection de la santé sexuelle et reproductive des adolescents. C'est pourquoi un Programme national de santé génésique, mettant l'accent sur la prévention des grossesses non désirées, a été mis en place. La prise en charge des services de planification familiale représente une véritable innovation, ce qui indique bien la prise de conscience du pays en faveur du respect des droits sexuels et reproductifs des individus. L'Uruguay tient à souligner cependant l'importance de la famille dans la formation et le développement de la personne humaine et de la société.

M. NABIH SALAMEH (Jordanie) : la Stratégie nationale de la population a été élaborée et approuvée en 1996 puis révisée, cette année, pour tenir compte des données relatives à la santé de reproduction et à la sexospécificité. Le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a fourni un appui financier et technique au développement et à la mise à jour de la Stratégie nationale de la population. Parallèlement, une Stratégie nationale de communication a été mise en place pour informer les femmes et les hommes mariés, les chefs religieux, les dirigeants de communauté et les fournisseurs de services de l'ensemble des questions liées à la santé de reproduction. Une campagne nationale visant à impliquer les hommes dans la prise de décisions familiales a également été lancée. Au cours des sept dernières années, le taux de fertilité a baissé de plus de 1,2 naissance et la prévalence contraceptive à atteint le taux de 53% parmi les femmes mariées de 15 à 49 ans. Actuellement, davantage de couples bénéficient de services tels qu'ils peuvent assumer librement la responsabilité des décisions en matière de santé de reproduction.

( suivre)

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En septembre 1998, la Commission nationale de la population a participé à la Conférence des pays arabes sur la mise en oeuvre des recommandations du Programme d'action du Caire. Les recommandations de la Conférence ont mis l'accent sur la poursuite de la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire; le renforcement du cadre politique et institutionnel; la mise en oeuvre des politiques et programmes; le renforcement des capacités nationales; l'allocation des ressources; et les plans sectoriels.

M. CARLOS SANTOS, Secrétaire permanent au ministère du développement humain, des questions liées aux femmes et aux jeunes de Belize : en dépit d'une croissance démographique élevée, le Belize a réalisé des progrès dans la mise en oeuvre des engagements pris dans le cadre de la Conférence du Caire. Il a mis en place un Plan national de santé qui répond aux besoins d'un programme global de santé génésique et qui comprend la planification familiale au profit des adultes, hommes et femmes, et des jeunes. L'objectif de ces programmes de santé génésique continue d'être ce qu'il était en 1994 : un choix pour les questions de planification familiale et un taux élevé des grossesses précoces. La pandémie du VIH/sida frappe Belize comme de nombreux autres pays en développement. En 1998, on compte 9,4 personnes sur 10 000 atteintes de cette maladie. C'est une situation alarmante qui exige une intervention immédiate et durable. Le Gouvernement de Belize est engagé à développer une politique de lutte contre le Sida qui vise à freiner la propagation de l'épidémie. Cette politique, élaborée avec la participation de la société civile, le secteur privé et les partenaires internationaux du le développement, est au centre des priorités de Belize. Concernant l'égalité des sexes, le gouvernement de Belize souligne que tant que l'autonomisation des femmes ne sera pas assurée pour leur permettre de définir et d'être maîtres de leur propre avenir sans discrimination et abus, le Belize ne sera jamais considéré comme une société démocratique et juste. A cette fin, des mesures ont été prises. Le gouvernement a notamment promulgué en 1996 une loi contre le harcèlement sexuel, a créé une unité chargée des violences dans la famille au sein du Département de police. La législation nationale reconnaît le viol par le mari. Le gouvernement entend finaliser le plan sur l'égalité des sexes et l'équité en 1999.

M. JOSEPH DEMAS, Directeur par intérim du Bureau national de la planification de la Papouasie-Nouvelle-Guinée : son pays a accompli un certain nombre de progrès dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire, mais il reste encore beaucoup à faire. Le Gouvernement, en étroite coopération avec ses partenaires, procède actuellement au réexamen de sa politique nationale en matière de population. La politique révisée sera multisectorielle par sa nature et son champ d'application et entrera en vigueur en octobre 1999. La politique concernant les organisations non gouvernementales à oeuvrer ensemble et à échanger leurs idées et efforts qui contribueraient à promouvoir le développement durable afin d'améliorer les conditions de vie de la population.

( suivre)

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Il faudra toutefois améliorer la capacité et l'efficacité des mécanismes institutionnels pour coordonner et contrôler l'application du programme démographique national. Les inégalités entre les sexes en termes de participation économique et politique et dans la prise de décision subsistent. La politique nationale en faveur des femmes et pour la promotion des ONG manque de publicité et de mise en oeuvre. Il est urgent de réduire les taux de mortalité postnatale, infantile et maternelle. Il faudra également combattre de manière vigoureuse la pandémie du VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles.

M. AFONSO VAN-DUNEM MBINDA (Angola) : l'Angola n'a pu, pendant presque 29 ans, procéder à un recensement général de sa population sur l'ensemble du territoire. Les données disponibles sont limitées et ne peuvent servir à des analyses. La guerre en cours, qui a ravagé le pays pendant plus de 30 ans, constitue la cause principale de l'impossibilité de mettre en oeuvre une politique démographique en Angola. Le Gouvernement est contraint de réaffecter les ressources consacrées au financement des programmes de développement économique et social à la protection de la population civile contre les actions terroristes. L'instabilité empêche également de bénéficier de l'important potentiel économique du pays. Les indicateurs en matière de santé ont décliné considérablement au cours des dernières années. Les taux de mortalité maternelle - un des plus élevés du monde - varient entre 1200 et 1500 pour 100 000 naissances. Le taux de mortalité infantile est de 166%. L'espérance de vie figure parmi les plus faibles du monde, soit 42 ans. En ce qui concerne l'éducation, environ 2,3 millions d'enfants ont interrompu la scolarité en raison de la destruction des infrastructures scolaires, de leur déplacement et de la pauvreté. Au cours des 25 dernières années, la population angolaise a doublé, passant de 5,6 millions dans les années 70 à 13 millions en 1995. Toutefois, cette croissance démographique a créé des déséquilibres dans la concentration de l'habitat. Alors que de grandes parties du territoires sont inhabitées, des concentrations démographiques comme Luanda ne peuvent plus contenir le nombre considérable de personnes déplacées. En raison de la guerre, plus de 100 000 personnes sont handicapées et leur condition exige que des programmes de formation soient formulés et mis en place afin d'assurer leur réinsertion sociale.

En vue d'atténuer les conséquences négatives de la crise économique et dans le cadre du quatrième programme de coopération établi entre l'Angola et le FNUAP pour la période 1997-2000, le Gouvernement a établi comme priorité la mise en oeuvre des recommandations formulées au Caire, en insistant sur l'accès aux services de santé génésique, y compris la planification familiale, l'égalité des sexes et l'intégration des stratégies en matière de population et de développement.

( suivre)

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A ce jour, le Gouvernement a renforcé le système des services de santé maternelle, promulgué une nouvelle législation pour la promotion de l'égalité des sexes et a intégré les aspects démographique et social dans tous les programmes de développement ainsi que les principaux éléments de santé génésique et de prévention des maladies sexuellement transmissibles. Des mesures ont également été prises pour introduire dans les programmes scolaires un enseignement sur la famille. L'Angola est convaincue que les objectifs fixés par la Conférence du Caire ne peuvent être réalisés que de manière concertée et par le biais de la mobilisation des ressources financières nécessaires.

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