SG/SM/6814

MESSAGE DU SECRETAIRE GENERAL A L'OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE

7 décembre 1998


Communiqué de Presse
SG/SM/6814


MESSAGE DU SECRETAIRE GENERAL A L'OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE

19981207 On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à l'occasion de la Journée internationale de l'abolition de l'esclavage :

Les termes de l'article 4 de la Déclaration universelle des droits de l'homme ne sauraient être plus clairs : "Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes." Et pourtant, sur cette question de l'esclavage comme en ce qui concerne tant d'autres droits de l'homme, nous trahissons lamentablement les principes énoncés dans la Déclaration. Bien que l'esclavage ait suscité l'une des premières prises de conscience internationales de l'histoire, les pratiques quasi esclavagistes restent, dans le monde, en cette fin de XXe siècle, un problème grave et tenace.

Aujourd'hui, l'esclavage n'évoque plus seulement l'asservissement et la traite au sens traditionnel, mais aussi d'autres violations des droits fondamentaux de l'individu comme le travail servile, la traite des femmes, l'enrôlement forcé des enfants. Ces pratiques, et d'autres violations du même ordre, sont souvent clandestines, et donc difficiles à cerner et plus difficiles encore à démasquer, à réprimer et à éradiquer. De plus, les victimes appartiennent en général aux couches les plus pauvres et les plus vulnérables de la société, ce qui veut dire que celles qui pourraient être tentées de témoigner sont bâillonnées par la peur et la nécessité de survivre. Mais d'innombrables preuves attestent la réalité et l'ampleur du problème.

L'élimination des formes contemporaines d'esclavage incombe en premier lieu aux États. Mais l'expérience a démontré depuis longtemps que l'action des pouvoirs publics ne suffisait pas, et que la société civile devait intervenir dans le rôle qu'elle jouait le mieux : inciter les gouvernements à adopter et appliquer des lois réprimant l'esclavage, organiser des campagnes auprès des consommateurs, sensibiliser l'opinion. Pour sa part, l'Organisation des Nations Unies a mis en place, en vertu de divers instruments internationaux, des mécanismes de surveillance des engagements pris par les États et des voies de recours pour les victimes. De plus, de nombreuses institutions spécialisées de l'ONU sont engagées dans la lutte contre l'esclavage.

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En cette année de célébration du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, nous parlons souvent de la nécessité d'instaurer un monde plus tolérant. Mais l'esclavage, lui, ne saurait être toléré. En cette journée internationale, prenons l'engagement d'édifier des sociétés dont l'esclavage, dans toutes ses formes contemporaines ou ancestrales, soit définitivement banni.

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