SOC/107

LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION EXIGE UNE REVALORISATION DE LA CONTRIBUTION DES PERSONNES AGEES DANS LA SOCIETE ET L'AMELIORATION DES RELATIONS ENTRE LES GENERATIONS

13 février 1998


Communiqué de Presse
SOC/107


LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION EXIGE UNE REVALORISATION DE LA CONTRIBUTION DES PERSONNES AGEES DANS LA SOCIETE ET L'AMELIORATION DES RELATIONS ENTRE LES GENERATIONS

19980213 La Commission du développement social a examiné ce matin les plans et programmes d'action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux. Ce faisant, elle a entendu la déclaration du Directeur de la Division des affaires sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales qui a présenté le rapport du Secrétaire général sur les options concernant la future opération d'examen et d'évaluation du Plan d'action international sur le vieillissement (*). Parmi les options proposées figurent une révision du Plan d'action international sur le vieillissement visant à l'adapter aux réalités socio-politiques actuelles, une étude approfondie des relations entre vieillissement de la population et développement, la création sur Internet d'une base de données permanente sur l'action des pouvoirs publics concernant le vieillissement, et l'élaboration d'un indicateur de développement associé au vieillissement.

La Commission a entendu une présentation orale du rapport du Groupe d'appui sur les personnes âgées. A cet égard, elle a été saisie d'un projet de décision par lequel elle élargirait les prérogatives du Groupe pour en faire un forum consultatif chargé de discuter des propositions et initiatives liée à l'Année internationale des personnes âgées (1999).

La Commission a ensuite tenu un débat au cours duquel les délégations ont souligné que l'allongement de l'espérance de vie exige une réévaluation de la contribution des personnes âgées dans le développement économique et social. Il faut revaloriser leur rôle en tant qu'acteurs à part entière de la société. Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Royaume- Uni, au nom de l'Union européenne et des pays associés, Etats-Unis, Autriche, Espagne, Chine, Lituanie, Guatemala, Finlande, Norvège, Philippines, République de Corée. Les représentants des ONG "Association américaine des retraités" et "Fédération internationale du droit à la vie" sont également intervenus.

A l'issue du débat, le représentant des Etats-Unis a confirmé l'intérêt de son pays pour la création sur Internet d'une banque de données sur la question du vieillissement. Les représentantes de la Jamaïque et du Royaume-Uni ont préconisé d'y intégrer une dimension sexospécifique pour disposer d'informations sur les problèmes particuliers aux hommes et aux femmes.

La Commission reprendra ses travaux mardi 17 février à 10 heures. Elle devrait tenir une table ronde sur le renforcement de la protection sociale et la réduction de la vulnérabilité.

Examen des plans et programmes des Nations Unies sur la situation des groupes sociaux

M. JOHN LANGMORE, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU a présenté le rapport du Secrétaire général sur les options concernant la mise en oeuvre future du plan international sur le vieillissement. Le Secrétaire général recommande un examen et une évaluation tous les cinq ans après l'année 2005 qui seraient complétés par un rapport sur la situation du vieillissement dans le monde. Les autres recommandations concernent la préparation d'une banque de données sur les politiques et programmes qui serait placée sur le réseau Internet. Cette initiative exige certaines compétences et l'allocation de ressources adéquates. M. Langmore a également fait part d'une réunion d'experts qui s'est tenue entre novembre et décembre 1997 à Malte avec la collaboration de sa Division, de la Division pour la promotion de la femme, et de l'Institut international sur le vieillissement. Le rapport de la réunion sera publié prochainement.

Présentation du rapport sur les activités du Groupe d'appui sur le vieillissement

Mme JULIA TAVAREZ DE ALVAREZ, République dominicaine présentant le rapport sur les activités du Groupe d'appui relatives à la préparation de l'Année internationale des personnes âgées, a indiqué que le Groupe s'est réuni trois fois en 1997 en mai, septembre et décembre. Au cours de ces réunions, le Groupe d'appui a pu entendre notamment les exposés du Centre du vieillissement de l'Université de West-Virginie, de la Fédération internationale sur le vieillissement et de l'UNESCO. Le service pertinent des Nations Unies a également présenté un rapport sur la réunion interinstitutions et sur le Congrès mondial de gérontologie qui se sont tenus en Australie. Le Groupe a également pris note du cadre opérationnel des Nations Unies pour l'Année internationale. Par ailleurs, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a présenté son initiative sur une conférence mondiale des générations et le Département de l'information a eu l'occasion de présenter le logo de l'Année. L'année dernière, le Groupe d'appui a renforcé ses activités et a évalué les processus nationaux et locaux de préparation de l'Année. Il a également été possible de souligner les points communs entre les pays développés et les pays en développement et l'importance des particularités des environnements urbains ou ruraux. La Commission doit maintenant envisager la possibilité de renforcer le statut du Groupe d'appui et d'en faire le lieu où on pourra examiner les différentes initiatives et propositions présentées dans le cadre de la célébration de l'Année internationale. Dans cet ordre d'idées, le Groupe pourrait être devenir un groupe consultatif. Les coordinateurs ont préparé un projet de décision sur la question.

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Débat général

M. PETER GOODERHAM (Royaume-Uni), prenant la parole au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale, et de Chypre, a appuyé l'intention du Secrétaire général de renforcer la viabilité, la validité et le caractère pratique du système de rapports et a invité le Secrétariat à examiner les différentes options à cet effet. C'est une tâche difficile mais ce qui est proposé dans le rapport du Secrétaire général risque de n'améliorer le système actuel que de manière marginale. L'Union européenne encourage donc le Secrétariat à examiner toutes les autres possibilités d'améliorer le système de manière substantielle. L'Union européenne estime, en outre, que les changements au sein du Département des affaires économiques et sociales permettront de mieux utiliser les informations, l'expertise, les statistiques et recherches, ainsi que les capacités d'assistance technique existants. Le représentant a mis l'accent sur la synergie indispensable entre les différentes commissions du Conseil économique et social et la nécessité de cohésion dans leur travail en ce qui concerne l'utilisation des différentes sources d'information. L'Union européenne considère également essentiel d'utiliser de la même manière les compétences disponibles dans l'ensemble de la famille des Nations Unies, comme par exemple l'utilisation des données comparatives relatives à l'âge. Le représentant s'est félicité de l'intention du PNUD d'inclure ces données dans ses futurs rapports sur le développement humain. L'idée de développer une base de données concernant les politiques et programmes est intéressante, a-t-il déclaré, en suggérant que le Secrétariat fasse des propositions en vue du financement par les gouvernements intéressés. Cette approche pourrait également convenir dans le futur pour la collecte de données dans d'autres domaines.

Le représentant a souligné le fait qu'il existe d'autres organisations hors des Nations Unies, y compris des organisations de la société civile, qui détiennent des informations démographiques. Ceci devrait éviter les questionnaires statiques et recensements coûteux qui jusqu'à présent ont fourni peu d'informations de qualité permettant une analyse utile. Il a souligné l'engagement de l'Union européenne en ce qui concerne les activités prévues dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées en 1999.

M. DAVID HOHMAN (Etats-Unis) s'est félicité de la coopération qui s'est établie au cours des derniers mois entre les gouvernements, et entre les gouvernements et la société civile en ce qui concerne les préparatifs en vue de l'Année internationale des personnes âgées en 1999. Il a indiqué que l'Administration américaine sur le vieillissement constituait le point focal en ce qui concerne l'Année internationale aux Etats-Unis. La première réunion du Comité ad hoc chargé des préparatifs de l'Année internationale s'est tenue en décembre dernier. L'objectif est de faire en sorte de relever les défis et de saisir les opportunités de la révolution de la longévité au cours

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du prochain millénaire. Trois domaines prioritaires ont été identifiés. Le Gouvernement américain peut se féliciter de ce qu'il fait pour les personnes âgées. C'est pourquoi, nous voulons partager ces informations et, à cet effet, un catalogue complet et facilement accessible va être préparé qui reprendra tous les programmes et services fédéraux en faveur des personnes âgées. En outre, une conférence sur le vieillissement se tiendra en 1999. Enfin, des stratégies sont mises au point pour utiliser la télévision et les autres médias en tant que forum de discussions sur les questions relatives aux personnes âgées et comme moyen de sensibiliser le public à la contribution qu'elles peuvent apporter à la société.

Parmi les activités prévues, le représentant a cité l'organisation d'une conférence internationale pour examiner les besoins des anciens combattants de par le monde, l'organisation d'une réunion internationale d'experts dans le domaine des transports pour les personnes âgées, la création d'un site Internet sur l'Année internationale qui permettra aux communautés de par le monde de partager leurs idées concernant cette Année. Le représentant a déploré la faible participation des pays à l'exercice de suivi sur cette question et a estimé que cette situation était liée aux questionnaires envoyés aux Etats qui ne sont pas faciles à utiliser. Il a appuyé l'idée de créer une base de données sur Internet reprenant les politiques et programmes, ainsi que l'élaboration d'un indice de développement lié à l'âge. Il a invité le Secrétaire général à examiner plus avant ces propositions et d'envisager de redéployer les ressources existantes, en y ajoutant des fonds extra- budgétaires, afin d'accorder une plus grande priorité à la mise en oeuvre du plan d'action de Vienne sur le vieillissement.

Mme EVELINE HONIGSPERGER, Ministère fédéral autrichien de l'environnement, de la jeunesse et de la famille, après avoir fait sienne la déclaration faite par le Royaume-Uni au nom de l'Union européenne, a estimé que les politiques relatives aux personnes âgées ne doivent pas se limiter aux fonds de retraite et aux dépenses de santé, mais doivent inclure l'ensemble des activités socio-politiques. En Autriche, le Ministère de l'environnement, de la jeunesse et de la famille, qui est également responsable des questions relatives à la solidarité entre les générations, à l'intégration sociale et à la participation des personnes âgées, a commencé la préparation de l'Année internationale des personnes âgées, qui sera célébrée en 1999. Le gouvernement fédéral nommera un Comité national chargé de préparer et d'organiser l'Année, qui sera présidé par le Ministre de l'environnement, de la jeunesse et de la famille. Dans le cadre de la préparation de l'Année, six thèmes ont d'ores et déjà été retenus : la solidarité entre les générations; vers une nouvelle culture du vieillissement; vie saine - vieillesse saine; participation sociale et politique des personnes âgées; soins à domicile et soins infirmiers; les personnes âgées et le logement.

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Mme Honigsperger a indiqué qu'une étude portant sur les relations entre les générations est en cours. Ses conclusions seront examinées lors d'un Symposium réuni dans le cadre de la réunion d'experts organisée au second semestre de 1998 durant la présidence autrichienne de l'Union européenne. Parmi les autres initiatives, il convient de noter l'organisation d'un atelier d'experts en coopération avec le Comité des organisations non gouvernementales de Vienne chargées du vieillissement, la réalisation d'études sur l'impact social du bénévolat et la création de bureaux "intergénérationnels" aux niveaux des collectivités locales. La "santé et le vieillissement" constituent une autre priorité de la politique autrichienne en matière de vieillissement. Des dossiers sur ce sujet seront distribués et des journées d'action seront organisées pour appuyer cette initiative. Une réunion d'experts du "Réseau mémoire de l'Union européenne : mémoire d'hier, soins d'aujourd'hui" aura lieu en Autriche en novembre prochain, de même que le Symposium : "Vieillesse : trouver un nouveau sens à la vie". D'autres initiatives comprennent l'impression d'un timbre commémoratif de l'Année, une exposition, un concours et une remise de Prix aux médias.

M. JESUS NORBERTO FERNANDEZ MUNOZ (Espagne) a indiqué que l'Espagne est des pays les plus âgés du monde et un des pays qui a le taux de natalité le plus faible. Cette situation a conduit le Gouvernement à prendre des mesures telles que la mise place d'un système universel de pensions qui garantit un revenu pour toutes les personnes de plus de 65 ans. Des politiques ont été élaborées qui ont donné lieu à la création d'un réseau de services sociaux orienté vers les personnes âgées comprenant des programmes de tourisme et de loisirs ou de soins à domicile. L'Espagne a approuvé le projet national de gérontologie pour concrétiser ces politiques. En décembre 1997, un Comité national de coordination chargé de la célébration de l'Année internationale des personnes âgées a été mis en place. Le 1er octobre de cette année sera publié un guide sur les activités de 1999. Des réunions internationales sont prévues avec les pays d'Amérique latine et la collaboration va être renforcée avec des observatoires pour la période allant de 1999 à 2005.

Mme SU JINGHUA (Chine) a rappelé qu'en Chine on dénombre 120 millions de personnes de 60 ans et plus, soit 9,7% de la population totale. Leur proportion augmente au rythme de 3,2% par an et d'ici à l'an 2050, le chiffre devrait atteindre 400 millions. C'est pourquoi le Gouvernement chinois est parfaitement conscient de l'urgence et de la gravité des questions de vieillissement. Pour multiplier les actions en faveur des personnes âgées, un Vice-ministre a été nommé et on a créé le Comité national pour les personnes âgées. En outre le 29 août 1996, le Gouvernement a promulgué la "loi pour la protection des droits et des intérêts des personnes âgées", qui précise les droits de ces dernières dans les secteurs politique et socio-économique et dans les domaines de la liberté individuelle, du logement, de l'héritage, des soins de santé, du mariage, de l'aide financière, de l'éducation et de

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la participation au développement social. Afin d'appliquer cette loi en pratique, le Gouvernement a mené, à différents niveaux, des activités publiques. Des agences spécialisées dans la protection des droits et intérêts des personnes âgées ont été créées dans de nombreuses localités et fournissent des services juridiques et pratiques. Le Programme pour le développement du travail des personnes âgées, 1994-2000 a également été lancé.

Les actions entreprises en faveur des personnes âgées sont partie intégrante du plan local de développement social et économique de nombreuses villes et provinces. Les fonds destinés à ces actions sont en hausse et un grand nombre de services, tels des centres d'activités, des appartements et résidences, des écoles, des cliniques et hôpitaux de soins palliatifs pour personnes âgées ont été crées ou rénovés. Un réseau de communauté et de proximité est en train d'être mis en place et il fournira des services sur une base journalière. Ainsi encouragées par le Gouvernement, la société et leur famille, les personnes âgées continuent de participer à des programmes de développement social. Il existe pour l'heure en Chine, 3,4 millions de techniciens à la retraite, qui représentent une ressource humaine inestimable et dont la plupart joue un certain rôle au sein de la société et de leur famille.

La Chine a déjà entamé les célébrations de l'Année internationale des personnes âgées, fixée en 1999. C'est ainsi que dès 1997 a été lancé le Projet d'aide aux personnes âgées, qui a notamment compris une campagne médiatique d'un mois sur le thème du respect et de l'entraide aux personnes âgées. Le Fonds chinois pour les personnes âgées a également fourni à plus de 6 000 personnes particulièrement défavorisées une aide spéciale, en distribuant par exemple des coupons leur permettant de prendre les transports en commun ou d'obtenir une visite médicale gratuitement. En avril 1998, une cérémonie de remise de prix aux personnes qui respectent et aident leurs parents âgés aura lieu. La Chine organisera en mai 1998 à Beijing, en coopération avec la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), un atelier régional pour préparer l'Année internationale des personnes âgées. Plusieurs autres séminaires régionaux et interrégionaux sont également prévus en 1998 et 1999.

Mme VIOLETA MURAUSKAITE (Lituanie) a indiqué que les réformes économiques et politiques ainsi que la restructuration radicale des institutions publiques en Lituanie avaient entraîné une baisse du niveau de vie de certains groupes sociaux, dont les personnes âgées. L'objectif principal des politiques mises en place est d'attirer l'attention sur les problèmes économiques, sociaux, médicaux et psychologiques principaux qui affectent les personnes âgées et qui ne sont pas encore traités dans toute leur ampleur en Lituanie en raison des nombreux problèmes sociaux que connaît le pays en cette période de transition. Le problème du vieillissement est

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particulièrement aigu dans les zones rurales. La pension constitue le principal moyen de subsistance des personnes âgées, bien que le taux de personnes retraitées qui ont une activité soit plutôt élevé. D'un point de vue social, ceci ne leur offre pas seulement un revenu supplémentaire, mais aussi un moyen d'expression, ainsi que la poursuite d'une vie active, a déclaré la représentante, estimant qu'il est important d'offrir aux personnes âgées des opportunités d'emplois rémunérés ou la participation à des activités bénévoles.

Le problème de l'assistance sociale devient de plus en plus pressant au fur et à mesure que le nombre de personnes âgées augmente. De nouvelles pistes sont explorées pour diminuer les dépenses en matière de soins de santé et d'assistance aux personnes âgées, tout en cherchant à rendre cette assistance plus humaine, a poursuivi la représentante. Une des méthodes à cette fin est la décentralisation des services de soins, la priorité étant de garder les personnes âgées le plus longtemps possible dans leur environnement familier. La nouvelle loi sur les services sociaux qui a été adoptée récemment oblige les municipalités à fournir les prestations sociales à domicile. Une attention particulière est également accordée aux soins en hôpitaux car de nombreuses personnes âgées n'ont pas de maison ou vivent dans des conditions très mauvaises. La représentante a souligné le rôle de l'Eglise catholique lituanienne et des organisations non gouvernementales dans la fourniture des soins aux personnes âgées. Toutefois, l'éventail des services dépend fortement des capacités financières des municipalités qui sont plutôt limitées, a-t-elle indiqué. De nouvelles formes d'assistance aux personnes âgées sont introduites, comme par exemple les centres de soins. Les soins et l'assistance informels continuent toutefois d'être les plus importants. Très souvent, les familles ne sont pas en mesure de prendre en charge les soins de leurs membres vulnérables sans l'assistance de l'Etat. En raison des nouvelles réalités économiques et sociales, les possibilités d'assistance mutuelles ont fortement diminué. Il reste encore beaucoup à faire en faveur des personnes âgées, en particulier dans le domaine des services sociaux, a souligné la représentante.

M. JULIO MARTINI (Guatamala) a indiqué que son pays déploye des efforts constants pour traduire en actes concrets les aspirations des personnes âgées. Le gouvernement a créé un Comité national pour la protection de la vieillesse et également promulgué une législation à cet effet. Les mécanismes nationaux qui agissent en faveur des personnes âgées ont ainsi pu être renforcés. Le Gouvernement a également pris d'autres initiatives comme la nomination d'un procureur spécial pour les personnes âgées et l'élargissement de la couverture sociale pour les personnes âgées des zones rurales. Des cours de formation sont également dispensés sur la manière de coordonner les mesures en faveur des personnes âgées. Le représentant s'est félicité des activités du Groupe d'appui en souhaitant qu'il soit transformé en un véritable groupe consultatif.

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M. AINO-INKERI HANSSON (Finlande) s'est associé à la déclaration faite au nom de l'Union européenne en ce qui concerne la mise en oeuvre du Plan d'action international pour les personnes âgées. Les premières décennies du prochain millénaire seront particulièrement importantes pour la politique relative aux personnes âgées menée par la Finlande. Les générations du baby boom de 1945-1949 atteindront l'âge de la retraite au début du siècle prochain. Du fait de l'augmentation du nombre des personnes âgées, il faudra accroître les soins et les services qui leur sont destinés. Il est de l'intérêt de l'ensemble de la société d'identifier et d'utiliser les ressources de ses membres les plus âgés. D'autre part, il faut prendre conscience du fait que l'augmentation considérable du nombre de personnes âgées obligera la société à augmenter les ressources qu'elle consacrera à leur bien-être. En Finlande, les personnes âgées habitent souvent dans des localités différentes de leurs enfants et des autres membres de leur famille. Un grand nombre d'entre elles part relativement tôt en maison de retraite. Il est important de développer les services et les soins médicaux permettant de leur assurer de bonnes conditions de vie. La technologie peut être utilisée pour aider les personnes âgées à vivre de façon indépendante.

La situation des personnes âgées en Finlande est assez bonne du fait que le système national de pensions leur assure un revenu raisonnable et leur permet d'avoir une indépendance financière. La Finlande a préparé en 1996 une Stratégie politique pour les personnes âgées et un Plan d'action qui visent à répondre à leurs besoins et à leur assurer un bonne qualité de vie. En plus de son Plan d'action, la Finlande a élaboré un Programme national pour les personnes âgées pour les années 1997-2001. Ce programme est destiné à aider les personnes quinquagénaires qui ont des difficultés à trouver un travail du fait de leur âge. La Finlande prépare activement l'Année internationale des Nations Unies pour les personnes âgées. Le Ministère des affaires sociales et de la santé a établi en octobre 1997 un Comité et une Agence chargés de préparer cette Année internationale et de promouvoir la mise en oeuvre du Plan d'action national pour les personnes âgées.

Mme TROSDAHLORAUG (Norvège) a fait part du projet de plan élaboré par son pays dans le cadre de l'Année internationale des personnes âgées. Ce plan comprend la création d'un comité permanent incluant des représentants des secteurs public et privé. Sa principale tâche sera de stimuler et de coordonner les activités au cours de l'Année. Le plan prévoit également de commencer la célébration de l'Année dès le 1er octobre 1998, date de la Journée internationale des personnes âgées. En outre, un séminaire national sera organisé qui réunira des représentants du secteur public, les ONG et la communauté universitaire. Une conférence internationale se tiendra également pour discuter des différentes questions liées à l'accès des personnes âgées aux soins de santé.

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Mme DAVIS (Philippines) a appelé la Commission à envisager d'aider les pays à renforcer leur capacité de collecte et d'analyse des données relatives au vieillissement. Une assistance technique doit être demandée, à cet égard, à la Division des statistiques des Nations Unies. Aux Philippines, seul 1% de la population âgée vit seule. La tradition veut que les enfants maintiennent les liens avec leurs parents. Aujourd'hui pourtant, la nucléarisation des ménages et la migration des populations jeunes compromettent la pérennité de cette tradition. C'est pourquoi le gouvernement a tout mis en oeuvre pour intégrer les personnes âgées au programme de développement. En 1992, une législation a été adoptée pour renforcer le système de sécurité sociale. Le Code de gouvernement local de 1991 prévoit en outre la création dans chaque ville de bureaux pour les personnes âgées. Une autre loi prévoit la création de centres journaliers dans toutes les municipalités et villes qui servent de point focal pour la fourniture de services sociaux et d'activités d'éducation et de loisirs. Par ailleurs, en prévision de l'Année internationale pour les personnes âgées, les Philippines ont créé un Groupe spécial composé d'organisations gouvernementales, non gouvernementales et d'entreprises privées. Ce Groupe est chargé de lancer des campagnes de sensibilisation sur des personnes âgées et des programmes d'information sur la contribution de ces personnes dans la société. Le Groupe sera également à l'origine d'une compilation des mesures législatives en faveur des personnes âgées et devra s'occuper des préparatifs de la conférence sur le vieillissement pour la région Asie-Pacifique.

M. YOUNG SAM MA (République de Corée) a préconisé des mesures en vue de diminuer l'isolement dû au vieillissement. Il a souligné les coûts économiques et sociaux liés à l'allongement de la longévité. Mais, a-t-il poursuivi, il faut transformer cette situation potentiellement négative en tendance positive, car nous serions perdants si nous n'utilisions pas pleinement les compétences et l'expérience des personnes âgées. C'est pourquoi renforcer leur autosuffisance en termes financiers contribuerait à mettre en place la société pour tous les âges dont nous parlons. La pleine participation des personnes âgées est également une question morale car nous regardons nos parents, grands-parents et ancêtres pour nous forger une identité, et dans un avenir proche, nous serons nous-mêmes bénéficiaires des politiques mises en place aujourd'hui. Le représentant a estimé que les personnes âgées devraient pouvoir participer pleinement aux processus de décisions et a souligné le rôle important de l'éducation pour promouvoir les relations entre les générations et préserver la dignité et le bien-être des personnes âgées.

Commentant les différentes options proposées par le Secrétaire général concernant la mise en oeuvre du Plan d'action international sur le vieillissement, il a appuyé l'idée de mettre au point un indice de développement lié à l'âge, s'est félicité de la proposition visant à créer

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une banque de données sur les politiques et programmes sur le vieillissement. Il a, par contre, rejeté l'idée d'enquêtes sur les ménages car, a-t-il souligné, pour obtenir des informations statistiques fiables, il faudrait mettre au point des enquêtes sur une grande échelle, ce qui serait un exercice coûteux et long. Il a, par ailleurs, appuyé l'option selon laquelle des domaines prioritaires pourraient être choisis pour évaluation périodique. Mais il faut examiner de très près l'idée des questionnaires car ceux-ci peuvent être interprétés différemment et de manière subjective, et présenter des images favorables aux pays. Il a souhaité que la dernière année du siècle constitue un jalon sur le chemin vers l'amélioration du bien-être des personnes âgées. Il faut faire en sorte que leur expérience, leur sagesse soit considérée comme un lien avec notre passé mais aussi avec le 21ème siècle et au-delà, a-t-il déclaré.

La représentante de l'Association américaine des retraités aurait souhaité que la Commission examine les questions du vieillissement dans le cadre du point consacré à l'intégration sociale et à la participation. L'établissement d'une société pour tous doit impliquer tous les éléments d'une société, y compris les personnes âgées. Les changements démographiques doivent conduire les pays à réfléchir aux contributions que les personnes âgées peuvent apporter à la société. Elles risquent sinon de devenir un fardeau qu'aucune société ne pourrait supporter. Il faut, par ailleurs, oeuvrer à l'élimination des stéréotypes qui n'engendrent que marginalisation et exclusion et tenir compte de toutes les voix dans l'élaboration des politiques de développement.

La représentante de la Fédération internationale du droit à la vie s'est déclarée préoccupée par la tendance qui consiste à remplacer le "caractère sacré de la vie" par la "qualité de la vie". Cette tendance menace nos vies et en particulier celle des personnes malades ou nécessitant des soins et une attention particulières. Cette tendance préoccupante implique en fait un déni du droit aux soins de santé et à l'attention fondé sur l'âge et le handicap, la qualité de la vie des personnes concernées ne valant pas que l'on s'en occupe. La Commission doit accorder une attention particulière aux besoins spécifiques des personnes handicapées et des personnes âgées, en particulier en ce qui concerne les soins de santé.

Documentation

(*) Le rapport du Secrétaire général sur les options concernant la future opération d'examen et d'évaluation du Plan d'action international sur le vieillissement a été présenté dans le communiqué No SOC/101 du mardi 10 février 1998.

Le Plan d'action figure dans le Rapport de l'Assemblée mondiale sur le vieillissement, Vienne, 26 juillet-6 août 1982 (publication des Nations Unies, numéro de vente F.82.I.16).

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