AG/646

TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE,

19 juin 1997


Communiqué de Presse
AG/646


TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU PRESIDENT DE L'ASSEMBLEE GENERALE,

19970619

M. Sanbar (interprétation de l'anglais) : Bonjour mesdames et messieurs, chers collègues. C'est avec un grand plaisir que j'accueille notre ami, bien connu de tous, le Président de l'Assemblée générale, M. Razali Ismail. Il va évidemment nous parler de la reprise de session de l'Assemblée générale, une session extraordinaire. Mais, j'ajouterai qu'il ne le fera pas seulement en sa qualité officielle, il le fera en sa qualité personnelle puisqu'il a participé aux négociations de Rio en 1992 et s'est occupé de cette question à différents titres tout au long ses engagements et de ses fonctions. Je lui donne la parole et il répondra donc ensuite à vos questions.

Le Président (interprétation de l'anglais) : Merci beaucoup. J'attendais avec impatience cette occasion, même si je ne pense pas être particulièrement préparé. Je ne sais pas si la discussion a avancé au point que vous puissiez avoir un rapport intéressant. Mais, je suppose que vous voulez que je vous parle de la session extraordinaire et il faut peut-être faire le bilan de 1992.

J'ai l'impression d'avoir quelques droits d'auteur en ce qui concerne Rio, puisque j'étais Ambassadeur de la Malaisie et j'ai donc participé à l'élaboration de la résolution 44/228, la résolution-clé qui inscrivait l'environnement et le développement à l'ordre du jour de l'ONU et qui était à la base du Sommet de Rio. Si je pèche par excès de zèle pour cette reprise de session, c'est à cause de cela. C'est à cause de mes antécédents et peut-être qu'à l'époque ma situation était plus facile. Je suis Président de l'Assemblée générale maintenant et je dois être impartial, mais à l'époque je représentais la Malaisie et je pouvais taper du poing sur la table et dire "Ceci est faux, cela est faux", ou encore "D'où vient l'argent", ainsi de suite. Aujourd'hui, je suis plus prudent, j'use de circonspection. Ce qui n'est pas assez intéressant.

Quel est donc le bilan de Rio? Je pense qu'on a enfin compris que les populations et les Gouvernements voulaient agir et faire quelque chose pour sauver la planète. C'était l'état d'esprit. Bruno Minceur (?) voulait protester contre le déboisement, et il avait eu une opération de la jambe suite à une fracture en Suisse; mais à Rio, il a fait un saut en parachute sur le dos de quelqu'un d'autre simplement pour donner son point de vue. Il y avait donc un courant d'opinion très très fort en 1992 en faveur de l'environnement, et les gens pensaient que les Gouvernements s'étaient vraiment engagés à agir dans le domaine de l'environnement. Tout cela reposait sur l'interdépendance entre l'environnement et le développement, sur la justice entre les générations. À Rio, on savait ce que cela voulait dire. Vous savez que jusque-là on léguait tous nos déchets aux générations futures.

À Rio, on voulait établir ce qui serait le programme commun, quelles seraient les responsabilités du Nord et combien de temps on donnerait au Sud pour arriver au développement durable. Tout cela était précisé. Si vous examinez les documents de Rio, tout y est.

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Vous comprenez bien que les méthodes de développement du Nord étaient vouées à l'échec car les ressources s'épuisaient dans ces modèles du Nord. En même temps, le Sud avait un droit au développement mais le Sud devait se développer dans la justice et le partage des responsabilités. Si vous examinez la situation aujourd'hui, vous constaterez que tout cela est devenu flou et qu'on a battu en retraite sur les engagements de Rio.

On comprenait à l'époque que le développement du Sud devait se faire grâce à un financement accru pour passer de ces activités non durables aux activités durables afin d'avoir accès aux technologies dites écologiques. Au fond, le fardeau des ajustements reposait en partie sur le Sud mais il était également partagé par le Nord, dont nombre des engagements sont maintenant, je le déplore, très flous.

Voilà ce qui a pu être réalisé et ce qu'on a pu accomplir. En 1992, il y eu une entreprise merveilleuse. On a mis au point des politiques et un droit international fondés sur la protection de l'environnement, la justice sociale et la croissance économique. Sans parler des conventions sur la biodiversité, les changements climatiques, la désertification, la Convention de Bâle, etc. Tout cela reposait sur des principes fondamentaux légitimés par le droit international. Ce n'est pas une chose qu'on peut faire uniquement à l'Assemblée générale mais par le droit international; il faut des conventions internationales. Il y a le principe de précaution, les frais aux pollueurs, l'évaluation de l'impact environnemental, dont personne ne parlait avant 1992, la responsabilité des États de prévenir et d'empêcher la pollution transfrontalière, le transport de polluants au-delà des frontières.

Il y a eu toutes sortes d'institutions internationales qui faisaient partie de l'ONU...(inaudible)... Il y a l'Association internationale de développement, qui a précédé Rio, mais qui a été néanmoins renforcée. Vous avez les différentes conventions et leurs secrétariats, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et la Commission du développement durable (CDD). Le rôle du PNUE a été réorienté et la CDD a été créée. Il y avait également toute une série de comités d'experts et d'hommes de sciences qui devaient rendre opérationnels les engagements de Rio.

Il y a eu également tout ce mouvement de participation démocratique, le principe de l'obligation redditionnelle, le fait que les parties prenantes ont droit à participer à la prise de décisions, dont parle Action 21, les chapitres portant sur les femmes, les populations autochtones, la société civile, l'industrie, les scientifiques, qui ont donné beaucoup de pouvoirs à la population.

Que s'est-il passé depuis? Je pense que de grands progrès ont été accomplis même s'ils sont quelque peu limités aux niveaux national et local, pour ce qui est de la mise en oeuvre d'Action 21. Ce principe a été internationalisé grâce au Programme d'Action 21.

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Beaucoup de pays pensaient que l'aide internationale, les fonds, n'étaient pas simplement un présent à un pays; il fallait préciser les ressources requises, élaborer des stratégies de développement, convaincre les autres, dire comment on aboutirait aux résultats escomptés. L'aide, l'assistance visaient donc des résultats précis; ce qui était somme toute une bonne chose.

La stabilisation de la population mondiale constitue également un autre progrès, à mon avis. Les indicateurs de santé pour la population mondiale se sont beaucoup améliorés au cours de ces années, c'est le côté positif du bilan.

Il y a également un côté négatif; l'écart entre riches et pauvres s'est creusé de manière substantielle. L'endettement des pays les moins avancés (PMA) surtout s'est aggravé, l'allègement de la dette a été très lent.

Dans la mondialisation et la libéralisation des échanges, on n'a pas pu se protéger contre les sociétés multinationales et leurs activités. On n'a pas assez souligné l'action de ces sociétés. Il me semble qu'on a épousé la libre entreprise et le capitalisme à tous crins. C'est devenu un mantra et on n'a pas tenu compte de ces pays moins avancés qui ne peuvent pas vraiment entrer en concurrence, qui ne sont pas compétitifs. Que se passe-t-il pour ces transnationales qui interviennent dans des pays où les gouvernements sont plus faibles que ces grandes sociétés? Donc les gouvernements ont perdu leur capacité de réglementer ces sociétés multinationales.

Il y a également l'Organisation mondiale du commerce (OMC), une création de l'Uruguay Round et de la mondialisation. Mais l'OMC n'est pas une organisation démocratique; c'est une institution qui s'occupe du marché, de la libéralisation des échanges, à l'instigation de grands pays du monde. À l'heure actuelle, bon nombre de ces problèmes ne sont pas examinés comme il le faudrait et à l'OMC, on ne fait pas grand chose pour aider les marginalisés. Je pense que l'ONU qui est plus démocratique et plus universelle, devait être un organisme de supervision pour l'OMC. Mais je crois de plus en plus que l'OMC veut couper le cordon ombilical avec l'ONU, ce qui est une évolution négative.

On en vient à l'aide publique au développement (APD), en 1992-1993, quelque 55 milliards de dollars étaient disponibles, en 1997, nous avons moins de 50 milliards; la baisse est très claire et on n'a rien fait pour renverser cette tendance. On n'a pas examiné de méthodes de financement de rechange. Les pays développés ont opposé leur veto.

Il y a également la question de l'explosion de la technologie de l'information, les multimédias, l'autoroute de l'information, qui sont très importants, même pour des pays comme la Malaisie. C'est ce qui différencie les riches des pauvres, les opulents des indigents. Et quel rôle peut jouer l'ONU? Je ne peux pas encore le définir, je considère donc que c'est négatif.

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Que se passe-t-il aujourd'hui? Au cours des cinq dernières années, on a examiné cette question de la durabilité dans les ministères de l'environnement, au niveau des ministres, à la CDD. Ce n'est peut-être pas bien de le dire, d'autant plus que la CDD a accompli de grandes choses, mais la Commission est un club des ministres de l'environnement, les ministres des finances n'étaient pas présents, il serait bon que dans une incarnation future de la CDD, on puisse avoir un ministre du commerce, un ministre des finances, un ministre du développement, qui traitent de toutes ces questions abordées au Comité de développement de la Banque mondiale. Rien n'empêche le même ministre d'assister aux deux réunions. Cette question devrait également être examinée de plus près.

Je pense qu'au niveau de l'application et de la mise en oeuvre, on s'est trop attaché à l'échelle nationale. On a évité l'échelle mondiale.

Pour les conventions, les choses ont avancé très lentement. Par exemple, la Convention sur la biodiversité, on n'a pas beaucoup avancé. Les droits de propriété intellectuelle, les avantages génétiques du génie génétique, on n'a pas pu tous en profiter et cela constitue également une retombée de la Convention sur la biodiversité. Pour ce qui est des changements climatiques, nous sommes encore en train de tergiverser dans la mesure où on n'a pu établir des objectifs pour les pays, dans la mesure où on n'a pas pu fixer les objectifs à atteindre d'ici l'an 2005.

Et nous n'avons pas fait grand chose quant à l'influence des sociétés transnationales dans le monde.

L'OMC et ces sociétés transnationales constituent un mélange explosif; il nous faut plus de transparence quant à la façon dont tout cela est organisé, il nous faut établir ce qu'est le secret commercial. Qu'est ce que cela veut dire? Cela veut dire qu'on n'a pas un dialogue franc? On peut se le demander.

On pourra avancer sur tous les fronts si on change deux choses fondamentales :

D'abord, il faut renforcer l'ONU, il nous faut une Organisation plus forte. Une Organisation plus faible — et c'est peut-être l'intention de certains pays — ne saurait donner plus de chances de mettre vraiment en oeuvre le développement durable.

Et l'autre question tient à ma profession, la diplomatie. Il faut se lever un beau jour et se rendre compte qu'on est beaucoup trop lent et que la recherche sempiternelle du consensus, on ne peut avancer. Tout cela exige trop de temps, il faut trois à quatre ans pour faire quoi que ce soit; quand j'essaye d'accélérer les choses, on me dit que les discussions sur le droit de la mer ont pris vingt à trente ans. Pourquoi précipiter? Pourquoi être pressé? Je suis pressé parce que plus on attend, plus d'arbres sont coupés,

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plus de petits poissons sont pris dans les mailles des filets et peut-être qu'il faut donner un cours de recyclage aux diplomates pour qu'ils accomplissent les choses de façon plus expéditive.

Il nous faut des objectifs et des priorités pour la session extraordinaire. Je voudrais avoir quelque chose de mesurable pour pouvoir évaluer ce que les gouvernements des pays industrialisés peuvent faire face aux problèmes de consommation et de production insoutenables. Est-ce qu'ils sont prêts à prendre les mesures d'adaptation qu'ils devraient prendre? Est-ce que nous pouvons penser à une augmentation du prix du pétrole considérable? Est-ce qu'on pourrait envisager une réduction dans l'utilisation de l'énergie? Est-ce qu'on peut envisager le fait de donner à Kyoto un signal très clair selon lequel les gouvernements devraient prendre des engagements considérables en matière de réduction de gaz carbonique?

Pour l'instant, tout cela est extrêmement flou, il n'y a vraiment rien de clair. Certaines de ces questions ne peuvent simplement pas (inaudible ) qu'on en discute dans le cadre des négociations. Il n'y a donc aucune décision qui sera prise à ce sujet.

Et puis il pourrait y avoir quelque chose d'un peu plus clair pour renverser cette tendance au déclin de l'aide publique au développement. Est-ce que toute le monde à Denver va agir en tant que groupe pour essayer de glisser cette question sous le tapis et ne rien faire? Non, c'est une responsabilité très importante qui découle de la décision de Rio en 1992. Que va-t-il se passer à la suite de ce déclin de l'APD? On peut envisager toutes les mesures de mise en oeuvre nationales mais il n'en reste pas moins que vous n'avez pas honoré vos engagements dans le contexte de l'amélioration de l'aide publique au développement, de l'accroître et d'apporter des ressources financières supplémentaires,

Donc, pour terminer, je dirais que nous avons aussi oublié dans ces documents, nous n'avons pas fait figurer dans ce document un certain nombre de choses importantes. Je vois dans le document qu'il manque un lien qui serait établi entre les dépenses militaires et le financement du développement durable. Je crois que c'est sans doute un acte d'amnésie politique que de ne pas vouloir en parler et je pense que ce n'est pas honnête. À mon avis, c'est de la malhonnêteté politique, on ne peut pas traiter du développement durable cinq ans après Rio sans établir un lien avec l'augmentation des dépenses militaires, qu'il s'agisse de vente, d'achat, et le fait qu'il n'y a pas après suffisamment d'argent pour aider ceux qui sont confrontés au développement non durable. J'espère que les pays à Denver auront le courage politique de reconnaître ce pêché par omission.

Et puis nous n'avons pas assez d'éléments concrets permettant le transfert des techniques permettant le partage équitable, en particulier pour ce qui est de la préservation de la biodiversité; cela aussi manque.

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Et enfin je pense que c'est quelque chose qui vous tient à coeur : le rôle des médias dans l'encouragement d'une consommation durable. Il y a beaucoup trop de publicité, beaucoup trop. Là est la culture matérialiste, surtout dans cette partie-ci du monde et beaucoup trop répandue, qui renvoie au fin fond de votre conscience toute tentative d'être durable. Comment voulez-vous avoir une économie durable si vous avez le choix entre 400 voitures et 45 types de céréales pour le petit déjeuner et chacun vous dit que celui-ci est meilleur que l'autre. Il faut laisser celui-ci ou celui-là. Donc la publicité doit aussi appliquer certaines normes, certaines règles de conduite, et j'espère que c'est une question qui sera honnêtement examinée par les ministres lorsqu'ils viendront ici; ce sont eux qui peuvent faire quelque chose parce que les diplomates, nous ne pouvons rien faire.

En fait, pour ce qui est du document, je vois déjà qu'il y aura certains éléments qui seront laissés aux soins des ministres : les problèmes par exemple des forêts et de la déforestation qui est un problème très important, ce n'est pas quelque chose que les négociateurs à notre niveau pourront conclure. J'espère que, comme c'était le cas à Rio, les ministres viendront à notre aide, il doit y avoir un effort honnête et clair pour traiter de la question de savoir comment prendre la convention pour les forêts. Est-ce que cette convention est à l'avantage des forêts ou de l'industrie? Il faudra l'examiner de près. Ou est-elle réellement nécessaire. La convention sur les forêts va-t-elle entraîner de nouveaux gaspillages de temps. Voilà le genre de chose qu'il faut examiner.

La désertification. Là aussi, il y a des problèmes. On me parle de moyens de mise en oeuvre des mesures pour le désert, la désertification eh bien les ministres s'en occuperont; le climat, la climatologie, même chose. Et puis, il y a cette proposition de l'Union européenne sur une taxe sur le carburant pour l'aviation. Cela est également une question qu'il faudra examiner mais qu'il faudra laisser aux ministres.

Et j'ai le plaisir de pouvoir vous dire que pour ce qui est de cette session extraordinaire, cette fois-ci, je vais pouvoir obtenir des engagements clairs et tangibles concernant la participation des ONG au niveau de la plénière quasiment au même niveau que les gouvernements et les autres. J'en suis très heureux. J'ai eu beaucoup de mal à choisir les bonnes ONG et non pas des syndicats d'ONG, mais au contraire des gens importants et je suis très heureux de vous annoncer que j'ai ici une liste des principaux groupes qui ont été invités à s'exprimer à la plénière.

Pour les populations autochtones, Mme Joji Carino du groupe Ibaloa Igora des populations autochtones des Philippines, du grand groupe de Survie. M. Thilo Bode, le Directeur de Greenpeace, qui viendra d'Allemagne, il parlera. Du monde des affaires, quelqu'un du Mexique, du groupe IMSA(?). Pour les femmes, Mme Wangari Maathaï du Kenya, qui va venir et s'exprimera. Et de la communauté scientifique et technique, Yolanda Kakabadse, que vous connaissez peut-être. Pour les agriculteurs, j'ai choisi un agriculteur

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biologique, Mme Denise O'Brien des États-Unis, qui a est membre de Via Campesina(?), elle viendra. Pour les enfants et la jeunesse, Sheku Syl Kamara de Sierra Leone. C'est lui qui pourrait avoir des problèmes pour venir. Il essaie d'obtenir un visa par le PNUD en Guinée. Il doit aller chercher son visa pour pouvoir venir ici. Vous connaissez la situation en Sierra Leone. Et puis, encore d'une ONG, Martin Khoer. Une autre personne du milieu des affaires et de l'industrie est M. David Kerr de Noranda Inc. J'ai demandé à M. Bill Jordan des syndicats de prendre la parole. Pour les autorités locales, M. Collin Matjilla de l'Afrique du Sud. Et une autre représente les populations autochtones, Andrea Carmen de la nation Yaki en Californie. Donc, j'aurai cinq femmes et sept hommes, au total.

Un effort considérable a été accompli pour être certain que cette session extraordinaire ne va pas être une simple réunion entre Gouvernements et le secteur privé. Mais tous les acteurs importants vont se réunir pour procéder à une évaluation honnête de la situation. Jusqu'où sommes-nous allés, que n'avons-nous pas pu faire? Et un certain nombre de décisions difficiles devront être prises pour essayer d'améliorer les choses par rapport aux cinq dernières années. Je vous remercie.

Question (interprétation de l'anglais) : Vous avez parlé des objectifs et des priorités. Vous avez parlé deux fois du Sommet de Denver, qui a lieu ce week-end. Vous avez également parlé du prix du pétrole et des dépenses militaires, ainsi que du lien entre tout cela et le développement durable. Qu'est-ce qui pourrait venir de Denver qui pourrait être considérer comme un succès ici et, s'il n'y a pas de position telle que celle dont vous avez parlée, est-ce que cela représenterait un échec? Et d'autre part, êtes-vous satisfait du niveau de participation du Sud dans les questions liées à l'environnement et au développement durable?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Je commence par votre deuxième question. Je suis très déçu par la représentation du Sud à cette session extraordinaire, qui n'est pas aussi élevée que je l'aurais espéré. Je dois avouer que j'aurais espéré que la Malaisie soit représentée également à un niveau plus élevé. L'Inde aurait été également représentée à un niveau plus élevé.

La plupart des pays qui ont été actifs à Rio, parmi les pays du Sud, semblent envoyer des représentants à un niveau qui n'est pas le même qu'autrefois. Je ne sais pas s'il y a des leçons à tirer de cela. J'ai parlé à mon Premier ministre pour essayer de lui faire changer d'avis et il m'a dit très clairement qu'il est déçu par les résultats de Rio, et le fait qu'il ne vienne pas lui-même est lié au fait qu'il pense qu'on a beaucoup reculé, qu'on a renoncé à plusieurs engagements pris à Rio, et que les pays du Sud s'en sortent moins bien. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles les pays du Sud ne viennent pas. En tout cas pour les autres, je ne peux que l'interpréter. Pour la Malaisie je le sais, je viens de vous le dire.

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Quelle était votre deuxième question? Ah oui, qu'est-ce qu'on attend de Denver?

Question (interprétation de l'anglais) : Et la question également du pétrole et des dépenses militaires. Est-ce que vous attendez...

Le Président (interprétation de l'anglais) : On entend très mal la question. Je ne sais pas si vous voulez que je ventile tout cela ou que je fasse de la lévitation. Non, franchement, je... je suis provocateur, je le sais. Parce que je sais très bien qu'aucune décision comme cela ne sera prise à Denver. Si on regarde ce qui s'est passé depuis à peu près un an, on a beaucoup parlé d'introspection. On a beaucoup parlé d'examen de conscience dans les pays industrialisés qui se sont intéressés à eux-mêmes de manière interne. Alors n'attendons rien de spectaculaire. Mais, j'espère vraiment qu'ils vont sortir de Denver avec un texte qui permettra d'être un peu plus sûr qu'ils savent ce dont ils parlent. Ils vont peut-être réaffirmer des engagements d'une manière qui rendrait les engagements pris à Rio plus clairs.

J'espère qu'ils ne vont pas se comporter comme un groupe ou comme une meute, mais qu'il y aura un ou deux chefs d'État éminents — il y en a, des chefs d'État extraordinaires, courageux — qui vont dire : "Eh bien, moi je vais faire cela. J'engage mon pays à inverser le déclin de l'aide publique au développement. Je le ferai, même si les autres ne me suivent pas". Voilà ce qu'il faut entendre. Et il faut l'entendre surtout venant de pays qui voudraient maintenant se dire aussi importants que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.

Il n'y a pas de raison pour laquelle le Japon ne pourrait pas avoir un rôle plus établi. Le Japon a en fait toujours beaucoup contribué au développement durable, de façon sincère, en tant que Gouvernement, sinon par le secteur privé. Eh bien, j'attends l'occasion d'entendre le Premier ministre japonais prendre un engagement très clair selon lequel il va vraiment aider à soulager la pauvreté dans le monde. L'Allemagne peut très bien faire la même chose. S'ils veulent être considérés comme étant des candidats valables comme membres permanents, eh bien il n'y a aucune raison pour laquelle ils ne prendraient pas un engagement plus élevé que celui de leurs autres collègues.

Question (interprétation de l'anglais) : Un petit groupe de pays, parmi lesquels la Malaisie, l'Allemagne et le Brésil, travaille sur une initiative spéciale sur les forêts. Est-ce que vous pouvez-nous en parler? Quelle est la portée de cette initiative?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Je ne pense pas avoir cette information. Je sais que la Malaisie et le Canada, et quelques autres pays, préparent une convention sur les forêts. Je sais qu'il y a opposition à cela. Mais les questions ne sont pas claires. Je sais que le Brésil n'appuie pas cette idée, pour l'instant.

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La question de savoir s'il y aura une convention devra être examinée sous bien d'aspects différents. Évidemment une convention ne peut pas être menée par l'industrie et le commerce. C'est une convention qui va tenir compte de tous les éléments des activités qui ont un rapport avec la durabilité ou la non-durabilité. Il faut tenir compte également du sort des populations qui vivent dans les forêts, les populations autochtones. Il y a beaucoup de facteurs qui interviennent. Les activités des multinationales dans l'industrie forestière. Pour l'instant je ne peux pas vous en dire plus. On sait toujours pas s'il y aura une convention. Mais, pour l'instant, j'espère que la présence des ministres va de toute manière entraîner une situation qui permettra de prendre une décision claire sur ce qu'il faut faire avec les forêts. Il ne faut pas trop se hâter pour essayer de faire les grands titres politiques et de dire : "On a une convention", si cette convention est mal préparée et s'il n'a pas les bonnes références. Donc il est préférable de mieux se préparer et d'attendre encore un peu avant de s'engager dans cette voie précise.

Question (interprétation de l'anglais) : Vous avez parlé de la nécessité de renforcer l'ONU pour faire tout cela. Mais avec cette réunion de la semaine prochaine, et si les pays du G-7 ne prennent aucun engagement, s'il n'y a rien qui puisse être décrit comme un résultat vraiment concret, comme un véritable progrès, est-ce que vous ne courez le risque de discréditer encore plus l'ONU auprès de personnes comme le Sénateur Helms, qui se plaint déjà du fait que l'ONU organise ces grandes réunions internationales qui ne réalisent pas grand chose?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Je comprends bien le sens de votre observation. Mais si l'ONU est discréditée, nous le sommes tous également, y compris les États-Unis — et peut-être encore plus les États-Unis que les petits pays. Après tout, c'est l'action ou l'inaction qui entraîne la marginalisation de l'ONU, et qui risque de discréditer l'ONU. Ce n'est pas parce que l'ONU est trop grosse ou nécessite une cure d'amaigrissement. Ce n'est pas cela.

Les grands pays ne sont pas prêts à faire un investissement dans les Nations Unies pour lui rendre vie. C'est comme si un mandat avait été donné à l'ONU qui devait le garder à l'intérieur d'un certain périmètre dont il ne pouvait pas sortir. Si vous regardez par exemple le financement : combien l'ONU a-t-il touché en financement chaque année? la Banque mondiale a 26 milliards, les Nations Unies en ont peut-être 5. Ce n'est pas à la hauteur du poids que d'autres instances peuvent avoir. Donc, si M. Helms et ses amis voudraient en arriver à la conclusion qu'il ne se passe rien à la session extraordinaire, à ce moment-là, tout le monde sera un peu responsable, et pas l'ONU en tant que telle, mais les pays qui la composent.

En ce qui me concerne, si nous ne pouvons pas arriver à un résultat important après cette session extraordinaire, je pense qu'en soi, ce serait un résultat finalement salutaire car tout le monde comprendrait que c'est ainsi

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que se passe la coopération internationale. Lorsque les gouvernements prennent des engagements et qu'ils les oublient cinq ans plus tard, et que la pression nationale qui insiste pour le développement durable et pour le développement qui existait il y a 5 ans, est à la baisse et entrain de s'éclipser, voilà ce qui se passe. En fait, ce serait plutôt un bon résultat.

Question : Sur la question de la convention sur les forêts, un problème important pour les pays qui sont opposés à cette convention, c'est qu'ils ne veulent pas devoir déclarer leurs ressources naturelles qui sont à l'intérieur de leurs frontières et les placer sous le contrôle international. Dans quelle mesure est-ce un problème et quels sont les autres problèmes que vous pouvez voir pour et contre la convention sur les forêts?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Je comprends très bien les sentiments des pays qui ont de grandes régions de forêts, surtout les forêts tropicales mais également les forêts tempérées et boréales dont on ne parle pas, bien qu'elles aient aussi une grande biodiversité.

Mais on parle des forêts tropicales, des pays comme la Malaisie et d'autres, cela fait partie de notre souveraineté nationale; je comprends bien la difficulté qu'il y a à accepter que cela ferait partie d'une propriété mondiale, mais on ne parle pas de cela pour l'instant. On n'envisage pas le bien de l'humanité sous cet angle là. Les forêts ont un rôle important pour l'équilibre du climat, pour absorber le CO2, etc. Bien sûr, les forêts ont également une richesse immense en matière de biodiversité et de tous les avantages que ça représente pour beaucoup de monde et de communautés.

Au cours de ces 5 dernières années, je crois qu'on est arrivé à mieux comprendre le rôle que peuvent jouer les gouvernements par rapport à ce qui peut être fait au plan international dans le domaine des forêts. C'est un domaine dans lequel on a beaucoup progressé. Des pays comme la Malaisie qui était tout à fait opposée au début, seraient maintenant prêts à avoir une convention et (mais peut-être pas pour toutes les régions) nous ne sommes plus opposés à une convention. Mais maintenant nous sommes dans la situation où certains groupes de la société civile ne veulent pas d'une telle convention, également pour d'excellentes raisons d'ailleurs. Ils disent qu'une convention va retarder la mise en oeuvre des questions qui ont déjà été examinées sous le volet forestier, ...le Groupe sur les forêts... et voudraient que ces questions soient mises en oeuvre en même temps qu'on négocie la convention déjà. Je pense que c'est une demande légitime. On peut très bien avoir une convention qui commence à être préparée, mais en même temps les gouvernements concernés seraient déjà prêts à régler certaines des questions de principe sur les forêts et à prendre des mesures qu'ils sont déjà à même de prendre.

Question : inaudible

Le Président (interprétation de l'anglais) : Dans le cas des États-Unis, on ne peut pas revenir en arrière là où l'on était avant : la situation de la

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souveraineté internationale. Il y a des domaines que personne d'autre n'a le droit de regarder, sauf nous et le Congrès. Voilà l'attitude; elle est rétrograde, à mon avis. C,est une position qui revient en arrière. Pour l'instant, il y a cette attitude de repli sur soi qui est très nette et où les éléments des droits de l'homme et de la souveraineté prennent une importance excessive.

Dans le cas de l'Inde, c'est la pauvreté qui joue. Il faut comprendre les besoins des pauvres de l'Inde. La forêt, c'est leur ressource et personne ne peut les empêcher d'avoir accès à certaines ressources. Et à moins qu'il n'y aient de moyens de soulager le problème de la pauvreté, donc de favoriser le développement, vous ne pourrez pas les empêcher d'aller là où ils ont besoin d'aller pour abattre des arbres.

Question : Avez-vous jamais envisagé d'inviter des représentants de sociétés transnationales à venir participer à la session et à entendre le débat et d'encourager un débat avec les transnationales?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Ce ne sont pas des ennemis. Si on peut faire quelque chose pour opérationnaliser le développement durable, on devra faire appel à la coopération du monde des affaires et des gouvernements. Tous les secteurs devront travailler ensemble. Les gouvernements et le secteur privé sont très importants. Le secteur privé dans un monde mondialisé est très important. Que cela nous plaise ou non, nous devrons trouver le moyen de leur faire rendre des comptes à l'ONU et qu'ils travaillent aussi en collaboration avec l'ONU.

Dans ce contexte, il y a des gens du secteur privé qui sont venus me voir et qui sont conscients de leurs responsabilités. Le fait que j'ai eu tant de difficultés à choisir les bons candidats représentant le secteur privé, qui vont s'exprimer — M. Reyes du Mexique, par exemple — on s'est demandé qui ils étaient et j'espère ne pas me tromper. Mais ils semblent être des gens tout à fait déterminés à défendre le développement durable.

En même temps, j'organise une table ronde le 24 juin, le deuxième jour de la session, et, avec l'aide du WBCSD, nous avons avec un certain nombre d'entreprises importantes, comme les 3-M, certaines entreprises japonaises, certaines entreprises venant du Mexique, nous avons réuni 12 chefs d'entreprises et une douzaine de gouvernements également, y compris le Premier ministre de la Norvège, le ministre indien et le ministre sud-africain. J'espère que nous pourrons également avoir un représentant du Zimbabwe. Pour les pays du Nord, il y aura le ministre du développement du Royaume-Uni, enfin, une représentation à un haut niveau; le Secrétaire général sera là aussi.

À cette table ronde qui aura lieu pendant le déjeuner, de 13 à 15 heures, nous allons essayer de mettre en place un cadre..., d'établir des rapports entre le gouvernements, le secteur privé, les Nations Unies et

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d'autres acteurs, ainsi que des ONG d'ailleurs. Il y aura le Third-world network et quelqu'un d'autre du Ghana. Il y aura également deux représentants du monde universitaires : M. David Cotton et Jonathon Lash. Nous essayerons d'établir un réseau de relations qui tienne compte des politiques que l'ONU devra mener en matière de durabilité et nous allons également examiner les fonds et les programmes des différentes instances qui s'occupent de rendre opérationnel le développement durable, comme le PNUD, le PNUE, l'UNESCO, etc.

Avant de nous lancer directement dans les fonds et programmes, établissons d'abord un réseau qui serait prêt à fournir des informations... les entreprises devront me dire ce qu'elles font de mieux et ce qu'elles font de plus mal. Il y en aura beaucoup qui ne voudront pas le faire évidemment, mais il y en aura qui le feront quand même. Et une des choses qui est bien avec le secteur privé, c'est que si les principaux s'y mettent, les autres suivent. Donc, il faut que nous soyons en mesure d'attirer des gens qui seront prêts à nous donner des informations à ce sujet.

Plus de 100 gouvernements se sont portés volontaires chaque année à la CDD pour expliquer comment ils ont mis en place des stratégies nationales en matière de durabilité; ils le font d'eux-mêmes. Il n'y a aucune raison que le monde des affaires ne fasse pas la même chose, surtout qu'il se trouve partout dans le monde. Lorsqu'on aura ce cadre, il sera alors possible de faire que le secteur privé se réunisse avec les gouvernements pour financer conjointement certains projets des Nations Unies. C'est une idée très intéressante, mais pour l'instant, cela se fait tranquillement sans qu'il y ait des règles pour cela; cela se fait au niveau des différentes institutions, par des fondations par exemple, ou encore par d'autres moyens. Mais il faut que nous ayons un cadre assez complet et je suis assez confiant. Je pense que le secteur privé va nous aider et nous allons examiner cela avec les autres intervenants et les autres secteurs principaux. Donc cela pourrait très bien être un des points positifs de la session extraordinaire.

Question (interprétation de l'anglais) : J'ai l'impression que vous êtes un petit peu déçu parce que les diplomates n'avancent pas assez vite et que nos gouvernements traînent un peu les pieds? Monsieur l'Ambassadeur, quels pourraient être les meilleurs résultats et les progrès qui pourraient être réalisés?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Cela fait une heure que j'en parle. À vous de voir d'après ce que je viens de vous dire. Je ne vais pas répéter tout cela, je vois des gens qui hochent la tête. Je vous l'ai dit : il faut chercher les objectifs, il faut faire une évaluation honnête, il nous faut (inaudible) n'avons pas fait assez, il faut prendre des engagements clairs pour la suite et tout cela. Pour ce qui est de mon sentiment de frustration, en 1992, je crois que nous sommes tous arrivés au zénith de notre engagement en matière d'environnement et de développement, pauvreté etc, et depuis lors excusez-moi de me sentir ainsi, mais on est sur une pente

( suivre)

- 14 - AG/646 19 juin 1997

glissante, on ne prend plus d'engagements du moins plus dans la même mesure, donc d'où la frustration.

Question (interprétation de l'anglais) : Au cours des 45 minutes, vous avez parlé des ONG, des gouvernements, du Sud, mais pas un seul moment vous n'avez parlé de la participation d'un pays arabe. Ils ont des ressources, ils représentent 12%. Est-ce que c'est parce qu'ils ne sont pas représentés? Êtes-vous également frustré de l'absence de participation des pays arabes même s'ils représentent 12% des membres? Est-ce que c'est dû à une absence de participation à un haut niveau?

Le Président (interprétation de l'anglais) : En ce qui concerne cette participation, tout cela est prévu à l'Agenda 21 et l'Agenda 21 ne parle pas de groupe arabe, de groupe chrétien ou de la Malaisie par exemple.

Mais il y a le Secrétaire général de la Ligue arabe qui prendra la parole en plénière, l'Organisation de la Conférence islamique a demandé le droit d'intervention, mais le Secrétaire général de la Conférence islamique ne pourra pas venir et s'il n'est pas là, il ne pourra pas prendre la parole en plénière. Il y a certains coins de cette planète où l'on n'a pas examiné les questions de durabilité. Le Moyen-Orient en est certainement.

Question (interprétation de l'anglais) : Il y a manifestement un lien entre consommation et conservation. Vous avez brièvement parlé de l'économie d'énergie; dans quelle mesure on va étudier les modes de consommation et leurs modifications dans le monde en développement?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Bien-sûr, nous voulons des engagements clairs. Il ne suffit pas de dire que nous allons diminuer les gaz à effet de serre de 15%, d'ici l'an 2005. Ce serait un grand engagement. Je ne pense pas qu'on puisse dégager des objectifs aussi précis.

Et pourquoi ne pas envisager d'éliminer la pauvreté? Dans les textes, on parle d'éliminer la pauvreté à long terme, on parle d'une réduction de 50% en 2005 et 100% en 2010. Cela peut paraître très loin mais si on s'engage vraiment sur cette voie, cela ralliera les esprits. Je pense qu'il faut donner un message aux gens du peuple que cette session extraordinaire c'est pour eux en fait. J'espère qu'on pourra la faire.

Question (interprétation de l'anglais) : Vous nous avez dit que si on avançait lentement, c'est qu'on recherchait sans cesse le consensus et la semaine prochaine, je me demande si on ne pourrait pas changer ces règles décisionnelles. Est-ce qu'on pourrait au moins essayer la semaine prochaine?

Le Président (interprétation de l'anglais) : J'aimerais bien mais je ne pense pas qu'on puisse vraiment changer les règles de procédure d'ici la semaine prochaine.

( suivre)

- 15 - AG/646 19 juin 1997

Question (interprétation de l'anglais) : Je me souviens qu'à Rio, on a essayé de le faire.

Le Président (interprétation de l'anglais) : Je ne sais pas qui présidera la réunion, mais s'il y a deux ou trois personnes qui opposent leur objections, il faudra les embarrasser à tel point qu'ils cèdent et cela s'est fait à Rio. Et on a des pays qui ont finalement cédé, qui se sont finalement ralliés à l'entente générale mais je pense que toute cette question est devenue un boulet que traînent les délégations.

Question (interprétation de l'anglais) : Pour quelle question avez-vous des indications selon lesquelles on pourrait s'entendre sur une cible la semaine prochaine?

Le Président (interprétation de l'anglais) : Eh bien, je n'en sais trop rien. On me dit qu'il y a eu des progrès sur le transport transfrontalier des déchets radioactifs, il y a un texte. Sur la question de l'énergie — on me reprendra si j'ai tort -, on me dit qu'il y a un texte qui pourrait rallier le suffrage sur le financement de l'énergie. Vous pouvez parler (inaudible) si vous voulez. Je pense qu'il y a des progrès. Pour l'eau douce, il y a consensus, même sur les cibles.

Question (interprétation de l'anglais) : (inaudible)

Le Président (interprétation de l'anglais) : Je ne sais pas exactement ce qu'il en est.

Le Modérateur (interprétation de l'anglais) : Je vous remercie tous. Je pense que nous avons consommé tout le temps que vous aviez. Nous vous savons gré de bien avoir voulu nous consacrer ce temps et je vous remercie. Ce fut un plaisir.

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