Lorsque nous parlons d'exploitation et d'abus sexuels, en particulier dans les contextes humanitaires, nous parlons d'inconduites graves qui violent les valeurs que nous défendons en tant qu'humanitaires. C'est pourquoi le travail de nos points focaux dans toutes les opérations est essentiel pour placer la protection contre l'exploitation et les abus sexuels (PSEA) au cœur de notre réponse.

Cette semaine, rencontrez Aldjouma Sow, Chef du Groupe de la protection au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en République démocratique du Congo (RDC).

Quand êtes-vous devenu point focal PSEA et en quoi consiste votre rôle ?

Je travaille sur la protection contre l'exploitation et les abus sexuels depuis plus de dix ans, et chaque rôle a renforcé mon engagement envers ce travail essentiel. Au sein d'OCHA, dans le cadre de mes fonctions, je fournis des conseils techniques, coordonne les formations, soutiens les mécanismes de signalement et veille à ce que les normes de protection contre l'exploitation et les abus sexuels soient intégrées à tous les aspects de notre réponse humanitaire.

Pourquoi la protection contre l'exploitation et les abus sexuels est-elle essentielle dans le travail humanitaire ?

La protection contre l'exploitation et les abus sexuels est fondamentale pour maintenir la confiance des communautés que nous servons. Sans cela, nous risquons d'être perçus non pas comme des protecteurs, mais comme des menaces potentielles.

Cela influence également le sérieux avec lequel les donateurs et les partenaires considèrent nos engagements. Le respect des principes de protection contre l'exploitation et les abus sexuels garantit la responsabilité, protège les droits humains et renforce notre crédibilité.

Il ne s'agit pas seulement d'une exigence politique : c'est une obligation morale et professionnelle ancrée dans des cadres internationaux tels que les directives de l'ONU et du CPI.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce rôle ?

Ce que j'apprécie le plus, c'est de faire une différence concrète dans la vie des gens en protégeant leur dignité et leurs droits. Contribuer à forger une culture de respect et de responsabilité est gratifiant.

J'aime également encadrer mes collègues, animer des discussions et sensibiliser à la protection contre l'exploitation et les abus sexuels. Ces interactions conduisent souvent à des changements significatifs.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Les différences culturelles peuvent être difficiles à surmonter, surtout lorsque les normes professionnelles entrent en conflit avec les normes locales. Certains collègues peuvent initialement résister ou mal comprendre les messages relatifs à la protection contre l'exploitation et les abus sexuels.

Mais grâce à un engagement constant et respectueux, j'ai constaté une évolution des mentalités. Les gens comprennent que la protection contre l’exploitation et les abus sexuels est une question de protection – et non de surveillance – et qu’il s’agit de créer un environnement sûr et respectueux pour tous.

Un comportement éthique reflète nos valeurs et renforce l’impact de notre travail. Et lorsque nous respectons ces normes, tout le monde y gagne.

En savoir plus sur l’action des Nations Unies face à l’exploitation et aux atteintes sexuelles.