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 24 Juillet 2008

Swaziland : Les foires aux intrants dopent les récoltes

Face à la flambée des prix des denrées alimentaires, la FAO participe, dans les pays les plus éprouvés, à la mise en œuvre de mesures d'urgence visant à l'accroissement de la production alimentaire.

A titre d'exemple, au Swaziland, des foires commerciales d'intrants permettent aux agriculteurs pauvres d'obtenir de meilleures récoltes.

Les vastes champs cultivés qui s'étendent dans les plaines centrales du Swaziland laissent à penser que l'agriculture, dans ce petit royaume d'Afrique australe, est prospère et qu'elle procure non seulement assez de nourriture à la population mais permet aussi d'exporter en abondance certaines cultures comme le maïs ou la canne à sucre.

Mais plus à l'ouest, dans le Lowveld aride, de telles divagations s'effacent vite devant l'amère réalité, à savoir des étendues stériles résultant des conditions climatiques adverses et des conséquences de l'épidémie du VIH/sida. A cette situation s'ajoute la flambée des prix des produits alimentaires, des semences et des engrais, qui rend le défi encore plus difficile à relever pour les petits agriculteurs.

"Je crains que cela soit l'effet du changement climatique mondial," affirme Ben Nsibandze, président de l'Autorité de gestion des catastrophes naturelles du Swaziland (National Disaster Management Authority, NDMA), montrant le panorama de désolation. "A présent, on ne sait jamais quand il se mettra à pleuvoir ou si ce sera la sécheresse".

Une année catastrophique

L'an dernier, lors de la pire sécheresse en 15 ans et alors que le Swaziland enregistrait la plus basse récolte jamais connue, M. Nsibandze avait joué un rôle de taille en mobilisant une aide consistante en nature (nourriture, eau, services sanitaires et hygiéniques) pour 400 000 personnes.

La sécheresse avait également assombri le futur immédiat de milliers de petits agriculteurs. Leurs récoltes perdues, ils risquaient de commencer la nouvelle saison totalement démunis, sans réserves de semences et sans argent pour acheter d'autres intrants, notamment des engrais et des outils agricoles.

Aussi, la FAO a-t-elle aidé le gouvernement à organiser des foires commerciales pour fournir aux agriculteurs les intrants dont ils avaient un besoin urgent.

Depuis la fin des années 90, les foires commerciales d'intrants sont, pour la FAO, le moyen privilégié de stimuler la production agricole locale. Les agriculteurs y reçoivent des bons qui leur permettent d'acheter semences, engrais, outils et autres intrants disponibles. Les foires offrent, en fait, aux producteurs locaux un marché de semences de qualité et encouragent ainsi le commerce de détail agricole.

Cette initiative est financée par les Nations Unies à hauteur de 1,5 million de dollars, prélevés sur les ressources du Fonds central de réponse aux urgences (CERF), et par le Département de l'aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) pour un montant égal de 1,5 million de dollars.

En temps opportun

"En rendant autosuffisants les petits agriculteurs, nous leur permettons de se prémunir contre les effets des catastrophes, notamment les sécheresses", indique Jacqueline Chinoera, chargée de programme ECHO. "Notre but est d'assurer à chaque agriculteur la possibilité de cultiver pour sa propre subsistance."

Avec le soutien d'ECHO, la FAO a organisé 25 foires commerciales dans le centre et l'est du Swaziland entre octobre et novembre 2007, juste avant les semis. Sélectionnées par le gouvernement, quelque 20 000 familles éprouvées ont reçu des bons délivrés par la FAO pour acheter des semences, des engrais, des outils et d'autres intrants de leur choix.

(Extrait sonore : Martin Roest, du Service de communication et des médias à la FAO; propos recueillis par Maha Fayek)