Chronique ONU

SOIXANTE ET UNIÈME ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Quatrième Commission (politiques spéciales et décolonisation)

Coordonnée et rédigée par Jonas Hagen et Melissa Gorelick

Imprimer
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
L'article
La Quatrième Commission traite les questions de politiques spéciales qui ne sont pas abordées par la Première Commission ainsi que les questions de décolonisation. Tout en affirmant les résolutions sur la liberté et l'autodétermination des États, l'adoption du texte intitulé " Mise en œuvre de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés aux Nations Unies " a ajouté un nouveau point. En 2006, des actions difficiles spécifiques aux pays ont été menées. La Commission a longuement examiné la situation politique au Moyen-Orient et a adopté neuf résolutions sur les questions israélo-palestiniennes. " La Commission a pour tâche d'encourager toutes les parties à se conformer aux normes humanitaires internationales et des droits de l'homme et c'est le cas jusqu'à ce jour ", a indiqué le président de la Commission Madhu Raman Acharya, du Népal. Elle a également examiné des situations spécifiques dans des pays, comme le Sahara occidental et les petits États insulaires, et demandé des rapports sur les aspects environnementaux de la décolonisation, le contrôle du trafic de drogues et les secours après les catastrophes.


Désapprendre les conflits en étudiant la paix

L'Université de la paix fait son chemin

Nesrin Hannoun, de Jordanie, qui a travaillé dans le monde entier, est familière des expériences multiculturelles. Elle se rappelle sa surprise lors de son premier cours de maîtrise qu'elle a obtenue en 2004. " Nous étions 13 étudiants originaires de 12 pays différents ", a-t-elle dit, commentant la vaste diversité des voix qui composaient ce groupe. " Cela se faisait sentir dans les discussions. " Avec un total de 137 élèves venant de 37 pays inscrits en 2006 seulement, l'Université où Mme Hannoun a fait ses études diffère de la plupart. Mesurée en pourcentage, l'Université pour la paix (UPEACE), installée au Costa Rica, est une des écoles les plus diverses dans le monde.

En octobre 2006, la Quatrième Commission a adopté par consensus une résolution qui reconnaît les progrès importants réalisés par l'Université et demande le renforcement de la coopération entre UPEACE et les Nations Unies. " Avec les efforts accomplis pour revitaliser et renforcer l'Université, elle est aujourd'hui, plus que jamais, un centre international spécialisé dans l'éducation, la formation et la recherche sur toutes les questions liées à la paix et au conflit ", est-il stipulé dans le texte.

UPEACE a, évidemment, connu de nombreux changements depuis sa création. Mandatée en 1980 par l'Assemblée générale conformément à la résolution parrainée par le Costa Rica, la première nation à abolir l'armée, l'Université a pour vocation de promouvoir la paix et la tolérance dans le monde. En 2000, elle a proposé des cours à court terme et, il y a quelques années, a augmenté le nombre de bourses pour des programmes complets de troisième cycle. Pour que l'Université puisse rester apolitique et académique, elle a été dotée de sa propre Charte et s'est vue assurer une indépendance financière vis-à-vis des Nations Unies. Les enseignants et les élèves sont cependant fiers de faire de l'éthique des Nations Unies l'élément moteur de l'école.

Photo/Université pour la paix

" L'Université cherche à soutenir les objectifs de l'ONU " et ceux-ci sont un élément vital de la culture d'UPEACE, a souligné Mme Hannoun, qui travaille maintenant comme spécialiste des questions d'égalité des sexes à la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA). " Nous faisons partie de la vie [de l'ONU] et elle fait partie de la nôtre ", a reconnu George Tsaï, recteur adjoint d'UPEACE. Non seulement nous partageons les valeurs et les objectifs de l'ONU, mais les représentants de l'Université sont présents dans leurs organismes au Costa Rica, organisant parfois même des réunions et des événements de l'ONU. Les programmes d'études se sont également inspirés de la culture de l'ONU avec, à leur base, des études multiculturelles et des missions d'études pratiques. " Nous ne sommes pas une tour d'ivoire ", a-t-il dit en souriant.

La résolution a sa place dans la Quatrième Commission qui traite des questions de décolonisation et d'autodétermination politique. Les élèves diplômés des programmes d'UPEACE, qui comprennent le droit international, les droits de l'homme et l'éducation en matière d'égalité des sexes et de paix, font souvent carrière dans les régions colonisées, sortant d'un conflit ou nouvellement indépendantes. Dans le domaine des affaires internationales et, en particulier, dans les régions sortant d'un conflit, il est souvent essentiel de travailler en tenant compte des cadres sociaux et culturels. Balász Áron Kovács, un ancien étudiant d'UPEACE et actuellement administrateur de programmes à la Maison de la Liberté à Budapest, a dit qu'il avait appris à prêter attention aux particularités locales dans les cours d'études régionales. En Europe de l'Est, les attitudes sociales, qui sont lentes à changer, sont souvent des obstacles à la paix et à la stabilité qui sont ignorés, a-t-il ajouté. En Hongrie, par exemple, quatre groupes de jeunes nationaux représentant quatre partis politiques locaux s'affrontent parfois sur des aspects de la nouvelle démocratie du pays. Traiter directement avec ces groupes " demande un sens développé de la négociation ", a-t-il noté. Mme Hannoun est également d'avis que les cours pratiques et théoriques lui ont permis de mieux comprendre les questions régionales, en particulier quand un élève apporte une expérience professionnelle à ses études. " Cela vous oblige à réfléchir à ce que vous faites. "


Au début de 2004, l'UPEACE a acquis une reconnaissance internationale en réussissant un tour de force dans la communauté spécialisée dans l'éducation pour la paix. Le Ministère de l'éducation supérieure du Nigeria a intégré en tant que matière obligatoire le programme régional Afrique de l'Université dans son programme d'études de premier cycle. Une introduction à la paix et au conflit en Afrique de l'Ouest fera également partie du programme d'études des 54 universités nigérianes et 120 bibliothèques universitaires ont reçu des ressources et du matériel d'enseignement. Selon la résolution, le programme Afrique d'UPEACE cherche également à finaliser des accords de partenariat avec l'Union africaine.

Alors qu'UPEACE se consacre de plus en plus aux programmes régionaux, M. Tsai estime qu'elle continuera d'inciter d'autres institutions à développer leurs propres programmes d'études sur la paix. En avril 2007, un programme sera proposé à l'Université réputée d'Ateneo de Manila, aux Philippines. Les étudiants y passeront le premier trimestre, passeront le deux¡ème sur le campus d'UPEACE au Costa Rica et retourneront à Manille pour terminer le troisième avec, comme objectif, de travailler dans les zones de conflit dans le pays. Pour M. Tsai, l'avenir d'UPEACE est de travailler avec des organismes extérieurs - ce qu'il appelle l'" effet multiplicateur ". " Nos étudiants peuvent avoir un impact important. Mais toucher des millions de personnes, alors ça c'est vraiment formidable. "

 
 
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
Copyright © Nations Unies
Retour  Haut