Chronique ONU

LA FIFA ET LES NATIONS UNIES
ÉDUQUER LES PLUS DÉFAVORISÉS PAR LE SPORT

Par Andrea Sadecky

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L'article

Même si l'alliance stratégique entre la Fédération internationale de Football Association (FIFA) et les Nations Unies a été signée en 1999, les mots du Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, sont toujours pertinents : " Je suis très heureux d'annoncer un nouveau partenariat entre la seule organisation véritablement internationale - les Nations Unies - et le seul sport véritablement international - le football. " La nouvelle a suscité un grand élan d'espoir et, depuis, le nombre d'activités dans ce domaine n'a cessé d'augmenter.

Photo/FIFA

Le football n'est pas seulement un sport universel, il est aussi un élément unificateur et d'intégration. Les programmes d'aide qui exploitent ce pouvoir permettent à des personnes issues d'horizons différents de trouver un terrain commun et une source d'encouragement. Par le biais de ce sport, même les membres de partis opposés dans des conflits ont l'occasion d'apprendre ensemble et de nouer des liens autour d'une activité neutre et unificatrice. C'est, en fait, une occasion de rencontrer d'autres gens en jouant au football ! L'ignorance et la peur de l'autre, souvent perçu comme une menace, sont au cœur de la majorité des conflits. Dès qu'un groupe trouve un terrain commun par le football, il se forge une identité qui va au-delà des différences religieuses ou ethniques. Le sport devient alors un outil d'intégration sociale et morale, ce que la FIFA cherche activement à encourager. Lorsque les populations locales cessent de croire en l'avenir et souffrent d'un manque d'enthousiasme, le sport a un rôle essentiel à jouer. Le football a le pouvoir de transmettre la joie, la passion et l'amitié et joue un rôle inestimable dans la vie quotidienne.

La responsabilité sociale de la FIFA n'est pas une promesse vide, et cela se manifeste quotidiennement au travers ses projets humanitaires. C'est pourquoi elle a décidé d'exploiter le pouvoir extraordinaire du football. Sous la direction de son Président, Joseph S. Blatter, elle s'est donné comme l'une de ses priorités d'aborder les questions sociales et humaines. Le football peut jouer un rôle central dans des domaines comme l'établissement de la paix, la lutte contre la discrimination, la promotion de la santé, la protection des droits des enfants et de nombreuses autres questions, notamment l'éducation.

Partout dans le monde, des millions de jeunes n'ont aucun espoir de vivre décemment parce qu'ils sont privés du droit à l'éducation. Dans les pays en développement, on estime que 120 millions d'enfants ne sont pas scolarisés. En revanche, un nombre important d'enfants et d'adolescents jouent au football dans les rues de leur ville, dans les camps de réfugiés ou sur des terrains de foot improvisés. M. Blatter tient à rappeler que " même à ce niveau, le football est beaucoup plus qu'un jeu ". Jouer au football est une activité positive que les jeunes intègrent dans leur vie, un moyen de promouvoir le règlement pacifique des conflits et un outil qui leur permet d'éviter le piège de la drogue, les comportements sexuels à risque et la violence. Les jeunes grandissent en jouissant d'une meilleure santé, ils sont en bonne condition physique et apprennent l'estime de soi. Le football est une école de la vie pour les jeunes, fondé sur des valeurs véritables, telles que la discipline, le respect et la solidarité.

Pour permettre aux jeunes d'envisager un avenir meilleur, la FIFA en tant qu'organisme sportif ne peut agir seule. Elle a donc recherché la coopération d'organisations spécialisées possédant un savoir-faire et une bonne connaissance de ces questions. Grâce à cette alliance stratégique, les activités sont centrées et efficaces. Un bon exemple est la collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), une institution qui collabore avec les organisations non gouvernementales (ONG), les entreprises du secteur privé et d'autres organismes. Ensemble, ils utilisent l'immense popularité du football afin d'inciter chaque enfant - à la fois les garçons et les filles - à aller à l'école.

L'UNICEF travaille aussi avec des footballeurs de renom pour attirer l'attention sur la situation des filles qui sont victimes de violences ou du travail forcé. En 2005, David Beckham, Ryan Giggs, Wes Brown et Ole Gunnar Solskjaer - des footballeurs très populaires - sont allés à Bangkok, en Thaïlande, où l'UNICEF met en œuvre un programme visant à la protection, à l'éducation et à la formation de fillettes qui n'ont parfois que cinq ans, dont certaines ont été victimes de violences ou du travail forcé. La campagne commune Allez les filles ! L'éducation pour chaque enfant illustre les efforts déployés au niveau mondial par la FIFA et l'UNICEF afin d'ouvrir de nouveaux horizons aux filles vivant dans les pays en développement.

L'action humanitaire commencée par la FIFA en 1999 avec divers programmes d'aide se poursuit de manière coordonnée et centrée dans le cadre du mouvement Football for Hope, qui est soutenu avec enthousiasme par la famille du football. Cet engagement comprend des projets de formation sur une base communautaire, des campagnes caritatives et de financement, des programmes pour fournir des équipements et une infrastructure, des projets de développement, des cours et des séminaires ainsi qu'une assistance institutionnelle et opérationnelle - qui sont tous motivés par une chose : la passion du sport. En 2006, environ 30 projets ont été incorporés au mouvement, notamment le programme Défenseurs du Chaco, qui fournit une aide à 1 200 enfants et jeunes en Argentine. Les cinq projets nationaux, dirigés par l'organisation Play Soccer, sont une autre initiative intéressante qui offre des activités récréatives de football faisant partie d'un programme plus vaste axé sur la santé, le développement physique et l'épanouissement social dont l'objectif est d'éduquer de manière informelle les jeunes de 5 à 14 ans, principalement des filles, vivant dans les communautés les plus vulnérables et les plus défavorisées du Ghana, du Malawi, du Sénégal, de l'Afrique du Sud et de la Zambie.

La FIFA apporte aussi son appui à un nouveau projet appelé Schools for Sport and Life, qui réintègre les enfants dans le système éducatif par le biais du football. Grâce à l'enthousiasme suscité par le sport, les jeunes peuvent être motivés pour travailler à l'école, assister régulièrement aux cours et ne pas abandonner leurs études. En 2005, la FIFA a fourni des équipements de football à des réfugiés soudanais vivant dans des camps du Haut Commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR) au Tchad et au Darfour. Depuis 1997, elle travaille également avec l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur son programme international pour l'abolition du travail des enfants, en particulier sur un projet axé sur l'industrie du football. Dans le cadre du projet, une campagne contre le travail des enfants a été mise sur pied à Sialko, au Sénégal. Grâce au programme d'éducation et de protection sociale et à la sensibilisation des enfants et de leurs parents, le travail des enfants a pratiquement disparu de Sialko. La FIFA et ses partenaires, en particulier Adidas, ont fourni 2 millions de dollars pour financer les trois premières phases du projet.

Dans le domaine de la responsabilité sociale, le Président de la FIFA prend ses engagements très au sérieux. Il a alloué 0,7 % des revenus de la Fédération pour mettre en œuvre les programmes. Pour atteindre ses objectifs, il a mis l'accent sur deux points stratégiques dans le travail de la Fédération. Le premier est de former un réseau de partenariat parmi les 207 associations membres de la FIFA, les institutions des Nations Unies, les ONG, les organismes de développement national et d'autres organisations. Il est impossible d'agir seul, l'assistance des institutions spécialisées est toujours nécessaire. Une collaboration fructueuse permet de mettre en œuvre les programmes communs pour le développement humain. Le partenariat est donc un concept essentiel dans l'approche de l'Association. Deuxièmement, la FIFA fixe des objectifs spécifiques pour toutes ses activités. " Tous nos programmes sont axés sur l'établissement de la paix, la lutte contre la discrimination, l'intégration sociale, la promotion de la santé et donnent la priorité à l'éducation et aux questions environnementales ", a déclaré M. Blatter. Grâce aux valeurs positives du football, la FIFA et ses partenaires contribuent à rendre le monde meilleur, en particulier pour les jeunes !

Biographie
Andrea Sadecky, une journaliste diplômée en sociologie de l'université de Genève, travaille actuellement au Bureau exécutif de la FIFA, à Zurich.
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