Chronique ONU

Unis pour les enfants, unis contre le sida

Par Sally Bolton

Imprimer
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
L'article
Jeanette Kagame, première dame du Rwanda, lors d'une conférence de presse organisée pour lancer la campagne de l'UNICEF " Unis pour les enfants, unis contre le sida ".

Toutes les 15 secondes dans le monde, un enfant est infecté par le VIH. Malgré les progrès récents réalisés en matière de traitement, des millions de personnes, en particulier des femmes, n'ont toujours pas accès aux médicaments pour réduire les risques de " transmission du VIH de la mère à l'enfant " qui, selon le Secrétaire général Kofi Annan, est " la forme la plus cruelle de l'infection ". En plus des personnes infectées, on estime que 15 millions d'enfants dans le monde ont perdu un parent ou les deux à cause du VIH/sida.

La nouvelle campagne du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), intitulée " Unis pour les enfants, unis contre le sida ", a pour but d'attirer l'attention mondiale sur les effets dévastateurs que la pandémie a eu sur les enfants. Lors du lancement de la campagne le 25 octobre 2005, au siège de l'ONU, à New York, Ann Veneman, directrice exécutive de l'UNICEF, a décrit ce que le sida signifie pour une génération de jeunes gens. " C'est une maladie qui leur a volé leur enfance, qui les a fait grandir trop vite, quand ils ont eu cette chance. " Dans tous les pays les plus touchés, où l'espérance de vie est passée de 60 ans à un peu plus de 30 ans, arriver à l'âge de 18 ans, ce n'est plus atteindre l'âge adulte mais l'âge mûr. Une campagne mondiale destinée à renforcer l'engagement à combattre le sida est cruciale, a-t-elle expliqué, parce que " l'ampleur du problème est phénoménale mais le rythme de la réponse est inadapté ".

La campagne " Unis pour les enfants, unis contre le sida " vise à prévenir la transmission de la mère à l'enfant, à fournir des traitements pédiatriques, à prévenir les infections parmi les adolescents touchés par le fléau. Elle permettra également de mettre en place des programmes urgents et soutenus, de lancer un appel à la mobilisation et de collecter des fonds pour limiter les effets de la maladie sur les enfants et d'aider à stopper sa propagation.

Les histoires de jeunes qui ont grandi au milieu de la pandémie illustre pourquoi l'éducation est d'une importance cruciale pour prévenir la transmission et briser les stigmates associés à la maladie. Fria Chia Iskandar a décrit ce à quoi elle a fait face lorsqu'elle a été testée séropositive. " Chez moi, j'était considérée comme un monstre. Cela a été une expérience douloureuse. Mes parents n'étaient pas consciemment cruels, ils ne savaient pas comment réagir. " À 23 ans, elle est actuellement coprésidente du Réseau Asie-Pacifique de personnes vivant avec le VIH/sida. Elle travaille pour briser les stigmates qui sont un fardeau de plus à supporter pour ceux qui sont infectés par le virus. " Les jeunes ont peur de se faire tester, de révéler leur condition aux médecins qui risquent de refuser de les traiter ", a-t-elle ajouté.
Livey van Wyk de Namibie, formée à l'éducation pour les pairs, a eu une expérience similaire quand elle a été diagnostiquée séropositive à l'âge de 17 ans. Contrainte par sa mère à aller vivre à la campagne chez sa grand-mère, la population locale s'était vivement opposée à sa présence et lui avait jeté des pierres. Selon elle, la lutte contre le sida est " un combat ardu lorsque les personnes infectées sont victimes de la stigmatisation et de la discrimination ". On fait croire aux jeunes " que le sida est une punition infligée à ceux qui adoptent des comportements en dehors des normes ", ce qui rend encore plus difficile la situation des personnes infectées face à la maladie.

La campagne de l'UNICEF offre une occasion de réaliser des progrès en menant des actions sur de multiples fronts. Depuis l'apparition du sida, il y a 25 ans, le monde fait face à la tâche urgente d'inverser la propagation du virus avant que la situation n'empire. " Nous avons été lents à répondre et ce que nous avons fait n'est pas suffisant ", a indiqué Jeanette Kagame, première dame du Rwanda. " Nous devons mener une action unie " parce que " la maladie n'attendra pas que nous comblions notre retard ".

Pour toute information complémentaire sur la campagne, visitez le site www.unicef.org/uniteforchildren/index.html

-Moins de 10 % des enfants orphelins ou vulnérables à cause du sida reçoivent un soutien;
-Moins de 10 % des femmes enceintes bénéficient des services de prévention de la transmission mère/enfant;
-Moins de 5 % des jeunes séropositifs reçoivent un traitement.

Les objectifs de la campagne de l'UNICEF,
d'ici à 2010 :

  1. Réduire de 25 % le pourcentage de jeunes dans le monde vivant avec le VIH/sida;
  2. Offrir à 80 % des femmes les services nécessaires pour prévenir la transmission du virus de la mère à l'enfant;
  3. Procurer un traitement pédiatrique contre le sida à
    80 % des enfants infectés; et
  4. Protéger et soutenir 80 % des enfants les plus touchés.

 


 
 
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
Copyright © Nations Unies
Retour  Haut