Chronique ONU
La Conférence mondiale des Présidents de Parlement
Par Anders B. Johnsson

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L'article
Les Présidents des parlements du monde se sont réunis au siège de l'ONU, du 7 au 9 septembre, à New York, à l'occasion de la Deuxième Conférence mondiale des Présidents de Parlement afin de présenter leur vision de la coopération multilatérale au centre de la politique internationale. L'institution parlementaire a en premier lieu un rôle à l'échelon national. Ces institutions constituent un ensemble divers, chacune gardant avec zèle sa propre indépendance et empreinte de traditions qui, dans certains cas, remontent à plus de mille ans.

Les présidents de parlement ont également un rôle à jouer à l'Assemblée générale des Nations Unies - et ce pour diverses raisons. La première est symbolique. La Conférence des Présidents a eu lieu une semaine avant le Sommet mondial 2005 auquel ont participé plus de 150 chefs d'État et de gouvernement. La présence des présidents a rappelé que les gouvernements démocratiques sont soumis à un examen détaillé de la part de leurs parlements et que toute décision de leurs dirigeants concernant la sphère internationale devra être débattue au parlement avant d'être mise en ouvre. Ensuite, leur présence en grand nombre témoigne d'une tendance de plus en plus marquée au sein des organisations internationales à inclure les parlements dans leurs activités. À l'heure où la réforme de l'ONU est à l'ordre du jour, on exprime de plus en plus ouvertement la nécessité d'exercer une surveillance démocratique plus étroite sur les activités des organisations internationales. Enfin, et plus important, cela reflète l'évolution de l'ordre du jour des parlements eux-mêmes.

La première Conférence mondiale des Présidents a eu lieu en 2000, à la veille du Sommet du Millénaire. Depuis, le monde a considérablement changé. De nouvelles tensions ont surgi, sous des formes souvent destructrices. De part et d'autre, des appels ont été lancés pour renforcer la gouvernance mondiale ainsi que les garanties démocratiques. Les parlements sont directement concernés par ces appels. Comment ces intentions peuvent-elles être traduites dans la réalité ? Bien entendu, les opinions diffèrent sur ce point. Certains prônent la création d'une assemblée parlementaire mondiale auprès de l'Organisation des Nations Unies, composée de délégués des parlements nationaux, élus directement ensuite, qui serait chargée d'examiner ses activités.

Le point de vue de l'Union interparlementaire (UIP), organisatrice de la Conférence, est plus modéré : la création d'une assemblée parlementaire aux côtés de l'Assemblée générale gouvernementale existante n'a aucun sens du point de vue pratique comme politique. Ce qu'il faut, c'est assurer une coopération plus étroite, plus systématique et soutenue entre les parlements nationaux et les Nations Unies, dans leur ensemble. Pour ce faire, les membres de parlements auxquels le travail dans les instances parlementaires ou les commissions spéciales a donné l'expertise pour traiter des questions internationales spécifiques, doivent s'associer aux institutions multilatérales pour mettre en place des accords. Ce n'est que de cette façon, estiment les présidents, que les parlements pourront exercer un certain contrôle parlementaire sur les institutions internationales. Le rôle de l'UIP est de mobiliser les parlementaires et de s'assurer que cette interaction avec les Nations Unies ait lieu. Les présidents ont déclaré que l'heure était venue de créer un partenariat stratégique entre l'organisation mondiale des parlements - l'UIP - et les Nations Unies.

En plus du débat formel, d'autres événements ont eu lieu. Un groupe a débattu de la question des parlements et de leurs relations avec l'ONU, ce qui a permis de développer des idées qui ont été présentées à la séance plénière. Un autre a traité des parlements et de la démocratie, examinant dans quelle mesure les parlements remplissent efficacement leur rôle comme garants de la démocratie, et a étudié le projet de l'UIP visant à établir un ensemble de bonnes pratiques tirées des procédures parlementaires existantes dans le monde, que les autres parlements pourraient être invités à imiter et à suivre.

La Deuxième Conférence mondiale a également fourni une occasion de faire le point sur les progrès réalisés depuis la Première conférence en 2000 lorsque les orateurs ont appelé tous les gouvernements et l'UIP à « donner une dimension parlementaire à la coopération internationale ». Selon eux, « les parlements incarnent la souveraineté populaire et peuvent, en toute légitimité, contribuer à exprimer la volonté des États dans l'arène internationale ». Dans quelle mesure cela s'est-il traduit dans la réalité ? Un rapport détaillé sur « la participation parlementaire aux affaires internationales » a tenté de donner un élément de réponse. Deux aspects ont été particulièrement frappants : l'énergie que les parlements ont consacrée dans une grande variété d'activités internationales, et l'absence d'un facteur unificateur axant les travaux vers un objectif unique.

Selon les orateurs, l'UIP doit jouer un rôle actif entre l'ONU et les parlements du monde. Cette interaction, ont-ils dit, doit être une coopération fluide, bénéfique pour les deux organisations, où l'immense base de connaissances offerte par l'ONU pourrait être partagée avec les représentants élus tout en faisant entendre la voix des peuples et leurs aspirations à l'ONU.
Biographie
Anders B. Johnsson est secrétaire général de l'UIP depuis juillet 1998. Auparavant, il a été secrétaire adjoint, chargé de développer des activités pour promouvoir et renforcer la démocratie parlementaire. Il est également spécialiste dans les domaines du droit international et des organisations internationales, du droit des réfugiés et des droits de l'homme, ainsi que de la diplomatie parlementaire et de la coopération.
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