Chronique ONU
Message du Secrétaire général
« Attelons-nous à la tâche, avec confiance et détermination »

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L'article
Nous sommes réunis aujourd'hui à la fin d'une semaine historique pour l'Organisation des Nations Unies. Jamais, au cours des 60 ans d'histoire de l'Organisation, des progrès n'auront été accomplis en même temps sur un front aussi large.

Nous n'avons pas tout réalisé - après tout, nous étions ambitieux et nous avions placé la barre très haut. Mais en nous attaquant globalement à une série de questions, nous avons certainement accompli beaucoup de choses.

L'adoption de stratégies de lutte contre la pauvreté et la maladie, la création d'un nouveau mécanisme pour remporter la paix dans les pays ravagés par la guerre et l'engagement à agir collectivement pour empêcher le génocide font partie des avancées réalisées au Sommet. Des progrès tangibles ont aussi été accomplis en matière de terrorisme, de droits de l'homme, de démocratie, de gestion du Secrétariat, de maintien de la paix et d'interventions humanitaires.

Il nous faut maintenant passer à une nouvelle tâche et donner effet ce qui a été décidé, en continuant de chercher à surmonter les différends qui subsistent. Le Document final du Sommet nous impose de nouvelles responsabilités à chacun de nous, individuellement, et à nous tous, collectivement. De nombreux points doivent être complétés au cours de la soixantième session de l'Assemblée générale.

Permettez-moi de vous rappeler quelques-uns des points importants de notre programme de travail ainsi que ce que chacun de nous doit faire pour les réaliser dans les délais. Tout d'abord, la réforme de la gestion. Le Document final du Sommet donne le feu vert à de vastes réformes de gestion qui doivent rendre le Secrétariat plus efficace et plus responsable. Je diligenterai ce programme de réformes. Afin d'encourager la responsabilité, après avoir fait exécuter un examen détaillé et indépendant de notre système de contrôle et de gestion, je présenterai un schéma de comité indépendant d'audit du contrôle. Je présenterai aussi sous peu une description détaillée du bureau indépendant des questions d'éthique que je me propose de créer, qui sera chargé de défendre ceux qui tirent la sonnette d'alarme et d'assurer une plus grande transparence financière.

Deuxièmement, nous devons renforcer notre mécanisme dans le domaine des droits de l'homme. Le Haut Commissaire aux droits de l'homme poursuivra l'exécution de son plan d'action et vous vous êtes engagés à l'aider à renforcer ses services et à doubler son budget. Vous êtes également convenus de renforcer les organismes créés en vertu d'instruments relatifs aux droits de l'homme.

Et surtout, vous avez décidé de créer un conseil des droits de l'homme. Le Président Eliasson a besoin de votre soutien sans réserve pour conduire les négociations en vue de parachever, dans les prochains moins, un accord sur les points importants. Il nous faut un conseil des droits de l'homme qui commande le respect et obtienne des résultats.

Troisièmement, nous devons aller de l'avant pour ce qui est du terrorisme. Pour la première fois, une condamnation sans nuance du terrorisme, « sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu'en soient les auteurs, les lieux et les buts », a été prononcée au Sommet par tous les États Membres. Comme vous en êtes convenus, vous devez partir de cette proposition simple et vous en servir pour achever une convention générale contre le terrorisme dans l'année à venir.

Quatrièmement, il nous faut mettre en place et faire fonctionner la Commission de consolidation de la paix. Presque toutes les modalités essentielles sont maintenant arrêtées. La tâche qui vous attend durant les quelques prochains mois est de donner sa forme définitive à la Commission et de la rendre opérationnelle. La mienne est de constituer un petit bureau d'appui et un fonds permanent pour financer son action.

Cinquièmement, et ce point est particulièrement important, nous devons honorer nos engagements relatifs au développement. À la fin de cette semaine, il ne fait plus le moindre doute que les Objectifs du Millénaire pour développement bénéficient d'un appui universel. Nous nous trouvons avec l'ambitieux engagement de dégager 50 milliards de dollars supplémentaires par an pour la bataille du développement, en l'espace de cinq ans.

Tous les pays en développement sont maintenant tenus par l'engagement de formuler, et de commencer à mettre en ouvre, au plus tard l'an prochain, une stratégie nationale suffisamment audacieuse pour atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, et notamment les OMD d'ici à 2015. D'autre part, il incombe maintenant aux pays développés de tenir leurs promesses de stimuler le financement du développement et d'alléger les dettes des pays en développement.

Sixième point, nous devons continuer de travailler à la réforme du Conseil de sécurité. Les dirigeants du monde entier sont d'accord pour considérer que le Conseil de sécurité doit être réformé sans tarder, parce que c'est - et je les cite - « un élément central de la réforme générale de l'Organisation que nous menons ». Ils ont demandé un examen avant la fin de l'année des progrès accomplis dans cette voie.

Septième point, nous devons d'urgence commencer à rectifier nos erreurs regrettables en matière de non-prolifération et de désarmement nucléaires. À deux reprises cette année, à la Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité et à présent, au Sommet, des mois de négociations ont abouti au silence.

Et pourtant, les risques de prolifération et de terrorisme catastrophique ne cessent d'augmenter, et les enjeux sont trop importants pour que nous continuions à nous laisser glisser sur la pente dangereuse de la diplomatie du quitte ou double. Tâchons plutôt ensemble de renforcer les trois piliers du régime : non-prolifération, désarmement et utilisations pacifiques. J'encourage la Norvège, l'Australie, le Chili, l'Indonésie, la Roumanie, l'Afrique du Sud et le Royaume-Uni à poursuivre leurs efforts pour trouver un moyen d'aller de l'avant.

Dès lors, attelons-nous à la tâche, avec confiance et détermination. Si nous tenons les promesses que nous avons faites cette semaine, nous aiderons à sauver des millions de vies et donnerons espoir à des milliards de gens. Ce serait là un succès qui viendrait fort à propos pour marquer le soixantième anniversaire de l'Organisation et un tremplin pour faire mieux encore dans les années à venir.
Extraits de l'allocution du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, à l'occasion de l'ouverture du débat général de la soixantième session de l'Assemblée générale, suite au Sommet mondial 2005.
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