Chronique ONU
Message du Secrétaire general
« Nous devons tirer parti au maximum
des possibilités »

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L'article
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Il y a cinq ans, l'Assemblée générale m'a demandé un rapport sur les progrès réalisés en ce qui concerne l'application de la Déclaration du millénaire et avait décidé d'en discuter lors du sommet qui aura lieu en septembre à New York. Franchement, je ne pense pas qu'un simple examen des progrès réalisés puisse rendre justice à la situation mondiale actuelle. Je considère qu'il y a un certain nombre de décisions qu'il nous faut prendre de toute urgence dans les domaines du développement, de la sécurité et des droits de l'homme et qu'il y a également des modifications à apporter à la structure de l'ONU elle-même si nous souhaitons pouvoir tirer parti au maximum des possibilités qui s'offriront à nous au cours des dix années à venir et sauver des millions de personnes de la mort et de catastrophes.

Si les gouvernements acceptent les décisions que je suggère dans ce rapport, je crois que nous pourrons dans les dix prochaines années renverser les tendances actuelles en ce qui concerne le sida et le paludisme. Nous aurons également la possibilité de mieux endiguer la propagation de nouvelles maladies infectieuses, qu'elles soient naturelles ou anthropiques. Nous pourrons aussi éviter que des terroristes commettent de nouveaux attentats au moyen d'armes nucléaires ou radiologiques. Nous pourrons empêcher que des pays comme Haïti, l'Afghanistan ou la Sierra Leone ne plongent à nouveau dans le chaos. Nous aurons également de meilleures chances de mieux nous entendre sur la façon de traiter des régimes comme celui de Saddam Hussein. Nous pourrons aussi édifier une Organisation des Nations unies qui soit beaucoup plus en mesure d'agir de façon efficace grâce à un Conseil de sécurité renforcé et à un nouveau Conseil des droits de l'homme, qui jouira d'une grande autorité dans ce domaine. Ces deux conseils travailleront en étroite coopération avec les organisations régionales afin de mettre un terme aux grands crimes politiques commis à l'encontre de populations innocentes, tels que ceux dont nous sommes témoins au Darfour. »

Ce rapport [Pour une liberté plus grande : vers le développement, la sécurité et les droits de l'homme pour tous] est un programme d'action sur lequel je travaille depuis maintenant deux ans. Son objectif est que les engagements pris en matière de lutte contre la pauvreté portent leurs fruits. Ce rapport vise à guérir les blessures infligées à la communauté internationale par la guerre en Irak. Il vise également à restaurer la crédibilité de l'ONU, qui doit prendre la tête du combat mené en faveur des droits de l'homme. En le publiant maintenant, je donne la possibilité aux dirigeants de la planète de l'examiner au cours des six prochains mois et d'en débattre avec leur population dans l'espoir qu'ils soient prêts à prendre les décisions qui s'imposent lorsqu'ils seront ici à New York.

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Je tiens à dire que je trouve l'évolution récente encourageante [concernant l'augmentation de l'aide au développement, qui doit atteindre 0,7% du produit national brut]. Quelque cinq pays d'Europe ont déjà atteint cet objectif et de nombreux autres donateurs se sont entendus sur un calendrier permettant de l'atteindre. [.]

Nous progressons donc vraiment dans la bonne direction. [.] Mais il n'est pas suffisant d'augmenter l'aide au développement. Il faut faire l'effort de dépense aussi au début pour pouvoir réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement d'ici 2015. [.] Il est évident que c'est aux gouvernements et aux populations des pays qu'il incombe de décider du niveau de l'aide au développement qu'ils souhaitent fournir, mais en tant que Secrétaire général, et sachant les problèmes que connaît le monde, j'encourage et j'exhorte toujours tous ceux qui ont les capacités nécessaires à faire preuve de la plus grande générosité possible. Je pense que les peuples du monde voudraient apporter leur aide. Ils l'ont montré pendant toute la crise du tsunami. Personne n'a eu à le leur demander.

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Je crois que l'argument qui est présenté dans ce rapport est très clair. Nous vivons dans un monde interdépendant, un monde où nous devons faire face à de nombreuses menaces, à de nombreux défis, des menaces qu'aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut relever seul. Et nous devons travailler ensemble pour résister à ces menaces, qu'il s'agisse du terrorisme, de la prolifération nucléaire ou de la dégradation de l'environnement, et de la pauvreté qui entraîne l'effondrement des États. Nous savons tous que ne pas tenir compte des problèmes des États défaillants, cela crée des problèmes qui ensuite reviennent vous perturber. [.] Je crois que l'effort collectif que nous faisons tous, travaillant ensemble, est dans l'intérêt national de tous les États Membres individuellement. Je dirai que sur la question du développement de la démocratie et des droits de l'homme, nous avons pour mandat d'aider les gouvernements qui essaient de renforcer leurs propres institutions pour améliorer leurs pratiques démocratiques et pour réformer leurs structures en matière de droits de l'homme. Nous surveillons les élections lorsque les gouvernements nous le demandent.

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Les réformes proposées nécessitent des ressources. J'ai en effet indiqué dans mon rapport qu'un certain nombre de promesses avaient été faites et n'avaient pas été tenues, mais j'ai également dit que je sentais actuellement un nouvel esprit, notamment dans le domaine du développement économique, et une volonté de participation des gouvernements, la volonté d'en faire plus. Plusieurs gouvernements européens ont indiqué qu'ils étaient prêts à augmenter leur aide publique au développement [et] étudient plusieurs options, notamment la fourniture de ressources importantes par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, probablement. On a réfléchi à de nouveaux schémas de financement.[.] Donc, il y a bien un changement d'esprit et si nous travaillons efficacement avec tous, nous devrions pouvoir amener chacun à travailler avec nous pour concrétiser tous les engagements pris et les promesses faites.
Extraits d'une conférence de presse donnée par le Secrétaire général au siège des Nations Unies le 21 mars 2005 lors de la publication de son rapport
Pour une liberté plus grande : vers le développement, la sécurité et les droits de l'homme pour tous
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