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République centrafricaine

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L'article
Connue pour ses forêts vierges et ses mines d'or, de diamants et d'uranium, la République centrafricaine risque aujourd'hui de perdre ses trésors. Depuis son indépendance de la France en 1960, elle est devenue l'un des pays d'Afrique ayant connu les bouleversements les plus importants causés par l'instabilité politique et l'effondrement des services de santé.

Le général, François Bozizé, a dirigé une armée de rebelles qui a pris Bangui, la capitale, l'année dernière, après avoir renversé le Président élu, Ange-Félix Patassé, en mars 2003. Aujourd'hui, des institutions transitoires ont été établies et des élections sont prévues en janvier 2005. Mais la République centrafricaine fait face à de graves difficultés financières, où d'importants progrès ont été réalisés vers la restauration de l'ordre constitutionnel. La paix risque d'être compromise ou rompue. Un soutien international est crucial pour stabiliser la situation.

Cependant, dans une lutte politique pour le pouvoir, des milices armées étrangères et des forces armées régulières se sont affrontées à l'extérieur de la ville, indique le rapport présenté par Ramiro Lopes da Silva, envoyé spécial des Nations Unies en République centrafricaine, forçant des dizaines de milliers de réfugiés à fuir au Tchad. Le Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (HCR) a enregistré 42 000 réfugiés centrafricains au Tchad durant la période 2002-2003. Le rapport indique également que la détente politique actuelle a un impact limité sur la vie quotidienne des Centrafricains, particulièrement ceux vivant dans les régions rurales, en raison de la remise sur pied extrêmement lente de l'administration et des services et des attaques de bandits armés dont le nombre ne cesse d'augmenter.

La République centrafricaine figure parmi les 174 pays les plus pauvres du monde, 95 % de sa population vivant avec moins de 2 dollars par jour. Le problème s'est aggravé par le manque de soutien financier pour stabiliser la transition et assurer le développement économique du pays. L'ONU a seulement recueilli 700 000 dollars sur les 16,5 millions qu'elle avait demandés en novembre 2003. Selon le rapport, l'une des raisons est due au fait que ce pays n'est pas perçu comme ayant une « importance stratégique », étant isolé à la fois parce qu'il est enclavé et parce qu'il n'a que deux missions diplomatiques. « Tous les ingrédients sont réunis pour causer une catastrophe humanitaire majeure en République centrafricaine », a indiqué M. Lopes da Silva dans son rapport. Actuellement, le pays est un « milieu de culture » pour des épidémies telles que le paludisme, le choléra, la rougeole et la méningite, en plus d'un nombre de plus en plus important de personnes séropositives. Selon le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), la couverture vaccinale contre la rougeole était de 37 % en 2002 et a chuté encore plus bas avec huit flambées épidémiques en 2003. Environ 2 millions de dollars sont nécessaires pour financer les projets de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'UNICEF, qui comprennent la reprise d'un programme de vaccination étendu et la remise sur pied du système de santé pour les femmes et les enfants.

Le secteur agricole du pays est également gravement touché par le coup d'État de 2002-2003. Le premier a eu lieu en octobre à la fin des récoltes. De violents incidents ont gagné les régions rurales au Nord de Bagui, régions agricoles les plus peuplées et les plus riches, interrompant les récoltes et faisant perdre une deuxième saison de récoles, indique le rapport.

Le soutien logistique et financier aux forces de sécurité de l'ONU et à l'armée nationale ne suffit pas à restaurer la sécurité dans le pays. Selon le rapport, « il est nécessaire de continuer à informer le monde de l'évolution de la situation en République centrafricaine ».
  -Namrita Talwar
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