Chronique ONU
Actualité/Maintien de la paix
Les opérations de maintien de la paix font face à des défis importants
Par Consuelo Remmert

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L'article
Photo ONU
Partout dans le monde, les activités de paix et de sécurité de l'ONU ont été centrées sur la prévention et la résolution des conflits ainsi que sur l'assistance après les conflits. En 2004, ces opérations feront face à de nombreux défis liés entre eux, tels que le désarmement, la démobilisation et la réinsertion; l'aide humanitaire; la mise en place des institutions; le renforcement de l'état de droit; l'assistance électorale dans les situations d'après-conflit et les activités de déminage. Ce travail est souvent dangereux et, l'année dernière, 86 personnels civils et en uniforme ont perdu leur vie en travaillant dans les opérations humanitaires et de maintien de la paix. À la mi-juin, les Nations Unies géraient seize opérations de maintien de la paix réparties sur trois continents, ce qui représente approximativement un déploiement de 60 000 personnels militaires et de police civile. Le nombre des opérations a considérablement augmenté, ce qui poussera le système de l'ONU jusqu'à la limite de ses capacités.

MOYEN-ORIENT
Se félicitant de la fin de l'occupation en Irak, le Conseil de sécurité a accueilli favorablement le transfert anticipé du pouvoir au gouvernement intérimaire « entièrement souverain et indépendant » qui assumera la pleine responsabilité et la pleine autorité dans le pays, tout en condamnant la violence qui persiste. Dans une déclaration à la presse lue par le Président du Conseil Lauro L. Baja, Jr. des Philippines, les membres ont également souligné le calendrier proposé pour la transition politique, la possibilité d'une conférence internationale et « le rôle de premier plan des Nations Unies pour aider le gouvernement intérimaire à mettre en ouvre le processus politique » en vue des élections qui devraient avoir lieu fin janvier 2005 au plus tard. « Les membres du Conseil demandent à tous les Irakiens d'assurer une mise en ouvre pacifique et intégrale de ces accords », a déclaré M. Baja, ajoutant que tous les États et toutes les organisations pertinentes étaient également appelés à soutenir le gouvernement intérimaire au cours du processus.

Le 8 juin, le Conseil a adopté à l'unanimité la résolution 1546 (2004), approuvant le calendrier prévu pour la transition politique, où l'Autorité provisoire de la coalition (CPA) remettra la souveraineté irakienne au gouvernement intérimaire de l'Irak le 30 juin, date à laquelle la CPA cessera d'exister. À la demande du gouvernement intérimaire, la force multinationale restera en Irak et, si l'Irak le demande, le mandat pourra être réexaminé ou pourra prendre fin avant la date d'expiration prévue en décembre 2005. La résolution donne également aux Irakiens l'autorité sur les revenus des produits pétroliers et de gaz, le Conseil international consultatif et de contrôle poursuivant ses activités de contrôle.

Selon la résolution, les Nations Unies apporteront leur aide à la convocation d'une conférence nationale, à l'organisation des élections avant janvier 2005 et à la rédaction d'une constitution. Selon le Secrétaire général, la résolution a été une « expression authentique » de la volonté de la communauté internationale « d'unir à nouveau leurs efforts après les divisions de l'année dernière et d'aider le peuple irakien à prendre en main son propre destin politique, dans la paix et la liberté, sous l'égide d'un gouvernement souverain de son choix ».

Le rapport de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Irak a été publié le 4 juin, documentant les violations présumées et recommandant des mesures pour y mettre fin.

En réponse aux allégations de la presse concernant la corruption du programme Pétrole contre nourriture, M. Annan a établi en avril 2004 un groupe d'enquête indépendant. Créé en 1996 pour réduire l'impact des sanctions, le programme a permis au pays d'utiliser une partie de ses revenus pétroliers pour le secours humanitaire, venant en aide à 27 millions d'Irakiens. Un Comité du Conseil de sécurité, qui comprenait ses quinze membres, a été chargé d'en contrôler la gestion. Le Secrétaire général a dit qu'il sanctionnera sévèrement toute personne qui sera reconnue coupable de fraudes.

Préoccupé par la démolition récente d'habitations dans le camp de réfugiés de Rafah, dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité a appelé Israël à respecter ses obligations conformément au droit humanitaire international. Il a adopté une résolution exprimant sa profonde inquiétude concernant la situation humanitaire des Palestiniens qui se sont retrouvés sans abri dans la région de Rafah, et a demandé une assistance d'urgence. Selon l'ONU, en mai 2004, 3 451 Palestiniens ont été laissés sans abri.

AFRIQUE CENTRALE
Le 21 mai, le Conseil de sécurité a établi l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) pour soutenir le pays dans la mise en ouvre de l'Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation. Créée pour une période initiale de six mois, l'Opération a été déployée le 1er juin et comprend 5 650 personnels militaires, policiers et personnels civils. L'ONUB, en coopération avec la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), surveille les mouvements transfrontaliers des éléments armés et du trafic d'armes. Elle apporte également son appui au désarmement des milices, forme la police nationale burundaise, encourage le respect des droits de l'homme et de l'état de droit et aide à l'organisation d'élections. Selon le Secrétaire général, l'ONUB est une « occasion unique qui permet de poursuivre la réconciliation nationale et de faciliter la préparation aux élections nationales ».

Une équipe de la Commission des droits de l'homme l'ONU a été envoyée en République démocratique du Congo (RDC) pour enquêter sur des allégations concernant des violations des droits de l'homme dans la ville de Bukavu, à l'Est du pays. Contrairement aux allégations, aucune preuve n'a confirmé l'existence d'un génocide pendant les insurrections qui ont commencé le 26 mai 2004.

Des soldats insurgés dirigés par des mutins étant toujours présents dans l'Ouest de la RDC, le gouvernement transitoire a créé sa propre force armée de 20 000 soldats dans la région, a indiqué le 12 juin le Représentant spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs. L'insurrection, dirigée par le général dissident Laurent Nkunda et le colonel Jules Mutebutsi, est la plus grave crise qu'ait connue le gouvernement de Kinshasa, qui a été intensifiée par la rhétorique belliciste de la RDC comme de son pays voisin le Rwanda, a expliqué le chef de la Mission, Lacy Swing. Craignant une reprise des combats dans l'Est du pays, plus de 30 000 réfugiés ont rejoint le Burundi.

CORNE DE L'AFRIQUE
Le Secrétaire général a récemment demandé à l'Érythrée et à l'Éthiopie de participer de manière constructive à la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE). Il a exprimé son inquiétude face aux attaques verbales dont sont victimes les membres de la mission et aux restrictions qui leur sont imposées, ce qui pourrait mettre la vie du personnel de l'ONU en danger et limiter son champ d'action. Il a ajouté qu'il espérait que les gouvernements des deux pays fourniront à la MINUEE la liberté de mouvement et la coopération nécessaire pour mener à bien son mandat, en conformité avec les Accords d'Alger signés en décembre 2000 et la résolution du Conseil de sécurité.

La Somalie est également à l'ordre du jour du Secrétaire général, lequel a demandé aux leaders locaux de montrer leur volonté politique pour promouvoir la réconciliation et l'établissement d'un gouvernement fédéral transitoire d'ici à la fin juillet 2004. M. Annan a conseillé au Conseil de sécurité l'établissement d'un groupe de surveillance de l'embargo sur les armes pour accélérer le processus.

À la mi-juin, le Conseil a approuvé la proposition de M. Annan d'envoyer une équipe au Soudan avant l'envoi de la mission politique prévue. La signature d'un accord de paix qui mettrait fin à la longue guerre civile dans le Sud du pays semble sur la bonne voie. Le Conseil est prêt à envisager la création d'une opération de soutien à la paix pour permettre la mise en ouvre d'un accord de paix complet. Le Secrétaire général nommera Jan Pronk (Pays-Bas) comme Représentant spécial au Soudan et chef de l'opération.

Le 21 juin, M. Annan a déclaré que tout accord de paix dans le Sud du Soudan serait fragile tant que la crise humanitaire au Darfour ne sera pas résolue. Le Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies estime que plus de 150 000 réfugiés ont rejoint le Tchad pour échapper aux atrocités commises au Darfour par les milices alliées du gouvernement, connues sous le nom de « Janjaweed ». On estime qu'un million de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays depuis le début de l'année. Le Rapporteur spécial sur les exécutions extra-judiciaires, sommaires et arbitraires, Asma Jahangir, a visité le Soudan pendant treize jours et a été « alarmé par la gravité des abus des droits de l'homme perpétrés » dans ce pays. Les institutions de l'ONU sont mieux à même de distribuer la nourriture et de fournir des abris aux personnes déplacées et aux réfugiés. Cependant, la saison des pluies a rendu les routes impraticables, ralentissant les opérations de secours et créant des conditions propices aux maladies infectieuses, comme la rougeole et le paludisme.

AFRIQUE DE L'OUEST
Du 20 au 29 juin, 14 membres du Conseil de sécurité ont participé à une mission d'enquête dans sept pays de l'Afrique de l'Ouest pour observer les opérations de maintien de la paix en Côte d'Ivoire, au Liberia et en Sierra Leone, ainsi qu'au Ghana, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Nigeria.

En Côte d'Ivoire, les membres du Conseil ont demandé aux signataires de l'accord de paix de Linas-Marcoussis, conclu en mai 2003, de poursuivre le processus de réconciliation nationale. L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a été créée le 4 avril 2004 pour surveiller l'accord de paix.

Le gouvernement transitoire libérien a demandé au Conseil de sécurité de lever les sanctions imposées en 2003 sur le bois d'ouvre et les diamants. Cependant, le 17 juin, le Conseil n'a pas donné suite à la demande et a rétabli un groupe d'experts pour enquêter sur leur application. Selon leur rapport, les sanctions ont considérablement contribué à mettre fin aux conflits armés au Liberia, grâce à la mise en place d'un régime de certification des diamants bruts par le gouvernement transitoire - une condition pour la levée des sanctions. La Mission des Nations Unies au Liberia (MINUL) a été créée en septembre 2003 par le Conseil de sécurité après la signature d'un Accord de paix complet pour surveiller sa mise en ouvre et soutenir le gouvernement transitoire.

Le retrait progressif de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), créée par le Conseil de sécurité en 1999 pour aider à l'application de l'Accord de paix de Lomé, se poursuit. La Mission procède progressivement au transfert des responsabilités des questions de sécurité au gouvernement.

Le 17 juin, le Conseil de sécurité s'est facilité de la formation d'un nouveau gouvernement et d'une nouvelle Assemblée nationale par la Guinée-Bissau, ainsi que des progrès vers l'organisation d'élections présidentielles en mars 2005. Ce pays est néanmoins confronté à une grande faiblesse structurelle, avec une crise économique et sociale persistante. Le Conseil a également félicité le Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BANUGBIS) et d'autres bureaux de l'ONU pour leur travail dans le pays.

ASIE ET PACIFIQUE
Le 21 juin, Jean Arnault, chef de la Mission des Nations Unies en Afghanistan (MINUA), a exhorté l'Organisation du Traité Atlantique Nord (OTAN) à assurer la stabilité dans la région lors des élections présidentielles et parlementaires prévues en septembre. Malgré un environnement instable en matière de sécurité, l'inscription des électeurs se poursuit, indiquant le désir profond des Afghans de participer à la vie politique de leur pays. Les dirigeants afghans ont demandé l'aide de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime pour rédiger les lois nationales contre le terrorisme et la criminalité internationale organisée. L'Afghanistan est le plus grand producteur d'opium au monde.

Le 19 mai, la Mission d'appui des Nations Unies au Timor-Leste (MANUTO) a procédé au transfert des responsabilités en matière de sécurité au gouvernement de la plus jeune nation et de la plus jeune démocratie. Le 25 mai, le Secrétaire général Kofi Annan a nommé Sukehiro Hasegawa du Japon, représentant spécial et chef de la MANUTO, en remplacement de Kamalesh Sharma d'Inde. Avant cette nomination, M. Hasegawa était Représentant spécial adjoint au Timor-Leste et Coordonnateur résident des Nations Unies et Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement.

Europe
Le Secrétaire général a nommé Søren Jessen-Petersen du Danemark pour remplacer Harri Holkeri dans les fonctions de représentant spécial au Kosovo et de chef de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK). La police des Nations Unies dans le pays a arrêté environ 270 personnes lors des affrontements meurtriers qui ont eu lieu durant deux jours, en mars, entre les communautés albanaise et serbe. Les attaques ont fait 19 morts, blessé des centaines de personnes et endommagé des maisons et des sites culturels et religieux serbes.

Le 11 juin, le Conseil de sécurité a prorogé jusqu'au 15 décembre 2004 le mandat de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Créée en 1964, l'UNFICYP supervise les lignes de cessez-le-feu et la zone tampon, et entreprend des activités humanitaires. En avril 2004, les espoirs d'une solution politique ont été anéantis quand la communauté chypriote grecque a rejeté un plan présenté par le Secrétaire général pour réunifier l'île avant son adhésion à l'Union européenne en mai. M. Annan reste convaincu que l'UNFICYP doit continuer à maintenir le cessez-le-feu.

AMÉRIQUE LATINE/CARAÏBES
Le 30 avril, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité la résolution 1542 (2004) qui prévoit le déploiement d'une mission d'assistance chargée de restaurer la paix en Haïti, suite à la guerre civile en février qui a déstabilisé la région. Le 25 juin, la Force intérimaire multinationale, autorisée par le Conseil à restaurer la paix après la démission de l'ancien Président Jean-Bertrand Aristide, a transféré l'autorité à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Le mandat de la Mission comprend l'assistance au gouvernement transi-toire dans l'organisation d'élections libres et équitables en 2005. La MINUSTAH devrait assurer un environnement sûr et stable, encourager la gouvernance démocratique et la mise en place des institutions, renforcer l'état de droit et soutenir les institutions et les groupes des droits de l'homme dans le pays.

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) a lancé un projet en Haïti afin de prévenir la propagation de la maladie, qui serait destiné non seulement au personnel de la MINUSTAH mais aussi à la communauté haïtienne.
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