Chronique ONU
10 sujets dont le monde n'entend pas assez parler
La surpêche

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L'article
La surpêche a été retenue comme l'un des sujets dont les médias devraient parler davantage - une initiative de l'ONU pour attirer l'attention sur certaines questions internationales et de développement qui ne bénéficient pas d'un intérêt médiatique satisfaisant.

La surpêche, une menace à la biodiversité marine, est la pêche, commerciale et non commerciale, qui détruit les ressources halieutiques par la capture d'une quantité excessive de poissons adultes et qui en menace la reproduction et la reconstitution future. Or, près de 200 millions de personnes, en particulier dans les pays en développement, dépendent de la pêche pour gagner leur vie et pour assurer leur sécurité alimentaire, et le poisson est la principale source de protéines pour une personne sur cinq.

Les préoccupations concernant la surpêche ont été examinées lors du Sommet mondial du développement durable, qui s'est tenu en août/septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud, qui a souligné l'importance de remettre à niveau les ressources halieutiques appauvries. Il a également été reconnu que la pêche durable nécessitait la mise en place de partenariats entre les gouvernements, les pêcheurs, la communauté et l'industrie. Le Plan de mise en ouvre, qui a vu le jour au Sommet de Johannesburg, a recommandé l'établissement de zones marines protégées (ZMP) qui, selon de nombreux experts, pourraient contribuer à la conservation et à la reconstitution des stocks de poissons. Pourtant, selon le Centre mondial de la surveillance de la conservation au sein du PNUE, moins de 1 % des océans et des mers dans le monde sont actuellement dans les ZMP.

Face aux autres problèmes actuels, tels que le déboisement, la désertification, l'exploitation des ressources énergétiques et la dégradation de la biodiversité, le problème de la surpêche, quoique important, est négligé. Durant la dernière décennie, les populations de morue, de colin, d'églefin et de flétan dans l'Atlantique Nord ont diminué de 95 %, ce qui a suscité des appels à une action urgente. Certains recommandent même de réduire les prises à zéro afin de reconstituer les stocks.

Des études réalisées par des organisations nationales, en collaboration avec le PNUE, ont examiné des pays en développement tels que le Sénégal et l'Argentine, qui ont ouvert leurs eaux territoriales aux flottes de pêche étrangères et ont révélé que celles-ci étaient probablement plus une perte qu'un gain. En effet, ces études indiquent que les coûts dus aux pertes de revenus pour les pêcheurs locaux, aux dégâts environnementaux et à la diminution des réserves locales de poissons, dépassent largement les gains financiers à court terme générés par les gouvernements et les chalutiers étrangers. « Un grand nombre de personnes dépendent de la pêche pour gagner leur vie et, pour elles, le poisson est la principale source de protéines nécessaire à leur santé et à leur bien-être », a affirmé Klaus Toepfer, directeur exécutif du PNUE, ajoutant que la surexploitation par les flottes de pêche étrangères peut aggraver la pauvreté de ces populations et détruire l'environnement marin qui constitue un maillon essentiel de la chaîne alimentaire dont dépendent certains poissons tels que les baleines, les dauphins et les phoques.

Il ne faut pas non plus oublier que la surpêche menace également la biodiversité marine. Selon les estimations de la FAO, plus de 70 % des espèces de poissons dans le monde sont pleinement exploitées ou en déclin. L'utilisation des techniques de pêche destructrices tue les mammifères marins et détruit des écosystèmes entiers. Des espèces non visées dans la capture, dont les poissons sont leur principale source de nourriture, sont prises accidentellement dans les filets et rejetées à la mer, souvent déjà mortes. En outre, la FAO a indiqué que la pêche illégale, non déclarée et non réglementée semble être de plus en plus fréquente, les pêcheurs cherchant à contourner les règles strictes mises en place dans de nombreuses zones afin de réduire les prises et préserver les stocks. Plusieurs pays en développement et pays développés sont sur la bonne voie pour mettre en ouvre, en 2004, le Plan d'action international visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Malgré les conventions relatives aux mers régionales et l'adoption du Programme d'action mondial du PNUE pour la protection du milieu marin contre les activités terrestres par 108 gouvernements et par la Commission européenne, la dégradation des océans se produit deux fois plus vite que celle des forêts.

Pour remédier au problème de la surpêche, les nations ont été exhortées à ratifier la Convention de 1982 sur le droit maritime et d'autres instruments destinés à promouvoir la sécurité maritime et la protection de l'environnement contre la pollution et les dégâts causés par les navires. Seule une approche multilatérale peut enrayer la diminution des ressources halieutiques qui sont quatre fois moins importantes qu'il y a quarante ans.  -Udy Bell
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