Chronique ONU
10 sujets dont le monde n'entend pas assez parler
Les personnes handicapées

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L'article
Le Comité spécial chargé d'élaborer une Convention internationale globale et intégrée sur la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées a poursuivi ses travaux durant sa session de deux semaines qui a eu lieu du 24 mai au 24 juin 2004 au siège de l'ONU à New York.

« Le but de cette convention est de contribuer à l'édification de sociétés où chacun aura sa place, où chacun pourra faire entendre sa voix, y compris les personnes handicapées », a déclaré le Secrétaire général Kofi Annan lors de l'ouverture de la troisième session du Comité, dans un message dont M. José Antonio Ocampo, secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a donné lecture. Ce projet de texte, composé de 25 articles, va au-delà du concept traditionnel d'accès et couvre, entre autres thèmes, l'égalité et la non-discrimination; la reconnaissance égale de la personnalité juridique; la promotion d'attitudes positives envers les personnes handicapées; l'indépendance et l'insertion dans la collectivité; la participation à la vie politique et publique; l'accessibilité; la mobilité individuelle; le droit aux soins de santé et à la réadaptation; le droit au travail; la sécurité sociale et un niveau de vie correct; la participation à la vie culturelle, aux activités récréatives et sportives; et la coopération internationale. Ce traité pionnier établirait un cadre juridique contraignant en vue de protéger et de promouvoir les droits des personnes handicapées.

Les gouvernements qui le ratifieraient seraient tenus de traiter les personnes handicapées non pas simplement comme des victimes ou comme une minorité, mais comme des citoyens à part entière jouissant de droits inaliénables. La convention aurait un organe de suivi similaire aux autres traités des droits de l'homme. Ce projet de convention, proposé par le Mexique lors de l'Assemblée générale de 2001, reflète la reconnaissance internationale grandissante dont bénéficient désormais les droits des personnes handicapées comme droits de l'homme. Les contributions et les commentaires ont été soumis par la Commission des droits de la personne de l'Ontario et diverses organisations non gouvernementales, dont le Forum européen des personnes handicapées, Inclusion International, l'ONG indienne Consultative Meeting, le Réseau des survivants des mines terrestres, le Physical Disability Council of Australia, l'Union mondiale des aveugles, la Fédération mondiale des sourds et le Réseau mondial des usagers et des survivants de la psychiatrie.

Selon le président du Comité spécial, Luis Gallegos Chiriboga, (Équateur), la convention toucherait plus de 600 millions de personnes dans le monde. « Soit vous êtes né avec un handicap, soit le handicap résulte d'un accident, d'une maladie ou de la guerre. Mais il est certain que quand vous serez plus âgé, vous souffrirez d'un handicap quelconque », a-t-il commenté. Chaque pays utilisera la convention différemment et certains l'incorporeront dans leur législation nationale. Pour les pays qui n'ont pas de législation adaptée, cette convention servira de guide et créera une structure institutionnelle légale, et même ceux qui ne la signeront pas pourront voir comment le monde évolue, a-t-il ajouté.

M. Gallegos a également déclaré que l'intégration des questions relatives aux personnes handicapées dans une convention des droits de l'homme nécessiterait une nouvelle approche qui inclurait les questions traditionnelles des droits de l'homme, ainsi que l'examen de nouvelles préoccupations, comme les changements technologiques en matière de communications, de biotechnologie et de génétique, les guerres et les conflits, les épidémies ou la pauvreté dans un monde globalisé.

Ces nouveaux ordres du jour auront un grand impact sur la vie des personnes handicapées et sur les sociétés au XXIe siècle. Il n'appartient pas seulement au gouvernement d'apporter leur appui mais aussi aux sociétés, a-t-il ajouté. Fait rare, les personnes handicapées et leurs organisations ont participé activement aux négociations. « C'est extraordinaire de voir les efforts qu'elles fournissent dans une session de ce type pour aller au-delà de ces handicaps », a fait remarquer M. Galligos.

La quatrième session du Comité spécial aura lieu du 23 août au 3 septembre 2004. M. Gallegos a dit qu'il espérait que la convention serait ouverte à la signature lors du suivi du Sommet du millénaire en septembre 2005.   -Erika Reinhardt
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