Chronique ONU
10 sujets dont le monde n'entend pas assez parler
Le Tadjikistan

Imprimer
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
L'article
UNHCR Photo
Le Tadjikistan est un pays d'une grande richesse culturelle et en ressources minérales. Pays de grands écrivains comme, au Xe siècle, le savant et philosophe Abu Ali inb Sina et le poète Rudaki, il a aussi été, de 1992 à 1997, le théâtre d'une guerre civile et de conflits entre factions rivales qui ont causé plus de 50 000 de victimes, déplacé 600 000 personnes et fait 60 000 réfugiés.

En juin 1997, la signature de l'Accord général historique sur l'Établissement de l'accord de paix national entre les factions rivales, signé par le Président Emamoli Rakhmonov et le leader de l'Union de l'opposition tadjik (UOT), Said Abdullo Nuri, a mis fin à une lutte acharnée de cinq ans. Tandis que le pays apprend à vivre avec l'héritage d'un passé pas si lointain et commence timidement à élaborer des projets pour l'avenir, son gouvernement au régime mixte, dirigé par le Président Rakhmonov et le leader de l'UOT Said Nuri, ouvre activement à instaurer la paix et le progrès. Depuis la signature de l'Accord général, le Tadjikistan a introduit des réformes audacieuses et s'est attaqué à des questions difficiles, telles que la pauvreté, le trafic des êtres humains, la santé, l'éducation et les mines terrestres, faisant de ce pays une démocratie qui sera reconnue par la communauté internationale dans les années à venir.

Après la session de l'Assemblée générale de 2003, le Président Rakhomonov a réaffirmé l'engagement de son gouvernement dans le combat contre la pauvreté. « Nous nous engageons à moderniser notre économie et à la rendre compétitive afin de pouvoir, grâce à l'adoption d'autres mesures efficaces, éradiquer la pauvreté dans un avenir proche », a-t-il indiqué. Après la guerre civile, le gouvernement tadjik a collaboré avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) pour mettre en ouvre des initiatives de réduction de la pauvreté. En juin 2001, le Tadjikistan a réussi à obtenir de la Banque mondiale un prêt de 50 millions de dollars pour soutenir les réformes économiques qui permettront de réduire la pauvreté et d'assurer la stabilité économique dans le pays. Selon le Document stratégique de réduction de la pauvreté préparé en juin 2002 par le gouvernement, principalement avec la Banque mondiale et le FMI, le Tadjikistan s'est fixé comme objectif de ramener à 75 % le niveau de pauvreté en 2006 et à 60 % d'ici à 2015, date-butoir pour réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement.

Alors que le fléau de la pauvreté et les tentatives désespérées d'y échapper alimentent le trafic des êtres humains, et que les victimes deviennent la proie des trafiquants, le gouvernement tadjik a décidé de s'attaquer au problème. Le 4 mai 2004, Frederic Chenais, chef de mission par intérim de l'Organisation internationale pour la migration (OMI) au Tadjikistan, a ouvert à Douchanbé une conférence sur le trafic des êtres humains organisée sous les auspices de l'OMI et du gouvernement tadjik, afin de sensibiliser davantage la population sur le trafic des êtres humains.

Le 8 mai 2004, il a conclu un accord avec l'OMI pour soutenir la lutte contre le trafic des êtres humains et fournir une assistance technique ainsi qu'une formation à la police tadjike. Deux ans plus tôt, le Tadjikistan avait signé la Convention de l'ONU contre la criminalité transnationale organisée ainsi que deux protocoles supplémentaires, qu'il avait ratifiés le 29 mai 2002.

Pendant et après la guerre civile, la qualité des services de santé s'est gravement détériorée dans le pays. En janvier 2004, dans un effort visant à améliorer la qualité des soins de santé et leur accès, le gouvernement a nommé un ministre de la Santé. Il a ensuite introduit des réformes axées sur la « médecine familiale » dans le but de former les médecins spécialistes à pratiquer la médecine générale. L'éducation a également été au premier rang des priorités. En mai 2003, le gouvernement a obtenu l'accord de la Banque mondiale pour un projet de rénovation de l'enseignement de 20 millions de dollars - 7 millions de dollars de subventions et le reste remboursable sur quarante ans - pour remettre sur pied et renforcer l'infrastructure scolaire par des initiatives nationales.

Bien que le chemin de la paix et du progrès ne soit pas une voie facile, le Tadjikistan poursuit ses efforts sans relâche. Les 15 et 16 mai 2004, Douchanbé a accueilli une conférence régionale sur les mines terrestres, organisée par le gouvernement et le Programmes des Nations Unies pour le développement (PNUD), afin d'évaluer les progrès vers la réalisation des objectifs de la Convention sur l'interdiction des mines en Asie centrale. La Campagne internationale pour l'interdiction les mines terrestres et certains membres du Commonwealth des États indépendants y ont participé.

Depuis le déploiement d'une mission d'enquête en 1992, l'ONU a été un partenaire du Tadjikistan au service de la paix et du progrès. La Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT) a été créée à la fin de 1992 et s'est achevée avec succès le 15 mai 2000. Elle a ensuite été remplacée par le Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix au Tadjikistan (UNTOP). En 2003, l'UNTOP a animé onze sessions du Club de discussions politiques auxquelles ont participé 1 300 responsables de gouvernement. D'importantes questions, telles que le pluralisme politique et la démocratisation ont été abordées. Le Bureau a également maintenu un dialogue avec les États parties à l'Accord général de 1997. En octobre, il a formé quatre-vingt responsables de gouvernement sur la prévention et la résolution des conflits et mis sur pied un projet d'éducation en matière de droits de l'homme destiné à former 200 enseignants au respect des droits de l'homme, à la tolérance et à la prévention des conflits. Dans une lettre du 23 avril adressée au Président du Conseil de sécurité de l'ONU, le Secrétaire général, Kofi Annan, a déclaré son intention de prolonger le mandat de l'UNTOP jusqu'au 1er juin 2005.   -S. K. Belal Hassan
Page d'accueil | Dans ce numéro | Archives | Anglais | Contactez-nous | Abonnez-vous | Liens
Copyright © Nations Unies
Retour  Haut