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Une menace pour la santé mondiale
L'ONU s'attaque au SRAS
Par Erika Reinhardt, pour la Chronique

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L'article
Le premier cas recensé dans le monde d'une nouvelle maladie mortelle, appelée syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), est apparu le 16 novembre 2002 dans la province de Guangdong, en Chine. La maladie, caractérisée par une forte fièvre et des problèmes respiratoires, notamment une toux sèche, un essoufflement et une gêne respiratoire, se transmet de personne à personne, par sécrétions respiratoires. Aucune preuve n'a été établie sur sa transmission par simple contact. Un nouvel agent pathogène inconnu, membre de la famille des coronavirus jusqu'alors inconnus chez l'homme, a été identifié comme étant l'agent causal du SRAS.

Le 13 mai, 7 548 cas de SRAS avaient été signalés depuis novembre 2002, dont 573 décès dans 30 pays. Sur les personnes contaminées, 3 298 personnes s'étaient rétablies.

Le 12 mars, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé une alerte mondiale faisant état de l'apparition de la maladie au Viêt Nam, tandis que le Département de la santé de Hong Kong (la Région administrative spéciale en Chine) signalait une flambée épidémique du syndrome respiratoire aigu dans un de ses hôpitaux publics. L'OMS a recommandé la mise en place de techniques de soins en isolement pour les patients infectés, et que tout cas suspect soit signalé aux autorités nationales. Le 26 mars, 80 médecins venant de 13 pays ont participé à une conférence sur le traitement des patients infectés par le SRAS. L'OMS prévoit d'organiser les 17 et 18 juin une réunion internationale à Kuala Lampur, en Malaisie, afin d'examiner l'assistance épidémiologique clinique et les résultats des laboratoires sur le SRAS, et de discuter des stratégies mondiales de contrôle. Un rapport sera disponible sur le site (www.who.int/csr/sars/en/). Le Réseau mondial d'alerte et de réponse aux épidémies de l'OMS (GOARN) a été rapidement mobilisé pour répondre à l'épidémie, incluant un soutien international sur le terrain, un réseau d'assistance épidémiologique et clinique ainsi que la collaboration de laboratoires.

En avril 2002, le Réseau mondial d'alerte et d'action aux épidémies de l'OMS (GOARN) a organisé une réunion de 130 experts issus de 72 institutions et réseaux existants. Le GOARN, élément essentiel de la Stratégie sur la sécurité de la santé mondiale de l'OMS, est composé d'une équipe de soutien opérationnel et doté d'un Système de gestion des événements établi à Genève et dans d'autres centres. Il a pour objectif de lutter contre la propagation des épidémies dans le monde, se concentre sur le dépistage rapide, la caractérisation et la maîtrise des menaces épidémiologiques et coordonne l'alerte et la réponse aux épidémies. Il a répondu en octobre 2000 à la flambée d'Ebola en Ouganda qui a fait 225 victimes en quatre mois.

Le GOARN fournit une plate-forme opérationnelle pour les équipes internationales sur le terrain en Chine, y compris Hong Kong, Singapour et le Viêt Nam. Ces équipes sont composées de 60 experts représentant 20 organisations et 15 nationalités travaillant avec les autorités nationales sur la gestion de la maladie, la maîtrise de l'épidémie et les investigations épidémiologiques. Les épidémiologistes, chargés de déterminer le mode de transmission, et les médecins, chargés de traiter les patients, collaborent étroitement appuyés par 17 laboratoires de neuf pays qui procèdent aux analyses d'échantillons prélevés chez les patients infectés. Ces groupes internationaux participent également aux réseaux de coopération mis en place par l'OMS pour étudier l'origine du SRAS et établir un diagnostic (voir photo).

Photo OMS/P. Virot 
Au Viêt Nam, la flambée a débuté par un cas de pneumonie atypique d'origine inconnue. Le patient est tombé malade après s'être rendu de Shanghaï et de Hong Kong à Hanoï. Après son admission à l'hôpital, une vingtaine de membres du personnel hospitalier a présenté les mêmes symptômes. Le 21 avril, suite à la mise en place de mesures de surveillance, la situation semblait stabilisée. Les responsables de l'OMS ont déclaré que même si le Viêt Nam semblait avoir maîtrisé la maladie sur son territoire, le gouvernement vietnamien était conscient qu'il pouvait être importé de Chine et qu'il envisageait de fermer ses frontières avec ce pays.

Selon le Directeur exécutif des maladies transmissibles de l'OMS, le docteur David Heymann, la flambée avait touché la Chine, Hong Kong, le Viêt Nam, Singapour et le Canada avant que l'OMS ne lance une alerte mondiale. " En fait, les pays qui ont eu connaissance du SRAS dès le début ont pu sensibiliser la population locale et endiguer la maladie dans leur pays. Nous estimons que l'alerte mondiale a permis aux gouvernements de prendre les mesures nécessaires. "

Les autorités chinoises ont signalé 1 500 cas et 56 décès en mai dans la province de Guangdong, région la plus touchée. Une équipe d'experts de l'OMS est arrivée le 3 avril dans cette province. Elle a rencontré les responsables de la santé et discuté avec le personnel soignant, y compris avec les épidémiologistes et les médecins traitant les patients infectés, des modes de transmission, des profils cliniques et du virus soupçonné être l'agent de la maladie. Le 21 avril, une équipe de six membres de l'OMS s'est rendue à Shanghaï, où deux cas avaient été confirmés, afin de mener des investigations, d'inspecter les hôpitaux et d'examiner les mesures prises pour prévenir et maîtriser l'épidémie.

Le 13 mars, le Département de santé de Hong Kong a ordonné l'adoption de mesures d'isolement sans précédent après que 213 résidents d'un complexe résidentiel à Amoy Gardens, dans le district de Kowloon, ont été admis à l'hôpital présentant les symptômes du SRAS. Plusieurs cas avaient également été signalés à l'hôtel Metropole.

Dans les deux lieux, un cas de SRAS avait été décelé. " Quelque chose dans l'environnement, soit un système commun aux hôtels et aux appartements, soit un objet commun favorise la transmission du virus ", a déclaré M. Heymann.

Le 16 avril, l'OMS a annoncé avoir identifié un nouvel agent pathogène de la famille des coronavirus comme étant l'agent responsable du SRAS. Les coronavirus sont généralement responsables du rhume banal. Le 4 mai, les scientifiques du réseau de laboratoires ont fait part des résultats des premières analyses qui avaient été menées pour déterminer la durée de survie du virus dans différents environnements. Elles ont confirmé qu'il pouvait survivre 48 heures sur une surface en plastique et quatre jours dans les selles humaines. " La collaboration se poursuit et l'élite des chercheurs est venue à l'OMS pour déterminer les prochaines étapes. La stratégie consiste à créer, à partir des découvertes de la recherche fondamentale, les outils de diagnostic qui nous permettront d'endiguer cette maladie ", a affirmé M. Heymann.
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