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Soutenir l’environnement pour promouvoir le développement

Par Lydia Makhubu

Ne serait-il pas plus exact de dire “ Promouvoir le développement pour soutenir l’environnement ” ? Dans les deux cas, la relation complexe entre la race humaine et la variété des ressources de la Terre - la flore et la faune, les combustibles fossiles et les minéraux, les rivières et les océans - mérite une attention particulière. Nous sommes les régisseurs de l’environnement : le sol, dont les propriétés soutiennent les ressources de la Terre; la biosphère et l’atmosphère sont étroitement liés entre elles. Si nous modifions cet équilibre délicat, nous portons atteinte à la qualité de l’environnement et ensuite à la qualité de la vie.

Le développement vise à apporter des changements sociaux, économiques et culturels pour le bienfait de l’humanité et des individus. Pour les pays en développement, ces activités doivent être orientées de façon à améliorer la santé et la nutrition, à exploiter la science et les technologies pour améliorer le développement et à promouvoir l’éducation comme moyen de réalisation et d'émancipation personnelle à tous les niveaux de la société. Toutes ont un rapport direct ou indirect avec l’environnement.

Le fait que la Déclaration du millénaire de 2001 de l’ONU présente de si grandes similarités avec la Déclaration de Rio souligne la nécessité pour l’humanité de renforcer davantage ses efforts collectifs afin de sauvegarder notre environnement tout en favorisant notre développement, plaçant les êtres humains au centre de tous les projets de développement. La Commission Bruntland sur l’environnement et le développement s’est penchée sur les questions concernant l’énergie, l’industrie, la sécurité alimentaire, les établissements humains et les relations économiques et a conclu que l’environnement et le développement étaient étroitement liés entre eux. Le développement durable y a été défini comme “ le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre l’aptitude des futures générations à satisfaire leurs propres besoins. ”

Tout au long de l’histoire, l’homme a créé de nombreux projets de développement, dont certains ont considérablement modifié l’environnement naturel. Par exemple, des modifications du paysage ont été nécessaires pour effectuer des travaux de construction de toutes sortes : le détournement d’un fleuve de son cours naturel pour créer un barrage pour l’irrigation avec, comme conséquence, la création de sites artificiels qui favorisent la reproduction de vecteurs de maladies hydriques telles que le paludisme et la schistosomiase; la destruction de forêts entières pour construire des industries dont les sous-produits sous la forme de pluies acides, de fumées toxiques et d’accumulation des métaux ont des effets à long terme sur l’environnement et la santé.

Les laboratoires pharmaceutiques ont cueilli les plantes médicinales sans tenir compte de la préservation de la biodiversité, des connaissances des autochtones et des droits de ces communautés. Il ne s’agit pas de dénigrer l’immense contribution de ces activités et de projets similaires à la création de richesses, à la croissance socio-économique et au développement humain mais nous devons avoir pleinement conscience des effets irréversibles sur l’environnement.

Lorsque des dégâts environnementaux se produisent, les pauvres, ainsi que les femmes, qui représentent la majorité des pauvres dans le monde et qui souffrent de manière disproportionnée, sont toujours ceux qui en souffrent le plus. Les avancées en biotechnologie et en génie génétique non seulement illustrent l’ingéniosité humaine mais aussi soulignent le potentiel de la science à résoudre les problèmes majeurs d'insécurité alimentaire et de santé. Les préoccupations concernant la culture de plantes et de produits alimentaires génétiquement modifiés sont réelles et, elles montrent la nécessité “ d’améliorer la capacité des pays en développement à renforcer leurs structures institutionnelles et législatives concernant l’accès aux ressources génétiques et au partage équitable des profits et à faire face aux opportunités et aux risques que présentent les organismes génétiquement modifiés afin de minimiser les risques, de poursuivre la recherche scientifique... ” (Conclusions de la Réunion des femmes leaders sur l’environnement, qui s’est tenue 7 et 8 mars 2002, à Helsinki, en Finlande).

À cet égard, il est nécessaire que les pays en développement renforcent la construction de capacités dans leurs universités de manière à pouvoir traiter et examiner les problèmes et les défis génétiques quand ils se présentent. Il existe un nombre considérable de scientifiques très qualifiés dans les pays en développement mais leurs travaux sont entravés par un manque de moyens. Une fois de plus, les femmes sont largement absentes de ce processus. Elles ont cependant engagé des efforts considérables pour surmonter ce désavantage. Une initiative importante a été la création de l’Organisation des femmes scientifiques du tiers monde qui encourage le travail en collaboration avec les hommes et qui propose aux femmes des ateliers et des conférences avec des objectifs spécifiques.

À l’approche du Sommet de Johannesburg, le nombre de réussites et de préoccupations qui pourraient être débattues est phénoménal. Mais, pour citer une fois de plus les conclusions de la réunion d’Helsinki, “ ce sera l’occasion de renouveler l’engagement mondial en faveur d’un développement durable juste et équitable pour tous et de réaffirmer les responsabilités communes mais différentes des pays à cette fin. ” Et ces responsabilités incombent tant aux pays en développement qu’aux pays développés. Il est impératif de déterminer les moyens qui permettront à tous de profiter des avancées économiques et scientifiques dans le cadre d’un partenariat significatif. En matière de dialogue international, le plus grand défi sera de trouver une base à toutes les actions en matière d’environnement et de développement qui respecte la contribution de la diversité culturelle, cherche à améliorer la qualité de la vie et encourage un vrai partenariat.


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Third World Organization for Women in Science


Lydia Makhubu, titulaire d’un doctorat en chimie médicinale, est recteur de l’Université de Swaziland et Présidente de Third World Organization for women in Science.

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