PRESIDENT - 64ème Session
Assemblée générale des Nations Unies

Logo de l'ONU

Réunion informelle tenue en prévision de la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les objectifs du Millénaire pour le développement

New York, le 4 mars 2010

Madame la Vice-Secrétaire générale,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Je vous souhaite la bienvenue à cette réunion qui reprend le processus de préparation en vue de la Réunion de haut niveau de 2010. Notre tâche est de forger un consensus sur les différents moyens qui nous permettrons à tous d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015. Cette tâche est redoutable, mais je crois que vu les engagements pris par tous, aussi bien pays développés que pays en développement, nous avons encore une chance de faire les progrès que nous espérons tous. Je ne doute pas que d’ici la fin de ces consultations, nous serons convenus d’une feuille de route qui décrira les efforts collectifs que nous déploierons durant les cinq prochaines années.

Mesdames et Messieurs,

Plus d’un milliard de personnes vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté. Elles n’ont pas de quoi se nourrir ou ne mangent pas à leur faim. Elles n’ont pas accès à l’assainissement et à l’eau potable, à l’éducation ou aux services de santé de base. Des centaines de millions de personnes vivent dans des taudis. Ce ne sont pas seulement des statistiques, et il ne faut pas l’oublier. Nous autres, à New York et dans les capitales du monde entier parlons de la pauvreté, mais des milliards de personnes vivent la pauvreté.

Le huitième objectif des objectifs du Millénaire pour le développement prévoit des cibles précises que les gouvernements doivent atteindre d’ici à 2015 dans le cadre de notre aspiration collective à édifier un monde exempt de pauvreté. Dans la Déclaration du Millénaire, nous nous sommes engagés à « ne ménager aucun effort pour délivrer nos semblables – hommes, femmes et enfants – de la misère, phénomène abject et déshumanisant ». De nombreux progrès ont été faits depuis la signature de la Déclaration. Dans de nombreux pays, les stratégies de développement incluent les objectifs du Millénaire pour le développement. Des centaines de millions de filles vont aujourd’hui à l’école primaire et le taux d’inscription dans le primaire est en hausse. Par exemple, malgré la crise financière qui sévit en Asie et le tsunami, l’Indonésie a déjà atteint l’objectif consistant à réduire de moitié l’extrême pauvreté. Malheureusement, au niveau mondial, peu de progrès ont été enregistrés dans le domaine de la réduction de la mortalité maternelle, et les résultats sont mitigés pour d’autres objectifs.

Toutefois, du fait de la crise financière et économique mondiale, certains progrès ont été effacés, tandis que la réalisation de tous les objectifs d’ici à 2015 est à présent menacée. Cette crise, à laquelle s’ajoutent les effets négatifs du changement climatique et de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, a fait que des millions de personnes supplémentaires vivent dans la pauvreté. Elle a mis en évidence l’iniquité qui prévaut dans l’économie mondiale et a montré à quel point nous sommes étroitement liés et combien nous dépendons les uns des autres. De récentes catastrophes survenues en Haïti et au Chili nous rappellent douloureusement comment les catastrophes naturelles peuvent annuler les progrès accomplis s’agissant des objectifs du Millénaire pour le développement.

La réunion plénière de haut niveau qui doit se tenir cette année au mois de septembre arrive à point nommé. Il est important que ce sommet soit une réussite car c’est la dernière chance qu’a la communauté internationale d’agir de façon concertée en vue de parvenir, dans un ultime effort, à atteindre l’ensemble des objectifs. Le Sommet sera une instance qui permettra aux dirigeants du monde de rétablir collectivement l’espoir de voir les objectifs réalisés d’ici à 2015 et des millions d’habitants sortir de la pauvreté. À cette fin, je vous exhorte à accorder une attention spéciale aux défis auxquels sont confrontés les pays en Afrique et les pays les moins avancés qui continuent d’être enfermés dans le cercle vicieux de la pauvreté.

J’invite chaque État Membre, dans le cadre des préparatifs du Sommet, à saisir cette occasion pour réfléchir aux progrès qu’ils ont fait en vue d’atteindre chacun des huit objectifs du Millénaire pour le développement, se demander s’ils ont fait assez pour réduire la pauvreté, pour atteindre ces objectifs dont la réalisation a pris du retard, et donner un véritable sens à cette idée de nouveau partenariat mondial. Les difficultés financières dans les pays donateurs ont réduit le niveau de l’aide publique au développement tandis que les recettes des gouvernements des pays en développement ont elles aussi diminué. J’engage vivement les gouvernements des pays donateurs à respecter les engagements qu’ils ont pris à Gleneagles et L’Aquila, et j’encourage les gouvernements des pays à économie émergente à renforcer leurs partenariats avec les pays moins développés. Toutefois, les ressources ne suffisent pas et elles ne sont pas le seul facteur de réussite. Des cadres politiques judicieux, des progrès dans le domaine de la gouvernance et des solutions novatrices sont aussi essentiels.

Mesdames et Messieurs,

Je remercie le Secrétaire général pour son rapport qui sera publié prochainement et qui offrira un bon point de départ aux États Membres pour engager leurs consultations. Toutes les entités des Nations Unies prêtent aussi leur appui pour la réalisation des objectifs. J’invite instamment les États Membres à tirer parti de l’expérience et du savoir du système des Nations Unies et je demande à l’ONU de partager ses compétences avec les États Membres. Cela dit, j’ai demandé aux facilitateurs d’organiser des sessions interactives avec les fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies et je me félicite de noter qu’ils engagent ce processus.

J’ai aussi démarré les préparatifs pour les deux journées d’auditions interactives informelles avec des organisations non gouvernementales, la société civile et le secteur privé, qui, je l’espère, contribueront grandement à la bonne organisation et à la réussite de la Réunion de haut niveau en septembre. Un fonds d’affectation spéciale a été créé pour renforcer la participation des représentants d’organisations non gouvernementales et de la société civile de pays en développement aux auditions, sur lequel des détails seront bientôt disponibles.

Je constate avec plaisir que les deux cofacilitateurs ont accepté de poursuivre leur travail en vue de guider les États Membres jusqu’au sommet. Je prie instamment tous les États Membres d’apporter leur plein appui et leur coopération aux Représentants permanents du Danemark et du Sénégal. Je ne doute pas qu’ils seront à même de guider un processus qui est ouvert, inclusif et transparent et qui débouchera sur l’élaboration, en juillet prochain, je l’espère, d’un document final fondé sur un consensus et axé sur les résultats.

Madame la Vice-Secrétaire générale, Excellences, Mesdames et Messieurs, il reste environ 2 000 jours pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement et à peine 200 jusqu’au Sommet. Je vous souhaite à tous du courage et vous présente tous mes vœux de réussite dans vos consultations. J’attache une grande importance au Sommet et je suis ici présent pour travailler avec chacun d’entre vous en vue d’assurer un résultat positif. Mesdames et Messieurs, respectons nos engagements.

Haut de page