Déclaration de S. E. Monsieur Srgjan Kerim à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2008

Les femmes représentent la moitié de la population mondiale, et l’on ne saurait trop souligner par conséquent combien il importe d’« investir dans les femmes et les filles ». Les femmes ne seront autonomisées que quand, à l’échelle mondiale, nous trouverons la volonté politique de mettre pleinement en œuvre les engagements pris et de dégager les ressources humaines, les fonds et les moyens éducatifs promis.

Il y a plus de 60 ans, la Charte des Nations Unies a établi les principes des droits de l’homme, de la dignité et de la valeur de chaque personne et de l’égalité de droits des femmes et des hommes. Pourtant, aujourd’hui encore, presque partout dans le monde, des inégalités subsistent entre hommes et femmes, qu’il s’agisse de l’accès à la médecine et à l’éducation ou du salaire payé pour un travail donné.

Les fonds et programmes des Nations Unies, ainsi que les institutions spécialisées, accordent une importance énorme à l’autonomisation de la femme, en particulier au niveau des pays. Mais il est de plus en plus évident que, comme la Commission de la condition de la femme l’a réaffirmé à sa cinquante-deuxième session, les mécanismes créés en vue de la promotion de l’égalité des sexes doivent être relancés et renforcés pour que le système des Nations Unies puisse s’attaquer aux problèmes pressants que les femmes continuent de rencontrer.

D’une manière plus générale, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont inextricablement liées à la bonne gouvernance et aux services publics à la disposition de tous. Il n’y aura pas d’égalité des droits, ni d’accès aux services et aux possibilités, si les budgets ne tiennent pas dûment compte des sexospécificités.

Il est prouvé qu’investir dans les femmes est rationnel d’un point de vue économique et financier. Les pays qui l’ont fait, et ont le plus progressé vers l’égalité, y ont gagné non seulement sur le plan de la justice sociale et de la stabilité, mais aussi du point de vue de la croissance économique et de la compétitivité, car ils ont donné aux femmes la possibilité de travailler, de montrer la voie et de s’impliquer dans la société. En outre, éliminer les disparités entre les sexes peut transformer le développement et accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement dans les domaines de la pauvreté, de la santé et de l’éducation.

La Journée internationale de la femme est l’occasion pour nous tous de réclamer des changements sociaux plus radicaux, surtout en ce qui concerne la promotion de la femme, de sorte que chaque jour soit la journée de la femme. Si nous atteignons cet objectif, nous aurons forgé un avenir meilleur non seulement pour les femmes, mais pour l’humanité tout entière.

Pour pouvoir améliorer le sort des êtres humains, nous devons tout d’abord admettre que ce qui est un progrès pour les femmes est un progrès pour tous. Que la sécurité de chacun est la sécurité de tout le monde. Que nous sommes tous responsables du bien-être de notre prochain. Que le respect mutuel doit être renforcé grâce aux droits de l’homme et à la primauté du droit. Et que ces valeurs et principes prendront vie si nous créons une nouvelle culture des relations internationales dans laquelle l’Organisation des Nations Unies jouera un rôle de premier plan. 

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