Fiche no 2

UNDCP

Assemblée générale des Nations Unies
Session extraordinaire consacrée au problème mondial de la drogue

New York, 8-10 juin 1998


CONTRÔLE DES PRODUITS CHIMIQUES DE BASE UTILISÉS

La production, le trafic, la vente et la consommation illicites de drogues, ainsi que le détournement du circuit commercial licite de produits chimiques de base utilisés pour transformer et affiner ces drogues, constituent une menace de plus en plus grave, depuis quelques années, notamment pour la santé de l'homme et la stabilité sociale. Des lois et des sanctions efficaces sont indispensables pour prévenir et réprimer de telles activités.

Divers précurseurs chimiques sont nécessaires pour la fabrication illicite d'amphétamines et d'autres drogues de synthèse, ainsi que pour la transformation illicite de drogues telles que la cocaïne et l'héroïne. Par exemple, la métamphétamine est produite illégalement à partir de l'éphédrine ou de la pseudo-éphédrine. Ces produits de base ont aussi des utilisations licites. L´éphédrine est un ingrédient de nombreux médicaments antitussifs et la pseudo-éphédrine entre dans la composition de décongestifs des fosses nasales délivrés sans ordonnance. L´acétone, qui sert à affiner la cocaïne, est aussi un solvant couramment utilisé pour nettoyer les pinceaux et enlever le vernis à ongles. Le permanganate de potassium, qui sert à purifier la cocaïne, est aussi un désinfectant et sert à purifier l'eau. Enfin, l'anhydride acétique, qui sert à traiter l'héroïne, est aussi largement utilisé dans la fabrication de plastiques et de produits pharmaceutiques.

Pour prévenir le détournement de tels produits chimiques de base de leurs utilisations légitimes et leur application à la production et au trafic de drogues illicites, de plus en plus de pays ont décidé de surveiller la circulation de certains produits chimiques aux niveaux national et international, comme le demande la Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes (1988). De nombreux pays mettent en commun leurs informations pour vérifier le caractère licite des cargaisons de produits chimiques et saisir les cargaisons identifiées comme suspectes. Les pays se notifient entre eux, et communiquent à l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) les détournements et tentatives de détournement de produits chimiques de base, afin d'empêcher les trafiquants de s'adresser à d'autres pays en tant que points de détournement.

Ces mesures concrètes ont été couronnées de succès. Par exemple, l'introduction de contrôles plus stricts a empêché le détournement, à partir de circuits licites, de quelque 250 tonnes par an d'éphédrine et pseudo-éphédrine, rien qu'en Amérique du Nord. Cette quantité aurait permis aux trafiquants de fabriquer illicitement plus de 160 tonnes de métamphétamine, représentant environ 15 milliards de doses. De même, en 1996, les mesures prises par les Etats ont débouché sur la saisie et l'empêchement du détournement de quelque 360 tonnes d'anhydride acétique destinées à la production illicite d'héroïne. Cette quantité, qui aurait suffi à fabriquer environ 150 tonnes d'héroïne représente une partie importante des produits chimiques recherchés par les trafiquants pour produire l'héroine disponible sur les marchés illégaux, qui correspond à des quantités qui varient entre 430 et 530 tonnes.

De nombreux Etats n'ont pas les ressources ni la capacité nécessaires pour déterminer si l'importation ou l'exportation de certains produits chimiques répond à des besoins légitimes ou est liée à la production illicite de drogues. Il en résulte que de grandes quantités de produits de base essentiels à la fabrication illicite de drogues sont détournées pour être utilisées dans des laboratoires clandestins. Le problème se complique encore du fait que de nombreuses cargaisons de produits chimiques transitent par des pays tiers afin de masquer leur but véritable et leur destination finale, ou d'exploiter délibérément les faiblesses des systèmes de contrôle. De plus, étant donné que certains produits chimiques repris dans la Convention de 1988 sont de plus en plus difficiles à obtenir à cause de l'introduction de contrôles, les trafiquants s'efforcent d'obtenir de nouveaux produits chimiques susceptibles d'être utilisés en remplacement de ceux qui sont surveillés plus étroitement ou utilisent de nouvelles méthodes de fabrication illicite faisant appel à des produits chimiques qui ne sont pas soumis à un contrôle.

Des efforts supplémentaires seront nécessaires pour empêcher les détournements et la communauté internationale, par le biais de l'Organisation des Nations Unies et de l'OICS, participe de plus en plus à des activités globales concertées destinées à restreindre la disponibilité, pour les trafiquants, des produits chimiques de base utilisés pour la fabrication illicite de drogues.

Lors de sa Session extraordinaire, l'Assemblée générale examinera un projet de résolution destinée à renforcer le contrôle des produits chimiques de base. Aux termes du projet de résolution sur le contrôle des précurseurs, l'Assemblée générale demandera aux Etats:

Pour de plus amples informations, prière de s'adresser à:

M. Sandro Tucci
Porte-parole
Programme des Nations Unies pour le
  contrôle international des drogues
Centre international devienne, Bureau E 1448
A-1400 Vienne, Autriche

Tél.: (43 1) 21345-5629
Fax.: (43 1) 21345-5931
M. Bill Hass
Section du développement et des droits de l'Homme
Département de l'information de l'ONU
Bureau S- 1040
New York, N.Y. 10017

Tél.: (212) 963-0353/3771
Fax.: (212) 963-1186