Le Sommet en direct Sommet mondial pour le développement durable

Département de l'information
- Division de l'information et des médias - New York
Site de l'ONU
Johannesburg, Afrique du Sud
26 août-4 septembre 2002
ENV/DEV/J/30
3 septembre 2002

Table ronde 3

LA NECESSITE POUR LES PAYS DEVELOPPES DE REPONDRE A LEURS ENGAGEMENTS EN MATIERE D'APD EST UN PREALABLE A TOUT PROGRES

Au cours de cette troisième table ronde tenue en parallèle des délibérations plénières du Sommet mondial sur le développement durable, les intervenants - dont plusieurs chefs d'Etat et de Gouvernement et des ministres - ont essayé de répondre aux cinq questions soumises par le Président du Sommet sur les nouvelles pistes conduisant au développement durable. Les pays développés et les pays en développement ont surtout souligné la nécessité pour les pays premiers de se mettre en accord avec leurs promesses en matière d'Aide publique au développement (APD), comme condition préalable à toute évolution en matière de mobilisation de ressources.

Dans ce contexte, le Premier Ministre irlandais, le Ministre de la coopération du Luxembourg, le Directeur général néerlandais de la coopération, du côté des pays développés, et le Président du Mozambique, le Ministre de l'environnement du Soudan, le Roi du Swaziland du côté des pays en développement ont estimé que le plus important est de faire en sorte que les pays en développement accordent 0,7% de leur PNB à l'APD, avant de se lancer dans d'autres projets de mobilisation de ressources. Pourquoi lancer un fonds mondial pour l'alimentation, alors que les pays développés ne sont même pas capables de répondre à leurs engagements vieux de 30 ans en matière d'aide au développement ont cité plusieurs délégations ? Citant d'autres moyens, le Président de la République du Mozambique a évoqué des impôts mondiaux sur les armes le commerce ou les spéculations boursières afin de les verser pour le compte du financement du développement durable. Le Ministre des affaires étrangères israélien, quant à lui, a déclaré que dans la mondialisation nous nous trouvons dans une situation où les entreprises ont de plus en plus de moyens et de pouvoirs alors que les gouvernements cumulent les déficits. Dans ce contexte, il faut que ces corporations prennent leurs responsabilités et s'investissent et mobilisent des ressources pour la promotion du développement durable. Toujours dans le domaine de la mobilisation des ressources, le Ministre de l'environnement de la Tunisie a suggéré de faire appel, par le biais des médias et des gouvernements des pays développés aux innombrables ONG internationales, nationales et locales, pour solliciter la participation financière de leurs membres pour alimenter un fonds mondial de l'alimentation. Ce serait, a-t-il dit, l'occasion de donner à la société civile la possibilité de passer des mots à l'acte. A titre d'illustration, il a cité l'efficacité des fondations en Amérique pour le financement de causes humanitaires. Le Roi du Swaziland a déclaré qu'il fallait favoriser les investissements privés et essayer d'attirer des investisseurs étrangers. Chaque année nous construisons environ 10 usines qui accueillent en moyenne 200 salariés. Depuis 2000, nous avons installé 25 usines manufacturières. Le président du Groupe Eskom, représentant le monde des affaires, a souligné la nécessité de voir l'APD être utilisée en synergie avec les investissements directs étrangers.

En ce qui concerne la cohérence au sein des institutions nationales et internationales, le Directeur général néerlandais de la coopération, a souligné la nécessité de veiller à bien coordonner le suivi des discussions de Doha, de Monterrey et de Johannesburg avec le concours des institutions de Bretton Wood. Il a également évoqué la nécessité pour les organismes des Nations Unies d'éviter le double emploi et d' encourager la coopération régionale avec tous les partenaires concernés, société civile et secteur privé. Le Président de l'ex-République yougoslave de Macédoine a cité l'exemple de son pays qui a mis en place toute une série de programmes et de mesures pour se mettre en accord avec les questions de développement durable. La représentante de l'Agence américaine de protection de l'environnement et le Ministre de la coopération du Luxembourg ont souligné l'utilité des partenariats et la nécessité d'associer tous les partenaires au processus de décisions grâce à des consultations régulières entre tous les partenaires concernés comme un moyen de promouvoir la cohérence à condition d'avoir une stratégie de lutte.

En ce qui concerne la promotion de la coopération, cette question a été la plus largement abordé, témoignant ainsi du besoin pressant en ce domaine des pays en développement. Le Roi du Swaziland et la Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Niger ont évoqué la nécessité de l'aide des pays développés pour leurs projets éducatifs et sociaux. Nous ne manquons pas de projets ni d'innovations, tout ce qui nous manque c'est les moyens de les mettre en œuvre. La Ministre du Niger, à titre d'illustration, a déclaré que jamais nous arriverons à répondre seuls aux objectifs du Millénaire et de faire évoluer le taux de scolarisation de 34% à 80% d'ici 2015. De son côté, le Ministre du développement rural de la Mauritanie a expliqué que son pays bien qu'ayant mis en place un cadre juridique couvrant la problématique du développement durable, ne pourra jamais faire face tout seul au problème de la désertification qui détruit le couvert végétal et les infrastructures.

Le Premier Ministre irlandais a déclaré que nous devons veiller à ne pas imposer des programmes poussés par les donateurs, mais tenir compte des besoins et réalités des pays en développement. Pour le Président de la République du Mozambique, la seule façon de relever le défi de la pauvreté consiste à concilier les besoins de développement avec les limites des ressources naturelles. C'est la coopération entre tous les acteurs concernés qui est nécessaire pour réussir le développement durable. Le Ministre de l'environnement du Soudan a souligné la nécessité d'assurer un meilleur transfert de ces ressources en passant par le truchement d'institutions financières internationales. Dans ce domaine, il a également cité l'importance des institutions locales et des ONG qui sont présentent sur le terrain pour adapter l'aide aux besoins réels des populations. Le Ministre de l'environnement et des ressources naturelles du Guatemala a noté qu'après 36 années de guerre civile, qui ont porté atteinte à l'environnement, le Guatemala a du apprendre à intégrer la démocratie au processus de décisions en matière de protection de l'environnement. Dans ce domaine, le dialogue et la négociation sont les mots magiques pour réussir en matière de développement durable, a-t-il noté. Le Vice Président argentin a déclaré que la meilleure façon de coopérer était de réduire les inégalités entre riches et pauvres. A titre d'illustration de ces inégalités, il a expliqué que les deux personnes les plus riches de la planète accumulent autant de richesses que les 48 nations les plus pauvres. Il a également évoqué l'injustice des subventions agricoles du Nord en expliquant qu'une année de subventions agricoles représente trois années de budget du plan d'Action 21 en matière d'aide des pays du Nord aux pays du Sud. Le représentant de la science et de la technologie a déclaré que le plus important est que le processus de dialogue se poursuive. Il faut investir dans le renforcement des capacités et lutter contre le phénomène de fuite des cerveaux dont souffrent les pays en développement.

En matière de solidarité mondiale renouvelée, le président du Groupe Eskom, représentant le monde des affaires s'est félicité que ce Sommet ait été l'occasion de reconnaître qu'impliquer les entreprises avec les gouvernements et la société civile est un moyen de créer un effet multiplicateur bénéfique au développement durable. Il a ajouté que les entreprises reconnaissent l'importance de leur action dans un environnement disposant d'un code éthique pour atteindre les objectifs en matière de développement durable et de permettre à toute les nations de répondre à leur besoin en matière d'accès à l'énergie.

En ce qui concerne tout particulièrement le rôle des sciences et technologies, le représentant de la science et de la technologie a proposé que l'on assure un libre accès des savants dans le monde en proposant la mise en place de réseaux de savants en fonction des sujets et des régions pour développer la solidarité scientifique et accroître la collaboration internationale. Il s'agit de faire de la science quelque chose de pertinent pour qu'elle devienne un véritable lien entre les intérêts de la croissance économique, le progrès sociale et la protection de l'environnement. Le Premier Ministre irlandais a exhorté les gouvernements et les partenaires à utiliser au mieux les nouvelles technologies au service du développement. Le président du Mozambique a souligné la nécessité d'investir dans les technologies, l'aide à la formation et à l'éducation.

En ce qui concerne les interventions des représentants des grands groupes, le représentant des jeunes s'est félicité des mesures présentées au cours de ce Sommet qui auront une incidence positive sur la vie, notamment en matière d'eau et d'assainissement. Le représentant des syndicats a rappelé que l'atténuation de la pauvreté est liée au travail qui procure une sécurité sociale en regrettant la précarité de l'emploi dans de nombreuses régions du monde. La représentante des agriculteurs a craint que l'agriculture sera une fois de plus marginalisée dans la déclaration politique en rappelant que la ressource la plus importante est toujours la ressource humaine et elle est indispensable pour développer l'agriculture. Le représentant de la science et de la technologie a déclaré que le plus important est que le processus de dialogue se poursuive. Il faut investir dans le renforcement des capacités et lutter contre le phénomène de fuite des cerveaux dont souffrent les pays en développement.


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