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Johannesburg, Afrique du Sud
26 août-4 septembre 2002

2 septembre 2002



L'UNION EUROPEENNE REAFFIRME SON ENGAGEMENT EN FAVEUR DE LA SUPPRESSION DES SUBVENTIONS AGRICOLES


"L'Union européenne a joué le rôle de pionnier à Johannesburg et nous pouvons être satisfaits", a déclaré ce matin M. Anders Fogh Rasmussen, Premier Ministre du Danemark et Président de l'Union européenne lors d'une conférence de presse. "Afin d'assurer la croissance et le développement durable dans les pays pauvres, il importe que les pays riches accroissent l'aide au développement et respectent l'engagement de 0,7% du PNB. De leur côté, pour pouvoir profiter pleinement de cette aide, les pays en développement doivent garantir une bonne gouvernance, car c'est à cette seule condition que la lutte contre la pauvreté sera efficace".

"Johannesbourg doit se traduire en actions car aujourd'hui, les actions sont plus importantes que les engagements", a continué le Président. L'Union européenne agira sur plusieurs fronts: d'abord, elle prendra des mesures supplémentaires pour mettre fin aux subventions agricoles et réformera la politique agricole commune. Elle lancera des initiatives dans trois domaines: l'initiative énergie qui sera financée à hauteur de 700 millions d'euros par an; l'initiative "eau pour la vie", qui doit être lancée demain, avec un budget de 1,4 milliard par an. Enfin, la lutte contre le sida qui bénéficiera de crédits d'un milliards d'euros par an.

Les négociations ont pratiquement abouti hier, il reste entre quelques questions en souffrance, notamment l'énergie et la Déclaration politique, a fait observer M. Rasmussen.

M. Romano Prodi, Président de la Commission européenne, a demandé à M. Poutine de faire tout son possible pour inciter la Fédération de Russie à ratifier le protocole de Kyoto le plus rapidement possible. A long terme, c'est essentiel, et cela va dans le droit fil de l'intérêt de la Russie. Ce protocole n'est pas parfait, mais c'est la bonne direction, celle qu'il faut suivre.

Nous n'acceptons pas que le fossé entre les nantis et les démunis persiste et, afin de le réduire, nous voulons avancer, faire des progrès. Nous voulons que les engagements quantitatifs en matière d'aide au développement soient tenus. L'aide sera toujours indispensable, malgré l'ouverture des marchés. Nous ne devons pas négliger le facteur quantité, cette aide doit compléter les autres efforts. Nous devons fournir toute l'aide nécessaire à l'Afrique notamment, a dit M. Prodi.

Faisant observer qu'il existe une surproduction agricole, M. Prodi a rappelé que l'Union européenne s'est engagée à Doha à ouvrir ses marchés et qu'elle le fera. En matière de commerce, a estimé M. Rasmussen, les accords conclus à Johannesburg sont forts en ce qu'ils réaffirment les conclusions de Doha et le fait que l'Union européenne est disposée à réformer sa politique agricole commune et à lever les subventions.

A un correspondant qui demandait à M. Prodi s'il partage cette vision qui veut que les Etats-Unis soient sur la défensive alors que l'Europe est sur l'offensive pour ce qui est des objectifs du Millénaire, M. Prodi a confirmé qu'au cours des réunions préparatoires, c'est l'Union européenne qui a montré la voie et oeuvré le plus. Le problème principal, c'est Kyoto. Sans l'appui constant de l'Union européenne, le travail quotidien pour tenter de faire participer tous les Etats et mes démarches personnelles, nous n'aurions pas abouti. L'Union européenne a prouvé qu'elle souhaite diriger le processus. M. Prodi a confirmé qu'un programme décennal sur la consommation et la production durables était en cours d'élaboration à la Commission européenne.

S'indignant de ce que certains pays pauvres d'Afrique importent de l'eau en bouteille de la France et de la Belgique, un journaliste a demandé si des mesures concrètes allaient être prises contre cela. M. Rasmussen a indiqué que l'initiative sur l'eau qui sera lancée demain a pour objectif de permettre aux pays en développement de s'approvisionner en eau et de produire de l'eau.

En ce qui concerne les réticences de la Fédération de Russie à ratifier le protocole de Kyoto, M. Prodi a indiqué que la question de la vente de droits entre la Russie et les Etats-Unis relève de la politique à très court terme. Lorsque le protocole de Kyoto aura été signé par un plus grand nombre de pays, il sera possible d'échanger des droits, a-t-il ajouté.

A un correspondant dubitatif de l'intérêt de la libéralisation commerciale pour les pays pauvres, M. Rasmussent a assuré que le libre échange et un meilleur accès aux marchés internationaux donneront une chance à tous les pays, même aux plus pauvres, de générer leurs propres revenus.



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